Fauchage-andainage des cultures de diversification
Dans certains cas particuliers, une récolte par moisson classique est difficile à mettre en œuvre. Par exemple, il peut s’agir de situations de salissement tardif, de cultures encore en croissance végétative mais également pour avancer une date de récolte. Il est alors possible de se tourner vers le fauchage-andainage.
L’objectif de ce travail a été de collecter des retours d’expériences pendant la campagne 2022, sur la mise en œuvre du fauchage-andainage sur les cultures suivantes : soja, pois, lupin, pois chiche, lentille, lin oléagineux, cameline. Des techniciens de conseil, agriculteurs et conseillers de chambre ont été interrogés sur cette pratique. Leurs retours sont synthétisés dans les tableaux suivants.
Ces fiches permettent de lister les points de vigilance à considérer avant de se lancer dans le fauchage-andainage, et d’accompagner la bonne mise en œuvre de cette pratique. Pour chacune des cultures, deux indicateurs décrivent la fréquence de cette pratique et le niveau d’expertise de la pratique.
Nous remercions chaleureusement les partenaires ayant participé à ce retour d'expériences : Terrena, Oxyane, Noriap, Soufflet, Cérésia, CA32, Cavac, Fnams, Lin 2000, ODG lentille verte du Puy et les nombreux agriculteurs.
Pour chaque espèce, retrouvez les fiches directement dans le fichier PDF à télécharger.
Documents à télécharger
Les vrai-faux sur les protéagineux
Le toastage de la graine de soja améliore ses qualités nutritionnelles
Le toastage est un chauffage intense de la graine qui permet la destruction de facteurs antitrypsiques, contenus dans la graine. Les facteurs antitrypsiques sont des protéines qui bloquent la trypsine (enzyme de la digestion des protéines) et qui viennent perturber le métabolisme des animaux monogastriques en particulier. Ils sont sensibles à la chaleur, d’où la cuisson des graines de soja. Le toastage permet de réduire également la solubilité des protéines pour les ruminants (les protéines des protéagineux étant très solubles).
Les toasters mobiles permettent d’effectuer ce traitement (chauffage par air chaud, à la flamme directe), qui doit être bien maitrisé au niveau du refroidissement afin d’obtenir une cuisson de la graine homogène.
Les facteurs anti-trypsiques du pois ne sont plus un problème grâce à la sélection variétale
Les variétés de pois protéagineux inscrites au catalogue français conviennent à l’alimentation animale, en particulier à celle des monogastriques. Ces variétés sont à fleurs blanches (sans tanins), à faible activité antitrypsique, avec un taux de protéines assez élevé (de l’ordre de 20 % de protéines brutes).
Riche en lysine et en amidon, le pois est source à la fois de protéines et d‘énergie. Les taux d’incorporation sont conditionnés à l’espèce et au stade physiologique des animaux.
Toutes les variétés de protéagineux sont adaptées aux monogastriques ?
Les variétés à fleurs blanches sont des variétés sans tannins, donc mieux adaptées aux monogastriques, les tannins étant des facteurs antinutritionnels qui ont des effets négatifs sur la croissance des animaux. Il existe encore des variétés de féverole à fleurs colorées, qui sont alors peu recommandées pour les monogastriques.
Pour l’alimentation des poules pondeuses, on choisira des variétés de féveroles sans vicine/convicine
Chez les poules pondeuses, l’utilisation de variétés riches en vicine convicine a des impacts négatifs sur les performances de ponte et la qualité des oeufs (taille plus petite). On préfèrera des variétés sans vicine/convicine, sinon on limitera le taux d’incorporation.
Le décorticage de la féverole est une opération de première transformation qui permet de réduire les tannins
Des traitements mécaniques simples comme le décorticage permettent de séparer les pellicules riches en tannins, des amandes, riches en nutriments afin d’améliorer la valeur nutritionnelle des graines. Ce traitement permet de concentrer les nutriments et d’obtenir une farine enrichie en protéines, avec moins de fibres. Ces farines de féveroles décortiquées sont utilisées en alimentation des poissons, puis vers des débouchés de la meunerie et ingrédients (farine avec fonctionnalité de blanchiment) et en oisellerie. Les pellicules éliminées lors du décorticage représentent 15 à 20 % du poids de la graine. Ce sont des matières premières riches en fibres indigestibles, pouvant être valorisées en alimentation animale dans des rations riches en fibres (ruminants, lapins, truies…).
Dans le contexte de prix actuel, le taux d’incorporation des protéagineux dans les aliments composés industriels pour le bétail, toutes filières confondues est à la hausse ?
