Les atouts agronomiques de la cameline

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

Sa culture est largement répandue jusqu’au début du XXe siècle, d’où on tirait une huile employée notamment dans la fabrication des savons et des peintures, avant de, peu à peu, disparaître face à la concurrence d’autres cultures oléagineuses plus productives telles que le colza. A l’époque, les résidus solides obtenus après extraction de l'huile servaient de compléments alimentaires au bétail ou étaient utilisés comme fertilisants ; les tiges étaient utilisées pour la confection de balais. 

Aujourd’hui, elle réapparaît dans le paysage agricole européen, et intéresse de nombreux acteurs, agriculteurs comme industriels, du fait de ses atouts agronomiques et de l’ouverture de nouveaux débouchés.

Une bonne adaptation aux contextes pédoclimatiques

La cameline a un atout de taille : elle s’adapte à une large gamme de contextes pédoclimatiques, et valorise notamment bien les sols à faible potentiel. Elle est souvent présentée comme une culture rustique, du fait de sa faible exigence en intrants et de sa résistance à la sécheresse et aux fortes températures. Elle est également plutôt tolérante aux bioagresseurs et résistante à la verse. Ainsi, la cameline nécessite peu d’engrais et de pesticide, son introduction dans les systèmes de culture présente donc des intérêts économiques et environnementaux. 

Pas de matériel spécifique mais des réglages nécessaires

De plus, sa mise en œuvre ne requiert pas de matériel spécifique, ce qui facilite son introduction dans les exploitations. Malgré tout, du fait de la petite taille de sa graine (PMG ≈ 1-1.5g), les phases d’implantation et de récolte nécessitent des réglages et une attention particulière. 

La cameline en images

0 éléments

Une culture au cycle court

Une particularité intéressante de la cameline réside dans la durée de son cycle, qui varie selon les variétés et périodes de semis de 90 à 250 jours (1700 à 1900 degrés jour en base 0°C selon les variétés). Elle peut donc être cultivée en culture principale, en association avec par exemple de la lentille ou encore en dérobé pour les variétés à cycle court (lien page mode d’insertion dans les SdC).  

Un atout pour l'agriculture biologique

Sa faible exigence en intrant combinée à un fort pouvoir concurrentiel – à condition d’une levée régulière et homogène – lui permet de trouver sa place dans les rotations en agriculture biologique (lien page agriculture biologique). Certains agriculteurs rapportent même qu’elle aurait un effet "allélopathique", c’est-à-dire qu’elle pourrait freiner naturellement la croissance d’autres plantes indésirables autour d’elle. Cela n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance. 

Conclusion

Ainsi, l’ensemble de ces atouts en font une culture capable de s’intégrer facilement dans une diversité de systèmes de culture en France, mais aussi à travers le monde, en agriculture biologique comme en conventionnelle, en culture principale comme en dérobé. 

cameline

Les outils pour la cameline

Enquête

Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la…
Bas-Rhin (67) Bouches-du-Rhône (13) Deux-Sèvres (79) Essonne (91) Finistère (29) Gard (30) Gers (32) Gironde (33) Haut-Rhin (68) Haute-Garonne (31) Haute-Loire (43) Haute-Marne (52) Haute-Saône (70) Haute-Savoie (74) Haute-Vienne (87) Hautes-Pyrénées (65) Hauts-de-Seine (92) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Paris (75) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Pyrénées-Orientales (66) Rhône (69) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Seine-et-Marne (77) Seine-Maritime (76) Seine-Saint-Denis (93) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Territoire de Belfort (90) Val-d'Oise (95) Val-de-Marne (94) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Vosges (88) Yonne (89) Yvelines (78)

Les éditions sur la cameline

Automne Floraison Implantation Levée Maturité/récolte Montaison Phase végétative Préparation de campagne Préparation du sol Sortie hiver France entière Atouts de la culture Cameline 2025 cameline

Biocontrôle contre la grosse altise : que sait-on et que fait-on ?

