Les atouts du chanvre
Les atouts agronomiques
Une très bonne tête d'assolement
Le chanvre s'intègre bien dans une rotation. Culture de printemps, il permet de diversifier les assolements à base de cultures d'automne.
Le chanvre est une très bonne tête d’assolement qui laisse un sol propre (du fait de son comportement étouffant vis-à-vis des adventices) et meuble (du fait des racines pivotantes qui se développent en profondeur).
C'est un très bon précédent à céréales au même niveau qu'une luzerne ou un pois.
Pas de traitement en culture
La culture du chanvre ne nécessite pratiquement pas d’entretien ni l’usage de produits phytosanitaires en végétation. Si la levée se réalise dans de bonnes conditions, il se comporte comme une plante étouffante et empêche toute rivalité des adventices.
Un réservoir de biodiversité
Comparé à des cultures telles que le colza et le tournesol, le chanvre accueille la plus grande quantité et/ou activité d’arthropodes prédateurs (araignées, carabidés). Grâce à son couvert haut et dense, les araignées sont deux à trois fois plus nombreuses dans cette culture que dans les autres. L’effet tampon du couvert et la litière de feuilles au sol sont de forts atouts puisqu’ils offrent abri, humidité et nourriture à l’ensemble de ces prédateurs.
Une bonne résistance à la sécheresse
Par la configuration de son système racinaire (profond et en pivot), le chanvre est une culture qui résiste relativement bien à la sècheresse. Dans la très grande majorité des cas, les fournitures du sol sont suffisantes et l'irrigation ne se justifie pas économiquement.
Une culture adaptée à tout type de sol
Le chanvre se développe bien dans quasiment toutes les conditions et peut se retrouver dans tous les types de sols avec toutefois des différences de rendement. Il produira au mieux en terres profondes, humifères et bien drainées et donnera des rendements plus faibles en sols superficiels. Son système racinaire en pivot ameublit le sol, cependant le chanvre est très sensible à tous les défauts de structure du sol (semelle de labour, compaction localisée, etc.…).
Les atouts environnementaux
Les débouchés du chanvre a un impact favorable vis à vis de l'effet de serre, d’après les résultats de l'analyse du cycle de vie réalisé par l'INRA sur le chanvre.
L’agronomie
L’impact potentiel favorable est dû à la prise en compte du stockage de carbone dans la fibre et la chènevotte par la photosynthèse.
La thermoplastie
L'incorporation de la fibre de chanvre diminue l'impact potentiel défavorable du polypropylène. Ainsi, la consommation d'énergie et l'impact sur l'effet de serre sont respectivement inférieurs de 20 et 40 % à ceux liés à la production de polypropylène pur.
Le bâtiment
Le chanvre a un impact favorable vis-à-vis de l'effet de serre. Le cycle de vie d'un mètre carré de mur en béton de chanvre sur 100 ans stocke entre 14 et 35 kg de CO2 équivalent par m².
Afin d'évaluer les impacts potentiels sur l'environnement des compounds thermoplastiques chargés en fibres de chanvre et d'un mur en béton de chanvre, le Ministère de l'Agriculture et de la Pêche, en partenariat avec la filière chanvre, a sollicité l'INRA pour réaliser une ACV.
Une ACV permet de quantifier les impacts d'un produit fini, depuis l'extraction des matières premières qui le composent jusqu'à son élimination en fin de vie, en passant par les phases de distribution et d'utilisation, soit « du berceau au tombeau ». L'étude a été divisée en 3 parties : une partie agronomique, une partie thermoplastique et une partie bâtiment. Achevée en juin 2005, elle a mis en évidence des gains environnementaux dus à la présence du chanvre dans ces nouveaux produits. Or ces gains n'avaient pas été quantifiés jusqu'à présent.
Les atouts économiques
La culture du chanvre est éligible aux aides PAC (obtention d'une compensation financière à la surface et à la transformation industrielle de la filière).
