Soybean: Terres Inovia joins a research project for a local and sustainable soybean
Les débouchés de la féverole
La féverole est utilisée majoritairement en alimentation animale (volaille, porc, bovin, poisson) en France ou à l’export. La teneur moyenne en protéines des graines se situe entre 28 % et 30 % de la matière sèche. Depuis trois ans, l’exportation de féveroles décortiquées vers la Norvège pour une utilisation en pisciculture est en augmentation. Le marché national de la meunerie (alimentation humaine) reste stable et représente environ 10 000 t. Le débouché alimentation humaine est valorisé de l’ordre de 30 à 40 €/t au-dessus du marché destiné à l’alimentation animale.
La quasi-totalité des féveroles de printemps cultivées en France sont à fleurs colorées. Les teneurs en protéines et en facteurs anti-nutritionnels, comme la vicine-convicine ou les tanins, sont variables entre variétés. En pratique, toutes les variétés peuvent convenir pour tous les débouchés, en alimentation animale comme en alimentation humaine.
Pour le débouché alimentation humaine (export vers l'Egypte)
Les féveroles sont commercialisées sous forme de graines entières. Les lots doivent donc présenter une bonne qualité visuelle. Le taux de graines bruchées doit se situer entre 1 % et 3% maximum. Cependant, ces dernières années, les lots de féverole présentaient des taux très élevés (> 10 %) en raison d’une lutte en végétation, limitée en nombre d’applications et avec des produits peu efficaces. La commercialisation sur ce marché est de ce fait devenue particulièrement difficile. Une tolérance plus importante en graines bruchées à 5-8 % est parfois observée dans les contrats.
A cause des tanins contenus dans les variétés à fleurs colorées, les graines foncent progressivement : éviter de mélanger des lots de 2 années de récolte différentes car ils n’auront pas la même couleur.
Les variétés à faible teneur en vicine-convicine permettent d’éviter les risques de favisme (forme d’anémie assez grave) chez les personnes sensibles (2 à 10 % de la population méditerranéenne). Ce critère n’est ni demandé, ni valorisé par le marché. Cependant, il pourrait apporter une certaine sécurité sur le marché de l’alimentation humaine.
En alimentation des volailles
Les variétés à teneur élevée en protéines sont appréciées. Les tanins et la vicine‑convicine diminuent la digestibilité de l’énergie et des protéines pour les volailles, et pour cette dernière entraîne aussi une baisse du poids de l’œuf, d’où l’importance du choix de variétés à faible teneur pour ce débouché.
En alimentation des poissons
Pour cette utilisation, les féveroles sont décortiquées, ce qui permet d’augmenter la teneur en protéines. Ce débouché est en augmentation depuis 3-4 ans (export vers la Norvège).
Récolte du pois destiné à l'alimentation humaine
Récolter en fonction des variétés et des débouchés
Agir avec précaution
Lorsqu’elles sont sèches, les graines de pois se cassent facilement lors du battage et de la manutention. La récolte doit être menée avec précaution afin de ne pas dépasser le seuil de 10% de graines fissurées ou cassées. Au-delà, le lot ne peut plus être valorisé en alimentation humaine.
Procéder par étape
1 - Récolter le pois dès que possible à partir de 16-17 % d'humidité, puis ventiler pour le ramener à 14-15 % d’humidité. A partir de 15 % d’humidité, les graines deviennent très fragiles.
L’intérêt aussi de ne pas attendre une maturité trop avancée des graines est que la paille de pois est plus facile à récolter et de bonne qualité : 1,5 à 3 t/ha de paille de qualité. Si un défanage chimique a été réalisé, les pailles ne doivent pas être récoltées pour les animaux. Attention également à l’exclusion de cette technique dans des contrats spécifiques.
2 - Intervenir tôt le matin et arrêter quand il fait très chaud et que l’humidité du pois est basse.
3 - Viser une vitesse maximale du batteur de 10-15 mètres linéaires par seconde, soit 300 à 500 tours/min pour un diamètre de batteur de 60 cm.
Ajuster l’écartement du contre-batteur : 20 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière pour un batteur conventionnel, minimum 10 à 15 mm pour un batteur axial.
4 - Manipuler les graines avec précaution pour éviter tout choc préjudiciable.
Les atouts du pois
Le pois s’intègre aisément dans les rotations céréalières
- Il est le plus souvent cultivé avant un blé, mais il peut être aussi associé au semis à d’autres cultures sur la même parcelle (pois d’hiver et blé, ou pois et triticale)
- Il facilite l’implantation sans labour de la culture suivante car il laisse un sol bien structuré, du fait des pailles peu abondantes, d’une récolte précoce (pendant l’été), d’un système pivotant et d’une activation de la vie biologique des sols.
- Le pois d’hiver peut faciliter le calendrier de travail car les périodes de son semis et de sa récolte sont décalées par rapport par rapport au blé, au colza et aux principales cultures de printemps ou d’été.
Gousses de pois
Il apporte des bénéfices au système de culture
- Le pois est l’un des meilleurs précédents du blé et du colza. Un blé tendre après un pois produit 6 à 12 q/ha de plus qu’un blé de céréale (7,4q/ha en moyenne). Un colza après pois produit entre 0,5 et 3 q/ha de plus qu’un colza après paille (données d’essais sur 3 campagnes).
- En faisant évoluer la composition des rotations à forte proportion de céréales ou de celles de type colza-blé-orge, le pois favorise la régulation des maladies des cultures dominantes (coupure des cycles des bio-agresseurs).
- Le pois aide au contrôle des adventices à l’échelle de la rotation cultureale, car il permet notamment de diversifier les substances actives utilisées et les dates de semis des cultures.
- Les légumineuses comme le pois sont capables de prélever l’azote de l’air grâce aux bactéries symbiotiques des nodosités de leurs racines. Elles ne demandent donc pas d’apport d’engrais azote. Les doses optimales d’azote sont, en outre, à réduire sur les cultures suivantes, soit de -20 à -60 kg/ha d'azote, selon les situations, sur les céréales à pailles ou le colza, pour un rendement similaire ou amélioré par rapport à un précédent de non-légumineuse.
Son intérêt économique se révèle à l’échelle de la rotation
L’intérêt économique du pois se perçoit à l’échelle de la rotation en intégrant les effets de précédent : une économie d’apport d’azote sur la culture suivante, un gain de rendement du blé suivant par rapport à un blé de paille, une possible réduction des phytosanitaires, et, à terme, une meilleure robustesse et productivité des cultures (efficience azotée voire activité biologique des sols). En tant que protéagineux, il bénéficie d’une aide couplée.
Exemples de marges indicatives comparées à l’échelle de la rotation
| Marge brute indicative* (€/ha/an) | |||||||
| Potentiel de sol élevé | Rotation de référence | 3 ans | Colza | Blé tendre | Blé tendre | / | Sur la rotation |
| 842 | 973 | 742 | 819 | ||||
| Rotation avec pois d'hiver | 4 ans | Colza | Blé tendre | Pois d'hiver | Blé tendre | Sur la rotation | |
| Avec prix de vente du pois = 195 €/t | 842 | 873 | 627 | 930 | 818 | ||
| Avec prix de vente du pois = 222 €/t** | 842 | 873 | 748 | 930 | 848 | ||
| Potentiel de sol limité | Rotation de référence | 3 ans | Colza | Blé tendre | Blé tendre | / | Sur la rotation |
| 531 | 617 | 486 | 545 | ||||
| Rotation avec pois d'hiver | 4 ans | Colza | Blé tendre | Pois d'hiver | Blé tendre | Sur la rotation | |
| Avec prix de vente du pois = 195 €/t | 531 | 617 | 515 | 674 | 584 | ||
| Avec prix de vente du pois = 222 €/t** | 531 | 617 | 615 | 674 | 609 | ||
* marge brute = produit brut - charges opérationnelles (+ aide découplée pour le pois à 100 €/ha)
** prix moyen de vente du pois dans l'observatoire des résultats économiques à la production 2006-2016 ; départements n° 10, 14, 27, 76 et 89
Sources : projection de marges 2019 du CER Nord Est Ile de France ; observatoires et expertises de Terres Inovia
Hypothèse concernant le blé de pois Vs blé de blé : + 7,4 q/ha à 160 €/t ; - 40 kg Nmin/ha à 1 €/unité ; - 30 €/ha de désherbage
Des débouchés en alimentation animale et humaine
Le débouché principal du pois protéagineux cultivé en France est l’alimentation animale (environ 50 % au cours des dernières campagnes). Les débouchés en alimentation humaine et comme ingrédient sont en pleine croissance depuis quinze ans : le pois jaune est utilisé par l’industrie française des ingrédients agroalimentaires et non alimentaires, ou exporté vers l’Inde pour l’alimentation humaine ; le pois vert est destiné à la casserie ; le pois marbré à l’oisellerie. Ces débouchés sont mieux valorisés en termes de prix de vente que le débouché alimentation animale. Quant aux pailles de pois, elles sont reconnues pour leur valeur fourragère ou utilisées pour la litière (bovins allaitants, animaux à croissance lente).
Les débouchés du chanvre
Le chanvre, plante ligneuse et oléagineuse, est une culture qui trouve ses débouchés à la fois dans l’industrie non alimentaire et alimentaire. Toutes les parties aériennes de la plante (fibre, chènevotte, chènevis et poudre) sont utilisées et valorisées dans une large palette de débouchés.
Les matériaux issus du chanvre possèdent une image extrêmement positive dans l’opinion publique de par le caractère végétal, naturel et renouvelable de la culture (par comparaison aux produits issus du pétrole). Ses qualités environnementales sont un atout majeur dans la conquête de débouchés.
La papeterie
Le papier fabriqué à partir de chanvre est un papier haut de gamme léger et résistant (type papier bible) dont les usages sont très variés (papier à cigarettes, papier pour l’édition, papier à usage graphique…). Les fibres servent également à renforcer les papiers recyclés.
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Pour en savoir plus :
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L'éco-construction
Bien que fortement concurrentiel, ce marché est en forte expansion. Les fibres sont utilisées dans l’isolation thermique des habitations (laines de chanvre) en substitution des laines minérales (laines de verre ou laines de roche).
Sous forme de bétons de chanvre en mélange avec de la chaux, la chènevotte entre, par exemple, dans la construction de bâtiments à ossature de bois.
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En savoir plus Construire en chanvre est une association dont le but est le développement de l'utilisation de matériaux de construction à base de chanvre. Cet organisme indépendant, créé par des professionnels du bâtiment diffuse les règles professionnelles de l'utilisation des matériaux à base de chanvre. |
Les produits issus de la plasturgie
Les matières plastiques renforcées de fibres de chanvre ou les fibres de chanvre mélangées à d'autres fibres synthétiques et naturelles (lin, sisal, kénaf) trouvent de nombreuses applications dans les marchés de la plasturgie : automobile (intérieurs de porte, tableau de bord, feutres non tissés…), habitat (profilés pour fenêtre, abords de piscine, jardinerie…), emballage/conditionnement (palettes…).
Le bien-être animal
La chènevotte et la poudre ont la particularité de posséder un pouvoir absorbant important des liquides. De ce fait, la chènevotte est essentiellement utilisée en litière pour chevaux, petits animaux de compagnie, tandis que la poudre est utilisée en litière pour bovins et chats (après granulation).
L'alimentation humaine
En alimentation humaine, les graines de chanvre peuvent être consommées sous de multiples formes, dans des biscuits et barres de céréales, des farines, ou encore des boissons. Elles servent également à la production d’huile d’assaisonnement de grande qualité. En effet, les caractéristiques particulières de cette huile triturée à froid en font la plus équilibrée du marché grâce à sa richesse en oméga 3 et plus particulièrement grâce à son excellent rapport oméga3/oméga6 (1 oméga 3 pour 4 oméga 6). Sa composition correspond précisément aux besoins du corps humain.
Autres utilisations
Les utilisations potentielles du chanvre sont très nombreuses et intéressantes pour d’autres marchés : paillage horticole et viticole (chènevotte), géotextile (fibre), amendement organique (poudre), cosmétique (huile)…
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