​​​​​​​La grosse altise est un ravageur important du colza à l’automne. Pour y faire face, le Plan de sortie du phosmet vise à identifier et déployer des leviers de gestion, à l’échelle de la plante, de la parcelle et du paysage, qu’il s’agira de combiner dans des stratégies de gestion efficace sur le terrain.

Le biocontrôle qui utilise des mécanismes naturels pour lutter contre les nuisibles apparaît comme une alternative à intégrer dans ces stratégies de protection du colza. Cet article synthétise les résultats des recherches menées par Terres Inovia, et ses partenaires sur l'efficacité aux champs de diverses solutions de biocontrôle et leurs conditions d’application pour lutter contre les grosses altises adultes et leurs larves.​​​​​​​

Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.

Le biocontrôle c’est quoi ?

Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.

En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
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Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.

La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas

Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.

Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.

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Figure 1 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras. Volume de bouillie 300 l/ha.  (nombre d’essais)

Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.

Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)


Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.

L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.

Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.  

Des solutions pour limiter les infestations larvaires

Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).

Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.

Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire

La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.

 A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.

La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs.  Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.

Conclusion et Perspectives

Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :

  • Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
  • Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
  • Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).

En savoir plus sur le plan d'action sortie du phosmet

Contact : Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr

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Synthèse des essais biostimulants menés en 2022, 2023 et 2024

Dans le cadre de ce projet du Plan d'action de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, sept biostimulants ont été testés dans un réseau d’essais menés avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 et 2023-2024 pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne sur colza. Voici les résultats.

Pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne, il faut que le colza présente une croissance dynamique et continue. Pour soutenir cette croissance, l’utilisation d’engrais au semis, l’association à une légumineuse gélive ou encore le choix du précédent sont autant de leviers qui ont déjà fait leur preuve. En complément, l’utilisation de certains types de biostimulants ayant pour revendication l’amélioration de "l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs" (Règlement UE 2019/1009) pourrait présenter un intérêt à condition que les effets positifs sur la nutrition se traduisent par des effets positifs sur la croissance.

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Dans le cadre d’Adaptacol², un projet du Plan de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, un pool de sept biostimulants a été testé au sein d’un réseau d’essais mené avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 (Kelpak, ValeaMax, BlueN, FreeN + Free PK, MouvN et Exelgrow) et 2023-2024 (ValeaMax, BlueN et Vixeran). Les biostimulants ont été apportés à l’automne, le plus souvent en début de cycle en une ou deux applications. Il a été choisi de tester des positionnements déjà éprouvés et également exploratoires, visant à stimuler généralement les plantes plus précocement que les positionnements actuellement proposés.

Produit Composition Effets attendus Stade d’application Dose de produit
Kelpak Extrait d’Eklonia Maxima Forte concentration en auxine →​​​​​​​ stimulation de la croissance (racinaire puis aérienne) ; en sus : meilleure tolérance au froid B2 puis B4/B6 2 L/ha
ValeaMax Extrait d’Ascophyllum Nodosum (dont manitol et antioxydants) +B+Mo Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques B2 2 L/ha
BlueN Bactérie fixatrice d’azote endophyte Methylobacterim Symbioticum Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable →​​​​​​​ augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture B6 0.333 kg/ha
FreeN + Free PK FreeN : Azotobacter chroococcum + Mn + Mo
FreePK : Bacillus mucitaginosus
- Fixe l’azote de l’air et le transforme en N assimilable (azotobacter)
- Augmente la minéralisation du P et du K (bacillus)
augmentation des quantités de NPK disponibles pour la culture
Levée à B2 0.5 L/ha FreeN + 0.5 L/ha Free PK
MouvN Glutacetine Stimulation du métabolisme azotée et de la photosynthèse → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture et stimulation de la croissance B6 puis D2 0.5 kg/ha
Exelgrow Extrait fermenté d’Ascophyllum nodosum + acides fulviques + glycine betaine Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques dont stress hydrique B4 0.5 L/ha
Vixeran Bactérie fixatrice d’azote endophyte Azotobacter salinestris CECT 9690 Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture Entre levée et B4 selon conditions météo 0.05 kg/ha

 

Les résultats obtenus ne mettent pas en évidence d’effet robuste et marqué sur la croissance (ni en entrée ni en sortie d’hiver) dans les conditions du réseau d’essais ; des tendances ponctuelles peuvent être décelées mais aucun effet significatif. Côté rendement, aucun effet significatif n’a été détecté, ni de tendance.