Le taux d’incorporation des protéagineux chez les FAB est actuellement très bas, de 2 %, par manque de disponibilité de marchandises sur le marché (dans les années 90, c’était plus de 10 % des matières premières utilisées par les FAB). Ce sont moins de 300 00 tonnes de protéagineux qui sont consommés par les animaux aujourd’hui, principalement en autoconsommation.
Les valeurs nutritionnelles du pois pour les monogastriques sont améliorées par certains traitements technologiques comme le broyage ou la granulation
Le broyage des graines de pois permet d’obtenir des tailles de particules d’amidon plus fines et donc plus accessibles aux enzymes digestives. De même, la granulation de l’aliment via l’action mécanique du pressage permet d’augmenter la valeur énergétique de cette matière première.
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Soybean: Terres Inovia joins a research project for a local and sustainable soybean
Le progrès génétique en soja
Une étude a été menée sur les variétés de soja inscrites depuis les années 80. Elle révèle que le progrès génétique de cette culture porte principalement sur l’amélioration de la teneur en protéines et du rendement. La dynamique est plus marquée sur les groupes précoces, où l’offre variétale s’est largement étoffée depuis les 15 dernières années.
Une étude sur le progrès génétique en soja a été réalisée à partir des données du réseau commun inscription – post-inscription GEVES-Terres Inovia de 1989 à 2020. Cela représente 272 variétés, inscrites en France et en Europe, évaluées dans 775 essais. Seules les variétés évaluées au moins dans 5 essais ont été conservées.
Les variables rendement, teneur en protéines, hauteur de la première gousse, hauteur de plantes et tolérance à la verse ont été étudiées.
Les principales conclusions de l’étude sont les suivantes
- Rendement : amélioration moyenne de 0,27 q/ha/an sur la période étudiée toutes précocités confondues, en fonction du groupe de précocité, le gain de rendement est de 2 à 3,6 q/ha en 10 ans.
- Teneur en protéines : La teneur en protéines a globalement progressé depuis 30 ans. Le progrès génétique représente en moyenne un gain de ½ point de protéines par tranche de 10 ans, toutes précocités confondues.
- Hauteur de la première gousse : La hauteur de la première gousse montre également une progression significative de 0,5 cm en 10 ans, toutes précocités confondues.
- Hauteur de plante : Aucun progrès génétique n’apparaît sur la hauteur des plantes. Le gain, estimé à 0,02 cm par an, n’est pas différent de zéro.
- Verse : Il n’y a pas de différences significatives entre les groupes de précocité. Il existe, en revanche, un progrès génétique : la note de gravité de la verse perd environ ½ point par tranche de 10 ans.
L’étude menée sur cette base de données des essais GEVES-Terres Inovia de 1989 à 2020 permet de mettre en évidence qu’il existe à la fois un progrès génétique sur le rendement et sur la teneur en protéines. Le progrès est donc double et ne s’est pas fait au détriment de l’un ou de l’autre.
De même, le progrès génétique sur la tolérance à la verse est d’autant plus intéressant, que la hauteur des plantes n’a pas diminuée. A hauteur constante, les sojas ont donc gagné en tenue de tige. Enfin, on observe une augmentation de la hauteur de première gousse permettant ainsi de réduire les pertes à la récolte.
Documents à télécharger
Qualité des graines : les fiches soja et féverole 2020 sont disponibles
Soja : consultez les BSV de votre région
Chaque semaine pendant la période culturale, Terres Inovia participe à l'analyse des risques phytosanitaires (insectes et maladies) dans la plupart des régions de productions de soja.
Les observations sont menées dans le cadre de la Surveillance Biologique du Territoire (SBT) par de nombreux partenaires : organismes stockeurs, organismes de développement, lycées, FREDON, agriculteurs...
Les données sont saisies dans l'outil Vigicultures® puis validées par les animateurs régionaux. Les synthèses et analyses de risques sont régionalisées et publiées gratuitement dans les Bulletins de Santé du Végétal (BSV).
Consultez les BSV de votre région
| Alsace | Bulletin du Végétal Alsace |
| Aquitaine | Bulletin du Végétal Aquitaine |
| Occitanie Ouest | Bulletin du Végétal Occitanie Ouest |
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Une brochure pour valoriser les semences certifiées de soja
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Des guides complets
Ces guides permettent de tout savoir sur cette culture: atouts, choix de la parcelle, variétés, implantation, inoculation, fertilisation, irrigation, récolte et conservation. L’occasion aussi de faire le point sur la gestion des adventices et les moyens de lutte contre les maladies et ravageurs. Les guides abordent également la question du couvert végétal avant soja et de la double culture en dérobé. Pour terminer, on retrouve les grands rendez-vous de la culture.
Comment se les procurer ?
Les guides sont accessibles en version PDF et à la commande, dans la rubrique "Produits" / Publications.