Bruche : des graines perforées
Graines de féverole bruchées.
Pour être commercialisées, les graines de féverole doivent être exemptes d’insectes vivants.
- Récolter tôt pour piéger un maximum de bruches dans les graines.
- Détruire les bruches au stockage afin de réduire les populations de bruches sur parcelles de féverole l’année suivante.
Deux solutions sont possibles selon les équipements et l’humidité des graines :
- la fumigation en silo étanche grâce à des fumigants à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium, qui libèrent un gaz (la phosphine) en contact avec l’humidité de l’air, lequel est létal pour la bruche, y compris à l’intérieur des graines et ne laisse pas de résidus;
- une thermo-désinsectisation, c’est-à-dire un séchage à air chaud, entre 50 et 70°C, sur des graines récoltées un peu humides, qui permet de détruire les bruches.
Réaliser les interventions sur les graines récoltées le plus tôt possible pour une meilleure efficacité et limiter ainsi la contamination des environs des silos par les insectes. Abaisser la température des graines de féverole ne permet pas de lutter contre les bruches. Cela n’a d’intérêt que pour assurer une bonne conservation des graines.
Attention, à partir de la récolte 2024, l’usage de l’insecticide K-Obiol UVL 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) en traitement sur graines de féveroles stockées n’est plus possible. En effet, à partir du 11 décembre 2024, la LMR de deltaméthrine dans les graines de féverole est abaissée à 0,01 mg/kg (elle était de 0,6 mg/kg auparavant), et donc un traitement rendrait le produit non conforme.
Nématodes des tiges : des symptômes visibles en été
Les nématodes des tiges de la féverole se présentent sous la forme de vers minces et transparents à tous les stades. Ils se déplacent dans un film d’eau avant de pénétrer dans les jeunes végétaux. Les adultes mesurent de 0,9 à 2 mm de long.
Les deux principaux nématodes sont : Ditylenchus dipsaci, qui s’attaque à la féverole, mais aussi à la pomme de terre, la betterave ou la luzerne, et Ditylenchus gigas, spécifique de la féverole.
Facteurs de risque dans l’ordre d’importance décroissante
- Rotation culturale et charge en féverole (délai de retour inférieur à 4 ans entre deux féveroles) ;
- Présence de nématodes dans la graine ;
- Sols lourds (argileux) et mal ressuyés ;
- Climat doux (15 à 20°C) et humide (pluie, brouillard, rosée et irrigation).
(source : FNAMS)
Attaques généralisées à l’ensemble des parties aériennes de la féverole
Lors de la floraison, des gonflements et des lésions marron-rougeâtres des tissus marquent la tige. Les pieds de féverole voient leur croissance perturbée et deviennent plus chétives. Les gousses peuvent éclater, les pétioles et les feuilles se nécroser.
L’intensité des symptômes est variable en fonction de l’origine de l’infestation et du climat. Les pertes peuvent s’élever à 70 % du rendement.
Symptômes de nématodes sur tige et pétioles de féverole
Détection et période d’observation
Certaines plantes de féverole, bien qu’étant malades, ont néanmoins un aspect visuel sain. L’analyse au laboratoire est incontournable.
Observer les parcelles de féverole aux mois de juin et juillet, période à laquelle les symptômes liés aux attaques de nématodes des tiges s’expriment.
Plus aucune matière active n’est homologuée contre les nématodes des tiges de la féverole. La lutte chimique est donc impossible en France. L’Angleterre a axé ses recherches sur la génétique, pour mettre au point des variétés résistantes.
Bruche : des graines perforées
Ne pas confondre la bruche de la féverole (Bruchus rufimanus) à droite avec la bruche du pois (à gauche)
La bruche (Bruchus rufimanus) est un coléoptère de 3,5 à 5 mm de long, d’aspect trapu et dont le fémur des pattes antérieures est roux. Les élytres recouvrent presque tout l’abdomen. A ne pas confondre avec la bruche du pois (Bruchus pisorum) qui peut également se retrouver sur féverole : son fémur de la patte antérieure est noir et la bruche du pois présente une tâche blanche sur prothorax ainsi qu’une ligne oblique blanche sur élytre.
Présente partout. Elle se développe dans toutes les zones de culture françaises.