La synthèse complète des essais est disponible en téléchargement en bas de page.

Contact : C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr​​​​​​​

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Avant l’hiver, mesurez la biomasse et gardez un œil sur le niveau d’infestations de larves d’altises

Les colzas présentent dans l’ensemble un état de croissance plutôt satisfaisant à ce jour, sans atteindre celui de 2023 et 2022, à la même époque. Si ce n’est déjà fait, ou prévu par des outils munis de capteurs et d’analyses d’images, il est essentiel d’estimer l’azote absorbé en entrée d’hiver, via les pesées au champ. Dans le même temps, assurez-vous que la pression larvaire ne présente pas de risque pour les mois à venir.

Les dynamiques de croissance sont moins importantes que l’automne dernier

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Les trois derniers mois ont été marqués par une succession d’épisodes de pluies (+10 à 30 % d’excédent), couplés à une grisaille persistante et exceptionnelle en particulier dans le Centre-Ouest. Le mois de novembre est heureusement plus sec voire ensoleillé dans le sud du Poitou-Charentes. Les températures fraiches à la mi-septembre et un court épisode hivernal en novembre ne suffiront pas à contrebalancer un automne globalement plus doux que la normale, surtout du 10 octobre au 10 novembre.

Sur le plan agronomique, on notera des reliquats post-récolte du précédent souvent élevés et une minéralisation des sols modérée, plutôt décalée sur octobre/novembre. De même, les apports organiques ou minéraux semblent davantage avoir profité du redoux en octobre. Les levées ont pu être tardives et, le cas échéant, les jeunes plantes de colza ont souvent été abimées par des attaques de ravageurs (limaces, etc.). Dans l’ensemble, la croissance des colzas reste globalement correcte mais, somme toute, variable, reliée aux dates de semis, qualité et vigueur de levées et contexte de disponibilité en azote. Les valeurs de biomasse seront indéniablement plus faibles en tendance que l’an passé. Les pesées directes au champ et les estimations par télédétection restent, sans conteste, les moyens les plus sûrs de ne pas se tromper pour les estimations d’azote absorbé avant hiver.

Larves d’altises : deux précautions valent mieux qu’une

Les larves d’altises dans les colzas peuvent présenter un risque pour les mois à venir.

Dans le but de décider si un traitement est nécessaire, les niveaux d’infestation sont à évaluer par la méthode Berlèse au moins jusqu’à mi-décembre.

Qu’est-ce qu’un colza « robuste » ? Les repères à avoir en tête

  • Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse à l’entrée de l’hiver a absorbé 75 U N (1 kg de matière verte / m² en entrée hiver = 50 U N absorbé)
  • Un colza présentant 1,5 kg/m² de biomasse ou 60 g de biomasse par plante est plus apte à faire face aux infestations larvaires (altises et charançons du bourgeon terminal)
  • Un colza ayant majorité de pivots droits et d’une longueur de 15 cm est “robuste” : il a plus de chances de tolérer les aléas sanitaires ou climatiques à venir
  • Un colza dont la rosette ne présente pas de signes de rougissement est bien alimenté en azote : pas de faim d’azote, pas de problème racinaire (mouches du chou, hydromorphie...)
  • Pour les colzas associés aux légumineuses, une biomasse de légumineuses ayant atteint 200 à 300 g/m² avant hiver est synonyme de réussite d’implantation. Des bénéfices agronomiques peuvent être attendus à partir de ce moment.

