Eviter les mélanges tournesols oléiques et classiques !
Il ne faut jamais mélanger tournesols oléiques et classiques : les deux productions risquent d'être pénalisées, et la récolte peut être refusée au silo !
Regrouper les interventions sur les parcelles oléiques - ou ne faire que du tournesol oléique - et nettoyer soigneusement tous les matériels, y compris le matériel d’entreprise. Il existe en effet des risques de mélange dans les trémies de la moissonneuse-batteuse, dans les bennes de transport ainsi que dans toute la chaîne de manutention avant la commercialisation, des trémies de réception jusqu'aux cellules.
Détermination de la teneur en acide oléique :
Seule la méthode chromatographique est aujourd’hui normalisée et permet d’apprécier, à 1 ou 2 % près, la teneur en acide oléique de l’huile contenue dans une graine de tournesol oléique.
Des méthodes indirectes existent : la réfractométrie ou l’analyse par infra- rouge. La précision de la première ne permet que de distinguer le type oléique du type non oléique. Bien mise en œuvre (température constante, séchage des graines), elle peut constituer un contrôle pour éviter de mauvais classements de lots. La seconde nécessite un équipement coûteux, le broyage des graines et surtout un étalonnage rigoureux. Elle est mise en oeuvreœuvre par les sélectionneurs.
La mise en place d’une traçabilité des parcelles oléiques, de la semence à la récolte et au stockage (pour éviter les mélanges de graines), alliée à quelques pratiques agronomiques sont des moyens complémentaires pour assurer la teneur oléique contractuelle de la récolte.
Qualité de la récolte de tournesol
Acidité de l’huile
L'huile est formée de triglycérides : lorsque les conditions de récolte et de conservation sont mauvaises, on assiste à une déstructuration des triglycérides et à la libération d'acides gras "libres". Le dosage de l'acidité de l'huile permet de quantifier ces acides gras libres.
Attention : Ce critère d’acidité de l’huile n'a rien à voir avec la composition en acides gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Lorsque l’acidité de l’huile dépasse 2 %, des réfactions peuvent intervenir dans les échanges commerciaux entre organismes stockeurs et industries de l’huilerie. La récolte peut même être refusée si l’acidité dépasse 5 % (sauf accord de gré à gré).
Cette acidification de l’huile peut être due :
- à une récolte tardive,
- à une humidité des graines trop élevée (séchage tardif, mauvaise conservation),
- à des graines altérées par le botrytis,
- à des impuretés riches en eau dans les lots,
- à des graines cassées à la récolte,
- à une mauvaise conservation des graines à la ferme.
Le pourcentage de graines propres et sèches (% GPS) a l’avantage de combiner à la fois le taux d’impuretés et la teneur en eau des graines récoltées. On observe sur la figure ci-dessous que plus le GPS est faible (résultant de forts taux d’impuretés et de fortes teneurs en eau) et plus forte est l’acidité de l’huile des graines.
Ce critère n'a donc rien à voir avec la composition en acide gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Relation entre le % de graines propres et sèches et l’acidité de l’huile
Analyses sur récolte
Les normes de commercialisation sont 9 % d’humidité, 2 % d’impuretés et 44 % d’huile.
A réception, l’organisme stockeur mesure l’humidité avec un humidimètre agréé (1) ou par étuvage de 15 heures à 103°C (sur 10 g de graines entières).
Le taux d’impuretés est déterminé par tamisage et passage sur colonne densimétrique. Si nécessaire, un triage à la pince permet le retrait d'impuretés plus lourdes.
Le taux d’huile est estimé en laboratoire par extraction à l’hexane et, plus fréquemment, par résonance magnétique nucléaire (2).
(1) Si l’humidité des graines des variétés oléiques est mesurée à l’aide d’un humidimètre, il peut être nécessaire, pour certains modèles d’appareils, d’utiliser un étalonnage spécifique. Consulter le constructeur pour plus de précisions.
(2) Un étalonnage spécifique est nécessaire dans le cas des variétés oléiques.
Les bonnes pratiques de stockage du tournesol
De bonnes pratiques de stockage de votre tournesol vous permettront de le conserver sur la durée en préservant sa qualité.
Voici quelques règles à respecter :
Nettoyer avant la mise en stockage : nettoyage des locaux avant remplissage et des circuits de manutention, afin de réduire le risque d’infestation par des insectes.
