Limaces : estimation du risque
Pour évaluer le risque sur la parcelle, vérifier la présence des limaces le plus tôt possible et régulièrement jusqu’au semis, en particulier en période humide ou de pluie.
Couleur grise beige Couleur noire
Taille de 4 à 5cm Taille de 2,5 à 4cm
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. Pour identifier leur présence, plusieurs possibilités :
- Par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne fasse trop jour.
- Par piégeage : disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc.) ou, mieux, un véritable piège à limaces développé par l’INRAE et disponible auprès des sociétés phytosanitaires.
Protocole recommandé
- Utiliser de préférence de vrais pièges limaces
- si possible positionner 4 pièges (pour couvrir une surface d’1 mètre carré) à au moins 10 mètres les uns des autres et à au moins 10 m de la bordure.
- avant la pose des pièges, les humidifier à saturation par un trempage préalable ;
- ne pas arroser le sol au moment de la pose pour avoir une vision du risque tel qu'il est au moment de la pose du piège ;
- poser les pièges la veille du relevé, de préférence en soirée pour éviter le dessèchement qui se produit dans la journée, face aluminium visible au-dessus du piège ;
- ne pas déposer d’appâts ;
- relever les pièges le lendemain matin avant la chaleur.
- déplacer les pièges de quelques mètres et les réhumidifier avant chaque nouvelle estimation.
- compter le nombre de limaces présentes. Il existe 2 espèces majoritaires nuisibles, la limace grise ou loche et la limace noire
Il est important de mesurer le risque limaces pour mettre en place des actions de prévention puis gérer les populations en cours de campagne.
Récolter le tournesol au bon stade pour maximiser la marge économique
|
Récolter lorsque la majorité de la parcelle a atteint le stade optimal, c’est-à-dire lorsque :
|
Points d’attention
Le séchage du tournesol n’est justifié qu’en cas d’atteinte trop tardive de la maturité récolte (au-delà du 10-15 octobre). Il doit rester exceptionnel. Son recours entraîne une forte baisse de la marge économique.
Il est inutile d’attendre la sur-maturité (plantes entièrement desséchées, noires) pour récolter car le risque de pertes de graines est important (dégâts d’oiseaux, botrytis sur capitule) et l’ajustement du tonnage aux normes n’est le plus souvent pas pratiqué par le collecteur. Ainsi une récolte trop tardive peut entraîner des pertes économiques elles aussi élevées.
Avant d’entamer le chantier de récolte, il est conseillé de réaliser une mesure d’humidité sur un échantillon récolté mécaniquement. Les prélèvements manuels de graines tendent à sous-estimer l’humidité.
En pratique à l’échelle de la parcelle, il faut souvent composer avec l’hétérogénéité due à des levées échelonnées, des irrégularités de peuplement importantes ou des différences de sol, plus ou moins séchant. Si l’hétérogénéité se prête bien au découpage de la parcelle (exemple de la zone de côteaux plus en avance que celle de fond de vallée), il est conseillé, dans la mesure du possible, d’échelonner les chantiers de récolte. Si ce n’est pas le cas, ou en raison de contraintes organisationnelles, il faut viser un compromis sans attendre que les pieds les plus tardifs aient atteint la maturité optimale. Le mieux est, dans la mesure du possible, de réaliser des essais avec la moissonneuse-batteuse.
Anticiper pour récolter au bon moment
- Agir dès le choix variétal et l’implantation pour sécuriser la récolte
La période optimale de récolte du tournesol est comprise entre mi-août et fin septembre. Au-delà du 10 octobre, la culture ne mûrit plus. Pour limiter le risque d’une récolte trop tardive pouvant induire des frais de séchage potentiellement élevés, il importe de choisir la date de semis adaptée au territoire avec la variété de précocité adaptée.
Terres Inovia propose un outil pour vous aider avant le semis du tournesol.
- Semer dès que les conditions de température du sol (≥ 8°C à 4 cm) et de ressuyage sont réunies en visant une levée régulière
Alors qu’un peuplement insuffisant est associé le plus souvent à de gros capitules épais et lents à sécher, une levée régulière et suffisante en densité (optimum de 5 à 6 pieds levés/m²) facilitera une maturation homogène de la culture.
Les pertes économiques importantes associées à la récolte à sous- ou sur-maturité
Dans la simulation présentée ci-dessous, le taux d’impuretés est considéré constant à 2% quelle que soit l’humidité de récolte, hypothèse minimisant les pertes économiques de récolte lorsque le stade n’est pas optimal.
Malgré cela, une récolte à sur-maturité à 5% d’humidité des graines fait baisser la marge de 55 €/ha (en l’absence de pertes de graines et de remise aux normes d’humidité) à 139 €/ha (avec une perte de graines de 2q/ha et toujours en l’absence de remise aux normes d’humidité), par rapport à une récolte au stade optimal de 9% d’humidité.