Articles liés

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr – Bretagne, Pays-de-la-Loire
 Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Automne Pause hivernale Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Ravageurs Colza Equipe Centre & Ouest

Larves de grosse altise : intervenez quand le risque est présent

La gestion des larves de grosse altise passe par la combinaison de leviers agronomiques et l’usage de solutions insecticides efficaces. L’analyse de risque intègre le niveau d’infestation et le risque agronomique à la parcelle.

Contexte 2024 

L’implantation et le début de développement des colzas ont parfois été contrastés avec des structures de sol dégradées et des températures fraiches en septembre qui ont pu limiter la croissance des colzas. Les conditions qui ont suivi ont été plus favorables. Dans l’ensemble, les colzas présentent des biomasses correctes. Cependant, pour les parcelles argileuses et sensibles aux excès d’eau, des colzas plus chétifs et présentant des faims d’azote sont visibles actuellement. Il faut être particulièrement vigilant dans ces situations sensibles aux dégâts de larves de grosse altise. 

Concernant les altises adultes, elles ont colonisé les parcelles de colza plus tardivement cette année, vers le 20-25 septembre. Le stade de risque (colzas à moins de 4 feuilles) était passé pour la grande majorité des parcelles. L’émergence des larves de grosse altise est également assez tardive cette année. Globalement, les différents BSV établis dans la zone Nord et Est montrent des infestations globalement assez faibles dans les parcelles, mais avec cependant une certaine hétérogénéité. Cela souligne l’importance de réaliser des tests Berlèse pour connaitre l’infestation larvaire à l’échelle de la parcelle. 

BSV Pourcentage de parcelles avec 
moins de 2 larves/pl.  de 2 à 5 larves/pl.  plus de 5 larves/pl. 
Grand Est (57 parcelles) 74 % 16 % 11 %

Bourgogne-France-Comté  (55 parcelles) 

67 % 22 % 11%

 

Évaluation du risque avant toute intervention 

La gestion des larves de grosse altise repose sur une approche raisonnée qui combine des pratiques agronomiques et une évaluation précise du risque à la parcelle. Cette évaluation s’appuie sur plusieurs critères, tels que : 

  • La réussite de l'implantation d'un colza robuste avant l’hiver ; 
  • Le suivi de la dynamique de croissance et de l'état sanitaire de la culture ;  
  • Le diagnostic de la présence ou de l'absence d'insectes (le test Berlèse est fortement recommandé et obligatoire pour les applications de Minecto Gold). 

Terres Inovia propose un OAD numérique gratuit pour aider à cette évaluation du risque. Il prend en compte le risque agronomique et le niveau d’infestation larvaire (mesuré par le test Berlèse). En fonction de ces données, une recommandation de lutte insecticide est faite.​​ 

 

Larves de grosse altise, préjudiciable en cas de forte pression 

Quelles que soient la région et les résistances présentes, n’intervenez qu’après l’évaluation du risque à la parcelle. En l’absence de risque agronomique, le seuil est de 5 larves par plante. Contrairement à l’année dernière, un nombre un peu plus important de parcelles présentent des risques agronomiques identifiés. Dans ces situations, il est conseillé d’intervenir à partir d’une infestation de 2 à 3 larves d’altises par plante.  

En absence de résistance forte SKDR, nos essais montrent que la lambda-cyhalothrine (Karaté Zéon dans nos essais) est le pyréthrinoïde le plus efficace, supérieur à la cyperméthrine. La deltaméthrine (Decis Protech dans nos essais) est intermédiaire.  Les pyréthrinoïdes particuliers etofenprox, tau-fluvalinate, esfenvalérate sont en retrait en termes d’efficacité. 

En secteur de résistance forte SKDR, le Minecto Gold est utilisable par dérogation. Nos essais ont montré l’importance des conditions d’application pour obtenir une efficacité satisfaisante. Il faut des températures douces (aux alentours des 7-10°C) avant et après le traitement. Pour des questions de compatibilité, il est déconseillé de mélanger le Minecto Gold avec tout produit contenant de la propyzamide.  

