Soja

Travail du sol avant soja

Adapter la préparation à l’état de votre sol

Sol bien structuré : toutes les techniques sont envisageables.

Les interventions de type labour ou travail profond avec un outil à dents, sur un sol ressuyé, sont possibles mais peuvent être facultatifs si les résidus (couverts d’interculture) sont dégradés. La période optimale d’intervention dépend du type de sol.

Les préparations superficielles, qui aèrent, nivellent puis rappuient le sol, sont déterminantes. Elles peuvent être réalisées juste avant le semis. Des interventions de travail du sol superficielles peuvent également être réalisées dans les 2 mois qui précèdent la date prévue de semis du soja pour réaliser un ou plusieurs fauxsemis et réduire le stock de graines d’adventices dans le sol.

Le semis direct ou le travail unique de la ligne de semis sont possibles si le sol est bien structuré en profondeur, pour un enracinement satisfaisant du soja. Dans tous les cas, il est nécessaire de dégager la ligne de semis d’éventuels résidus (couvert, précédent) et de positionner la graine dans suffisamment de terre fine.

travail du sol profond avant soja

Un travail profond, à plus de 15 cm, est nécessaire quand la structure du sol est dégradée (tassement en profondeur).

Sol avec une structure dégradée

Travailler le sol sur l’horizon 0-20 cm, soit en labourant, soit avec un outil à dents, dans un sol ressuyé dans tous les cas. En sol argileux, cette intervention doit avoir lieu de préférence tôt, entre la fin d’été et l’automne. Dans les sols fragiles (limons battants), travailler le sol en conditions ressuyées en essayant de conserver une structure grossière, soit en période hivernale soit juste avant le semis pour éviter une réhumectation trop importante de la terre fine par des pluies, qui retarderait l’entrée dans la parcelle pour réaliser le semis.

En conduite biologique, ne pas oublier que le labour reste l’un des leviers les plus efficaces sur beaucoup d’adventices ; son efficacité est cependant conditionnée par sa fréquence au sein de la rotation : trop fréquent, il pourra faire remonter en surface des graines d’adventices encore en dormance en profondeur.

Préparer un lit de semences fin

Privilégier la combinaison d’outils à dents moyennement profondes (vibroculteur, herse).

Limiter le nombre de passages d’outils et intervenez toujours sur un sol ressuyé afin de limiter les tassements

En sols battants, éviter de créer un lit de semences trop fin afin de limiter le risque de formation d’une croûte de battance.

Veiller à obtenir un bon nivellement du lit de semences pour limiter les pertes de gousses basses lors de la récolte.

En sol argileux motteux, effectuer un roulage après le semis et veiller au bon réglage des chasse-mottes. Un lit de semences aéré et suffisamment affiné garantit une levée rapide et homogène, avec un développement important de nodosité.

Sol ressuyé soja

Intervenir toujours sur sol réssuyé

Le soja est globalement bien adapté aux techniques simplifiées d’implantation

La rusticité de la plantule, sa sensibilité modérée aux attaques de limaces et ses capacités de ramification font du soja une culture globalement bien adaptée aux techniques très simplifiées d’implantation, y compris au semis direct, ainsi qu’à la technique du “strip-till” (travail du sol localisé sur la ligne de semis). Le semis direct ne peut s’envisager qu’avec un semoir adapté, équipé notamment d’un chasse débris à l’avant de l’élément semeur, dans un sol sans tassement, avec de la terre fine et parfaitement nivelé pour la récolte des gousses basses. La technique du strip-till peut être associée à l’implantation en fin d’été de couverts végétaux. En sol à comportement argileux, le passage de strip-till à l’automne peut être renouvelé avant le semis, sur un sol parfaitement ressuyé, soit avec une dent passée de façon plus superficielle, soit à l’aide d’un disque mulcheur. Ce second passage a un intérêt si la zone travaillée à l’automne n’est pas assez émiettée et réchauffée au printemps. Dans le cas contraire (sol émietté), un passage unique de strip-till à l’automne suffit. En sol à comportement limoneux, le passage de strip-till aura lieu uniquement au printemps, juste avant ou combiné au semis.

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Implantation Soja Soja implantation du soja travail du sol travail du sol avant soja Charlotte CHAMBERT (c.chambert@terresinovia.fr); Vincent LECOMTE (v.lecomte@terresinovia.fr)

Optimiser le peuplement du soja pour maximiser son rendement et sa rentabilité

Le peuplement d’une parcelle de soja va fortement influencer le comportement de chaque plante qui la compose (accès à la lumière, accès à l’eau et aux nutriments, etc.). Le soja est une plante à la structure très plastique ; au gré de nombreux facteurs, dont la densité et la structure du peuplement dans lequel elle évolue, la plante mettra en place plus ou moins de ramifications, de gousses puis de graines (appelées composantes de rendement).

levée parcelle de soja

Cette plasticité est fortement conditionnée par la variété utilisée (et son groupe de précocité) et par l’alimentation en eau de la culture au cours de son cycle.

Terres Inovia a ainsi conçu une grille de conseil de densité de semis, en fonction de ces deux facteurs majeurs, actualisée en 2019 après un travail de synthèse et d’analyses complémentaires de différents essais conduits de 2012 à 2017.

Ainsi, pour maximiser la marge, en visant un rendement élevé tout en maîtrisant les charges de semences, respectez les doses de semis conseillées ci-dessous :

Tableau : densités de semis conseillées (données issues des travaux de terres Inovia – 2019)

Groupe de précocité Contrainte hydrique* Objectif de peuplement (pl./m2) Densité de semis conseillée (graines/m2)**
Conditions de semis optimales (levée - 90%) Conditions de semis correctes*** (levée= 80%) Conditions de semis dégradées (levée=60%)
000 Risque de stress hydrique moyen à élevé 50 55 65 85
Risque de stress hydrique faible à nul 50 55 65 85
00 Risque de stress hydrique moyen à élevé 50 55 65 85
Risque de stress hydrique faible à nul 40 45 50 70
0 Risque de stress hydrique moyen à élevé 40 45 50 70
Risque de stress hydrique faible à nul 30 35 40 50
I/II Risque de stress hydrique moyen à élevé 40 45 50 70
Risque de stress hydrique faible à nul 30 35 40 50

* Risque de stress hydrique moyen à élevé: conduite en sec sur sol à réserve utile (RU) moyenne ou avec une irrigation limitée ; risque de stress hydrique faible à nul : dans les parcelles semées dans des sols à forte réserve utile (sols profonds) en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante par rapport aux besoins de la culture

** Etude économique basée sur des coûts de semences certifiées

*** Cas général

Ajuster le peuplement recherché à la conduite hydrique envisagée

Dans des situations où la culture subit un stress hydrique prononcé (en sec sur sol à RU moyenne ou avec une irrigation limitée), les plants moins développés, ramifient moins et prennent moins de place pour couvrir le rang (phénomène de compensation diminué). Cette perte de potentielle peut être compensée par une augmentation du peuplement recherché selon les conseils ci-dessus.

Attention tout de même à ne pas semer au-delà des densités préconisées : cela entraînerait une concurrence excessive entre plantes pour l’accès à l’eau.

Dans les parcelles semées dans des sols à forte RU en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante, des peuplements plus élevés que ceux préconisés augmentent les risques de maladie (sclérotinia) et de verse.

Anticiper les pertes à la levée

Des forts taux de perte à la levée sont souvent observés sur la culture du soja. Les facteurs de pertes doivent être anticipés autant que possible dans le calcul des densités à semer :

Facteur de perte Niveau de perte Recommandations
Faculté germinative liée à variété et au lot de semences De 5 à 20% La FG des semences de soja est garantie à plus de 80%. Il peut toutefois être réalisé un simple test de germination peu de temps avant le semis. Augmenter la densité de semis avec les résultats du test de FG.
Hétérogénéité de la profondeur de semis et de la répartition sur le rang De 2 à 10% Utiliser un semoir monograine pneumatique ou augmenter la densité de semis avec un semoir céréales. Abaisser la vitesse de semis : pas plus de 4-5 km/h pour assurer la régularité de positionnement sur le rang et la régularité de la profondeur.
Attaques de ravageurs (mouche de semis, etc.) De 2 à 10% Préparation de sol inadéquate et/ou semis dans sol froid, augmenter la densité de semis
Type de sol De 0 à 20% Augmenter la densité en sols battants. Rouler le sol après semis surtout si sol motteux pour renforcer le contact terre-graine.
Travail du sol De 2 à 10% Augmenter de la densité en semis direct
Désherbage mécanique De 5 à 10% Augmenter la densité de semis de 5 à 10% si l'utilisation d'une herse-étrille est envisagée

Semoir monograine ou semoir céréales : adapter ses densités

Comparativement à l’utilisation d’un semoir céréales, un semoir monograine garantira une plus grande régularité du positionnent de la graine dans la ligne de semis et ainsi une meilleure qualité de levée. De plus, dans les situations à risque de sclérotinia, les écartements larges (au-delà de 50 cm) permettent une meilleure aération du couvert et réduisent le risque d’attaque. Les pertes à la levée sont par ailleurs plus faibles qu’avec un semoir céréales (5% contre 10 à 20%). A noter cependant que les fortes densités semées au semoir monograine perdent en régularité, la capacité des disques semeurs atteignant leurs limites.

Effet du peuplement sur la hauteur de la 1ère gousse

La hauteur de la 1ère gousse augmente avec la densité, surtout au-delà de 40 pl/m². Pour les variétés tardives, on n’observe pas cette valeur seuil, la hauteur de 1ère gousse augmente avec la densité et la largeur de l’écartement (plus de plantes sur le rang).

Fortes densités : quels risques ?

Semer à forte densité peut sembler être une garantie de réussite de la culture. Cependant, en plus d’alourdir les charges en semences, la culture est davantage exposée aux risques de verse et de sclérotinia (surtout chez les variétés tardives). La compétition plante à plante pour l’eau et les nutriments sera également exacerbée.

Interactions densité/ écartements

Pour des sojas tardifs semés avec des écartements larges au monograine (40 à 80 cm), il n’y a pas d’adaptation de la densité à prévoir selon la largeur du rang.

