Une approche de la compétitivité du pois protéagineux à l’échelle des principaux bassins de production
Une étude de Terres Inovia s’est penchée sur la compétitivité du pois protéagineux, permettant de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines.
Alors qu’un des objectifs majeurs du Plan Protéines est d’accroître significativement et de façon pérenne la place des légumineuses dans les assolements en France (et en Europe), Terres Inovia s’est penché sur la compétitivité du pois protéagineux, relativement à d’autres espèces de grandes cultures et à l’échelle des principaux bassins de production actuels.
Dans un contexte d’instabilité croissante des rendements des grandes cultures et de volatilité marquée des marchés, cette étude permet de quantifier les marges de progrès de cette légumineuse à graines tant du point de vue des rendements, de la maîtrise des charges et de la recherche d’une meilleure valorisation de la graine via son prix de vente.
Un défaut de compétitivité quantifié en termes de rendement et de prix
Deux approches complémentaires ont été mises en œuvre dans l’analyse : l’évaluation de la compétitivité annuelle de l’espèce et celle à l’échelle de la rotation. La méthode est basée sur le calcul de rendements et de prix d’équivalence.
Les deux principaux résultats :
- Quel que soit le bassin considéré, les prix et les rendements d’équivalence du pois protéagineux en marge annuelle sont nettement supérieurs aux prix et aux rendements moyens obtenus par cette espèce.
- Dans les différents bassins étudiés, la prise en compte des bénéfices liés à l’introduction du pois comme précédent à une céréale à paille (blé tendre) et à la rotation induit de meilleurs rendements et prix moyens corrigés du pois. Ceux-ci restent toutefois inférieurs aux rendements et aux prix du pois moyens aujourd’hui pratiqués.
Ces simulations quantifient le défaut de compétitivité actuel du pois. Ce défaut subsiste, mais de façon nettement atténuée, en intégrant les effets très bénéfiques de cette légumineuses en tant que précédent et à l’échelle de la rotation. Cette étude agroéconomique n’avait pas l’objectif de chiffrer de façon fine la compétitivité du pois à l’échelle de l’exploitation agricole.
Des travaux en cours pour améliorer la performance du pois
Selon les hypothèses retenues, en tenant compte de l’aide couplée liée à la PAC 2023-2027, la rentabilité annuelle moyenne du pois apparaît comme globalement insuffisante dans le contexte de prix et de rendements 2019-2023 et de charges opérationnelles en 2024.
Dans le cadre du projet en cours Cap Protéines + (2024-2027), différents travaux sont engagés sur l’amélioration des performances du pois protéagineux et l’accompagnement des agriculteurs à la gestion du risque liée à des pratiques agroécologiques, incluant l’insertion d’une légumineuse à graines comme le pois et l’évaluation des effets des légumineuses à graines sur la multiperformance.
Télécharger la synthèse de l'étude dans la publication Point Eco de Terres Univia
L’étude complète est disponible sur demande (v.lecomte@terresinovia.fr)
Raisonner à l’échelle de la rotation pour améliorer ses marges
Les atouts du chanvre
Les atouts agronomiques
Une très bonne tête d'assolement
Le chanvre s'intègre bien dans une rotation. Culture de printemps, il permet de diversifier les assolements à base de cultures d'automne.
Le chanvre est une très bonne tête d’assolement qui laisse un sol propre (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices) et meuble (du fait des racines pivotantes qui se développent en profondeur).
C'est un très bon précédent à céréales au même niveau qu'une luzerne ou un pois.
Pas de traitement en culture
La culture du chanvre ne nécessite pratiquement pas d’entretien ni l’usage de produits phytosanitaires en végétation. Si la levée se réalise dans de bonnes conditions, il se comporte comme une plante étouffante et empêche toute rivalité des adventices.
Un réservoir de biodiversité
Comparé à des cultures telles que le colza et le tournesol, le chanvre accueille la plus grande quantité et/ou activité d’arthropodes prédateurs (araignées, carabidés). Grâce à son couvert haut et dense, les araignées sont deux à trois fois plus nombreuses dans cette culture que dans les autres. L’effet tampon du couvert et la litière de feuilles au sol sont de forts atouts puisqu’ils offrent abri, humidité et nourriture à l’ensemble de ces prédateurs.
Une bonne résistance à la sécheresse
Par la configuration de son système racinaire (profond et en pivot), le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sècheresse. Dans la très grande majorité des cas, les fournitures du sol sont suffisantes et l'irrigation ne se justifie pas économiquement.
Une culture adaptée à tout type de sol
Le chanvre se développe bien dans quasiment toutes les conditions et peut se retrouver dans tous les types de sols avec toutefois des différences de rendement. Il produira au mieux en terres profondes, humifères et bien drainées et donnera des rendements plus faibles en sols superficiels. Son système racinaire en pivot ameublit le sol, cependant le chanvre est très sensible à tous les défauts de structure du sol (semelle de labour, compaction localisée, etc.…).
Les atouts environnementaux
Les débouchés du chanvre a un impact favorable vis à vis de l'effet de serre, d’après les résultats de l'analyse du cycle de vie réalisé par l'INRA sur le chanvre.
L’agronomie
L’impact potentiel favorable est dû à la prise en compte du stockage de carbone dans la fibre et la chènevotte par la photosynthèse.
La thermoplastie
L'incorporation de la fibre de chanvre diminue l'impact potentiel défavorable du polypropylène. Ainsi, la consommation d'énergie et l'impact sur l'effet de serre sont respectivement inférieurs de 20 et 40 % à ceux liés à la production de polypropylène pur.
Le bâtiment
Le chanvre a un impact favorable vis-à-vis de l'effet de serre. Le cycle de vie d'un mètre carré de mur en béton de chanvre sur 100 ans stocke entre 14 et 35 kg de CO2 équivalent par m².
Afin d'évaluer les impacts potentiels sur l'environnement des compounds thermoplastiques chargés en fibres de chanvre et d'un mur en béton de chanvre, le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, en partenariat avec la filière chanvre, a sollicité l'INRA pour réaliser une ACV.
Une ACV permet de quantifier les impacts d'un produit fini, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation, soit « du berceau au tombeau ». L'étude a été divisée en 3 parties : une partie agronomique, une partie thermoplastique et une partie bâtiment. Achevée en juin 2005, elle a mis en évidence des gains environnementaux dus à la présence du chanvre dans ces nouveaux produits. Or ces gains n'avaient pas été quantifiés jusqu'à présent.
Les atouts économiques
La culture du chanvre est éligible aux aides PAC (obtention d'une compensation financière à la surface et à la transformation industrielle de la filière).
Il existe une aide couplée à la surface pour la production de chanvre qui évolue chaque année. Une enveloppe de l’ordre de 1,7 millions d’euros est destinée au financement de cette aide avec un montant unitaire calculée en fin de campagne, sur la base des superficies demandées et respectant les conditions d’éligibilité à l’aide. Ainsi en 2015, son montant était de 140 €/ha. Du fait de l’augmentation des surfaces, en 2017 cette aide est passée à environ 100 €/ha.
Des débouchés diversifiés grâce à une valorisation de toutes les composantes de la planteToutes les parties aériennes de cette plante fibreuse et oléagineuse sont utilisées et valorisées dans une large palette de débouchés :
Les matériaux issus du chanvre possèdent une image extrêmement positive dans l’opinion publique de par leur caractère végétal, naturel et renouvelable (par comparaison aux produits issus du pétrole). |
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