Il existe une aide couplée à la surface pour la production de chanvre qui évolue chaque année. Une enveloppe de l’ordre de 1,7 millions d’euros est destinée au financement de cette aide avec un montant unitaire calculée en fin de campagne, sur la base des superficies demandées et respectant les conditions d’éligibilité à l’aide. Ainsi en 2015, son montant était de 140 €/ha. Du fait de l’augmentation des surfaces, en 2017 cette aide est passée à environ 100 €/ha.
Des débouchés diversifiés grâce à une valorisation de toutes les composantes de la planteToutes les parties aériennes de cette plante fibreuse et oléagineuse sont utilisées et valorisées dans une large palette de débouchés :
Les matériaux issus du chanvre possèdent une image extrêmement positive dans l’opinion publique de par leur caractère végétal, naturel et renouvelable (par comparaison aux produits issus du pétrole). |
Les atouts de la lentille
La lentille est une légumineuse qui s’intègre facilement dans les rotations céréalières. Culture de printemps à cycle court (150 jours), elle permet de diversifier les rotations et de rompre le cycle des bio agresseurs des autres cultures, qu’il s’agisse d’adventices difficiles à maitriser, de ravageurs ou de maladies des céréales, garantissant un système plus sain et un moindre apport de fongicides et d’herbicides sur le suivant.
La rentabilité d’une culture de lentille doit ainsi se calculer à l’échelle de la rotation, et non uniquement annuellement.
Peu exigeante, la lentille est une culture valorisant bien les terres moyennes à superficielles. A l’inverse les sols profonds la rendent plus vulnérable à la verse et aux maladies. Par ailleurs, sa capacité à noduler lui permet de fixer l’azote atmosphérique, la rendant autonome pour sa nutrition azotée. La lentille est également faiblement exigeante en phosphore et potasse. Cette quasi-autosuffisance permet de réduire l’impact environnemental (consommation moindre d’énergies fossiles imputables au tracteur, moins d’émission de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants). La qualité de l’eau souterraine est ainsi préservée. De plus, l’introduction d’une lentille permet une restitution d’azote à la culture suivante, jusqu’à 30 unités dans les meilleurs cas.
Attention : la lentille est une culture intéressante à condition de contractualiser sa commercialisation (prendre contact avec un organisme avant d’engager des surfaces).
Article co-rédigé avec
Documents à télécharger
Les atouts du lupin
Généralités
Le lupin est une légumineuse qui s’intègre facilement dans les rotations céréalières. Culture d’hiver ou de printemps, elle permet d’étaler les travaux au sein de l’exploitation, ses dates de semis et de récolte étant différentes de celles des céréales à paille et du colza.
Le lupin est une culture robuste dont les racines sont profondes et peuvent aller chercher l’eau assez loin. Elles présentent surtout une particularité unique parmi les plantes cultivées : elles possèdent de petites racines dites « protéoïdes » et secrètent de grandes quantités d’acides organiques qui lui permettent d’extraire du phosphore du sol, inaccessible aux autres cultures. Cette caractéristique, combinée à l’autonomie en azote commune aux autres légumineuses, lui permet de pousser avec vigueur sur des sols très peu fertiles comme les sables de Sologne, et même de les enrichir quand il est cultivé comme engrais vert où toute la plante est restituée au sol. Ces deux caractéristiques le rendent intéressant aussi en agriculture biologique.
Bénéficiant d’un itinéraire technique simple, et pouvant être cultivé dans différentes situations, le lupin peut être semé à grand écartement et se prête bien au désherbage mécanique. C’est ainsi une culture bien adaptée à l’agriculture biologique.
Les atouts techniques du lupin
Ayant la capacité de noduler, le lupin est capable de fixer l’azote atmosphérique ; il ne nécessite donc pas d’apport d’engrais azoté. De plus, il est faiblement exigeant phosphore et potasse. Cette quasi autosuffisance permet de réduire l’impact environnemental (moindre consommation d’énergie fossile imputable au tracteur, moins d’émission de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants). La qualité de l’eau souterraine est ainsi préservée. De plus, l’introduction du lupin permet de diminuer l’apport d’azote sur le blé suivant.