Pour des semis de soja précoces, il ressort que les écartements réduits (entre 10 et 30 cm) tels que pratiqués avec le semoir à céréales soient préférables aux écartements larges pour une même densité.

Peuplements faibles et retournement

La répartition des plantes, autant sinon plus que la densité de pieds à condition que celle-ci reste dans une norme acceptable, détermine la décision de garder ou ressemer une parcelle en cas de pertes importantes à la levée.

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Semis du soja : adopter les bonnes pratiques

Préparation du sol et du lit de semences, date de semis respectée, semis soigné et densité adaptée, sont les clés d’une implantation de soja réussie.

Semer en sol suffisamment réchauffé

Il est conseillé de semer dans un sol suffisamment réchauffé (environ 10°C).

En conduite bio particulièrement, mieux vaut retarder légèrement le semis que de semer dans un sol insuffisamment réchauffé qui mettrait la culture dans une situation de démarrage difficile.

Période optimale de semis par groupe de précocité
Région Groupe de précocité Période de semis
Lorraine, Normandie, Picardie, Bretagne 000 du 25 avril au 5 mai
Champagne-Ardenne 000 du 20 avril au 15 mai
Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté, nord Rhône-Alpes, vallées alpines 000 du 1er au 31 mai
00 du 20 avril au 20 mai
Centre, Alsace 000 et 00 du 1er au 15 mai
Pays de la Loire 000 et 00 du 15 avril au 15 mai
Poitou-Charentes 00 du 10 au 30 mai
0 du 10 avril au 10 mai
Région lyonnaise 00 du 1er au 31 mai
0 du 20 avril au 20 mai
Moyenne vallée du Rhône

 

I du 20 avril au 31 mai
II du 20 avril au 15 mai
Bordure pyrénéenne, sud et ouest de l'Aquitaine 0 et 00 du 1er au 20 juin en semis très retardé
I du 15 avril au 31 mai
Midi-Pyrénées et ouest audois (sauf bordure pyrénéenne) 0 du 1er au 20 juin en semis très retardé
I du 10 avril au 31 mai
II du 10 avril au 20 mai
Sud méditerranéen I du 15 avril au 10 juin
II du 15 avril au 31 mai

Semer peu profond et lentement

semis de soja

Pour faciliter la récolte des gousses basses, anticiper dès le semis en nivelant au mieux la surface du sol, sauf en terre battante.

Semer :

  • à 2 cm en semis précoce, terre froide ou battante,
  • à 3 ou 4 cm en semis plus tardif, terre chaude, ou sèche et motteuse,
  • à une vitesse de 6 km/h maxi, quel que soit le semoir.

Semer à 4-5 cm de profondeur si un étrillage agressif en prélevée ou post-levée précoce est envisagé, en conduite bio par exemple.

Adapter l’écartement au groupe de précocité

Choisir un écartement entre les lignes :

  • 18 à 30 cm pour les groupes 000 ;
  • 18 à 50 cm pour les groupes 00;
  • 25 à 60 cm pour les groupes 0, I et II.

Privilégier un écartement large (50 à 60 cm) en situation à risque sclérotinia, ce qui permet une meilleure aération du couvert.

logo soja bio

En conduite biologique, privilégier un écartement suffisamment large pour pouvoir biner : en effet, le binage reste le moyen le plus efficace pour maitriser les adventices. ; Les semoirs monograines, adaptés aux « grands » écartements (55cm ou plus) sont à privilégier car ils assurent une bonne qualité de levée, eent offrent en plus de l’avantage de pouvoir biner le soja par la suite. Néanmoins, il est possible d’utiliser un semoir à céréales, en fermant un rang sur 2 (ou sur 3), si l’on dispose de la bineuse adaptée à ces dimensions d’inter-rang.

Adapter la densité de semis aux conditions de culture

La densité de semis sera évaluée au regard du groupe de précocité de la variété, des pertes attendues, et des risques de stress hydrique.

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Gestion des adventices en soja

Combiner lutte préventive et curative

Prises séparément, les solutions agronomiques ou mécaniques ne peuvent garantir un désherbage suffisant. Une règle d’or consiste donc à combiner, autant que faire se peut, un maximum de ces méthodes pour parvenir à une gestion durable du salissement.
Des pratiques curatives visent à limiter toute compétition entre la culture et les mauvaises herbes. Le bon usage des outils mécaniques (période d’intervention et réglages en adéquation avec les types de sol et les conditions météo) est alors de rigueur.

Efficacités comparées des différentes méthodes sur une sélection d'adventices

Ce tableau indique le niveau d'efficacité des méthodes préventives et curatives disponibles en agriculture biologique sur les principales adventices du soja, graminées et dicotylédones.

  Méthodes préventives Méthodes curatives
Rotation longue et diversifiée Déchaumage (été) Labour occasionnel Faux-semis (printemps, avant semis) (1) Report de la date de semis (2) Houe rotative, écroûteuse sur limons (3) Herse étrille (3) Bineuse (3)
Panic pied de coq                
Sétaires                
Digitaire sanguine                
Amarante réfléchie et A. hybride                
Ambroisie à feuille d'armoise                
Chénopode blanc                
Folle avoine                
Datura stramoine                
Helminthie fausse-vipérine                
Matricaires et Anthémis                
Mercuriale annuelle                
Morelle noire                
Renouée liseron                
Renouée des oiseaux                
Renouée persicaire et f. de patience                
Tournesol sauvage                
Xanthium (Lampourde à gros fruits)                
  Bonne efficacité
  Efficacité moyenne ou irrégulière
  Efficacité insuffisante ou très aléatoire
  Efficacité nulle ou technique non pertinente

(1) si les conditions pédoclimatiques sont favorables

(2) semis jusqu'au 1er juin (AB)

(3) si les conditions d'intervention sont favorables et avec des passages réalisés sur des adventices jeunes

Rotation et choix de la parcelle

Eviter les parcelles à risques

champ de soja

Le désherbage du soja peut être problématique dans certaines situations, particulièrement en bio. Le choix des parcelles en fonction de l'historique du salissement est primordial.

Proscrire le soja dans les parcelles dont le sol présente a priori un stock important de graines de morelle, chénopode, renouée, amarante, panic pied-de-coq, liseron, datura, Xanthium (lampourde).

 Diversifier les rotations

A l’échelle de la rotation, l’anticipation se traduit par le choix de cultures diversifiées, destinées à gêner au maximum la croissance et le développement des mauvaises herbes.

 

  • Privilégier des rotations longues et variées (alternance de cultures d’hiver, de printemps, d’été) en alternant, si possible, des cultures à grand et à faible écartement.
  • Introduire, si possible, des cultures étouffantes (triticale, orge d’hiver, association pois/céréale, chanvre, etc.) ou pluriannuelles dans la rotation (luzerne).
  • Eviter de semer le soja sur un précédent tournesol.
  • Eviter les retours fréquents de soja si la maîtrise des adventices est défaillante.

Déchaumage, labour, faux-semis

Déchaumer dès la moisson du précédent

Réalisé, au plus tôt juste après la moisson et, dans tous les cas, avant la grenaison des mauvaises herbes présentes durant l’été, le déchaumage vise à détruire des mauvaises herbes développées et à éviter toute augmentation du stock semencier. Il peut également stimuler la levée groupée de certaines espèces annuelles non dormantes ou à faible dormance et capables de lever jusqu’en fin d’été (bromes, ray-grass, amarantes, voire chénopodes), à la faveur d’un temps assez humide et doux.

Le déchaumage est impératif en présence d'ambroisie, en raison du risque allergisant du pollen.

  • Si les mauvaises herbes risquent de grainer après la récolte du précédent, déchaumer précocement en été.
  • Pour détruire les adventices à des stades avancés, privilégier les cultivateurs à dents rigides (type Smaragd) ou à socs larges et plats (type Horsch terrano).
  • Les déchaumeurs à disques indépendants (type Carrier) ou cover-crops sont moins efficaces et nécessitent des passages croisés.

Labourer pour ensevelir et épuiser les semences

Le labour élimine les adventices et les repousses de cultures installées et assure un enfouissement de près de 90 % des graines de l’année localisées en surface. En profondeur, les graines perdent leur viabilité au cours du temps, les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones. En revanche, le labour fait généralement remonter à la surface 35 % de graines anciennes encore viables (mais dormantes), enfouies au cours des années antérieures.

  • Il est conseillé de labourer lentement, en terre bien ressuyée, à 20-25 cm de profondeur.
  • Pour lutter contre les espèces annuelles dont les graines dépérissent rapidement dans le sol (bromes, vulpins, ray-grass, panics, sétaires, digitaires), un intervalle de 3 à 4 ans entre chaque labour est optimal.
  • Le labour n’est pas approprié dans le cas de dicotylédones aux levées printanières (ambroisie, amarantes, chénopodes, morelles, renouées, datura…).

picto soja bio
En agriculture biologique, les labours sont généralement retournés et non dressés car ils ont surtout une fonction de désherbage.

Pratiquer le faux-semis pour réduire le stock

Positionné(s) dans les 2 mois qui précèdent le semis du soja, le ou les faux-semis, à intervalle de 15 à 20 jours minimum, vise(nt) à obtenir un lit de semences aussi propre que possible et un salissement minimal de la culture. Un faux-semis se réalise en deux étapes : stimulation de la levée des mauvaises herbes par un travail du sol superficiel rappuyé, puis destruction. A long terme, la répétition annuelle de faux-semis participe à la réduction du stock semencier pour les cultures suivantes.

picto soja bio
Le faux-semis est une opération culturale indispensable en agriculture biologique.

Après la reprise du labour, faire une première préparation superficielle avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), complétée par un rappuyage, dès les premiers signes de réchauffements.

Pour une bonne réussite des faux-semis, réaliser le travail du sol superficiel sur un sol ressuyé, de préférence avant une petite pluie, en visant une profondeur de travail régulière et voisine de 5 cm.

Laisser passer 15 à 20 jours puis renouveler l’opération en veillant toujours à maintenir une action superficielle pour ne pas remonter d’autres graines jusque là dormantes.

Détruire les dernières levées avant le vrai semis qui n’aura généralement pas lieu avant début mai.

La pratique du faux-semis permet de réduire les adventices du soja

Adaptation au type de sol

En sol argileux, mieux vaut démarrer tôt les préparations superficielles pour rendre le faux-semis efficace.