 

Zone de dérogation : un usage encadré des insecticides 

La récente autorisation de mise sur le marché de Minecto Gold (cyantraniliprole) à titre de dérogation 120 jours du 25 septembre au 31 décembre 2024 est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire, départements de l’Allier, du Puy-de-Dôme, de l’Aisne et de l’Oise concernés par les phénomènes avérés de forte résistance des grosses altises aux pyréthrinoïdes

 

 

Pour en savoir plus : 

Outil Colza Risques larves de grosse altise - Estimation du risque lié aux larves de grosses altises

Lutte insecticide contre les larves d’altise : optimiser l’efficacité du Minecto Gold en tenant compte des températures

Automne Grand Est Ravageurs Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Pic de vol confirmé pour les charançons du bourgeon terminal sur l’Est de la France

Sur l’Est de la France, le réseau de surveillance du territoire (BSV) met en évidence des captures significatives de charançon du bourgeon terminal au cours de ces 10 derniers jours. La gestion de ce charançon repose en premier lieu sur la combinaison de leviers agronomiques, à compléter par une intervention phytosanitaire si cela est nécessaire.

 

La nuisibilité et les dégâts sont occasionnés par les larves 

Les adultes, très discrets, pondent dans les pétioles à l'automne. Les larves peuvent passer dans le cœur des plantes au stade rosette et détruire le bourgeon terminal. Au printemps, les plantes ont alors un aspect buissonnant qui entraine des pertes de rendement. Il n’existe pas de relation entre le nombre d’individus capturés dans les cuvettes jaunes et les dégâts.

 

Avant toute intervention, il faut prendre en compte l’état de la parcelle de colza 

Le risque charançon du bourgeon terminal est réduit pour les gros colzas levés précocement qui poussent régulièrement au cours de l’automne et jusqu’à l’entrée de l’hiver. Evaluer l’état de la parcelle de colza en mesurant la biomasse aérienne en gramme/plante et en observant l’état des pivots permet de savoir si le colza sera capable de faire face à une attaque de charançons. C’est la combinaison de cet état agronomique et de la présence du ravageur qui permet d’évaluer le risque à la parcelle.
 

Les interventions sont à envisager en cas de captures lorsque les risques historiques (présence de dégâts antérieurs) et agronomiques (colza inférieur à 25 gr./plante et peu poussant) sont moyens et forts. Terres Inovia a développé un outil d’aide à la décision « Colza Risques Charançons du bourgeon terminal ». L’estimation du risque global à la parcelle est associée, si elle est nécessaire, à une recommandation de lutte insecticide. Cet outil permet de classer une parcelle dans un niveau de risque global.

 

Il faut viser l’adulte pour gérer les larves

Même si de la résistance par mutation de cible est détectée sur l’Est, les pyréthrinoïdes demeurent efficaces. En cas de besoin, il faut utiliser un pyréthrinoïde autorisé comme la lambda-cyhalothrine (ex : Karate Zéon 0,075 l/ha), la deltaméthrine (ex : Decis Expert 0,05 l/ha) ou la cyperméthrine (ex : Sherpa 100 EW 0,250 l/ha). L’étofenprox affiche un niveau d’efficacité inférieur. Minecto Gold qui bénéficie d’une dérogation pour une application pour lutter contre les larves de grosse altise sur certains départements n’est pas autorisé sur charançon du bourgeon terminal. Il doit être réservé à la lutte contre les larves d’altise, étant la seule solution efficace en cas de résistance forte des larves d’altise.
L’intervention doit intervenir une dizaine de jours après le début du vol du charançon pour être en adéquation avec le pic de vol et avant les premières pontes par les femelles. Les larves restant dans la plante, une intervention visant les larves ne sera pas efficace.
 

Automne Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Ravageurs Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Arrivée des grosses altises dans les colzas : comment réagir ?

Le vol de grosses altises a débuté et la colonisation des parcelles est en cours. Mais faut-il s’en inquiéter ? Dans la majorité des situations, les colzas sont bien développés et ne craignent plus les dégâts foliaires. Quelques rares situations peuvent néanmoins nécessiter une stratégie de lutte. Rappel des éléments de décision.