De même, une récolte avec une teneur en eau élevée s’accompagne d’une forte dégradation de la marge. Ainsi, par rapport à une récolte au stade optimal, la marge est réduite de 105 €/ha pour une récolte à 13% d’humidité, de 192 €/ha à 15% d’humidité (avec 1 q/ha de pertes aux normes) et de 312 €/ha à 18% d’humidité (avec 2 q/ha de pertes aux normes), taux d’humidité plafond pour un tournesol récoltable à la moissonneuse-batteuse.
Hypothèses de la simulation :
Tarifs indicatifs de séchage pratiqués à la récolte 2023
Prix des graines de tournesol aux normes (H+I = 11%) = 420 €/t
Charges opérationnelles (hors frais de séchage) = 420 €/ha
Rendements aux normes sans perte de graines = 30 q/ha
Aide PAC découplée = 200€/ha
Documents à télécharger
Le séchage du tournesol
Quand le séchage du tournesol est nécessaire
La conservation du tournesol dans de bonnes conditions s'effectue à une humidité voisine de 7-8 %. Si l’humidité du tournesol à la récolte est trop élevée, un séchage est nécessaire : par ventilation séchante avec un air légèrement réchauffé (si dispositif disponible) pour des humidités inférieures à 14%, ou dans un séchoir à air chaud en particulier pour des humidités supérieures à 14%. Pour le séchage du tournesol, une température relativement basse de l’air chaud à 70°C est recommandée afin que la température de la masse de graines atteigne 35-40°C.
Le séchage du tournesol présente des particularités : le tournesol ayant un faible poids spécifique, l’écoulement des graines dans un séchoir vertical est moins bon, cela a tendance à prendre en masse
Il est donc nécessaire de réduire les débits de ventilation. De plus, le taux d’impuretés pouvant être élevé sur tournesol, un pré-nettoyage des graines se révèle souvent indispensable.
Attention : le séchage du tournesol présente des risques particuliers d’incendie dans les séchoirs et nécessite quelques précautions.
Quels sont les éléments à connaître pour éviter les risques d'incendie ?
Eviter l'obstruction du séchoir
- Pré-nettoyer les graines de tournesol avant le séchage, avec un débit suffisant
- Nettoyer régulièrement le séchoir pour dégager les zones obstruées et retirer les dépôts gras.
- En cas d'arrêt du séchoir, on procède à des extractions régulières, par exemple deux fois par heure, pour remuer le grain et limiter les prises en masse.
- Eviter de léser les graines : veiller à ce que les circuits de manutention avant séchoir ne soient pas trop brisants.
Réduire les risques dus à la fermentation
- Ne pas pré-stocker le tournesol en tas, avant le séchage. Une ventilation bien conduite évite les échauffements.
- Ventiler une demi-heure au minimum avant d'allumer le brûleur. La ventilation n'est efficace que si le séchoir est rempli.
- Maintenir la ventilation en cas d'arrêt de l'alimentation du séchoir.
Réduire les départs d’incendie
- Eviter que des poussières enflammées atteignent le grain.
- Les prises d'air des ventilateurs doivent être le plus possible isolées des sources de poussières.
- Entretenir régulièrement le séchoir. Si la chambre de combustion d'un séchoir au fuel ou si un brûleur à gaz sont dégradés, des particules de métal incandescent peuvent être introduites dans le grain.
La température de l'air séchant ne doit pas dépasser 70°C, 60°C en cas de lot brisé :
- Veiller à ce que la température de l'air séchant soit homogène et que la température de certains filets d'air ne dépasse pas la consigne.
- Ne jamais utiliser la surgénération.
Pour réduire le surséchage
Ne pas abaisser l'humidité des graines de tournesol en-dessous de 6 % : cela augmente leur sensibilité à la casse et la fissuration. Si un lot sec est admis dans le séchoir parmi des lots humides, il sera sur-séché si les réglages ne sont pas modifiés. L'homogénéisation des lots et un pré-stockage court réduiront ce risque.
Nettoyer intégralement le séchoir après le tournesol afin d’éviter des risques d’incendie lors du séchage du maïs qui va suivre
Quelques poignées de graines oléagineuses, mélangées à du maïs dans un séchoir et balayées par de l’air à plus de 70°C (en général 90-140°C) risquent de prendre feu et de le propager à l’ensemble du séchoir.
Documents à télécharger
Les bonnes pratiques à suivre pendant le stockage du colza
Maîtriser la température par la ventilation de refroidissement : c’est capital !
La ventilation est utilisée pour refroidir les graines. Le refroidissement se fait en différentes étapes. Ventiler dès la mise en cellule pour ramener le stock vers 20°C le plus tôt possible après la récolte (déclencher la ventilation dès que les gaines de ventilation sont recouvertes, sans attendre le remplissage complet de la cellule). Puis, si le stock doit être conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en dessous de 10°C.
Un système aux nombreux avantages
Comme pour les céréales, la ventilation de refroidissement présente de nombreux avantages : elle permet de limiter, voire d’empêcher, le développement d’insectes. Elle permet également d’éviter des accidents de conservation tels que la production de chaleur liée à la respiration des graines et l’acidification des graines qui nuit gravement à la qualité de l'huile.
Conseils de ventilation
L’air de refroidissement est généralement pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ces derniers travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale.
Les pertes de charge (= résistance au passage de l'air de ventilation) introduites par le colza sont importantes, nettement supérieures à celle d'un blé. Pour ventiler le colza, il est judicieux de réduire la hauteur de chargement des cellules ou de réduire éventuellement la vitesse de l’air en ventilant plusieurs cellules avec le même ventilateur.
Dans tous les cas, la durée de ventilation du colza est supérieure d’environ 25 à 40 % par rapport à celle du blé. Pour faciliter la ventilation, éviter les jetées de graines très hautes et la formation de dômes créés par le remplissage (zones de tassement accumulant graines cassées et poussières fines), ou transiler ces dômes.
Stockage du colza à la ferme
Les conditions de stockage du colza sont différentes de celles des céréales même si les installations sont identiques.
L’humidité des graines doit se situer autour de 8 % ; ce qui correspond à une humidité relative de l’air de 70%, qui limite le développement de micro-organismes. Trop sec, en dessous de 6-7 %, les graines peuvent se casser lors des manutentions ; au-delà de 9 %, il y a des risques d’échauffement et d’altération de l’huile des graines.
Les bonnes règles de conservation
Récolter des graines saines et à maturité. Eliminer les impuretés au nettoyeur-séparateur (les impuretés sont plus humides et créent des foyers d’échauffement).
Refroidir progressivement les graines dans les cellules de stockage par « doses de ventilation » pour ramener les graines à 10 °C à l’entrée de l’hiver (ou moins si c’est possible). En général trois doses de ventilation suffisent : immédiatement après la récolte, en septembre, en novembre et éventuellement une quatrième dose en décembre ou janvier). Ne pas ventiler si l'écart entre la température des graines de colza et la température de l’air extérieur dépasse 10°C car il y a un risque de condensation sur les parois (porter cet écart jusqu'à 15 °C juste après la récolte car la température ambiante est plus élevée).
Contrôler régulièrement la température de la masse pour détecter un tout début d’échauffement.
Adapter la ventilation au colza : réduire la hauteur de chargement des cellules ou réduire la vitesse de l'air en ventilant plusieurs cellules avec le même ventilateur. Ventiler le colza plus longtemps que le blé (environ 25 à 40 % de temps en plus).
Conduite à tenir à la collecte en cas de présence de graines germées
Sécher les lots rentrés au-delà de 10-12 % d’humidité.
En-dessous de ce niveau d’humidité, ventiler les lots avec graines germées pour les amener rapidement à 7-8 % d’humidité. Ceci permet de réduire fortement le métabolisme de la graine et tout développement de microorganismes qui peuvent très rapidement accélérer la formation d’acidité dans l’huile.
Procéder à des prises d’échantillons pour analyser la teneur en huile et le niveau d’acidité des lots collectés. C'est le seul moyen de cerner l’impact réel du phénomène sur la qualité.
S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
Un stade de récolte optimal, un bon réglage de la moissonneuse-batteuse associé à une coupe avancée permettent de gagner facilement plusieurs quintaux/ha !
Le colza peut être récolté quand :- les siliques sont mûres, - les graines sont à 9% d'humidité, - les pailles sont peu humides |
|---|
La récolte se fait idéalement quand les graines sont aux environs de 9% d’humidité. A cela il faut ajouter des siliques avec des enveloppes matures (couleur brun clair, autour de 10 % d’humidité). Des tiges de colza avec des pailles sèches (inférieures à 20 % d’humidité).
La présence siliques dont les enveloppes ne sont pas complètement sèches peuvent entrainer d’importantes pertes de rendement. Celles-ci ne seront pas battues, elles rejoindront les pailles hachées par le broyeur et ne seront pas décelables dans le flux de pailles. De précieux quintaux peuvent être perdus de la sorte.
Exemple de pertes en fonction du nombre de siliques non battues/plante
| Nombre de siliques vertes par plantes non battues | Perte en % | Perte en q/ha |
| 5 | 3,3 | 1,4 |
| 10 | 6,4 | 2,6 |
| 15 | 9,6 | 4,2 |
| 20 | 12,8 | 5,7 |
Cinétique d'humidité des graines, des pailles et pourcentage de tiges vertes
Dans ce cas, une seule solution : décaler les récoltes même si cela peut être après la récolte des blés. La maturation complète des pailles peut demander plus d’une semaine.
Comparatif des pertes de rendement liées au niveau d’humidité des pailles et des graines en fonction de la date de récolte
Par contre, la récolte avec une végétation trop sèche (moins de 8%) risque d'entraîner des pertes à l'avant de la machine. Dans ce cas, il est préférable de récolter tôt le matin avec une machine équipée d’une d'extension de coupe colza.
Source : essai Terres Inovia à Estrées-Mons (Picardie)
S'inscrire avec Facebook
S'inscrire avec Google