Dans certains sols (limons surtout), l’exercice du faux-semis est parfois délicat : l’affinement et l’absence de mottes peuvent en effet favoriser la battance. Il est donc important d’intervenir à bon escient et, dans tous les cas, en conditions parfaitement ressuyées.

Décaler la date de semis : en soja bio ou en présence d’adventices printanières difficiles

picto soja bio
La date de semis des cultures de printemps est un levier pouvant être mis à profit pour limiter la concurrence précoce des mauvaises herbes.

En effet, attendre suffisamment (mais pas trop pour ne pas compromettre le potentiel de rendement) permet de bénéficier de températures plus poussantes, favorisant une levée rapide et homogène du soja qui sera plus concurrentiel vis-à-vis des adventices.

D’autre part, retarder le semis du soja permet d’avoir préalablement le temps de réaliser le(s) faux-semis.
Enfin, le seul report de la date de semis permet de limiter une partie des levées des espèces capables de germer tôt en saison (renouées liseron par exemple).

Effet de la date de semis sur le salissement du soja

Effet de la date de semis sur le salissement du soja

  • Semer à partir de début mai. Dans les régions du Sud-Ouest et en Rhône-Alpes, le meilleur compromis entre la maîtrise du salissement et le maintien du potentiel de rendement semble se situer autour du 10-15 mai, à condition de disposer d’une précocité variétale adaptée au contexte.
  • En soja non irrigué, mieux vaut ne pas repousser au-delà du 15 mai.
  • En soja irrigué, le semis peut s’envisager jusqu’au 25 mai.
  • Semer le plus uniformément possible (vitesse lente, profondeur de semis constante), pour maximiser la pousse précoce du soja.

Pour en savoir plus :

Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja

Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja

Stratégies herbicides pour désherber le soja

Désherbage mécanique du soja

Désherbage mixte du soja

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Désherbage mécanique du soja

Cet article convient aux pratiques conventionnelles et bio​​​​​​​

Les outils de lutte mécanique

Caractéristiques des différents outils

  Herse étrille Houe rotative/écrouteuse Bineuse à dents

Mode d’action sur adventices

Déracine et/ou recouvre

Déracine, recouvre, blesse

Sectionne, recouvre

Action sur le rang

Oui Oui

Non, sauf si buttage* ou doigts rotatifs

Action sur les vivaces

Non Non

Oui, ralentit la croissance des
plantes

Profondeur de travail

2 - 3 cm

2 - 4 cm 2,5 - 6 cm

Vitesse d’avancement avant levée

8 à 12 km/h

15 à 20 km/h  

Vitesse d’avancement après levée

2 km/h jusqu’aux 1ères feuilles unifoliées puis
3 à 7 km/h

8 à 20 km/h

3 à 10 km/h

Effet sur la structure du sol

Ameublit, aère et nivelle le sol en superficie

Ameublit, écroûte, aère jusqu’à 2 - 4 cm

Brasse, écroûte et ameublit le sol de 3 à 5 cm

Types de sol favorables

Argilo-calcaires et limons non battants

Tous types de sol y compris limons battants (plus décevant en argilo-calcaire)

Tous types de sol

Conditions de réalisation

Sol ressuyé, conditions séchantes

Sol frais à sec, conditions séchantes

Sol ressuyé, conditions séchantes

Situations à éviter

Sol lourd, battant, frais, trop pierreux, avec présence de résidus

Sols caillouteux

Sol peu nivelé, courbes et dévers, résidus importants

* à privilégier sur des variétés à haute insertion de première gousse

Les bons réglages sont indispensables !

Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le soja et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).

Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.

herse étrille sur soja

Passage de herse étrille dans du soja

Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.

houe rotative dans soja

Passage de houe rotative dans du soja

Bineuse : avant tout, s'assurer que l’outil conserve bien la trajectoire du tracteur. Ajuster ensuite la profondeur des éléments (terrage par vérin ou vis manivelle) et l’angle d’attaque des dents en fonction du type de sol et des éventuelles zones de compactions derrière les roues du tracteur. Le 3ème point sert à mettre les éléments d’aplomb par rapport au sol et trouve tout son intérêt dans les sols compactés. Le type de dent (rigide ou flexible), la largeur et la forme des socs influencent le travail du sol et la qualité du désherbage. Pour protéger les jeunes plants de soja contre les projections de sol, des disques ou roues crénelées protège-plants peuvent être montés sur la bineuse. Des doigts rotatifs en caoutchouc peuvent également être utilisés pour travailler au plus près du rang, là où une bineuse classique ne peut accéder.

bineuse dans soja

Passage de la bineuse dans du soja

doigts rotatifs bineuse
Disques protège-plants bineuse

1. Doigts rotatifs - 2. Disques protège-plants

Principaux systèmes de guidage pour la bineuse

Les fabricants de matériel proposent plusieurs dispositifs destinés à faciliter la tâche du chauffeur, à améliorer le débit de chantier et la précision de travail.

  • Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
  • Guidage mécanique : suite à un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se positionne en suivant la trace.
  • Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang.
  • Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Celui-ci commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture.
  • Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).

Cellules photo-électriques bineuse
Caméra vidéo bineuse

1. Cellules photo-électriques - 2. Caméra vidéo

Quand intervenir avec les outils ?

Les plages d’intervention doivent être décidées de manière à épargner le soja et à maximiser les chances de destruction des mauvaises herbes. N’envisager les passages d’outils que lorsque les conditions météo sont favorables (temps sec prévu dans les jours qui suivent).

Plages d'intervention selon le stade du soja :

 Plages d

passage d

1. Herse étrille ”à l’aveugle” : entre le semis et la levée du
soja. Possible perpendiculairement au semis.
2. Soja au stade ”crosse” : très sensible aux passages d'outils.
3. Soja au stade 1ères feuilles unifoliées : passage possible de houe rotative et de herse étrille.
4. Soja au stade 2ème et 3ème noeuds : tolère bien tous types de passages d’outil, privilégier la bineuse.

Plages d'intervention selon le stade des mauvaises herbes :

 Plages d

exemples soja selon le stade des mauvaises herbes

1. Fil blanc : la mauvaise herbe a germé mais n’a pas encore émergé du sol. Stade particulièrement visé dans une intervention ”à l’aveugle” de herse étrille ou de houe rotative.
2. Cotylédon : ce stade est sensible au passage de tout type d’outil.
3. Mercuriale annuelle au stade 2 feuilles : trop tard pour la houe, ultime stade pour la herse étrille.
4. Linaire bâtarde au stade 4-6 feuilles : sensible à la bineuse, trop tard pour les autres outils.

Plusieurs passages, au bon moment

Les 4 à 6 semaines qui suivent l’implantation du soja sont déterminantes en raison du faible pouvoir couvrant de la culture en début de cycle. Herse étrille, houe rotative (ou écroûteuse) et bineuse contribuent non seulement à débarrasser la culture des mauvaises herbes, mais facilitent aussi le démarrage des plantes, notamment si les conditions pédoclimatiques sont défavorables à la croissance du soja.

Les programmes associant plusieurs types d’interventions mécaniques donnent d’autant plus satisfaction que ces dernières sont menées tôt et correctement. Les outils fonctionnant sur toute la surface doivent surtout être mis à contribution en début de cycle pour nettoyer précocement le rang. La bineuse complète ensuite la stratégie une fois que la culture est bien installée.

herse étrille sur soja
houe rotative sur soja
binage du soja

1. Herse étrille - 2. Houe rotative - 3. Bineuse

 

Avant et au moment du semis

  • Soigner la préparation du semis pour faciliter les passages d’outils.
  • Rechercher un sol nivelé et meuble.
  • Préférer le semoir monograine, à écartement large, pour rendre possible le binage.
  • Augmenter la densité de semis de 5 à 15 % (selon la stratégie de désherbage envisagée).
  • Semer à 4 cm de profondeur si vous prévoyez des passages de herse étrille ou de houe rotative avant la levée du soja.

Entre le semis et la levée

  • Intervenir quelques jours après le semis (3 à 7 jours) juste avant la levée du soja, pour éliminer très tôt les mauvaises herbes sur toute la surface, y compris sur le rang. Il faut chercher à créer un décalage de stades entre la culture et les adventices. Surveiller très régulièrement le développement du germe du soja, l’idée étant de ne pas l’endommager lors du passage mécanique.
  • En sol soufflé ou non tassé, utiliser la herse étrille de préférence.
  • En sol battant, utiliser plutôt la houe rotative (ou écroûteuse).

En culture

  • Mettre en place un programme où se succèdent des passages précoces de herse et/ou de houe rotative et terminer par 1, 2 ou 3 binages.
  • Observer très régulièrement le développement du soja et l’état de salissement de la parcelle pour pouvoir intervenir tôt.
  • Intervenir sur des adventices jeunes. Ne pas sous-estimer la vitesse de développement des mauvaises herbes.

Combiner les différents types d'outils

La combinaison des outils donne généralement satisfaction. Il n’existe pas d’itinéraire ”type” tant les déterminants des choix techniques sont variables, d’une année, d’une exploitation et d’une parcelle à l’autre. D’après l’enquête soja bio de 2012 menée par Terres Inovia, la stratégie associant bineuse et herse étrille représente 54% des surfaces dans le Sud-Ouest. La conduite dominante consiste à étriller une à deux fois puis biner deux fois. En moyenne, le soja bio en France fait l'objet de 4 interventions mécaniques en culture.

Tests comparatifs de stratégies de désherbage mécanique :

Tests comparatifs de stratégies de désherbage mécanique

Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.

Le désherbage mécanique peut se combiner avec des stratégies de désherbage chimique, en savoir plus sur le désherbage mixte du soja

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Désherbage mixte du soja

Désherbage mixte du soja avec herse étrille

Exemples de stratégies

Le désherbage mécanique du soja peut permettre de réduire ou compléter des applications d’herbicides, selon les situations. Ci-dessous quelques exemples de stratégies mixtes avec herse étrille (HE) ou houe rotative (HR) et leurs efficacités, en comparaison avec des stratégies tout chimique ou tout mécanique.