La majorité des colzas ne craint plus les dégâts foliaires 

Les BSV du 24 septembre 2024 sont unanimes : les grosses altises sont là ! La colonisation des colzas a débuté. On note cette semaine une forte augmentation de la fréquence des captures. Les insectes sont repérés dans 50 % des parcelles en Hauts-de France, 87 % en Champagne-Ardenne, 86 % en Lorraine, 88 % en Alsace et 68 % en Bourgogne-Franche-Comté (source BSV régionaux semaine 39). Pour autant, cette première vague d’insectes ne doit pas créer la panique. 80 à 90 % des colzas sur la zone Est ont plus de 3 feuilles. Compte tenu de leur stade de développement, ils ne craignent plus les destructions de surface foliaire occasionnées par les altises adultes. En revanche, il peut exister quelques cas particuliers de semis tardifs pour lesquels il faudra être vigilant dans les prochaines semaines.  

 

Assurer une protection si la survie des levées tardives est engagée 

Pour l’heure, les BSV ne rapportent pas d’importants dégâts foliaires sur les cultures encore au stade sensible. Toutefois, il n’est pas impossible qu’une parcelle levée tardivement soit localement soumise à la déprédation des altises. L’intervention ne se justifie que si la culture est en péril et que la disparition de la surface foliaire est plus importante que la croissance. Le seuil indicatif de risque fixé à 8 pieds sur 10 portants des morsures et 25% de la surface foliaire détruite, peut aider à se positionner sur l’intensité des dégâts observés et la nécessité d’une intervention. A partir de 4 feuilles, l’intervention est inutile car le colza rentre dans une phase de croissance active. Dans les régions où la résistance forte aux pyréthrinoïdes (SKDR) n’est pas généralisée, la lutte insecticide contre les altises adultes peut s’envisager avec des pyréthrinoïdes (Karaté Zéon, Decis Protech, Cythrine Max ou Sherpa 100 EW). En revanche, il n’existe plus de solutions insecticides efficaces contre les altises d’hiver adultes dans les secteurs où la résistance SKDR est généralisée. 

 

Réserver le MINECTO GOLD (usage dérogatoire sous conditions) aux larves de grosse altise du colza 

Dans un contexte de résistance très forte des altises d’hiver aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr), Minecto Gold (s.a. cyantraniliprole) vient de recevoir une autorisation de mise sur le marché à titre de dérogation 120 jours (art53 – REG 1107/2009) du 25 septembre au 31 décembre 2024. Cette dérogation est limitée aux régions Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Ile-de-France, Centre-Val de Loire et les départements de l’Allier, du Puy de Dôme, de l’Aisne et de l’Oise ; régions concernées par des phénomènes de résistance généralisée aux pyréthrinoïdes. L’autorisation reposant sur une application unique à partir de 6 feuilles et sur le résultat d’un test berlèse, Minecto Gold est à réserver plus tard en saison, pour la lutte contre les larves d’altises d’hiver. La réalisation de tests berlèse début novembre permettra d’évaluer le risque à la parcelle et de réaliser l’intervention, si nécessaire, en entrée d’hiver (courant novembre à début décembre). 

A lire aussi : Autorisation dérogatoire pour MINECTO GOLD contre les larves de grosse altise du colza

 

Grosse altise (Crédit Photo : L. Jung)

Automne Pause hivernale Lorraine, Alsace et Haute-Marne Ravageurs Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Hauts-de-France

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Hauts-de-France, a été signé le 30 juillet 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante). 

 

Désormais la réglementation ouvre la possibilité, sous conditions, d’un apport d’azote minéral d’un maximum de 30 unités sous forme minérale à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 14 octobre inclus, comme le précise l’article 2 du PAR 7 Hauts de France. Cet article renvoie au programme d’actions national et fait état de situations où la disponibilité en azote du sol est limitée.  