Le lupin en tête de rotation permet non seulement de limiter l’apport d’engrais azoté sur la culture suivante, mais également de rompre le cycle des maladies et ravageurs des céréales, garantissant un système plus sain et un moindre apport de fongicides et herbicides.
Ainsi, la rentabilité d’une culture de lupin ne doit pas se calculer uniquement à l’échelle de l’année, mais avant tout à l’échelle de la rotation.
Par ailleurs, le lupin n’est pas sensible à Aphanomyces euteiches (culture non-hôte), et ne multiplie pas l’inoculum. Il peut donc être cultivé sans risque dans des parcelles infestées, ou permettre de conserver un pois protéagineux dans la rotation sans augmenter le risque Aphanomyces.
Un intérêt économique
En agriculture biologique, le lupin blanc est valorisé aux alentours de 1000€/t. Les rendements accessibles sont compris entre 5q/ha et 20q/ha.
En culture de vente, les prix des graines dépendent du débouché (l’alimentation humaine étant mieux valorisée que l’alimentation animale) et du cadre de production (culture le plus souvent contractualisée, hors intra-consommation sur un élevage).
Le lupin bénéficie de l’aide couplée aux protéagineux. Les marges brutes indicatives sont présentées ci-contre.
| Marge brute indicative avec aide couplée (base 2023) | Prix de vente €/t | ||||
| 300 | 350 | 400 | 450 | ||
| Rendement (q/ha) |
20 | 200 | 300 | 400 | 500 |
| 25 | 350 | 475 | 600 | 625 | |
| 30 | 500 | 650 | 800 | 850 | |
| 35 | 650 | 825 | 1000 | 1075 | |
| 40 | 800 | 1000 | 1200 | 1300 | |
| Charges opérationnelles (€/ha) | 500 | ||||
| Aide couplée indicative (€/ha) | 100 | ||||
Dans le cadre de la PAC 2023 – 2027, l’aide couplée aux légumineuses à graines est maintenue avec un montant qui devrait être de l’ordre de 100 €/ha. Par ailleurs, en tant que légumineuse, l’introduction du lupin comme culture de diversification permet d’accéder aux aides liées à l’écorégime, niveau 1 ou 2 (1er pilier).
Composition d’une graine de lupin
Les graines de lupin blanc contiennent 35% de protéines, 9% d’huile, pas d’amidon et une très forte proportion de fibres, liée à l’épaisseur du tégument (près de 30 % du poids de la graine de lupin). Elles se rapprochent donc plus du soja que des autres légumineuses comme le pois. Cette teneur en huile est trop faible pour l’utiliser comme oléagineux en extrayant l’huile, mais suffisamment limitée pour une bonne utilisation en graines entières pour les animaux.
La richesse en huile de la graine de lupin blanc lui confère une valeur énergétique élevée, intéressante en alimentation des volailles. Sa teneur en protéines est presque aussi élevée que celle du soja. Mais ces protéines sont moins bien pourvues en acides aminés essentiels pour les porcs et volailles que le soja ou le pois. Elles sont rapidement solubles, il vaut donc mieux utiliser les graines de lupin entières ou grossièrement broyées pour qu'elles soient bien valorisées par les ruminants.
En alimentation humaine, un usage traditionnel au Portugal et dans plusieurs pays méditerranéens est la graine de lupin blanc entière saumurée, servie comme apéritif. Plus récemment, une utilisation de farine de lupin blanc s’est développée comme ingrédient agro-alimentaire en France. En effet, après avoir débarrassé le lupin blanc de son tégument épais et réduit en farine très fine, on obtient une poudre jaune vif, très nutritive – riche en protéines et acides gras essentiels – avec des propriétés technologiques qui lui permettent par exemple de remplacer le jaune d’œuf, en pâtisserie-viennoiserie en particulier. Le développement de cet usage a cependant été freiné par le classement récent du lupin en « allergène majeur » à signaler sur les étiquettes des produits, du fait des risques d’allergies croisées avec l’arachide.
On trouve également d’autres ingrédients fonctionnels pour l’alimentation humaine comme les protéines de lupin qui entrent de plus en plus dans la fabrication de produits sans gluten.
Se connecter avec Facebook
Se connecter avec Google