Des graines colonisées puis trouées. Les qualités visuelle et germinative sont altérées. Peu préjudiciable pour le rendement de la féverole, la bruche l’est davantage pour la qualité des graines. Pour le débouché alimentation humaine, le seuil de graines bruchées ne doit pas dépasser 1 à 3 % suivant les contrats. Une tolérance jusqu’à 5 % peut toutefois exister. En cas de taux élevé de graines bruchées, la qualité germinative peut être altérée, donc il faut être attentif pour le débouché semences.
Cycle biologique
La bruche présente une seule génération par an. Elle est active à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus de 25°C lui sont très favorables. L’adulte pond sur les gousses de féverole. Lorsque la larve éclot, elle pénètre directement dans la gousse sans se « balader ». Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte. En cas de pression élevée, plusieurs larves peuvent cohabiter dans une même graine.
Pour s’extraire, à la récolte ou au stockage, l’adulte perfore la graine et laisse un trou parfaitement rond. Il gagne ensuite une zone d’hivernage. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées.
La bruche, contrairement aux charançons des céréales, ne se reproduit pas dans les grains au stockage. Aucune nouvelle attaque n’est à craindre.
Période d’observation
Surveiller du début de la floraison jusqu’à fin floraison + 10 jours.
Une protection rarement valorisée
Une protection insecticide, qui vise les adultes, n’est que rarement efficace et peu valorisée en raison de la longueur de la phase de risque, du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin florai-son + 10 jours (une seule application de lambdacyhalothrine est réglementairement possible en floraison).
L’efficacité est d’autant plus réduite si les températures sont élevées à floraison. En revanche, si les conditions de températures sont fraîches en début de formation des gousses pendant au moins 10-15 jours, un traitement peut limiter les populations.
Une éventuelle intervention serait à positionner à partir du stade jeunes gousses 2 cm et lorsque les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs (les bruches sont alors actives). Dans ce cas utilisez un volume d'au moins 200 à 300 l/ha pour assurer une bonne pénétration de la pulvérisation dans la végétation et atteindre les bruches qui se déplacent dans le couvert.
Les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Lutter collectivement est donc indispensable au sein d’un bassin de production destinée à l'alimentation humaine.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin floraison + 10 jours. | Observations sur plante | Temps chaud T> 20°C | Présence sur la culture et T° >20°C 2 jours consécutifs |
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Pucerons noirs sur la féverole - Surveiller le début du printemps
À l’âge adulte, les pucerons noirs (Aphis fabae) mesurent environ 2 mm. Leur corps est trapu et noir. Ils se développent généralement en colonies au moment de la floraison par un temps chaud et ensoleillé et forment des manchons (taches noires sur la tige sur au moins 1 cm de long). Ils colonisent rarement la parcelle entière. Plus d’un millier d’individus peuvent être dénombrés par pied de féverole en cas de pullulation. La féverole d’hiver est en général moins touchée du fait du décalage de son cycle.
Aphis fabae - Fréquence : forte, nuisibilité : moyenne à forte
Anticiper en cas d’attaque précoce
Ces pucerons noirs occasionnent des dégâts directs et indirects. Ils ponctionnent la sève de la féverole pour se nourrir et leur présence massive provoque un flétrissement et une décoloration des plantes, une moindre croissance et un avortement des fleurs. Ils peuvent également transmettre des virus. La production de miellat est à l’origine de brûlures sur le feuillage et du développement de fumagine (maladie due à un champignon).
Au printemps 2020, les pucerons noirs sont apparus avant floraison, parfois accompagnés du puceron vert du pois sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus, très impactante.
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum) adulte, qui mesure de 3 à 6 mm, peut parfois revêtir une teinte rose. Il a la propriété de se laisser tomber dès que la féverole est agitée. Sur féverole, il est moins nuisible directement que le puceron noir, mais il peut transmettre des viroses.
Règle de décision
Surveiller les parcelles de féverole dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons sont présents habituellement au moment de la floraison, observer les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant 6 feuilles (1) | Observations directe sur plante | Hiver doux |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons |
| De 6 feuilles à boutons floraux (2) | Printemps chaud et sec |
Plus de 10 à 20 % plantes avec des pucerons |
|
| Floraison (3) |
Plus de 20 % plantes avec manchons (4) |
(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable. Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables mais attention, leur utilisation est limitée à une application.
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application.
(4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.
Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible durant la floraison et production d’exsudats. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
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La lutte contre les vivaces
Les adventices vivaces sont concurrentielles des cultures car leurs capacités de compétition mais aussi de propagation sont très prononcées.