 

 

Efficacité de ces stratégies sur flore simple de dicotylédones

Efficacités finales (%) au stade 1ères gousses du soja sur flore simple (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc) :

efficacité stratégies de désherbage soja

Le désherbage mixte avec la herse étrille est aussi efficace que la référence chimique. C’est la complémentarité des deux, désherbage chimique de prélevée et passages de herse étrille en post-levée, qui permet cette bonne efficacité car le désherbage chimique de prélevée seul ne donne pas d’efficacité satisfaisante (surtout en cas de faible pluviométrie). Cet itinéraire mixte permet d’alléger le programme chimique de référence (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis 8-10 jours après) tout en ayant une efficacité équivalente et satisfaisante.

Le mécanique seul avec herse étrille reste satisfaisant (contrairement à la houe rotative, qui est décevante). Cela montre qu’un itinéraire de désherbage tout mécanique reste pertinent avec la herse étrille sur ces espèces (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc). La herse étrille est bien plus intéressante que la houe rotative.

A retenir

Ainsi sur flore simple du soja (type mercuriale annuelle, chénopode blanc ou morelle noire), 3 itinéraires de désherbage peuvent être retenus car efficaces et satisfaisants :

  • La référence chimique (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis renouvelé 8-10 jours après)
  • L’itinéraire mixte avec herse étrille (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis herse étrille 2 à 3 fois en post-levée)
  • L’itinéraire tout mécanique avec herse étrille (herse étrille en prélevée puis 2 à 3 fois en post-levée)

Cela montre que dans ces conditions la herse étrille peut remplacer en partie ou totalement l’utilisation de ces herbicides, pour un résultat équivalent, à condition de travailler sur flore simple (exclure ambroisie, datura, xanthium, graminées, renouées…) à des stades très jeunes et de disposer de créneaux météo suffisants et sans risque de repiquage (portance du sol, absence de pluie suivant l’intervention).

 

Herse étrille dans soja

Mercuriale au stade cotylédons arrachée après un passage de herse étrille

Efficacité de ces stratégies sur graminées

Efficacités finales (%) au stade floraison du soja sur panic faux-millet et panic pied de coq :

 

Un essai 2021 financé dans le cadre de Cap protéines montre que les deux passages de herse étrille en post-levée après le Prowl ont permis de gagner 10-12% d’efficacité par rapport au Prowl seul. Néanmoins cette stratégie reste insatisfaisante sur graminées (alors qu’elle donnait une très bonne efficacité sur dicotylédones simples).

La modalité avec deux passages de herse étrille (en prélevée et à V1) puis Pulsar en post-levée a une meilleure efficacité (85% sur panic faux-millet et 100% sur panic pied de coq, donc équivalente au programme herbicide complet). Mais en comparaison avec la stratégie tout mécanique avec 3 passages de herse étrille, c’est le Pulsar qui a permis un rattrapage correct.

Herse étrille dans soja

Evaluation du coût et du temps de travail de ces stratégies

Une analyse économique permet d’évaluer le coût des différents itinéraires de désherbage testés, en prenant en compte le coût des passages, le coût du matériel et des produits, ainsi que le temps de travail.

 

Pour ces calculs, les hypothèses de matériel, de coût et de temps de travail sont les suivantes :

  • Prowl 400 à 25 €/ha
  • Pulsar 40 63 €/ha
  • Pulvérisateur trainé 24m, 2500 l, rampe tout équipée, utilisé à 800 ha/an : coût 9,4€/ha et temps de travail à 7,5 min/ha
  • Herse étrille portée de 12 m repliable hydraulique utilisée 200 ha/an avec un tracteur de 120 CV utilisé 700 h/an : coût de 13,2 €/ha et temps de travail à 7,5 min/ha
  • Houe rotative 4,5 m avec 2 rangs d'étoiles, roues pleines, portée, repliage hydraulique, utilisée 225 ha/an avec un tracteur de 120 CV utilisé 700 h/an : coût de 13,6 €/ha et temps de travail à 13,33 min/ha

Source : barème d’entraide 2015 Jura


Coûts totaux intègrent le coût de la main d'œuvre horaire, le coût du carburant et l'amortissement du matériel (tracteur et outil). Le temps de remplissage du pulvérisateur est inclus.

 

La modalité mixte avec herse étrille et la modalité tout mécanique avec herse étrille présentent les meilleurs ratios efficacité / coût et efficacité / temps de travail.

Désherbage mixte du soja avec bineuse

Désherbage mixte combinant binage et traitement sur le rang 

Plusieurs stratégies sont envisageables, avec un usage de la bineuse en complément ou substitution (totale ou partielle) de la post-levée selon les situations. Un premier passage précoce de bineuse peut également offrir la possibilité de limiter l’application de la prélevée en la localisant uniquement sur le rang (herbisemis). Ces stratégies réservées aux écartements larges, souvent au-delà de 45 cm, offrent globalement de bons résultats.

Il est alors intéressant de localiser sur le rang la pulvérisation d’herbicides, soit en herbisemis (kit spécifique est à installer sur le semoir) avec des herbicides de prélevée, soit en post-levée avec une rampe localisée de type Maréchal par exemple. Cela permet non pas de réduire la dose employée (risques de sélection de populations résistantes) mais de réduire les surfaces traitées (et donc les coûts herbicides et l’IFT). C’est la complémentarité du traitement sur le rang et du désherbage mécanique dans l’inter-rang qui est gagnante.

Des résultats tournesol sont extrapolables au soja : voir l'article

 

Désherbage mixte avec binage en substitution de traitements de post-levée

Un essai mené en 2022 et financé par Cap protéines montre qu’en année sèche, la référence chimique donne des résultats plus décevants car la sécheresse a dégradé l’efficacité de l’herbicide de prélevée et le Pulsar a été réalisé sur des adventices trop développées (application tardive sur des adventices mal détruites en prélevée). La stratégie mixte Prowl puis herse étrille en post-levée manque d’efficacité car la herse étrille a été passée sur des adventices trop développées pour les mêmes raisons.

En revanche, le binage apporte un bon complément d’efficacité à l’herbicide de prélevée en année sèche. Ainsi le binage exerce un rattrapage bien supérieur à la herse étrille et permet d’éviter une voire deux applications de Pulsar fractionné. De plus, la stratégie Prowl + binage est intéressante également en termes de réduction d’IFT et de coût herbicide.

 

Le binage en renfort des programmes herbicides sur flore difficile

En présence d’ambroisie, de xanthium ou de datura, il est conseillé d’intervenir en programme avec les herbicides adaptés à cette flore appliqués au bon stade et à la bonne dose. Pour renforcer la lutte contre ces espèces, un ou plusieurs binages peuvent être envisagées, en supplément du programme herbicide.

Conclusion 

Les principaux intérêts du désherbage mixte sont :

  • Les années sèches, le mécanique est efficace et apporte un bon complément sur des traitements qui ont une efficacité altérée par des conditions sèches. 
  • Il permet de palier aux problèmes de sélectivité de certains produits et à des contraintes réglementaires. 
  • Il permet une réduction des IFT, ce qui est intéressant pour les démarches de type HVE (en situation de flore classique)
  • Le binage en plus renforce les efficacités sur les flores difficiles.

 

Découvrir les caractéristiques des outils de désherbage mécanique sur soja.

Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.

 

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Lutter contre les tournesols sauvages

Les tournesols sauvages (ou tournesols adventices) sont très nuisibles : en cas d’infestation, les pertes peuvent dépasser 50% du rendement et la récolte devenir impossible. De plus en plus fréquents dans diverses zones de production de tournesol dans le monde, ils prolifèrent aussi en France.

Tous les acteurs de la filière tournesol doivent se mobiliser autour d’une lutte préventive et durable contre cette adventice. Les semenciers en premier lieu mettent en œuvre des procédures pour réduire le risque de pollution fortuite des lots de semences. Les agriculteurs et leurs conseillers ont aussi un rôle clé dans la lutte.

 

Reconnaître les tournesols sauvages

Tournesol sauvage
tournesol sauvage coloration violacée du capitule et de la tige
Capitule de tournesol sauvage

1. Tournesol sauvage - 2. Coloration violacée du capitule et de la tige - 3. Capitule de tournesol sauvage

Malgré des morphologies assez variées et un fort apparentement avec les variétés cultivées, les tournesols sauvages ont des caractères très marqués qui permettent de les distinguer des tournesols cultivés. Les tournesols sauvages sont ramifiés, souvent de grande taille (supérieure à 2 m), polyflores sans capitule dominant. Leurs capitules sont de petite taille et de maturité différenciée. Ils portent de petites graines dont la majorité tombe au sol avant la maturité du tournesol cultivé. On constate souvent une coloration rouge à violette du capitule, de la tige et des pétioles.

 

Les risques de confusion

Tournesols ployflores
Tournesols ployflores
Tournesols ployflores

Tournesols polyflores à différents stades

Les tournesols sauvages se distinguent des deux formes suivantes, nettement moins préjudiciables.

L’hybride polyflore : ce phénomène qui touche certaines variétés est provoqué par des amplitudes thermiques importantes (de l’ordre de14°C à 20°C) ou/et une période de gel durant la phase d’initiation florale, 35 à 45 jours après la levée. Si le capitule principal est toujours bien identifié, quelques capitules secondaires démarrent sur la tige principale. En fin de cycle, la maturité de ces capitules secondaires évolue au même rythme que le capitule principal ce qui n’engendre pas d’augmentation d’humidité à la récolte. L’hybride polyflore est de même taille que les pieds sans polyflorie. Semé dans l’année, il se positionne sur le rang. L’impact sur le rendement est nul à très faible et il n’y a aucun risque d’infestation à terme de la parcelle.
Les repousses de tournesol proviennent de la germination de graines de tournesol hybride retombées au sol avant récolte. La polyflorie n’est pas systématique dans ce cas. Les pieds sont souvent de petite taille et ne présentent pas de coloration violacée. Leur capacité de dissémination et leur pouvoir concurrentiel sont bien moindres que le tournesol adventice « sauvage ».

 

Une nuisibilité très forte

En cas de forte présence de tournesols sauvages, la nuisibilité peut dépasser 50 % de pertes de rendement.

Dans les situations très infestées, la maturation des formes sauvages étant retardée, l'abondance de tiges vertes empêche le passage de la moissonneuse-batteuse. Dans les cas extrêmes, l'hybride cultivé est entièrement étouffé par le tournesol sauvage et disparaît sous le couvert, rendant la récolte impossible.