Nettoyage des graines à réception : selon les conditions de récolte, ce point peut se révéler important. Ce nettoyage permet un meilleur refroidissement par ventilation, contribue à réduire les risques d’attaques d’insectes et permet de respecter la norme de 2% d’impuretés.
En cas de présence de graines de Datura stramonium dans la récolte de tournesol, il est nécessaire d’adapter les grilles pour le nettoyage mécanique (choisir des grilles à trous ronds de 3,5 mm de diamètre, bannir grilles à trous rond de 2,2 mm ou grilles à fentes rectangulaires de 1,5x20 mm), afin de respecter la limite réglementaire de 0,1% de graines de Datura dans les matières premières de l’alimentation animale.
Contrôler l’humidité des graines, et sécher si nécessaire : il est recommandé de stabiliser les graines de tournesol à une humidité comprise entre 7 et 8%, pour une conservation de longue durée en évitant de dégrader la qualité des graines (si humide, risque de développement de moisissures et insectes, risque d’acidification de l’huile). A la norme commerciale d’humidité qui est de 9% pour le tournesol, les graines ne peuvent être conservées que pour une durée limitée. Si les graines sont trop humides, un séchage sera nécessaire : ventilation séchante possible jusqu’à 14% d’humidité, séchage immédiat audessus de 14%. Attention, des précautions sont à prendre pour le séchage du tournesol, pour éviter des incendies.
Contrôler la température des graines avec la ventilation de refroidissement : Il est impératif de refroidir les graines pour les conserver sur la durée en bonnes conditions, par la ventilation en profitant de températures extérieures basses (inférieures d’environ 10°C par rapport à la température des graines). Cette ventilation se fait par étapes, et doit démarrer impérativement dès la mise en cellule, en ramenant le plus tôt possible les graines à 18-20°C. Si le stock est conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en-dessous de 10°C ou même 5°C si possible.
L’air de refroidissement est pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ceux-ci travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale.
Avant expédition, nettoyer les graines en cas de présence d’insectes. Le nettoyage mécanique des graines de tournesol permet de réduire fortement les populations d’insectes présents (insectes secondaires qui s’éliminent facilement par cette technique).
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Les atouts du colza
Une coupure dans le cycle des maladies des céréales
Les maladies du pied sont la principale cause des baisses de rendement observées dans les monocultures céréalières.
Le piétin verse, les fusarioses et surtout le piétin échaudage sont largement favorisés par les rotations céréalières courtes.
Les effets bénéfiques du colza dans les rotations céréalières ne peuvent s’expliquer par le seul effet de « coupure ». La décomposition des résidus de culture de colza, riches en glucosinolates, entraîne la production de composés toxiques pour de nombreux pathogènes, dont des champignons conservés dans le sol.
Effet de la rotation sur les maladies du blé
| Maladie | Blé assolé | Blé de blé |
| Piétin échaudage | ++ | -- |
| Piétin verse | + | - |
| Fusariose | + | - |
| Rhizoctone | + | - |
| Rouille | + | + |
| Helminthosporiose | + | - |
| Septoriose | + | - |
| Oïdium | + | + |
| Fusariose sur épi | + | - |
++ : défavorise la maladie ; + : défavorise légèrement la maladie ; - favorise la maladie ; - - : favorise fortement la maladie
Source : Arvalis-Institut du végétal
Un risque mycotoxines maîtrisé pour le blé qui suit
Les références sur le risque mycotoxines en céréales montrent que le colza est l’un des précédents, avec le pois, qui permet le mieux de s’affranchir du risque DON. Ceci est vrai quelles que soient les pratiques culturales, y compris en non labour (pour en savoir, lire la fiche en bas de cet article).
Le colza améliore l’état organique des sols
Le colza dans la rotation contribue à améliorer la teneur en matière organique du sol (composée d’environ 50% de carbone). La matière organique, essentielle à la fertilité, contribue à fournir de l’azote (suite à sa minéralisation), à améliorer la stabilité structurale (moindre sensibilité à la battance, à l’érosion et aux tassements), à augmenter la capacité de stockage de l’eau et des éléments minéraux (amélioration de la capacité d’échange cationique ou CEC).
La restitution de carbone humifié par les résidus de culture du colza est nettement supérieure à celle des autres cultures. L’utilisation de couverts associés au colza ou d’interculture longue (avant les cultures de printemps) peuvent également contribuer de manière significative aux teneurs en matière organique des sols.