 

Dans le PAN7 (annexe 1 du 30 janvier 2023), les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où : 

  • Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​ 
  • Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août​ ; 
  • Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​  
    • Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois​ ;   
    • Ou pour les sols à faible disponibilité en azote, précisés dans l’arrêté référentiel azote du 22 juillet 2025. Selon ce dernier, les sols à faible disponibilité en azote sont défninis comme éyant la plus faible minéralisation de l’humus, à savoir : les cranettes sèches, les sos argilo-calcaires et les sols non calcaires à texture de surface sableuse.

Lire aussi : 7e programme d’actions régional « nitrates » : signature de l’arrêté référentiel régional mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation azotée

 

En résumé

 

Implantation Automne Hauts-de-France Fertilisation Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Faut-il réguler les colzas à l’automne ?

Les conditions de cette année ont été favorables à une levée rapide des colzas et à une bonne croissance sur le mois d’août. A la différence de l’année dernière, les conditions plus fraiches de ce début septembre sont moins propices à leur développement rapide. Néanmoins, beaucoup de parcelles dépassent déjà le stade 3-4 feuilles, ce qui permettra de mieux supporter les attaques de grosses altises. Certaines parcelles approchent le stade 6-7 feuilles et la question de la régulation peut se poser.

Priorité à la croissance pour limiter les dégâts d’altises

Réussir à faire lever les colzas et favoriser une croissance continue des cultures tout au long de l’automne est devenu la priorité pour mettre en place des colzas robustes capables de faire face aux attaques de ravageurs d’automne. Dans ces conditions, l’avancée de la date de semis et l’apport de fertilisation organique ou minérale peut augmenter le risque d’élongation et donc de dégâts dus au gel. Cependant, le risque d’avoir des dégâts de froid est considéré comme secondaire ou en tout cas moins fréquent ou moins préjudiciable que le risque de faire l’objet d’une attaque de ravageurs d’automne. Par ailleurs, l’expérience passée montre que des gros colzas avec un peuplement maitrisé sont moins sensibles au froid que des petits colzas, même en présence d’élongation. De plus, dans les secteurs très impactés par la grosse altise, l’application d’un régulateur qui pourrait bloquer les colzas « à la veille » de l’arrivée des insectes dans les parcelles est probablement à éviter. 

 

Réguler uniquement les situations extrêmes 


Pour ne pas entraver la dynamique de croissance des colzas, la régulation n’est à envisager que dans les situations à risque important cumulant ces facteurs : stade 6 feuilles arrivé avant le 5-10 octobre, variété sensible à l’élongation, forte densité (>50 pieds/m² ou >15 plantes au ml), disponibilité en azote importante (> 100 uN) et gros colzas (avec des feuilles très développées). 
 

Liste non exhaustive de variétés sensibles à l’élongation : 
Addition, Allesandro KWS, BRV 714, Codex, DK Exdeka, Feliciano KWS, Hemotion, Hostine, LG Atacama, LID Invicto, KWS Demos, KWS Mikados, KWS Pianos, KWS Virtuos, RGT Kanzzas, Valerian, Zidane,…

 

Appliquer au bon stade


Le stade d’application optimal pour réguler un colza est compris entre 6 et 8 feuilles. L’efficacité maximale est obtenue en anticipant le phénomène d’élongation. Sur des colzas déjà allongés, le régulateur ne peut, au mieux que freiner le développement végétatif des plantes et endurcir légèrement le colza.  4 produits sont disponibles et préconisés :

  • Sunorg pro (metconazole 90 g/l) de 0,4 à 0,6 l/ha (13 à 20 € HT/ha)
  • Magnello (tébuconazole 250 g/l + difénoconazole 100 g/l) de 0,6 à 0,8 l/ha (22 à 30 € HT/ha)
  • Caryx (mépiquat-chlorure 210g/l + metconazole 30 g/l) à 0,7 l/ha (22 € HT/ha)
  • Medax top (mépiquat-chlorure 300 g/l + prohexadione-calcium 50 g/l) de 0,8 à 1 l/ha (26 à 32 € HT/ha)

Dans tous les cas, lorsque les conditions sont particulièrement poussantes, l’application d’un régulateur modère l’élongation sans pour autant l’arrêter (lire l’encart). 