La teneur en acide oléique peut baisser jusqu'à 10 points.

Ces pertes sont dues au mélange à la récolte de graines de tournesol cultivé avec les graines de tournesol sauvage. Or ce critère qualitatif est déterminant pour la commercialisation des lots dans les filières oléiques.

Un phénomène en baisse mais qui reste préoccupant

Fin 2014, les tournesols sauvages concernent les principaux bassins de production de tournesol en France : Sud-Ouest, Poitou-Charentes, Vendée et, dans une moindre mesure, la région Centre. Leur présence est beaucoup plus rare ailleurs en France.
Depuis 2010 dans le Sud-Ouest, secteur le plus touché avec la région Poitou-Charentes, le taux de parcelles avec des tournesols sauvages a été réduit de moitié passant de 18% en 2010 à 9% en 2013. Cette réduction est à mettre sur le compte du développement des herbicides de post-levée sur variétés tolérantes (systèmes Clearfield et Express Sun) ainsi que sur l’allongement des rotations par les agriculteurs dans les parcelles les plus touchées (introduction en particulier du colza et du sorgho).
Cependant, les "néo-infestations" de tournesols sauvages sur le rang se maintiennent depuis 2011. En 2013, 6% des parcelles observées par Terres Inovia présentent des tournesols sauvages sur le rang, à des taux très faibles (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000 ce qui est inférieur à la norme commerciale de pureté variétale). Ce bruit de fond qui se maintient malgré les efforts réalisés par les semenciers, reste préoccupant.
Par ailleurs, le laboratoire de biologie moléculaire de Terres Inovia à Grignon (78) a formellement identifié quelques très rares cas de tournesols sauvages résistants aux inhibiteurs des ALS.

Régions essentiellement concernées fin 2014

carte nuisibilité tournesol sauvage

Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014

Evolution de la pression des tournesols sauvages dans le sud-ouest de la France de 2010 à 2014

 

Origine des tournesols sauvages

La pollinisation accidentelle de lignées maternelles par des espèces possédant des caractères sauvages et poussant à proximité des champs de production de semences est à l'origine des populations de tournesols sauvages.

Les hybrides sauvages qui en résultent peuvent se retrouver dans des lots de semences, à de très faible taux (de l’ordre de 1 à 5 pour 10 000) et par la suite dans les parcelles semées avec ces lots de semences.

 

Si des tournesols sauvages sont observés dans la parcelle

Remplissez l’enquête en ligne de Terres Inovia. Saisir en ligne les parcelles de tournesol dans lesquelles vous avez identifié du tournesol sauvage permettra d'obtenir une base de données conséquente sur la localisation de cette adventice, dans le but d'améliorer les connaissances sur son développement et d'optimiser les méthodes de lutte envisagées. La synthèse des communes touchées sera disponible sur le site. Toutes les autres informations saisies restent confidentielles. Merci par avance pour votre contribution dans cette lutte collective ! 

Répondre à l'enquête

champ tournesols sauvages

Si présence de tournesols sauvages pour la première fois, arracher les pieds de tournesol sauvage avant la maturité des premiers capitules en évitant que les graines ne tombent au sol.

Agir rapidement pour une lutte efficace.

Allonger la rotation : attendre trois à quatre ans avant de semer à nouveau un tournesol dans la parcelle.

Dans la rotation :

  • éviter le labour qui a tendance à enfouir à long terme les graines,
  • pratiquer le faux-semis après la récolte du blé ou des autres cultures de la rotation,
  • dans les autres cultures, utiliser un traitement très efficace contre le tournesol sauvage et éviter si possible les sulfonylurées ou tout autre herbicide inhibiteur de l’ALS (florasulam, etc.). Compléter si nécessaire par un binage, si les solutions chimiques sont limitées (ex. : soja).

Après une préparation du sol précoce (ou faux-semis), décaler la date de semis du tournesol au 20-25 avril pour favoriser des premières levées qu’il faut détruire (outils ou glyphosate) au moment du semis.

Semer une variété CLEARFIELD®, CLEARFIELD PLUS® ou EXPRESS SUN® puis traiter obligatoirement avec l’herbicide de post-levée associé en respectant les doses (PULSAR 40 1,25 l/ha ou PASSAT PLUS 2 l/ha ou EXPRESS SX 45 g/ha + TREND 90) et le stade 4 feuilles du tournesol.

Attention, les interventions trop tardives (6-8 feuilles du tournesol sauvage) sont inefficaces, certaines plantes redémarrant par les bourgeons axillaires.

Ne laisser aucune zone non désherbée dans la parcelle : compléter si nécessaire par un binage (entre les stades 4 feuilles et 12-14 feuilles). S’il reste des tournesols sauvages dans des zones non traitées ou en bordure immédiate de la parcelle, les détruire sans en laisser avant floraison (arrachage, broyage, etc.).

Si des pieds de tournesols sauvages non touchés sont observés dans une zone correctement traitée avec l’herbicide associé à la variété tolérante, il y a peut-être un phénomène de développement de résistance. Avertir rapidement le technicien pour un diagnostic (diagnostic complémentaire de Terres Inovia) et détruire impérativement ces plantes (binage, arrachage manuel).

Si la récolte est précoce (fin août - début septembre), réaliser un faux-semis pour favoriser les nouvelles levées.

Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol.

Préparer le lit de semences fin mars-début avril et attendre les premières levées de repousses de tournesol pour les éliminer par désherbage chimique total puis semer dans la foulée le tournesol (sans retravailler le sol), à partir de la deuxième quinzaine d’avril si les conditions le permettent.

Faux-semis ou « déstockage » de graines d’été ou d’automne.

Entre le tournesol et la céréale suivante, laisser les cannes de tournesol en place ou réaliser un travail du sol très superficiel (5 cm maxi) juste après la récolte du tournesol pour favoriser les levées de repousses de tournesol, tournesols sauvages compris.

Sur les chaumes de céréales, détruire les levées de tournesols sauvages survenues à la faveur de pluies estivales.

 

Si quelques pieds de tournesols sauvages sont observés pour la première fois sur la parcelle

tournesol sauvage

  • Si ces pieds sont présents sur la ligne de semis (pollution des semences), informer au plus vite le technicien habituel.
  • Arracher les pieds de tournesol avant la maturité des premiers capitules. Si les pieds de tournesols sauvages sont repérés alors que les premières graines sont déjà formées, les arracher en évitant que les graines ne tombent au sol.
  • Appliquer les recommandations précédentes lors du retour de la culture sur la parcelle.

Efficacité des différents moyens de lutte

La lutte chimique contre le tournesol sauvage passe par un désherbage de post-levée sur variété tolérante aux herbicides. La durabilité de ces solutions dépendra du respect de certaines précautions d'utilisation, pour éviter de favoriser le développement de tournesols sauvages résistants.

 

​​Focus sur les tournesols sauvages en vidéo, par Laurence Pauly

 

N’oubliez pas de saisir l’enquête en ligne de Terres Inovia sur le tournesol sauvage pour nous aider à lutter contre cette adventice !

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Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja

L’ambroisie à feuilles d’armoise est une plante annuelle dont le pollen allergisant provoque des troubles tels que rhinite, conjonctivite, asthme, urticaire etc.

ambroisie soja

La nuisibilité de l'ambroisie à feuilles d'armoise est très forte sur le tournesol

En Rhône-Alpes où sa présence est importante, elle concurrence les cultures et elle est à l’origine d’un véritable problème de santé publique qui affecte de 6 à 20 % de la population selon la zone. Sa présence est également bien établie en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie.

Son aire d’extension croît d’année en année.

carte ambroisie à feuilles d

L’ambroisie à feuille d’armoise est une problématique qui ne concerne pas seulement le milieu agricole mais tous les acteurs d’un territoire. Afin de suivre son évolution, un module de signalement est mis en place par l’observatoire des ambroisie. Y participer permet de mieux lutter contre cette espèce.

 

ambroisie à feuilles d

Ambroise à feuilles d'armoise dans du soja

 

L’ambroisie à feuille d’armoise : une espèce envahissante très concurrentielle pour les cultures

Dans les grandes cultures, l’ambroisie, de par son cycle biologique, se développe en cultures de printemps, en particulier dans le tournesol, le soja, le maïs, le sorgho et même le pois. Dans ces cultures de printemps, elle est très concurrentielle. Cette nuisibilité est variable selon la densité de l’adventice, le type de culture et l’efficacité des méthodes de gestion utilisées. En culture de tournesol, une perte de l’ordre de 3q/ha par tranche de 10 ambroisies au m² avec une perte de rendement qui peut aller jusqu’au 2/3 de la récolte est observée.

Nuisibilité ambroisie dans tournesol

 

Reconnaître l'ambroisie à feuilles d'armoise

plantule ambroisie
jeune plant ambroisie

1. plantule - 2. jeune plante

ambroisie plante adulte
ambroisie en fleurs

3. plante adulte - 4. fleurs

 

Connaitre sa biologie pour mieux la gérer

schéma ambroisie

Les graines d’ambroisie sont capables de rester viables dans le sol au moins 10 ans (Taux Annuel de Décroissance faible). Les semences sont de tailles variables selon les milieux et sont capables de germer en surface comme en profondeur (6-8 cm).

Sa période de levée est longue : de mars à septembre.

La période de floraison est cependant peu influencée par la date de germination : une plante qui germe tardivement est capable de fleurir et de former des graines en un temps très court.

L’ambroisie a également une forte capacité de repousse : une ambroisie écimée par exemple est capable de repartir et de produire des graines rapidement.

L'ambroisie, plante annuelle

schéma ambroisie

Source : informations issues de l'Observatoire des Ambroisies

Depuis juin 2011 la règlementation européenne indique que la teneur maximale d’ambroisie ne doit pas dépasser 50 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux, afin d’éviter la dissémination des graines d’ambroisie.

 

Méthodes de lutte

En raison de ses caractéristiques biologiques et de sa forte capacité d’adaptation, l’ambroisie n’est pas facile à éliminer des parcelles.

La lutte chimique montre ses limites (défauts d’efficacité, fortes pressions, résistance…) : une approche intégrée, avec un raisonnement à l’échelle de la rotation, est indispensable.