Ces espèces sont capables de se reproduire à la fois par les graines mais également par multiplication végétative, au moyen d’organes végétatifs (rhizomes, stolons, drageons ou racines tubérisées) capables de régénérer de nouvelles racines ou de nouvelles tiges.
Dans le colza, le chardon des champs, et dans une moindre mesure les espèces de rumex, peuvent être préoccupants.
En soja et tournesol, les espèces prédominantes sont le chardon, le liseron des haies, les chiendents (pied-de-poule et rampant) et le sorgho d’Alep.
Le pois peut être impacté par le chardon des champs, les rumex et le liseron des champs.
Pour les vivaces, la gestion à l’échelle de la rotation est primordiale, on cherchera une très bonne efficacité dans les cultures où des solutions existent, sans négliger les possibilités d’intervention en interculture. La lutte est à raisonner sur le long terme.
Mesures préventives : éviter la dissémination
Rotation
Pratiquer une rotation diversifiée pour disposer d’une plus grande gamme d’herbicides avec insertion de cultures compétitrices et leurs herbicides adaptés. La lutte en végétation sur céréales est la plus aisée (sulfonylurée, hormones). Mais c’est également possible sur pois (Tropotone – traitement par taches) et sur tournesol (Express Sx sur variété tolérante). Le contrôle par herbicide est assez léger sur soja (Pulsar 40) et beaucoup plus délicat sur féverole (léger frein avec Corum) et impossible sur pois-chiche et lentille. Enfin, l’interculture estivale permet de pratiquer des déchaumages répétés par temps sec ; ce travail du sol récurent a pour objectif de dessécher les plantes et leurs organes végétatifs, et à terme, de les épuiser.
En interculture
Eviter ou proscrire :
- les interventions en conditions humides propices aux tassements de sol ;
- les travaux exclusivement superficiels et le recours aux outils à disques ou à prise de force ;
- les interventions répétées de déchaumages en été.
En culture
- être vigilant sur la qualité du lot de semences utilisé
- surveiller les bords de champs (et les parcelles aux alentours) et faucher les nouvelles infestations si besoin
- lors de la récolte, bien nettoyer le batteur si des graines d’adventices ont été moissonnées
- éviter les montées à graines par fauches, broyages, arrachages, avant que les foyers d’infestations ne gagnent trop de terrain.
Mesures curatives : lutter tout au long de la rotation en épuisant les réserves souterraines
La lutte contre les vivaces doit s’envisager aussi bien dans les intercultures que dans les cultures de la rotation. La lutte consiste surtout à épuiser les organes souterrains : racines, drageons et autres rhizomes colonisateurs. Mais il ne faut pas négliger l’extension de certaines vivaces par voie de dissémination des graines.
1. Chardon - 2. Liseron
En interculture
Pour sectionner les racines, privilégier les décompactages et/ou déchaumages en profondeur (matériels munis de socs à ailettes) : 2 à 3 passages à intervalle de 10 jours en août puis en septembre. En conditions séchantes, le retournement par le labour remonte les organes souterrains en surface et provoque leur dessèchement. Ces destructions répétées vont épuiser peu à peu les réserves racinaires des adventices vivaces.
Associée à des travaux du sol adéquats en interculture, l’introduction d’une luzerne est également efficace dans la lutte contre certaines vivaces (chardons notamment) grâce à la concurrence exercée pour la lumière, l’eau ou les éléments nutritifs, et grâce aux fauches répétées possibles.
En culture
Des cultures étouffantes (biomasse élevée, précocité de développement, forte densité, enracinement profond) peuvent être mises en place pour concurrencer les adventices vivaces et limiter leur expansion.
Chardon des champs
1. Chardon dans le tournesol - 2. Multiplication végétative du chardon (drageons)
Le chardon s’est développé à la faveur des systèmes en réduction de travail du sol et/ou avec répétition de façons superficielles. Il peut être présent dans tous les types de sol et toutes les cultures. Sa propagation se fait par les rhizomes.
La nuisibilité du chardon et la difficulté de destruction de ses rhizomes doivent inciter à saisir toutes les opportunités de lutte au cours de la rotation : interventions de travail du sol régulières en été à partir de 4-6 feuilles du chardon, labour profond (même de printemps), implantation de cultures (voire de couverts) étouffantes, binage, éviter la montée à graine des chardons (écimage à floraison, broyage des jachères et des bords de champ), …
Par exemple, l’introduction d’une culture de printemps avec décalage de la date de semis permet de réaliser des interventions de travail du sol au moment où le chardon a peu de réserves racinaires et est prêt à repartir.
Pour les déchaumages répétés d’été, il est conseillé d’utiliser des outils (type cultivateur ou décompacteur à ailettes ou charrue déchaumeuse) avec un recoupement important des dents (chevauchement du sillon des socs). Ne pas hésiter à intervenir en profondeur et plusieurs fois en augmentant la profondeur lors des passages successifs) pour épuiser petit à petit les réserves du chardon et l’empêcher d’en constituer de nouvelles. Il faut impérativement travailler par temps sec et sur sol sec.
Gestion herbicide
- dans les céréales d’hiver avec des hormones et des sulfonylurées appliquées au printemps sur chardons développés (boutons floraux).
- dans les intercultures, sur chaumes de céréales, en intervenant avec des herbicides totaux de type glyphosate, appliqués par temps poussant sur chardons développés.
- avant le semis du tournesol si les chardons ou les liserons ont déjà levé. Dans ce cas intervenir avec un herbicide total de type glyphosate. Cette technique permet de limiter ponctuellement la concurrence avec le tournesol mais demeure insuffisante.
Sur tournesol :
En post-levée sur variétés tolérantes : Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % présente une meilleure efficacité sur jeunes chardons.
Sur soja :
L'imazamox représente, en postlevée, un léger frein à cette adventice.
Sur pois protéagineux :
L’application en post-levée de TROPOTONE (2,4 MCPB) permet de freiner (3 l/ha) voire de détruire (4 l/ha) les ronds de chardons avant le stade apparition des boutons floraux (stade du chardon le plus sensible). En raison d’une sélectivité moyenne du produit, l’application restera localisée aux ronds de chardons.
Sur lin oléagineux :
Utiliser un produit à base de clopyralid (par exemple LONTREL SG à 0.174 kg/ha + huile)
Liserons (des champs et des haies)
Liseron dans tournesol
Les outils à disques animés avec appareils rotatifs peuvent augmenter la multiplication des rhizomes. Le non labour favorise leur prolifération.
Le labour perturbe la structure racinaire mais il ne suffit pas à lui seul pour éradiquer cette espèce de la parcelle.
Alterner cultures d’hiver et cultures d’été dans la rotation.
Fiches liseron des champs et liseron des haies.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Il est nécessaire d'attendre jusqu'à la floraison des liserons avant l'intervention chimique. A ce stade, les réserves racinaires sont amoindries.
- En interculture : désherber avec un glyphosate associé ou non à un 2-4D. Adapter les doses à la situation.
- En prélevée : utiliser Challenge ou Racer ME.
- En post-levée : sur variétés tolérantes, Pulsar 40 1,25 l/ha ou Passat Plus 2 l/ha ou Express SX 45 g/ha + Trend 90 0,1 % sont efficaces sur liseron des haies mais inefficaces sur liseron des champs.
Sur pois protéagineux :
L’application de bentazone (1,4 kg/ha de produit commercial) provoque des brûlures qui freinent seulement le développement du liseron des champs. En forte pression celui-ci occasionne d’importantes gênes à la récolte, l’application d’un dessicant (spécialité à base de diquat tel que REGLONE) quelques jours avant la récolte grille les parties vertes, mais ne limite pas la repousse au printemps suivant.
Rumex
Rumex en interculture
La production des graines de rumex est élevée et sa racine tubérisée lui permet de repartir même après un sectionnement ou un arrachage.
La lutte contre le rumex est difficile ; des fauches répétées permettent de le gérer si elles sont fréquentes et sur plusieurs années. Un labour ou des faux-semis sont également envisageables. La stratégie d’extraction : arrachage ou déchaumage avec des outils de type chisel ou vibroculteur puis ramassage ou « tractage » des racines tubérisées à l’extérieur de la parcelle (ou bien les laisser sécher en surface si le temps est sec) est la technique recommandée.
Attention à ne pas fragmenter la racine du rumex (avec des outils à disques par exemple), ce qui favoriserait sa multiplication.
Gestion herbicide
Sur tournesol :
Seule la stratégie de postlevée sur variété tolérante au tribénuron-méthyl présente un bon contrôle.
Sur pois protéagineux :
Contre les rumex à l’état de plantules issues de graines, les meilleures efficacités ont été obtenues avec CORUM 1,25 l/ha + adjuvant ou TROPOTONE 3 l/ha (solution moins sélective).
Sur soja :
Préférer une solution avec imazamox.
Précautions en cas de présence de maladies sur féverole
L’enfouissement des déchets de récolte permet de limiter les contaminations primaires pour les prochaines cultures de féverole qui seront implantées sur la parcelle concernée ou sur les parcelles proches, et ce pour la plupart des maladies aériennes.
Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole au remplissage des gousses
L’ascochytose
L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est causée par un champignon, Ascochyta fabae. Les premiers symptômes sont des taches plus ou moins diffuses, de couleur brun-cendré et peu nombreuses par feuille. Elles évoluent le plus souvent en ‘coulures’ au pourtour brun-noir. Le centre de ces taches devient rapidement clair avec de nombreuses ponctuations noires (les pycnides, organes de fructification).
Symptômes d'ascochytose sur gousses.
Ce centre clair se nécrose allant parfois jusqu’à trouer les feuilles. Sur les tiges, des lésions du même type mais plus allongées peuvent se développer et provoquer des cassures. Sur gousses, des nécroses circulaires de plusieurs millimètres, de couleur brun noir et à centre clair sont visibles. Dans les cas les plus graves, les gousses attaquées éclatent, les grains infectés se recouvrent de nécroses brun rouge.
La maladie apparait le plus souvent sous forme de foyers dans la parcelle. Elle est favorisée par une humidité élevée et des températures fraiches (10-15°C). En cas de forte attaque, l’ascochytose peut entraîner jusqu’à 10 q/ha de perte de rendement). Cette maladie aérienne peu fréquente est surtout observée dans le sud de la France ou en agriculture biologique.
Ne pas confondre les symptômes d’ascochytose avec des symptômes de botrytis.
Dans le cas de l’ascochytose, il y a rarement plus de 2 taches sur une feuille. Celles-ci sont pourvues de pycnides (points noirs).
Dans le cas du botrytis, le feuillage est couvert de taches beaucoup plus nombreuses qui en se regroupant vont faire de grandes plages nécrotiques dépourvues de pycnides.
Le botrytis
Le botrytis est une maladie aérienne, provoquée par un champignon, Botrytis fabae. Les plantes atteintes présentent de très nombreuses petites taches brun-chocolat de 2 à 3 mm de diamètre qui s’accroissent pour former des taches rondes ovales bien délimitées, entourées d’un halo foncé. Ces taches évoluent, deviennent coalescentes et peuvent nécroser entièrement les feuilles, entrainant leur chute prématurée.
Symptômes de botrytis
Sur tige, des symptômes du même type mais plus allongés apparaissent. Sur gousses, les symptômes sont plus rares mais en cas de fortes attaques, des nécroses marron-rouge peuvent être observés. La maladie est favorisée par une humidité élevée et des températures supérieures à 20°C. Elle est très fréquente et est observée dans tous les bassins de production. La nuisibilité peut-être très élevée en cas de forte attaque précoce.
Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide.
La rouille
La rouille (Uromyces fabae) se développe sur le feuillage sous la forme de pustules brun-rouge auréolées d’un anneau plus clair. Lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps chaud >20°C et humide) la rouille peut recouvrir, parfois très rapidement, la totalité des feuilles et parfois des tiges, provoquant un dessèchement prématuré des plantes. C’est une maladie fréquente et très préjudiciable. Elle peut entraîner jusqu’à 50 % de pertes de rendement (25 à 40 q/ha) lorsque l’attaque est précoce et importante, et qu’aucun traitement n’est réalisé.
Rouille sur féverole.
La rouille peut apparaitre dès le mois de mai dans le sud et à partir de fin mai dans le nord et l’ouest de la France. Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. Traiter dès l’apparition des premières pustules, et jusqu’à fin juillet, avec un produit efficace contre la rouille et en prenant en compte le délai avant récolte (DAR).
Le mildiou
En végétation, des contaminations secondaires peuvent apparaître. On observe alors des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles et un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure.
Mildiou sur féverole.
Les zones touchées finissent par se dessécher. Le mildiou se déclare essentiellement lorsque les températures sont fraîches (5-18°C) et le temps humide et couvert. Cette maladie est souvent peu nuisible. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et ne bénéficient donc pas d’une autorisation (AMM).
Le sclérotinia
Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum. Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie attaque fréquemment de nombreuses autres cultures dont le tournesol et le colza, mais est très rare sur féverole. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées au sein de la parcelle et n’est donc pas nuisible.
Virose
Plusieurs espèces de virus peuvent infecter la féverole. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 7 virus sur féverole en France :
- le Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
- le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
- le Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
- le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
- le Clover Yellow Vein Virus (CIYVV)
- le Beet Western Yellow Virus (BWYV)
- le Pea Streak Virus (PeSV)
Le BLRV, le PEMV, le BYMV, le PSbMV et le ClYVV ont été détectés dans 60 à 100% des parcelles. Le BYMV et le PeSV en revanche étaient beaucoup moins fréquents.
Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.
Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :
- nanisme
- colorations (jaunissements, rougissement)
- mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
- énations (excroissances), crispations, enroulement
- nécroses
- pourritures
Sur gousses : déformations, mauvais remplissage, éclatement, nécroses, rougissement, pourriture
Sur graines : taille réduite, nécroses, fissure des téguments, pourriture
Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie.
La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons (https://www.terresinovia.fr/-/ravageurs-du-pois-le-puceron-vert)
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Identifier la présence de maladies racinaires
Plusieurs pathogènes peuvent provoquer des maladies racinaires (Fusarium spp, rhizoctonia solani, Pythium spp, Phoma spp, Phytophtora spp, Macrophomina phaseolina). Les premiers symptômes apparaissent le plus souvent au moment de la floraison. Des plantes isolées ou en foyers prennent une couleur vert pâle, noircissent et/ou flétrissent. Si l’attaque est précoce et sévère, les plantes sont nanifiées. Sur le système racinaire, on observe des “traits de plume” de couleur marron-rouge à noire, qui évoluent en nécroses noires pouvant ceinturer tout le système racinaire. Les nodosités ne sont plus fonctionnelles.
En cas d’attaque de Fusarium oxysporum (flétrissement vasculaire), les racines peuvent paraitre saines mais le système vasculaire présente une coloration rouge à noire.
Aucune lutte chimique n’est disponible.
Diagnostiquer les maladies aériennes de la féverole à floraison
L’ascochytose
Ascochytose sur feuille de féverole.
L’ascochytose (anciennement appelée anthracnose) est causée par un champignon, Ascochyta fabae. Les premiers symptômes sont des taches plus ou moins diffuses, de couleur brun-cendré et peu nombreuses par feuille. Elles évoluent le plus souvent en ‘coulures’ au pourtour brun-noir. Le centre de ces taches devient rapidement clair avec de nombreuses ponctuations noires (les pycnides, organes de fructification). Ce centre clair se nécrose allant parfois jusqu’à trouer les feuilles. Sur les tiges, des lésions du même type mais plus allongées peuvent se développer et provoquer des cassures. La maladie apparait le plus souvent sous forme de foyers dans la parcelle. Elle est favorisée par une humidité élevée et des températures fraiches (10-15°C). En cas de forte attaque, l’ascochytose peut entraîner jusqu’à 10 q/ha de perte de rendement). Cette maladie aérienne peu fréquente est surtout observée dans le sud de la France ou en agriculture biologique.
Ne pas confondre les symptômes d’ascochytose avec des symptômes de botrytis ou de cercosporiose.
Dans le cas de l’ascochytose, il y a rarement plus de 2 taches sur une feuille. Celles-ci sont pourvues de pycnides (points noirs).
Dans le cas du botrytis, le feuillage est couvert de taches beaucoup plus nombreuses qui en se regroupant vont faire de grandes plages nécrotiques dépourvues de pycnides.
Enfin, dans le cas de la cercosporiose, les taches sont relativement grosses avec une zonation concentrique et sont dépourvues de pycnides.
Le botrytis
Botrytis sur feuille de féverole.
Le botrytis est une maladie aérienne, provoquée par un champignon, Botrytis fabae. Les plantes atteintes présentent de très nombreuses petites taches brun-chocolat de 2 à 3 mm de diamètre qui s’accroissent pour former des taches rondes ovales bien délimitées, entourées d’un halo foncé. Ces taches évoluent, deviennent coalescentes et peuvent nécroser entièrement les feuilles, entrainant leur chute prématurée. Sur tige, des symptômes du même type mais plus allongés apparaissent. La maladie est favorisée par une humidité élevée et des températures supérieures à 20°C.
Elle est très fréquente et est observée dans tous les bassins de production. La nuisibilité peut-être très élevée en cas de forte attaque précoce.
Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. La lutte est souvent difficile en cas d’attaque précoce.
La cercosporiose
Symptômes de cercosporiose
La cercosporiose (Cercospora zonata) provoque des lésions sombres avec une zonation concentrique sans ponctuations noires. Elles apparaissent précocement à la base du couvert et évoluent généralement peu. Cette maladie est peu fréquente et peu nuisible.
La rouille
Rouille sur féverole.
La rouille (Uromyces fabae) se développe sur le feuillage sous la forme de pustules brun-rouge auréolées d’un anneau plus clair. Lorsque les conditions climatiques sont favorables (temps chaud >20°C et humide) la rouille peut recouvrir, parfois très rapidement, la totalité des feuilles et parfois des tiges, provoquant un dessèchement prématuré des plantes. C’est une maladie fréquente et très préjudiciable. Elle peut entraîner jusqu’à 50 % de pertes de rendement (25 à 40 q/ha) lorsque l’attaque est précoce et importante, et qu’aucun traitement n’est réalisé.
La rouille peut apparaitre dès le mois de mai dans le sud et à partir de fin mai dans le nord et l’ouest de la France. Surveiller régulièrement la culture pour raisonner la protection fongicide. Traiter dès l’apparition des premières pustules, et jusqu’à fin juillet, avec un produit efficace contre la rouille et en prenant en compte le délai avant récolte (DAR).
Le mildiou
Mildiou sur féverole.
En végétation, des contaminations secondaires peuvent apparaître. On observe alors des zones décolorées sur la face supérieure des feuilles et un feutrage mycélien gris-blanc sur la face inférieure. Les zones touchées finissent par se dessécher. Le mildiou se déclare essentiellement lorsque les températures sont fraîches (5-18°C) et le temps humide et couvert. Cette maladie est souvent peu nuisible. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et ne bénéficient donc pas d’une autorisation (AMM).
Le sclérotinia
Sclérotinia sur féverole.
Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum. Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie attaque fréquemment de nombreuses autres cultures dont le tournesol et le colza, mais est très rare sur féverole. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées au sein de la parcelle et n’est donc pas nuisible.
Virose
Plusieurs espèces de virus peuvent infecter la féverole. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 7 virus sur féverole en France :
- le Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
- le Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
- le Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
- le Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
- le Clover Yellow Vein Virus (CIYVV)
- le Beet Western Yellow Virus (BWYV)
- le Pea Streak Virus (PeSV)
Le BLRV, le PEMV, le BYMV, le PSbMV et le ClYVV ont été détectés dans 60 à 100% des parcelles. Le BYMV et le PeSV en revanche étaient beaucoup moins fréquents.
Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.
Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :
- nanisme
- colorations (jaunissements, rougissement)
- mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
- énations (excroissances), crispations, enroulement
- nécroses
- pourritures
1 - Crispations, enroulement ; 2 - Crispations, mosaïques
Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie.
La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons (https://www.terresinovia.fr/-/ravageurs-du-pois-le-puceron-vert)
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Identifier la présence de mildiou sur féverole
En l’absence de traitement des semences, il est possible d’observer des attaques très précoces de mildiou (Peronospora viciae). Il s’agit de contaminations primaires provenant des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol ou sur la semence. Des foyers de maladie apparaissent alors dans la parcelle, au centre desquels les plantes présentent un nanisme et prennent une teinte jaunâtre tirant sur le gris. Ces attaques sont fréquentes en agriculture biologique, en particulier dans le nord de la France.
Présence de mildiou sur feuille de féverole.
Les symptômes les plus fréquemment observés sont liés à des attaques secondaires. Sur la face supérieure des feuilles, on observe des zones décolorées qui prennent ensuite une teinte gris-rougeâtre à noire. Un feutrage gris est visible sur la face inférieure des feuilles. Les tissus touchés finissent par noircir et dessécher. Un enroulement des feuilles est parfois observé.
Le mildiou se développe essentiellement lorsque les températures sont fraîches (5-18°C) et le temps humide et couvert. Les traitements en végétation manquent d’efficacité et de fait, ne bénéficient pas d’une autorisation (AMM).