Pratiques culturales : féverole 2024, les évolutions récentes à la loupe
Depuis 2018, Terres Inovia recense tous les trois ans les habitudes des producteurs dans la conduite de la légumineuse. La dernière consultation met en exergue les faits marquants de la dernière campagne.
Les féveroles peuvent être conduites avec peu de charges puisque
l’itinéraire technique repose sur peu de traitements,
ce qui contribue à une meilleure rentabilité de la culture. Crédit : Terres Inovia
Terres Inovia publie les résultats de sa 3e enquête sur les pratiques culturales en féverole. Les évolutions, par rapport aux précédentes campagnes, relèvent de l’itinéraire technique et des rendements… plus élevés.
En termes de pratiques, les parcelles de féverole d’hiver semées en semis direct progressent et présentent de bons résultats. En revanche, avant implantation d’une féverole de printemps, le labour reste majoritaire en Normandie et dans le nord de la France.
Plus de renouvellement variétal en féverole de printemps
L’utilisation de semences certifiées est particulièrement faible pour la féverole d’hiver, en diminution par rapport aux deux enquêtes précédentes. Cette dernière est sans doute liée au fait qu’en féverole d’hiver, il n’existe pas de variétés à faible teneur en vicine-convicine. A défaut, des variétés de printemps de ce type sont parfois semées à l’automne.
En féverole de printemps, où ces variétés sont disponibles, elles occupent une place majoritaire et permettent un renouvellement variétal et l’achat de semences certifiées. La féverole possède un taux d’allogamie non négligeable. De ce fait, les pollinisations croisées peuvent faire évoluer les variétés, contrairement aux espèces autogames pour lesquelles les variétés restent stables dans le temps.
Les points clefs en 2024 Nombre de répondants : 361 en 2024 contre 738 en 2021 et 496 en 2018. Leur répartition est homogène à l’échelle nationale (figure 1). Surface : la SAU médiane des exploitations est de 145 ha et la moyenne de 167 ha. Ces chiffres sont comparables dans les enquêtes précédentes. Semences : l’utilisation de semences certifiées est faible et en diminution par rapport aux enquêtes précédentes. Implantation : les parcelles semées en semis direct, technique adaptée à cette culture, ont progressé pour le type hiver. Cependant, des cas de surdensité ont été recensés en féverole d’hiver. Météo : en féverole d’hiver et de printemps, le climat 2024 a été propice à l’obtention de rendements plus élevés qu’en 2018 et 2021. |
Un ITK adapté au type et à l’usage
Pour la féverole d’hiver, des semis tardifs, en décembre, peuvent atteindre un bon niveau de rendement comme en 2024, mais il reste conseillé de semer dès début novembre. Dans les parcelles en surdensités, le risque maladies augmente fortement. Le choix d’une variété résistante au froid dans les zones les plus à risque doit s’accompagner d’un semis profond (> 8 cm) pour limiter le risque de gel. Un meilleur respect des densités de semis préconisées, avec des semences certifiées, peut aider à limiter les maladies.
En féverole de printemps, il faut semer tôt (avant début mars) dans l’Est, dans des sols bien ressuyés pour éviter les fortes chaleurs et maximiser le rendement. Pour les bassins Normandie/Nord, Centre et Ouest, des semis début mars peuvent convenir.
Le type de féverole conditionne l’itinéraire technique pratiqué dans les différents bassins, en particulier pour le nombre de traitements fongicides, plus élevé en féverole d’hiver (trois passages) qu’en féverole de printemps (deux passages).
L’itinéraire technique est également lié à l’utilisation qui est faite de la féverole (figure 1). Ainsi, en féverole d’hiver, la conduite de la culture est assez extensive notamment en termes de protection fongicide, et il y a peu de semences certifiées achetées. En revanche, dans les bassins Est et Normandie/Nord, la féverole de printemps, souvent livrée à un organisme collecteur, bénéficie de pratiques culturales plus intensives, avec des semences certifiées et un renouvellement variétal plus important.
Des atouts agronomiques attestés
En 2024, les rendements observés en féverole plus élevés qu’en 2018 et 2021 pour les deux types de féverole sont encourageants. Ces deux cultures peuvent donc être conduites avec peu de charges puisque l’itinéraire technique 2024 repose sur peu de traitements herbicides et insecticides, un peu plus en fongicides, ce qui contribue à une meilleure rentabilité. La féverole est donc une culture peu exigeante en intrants, cultivée majoritairement pour son intérêt agronomique, notamment son effet précédent (rendement amélioré de la culture suivante, souvent un blé, et réduction des doses d’azote minéral). Dans un contexte de prix élevé des engrais azotés, la féverole est un atout pour introduire de l’azote dans les systèmes de culture.
Pour en savoir plus ! L’analyse complète de cette enquête est détaillée dans le numéro d’octobre 2025 de Perspectives agricoles. Retrouvez les étapes clefs de l’itinéraire technique de la féverole dans le guide de culture dédié et (re)visionnez le webinaire ci-dessous. |
Contact : Véronique Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de décembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Légumineuses à graines : un progrès en marche pour mieux les cultiver et les utiliser
Ce mardi 4 novembre, Terres Inovia, en collaboration avec Terres Univia et avec le soutien de Plant2Pro, organise un colloque sur les légumineuses, à Paris. Agriculteurs, acteurs de la recherche et de la filière s’y presseront pour connaître les dernières avancées de la recherche, les leviers techniques à mobiliser et les formidables atouts de ces espèces dans les assolements. Le point avec Véronique Biarnès et Xavier Pinochet, experts de Terres Inovia.
500 000 ha de légumineuses à graines en France en 2025• Soja : 150 357 ha |
Gilles Robillard, introduit le sujet de la journée
Pourquoi Terres Inovia organise un colloque sur les légumineuses à graines ?
Véronique Biarnès (VB) et Xavier Pinochet (XP) : jusque-là, nous avions mis en place un colloque sur le pois et la féverole. Organisé à deux reprises, c'était un rendez-vous apprécié de la filière. Cette fois-ci, nous avons voulu élargir à toutes les espèces de légumineuses à graines et mettre l’accent sur la construction de filière. L’objectif est de montrer que les travaux pour améliorer la productivité et les débouchés sont particulièrement dynamiques. Les choses bougent : des moyens conséquents sont mis sur le terrain pour augmenter les rendements et améliorer les utilisations des produits à base de légumineuses. Les filières se structurent, mais sur un temps long.
Un investissement conséquent pour les légumineuses• Près de 100 Millions d’euros investis dont 50% d’aides publiques |
Pourquoi faut-il s’intéresser aux légumineuses ?
V.B et X.P : au-delà de leurs atouts nutritionnels et environnementaux, la demande des consommateurs est croissante, comme le montre l’Observatoire OléoProtéines réalisé par Terres Univia, qui décrypte chaque année les produits à base de protéines végétales pour l’alimentation humaine.
Des produits appréciés par les consommateursLe top 3 des ventes en commerce de détail des légumineuses à graines (en valeur) :
Source : Observatoire OléoProtéines 2024, ventes en valeur dans le commerce de détail |
Quels leviers permettraient aujourd’hui de développer davantage l’utilisation des légumineuses ?
V.B et X.P : une meilleure connaissance de la composition des graines permet d’identifier les plus adaptées selon différents usages. Par exemple, pour la féverole, les travaux sur le décorticage permettent d’éliminer en partie les bruches, de donner une valeur ajoutée aux graines et d’ouvrir de nouveaux débouchés en alimentation humaine. Ainsi, les procédés technologiques constituent des leviers essentiels.

Pour le producteur, ces espèces peuvent-elles être compétitives ?
V.B et X.P : souvent, les agriculteurs hésitent à cultiver les légumineuses car elles peuvent être sensibles aux aléas climatiques et apporter un rendement plus faible. Mais il ne faut pas regarder la compétitivité des légumineuses de manière isolée. L’azote symbiotique qu’elles apportent a un effet important sur les autres cultures de la rotation. A l’échelle du système de cultures, elles peuvent donc être compétitives en améliorant le rendement des cultures suivantes, à condition de les positionner dans des sols et des climats adaptés. L’insertion de ces cultures dans les systèmes doit donc être raisonné pour valoriser au mieux les services qu’elles peuvent apporter. Des exemples de systèmes intégrant des légumineuses montrent qu’ils peuvent avoir une performance à la fois économique, environnementale et sociétale.
Pour bien les cultiver, il existe aussi des leviers à actionner ?
V.B et X.P : oui, car du fait de la fixation symbiotique de l’azote qu’elles apportent, elles peuvent être sensibles aux stress hydriques et thermiques. Les innovations qui sont menées vont pouvoir améliorer la sensibilité des légumineuses aux facteurs extérieurs : la génétique permet de développer des variétés qui s’adaptent mieux aux aléas climatiques. On a montré, avec des travaux récents, que des espèces ou des variétés de légumineuses peuvent réagir différemment en conditions hydriques limitantes. Avec ces avancées de la recherche, ces espèces pourront être mieux positionnées selon leur potentiel dans les bassins de production en établissant une cartographie pour développer les surfaces. La recherche sur les maladies racinaires progresse aussi : certaines légumineuses sont plus résistantes dans certaines situations. Pour la bruche, si le contrôle au champ reste difficile, des méthodes de stockage vont permettre d’éviter qu’elles prolifèrent.

Il faut donc regarder les légumineuses avec une vision à long terme ?
Oui car les bénéfices dans un système ne sont pas immédiats, il faut attendre plusieurs années. Il en est de même pour la contractualisation. Il faut s'adapter au fil du temps, tisser des liens durables entre tous les maillons de la chaîne, basés sur la confiance qui s’établit sur le long terme. Il faut aussi qu’il y ait une prise en charge partagée du risque lié à la variabilité des rendements.
En savoir plus
Quelques exemples de projets sur les légumineuses à graines :
Protéagineux d’hiver : tenue de tige et résistance au froid, un gage de productivité
Rendement et tenue de tige élevés sont des critères importants dans le choix d’une variété de pois, en plus de la tolérance au gel. En féverole, des nouveautés productives viennent enrichir le choix variétal, la résistance au froid reste également à considérer.
Douze variétés de pois d’hiver ont été évaluées en 2024, campagne marquée par une pluviométrie continue du semis à la récolte, occasionnant une très forte pression maladies en pois d’hiver. Ainsi, seuls 8 essais sur les 33 prévus ont été validés pour le rendement. Les raisons d’abandon sont les suivantes : semis impossible, présence de maladies, hétérogénéité de peuplement, enherbement ou verse en fin de cycle.
Les variétés à bonne tenue de tige ont confirmé leur intérêt et certaines ont présenté un meilleur comportement face aux maladies. Dans 6 essais parmi les 8 validés en 2024, la tendance est positive entre le rendement moyen obtenu et la hauteur moyenne mesurée à maturité. Des variétés de plus de 40 cm à la maturité (Foudre, Feroe et Sherpa) ont eu des rendements supérieurs ou proches de 45 q/ha alors que celles entre 30 et 35 cm comme Fresnel, Furious, Faquir et Paddle sont en dessous ou proches de 40 q/ha.
Etant donné le faible nombre d’essais valides en 2024 et le contexte exceptionnel de la campagne,
la synthèse a été complétée par les essais de pré-inscription CTPS/Geves de 2022 (8 essais valides)
et 2023 (6 essais valides).
Pour les variétés à graines jaunes, Jumper, inscrite en 2022, s’est distinguée en rendement en 2024. Foudre et Feroe, et dans une moindre mesure, Uppercut et Furtif, inscrites en 2021, ont validé en pluriannuel leurs performances élevées. Sherpa et Farwest, inscrites en 2023 avec de très bonnes tenues de tige, ont aussi tiré leur épingle du jeu en 2024. En revanche, des variétés anciennes comme Furious et Fresnel, ont décroché en rendement en 2024, comme les années précédentes, sous l’effet de la verse et des maladies. Pour les variétés à graines vertes, Aviron, à petites graines, a une fois encore confirmé son bon potentiel, en lien avec une hauteur à la récolte supérieure à celles de Paddle et Faquir et une meilleure résistance à la verse.
La note moyenne de gravité de la présence de maladies (ascochytose, bactériose, colletothricum ou d’un complexe de plusieurs de ces maladies) dans tous les essais montre que Sherpa, Farwest et Foudre semblent moins sensibles qu’Uppercut, Furtif et Fresnel. Furious semble être la plus sensible de la série. Les autres variétés sont intermédiaires. Ces tendances restent à confirmer par des résultats supplémentaires. Parmi les variétés les moins affectées par les maladies, Sherpa, Farwest, Foudre, Feroe et Aviron présentaient les hauteurs à maturité et les rendements parmi les plus élevés en 2024. A l’opposé, Furious et Fresnel apparaissent plus sensibles à la verse.
Actuellement, pour le choix variétal, en l’absence de résultats clairs sur la résistance intrinsèque aux maladies, la tenue de tige est un critère important à prendre en compte en plus du rendement en pois d’hiver et de la tolérance au gel.
Axel, variété de féverole d’hiver de référence conseillée
La féverole d’hiver n’a pas échappé aux conditions pluvieuses de l’année, qui ont limité les possibilités de semis à l’automne et favorisé les maladies au printemps, botrytis et rouille notamment. Cependant, les pluies du début de l’été ont permis la mise en place de nombreux étages de gousses et favorisé le remplissage des graines qu’elles contenaient, conduisant à des rendements assez élevés. Des phénomènes de verse ont été parfois observés en fin de cycle. Le rendement moyen avoisine 37-40 q/ha en moyenne, avec des pointes supérieures à 65 q/ha.
10 variétés de féverole d’hiver ont été évaluées en 2024 dans le réseau d’évaluation post-inscription Terres Inovia en collaboration avec le Geves et les partenaires.
Comme les deux années précédentes, Axel affiche en 2024 un indice de rendement moyen très élevé et confirme son statut de variété de référence conseillée. Nairobi a obtenu un rendement moyen national en 2024 en dessous de la moyenne, alors qu’elle avait obtenu de très bonnes performances en 2022 et 2023. Elle reste cependant une variété récente conseillée. Parmi les variétés évaluées depuis au moins 3 ans, GL Alice a montré une performance élevée en 2024 et est donc intéressante en moyenne. Elle est suivie par Nouméa qui présente un bon rendement en 2024 alors qu’elle avait décroché en 2023. Inversement pour Niagara, performante en 2022 mais décevante en 2024.
En revanche, les variétés Iréna et Diva décrochent fortement en 2024 qu’en 2022 et 2023 et sont donc dépassées. Enfin, parmi les variétés récemment inscrites et évaluées, Nepal et GL Arabella se situent à un niveau de rendement élevé en 2024, alors que Nagoya a décroché. Pour le choix variétal, il conviendra de choisir des variétés tolérantes au froid pour les implanter dans les secteurs plus gélifs de l’est et du centre de la France : Diva (référence pour ce critère), Nouméa, Niagara et GL Alice. Les autres variétés plus sensibles sont à réserver à la bordure ouest de la France. Les nouveautés sont à confirmer.
Toujours plus d’informations pour choisir vos variétés sur l’outil Myvar.
Contacts : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr et A. Van Ba.vanboxsom@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Guide de culture féverole : la nouvelle édition 2024 est disponible
Paris, le 10 juin 2024 - Terres Inovia a mis à jour son guide de culture dédié à la féverole. Ce tout nouveau guide complet accompagne pas-à-pas les producteurs de légumineuses et les conseillers dans la réussite de la culture de féverole. Il est téléchargeable gratuitement sur le site internet de Terres Inovia et peut également être commandé en version imprimée.
Légumineuse performante dans la fixation de l’azote et la structuration des sols grâce à son système racinaire pivotant, la féverole est une légumineuse pilier dans les systèmes en recherche de cultures de diversification et d’autonomie grâce à sa richesse en protéines et à l’apport de nombreux services agronomiques et environnementaux.
Présentation du guide de culture féverole 2024
Ce guide permet aux producteurs et conseillers de tout savoir sur les féveroles d’hiver et de printemps : du choix des variétés, à la récolte et à la conservation, en passant par l’implantation, l’irrigation, la fertilisation, le désherbage ou bien encore la lutte contre les ravageurs et les maladies.
Dans cette édition, la conduite technique a été enrichie et a évolué sur la partie implantation, étape essentielle dans l’élaboration du potentiel final de la culture. Les attentes du profil du sol au semis sont plus détaillées afin de répondre aux besoins de la culture. La gestion des intercultures a été étoffée et les plages et secteurs de semis ont évolué en lien avec les conditions climatiques afin d’apporter plus de robustesse dans les potentiels de rendements.
Ce guide porte aussi une attention particulière au diagnostic précoce des maladies et pucerons
avec la présentation de stratégies de gestion adaptées à ces situations.
Commander le guide
La version digitale du guide peut être téléchargée gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’institut : guide féverole 2024. Le guide en version imprimée peut également être commandé gratuitement, seule une participation aux frais de port est demandée.
Documents à télécharger
Terres Inovia actualise le conseil variétal en pois d'hiver et féverole d'hiver dans Myvar
Retrouvez les listes élaborées à partir des résultats du réseau fusionné d’essais en inscription ou en post-inscription Terres Inovia – Geves – partenaires sur le site Myvar.
Pour vous aider à réaliser ou conforter un choix variétal adapté à vos objectifs et à votre contexte de production, Terres Inovia vous propose des listes de variétés recommandées pour les semis de pois d'hiver et de féverole d’hiver pour l’automne 2024, sur la base de critères complémentaires au rendement, permettant de prendre en compte notamment les caractéristiques liées au sol et au climat.
Téléchargez les listes recommandées en pois d'hiver : cliquez ici.
Téléchargez les listes recommandées en féverole d'hiver : cliquez ici.
Contact : A. Van Boxsom, a.vanboxsom@terresinovia.fr et V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Protéagineux de printemps : hausse des rendements grâce aux progrès génétiques
Légumineuses : Terres Inovia collabore au projet LETSPROSEED
TEC APEL2 : un projet pour développer le toastage des matières premières
Protection des semences de graines protéagineuses (pois, féverole et lupin) : situation à date et perspectives
Les vrai-faux sur les protéagineux
Le toastage de la graine de soja améliore ses qualités nutritionnelles
Le toastage est un chauffage intense de la graine qui permet la destruction de facteurs antitrypsiques, contenus dans la graine. Les facteurs antitrypsiques sont des protéines qui bloquent la trypsine (enzyme de la digestion des protéines) et qui viennent perturber le métabolisme des animaux monogastriques en particulier. Ils sont sensibles à la chaleur, d’où la cuisson des graines de soja. Le toastage permet de réduire également la solubilité des protéines pour les ruminants (les protéines des protéagineux étant très solubles).
Les toasters mobiles permettent d’effectuer ce traitement (chauffage par air chaud, à la flamme directe), qui doit être bien maitrisé au niveau du refroidissement afin d’obtenir une cuisson de la graine homogène.
Les facteurs anti-trypsiques du pois ne sont plus un problème grâce à la sélection variétale
Les variétés de pois protéagineux inscrites au catalogue français conviennent à l’alimentation animale, en particulier à celle des monogastriques. Ces variétés sont à fleurs blanches (sans tanins), à faible activité antitrypsique, avec un taux de protéines assez élevé (de l’ordre de 20 % de protéines brutes).
Riche en lysine et en amidon, le pois est source à la fois de protéines et d‘énergie. Les taux d’incorporation sont conditionnés à l’espèce et au stade physiologique des animaux.
Toutes les variétés de protéagineux sont adaptées aux monogastriques ?
Les variétés à fleurs blanches sont des variétés sans tannins, donc mieux adaptées aux monogastriques, les tannins étant des facteurs antinutritionnels qui ont des effets négatifs sur la croissance des animaux. Il existe encore des variétés de féverole à fleurs colorées, qui sont alors peu recommandées pour les monogastriques.
Pour l’alimentation des poules pondeuses, on choisira des variétés de féveroles sans vicine/convicine
Chez les poules pondeuses, l’utilisation de variétés riches en vicine convicine a des impacts négatifs sur les performances de ponte et la qualité des oeufs (taille plus petite). On préfèrera des variétés sans vicine/convicine, sinon on limitera le taux d’incorporation.
Le décorticage de la féverole est une opération de première transformation qui permet de réduire les tannins
Des traitements mécaniques simples comme le décorticage permettent de séparer les pellicules riches en tannins, des amandes, riches en nutriments afin d’améliorer la valeur nutritionnelle des graines. Ce traitement permet de concentrer les nutriments et d’obtenir une farine enrichie en protéines, avec moins de fibres. Ces farines de féveroles décortiquées sont utilisées en alimentation des poissons, puis vers des débouchés de la meunerie et ingrédients (farine avec fonctionnalité de blanchiment) et en oisellerie. Les pellicules éliminées lors du décorticage représentent 15 à 20 % du poids de la graine. Ce sont des matières premières riches en fibres indigestibles, pouvant être valorisées en alimentation animale dans des rations riches en fibres (ruminants, lapins, truies…).
Dans le contexte de prix actuel, le taux d’incorporation des protéagineux dans les aliments composés industriels pour le bétail, toutes filières confondues est à la hausse ?
Le taux d’incorporation des protéagineux chez les FAB est actuellement très bas, de 2 %, par manque de disponibilité de marchandises sur le marché (dans les années 90, c’était plus de 10 % des matières premières utilisées par les FAB). Ce sont moins de 300 00 tonnes de protéagineux qui sont consommés par les animaux aujourd’hui, principalement en autoconsommation.
Les valeurs nutritionnelles du pois pour les monogastriques sont améliorées par certains traitements technologiques comme le broyage ou la granulation
Le broyage des graines de pois permet d’obtenir des tailles de particules d’amidon plus fines et donc plus accessibles aux enzymes digestives. De même, la granulation de l’aliment via l’action mécanique du pressage permet d’augmenter la valeur énergétique de cette matière première.
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