Leviers de lutte agronomique :

  • Introduction de cultures d’hiver dans la rotation
  • Gestion de l’interculture estivale
  • Faux-semis et décalage de la date de semis de la culture de printemps
  • Binage

Introduction de cultures d’hiver dans la rotation

Les cultures d’hiver ne favorisent pas la prolifération de l’ambroisie qui est estivale. Cela permet une rupture du cycle et donc un abaissement du stock semencier. Ceci n’est valable qu’à la condition d’une bonne gestion de l’interculture estivale.

Introduction de cultures d’hiver dans la rotation

Avec d’autres cultures, des herbicides aux modes d’action plus efficaces sont utilisables : contact et hormones dans les céréales, mésotrione en maïs et sorgho, proman en soja, etc…

Gestion de l’interculture estivale

Après récolte de la céréale, les jeunes ambroisies levées ne subissent plus la compétition de la culture et ont accès à la lumière : elles se développent donc rapidement dans les chaumes de blé. La lutte en interculture après une culture d’hiver (céréale, colza ou pois) est donc importante pour éviter d’augmenter le stock semencier de l’ambroisie.

ambroisie dans champ blé

Les déchaumages d’été détruisent les jeunes ambroisies et réduisent le stock grainier en faisant lever de nouvelles ambroisies durant l’interculture et en les détruisant mécaniquement ou chimiquement. Il est conseillé d’intervenir tôt après la récolte pour profiter de la fraicheur du sol (meilleure pénétration des outils) et si possible d’équiper l’outil d’un rouleau pour favoriser les nouvelles levées (qui seront détruites mécaniquement ou chimiquement). Les passages doivent se faire avant grenaison. Ne pas oublier la forte capacité de régénération de la plante : la profondeur de travail doit détruire les plantes levées.

déchaumage ambroisie

Le conseil est donc le suivant : juste après la récolte, réaliser un travail du sol pour détruire les pieds levés et faire un faux-semis. Début septembre, détruire les ambroisies présentes avant l’implantation du couvert ou de la culture suivante, sans générer de nouvelles levées.

Faux-semis de printemps et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja

Réaliser un faux semis de printemps (ou une préparation précoce du sol) dès fin mars et décaler la date de semis au 1er mai (10-20 mai en forte infestation) pour permettre une destruction mécanique ou chimique des premières levées avant le semis.

Essai soja Terres Inovia 2016 (Hanc, 79)

essai soja terres inovia 2016

Dans cet essai, le décalage de la date de semis et la destruction des levées permettent de réduire la pression de l’ambroisie de 64% (dans les témoins).

Essai soja terres inovia

Cet essai montre que la combinaison date de semis 2 + Pulsar est bien plus efficace que celle date de semis 1+ Pulsar. Le décalage de la date de semis a donc une action intéressante.

préparation lit de semence tournesol soja

Le conseil est donc de réaliser une préparation précoce du lit de semence de la culture (sols argileux) ou faux semis (limons) pour faire lever de jeunes ambroisies, puis de détruire mécaniquement ou chimiquement ces levées d’ambroisie avant le semis du tournesol ou du soja. Eviter une date de semis précoce (pour faire lever un maximum d’ambroisie afin de les détruire).

 

Essai tournesol Terres Inovia 2022

Dans le cadre d’un projet sur l’ambroisie à feuille d’armoise financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021, Terres Inovia a élaboré avec la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine un flyer sur la gestion de l’ambroisie en tournesol et en soja. Accessible ci-dessous, il récapitule les leviers de lutte mobilisables en tournesol ou en soja ainsi qu’en interculture avant ou après ces cultures de printemps, c’est-à-dire à l’échelle de la rotation. Après quelques rappels sur la règlementation autour de cette adventice et sur sa nuisibilité pour les cultures, il fournit aussi des éléments caractéristiques de la biologie de la plante indispensables à connaitre pour mieux adapter le choix des pratiques culturales à la phénologie de l’ambroisie, la longévité de ses graines, etc…

Voir le flyer

 

Toujours dans le cadre de ce projet sur ambroisie financé par la région Nouvelle-Aquitaine en 2021 dont le volet communication était piloté par la FREDON et la Chambre Régionale d’Agriculture de Nouvelle-Aquitaine, Terres Inovia a réalisé en collaboration avec la Chambre d’Agriculture de la Charente une vidéo qui présente les résultats des essais de l’institut montrant d’une part l’efficacité des faux-semis sur ambroisie en mars-avril et décalage de la date de semis du tournesol ou du soja et d’autre part les résultats de tests de différents programmes de désherbage de l’ambroisie en culture de tournesol.

 

Binage

Biner le tournesol (à partir de 1 paire de feuille avec protèges plants ou à partir de 2 paires de feuilles sinon) ou le soja (à partir des premières feuilles unifoliées avec protèges plants ou à partir de la 1ère feuille trifoliée sinon) permet d’éliminer une proportion non négligeable des ambroisies présentes, même si les ambroisies sur le rang restent après binage. Ne pas intervenir trop tard et passer plusieurs fois si les fenêtres climatiques le permettent.

 

Essai de 2016 binage en soja (Bouloc, 82)

efficacité du binage contre ambroisie
efficacité binage contre ambroisie avec imazamox

 

Le binage permet de gagner ici une vingtaine de points d’efficacité.

Le binage, en réduisant le nombre de pieds résistants, diminue la concurrence sur la culture et peut permettre de diminuer la pression de sélection.

 

Exemples de parcelles agriculteur en tournesol suivies en 2004 dans l'Isère

efficacité herbicide contre ambroisie

Ces résultats montrent que le binage, en association avec les herbicides, permet de gagner des points d’efficacité. Il est donc un bon complément, et ce même en situation de forte infestation.

 

Bonnes pratiques

Attention au transport de graines par le matériel de récolte : récoltez les zones les plus infestées en fin de chantier et nettoyez soigneusement la moissonneuse-batteuse pour réduire la dissémination vers les autres champs. Evitez les récoltes tardives en tournesol (autrement cela laisse à l’ambroisie le temps de grainer).

 

A retenir

La lutte permanente dans la rotation est indispensable pour gérer correctement l'ambroisie. Il faut donc combiner les leviers pour une efficacité maximale et une gestion du risque de résistance. Eviter le labour car les graines sont capables de rester viables longtemps dans le sol.


Ecimage de l’ambroisie : une fausse bonne idée

Des expérimentations Terres Inovia montrent que les ambroisies écimées sont capables de refaire autant de graines viables que celles sans écimage. Pire, selon la période d’écimage cela peut prolonger la floraison et donc l’émission du pollen allergisant. Ainsi, l’écimage n’est pas recommandé sur ambroisie.

 

Gestion herbicide

  Prélevée Postlevée
Tournesol

Racer ME 2l/ha

OU Proman* 1.5 à 2l/ha

* suivre les préconisations de la firme selon le type de sol

- Pulsar 40 0,6l/ha + Actirob ou Dash HC ou Passat Plus 1 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard.

- Express SX 30 g/ha + Trend 90 à 2-3 feuilles du tournesol, renouvelé 8 à 10 jours plus tard

- Pulsar 40 1.25 l/ha + Dash HC ou Passat Plus 2 l/ha (variétés Clearfield Plus) à 4 feuilles du tournesol

- Viballa 1l/ha (toutes variétés) à partir de 4 feuilles du tournesol

Soja

Proman* 1.5 à 2l/ha

* suivre les préconisations de la firme selon le type de sol

Basagran 1 kg/ha (ou Corum 1 l/ha) à 2-3 feuilles du soja puis pulsar 40 +
Actirob B 8 à 10 jours plus tard.

Double application de Pulsar 0.6 l/ha + Actirob B à 2-3 feuilles renouvelée 8 à 10 jours plus tard.

3 feuilles du soja = 2 feuilles unifoliées + 1 feuille trifoliée

Intervenir, sur adventices de 2 à 6 feuilles maximum. Au-delà l'efficacité décroît. Une phytotoxicité passagère peut intervenir sans incidence significative sur le rendement.

 

Les solutions de prélevée sont insuffisantes. RACER ME 2 l/ha et PROMAN / INIGO à 2-2.5 L/ha (métobromuron) peuvent s’utiliser. Attention, suivre les recommandations de la firme vis-à-vis des doses d’utilisation du métobromuron en fonction du type de sol.

NB : Sur tournesol, tous les herbicides, de post-levée, à l'exception du Viballa, doivent être appliqués sur variétés tolérantes. Les programmes de pré-levée puis post-levée sont les plus performants. En post-levée, respectez impérativement le stade (4 feuilles du tournesol et 2-3 feuilles vraies du soja) et la dose d’homologation ; intervenir en programme après un PROMAN à 2l/ha ou Racer ME 2l/ha en prélevée (il est toujours préférable de faire une prélevée, même à 1,5 l/ha, plutôt qu’une impasse) :

  • PULSAR 40 1,25 l/ha à 4 feuilles du tournesol ou du soja. Préférez une double application de PULSAR 40 à 0,625 l/ha + Actirob B (ou Dash HC) à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol ou 2-3 feuilles vraies du soja, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
  • PASSAT PLUS 2 l/ha à 4 feuilles du tournesol. Préférez une double application de PASSAT PLUS à 1 l/ha dès 2-3 feuilles du tournesol, avec 8-10 jours d’intervalle entre les deux applications.
  • 2 applications de EXPRESS SX 30 g/ha + TREND 90, la première à 2-4 feuilles du tournesol, la deuxième 8 à 10 jours plus tard.

En effet, le fractionnement en 2 applications améliore l’efficacité.

Le viballa a une efficacité nettement supérieure aux autres solutions de post-levée

 

Résistance de l’ambroisie à feuille d’armoise

En 2015, un premier cas de résistance liée à la cible (RLC) a été repéré dans le Tarn-et-Garonne. En 2016, 3 foyers de résistance non liée à la cible (RNLC) ont été identifiés dans le Tarn-et-Garonne, le Rhône et la Haute-Garonne.

