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Protéagineux : premiers résultats de campagne positifs

31 juil. 2025

Terres Univia, Terres Inovia et la FOP se félicitent des premiers résultats positifs de la campagne protéagineux 2024/2025, ces cultures clefs dans la rotation et si déterminantes pour notre souveraineté protéique. Ces résultats sont un signal particulièrement encourageant qui vient conforter la mobilisation sans faille des acteurs de la filière oléoprotéagineuse pour rendre les protéagineux plus attractifs auprès des agriculteurs grâce à leurs performances. Malgré des surfaces estimées à 98 000 hectares (ha)*, la production de pois est à un niveau satisfaisant cette année. Qu’il s’agisse du pois d’hiver ou du pois de printemps, toutes les surfaces ont pu être récoltées avec globalement de bons niveaux de rendements. Avec des débouchés prometteurs et en pleine croissance, la production pourra être valorisée sur notre territoire tant en alimentation animale qu’humaine.

Une campagne 2024/2025 réussie pour le pois !

Si les surfaces semées à l’automne en 2024 étaient en baisse, conséquence d’une campagne 2023/2024 perturbée par une pluviométrie élevée, la récolte 2025 est particulièrement satisfaisante en pois d’hiver, culture qui représente 30 à 35 % des surfaces de pois au niveau national. Le rendement moyen national en pois d’hiver est estimé entre 40 et 45 quintaux/hectare (q/ha).

Si dans certaines régions, les rendements ont pu parfois atteindre 60 à 70 q/ha, les experts de Terres Inovia ont également constaté quelques rares mauvais rendements causés par l’hydromorphie hivernale ou par des implantations réalisées dans de mauvaises conditions. La pression des maladies a été faible et bien maîtrisée par des traitements précoces, conformément à la stratégie de protection préconisée par Terres Inovia. Cette pression maladies a ainsi été quasiment absente sur la moitié nord, et modérée en Nouvelle-Aquitaine (Colletotrichum) et Occitanie (ascochytose). Cette campagne est riche d’enseignements et confirme que le pois d’hiver exprime toutes ses performances dès lors que la pression maladies est faible ou bien maîtrisée tout comme une forme de résilience face aux stress hydriques et thermiques de fin de cycle.

En ce qui concerne la compétitivité de la culture, les marges obtenues en pois sont comparables à celles du blé tendre, avec les prix, rendements et charges de la campagne 2024/2025. De plus, l'effet précédent du pois, par rapport à un précédent blé, représente un gain de marge brute de + 140 à 200 €/ha sur le blé suivant grâce notamment aux économies d’azote que permet cette culture aux multiples atouts environnementaux.

Les premières estimations en pois de printemps font également état d’une campagne satisfaisante avec un rendement moyen national estimé à 35-40 q/ha. Ce résultat a été permis avant tout grâce à des semis précoces favorisés par de bonnes conditions météorologiques et une phase d’implantation de qualité. La pression modérée des ravageurs et les stress climatiques limités ont également préservé le potentiel de la plante. La date de semis s’illustre une nouvelle fois comme un levier performant pour éviter les stress climatiques : rendements de 40 à 55 q/ha pour les semis précoces contre 20 à 30 q/ha pour les semis tardifs, qui ne concernaient qu’une minorité des surfaces.

La qualité des pois d’hiver et de printemps semble être au niveau des standards attendus pour le marché de l’alimentation animale avec notamment des teneurs en protéines correctes. Des informations plus précises seront disponibles prochainement.

Premier bilan correct pour la féverole

Les informations disponibles à date laissent apparaître un bilan moyen pour la féverole d’hiver, en comparaison avec une récolte 2024 particulièrement réussie. A l'inverse du pois, les surfaces ont fortement progressé en féverole sur cette campagne 2024/2025, atteignant 120 000 ha*.

Les rendements tournent autour de 30-35 q/ha avec quelques résultats dépassant les 45 q/ha. Le manque d’eau observé en fin de cycle a eu un effet limitant dans l’expression du potentiel de la plante, à la différence des pois. Les féveroles d’hiver ont néanmoins pu éviter une partie des stress à floraison à la différence des féveroles de printemps, dont les rendements sont plutôt attendus autour de 25-30 q/ha.

Si les conditions d’implantation et l’hydromorphie hivernale ont aussi pu entamer le potentiel de certaines parcelles de féverole comme pour le pois d’hiver, le stress hydrique et les fortes chaleurs lors du remplissage ont aussi eu un impact majeur. Terres Inovia a observé une faible présence de maladies sur la campagne sauf en Occitanie et en Nouvelle-Aquitaine où le botrytis a certes été observé mais a été bien maîtrisé.

« Tout agriculteur le sait : les années se suivent mais ne se ressemblent pas. Les défis sont de taille pour la culture de protéagineux mais cette campagne le montre : c’est possible, les rendements peuvent être au rendez-vous et ces cultures peuvent redevenir de vraies opportunités dans nos assolements ! De nombreux programmes de recherche et de structuration de filière sont en cours, en particulier pour le pois. Les experts de Terres Inovia sont mobilisés pour permettre, de nouveau, de cultiver ces espèces sur le long terme dans notre pays », déclare Gilles Robillard, agriculteur et président de Terres Inovia.

La recherche et l’accompagnement technique prouvent leur importance stratégique

Les conseils prodigués auprès des conseillers agricoles et des agriculteurs par Terres Inovia sur le terrain ont une nouvelle fois montré leur efficacité. Le transfert des connaissances acquises par l’institut dans le cadre de ses essais, programmes de recherche et observations de terrain est central afin que chaque producteur de pois ou de féverole puisse bénéficier des dernières avancées.

C’est d’ailleurs tout l’enjeu du Programme Cap Protéines+ (2024-2027), coordonné par Terres Inovia avec les instituts techniques agricoles, Arvalis, Idele, Ifip et Itavi, et l’interprofession Terres Univia. Le consortium de 117 partenaires a pour ambition d’acquérir des références technico-économiques afin d’accompagner les acteurs des filières et de favoriser une appropriation massive des innovations et des connaissances notamment sur le pois et la féverole.

« Cette récolte nous confirme que la mobilisation sans précédent des acteurs de la filière en faveur des protéagineux va dans le bon sens. Avec la volonté claire affichée par la FOP qui vise à ce que les producteurs retrouvent un réel intérêt pour le pois et puissent le produire efficacement, des moyens financiers interprofessionnels conséquents sont aussi engagés pour donner à la production de pois en France de réelles perspectives d’avenir. C’est tout l’objet de Cap Protéines+ mais également du renforcement d’actions de structuration de filière, du pilotage d’un observatoire interprofessionnel annuel des prix payés aux producteurs, de la création de normes de qualité ou bien encore de la mise en place des projets de démonstrateurs territoriaux de production et de valorisation du pois », complète Benjamin Lammert, agriculteur, président de Terres Univia et de la FOP.

Retrouvez sur le site internet de Terres Inovia les recommandations clés des experts de l’institut.

* estimations Agreste

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