Source : d’après Agro-Transfert RT, Projet SOLéBIOM (AAP Genesys PIVERT)
Le colza pompe à nitrate
Un colza semé tôt peut mobiliser des quantités importantes d’azote à l’automne et durant l’hiver, c’est-à-dire pendant la période où les pertes de nitrates par lessivage sont les plus sensibles.
L’azote absorbé par le colza à l’automne est à prendre en compte dans le calcul de la fertilisation azotée de printemps. On fait ainsi d’une pierre deux coups : l’environnement est protégé tout en réalisant des économies.
Les repousses de colza sont une CIPAN efficace dans les zones vulnérables. Leur maintien en été permet d’absorber une bonne partie de l’azote minéral présent dans le sol et de réduire fortement le risque de lessivage hivernal sous la céréale qui suit.
Une floraison mellifère
Le colza est une plante mellifère visitée par de nombreux insectes pollinisateurs dont les abeilles domestiques font partie. La sécrétion abondante de nectar et la production d’un pollen de qualité en font une ressource incontournable pour ces insectes.
Dans beaucoup de régions agricoles, la culture du colza est la première grande ressource florale disponible pour les colonies d’abeilles domestiques en sortie d’hivernage ; elle représente un support substantiel à l’activité apicole.
Une protection contre l’érosion
L’érosion peut se traduire par la perte de plusieurs tonnes de terre par hectare et par an. En couvrant le sol 9 à 11 mois sur 12, notamment à l’automne, le colza réduit très sensiblement les risques d’érosion.
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Les rendez-vous du colza
Les rendez-vous de la culture
Connaître le chanvre
Présentation
Originaire d’Asie centrale, le chanvre, Cannabis sativa L. vulgaris est une plante de la famille des Cannabacées. Il est voisin de l’ortie et du houblon. Il se distingue de son cousin Cannabis sativa L. indica, interdit en France, par son taux de THC (Δ9 – tétrahydrocannabinol). Le chanvre est soumis à la réglementation française et européenne (harmonisées depuis 2004), autorisant dans l’Union européenne uniquement les variétés ayant moins de 0,2 % de THC. Les semences utilisées doivent donc être obligatoirement certifiées et inscrites au catalogue européen.
Semée en avril-mai et récoltée de fin août à octobre, cette culture de printemps à une croissance rapide. Elle atteint en moyenne 3 à 4m de haut. Le chanvre dispose d'un système radiculaire très développé autour d'une racine pivotante. Sa tige, rarement ramifiée, creuse et cannelée, a un diamètre moyen de 1 à 3 cm. Toutefois, les caractéristiques morphologiques (hauteur, diamètre, ramification) sont très dépendantes de l'espèce, de la densité du semis et des conditions environnementales. Comme elle ne nécessite aucun traitement fongicide, insecticide et herbicide au champ, l'implantation et la récolte constituent les deux seules interventions du producteur.
La tige du chanvre
La tige porte des feuilles pétiolées composées de folioles lancéolées inégales, et disposées en opposition tous les 10 à 30 cm. Cette disposition des feuilles évolue vers un mode alterné en début de floraison, caractère visible vers le sommet (inflorescence) des plantes. Le nombre de folioles, toujours impair, varie de 3 à 11 au cours de la croissance de la plante.
La tige du chanvre est composée de l'extérieur vers l'intérieur de plusieurs tissus :
- d'un épiderme protecteur
- de tissus parenchymateux impliqués dans des fonctions métaboliques
- de fibres riches en cellulose regroupées entre elles en faisceaux fibreux et ayant une fonction de soutien. Ce sont ces fibres aux propriétés exceptionnelles qui sont exploitées industriellement. Elles représentent approximativement 30 % du poids sec des tiges
- de tissus conducteurs. Ces derniers comprennent le phloème (transporteur de sève élaborée) et le xylème ou bois (transporteur de sève brute) aussi appelé chènevotte. Cette dernière représente environ 45 % du poids sec des tiges.
Les fleurs de chanvre
Un champ de chanvre en pleine floraison
Les espèces de chanvre majoritairement cultivées en France étant monoïques, les inflorescences femelles et mâles se retrouvent sur la même plante.
Les fleurs femelles sont regroupées en cyme au sommet des tiges. Quand elles sont présentes, les fleurs mâles, composées de 5 sépales jaune-verdâtres, sont organisées en grappes disposées au niveau de la partie apicale des tiges.
Les graines de chanvre
La graine de chanvre, appelée chenevis
Le fruit du chanvre (le chènevis) est un akène de forme ovoïde, de couleur gris-brunâtre, de 3 à 5 mm de longueur et contenant notamment 25 à 30 % de protéines et 35 % d'acides gras.
Procéder à une culture intermédiaire avant le chanvre
Réussir l’implantation après une céréale
Association de phacélie, avoine, vesce et féverole
- Après la récolte de la culture estivale, réaliser un à deux déchaumages superficiels (disques, dents) pour gérer les pailles et préparer le semis de la culture intermédiaire. En sol argileux ou en non labour, compléter par une fissuration du sol en profondeur pour faciliter ultérieurement l’enracinement du chanvre.
- Choisir une espèce ou un mélange de 2-3 espèces en fonction du contexte parcellaire et des objectifs agronomiques et réglementaires *. Assurez-vous que la culture intermédiaire à implanter n’est pas hôte de l’orobanche.
- Semer entre mi-juillet et mi-septembre selon l’espèce et le contexte pédoclimatique (sol réchauffé, ressuyé, pas trop sec). Effectuer un roulage du sol pour améliorer le contact entre la terre et la graine
Privilégier la destruction mécanique à l’entrée de l’hiver
- Privilégier la destruction mécanique : broyage, déchaumage superficiel, labour. Le gel peut entrer en ligne de compte pour certaines espèces.
- Opter pour une destruction à l’entrée de l’hiver. Plus tardivement, le chanvre peut être pénalisé.
- Saisir la bonne occasion (sol gelé ou bien ressuyé) pour éviter les risques de lissage ou de tassement du sol qui dégraderait fortement l’implantation du chanvre suivant.
- N’envisager la voie chimique (glyphosate) qu’en cas de nécessité absolue (informez-vous des règles Directives Nitrates en vigueur dans votre département), en système sans labour ou en présence de conditions défavorables à la destruction mécanique (sol trop humide, en particuliers les sols argileux). Un effet négatif sur le chanvre peut être observé si le couvert à détruire est important. Traiter au moins 40 jours avant le semis.
- En non labour, attacher une importance particulière à la qualité de la destruction et à l’incorporation des résidus végétaux (risque limace accru en présence de couverts végétaux en interculture)
Attention à la moutarde
Moutarde blanche
Les dernières expérimentations menées par Terres Inovia sur le choix des espèces ont révélé un effet négatif de la moutarde sur le rendement du chanvre qui suit. Si à l’entrée de l’hiver la moutarde est l’espèce qui absorbe le plus d’azote (+ 60 à 70 u/ha par rapport à des mélanges avoine rude + vesce pourpre ou bien avoine rude + phacélie), on a noté un rendement paille du chanvre inférieur d’environ 1,5t/ha avec la moutarde par rapport aux autres espèces pour un potentiel moyen de la parcelle se situant à 5,5 t/ha.
La fertilisation azotée du chanvre
Les besoins théoriques du chanvre
La fertilisation du chanvre concerne la potasse, le calcium et le phosphore. Les besoins estimés pour un rendement de 8 tonnes/ha de paille et 10 q/ha de chènevis sont :
Phosphore : couvrir les exportations
Le chanvre est moyennement exigeant en phosphore. Les besoins sont limités (100 u/ha) et les exportations sont d’environ 50 u/ha.
Le phosphore s’applique généralement entre la récolte de la culture précédente et avant les dernières façons culturales précédant le semis du chanvre. Il faut couvrir au minimum les exportations.
La carence en phosphoreLes carences en phosphore sur le chanvre sont mal décrites. Les symptômes se manifestent par une plante de petite taille présentant une partie des feuilles nécrosées (noires/violettes) et enroulées. Avec les baisses de fertilisation phosphopotassique, ce type de carence peut se développer. |
Une plante exigeante en potasse
Le chanvre est une plante exigeante vis-à-vis de la potasse et ses besoins sont élevés (300 u/ha). Les exportations se situent autour de 150 u/ha. Sa période d’application est similaire à celle du phosphore. Sur les sols correctement pourvus, il faut couvrir au minimum les exportations.
Lorsque le sol est riche, à l’appui des résultats des analyses de sol, l'impasse en P et en K peut être envisagée.
Carence en potassium
La fréquence de carence en potassium est actuellement très faible.
Calcium : des besoins élevés
Les besoins en calcium sont importants et comparables à ceux en potasse (320 u/ha). Le chaulage est capital sur les sols acides. Le chanvre réagit très bien à un chaulage d’entretien de 1 à 1,5 t/ha.
Carence en calcium
Quel apport moyen en éléments fertilisants, par type de sol?
| Type de sol | Richesse du sol en éléments fertilisants* | |
| Sol pauvre | Sol normalement fourni | |
| Phosphore | ||
| Limon | 115 | 75 |
| Argilo-calcaire | 85 | 75 |
| Craie | 105 | 90 |
| Potasse | ||
| Limon | 230 | 185 |
| Argilo-calcaire | 175 | 140 |
| Craie | 230 | 230 |
* à la lecture des analyses de sol
Source : FDGEDA 10
Le chanvre comme culture de remplacement
Le chanvre, culture de printemps, peut être utilisé en remplacement d’une culture d’hiver qui aurait subi des dégâts de gel. Cependant le chanvre est particulièrement sensible aux différents herbicides et peut rapidement montrer des symptômes de phytotoxicité. Des précautions doivent donc être prises.
1. Parcelle témoin sans labour un mois après le semis - 2. Phytotoxicité du Colzor Trio appliqué à 4l/ha après un semis sans labour préalable - 3. Colzor Trio appliqué à 4l/ha après un semis avec labour
Recommandations
Le chanvre étant une culture contractualisée et réglementée, il convient de se rapprocher de l’industriel le plus proche pour un éventuel semis.
Faire un test de levée avec de la terre prélevée sur la parcelle à réimplanter et comparer avec de la terre non traitée.
Réaliser un travail du sol profond.
Augmenter la densité de semis pour pallier aux éventuelles pertes de pieds et limiter les potentiels effets de rémanence.
Sensibilité aux herbicides : les essais de Terres Inovia
Terres Inovia dispose de données obtenues dans le cadre d’essais et d’observations au champ qui permettent d’évaluer la sensibilité du chanvre au moment de l’implantation vis-à-vis des herbicides appliqués sur les cultures d’hiver :
|
Herbicide (dose) |
Effet sur chanvre qui suit | Commentaires |
|
napropamide 2,2 à 2,8 l/ha pf |
Culture possible à condition de faire un labour profond | |
| COLZOR TRIO 3 à 4 l/ha |
Culture possible à condition de faire un labour profond dans le cas d'une faible pluviométrie hivernale. Attention, depuis le renouvellement des AMM, la firme a déposé une action de recours suite à la décision "seules des céréales ou crucifères oléagineuses" pourront être semées |
|
| AXTER (2 l/ha) | Culture possible à condition de faire un labour profond. Des symptômes peuvent être observées (hauteur limitée, pertes de pieds à la levée) | |
| NOVALL (2,5 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| COLZOR TRIO (3 l/ha) + BUTISAN S (1 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| NOVALL (2,5 l/ha) + RUEDA (0,25 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| IELO (1,5 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| SUCCESSOR 600 (2 l/ha) + RUEDA 0,25 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| CALLISTO 0,3 l/ha | Culture possible sans restriction | |
| propyzamide (KERB FLO...) 1,8 l/ha pf | Culture possible sans restriction | |
| SPRINGBOK (3 l/ha) | Culture possible à condition de faire un labour profond | |
| ALABAMA (2,5 l/ha) | Culture possible à condition de faire un labour profond | |
| CLERANDA - CLERAVIS (2 l/ha) | Chanvre à proscrire | |
| LONTREL SG (0,2 l/ha) | Culture possible sans restriction | |
| métazachlore 2 l/ha pf | Culture possible à condition de faire un labour profond | |
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chlortoluron |
Chanvre à proscrire. Pertes de pieds et diminution de vigueur même si ce n'est pas systématique | |
| metsulfuron méthyl (ALIEE, ARCHIPEL...) | Culture possible à condition de faire un labour profond | |
| FOSBURI | Culture possible à condition de faire un labour profond | |
| ALISTER | Culture possible sans restriction | |
| BRENNUS - FIRST | Culture possible sans restriction |
En cas d'implantation du chanvre suite à une culture d'hiver, Terres Inovia ne pourra être tenu pour responsable d'éventuels problèmes de phytotoxicité observés à la levée ou lors de l'implantation de la culture.
Les atouts du chanvre
Les atouts agronomiques
Une très bonne tête d'assolement
Le chanvre s'intègre bien dans une rotation. Culture de printemps, il permet de diversifier les assolements à base de cultures d'automne.
Le chanvre est une très bonne tête d’assolement qui laisse un sol propre (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices) et meuble (du fait des racines pivotantes qui se développent en profondeur).
C'est un très bon précédent à céréales au même niveau qu'une luzerne ou un pois.
Pas de traitement en culture
La culture du chanvre ne nécessite pratiquement pas d’entretien ni l’usage de produits phytosanitaires en végétation. Si la levée se réalise dans de bonnes conditions, il se comporte comme une plante étouffante et empêche toute rivalité des adventices.
Un réservoir de biodiversité
Comparé à des cultures telles que le colza et le tournesol, le chanvre accueille la plus grande quantité et/ou activité d’arthropodes prédateurs (araignées, carabidés). Grâce à son couvert haut et dense, les araignées sont deux à trois fois plus nombreuses dans cette culture que dans les autres. L’effet tampon du couvert et la litière de feuilles au sol sont de forts atouts puisqu’ils offrent abri, humidité et nourriture à l’ensemble de ces prédateurs.
Une bonne résistance à la sécheresse
Par la configuration de son système racinaire (profond et en pivot), le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sècheresse. Dans la très grande majorité des cas, les fournitures du sol sont suffisantes et l'irrigation ne se justifie pas économiquement.
Une culture adaptée à tout type de sol
Le chanvre se développe bien dans quasiment toutes les conditions et peut se retrouver dans tous les types de sols avec toutefois des différences de rendement. Il produira au mieux en terres profondes, humifères et bien drainées et donnera des rendements plus faibles en sols superficiels. Son système racinaire en pivot ameublit le sol, cependant le chanvre est très sensible à tous les défauts de structure du sol (semelle de labour, compaction localisée, etc.…).
Les atouts environnementaux
Les débouchés du chanvre a un impact favorable vis à vis de l'effet de serre, d’après les résultats de l'analyse du cycle de vie réalisé par l'INRA sur le chanvre.
L’agronomie
L’impact potentiel favorable est dû à la prise en compte du stockage de carbone dans la fibre et la chènevotte par la photosynthèse.
La thermoplastie
L'incorporation de la fibre de chanvre diminue l'impact potentiel défavorable du polypropylène. Ainsi, la consommation d'énergie et l'impact sur l'effet de serre sont respectivement inférieurs de 20 et 40 % à ceux liés à la production de polypropylène pur.
Le bâtiment
Le chanvre a un impact favorable vis-à-vis de l'effet de serre. Le cycle de vie d'un mètre carré de mur en béton de chanvre sur 100 ans stocke entre 14 et 35 kg de CO2 équivalent par m².
Afin d'évaluer les impacts potentiels sur l'environnement des compounds thermoplastiques chargés en fibres de chanvre et d'un mur en béton de chanvre, le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, en partenariat avec la filière chanvre, a sollicité l'INRA pour réaliser une ACV.
Une ACV permet de quantifier les impacts d'un produit fini, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation, soit « du berceau au tombeau ». L'étude a été divisée en 3 parties : une partie agronomique, une partie thermoplastique et une partie bâtiment. Achevée en juin 2005, elle a mis en évidence des gains environnementaux dus à la présence du chanvre dans ces nouveaux produits. Or ces gains n'avaient pas été quantifiés jusqu'à présent.
Les atouts économiques
La culture du chanvre est éligible aux aides PAC (obtention d'une compensation financière à la surface et à la transformation industrielle de la filière).
Il existe une aide couplée à la surface pour la production de chanvre qui évolue chaque année. Une enveloppe de l’ordre de 1,7 millions d’euros est destinée au financement de cette aide avec un montant unitaire calculée en fin de campagne, sur la base des superficies demandées et respectant les conditions d’éligibilité à l’aide. Ainsi en 2015, son montant était de 140 €/ha. Du fait de l’augmentation des surfaces, en 2017 cette aide est passée à environ 100 €/ha.
Des débouchés diversifiés grâce à une valorisation de toutes les composantes de la planteToutes les parties aériennes de cette plante fibreuse et oléagineuse sont utilisées et valorisées dans une large palette de débouchés :
Les matériaux issus du chanvre possèdent une image extrêmement positive dans l’opinion publique de par leur caractère végétal, naturel et renouvelable (par comparaison aux produits issus du pétrole). |