Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Normandie / Ouest Ile-de-France
2025 a offert un très bon voire un excellent bilan technico-économique aux producteurs de colza en Normandie et dans l’Ouest de l’Ile-de-France. Les résultats égalent ou dépassent les scores élevés de 2017 et 2022.
Les rendements en parcelle vont de 30 à 60 q/ha -38 à 48 q/ha si on resserre davantage.
Les moyennes départementales vont de 40 à 46 q/ha. C’est 7 à 10 q/ha de plus par rapport à la moyenne quinquennale. De plus, les teneurs en huile sont en tendance bien plus élevées qu’en 2024.
Ce bilan résulte d’un excellent nombre de graines/m² et d’aucune difficulté majeure à surmonter pendant 10 mois, ce qui est assez rare pour le souligner. Le printemps sec et les températures élevées en fin de cycle ont sans doute soustrait quelques quintaux dans divers terroirs, mais le bilan reste positif.
Couplés à un bon prix de marché, les résultats ont de quoi réjouir, mais n’effaceront pas de la mémoire collective l’ampleur des dégâts provoqués à divers endroits par les orages de grêle les 13 et 25 juin.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Normandie / Ouest Ile-de-France
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Colza : Bilan de campagne 2024-2025 - Centre-Val de Loire
Après la campagne dernière que l’on peut classer parmi les années compliquées, marquées par de nombreux défis, la campagne qui s’achève avec un rendement régional qui pourrait approcher les 35 q/ha, se place parmi les années positives. Cette moyenne convenable cache comme tous les ans, une certaine hétérogénéité avec des déceptions comme des parcelles à potentiel ayant du mal à atteindre les 30 q/ha et à contrario des parcelles à potentiel limité fleurtant les 50 q/ha.
Quelques pistes peuvent être évoquées en préambule comme, les deux dernières campagnes très humides impactant les préparations de sols de l’été 2024 et donc la qualité de l’enracinement, la variabilité des pluies au cours de la campagne à la fois en quantité et selon la période.
Les autres éléments abiotiques étant relativement similaires à l’échelle régionale. Coté facteur biotique, sauf cas particulier, l’année peut être classée parmi les années à faible pression ravageurs et maladies. Certains secteurs ont été malheureusement concernés par des averses de grêle avec des dégâts pouvant atteindre les 100 %.
► Bilan de campagne Colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Pour ce bilan de campagne 2025, une sélection de stations météorologiques et d’illustrations a été réalisée. Vous pouvez retrouver plus d’éléments dans les diaporamas Bilan Colza et Bilan BSV accessibles avec les liens ci-joints :
- Bilan de campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire en illustrations
- Bilan BSV campagne colza 2024-2025 Centre-Val de Loire
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Région Centre-Val de Loire
En savoir plus sur la cylindrosporiose du colza
Agent pathogène et hôte
La cylindrosporiose est une maladie causée par l’agent pathogène Cylindrosporium concentricum (forme anamorphe) et Pyrenopeziza brassicae (forme téléomorphe). Il s’agit d’un champignon ascomycète hétérotallique qui possède un cycle de vie polycyclique.
Cette maladie a été signalée pour la première fois en France en 1978 et de fortes épidémies ont été observées dans les années 1980 et 2000. Elle est surtout très présente en Angleterre, favorisée par un climat doux et humide où la cylindrosporiose engendre plus de dégâts que le phoma du colza.
Concernant les hôtes de la cylindrosporiose, cet agent pathogène est capable d’infecter différents types de B. oleracea et d’autres espèces ou sous-espèces apparentées de Brassicacées. Il s’agit notamment du chou de Bruxelles, chou, chou-fleur, brocoli, navet, chou chinois et moutarde noire. Cette maladie est capable de se disséminer entre ces différentes espèces hôtes. En effet, il a été montré que des isolats provenant de choux-fleurs et choux de Bruxelles sont capables d’infecter le colza sans effet de spécificité d’hôte.
Symptômes
Les symptômes sur feuilles se caractérisent par une plage de décoloration légère (bleutée, vert pâle) parsemée de petits points blancs (acervules), qui sont localisés là où l’eau stagne le plus longtemps sur le limbe.
Par la suite, les feuilles vont se déformer et des taches de type brûlure, de couleur beige à fauve (aspect liégeux), vont apparaitre. Des acervules entourant la tache pourront être observées. Les feuilles attaquées par la maladie restent attachées à la tige.
Sur tige, les symptômes se présentent sous forme d’un brunissement de l’épiderme, entrainant des taches allongées, beige à marron clair, affichant des craquèlements transversaux et d’aspect liégeux. Les contours de ces taches peuvent être plus ou moins délimités avec une présence ou non d’acervules.
Sur les siliques, la cylindrosporiose entraine des taches diffuses beiges à blanchâtre, avec un craquèlement de l’épiderme, donnant aux taches un aspect liégeux. En cas de forte attaque, les siliques peuvent se déformer et présenter une forme arquée. Une nécrose liégeuse sur pédoncule peut également se produire, et entrainer ainsi la chute des siliques. Ce sont les symptômes sur siliques qui entrainent les pertes de rendement.
Importance
La maladie est majoritairement présente dans le nord de la France. Très peu de pertes ont été enregistrées depuis plus de 5 ans. Cependant, de nombreuses attaques sur feuilles/tiges mais également sur siliques, ont été reportées en 2024.
Une forte infection précoce durant l’automne/hiver peut entrainer la mort des plantules, une baisse de la vigueur ainsi qu’une augmentation de la sensibilité aux dégâts du gel, mais ces phénomènes ne sont observés que très rarement.
Les lésions présentent sur les feuilles et les tiges n’entrainent pas de perte de rendement. Cependant, lorsque la maladie touche les siliques, des pertes de rendement peuvent être observées. En arrivant à maturité, les siliques vont se déformer et éclater précocement provoquant une baisse du rendement.
Les pertes de rendement provoquées par cette maladie sont de l’ordre de 8q/ha mais peuvent aller jusqu’à 15q/ha en cas de forte attaque.
Cycle de vie
Le début du cycle de la cylindrosporiose sur colza se produit à l’automne, par la libération d’ascospores (spores sexuées) provenant majoritairement des résidus de cultures, il s’agit de la phase saprophyte du champignon. La contamination peut également provenir de semence contaminée mais cela ne représente qu’1%. Les ascospores vont être disséminées par le vent et aller contaminer le colza. Ces spores vont germer et pénétrer dans les tissus de la feuille pour effectuer leur phase endophyte et on ne constate aucun symptôme visible à ce stade. Après s’être développé à l’intérieur des tissus foliaires, le champignon va produire des conidies (spores asexuées) dans des structures de fructification appelées acervules (petits points blancs à la surface des feuilles), il s’agit ici de la phase parasitique du champignon. Ces conidies vont être dispersées par la pluie (splashing), ce qui constitue l’inoculum secondaire de cette maladie. Ces conidies vont pouvoir aller infecter d’autres plantes à proximité, mais également d’autres parties de la plante comme la tige, puis les siliques. Les conditions optimales pour la germination et la pénétration des conidies sont une température de 15°C et une humidité relative de 100% pendant 48h.
La contamination des tiges constitue une source importante d’inoculum pour l’initiation de l’épidémie la saison suivante.
Diversité de l’agent pathogène
Les populations de cylindrosporiose possèdent une forte diversité génétique. En effet, cet agent pathogène effectue de la reproduction sexuée ce qui augmente la diversité génétique. Néanmoins, ces populations ne sont pas caractérisées sur notre territoire.
Facteurs favorables
Des températures comprises autour de 15°C ainsi qu’une humidité élevée sont des facteurs environnementaux favorables au développement de la maladie. Le ruissellement des eaux de pluies, les éclaboussures ainsi que le vent sont les principaux vecteurs de propagation des spores du champignon. Ainsi, des automnes humides et froids, des hivers doux et des printemps pluvieux forment une parfaite combinaison pour l’épanouissement de la cylindrosporiose.
Des pratiques culturales peuvent également favoriser la maladie. Le non-enfouissement des résidus de cultures constituent des foyers pour les contaminations primaires. La cylindrosporiose étant capable de se conserver 3 ans, une courte rotation est favorable au développement de la maladie.
Leviers de lutte
Le premier levier de lutte à prioriser contre la cylindrosporiose est le levier génétique. En effet, des expérimentations CTPS sont pratiquées, ce qui permet de classifier les variétés selon leur résistance/sensibilité à la cylindrosporiose. Des variétés peu sensibles et très peu sensibles sont ainsi disponibles (consulter le site internet www.myvar.fr pour plus de détails) et sont préconisées dans les zones à risques.
Le levier de lutte agronomique est aussi efficace contre la cylindrosporiose. Le broyage des débris de récolte et leur enfouissement avant la levée des nouvelles cultures permet de réduire l’inoculum primaire de la maladie.
Enfin, la lutte fongicide est à utiliser en dernier recours. Si des symptômes de la maladie sont déclarés, l’objectif principal est la protection des siliques. En effet, seuls les dommages causés aux siliques sont préjudiciables pour le rendement. Avec les variétés actuelles de colza, le traitement visant le sclérotinia à G1 est en général suffisant contre la cylindrosporiose. Néanmoins, en cas d’attaque grave dès la reprise de la végétation, il est recommandé d’appliquer un traitement sans attendre la floraison et d’alterner les familles chimiques pour une meilleure efficacité et d’éviter l’apparition de résistances.
En savoir plus sur le phoma du colza
Agent pathogène et hôte
Leptosphaeria maculans, agent pathogène responsable du phoma du colza aussi connu sous le nom de la galle du collet, est un champignon ascomycète hémibiotrophe qui alterne entre les modes de vie saprophyte, endophyte, biotrophe et nécrotrophe. La gamme d’hôte du phoma est large, en effet cet agent pathogène est capable de s’attaquer à toutes les brassicacées.
Cette maladie est apparue pour la première fois en France il y a de nombreuses années, une sévère épidémie proche de Paris a été observée dans les années 1950. Dès 1968, le phoma est présent dans la quasi-totalité des régions françaises.
Symptômes
Les symptômes provoqués par le phoma du colza sont assez facilement identifiables. Ils apparaissent en premier lieu sur les cotylédons et les feuilles, à l’automne, lorsque le colza est au stade rosette. Les symptômes observés sur les parties foliaires sont appelés macules. Ce sont des taches plutôt arrondies, mesurant de 5 à 15mm de diamètre, de couleur gris cendré avec une marge plus ou moins fine. Ces macules sont composées de nombreux points noirs proéminents appelés pycnides. Autour de cette tache il n’y a que peu ou pas présence d’un halo jaune, ce qui permet de différencier le phoma d’autres maladies du colza. Les symptômes foliaires peuvent être confondus avec ceux de la pseudocercosporellose, néanmoins, les taches de cette maladie ne présentent pas de pycnides contrairement aux macules du phoma.
Les symptômes présents sur les feuilles sont sans conséquence directe sur le rendement du colza.
En revanche, ce sont les symptômes présents au niveau du collet qui sont préjudiciables pour le rendement. Ils apparaissent à la sortie de l’hiver, sous la forme d’une nécrose grise à noire, au niveau du collet, pouvant entrainer le dessèchement prématuré de la plante, jusqu’à la cassure complète du pied, entrainant ainsi des pertes de rendement importantes.
Importance
Jusqu’à la mise à disposition de résistances variétales efficaces, le phoma du colza était la principale maladie. Actuellement, cette maladie est bien contrôlée mais l’utilisation de variétés sensibles ou le contournement des gènes de résistances, peuvent entrainer des pertes de rendements pouvant atteindre plusieurs quintaux par hectare en cas de forte attaque et même être supérieur à 50% dans certains cas. Les symptômes observés sur les feuilles n’entrainent pas de perte de rendement, mais la perte se produit dans le cas d’une attaque au collet.
Cycle de vie
Le phoma est une maladie monocyclique possédant un cycle infectieux complexe puisqu’il alterne entre plusieurs modes de vie et possède l’avantage d’être synchronisé avec le cycle de culture du colza. L’inoculum primaire résulte des résidus de culture contaminés, ce champignon étant capable de demeurer vivant et actif dans ces résidus pendant une période d’au moins 3-4 ans. A la fin de l’été, le champignon se développe sur les résidus de culture sur lesquels il effectue sa reproduction sexuée, il s’agit de la phase saprophyte. Au terme de cette phase, les organes de fructification, périthèces, vont produire des ascospores, qui une fois arrivées à maturité, vont être expulsées et disséminées par le vent. A l’automne, à la suite de températures favorables et de la pluie, les ascospores vont aller infecter les plantules de colza dès le stade cotylédonaire. Ces ascospores vont germer et coloniser l’espace intercellulaire du limbe, le champignon est alors dans sa phase biotrophe. Par la suite, les macules foliaires vont se former à la surface des feuilles (phase nécrotrophe), dans lesquelles seront formées les pycnidiospores (asexuées), qui pourront aller infecter d’autres feuilles par des phénomènes de splashing. Les hyphes du champignon vont progresser de façon systémique en direction du pétiole des feuilles et dans l’apoplasme des cellules. En hiver, la progression se poursuit le long de la tige et vers de collet de la plante. A ce stade, aucun symptôme n’est visible au niveau de la tige, le champignon est dans sa phase endophyte. A l’été, la phase nécrotrophe reprend et entraine la formation de nécrose au niveau du collet. Cette nécrose du collet entraine une perturbation de l’alimentation hydrique de la plante pouvant entrainer la cassure du pied et par conséquent, des pertes de rendement importantes.
Facteurs favorables
Plusieurs facteurs peuvent favoriser la présence du phoma du colza. Parmi ceux-ci, les conditions environnementales, non contrôlables, jouent un rôle. Une hygrométrie importante ainsi que des températures douces en automne/hiver, sont des conditions propices au développement de la maladie.
Il existe également des pratiques agronomiques qui peuvent favoriser l’apparition de la maladie. Des rotations courtes avec colza ou avec d’autres brassicacées favorisent la maladie.
La date de semis joue également un rôle sur le développement de la maladie, un semis trop tardif entrainera des conditions plus favorables.
Une densité de semis élevée créera des conditions d’humidité nécessaires au développement du champignon, car l’infection est avant tout limité par l’humidité, plus que part la température.
L’apport de fertilisation azotée est également à contrôler. En effet, cela peut entrainer une forte élongation des pieds de colza, les rendant plus sensibles à la maladie.
Diversité de l’agent pathogène
A l’échelle du territoire national, il existe une surveillance du phoma du colza. Plusieurs campagnes ont été réalisées depuis la fin des années 1990 (Unité BIOGER INRAE Paris-Saclay). Pour chaque campagne, une variété sans gène de résistance ou possédant un gène de résistance déjà contourné est semée. À l’automne, des feuilles portant des macules typiques de phoma sont prélevées, les isolats sont récoltés puis inoculées sur une gamme d’hôte différentielle portant différents gènes de résistance. Cette gamme permet d’identifier les virulences des isolats et ainsi de les classer en races (selon leur profil d’allèle d’avirulence). Par exemple, la race Av1-2-4-7 est composée d'isolats possédant les allèles Avr AvrLm1, AvrLm2, AvrLm4 et AvrLm7. Ce survey permet de suivre l’évolution des populations de cet agent pathogène, mais également de détecter le contournement de gènes de résistance. Il a pu mettre en évidence l’effondrement rapide du gène Rlm1 en seulement 3 ans mais également l’érosion beaucoup plus lente de la résistance du gène Rlm3 et Rlm7 observable ces dernières années.
Pour une gestion optimale des gènes R, il est donc nécessaire de disposer de connaissances actualisées sur la structure des populations de l'agent pathogène, basées sur le phénotypage des isolats. Ce survey permet de mettre en évidence les gènes de résistance toujours efficaces dans les variétés.
Leviers de lutte
La gestion durable du phoma du colza passe par une protection intégrée où tous les leviers de lutte doivent être raisonnés à la parcelle, dans la rotation, et pour le long terme.
Dans le cas de cet agent pathogène, l’utilisation de fongicides n’est pas recommandée car peu efficace, cela étant dû au cycle de vie du phoma. Une protection efficace nécessiterait une application régulière de fongicide au moment clé de la libération des ascospores, un moment qui est compliqué à déterminer.
Pour limiter les impacts du phoma, il existe plusieurs solutions. Parmi elles, il est possible d’enfouir les résidus de cultures, le champignon étant conservé sur les résidus. Cependant, cette pratique est de moins en moins utilisée.
Le levier de lutte le plus efficace et le plus utilisé pour lutter contre le phoma du colza est l’utilisation des résistances variétales. Cette résistance est basée sur l’utilisation de gènes de résistance Rlm ou LepR, dans les variétés commercialisées. Elle peut être de type qualitative (résistance totale), ou quantitative (résistance partielle). La résistance quantitative est réputée plus durable car elle impose une très faible pression de sélection à l’agent pathogène, malgré la présence de macules, les variétés possédant cette résistance sont peu impactées par le phoma. Les variétés peuvent à la fois posséder la résistance qualitative et quantitative et ainsi rester résistantes même si elles sont porteuses d’un gène Rlm contourné.
Compte tenu de l'évolution des populations de phoma sur le territoire, les résistances spécifiques Rlm3 et Rlm7 ne sont plus considérées comme efficaces à ce jour, seules les résistances spécifiques RlmS et LepR1 sont efficientes pour lutter contre le phoma, en plus des résistances quantitatives.
Il est donc essentiel d’utiliser des variétés très peu sensibles au phoma (TPS) en alternance avec les gènes spécifiques RlmS, LepR1 et la résistance quantitative, tout en se tenant au courant de l’évolution des populations de cet agent pathogène et ainsi, de l’érosion des résistances. Les variétés TPS sont répertoriées sur le site www.myvar.fr.
Les ravageurs de la cameline
Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.
Généralités
Les altises des crucifères et les méligèthes constituent les deux principaux insectes susceptibles d’être observés sur la culture.
Toutefois, dans la majorité des situations, leur présence se limite à des dégâts mineurs, sans conséquence notable sur le développement de la caméline. À noter également la possible présence de limaces, qui peuvent occasionner des dommages, en début de cycle.
Petite altise
La cameline peut être attaquée par les altises des crucifères, ou petites altises (Phyllotreta spp.). Ce petit coléoptère, noir ou bicolore (noir avec une bande longitudinale jaune sur chaque élytre), mesure entre 2 et 2,5 mm et se caractérise par ses pattes postérieures renflées lui permettant de sauter.
Les dégâts se manifestent par de nombreuses morsures circulaires d’environ 1 mm de diamètre, perforantes ou non, sur les cotylédons et le limbe des feuilles.
Bien que la cameline appartienne à la famille des Brassicacées, elle est nettement moins attractive pour les altises que le colza ou les moutardes. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, que ce soit en culture principale ou en dérobé estivale, aucune intervention chimique n’est généralement nécessaire.
Méligèthes
Les méligèthes des crucifères (Brassicogethes sp.) adultes mesurent entre 1,5 et 2,5 mm. Ils présentent une forme aplatie et une coloration noir brillant aux reflets métalliques, parfois teintés de vert. Leurs antennes sont noires, tandis que les pattes, courtes et souvent peu visibles en vue dorsale, sont noires ou rousses selon les espèces.
Les méligèthes ne peuvent être présents que sur la cameline conduite en culture principale. Seuls les adultes sont responsables des dégâts. Ils perforent les boutons floraux à la recherche de pollen, endommageant notamment le pistil.
Ces perforations peuvent entraîner des déformations florales, voire un avortement des fleurs en cas d’attaques précoces et soutenues. Toutefois, dès l’apparition des premières fleurs, la nuisibilité diminue fortement.
Globalement, les dégâts restent limités et sans impact significatif sur le rendement, la cameline étant peu attractive pour cet insecte. Ainsi, sauf situation exceptionnelle, aucune intervention chimique n’est à prévoir.
Limaces
Les limaces peuvent s’avérer nuisibles au moment de la levée de la culture. Leur activité dépend davantage des conditions d’humidité en surface que de la densité de population présente dans la parcelle.
Les sols creux ou motteux, ainsi que ceux contenant des résidus de culture non décomposés, constituent un environnement particulièrement favorable à leur développement.
En l’absence de travail du sol, comme c’est souvent le cas lors de l’implantation de la cameline en dérobé estivale, l’activité des limaces peut être significative en conditions humides.
En présence de limaces et si le climat maintient une certaine fraîcheur en surface au moment du semis, il est recommandé d’appliquer préventivement un anti-limace en plein, juste après le semis.
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Les maladies et plantes parasites de la cameline
De manière générale, la cameline est une culture peu sensible aux maladies. Toutefois, certaines peuvent occasionnellement être observées, bien qu’à ce jour leur nuisibilité reste relativement faible et ne nécessite aucune intervention fongique en végétation.
De manière générale, la cameline est une culture peu sensible aux maladies. Toutefois, certaines peuvent occasionnellement être observées, bien qu’à ce jour leur nuisibilité reste relativement faible et ne nécessite aucune intervention fongique en végétation.
Que ce soit en culture principale ou en culture dérobée estivale, la cameline présente le même comportement face à ces maladies et plantes parasites.
La hernie des crucifères (Plasmodiophora brassicae)
La cameline peut être touchée par la hernie des crucifères, maladie causée par l’agent pathogène Plasmodiophora brassicae. Il s’agit d’une maladie tellurique qui possède une gamme d’hôte s’étendant à la plupart des espèces de la famille des Brassicacées, y compris des cultures comme le colza, la navette, le chou ou la moutarde.
La hernie peut également infecter certaines adventices appartenant à cette famille, telles que la ravenelle, la capselle bourse-à-pasteur ou la sanve, qui constituent autant de réservoirs potentiels pour sa propagation. La contamination se produit par des spores mobiles dans le sol qui, grâce à l’eau libre, vont pénétrer les poils absorbants des racines de la cameline et induire l’infection.
Les principaux symptômes visibles sur les parties aériennes sont un flétrissement temporaire du feuillage, particulièrement lors des journées chaudes, ainsi qu’un ralentissement de la croissance.
En arrachant les plantes atteintes, les racines présentent des déformations et renflements caractéristiques appelés « galle ». Ces galles sont responsables des symptômes aériens en nuisant à l’absorption de l’eau et des nutriments du sol. Elles sont initialement fermes et blanches à l’intérieur, brunissent progressivement avant de se fissurer.
Il n’existe actuellement aucun moyen de lutte chimique efficace. Le développement de la maladie est favorisé par un mauvais drainage de la parcelle ainsi que par l’absence de chaulage sur les sols acides. Une fois installée, la maladie persiste durablement dans le sol, les spores pouvant rester viables jusqu’à 15 ans. Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être contaminée par cet agent pathogène. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par la hernie des crucifères, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/-/enquete-hernie-des-cruciferes
Le mildiou (Peronospora camelinae)
Principalement en culture dérobée estivale, la cameline peut être touchée par le mildiou en fin de cycle. Il s’agit de la maladie foliaire la plus fréquemment observée sur cette culture, bien que sa sévérité reste généralement faible et ne justifie pas d’intervention fongicide.
L’infection peut être soit localisée, soit systémique. Les symptômes observés sur la cameline incluent une croissance mycélienne de couleur blanc grisâtre sur la face inférieure des feuilles, des tiges et des siliques. Les plantes fortement atteintes peuvent présenter une croissance déformée, tordue ou courbée.
Le développement du mildiou est favorisé par des températures comprises entre 15 et 23 °C, combinées à des épisodes pluvieux générant une forte humidité, condition indispensable à la propagation de la maladie.
La rouille blanche ou albugo (Albugo candida)
Les symptômes de la rouille blanche sur la cameline sont similaires à ceux observés sur d'autres crucifères. Ils se traduisent par l’apparition de pustules blanches et poudreuses, contenant des sporanges (structure de reproduction), sur la face inférieure des feuilles. À un stade plus avancé, des siliques hypertrophiées ou des inflorescences déformées peuvent également être observées.
Le développement optimal de la maladie se situe entre 10 et18 °C, en présence d’une humidité relative supérieure à 90%.
Des confusions sont possibles avec le mildiou. Toutefois, il est possible de différencier les deux maladies par leurs symptômes : dans le cas de la rouille blanche, les pustules sont plus grosses, bien délimitées et nettement visibles, tandis que le mildiou se manifeste par des taches plus diffuses et un aspect plus « poudré », lié à la présence de mycélium.
Sur la cameline, le mildiou est observé plus fréquemment que la rouille blanche.
Autres maladies secondaires
D’autres maladies ont pu être observés sur cameline avec cependant une faible nuisibilité ne justifiant aucune intervention en culture. Il s’agit de sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum), de botrytis (Botrytis cinerea) ou d’alternaria (Alternaria brassicae).
L’orobanche rameuse (Phelipanche ramosa)
L’orobanche rameuse est une plante parasite non chlorophyllienne, présente sous forme de graines dans le sol. Elles ne peuvent germer qu’en présence de molécules émises par les racines de certaines plantes avant de se fixer sur ces dernières.
Elle est capable de parasiter de nombreuses espèces végétales, aussi bien des cultures d’hiver que de printemps (colza, chanvre, tabac, melon, tournesol, tomate…ainsi que cameline) mais aussi des adventices (ammi majus, gaillet grateron, géraniums, érodium, calépine…).
L’orobanche rameuse a de fortes capacités invasives.
- Elle est capable de produire des milliers de graines par pied, de taille minuscule (0.2-0.3 mm) se disséminant facilement par le vent, les animaux, les machines agricoles…
- Les graines peuvent avoir une durée de vie supérieure à 10 ans dans le sol, et résistent au passage dans le tractus digestif des animaux.
- Elle possède un spectre d’hôtes très large (culture, adventice) et peut synchroniser son cycle à celui de son hôte.
- Elle se développe dans de nombreuses conditions pédoclimatiques.
Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection contre l’orobanche rameuse.
Il est donc fortement déconseillé d’implanter de la cameline sur une parcelle connue pour être infestée par l’orobanche rameuse. Ci-dessous, une carte présentant les parcelles infectées par l’orobanche rameuse, recensées à la suite de déclarations effectuées en ligne sur le site de Terres Inovia. https://www.terresinovia.fr/web/guest/-/enquete-de-surveillance-orobanche-rameuse-participer-et-visualiser-les-zones-a-risque
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Estimation du risque lie aux charancons du bourgeon terminal
Cet outil permet d’évaluer le risque lié au charançon du bourgeon terminal, à l’échelle de la parcelle.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
Régulateur automne colza
Cet outil estime le risque d'élongation automnale du colza et vous indique l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur de croissance.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
Estimation du risque lié aux altises adultes
Cet outil vise à estimer le risque lié aux prélèvements foliaires par les altises des crucifères et altises d’hiver adultes.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
Estimation du risque lié aux larves de grosse altise
Cet outil permet d’estimer un risque lié à la situation agronomique de la parcelle ainsi qu’un risque lié à la pression en larves.
L’outil permet de visualiser :
- Sous forme graphique : l’évolution de la probabilité journalière de capture jusqu’à J+7, pour une commune donnée
- Sous forme de carte : les niveaux de probabilité sur tout le territoire, pour une date donnée (jusqu’à J+7)
Le seuil d’alerte est défini par les algorithmes du modèle. Au-delà de ce seuil, la probabilité de capturer le ravageur augmente de façon significative.
L'outil de prédiction des vols de charançon de la tige du colza a été développé grâce au projet Produire du programme Cap Protéines et a bénéficié du soutien du ministère de l'Agriculture et de la souveraineté alimentaire dans le cadre du plan de relance.
L'outil de prédiction des vols de charançon du bourgeon terminal a été développé grâce au projet Adaptacol² et a bénéficié du soutien du Casdar.
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