Les causes d’apparition de la RNLC sont le sous dosage de la substance active, les applications à des stades inadaptés, une faible sensibilité de l’ambroisie aux inhibiteurs de l’ALS (60-70% d’efficacité à pleine dose), la fréquence des cultures estivales et de l’utilisation de Pulsar 40 ou Express SX, des dates de semis précoces, l’absence de binage, la dissémination à la récolte… Attention, un herbicide de postlevée n’est pas un rattrapage.

Pour gérer la résistance aux herbicides

 

L'ambroisie trifide : à ne pas négliger non plus !

ambroisie trifide dans champ de tournesol

Ambroisie trifide dans une parcelle de tournesol

Si l'ambroisie à feuilles d'armoise est l'espèce la plus répandue en France, il existe d'autres espèces dont l'ambroisie trifide que l'on peut notamment rencontrer dans le Sud-Ouest.

L’ambroisie trifide (Ambrosia trifida L.) est potentiellement aussi concurrentielle pour les cultures et aussi allergène que l’ambroisie à feuille d’armoise. Elle se retrouve, en France, essentiellement dans les milieux cultivés.

Pour participer à la lutte contre l’ambroisie trifide :

  • l’arracher autant que faire se peut (il est préférable de sortir les plantes des parcelles).
  • utiliser les mêmes pratiques agronomiques que pour l’ambroisie à feuille d’armoise : rotation des cultures (alternance de cultures d'hiver et cultures d'été), faux-semis…

Connaître et gérer la flore adventice

 

En savoir plus sur les stratégies herbicides en tournesol

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Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja

Certaines adventices estivales sont particulièrement concurrentielles pour le tournesol et le soja et sont à gérer spécifiquement par exemple le datura, la lampourde à gros fruits (xanthium), l’ammi élevé, le bident tripartite, la morelle, le chénopode, les renouées et le panic pied de coq. L'écart de rendement constaté entre les parcelles jugées propres et celles jugées sales peut dépasser 10 q/ha.

Datura dans soja dérobé

Datura dans du soja

 

Datura stramoine

Le développement végétatif important du datura le rend très concurrentiel des cultures estivales. Les graines de datura contiennent des alcaloïdes tropaniques qui sont des molécules très toxiques pour l’homme et le bétail et la récolte fait l’objet de normes. La dose toxique chez les bovins est de 600 à 900 mg de graines par kilo de poids vif. Depuis juin 2011, la règlementation européenne indique que la teneur maximale de Datura ne doit pas dépasser 1000 mg par kilogramme de graines destinées à la fabrication des aliments pour animaux. Ce seuil, qui est en cours de révision au niveau européen, devrait passer à 500 mg/kg de graines à partir de 2023. La taille des graines (2,5 à 3,5 mm) complique leur élimination par nettoyage mécanique de la récolte de tournesol.

Datura stramoine

Fréquent sur les cultures de tournesol.

Les levées sont essentiellement printanières et estivales (d’avril à septembre). Par conséquent, la rotation de cultures, avec introduction de cultures d’hiver, s’avère efficace.

Cependant, les levées étant plutôt échelonnées, les déchaumages et faux-semis ne sont pas d'une grande utilité dans la lutte contre le datura.

La persistance du stock semencier dans le sol est forte et les graines sont capables de germer même à 15 cm de profondeur. C’est pour cette raison que le labour ne présente pas d'intérêt dans la lutte contre le datura stramoine.

Une culture bien implantée (peuplement homogène) et couvrante contribuera à défavoriser le datura, très sensible à la concurrence.

Concernant le désherbage mécanique, la herse étrille et la houe rotative sont souvent peu efficaces ou d'un niveau de performance très aléatoire, à cause notamment des levées échelonnées. Le binage, en revanche, s’il est pratiqué à plusieurs reprises, est une solution à ne pas oublier.

  • En prélevée du tournesol : utiliser Racer ME en programme. Appliquer dans de bonnes conditions, en particulier sur un sol frais.
  • En prélevée du soja : PROMAN possible efficacité moyenne.

La postlevée est à privilégier, car bien plus efficace :

  • En post-levée sur tournesol tolérant : les herbicides PULSAR 40, PASSAT PLUS, DAVAI et EXPRESS SX sont très efficaces.
  • En post-levée sur soja : les herbicides PULSAR 40 et DAVAI sont très efficaces.

 

Lampourde à gros fruits (Xanthium strumarium)

La lampourde peut impacter fortement le rendement des cultures d'été du fait de sa forte concurrence. Les graines de lampourde posent des problèmes de tri dans le tournesol. Elles peuvent amener de l'humidité à la récolte, ce qui pénalise la qualité du stockage. D'autre part, ses graines et ses cotylédons sont toxiques pour les animaux. De plus l'adventice est une plante hôte du mildiou du tournesol (Plasmopara halstedii).

Lampourde à gros fruits
Lampourde à gros fruits dans le tournesol

1. Plantule - 2. Dans le tournesol

Adventice printanière et estivale aux levées échelonnées (de mai à août), la lampourde peut être maîtrisée par l’introduction de cultures d’hiver dans la rotation, qui vont lui être défavorables en raison de leur période de semis différente. La floraison a lieu de juillet à septembre.

Le labour n’est pas une technique efficace sur le xanthium car 80% des graines peuvent rester viables pendant plusieurs années.

Même si ces techniques ne sont pas suffisantes pour maîtriser le xanthium, les déchaumages et travaux superficiels en été, début d'automne voire en début de printemps (faux-semis) contribuent à épuiser le stock semencier dans les premières couches du sol. Dans le cas de semis tardifs, détruire les xanthium déjà levés avant ou au moment du semis. En interculture, après une céréale, un faux-semis favorise les levées qu'il suffit ensuite de détruire mécaniquement ou chimiquement.

En culture, la herse étrille et la houe rotative sont relativement peu efficaces à cause du système racinaire puissant de la lampourde. La bineuse est efficace sur les premières levées ; ensuite, il faut compter sur la vigueur de la culture pour limiter le développement des nouvelles germinations.

En prélevée, les solutions chimiques sont globalement inefficaces. Le binage à partir de 2 paires de feuilles du tournesol ou 1ère feuille trifoliée du soja donne des résultats satisfaisants.

En post-levée du tournesol : sur variétés tolérantes, utiliser Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1%. L'efficacité est améliorée par le fractionnement de la dose, rajouter dans ce cas Actirob B ou Dash HC à Pulsar 40 / Listego.

En post-levée du soja : privilégier la double application suivante : PULSAR 40 0.6 l/ha + Actirob B 1 l/ha renouvelé 8-10 jours plus tard.

 

Efficacité de Pulsar 40 et d'Express SX sur xanthium

 Efficacité de Pulsar 40 et d

Source : 3 essais Terres Inovia (2007,2009,2010)

 

Ammi élevé (Ammi majus)

L'ammi élevé présente un développement végétatif exubérant qui le rend très concurrentiel des cultures de printemps et d'été. Cette concurrence peut aller jusqu'à l'étouffement total de la culture. En tournesol, 20 pieds/m² d'ammi élevé font perdre environ 15 % du rendement

ammi majus plantule
ammi majus dans le tournesol

Fréquent sur les argilo-calcaires du Sud-Ouest. 1. Plantule - 2. Dans le tournesol

L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales. La fructification a lieu pendant l'été, ce qui en fait une espèce redoutée des cultures à récolte tardive (tournesol par exemple). Le labour et la rotation n’ont pas d’effet.

Le meilleur levier agronomique sur ammi majus est d’épuiser le stock semencier. Avant tournesol, réaliser une préparation précoce du lit de semences (fin mars, début avril), puis laisser passer 3 à 4 semaines sans retoucher le sol. Si la météo et l'état du sol sont favorables, cette technique déclenchera les premières germinations d'ammi élevé et contribuera ainsi à réduire le stock semencier superficiel, en prenant soin de détruire cette première vague de levées avant le semis du tournesol. En cas de fortes infestations attendues, décaler légèrement la date de semis à fin avril ou début mai. Il est possible aussi de pratiquer ensuite un faux-semis début septembre après la récolte du tournesol, suivi d'une destruction mécanique avant le semis du blé. Ce conseil s’applique également après la culture de blé.

Profiter du binage comme moyen complémentaire à la lutte herbicide pour éviter la production de graines pendant l'été. La herse étrille sur jeunes plantules et la houe rotative (en limon) peuvent s'envisager également.

En prélevée du tournesol, utiliser NOVALL sur un sol frais et affiné à 1,5 à 2 l/ha. Adapter la dose au type de sol : lire attentivement les conseils d'utilisation sur l'étiquette du bidon (Attention : Novall est déconseillé en sol sableux).

NOVALL permet également un bon contrôle des graminées, morelles, renouées persicaires et amarantes. Il peut être utilisé en association ou en programme (si mélange interdit) avec d’autres produits de prélevée pour un complément de spectre (CHALLENGE 600, PROMAN, RACER ME).

En prélevée du soja, aucune solution n’est efficace.

En post-levée, PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX (tournesol tolérant) sont très efficaces mais doivent s’envisager, sur tournesol, en programme après NOVALL 1 à 1,5 l/ha en prélevée pour limiter les risques de résistance dans la rotation (résistance aux inhibiteurs de l’ALS, sulfonylurées, florasulam et pyroxulam, imazamox). NOVALL présente une bonne action sur graminées, amarante, morelle et renouée persicaire.

 

Renouée liseron

La renouée liseron est précoce et très concurrentielle pour les cultures de tournesol et de soja.

Renouée liseron
Renouée liseron à floraison

1. plante - 2. floraison

La période de levée préférentielle s'étale de mars à juin. Le Taux Annuel de Décroissance de la renouée liseron étant assez faible (environ 50 %), le labour a une action très moyenne voire neutre. Les façons culturales réalisées le mois qui précède l'implantation de culture de printemps tardif (faux-semis) permettent de se prémunir partiellement contre la renouée liseron via une destruction de la mauvaise herbe au moment du semis.

Les très jeunes renouées s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille, mais celle-ci est inefficace dès que la plantule a mis en place ses premières feuilles. La bineuse est également efficace.

En culture de tournesol, privilégier les herbicides à base de pendiméthaline (ATIC-AQUA) ou de l’herbicide DAKOTA-P complétés en mélange ou en programme avec CHALLENGE 600 3.5 l/ha, PROMAN 2 l/ha (2.5 l/ha pour les fortes infestations) ou encore RACER ME 2 l/ha.

Dans les programmes avec PULSAR 40, PASSAT PLUS ou EXPRESS SX, en postlevée sur variétés tolérantes, conserver, en prélevée, une base pendiméthaline (ATIC-AQUA), une base avec l’herbicide DAKOTA-P ou PROMAN. La pleine dose de l’herbicide de postlevée est à privilégier. Une meilleure efficacité est obtenue par le fractionnement de la postlevée (avec huile pour PULSAR 40). La première application démarre à 3 feuilles du tournesol.

En culture de soja, le meilleur programme réunit ATIC-AQUA 2 l/ha puis PULSAR 40 1 l/ha. Le fractionnement de ce dernier est à privilégier pour une meilleure efficacité (et une meilleure sélectivité) : PULSAR 40 0.625 l/ha + Actirob B 1 l/ha dès 3 feuilles du soja, renouvelé 8-10 jours plus tard. Le programme PROMAN 1.5 l/ha puis PULSAR 40 0.8 l/ha donne également de très bons résultats.

 

Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron.

Efficacité du programme à base de PULSAR 40 et PROMAN contre renouée liseron

Regroupement des essais Tournesol et Soja 2012-2017

Efficacité (% - moyenne et détail) sur renouées liserons – 17 essais

 

Ray-grass

A l’origine plutôt hivernale, cette graminée est maintenant présente également dans les cultures estivales comme le tournesol.

Les ray-grass peuvent germer toute l'année, avec deux pics de germination : l'un automnal de septembre à décembre, l'autre au début du printemps. C’est pour cette raison que la rotation n’est pas (plus) un levier efficace. Le labour occasionnel reste un levier intéressant sur les fortes infestations de ray-grass, compte tenu de la faible persistance de son stock grainier. De nombreux essais ont montré son efficacité sur ray-grass s’il est pratiqué tous les 3-4 ans (le labour annuel n’est pas conseillé). Par ailleurs, les graines de ray-grass étant peu dormantes et germant surtout à partir de la fin d'été, début automne, la mise en oeuvre de déchaumages superficiels à cette période, dans l’interculture blé-tournesol par exemple, est intéressante. Les conditions météo (température élevée et pluie) et de structure du sol (terre fine, rappuyée) sont déterminantes pour la réussite de cette technique.

Le binage est un bon complément de rattrapage, même en tournesol et même à début tallage.

En postlevée, éviter d’utiliser PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja) ou PASSAT PLUS (tournesol tolérant) seul.

 

Bident tripartite ou chanvre d'eau

Présent en Bourgogne et dans le Sud-Ouest, dans les bas-fonds et à proximité des cours d'eau, le bident tripartite est très nuisible et compromet la récolte du tournesol dans les cas les plus graves.

bident
bident

1. Plantule - 2. Dans le tournesol

Assurer un peuplement homogène est défavorable au bident par effet d'étouffement. Le binage est un bon complément aux traitements chimiques.

En prélevée du soja ou du tournesol, aucun herbicide n’est efficace.

En post-levée, les herbicides PULSAR 40 (tournesol tolérant et soja), PASSAT PLUS et EXPRESS SX sont très efficaces (tournesol tolérant).

 

Morelle noire

Cette adventice concurrence fortement les cultures printanières et estivales dans lesquelles elle prend place en raison de son développement important et rapide. La morelle noire est toxique pour l'homme et les animaux domestiques. Elle peut dévaloriser la récolte de soja (en raison de tâches sur les graines causées par les baies de morelle).

plantule de morelle
morelle noire

1. plantule - 2. grenaison

La morelle est souvent mentionnée comme une adventice de plus en plus présente et mal contrôléeLa germination a lieu au printemps, c’est pourquoi la diversification de la rotation avec des cultures d’hiver est efficace. Le stock semencier étant fortement persistant, le labour n’est pas efficace. Les déchaumages et faux-semis ne parviennent généralement pas à faire lever l'adventice en quantité suffisante, même avant des semis de mai.

En conditions pédoclimatiques favorables, les jeunes morelles noires s'arrachent relativement bien à l'aide de la herse étrille ou de la houe rotative. La bineuse est également efficace.

En prélevée, on privilégiera une base DAKOTA P (tournesol). En complément de prélevée, préférer RACER ME (tournesol, mélange avec les produits précédents impossible). Sinon, choisir PROMAN (soja et tournesol).

En post-levée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) est efficace dès 0,8 l/ha (avec DASH HC) ou seul dès 1 l/ha. Sur tournesol tolérant, PASSAT PLUS est efficace dès 1,6 l/ha et pour Express SX, rester à 45 g/ha + Trend 90 0,1 %. Sur soja, CORUM est également bien adapté à la postlevée sur morelle.

 

Chénopode blanc

Le chénopode blanc s'installe très fréquemment dans les cultures sarclées biologiques estivales, typiquement le soja. Il est particulièrement redouté du fait de sa grande nuisibilité pour le rendement et sa forte aptitude à produire des semences capables de se conserver très longtemps dans le sol.

chénopode dans soja

Chénopode dans un champ de soja

Les levées, favorisées par une température entre 13 et 20°C, peuvent s’étendre sur une période entre mars et septembre, ou mode plutôt échelonné. La durée de vie des graines dans le sol du chénopode est considérable, par conséquent le labour n’est pas conseillé en cas de présence forte de cette adventice. Les faux-semis réalisés avec soin en avril seront potentiellement efficaces (semis de la culture à envisager en mai).

Si les plantules sont peu développées, les chénopodes se détruisent assez aisément avec la herse étrille, la houe rotative et la bineuse.

En agriculture biologique, les arrachages manuels, fauches ou écimages réalisés avant formation des graines du chénopode limitent les infestations ultérieures.

En prélevée du tournesol, les programmes à base de CHALLENGE 600, RACER ME et PROMAN sont très efficaces.

En postlevée sur tournesol tolérant, EXPRESS SX est plus efficace que PULSAR 40 (1 l/ha + Actirob B) ou PASSAT PLUS (1.6 l/ha minimum). En forte infestation, il est préférable de conserver une base de prélevée efficace sur graminée et chénopode (ATIC-AQUA, DAKOTA-P).

En prélevée du soja, PROMAN est le produit le plus efficace. Le meilleur programme associe cependant prélevée et postlevée.

En postlevée sur soja, rester sur la dose de 1 l/ha minimum avec PULSAR 40 et surtout choisir ATIC-AQUA 2 l/ha (ou PROWL 400 2.3 l/ha) ou PROMAN 1.5 l/ha à 2 l/ha en prélevée. CORUM 1.25 l/ha + DASH HC ou ACTIROB B, toujours en programme après prélevée est également bien adapté.

 

Panic pied-de-coq

Le panic pied-de-coq peut fortement réduire les rendements par son caractère très envahissant et son besoin important d'éléments nutritifs. Son cycle biologique est court et lui permet de produire rapidement des graines avant même la récolte de la culture.

panic pied de coq

Panic pied de coq dans du soja

Entre avril et septembre, les levées sont échelonnées et superficielles. Comme la persistance du stock semencier est assez faible, le labour est un levier à prendre en compte pour la gestion de cette adventice, en privilégiant un enfouissement occasionnel tous les 3-4 ans. Les faux-semis avant l’implantation du soja sont envisageables mais restent aléatoires en raison de la fluctuation de la météo et du mode de levée échelonné du panic pied-de-coq.

L'efficacité des outils de désherbage mécanique sur panic pied-de-coq est médiocre, en particulier au-delà de 3 feuilles. En revanche, les passages de herse étrille et de houe rotative "à l'aveugle" peu de temps après le semis sont relativement efficaces pour contrôler les premières levées de panics.

En pré-levée, préférer DAKOTA-P (tournesol) qui est un peu plus efficace que la pendiméthaline (PROWL 400, ATIC-ACQUA).

En postlevée, PULSAR 40 (soja et tournesol tolérant) et PASSAT PLUS (tournesol tolérant) sont efficaces à condition de les appliquer sur jeunes plantes (2-3 feuilles maxi de la graminée). Sinon, les antigraminées foliaires (FUSILADE MAX, CENTURION EC, PILOT, etc..,.) présentent une bonne efficacité. Ils ne doivent pas être mélangés à PULSAR 40 ; PASSAT PLUS et EXPRESS SX (baisse d’efficacité sur graminées en raison d’un antagonisme).

Si la postlevée est nécessaire pour la gestion des dicotylédones, conserver une base de prélevée efficace en situation de pression moyenne à forte.

 

Ambroisie

Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître l'ambroisie et comment désherber"

 

Tournesol sauvage

Pour en savoir plus, lire l'article "Comment reconnaître le tournesol sauvage et comment désherber"

 

Chardon

Comment reconnaitre le chardon et comment désherber.

 

En résumé

En tournesol

Efficacité sur huit adventices  envahissantes Meilleures
références de prélevée
PULSAR 40 / DAVAI PASSAT PLUS (variété Clearfield ou Clearfield plus) EXPRESS SX 45 g/ha + Trend90 0,1 (variété Express Sun)
Ambroisie à feuille d’armoise Moyenne ou irrégulière Bonne et régulière Bonne et régulière (60 g/ha + trend)
Ambroisie trifide insuffisante Moyenne Bonne
Datura Bonne et régulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Liserons des haies Moyenne ou irrégulière bonne et régulière Très bonne et régulière
Bidens Moyenne ou irrégulière Très bonne et régulière Très bonne et régulière
Xanthium insuffisante Très bonne et régulière bonne
Tournesol sauvage insuffisante Bonne et régulière Bonne et régulière
chardon insuffisante Irrégulière Bonne et régulière
Orobanche cumana nulle Bonne (à 6-8 feuilles du tournesol)
À compléter par choix variétal adapté
Nulle

 

Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur 40 adventices majeures des grandes cultures

Terres Inovia, l’ACTA, AgroSup Dijon, ARVALIS-Institut du végétal, la FNAMS, l’INRA, l’ITAB et l’ITB proposent Infloweb, un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures. Les contenus, rédigés par des experts du domaine, sont destinés à un large public d’agriculteurs, conseillers, enseignants et étudiants, pour aider au raisonnement des stratégies de désherbage.

Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies.

R-sim : pour gérer la résistance aux herbicides

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