L’expérience de 2023 – Bon à savoir

En 2023, un réseau de 33 parcelles disposant de zones AVEC / SANS REGULATEUR a permis d’actualiser des références dans un contexte agro-pédoclimatique très favorable aux phénomènes d’élongation automnale. Les parcelles étaient des « situations à risque » représentatives de la Normandie et de l’Ouest de l’Ile-de-France : semis précoce (21 août en moyenne), majorité de parcelles avec apports de fertilisant organique ou minéral avant semis et atteinte du stade 6-8 feuilles du colza bien avant début octobre. Le régulateur a été appliqué en moyenne le 27 septembre majoritairement au stade B6 et avec CARYX ou SUNORG PRO.

Les principaux enseignements étaient les suivants :

  • Témoins sans régulateur : 92 % de plantes élonguées. 62 mm d’élongation en moyenne ;
  • Zones avec régulateur : 72 % de plantes élonguées. 37 mm d’élongation en moyenne ;
  • Efficacité moyenne du régulateur : 23 % de réduction du taux de plantes élonguées, 42 % de réduction de la taille de l’élongation ;
  • Maîtrise par le régulateur d’une élongation < 40 mm dans un cas sur deux uniquement ;
  • Meilleures efficacités obtenues dans les situations agronomiques à risque modéré, et non pas à risque élevé : semis les plus tardifs (fin août) et non pas les plus précoces, colza au stade B6-B7 dans les premiers jours d’octobre et non pas à la mi-septembre, biomasse moyenne (moins de 1.5 kg) au moment de la mesure.
  • Il semblerait donc que l’effet du milieu en 2023 ait largement dominé l’effet de la conduite culturale. Le régulateur a fonctionné mais, bien qu’appliqué au bon stade dans des conditions très poussantes, il n’a pas pesé suffisamment pour éviter ou maîtriser le phénomène d’élongation survenu immanquablement dans les situations les plus risquées ;
  • Les situations cumulant des élongations importantes (> 50 mm) et des conditions propices à la verse printanières (variétés, disponibilité en azote) ont pu verser en fin de cycle.
  • Aucun effet significatif du régulateur sur le diamètre au collet et sur la longueur du pivot ;
  • Aucun dégât de gel sur élongation en 2024.

Merci aux partenaires : Chambres d’Agriculture de Normandie, Chambre d’Agriculture de région Ile-de-France, lycée du Robillard, BASF Agro, Soufflet Agriculture, Ets Lepicard et CER France 61

 

Implantation Automne Grand Est Régulateurs Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Bourgogne-Franche-Comté : apport d’azote en végétation à l’automne sur colza, de nouvelles possibilités réglementaires

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Bourgogne-Franche-Comté, a été signé le 9 août 2024 pour une entrée en application au 1er septembre 2024. En vigueur en zones vulnérables, il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir

Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 2 – paragraphe I de l’arrêté.​​​

​Pour la culture du colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.

Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II (fertilisants azotés organiques) correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​
Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ​;
Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​

    - Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ​;
    - ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).

Le PAR 7 de la région Bourgogne-Franche-Comté définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 1. Sont considérés comme sols à faible disponibilité en azote :  
- Les sols superficiels (voir tableau ci-dessous)
- Les sols profonds (voir tableau ci-dessous) pour lesquels le colza est semé avant le 15 août.

Les types de sols sont catégorisés de la manière suivante selon leur épaisseur :​​​​​​

Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).

En résumé​​​​​​​

 

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31 août.

Accéder aux textes réglementaires : PAR 7 Bourgogne-Franche-Comté

Votre contact régional
Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr) – Bourgogne-Franche-Comté

Préparation de campagne Implantation Automne Bourgogne-Franche-Comté Fertilisation Colza Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr)