Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !

La réussite du colza dans les secteurs concernés par les problèmes d’insectes d’automne (altise d’hiver et charançon du bourgeon terminal) passe par l’obtention d’un colza robuste. L'association du colza avec une plante compagne peut être un levier à actionner.

Intérêts des plantes compagnes

L’illustration ci-dessous récapitule les objectifs d’un colza robuste. Les plantes compagnes interviennent à deux niveaux :

  • La croissance continue du colza durant l’automne en améliorant le système racinaire (meilleure valorisation des ressources) et en concentrant l’azote dans les feuilles (ce qui retarde la faim d’azote),
  • La diminution de larves par plante. Les mécanismes explicatifs ne sont pas encore tous identifiés mais nous observons une diminution du nombre de larves par plante dans les colzas associés. La biomasse du couvert jouerait un rôle non négligeable avec un minimum de 300-500 g/m² à l’entrée de l’hiver. Il s’agit d’un levier à effet partiel qui ne permet pas à lui seul de supprimer les interventions insecticides surtout en cas de fortes infestions en larves.

 

L’effet sur la gestion des adventices est cependant limité. En effet, les légumineuses ayant une phase active de croissance décalée par rapport au colza (500-700 °C base 0 depuis la levée), elles ne permettent pas de contrôler les levées d’adventices par extinction lumineuse ou concurrence, notamment les géraniums ou les plantes estivales (type chénopode). La moindre perturbation du sol lors d’un semis direct (disque ou dent) est plus efficace pour limiter les levées d’adventices.

 

Les plantes compagnes sont-elles adaptées dans tous les types de sol ?

La réponse est oui mais leur intérêt diffère selon la profondeur du sol. En effet, dans les sols profonds ou fertiles (apport de MO), il sera plus fréquent d’obtenir un colza développé à l’entrée de l’hiver (1500 g/m² - 60 g/plante), ce qui limitera la pertinence des plantes compagnes (concurrence sur les plantes compagnes et donc biomasse trop faible pour avoir un effet). Malgré tout, la présence de légumineuses peut avoir un effet global sur la fertilité du sol (microbiologie du sol). Dans les sols superficiels, où il est plus difficile d’avoir de fortes biomasses à l’entrée de l’hiver (1500 g/m²), l’association avec des légumineuses trouve son intérêt. En effet, la biomasse des plantes compagnes sera complémentaire de la biomasse du colza.

En intégrant ces bénéfices, des gains de rendement sont souvent observés (de 0 à 6 q/ha selon les années et le contrôle du couvert associé en sortie hiver). Des effets sur la nutrition de la culture suivante (céréale) sont également visibles.

Résultats des rendements (essai Terres Inovia – GIEE Magellan – 2020)

 

Quelle plante associer au colza ?

Nous allons privilégier les légumineuses car elles ont une phase de croissance active décalée (500 à 700°C base 0 depuis la levée) par rapport à celle du colza (400 °C base 0 depuis la levée). Ce qui laisse le temps au colza d’installer son peuplement. Cela permet également de donner l’avantage au colza dans des situations contraintes par l’eau.
Les espèces possibles sont résumées dans le tableau ci-dessous.

 

La féverole est intéressante pour son effet biomasse et structure, notamment dans les sols hydromorphes. Son gros PMG nécessite suffisamment d’eau pour assurer la levée et d’adapter la technique de semis (semis avant le colza ou semoir avec plusieurs cuves). L’utilisation de couverts avec des petites graines est recommandée car elle permet de s’affranchir d’un semoir spécifique. La lentille, le fenugrec et le trèfle d’Alexandrie sont de bons partenaires au colza. Ces graines se mélangent très bien dans la même cuve que le colza ! Cela évite les passages supplémentaires d’outils ou de semoir qui assècheraient inutilement le sol au moment du semis !
Privilégier la féverole et le fenugrec dans les parcelles avec un retour de plantes sensibles à l’aphanomyces. 
Les associations de couverts sont recommandées pour atteindre l’objectif de biomasse de 300-500 g/m².
L’utilisation d’espèces non légumineuses (tournesol, niger, sarrasin, …) est possible mais dans des proportions limitées pour réduire la concurrence (3 à 5 pieds/m²).

 

Adapter l’itinéraire technique

La réussite des plantes compagnes (bonne couverture et atteinte de la biomasse souhaitée) passe par une adaptation de l’itinéraire technique.

  • Anticiper la date de semis du colza de quelques jours (environ 10 jours en étant opportuniste avec les épisodes de pluie). L’objectif est de profiter des jours longs pour favoriser la croissance du colza et des plantes compagnes. Dans ce cas, nous maximisons la chance d’avoir des plantes compagnes en floraison en fin d’année, ce qui augmente la sensibilité au gel.
  • Limiter les passages pour ne pas assécher le sol. 
  • Ne pas augmenter la densité de semis du colza (45 plantes/m² maxi).
  • Adapter le programme herbicide. Adapter les doses (50 à 80%) et privilégier les interventions de post-levée (cotylédons - 3/4 F du colza) pour limiter le risque phyto notamment sur les lentilles. Avec le développement des solutions de post-levée (Mozzar / Belkar – FOX – Ielo/Biwix), il est maintenant possible d’assurer un désherbage satisfaisant tout en permettant au couvert de montrer ses bénéfices. Une destruction chimique durant octobre – novembre est envisageable.
     

Colza associé à une lentille - Crédit photo : L. Jung

Préparation de campagne Implantation Maturité/récolte France entière Colza associé Colza Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Synthèse des essais biostimulants menés en 2022, 2023 et 2024

Dans le cadre de ce projet du Plan d'action de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, sept biostimulants ont été testés dans un réseau d’essais menés avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 et 2023-2024 pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne sur colza. Voici les résultats.

Pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne, il faut que le colza présente une croissance dynamique et continue. Pour soutenir cette croissance, l’utilisation d’engrais au semis, l’association à une légumineuse gélive ou encore le choix du précédent sont autant de leviers qui ont déjà fait leur preuve. En complément, l’utilisation de certains types de biostimulants ayant pour revendication l’amélioration de "l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs" (Règlement UE 2019/1009) pourrait présenter un intérêt à condition que les effets positifs sur la nutrition se traduisent par des effets positifs sur la croissance.

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Dans le cadre d’Adaptacol², un projet du Plan de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, un pool de sept biostimulants a été testé au sein d’un réseau d’essais mené avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 (Kelpak, ValeaMax, BlueN, FreeN + Free PK, MouvN et Exelgrow) et 2023-2024 (ValeaMax, BlueN et Vixeran). Les biostimulants ont été apportés à l’automne, le plus souvent en début de cycle en une ou deux applications. Il a été choisi de tester des positionnements déjà éprouvés et également exploratoires, visant à stimuler généralement les plantes plus précocement que les positionnements actuellement proposés.

Produit Composition Effets attendus Stade d’application Dose de produit
Kelpak Extrait d’Eklonia Maxima Forte concentration en auxine →​​​​​​​ stimulation de la croissance (racinaire puis aérienne) ; en sus : meilleure tolérance au froid B2 puis B4/B6 2 L/ha
ValeaMax Extrait d’Ascophyllum Nodosum (dont manitol et antioxydants) +B+Mo Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques B2 2 L/ha
BlueN Bactérie fixatrice d’azote endophyte Methylobacterim Symbioticum Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable →​​​​​​​ augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture B6 0.333 kg/ha
FreeN + Free PK FreeN : Azotobacter chroococcum + Mn + Mo
FreePK : Bacillus mucitaginosus
- Fixe l’azote de l’air et le transforme en N assimilable (azotobacter)
- Augmente la minéralisation du P et du K (bacillus)
augmentation des quantités de NPK disponibles pour la culture
Levée à B2 0.5 L/ha FreeN + 0.5 L/ha Free PK
MouvN Glutacetine Stimulation du métabolisme azotée et de la photosynthèse → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture et stimulation de la croissance B6 puis D2 0.5 kg/ha
Exelgrow Extrait fermenté d’Ascophyllum nodosum + acides fulviques + glycine betaine Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques dont stress hydrique B4 0.5 L/ha
Vixeran Bactérie fixatrice d’azote endophyte Azotobacter salinestris CECT 9690 Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture Entre levée et B4 selon conditions météo 0.05 kg/ha

 

Les résultats obtenus ne mettent pas en évidence d’effet robuste et marqué sur la croissance (ni en entrée ni en sortie d’hiver) dans les conditions du réseau d’essais ; des tendances ponctuelles peuvent être décelées mais aucun effet significatif. Côté rendement, aucun effet significatif n’a été détecté, ni de tendance.

La synthèse complète des essais est disponible en téléchargement en bas de page.

Contact : C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr​​​​​​​

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Automne Pause hivernale Sortie hiver Montaison Floraison Ravageurs Colza Colza Colza Colza Colza Colza Colza biostimulant colza synthèse Cécile Le Gall (c.legall@terresinovia.fr)

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Le désherbage du soja évolue avec l’autorisation à titre dérogatoire de l’ISARD

Autorisation de Mise sur le Marché

Suite à la demande portée par Terres Inovia, Unilet et Légumes de France le 10 février dernier, le Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire a accordé le 23 avril, à titre dérogatoire, une autorisation de mise sur le marché 120 jours pour ISARD /SPECTRUM / ENCARIT  (art53 – REG 1107/2009). Cette autorisation porte notamment sur la culture de soja du 22/04/2025 au 14/08/2025.

Cette dérogation s’inscrit dans le cadre du retrait du S-métolachlore dont le délai de grâce a pris fin au 23/07/2024 pour les dernières utilisations. Tandis que la gestion par voie racinaire des fortes pressions de graminées estivales, apparait aujourd’hui préférable en soja, aucune solution homologuée ne constitue une réelle alternative, alliant spectre d’efficacité et sélectivité au niveau du s-métolachlore.  

ISARD bénéficie d’une AMM sur soja à la dose de 1.2 l/ha (recommandations d’usage de 0.7 à 0.9l/ha, voir ci-après)

ISARD est composé de dmta-P à 720 g/l, apportera une réponse efficace aux pressions de graminées en particulier estivales, voire en ray-grass de manière plus partielle, avec quelques bénéfices en dicotylédones, notamment chénopodes, morelles ou encore laiterons.

Les recommandations d’usage varient selon les situations, de 0.9 l/ha en utilisation seule et/ou forte pression graminées, à 0.7 l/ha en pression faible à modérée, ou utilisation associée à une autre solution de pré-levée. 

Il est accompagné des mentions : 

  • Protection des organismes aquatiques

Spe3 - Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres par rapport aux points d'eau.

  • Protection des arthropodes et des plantes non cibles 

Spe3 - Pour protéger les plantes non ciblées, respectez une zone tampon non traitée de 5 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.

  • Protection de l’eau et de l’environnement

Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit
ou tout autre produit contenant du diméthénamide-P plus d’une fois tous les 2 ans sur la même parcelle. 

Spe1 - Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser sur une parcelle située dans le périmètre de protection d’un captage pour l’alimentation en eau potable.

Cette dernière restriction sur les périmètres, mise en place par le Ministère est inhabituelle dans les AMM et s’applique aux captages de prélèvements en eaux souterraines. Elle concerne les périmètres de captage en eaux souterraines dans leur différents niveaux (immédiat, rapproché et éloigné) qui représentent en général des surfaces restreintes (sauf certains périmètres en zones karstiques).  Cette restriction ne présage pas du contenu des futurs renouvellements d’AMM ou des AMM par extension (ex : tournesol et soja) toujours en attente (ANSES). L’information sur ces périmètres de captage de prélèvement d’eau souterraine
est à rechercher auprès des Chambres départementales d’Agriculture ou des DRAAF-SRAL. 

 

Alternatives à l’Isard dans les périmètres prioritaires de captage en :

L’usage de l’Isard n’est pas permis dans ces situations, ce qui complexifie indéniablement la gestion des graminées. Par conséquent, les alternatives envisageables sont :

  • Successor 600 à base de péthoxamide, 1,5 à 2 l/ha. Performante en sétaire et digitaire, cette solution reste en retrait sur panic.
  • Les solutions à base de pendiméthaline telles que Atic-Aqua, Prowl. Face au risque de manque de sélectivité en sols filtrant, bien tenir des recommandations de doses.
  • Les anti-graminées foliaires (Stratos Ultra, Agil, Fusilade Max, etc.). Afin d’éviter tout risque d’antagonisme, il est préférable de dissocier l’application de Pulsar et d’antigraminées foliaire avec un intervalle d’une semaine (Pulsar ou Corum puis antigraminées foliaire).

Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr)

Ingénieur de Développement. Lutte contre la flore adventice. - Responsable herbicides

Implantation Phase végétative France entière Désherbage Maitrise des adventices Soja A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Terres Inovia - Franck Duroueix (f.duroueix@terresinovia.fr)

Implantation du soja : une étape clé pour réussir la culture

Contrairement aux dernières campagnes, la faible pluviométrie sur le mois d'avril permet la préparation des parcelles pour les semis de soja dans des conditions favorables sans risque de tassement dû à une humidité excessive des terres. Le retour de la pluie ces derniers jours va apporter de la fraicheur favorable à la germination des graines et les chaleurs de la semaine prochaine permettront une levée rapide du soja.

Travailler le sol pour favoriser la levée et la qualité d’enracinement   

La préparation du sol doit permettre d’obtenir un sol bien structuré en profondeur, propice à un enracinement de qualité favorisant l’absorption des éléments du sol (minéraux et eau). Un lit de semences aéré et suffisamment affiné en surface favorisera également une levée rapide et homogène. Le bon nivellement de la parcelle facilitera, à la moisson, la récolte des gousses les plus basses. En présence de cailloux, un passage de rouleau sur le sol peut être envisagé après le semis. 

 

Semer sur un sol réchauffé pour une levée rapide 

Quelle que soit la variété choisie, il convient de la semer dans un sol suffisamment réchauffé (10°C à 5 cm) pour permettre une levée précoce et favoriser la nodulation. Le semis devra être fait dès que les conditions le permettent, pour ne pas s’exposer à des retards de maturité à la récolte. 
Dans les régions du Nord-Est, les variétés des groupes 00 et 000 sont les plus adaptées, avec une période optimale de semis se situant entre le 20 avril et le 31 mai. 

 

Semer au semoir monograine ou au semoir à céréales ?  

L’utilisation d’un semoir monograine assurera une meilleure régularité à la levée et permettra ultérieurement un passage de bineuse sur la parcelle. En cas de semis réalisé avec un semoir à céréales, privilégiez les semis à faibles écartements (15 cm) pour une meilleure couverture du sol.   
Quel que soit le type de semoir utilisé, la graine doit être semée à 2 cm en semis précoce sur terre froide et battante. Pour les semis plus tardifs, sur terre chaude, ou sèche et motteuse, visez un semis plus profond à 3-4 cm.  

 

Adapter la densité de semis  

La densité de semis est à moduler en fonction du groupe de précocité et de la conduite hydrique de la parcelle. En cas de risque hydrique, la perte de potentiel peut être compensée par une augmentation du peuplement. Il conviendra d’ajuster le peuplement en fonction des pertes potentielles pour atteindre un objectif de 400 000 plantes par ha pour les variétés du groupe 00 à 500 000 pour les variétés du groupe 000.  

 

Assurer le développement des nodosités 

Lors d’une première culture de soja sur la parcelle, il est indispensable de réaliser une inoculation de bactéries fixatrices d’azote qui assureront 70 à 80 % de la fourniture d’azote à la plante. En effet, les rhizobiums sont naturellement absents des sols européens et doivent être ajoutés, soit directement sur les semences, soit via des micro-granulés incorporés sur la ligne de semis. Si la dernière culture de soja date de plus de 5 ans sur la parcelle ou si le sol est calcaire, la ré-inoculation sera également indispensable. Selon l’inoculum utilisé, il faut veiller à respecter les prescriptions pour maximiser la nodulation.
 

Semis de soja - Crédit photo : L. Jung

Implantation Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bourgogne-Franche-Comté Implantation Soja Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Réduction de la phytotoxixcité herbicide par les biostimulants, pas d’intérêt observé dans les essais Terres Inovia

Ces dernières années, l’association de l’herbicide de post levée à un biostimulant visant à réduire l’impact de la phytotoxicité de l’herbicide, s’est installée de façon généralisée dans le sud-ouest. L’intérêt de ces solutions suggère deux préalables. D’une part l’impact négatif sur le rendement de l’herbicide de post-levée et d’autre part la compensation par un biostimulant de cette perte supposée. Sur ces deux aspects, Terres Inovia a souhaité apporter des premiers éléments de réponses par la mise en place d’essais expérimentaux en 2023 et 2024

Evaluation de l’impact de l’imazamox sur les performances du soja

L’application d’un herbicide n’est jamais neutre pour la culture qui le reçoit. Les conséquences pour la culture s’observent selon 3 critères visuels : la réduction de vigueur, la décoloration et la déformation des plantes. Un quatrième critère, le plus important mais non observable à l’œil, est celui de la diminution de rendement.

Figure 1 : Symptôme de décoloration du soja consécutif à une application d'imazamox

 Ce dernier critère est d’autant plus difficile à évaluer autrement que par la pesée, qu’il n’est pas toujours corrélé aux critères visuels. Dans le cas du soja, les symptômes liés à l’application des herbicides telles que l’imazamox ou la bentazone peuvent être fréquemment observés. Dans le cas de la bentazone, des marquages blancs de

type brûlures peuvent être observés sur feuilles, tandis qu’avec l’imazamox, une décoloration temporaire jaune ainsi qu’une réduction de croissance plus ou moins persistante peut-être observée. 

Figure 2 : Réduction de vigueur du soja suite à une application d'imazamox (à droite) par rapport au témoin non traité ( à gauche)

5 essais ont été conduits depuis 2016 afin d’évaluer l’impact de l’imazamox sur le soja, dans des conditions variées du sud-ouest (4 essais) et de la Côte d’Or (1 essai), plus ou moins favorables au manque de sélectivité de l’imazamox. La réduction de vigueur et la décoloration du feuillage sont observées de façon systématique. Le fractionnement de la dose en 2 applications à 0.625 l/ha avec adjuvantation induit des symptômes plus marqués qu’une application unique à 1.25 l/ha non adjuvantée. Ces symptômes notés 15 jours après le premier passage (dans le cas du fractionnement), s’estompent déjà lors de la seconde application 10 jours plus tard. Les résultats obtenus sur 3 essais en 2023 et 2024 ne font pas apparaitre d’impact significatif du Pulsar 40 aux doses des 0.625 l/ha +huile ni à 1.25 l/ha, sur le rendement comparativement au témoin non traité (désherbage manuel), confirmant ainsi les résultats déjà obtenus sur 2 essais en 2016. 

Graphique 1 : Notes de sélectivité du Pulsar 40 en double application (0,625l/ha + huile) 0 15 jours après le T1 (à gauche) puis 15 jours après le T2 (à droite)

Graphique 2 : Comparaison de rendement du soja entre témoin non traité (désherbage manuel) et modalités avec Pulsar 40 en double application (0,625 l/ha + huile) ou simple application à 1,25 l/ha.

Aucun bénéfice mesuré des biostimulants évalués 

En 2024, 2 essais (département 31 et 64) ont permis d’évaluer l’effet de 4 biostimulants sur les symptômes de phytotoxicité causés par l’imazamox aux doses de 1.25 l/ha et en double application à 0.625 l/ha + huile. Il s’agit des produits Kaïshi ; Delfan, Agroptim Sunset et Megafol (dont l’allégation vis-à-vis des stress induits par la phytotoxicité n’est plus soutenue à ce jour par la firme). A noter qu’un seul essai (dans le 64) est retenu pour l’analyse du rendement, l’essai du 31 n’étant pas statistiquement valide. Ces essais viennent enrichir les références obtenues sur 2 essais en 2023, étudiant essentiellement le Kaïshi associé au Pulsar aux mêmes doses.
Concernant les réductions des symptômes de phytotoxicité, il n’apparait pas de bénéfices apportés par les solutions testées, pas même dans les situations où les marquages d’imazamox ont été les plus importants (départements 47 en 2023 (uniquement Kaïshi évalué en 2023) et 64 en 2024).
Les rendements mesurés en 2023 et 2024 sur 3 essais ne font apparaitre aucun bénéfice lié à l’utilisation du Kaïshi en 2023 et 2024 sur 3 essais, ni de Delfan, Agroptim Sunset et Mégafol en 2024, sur 1 essai, bien qu’ayant visuellement fortement réagit aux marquages d’imazamox. 

En conclusion

Alors que des symptômes marqués d’imazamox peuvent survenir sur soja, il n’apparait pas d’impact significatif sur le rendement, dans des conditions d’application proches des recommandations voire au-delà (résultats 2023 non présentés avec Pulsar 1l/ha + huile). De même, aucun effet additionnel sur le rendement n’a pu être obtenu à partir des solutions de biostimulants évaluées. En conséquence, ces résultats ne permettent pas de justifier l’investissement de 25-30€ par hectare dans les solutions testées, visant à préserver le rendement d’une éventuelle perte de rendement liée aux applications d’imazamox. 
Enfin, rappelons que le respect des bonnes conditions d’application des herbicides de prélevée, en termes de dosage, stade de la culture et conditions de milieu, reste la clé d’un équilibre préservé entre efficacité et sélectivité de la culture.
 

Graphique 3: Notes finales de sélectivité comparées entre Pulsar en double application utilisé seul ou associé aux solutions de biostimulants 15 jours après le T2 (NB : tendance équivalente lors de la première note de sélectivité à T1 + 15 jours).

Graphique 4 : Rendement obtenu sur soja après double application de Pulsar 60 (0,625 l/ha) utilisé seul, ou associé à différentes solutions de biostimulants

Votre contact régional

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr) - AURA & PACA
Implantation Phase végétative France entière Désherbage Soja A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Tournesol : piloter sa fertilisation pour éviter les apports inutiles

Les besoins en azote du tournesol sont modérés. Bien enraciné, il est capable de mobiliser facilement l’azote minéral du sol pour couvrir une grande partie de ses besoins. La fertilisation azotée vise à compléter les fournitures du sol si nécessaire. L’apport des autres éléments minéraux (phosphore, potasse, bore) est également à adapter selon les réserves du sol.

La fourniture en azote par le sol est généralement comprise entre 120 et 210 unités ; rarement inférieure à 80 unités. Avec un besoin unitaire de 4.5 unités d’azote par quintal de graines produites, pour des potentiels de 30-35 q/ha, l’azote n’est plus limitant à partir de 150 unités absorbées. Au regard des quantités importantes fournies par le sol, il est nécessaire de piloter son azote sur la culture et éviter les sur fertilisations pour limiter l’exubérance de végétation (favorisant le stress hydrique), le développement des maladies, et la verse.  

Deux méthodes pour éviter de sur-fertiliser 

Deux méthodes existent pour piloter son azote : la méthode des bilans, prenant en compte les reliquats au semis et l’objectif de rendement, et l’héliotest, reposant sur une méthode visuelle corrélée à l’objectif de rendement (voir encadré).  

Quantité d’azote à apporter en fonction de l’estimation des reliquats et de l’objectif de rendement : grille de décision
  Objectif de rendement 


25 q/ha
(sols superficiels) (1)

35 q/ha
(sols profonds) (2)
Reliquats d’azote au semis 


Faible (30 U) 

40 à 80 U  80 à 100 U
Moyen (60 U) moins de 40 U 40 à 80 U
Elevé (90 U) 0 U  moins de 40 U

(1) argilo-calcaire superficiel, sol sableux, cranette… 

(2) limon, limon argileux, argile limoneuse, craie… 

Si la minéralisation est forte, choisir la valeur basse de la fourchette et inversement 

 

Héliotest, un outil simple et pratique pour raisonner la fertilisation azotée du tournesol à la parcelle en évaluant les besoins réels de la plante : 
Basée sur un indicateur visuel simple, la méthode Héliotest vise à répondre aux besoins réels en azote de la plante. L’apparition d’une différence visuelle (hauteur, volume, couleur) entre une bande fertilisée au semis et le reste de la parcelle traduit une carence en azote sur la partie non fertilisée. Le stade d’apparition de cette différence permet d’estimer les fournitures d’azote par le sol pour tout le cycle de culture. Par ailleurs, en fonction de l’objectif de rendement, on peut estimer les besoins de la culture : le tournesol doit consommer 4.5 kg d’azote absorbé pour produire un quintal. A partir de ces deux éléments (stade d’apparition de la différence visuelle et objectif de rendement), Héliotest donne directement la dose à apporter en végétation : tableau décisionnel ci-dessous. 

Tableau de décision Héliotest : dose à apporter en fonction du stade du tournesol auquel la différence visuelle est observée entre la bande azotée et le reste de la parcelle et selon l'objectif de rendement
Différence visuelle observée à Objectif de rendement
20 q/ha 30 q/ha 40 q/ha
7-8 feuilles 0 u 40 u 100 u
9-10 feuilles 0 u 20 u 80 u
11-12 feuilles 0 u 0 u 60 u
13-14 feuilles 0 u 0 u 40 u
Pas de différence avant 14 feuilles 0 u 0 u 0 u

 

 

Réalisez les apports en végétation 

Les besoins en azote de la plante augmentent rapidement environ 1 mois après la levée, l’essentiel de l’absorption ayant lieu du stade bouton à début floraison. Par conséquent les apports en végétations sont au moins aussi bien valorisés que les apports au semis, étant donné la meilleure synchronisation avec les besoins de la plante. Parmi les avantages de l’apport en végétation, la possibilité de réajuster la dose d’apport selon l’état de la culture, en particulier du peuplement. 

Afin de limiter les risques de brûlure, il est recommandé de privilégier les formes solides, par rapport aux formes liquides. Cette application est à privilégier par temps sec, et avant l’apparition du bouton (viser 14 feuilles maximum). En cas de recours à la solution liquide, l’usage de pendillards est recommandé. 

Phosphore, potasse et Bore, des apports à piloter en fonction de la fourniture du sol 

Le tournesol est une culture peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. De ce fait, il est possible de réaliser des impasses si la teneur du sol est élevée, même pour des objectifs de rendement élevés.  

A noter que les essais d’apport localisé des éléments phosphore et potasse sur tournesol n’ont pas démontré d’intérêt particulier. 

Apport de phosphore (P2O5) et potasse (K2O) : dose d’apport en fonction de la teneur du sol et de l’objectif de rendement.

Objectif de rendement


P2O5 


K2O 

Teneur du sol Teneur du sol
Faible Moyenne Elevée Faible Moyenne  Elevée 
25 q/ha 


40 U 

30 U  0 U  40 U  30 U  0 U 
35 q/ha 


60 U 

 40 U 

0 U 

60 U 

40 U 

0 U 

En l’absence d’apport en année n-1 ou n-2, les quantités peuvent être augmentées de 10 u de P2O5 et de 20 u de K2O. 
En cas d’exportations des pailles de céréales avant la culture, rajoutez à ces chiffres, et seulement en sols pauvres, 10 à 20 u de P2O5 et 30 à 40 u de K2O. 
Se référer aux grilles diffusées par le COMIFER

Pour le bore, les apports sont à raisonner en fonction de la fourniture de son sol, les sols superficiels ou filtrants étant les plus à risque. Plusieurs facteurs aggravants sont à prendre en compte tels que le retour fréquent de cultures exigeantes (tournesol, betterave) ainsi que les mauvaises structures du sol. Dans ces situations à risques, un apport préventif peut être réalisé au semis ou de préférence en végétation.  
Tout apport de bore après l'apparition des symptômes est inutile, car les effets de la carence sont alors déjà irrémédiables. 

Apport de bore (B) : modalités et dose d’apport
Apport Stade Forme Dose de bore (B)
Au sol Incorporer ou pas avant le semis (1)  Solide ou liquide  1.2 kg /ha (3) 
En application foliaire  Entre les stades « 10 feuilles » et LPT (1) (2)  Liquide : apporter au moins 200 l/ha de bouillie  300 à 500 g/ha (4) 

(1) Peut être réalisé à l'occasion du désherbage ou de l'application du fongicide. 
(2) LPT : limite de passage du tracteur. Le tournesol mesure 55 à 60 cm. 
(3) Chélal B : 250 g B/ha au sol - 200 g B/ ha en application foliaire 
(4) Soit environ 3 l de produit liquide à 150 g/l de bore 

Implantation Hauts-de-France Grand Est Fertilisation Tournesol Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Les auxiliaires, alliés essentiels pour protéger le tournesol du puceron vert

Le puceron vert du prunier représente le principal insecte parasite sur la culture de tournesol. Cependant, les auxiliaires jouent un rôle clé dans sa régulation. Leur présence précoce sur les parcelles permet souvent de contrôler efficacement les populations de pucerons. En revanche, si les auxiliaires arrivent trop tard par rapport à une infestation importante ou si les pucerons prolifèrent rapidement avant la formation du bouton floral, une intervention peut devenir nécessaire.

Miser sur les auxiliaires

Comme pour de nombreuses espèces de pucerons, les auxiliaires sont essentiels pour limiter les populations. Les prédateurs tels que les coccinelles, les syrphes, les chrysopes et certaines punaises, ainsi que les mycoses, peuvent contribuer à réduire les infestations. Les hyménoptères parasites, quant à eux, agissent plus tardivement, souvent à l'approche de la floraison.
Pour favoriser l’installation des auxiliaires et maximiser leur efficacité, il est important de tolérer une certaine présence de pucerons, tant que le seuil de traitement n’est pas dépassé. Dans les régions chaudes, ces auxiliaires parviennent généralement à maîtriser les populations sans recours aux insecticides. Cependant, dans les régions plus froides, un décalage entre l’apparition précoce des pucerons et l’activité des auxiliaires, comme les coccinelles, peut compliquer la régulation naturelle.

Coccinelle et pucerons verts sur tournesol - Crédit photo : L. Jung

 

Raisonner la lutte

La gestion des pucerons doit se faire en fonction de l’état du feuillage du tournesol. En effet la présence des pucerons est révélée par une crispation des feuilles. On distingue trois cas :

  • Plantes normales : feuilles terminales lisses ou légèrement frisées, sans infestation notable.
  • Plantes légèrement atteintes : feuilles frisées avec quelques pucerons, signes de crispation modérée.
  • Plantes sévèrement atteintes : feuilles fortement déformées, cloquées, avec une présence importante de pucerons.

Une intervention insecticide est recommandée lorsque plus de 10 % des plantes présentent des crispations avant la formation du bouton floral.

Symptômes de crispations sur feuilles - Crédit photo : L. Jung

 

Éviter les traitements précoces

Au vu de la période de vol des pucerons ailés et des risques de ré-infestation du tournesol, des interventions trop précoces peuvent nécessiter un renouvellement de la protection, d’autant plus que la faune auxiliaire aura été décimée par cette première intervention. Il faut en revanche être très vigilant à partir de l’apparition des premiers pucerons pour vérifier régulièrement si les phénomènes de crispation sur feuille demeurent dans la limite du tolérable, des infestations pouvant être parfois explosives. 

 

Une nuisibilité généralement modérée

Souvent plus spectaculaires que réellement nuisibles, l’impact des pucerons varie selon le stade de la plante. Plus l’infestation est précoce, plus les pertes potentielles sont importantes. Toutefois, une fois le bouton floral formé, les pertes sont généralement négligeables. La nuisibilité est de l’ordre de 2 et 3 q/ha en cas d’attaque significative, dépassant rarement 4 q/ha.

 

Si une intervention est nécessaire : quelles solutions ?

 

Protection des abeilles et autres pollinisateurs durant la floraison

La phrase SPe8 définit les conditions suivantes : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les Autorisations de Mise en Marché (AMM) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions « emploi possible », emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d’abeilles » ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE. L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil. Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.  

 

Implantation Phase végétative Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Biodiversité Ravageurs Tournesol Louis-Marie Allard (lm.allard@terresinovia.fr)

Désherbage de la lentille : Dérogation 120 jours NIRVANA S

La demande de dérogation 120 jours (art53 REG 1107/2009) déposée le 27 janvier 2025 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.

La spécialité commerciale NIRVANA S bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (du 15 mars au 13 juillet 2025) pour la lentille au sein de l’usage légumineuses potagères (sèches)*désherbage.

NIRVANA S est alors homologué pour une utilisation en 2 (prélevée puis postlevée) ou 3 applications (prélevée puis postlevée fractionnée en deux applications) à la dose maximale de 2.2 l/ha en cumulé. Le stade maximal d’application est BBCH 16 (6 feuilles) et le délai avant récolte (DAR) de 63 jours. Nous recommandons de ne pas dépasser la dose de postlevée de 0.5 l/ha et de fractionner l’application en post levée en 2 applications de 0.25 l/ha.

Attention : Contrairement aux conditions d’emploi en prélevée stricte de la spécialité, la DGAL stipule dans le cadre de cette dérogation :​​​​​​

  • une ZNT de 20 m accompagné d’une DVP de 20 m
  • une ZNT arthropodes et plantes non-cibles : 5m
  • une Distance Sécurité Riverains : 5m
  • de ne pas appliquer ce produit sur sols artificiellement drainés ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45%​​​​​​​

Les autres conditions sont identiques.

Chaque bassin de production ayant des problématiques spécifiques, nous vous recommandons fortement de vous rapprocher de votre opérateur de terrain habituel avant toute intervention sur votre culture. 

Des risques éventuels de tassement/décoloration en végétation ne sont pas exclure et l’utilisation de NIRVANA S se raisonne sur une priorité d’infestation de type ortie royale ou renouée liseron en forte pression. Cet usage ayant été obtenu à la demande de Terres Univia et Terres Inovia pour lever des impasses techniques, la firme décline toute responsabilité sur ces éventuels risques de sélectivité. 

Appliquer NIRVANA S, seul (associations non conseillées) en post levée sur une végétation sèche et en bon état végétatif (absence de stress hydrique, de carences). L’application sera efficace sur de jeunes adventices, 2-3 feuilles maximum.

Pour rappel, sont autorisés sur lentille en post-levée :

  • ​​​​​​​CHALLENGE 600 : autorisé en postlevée à 1 l/ha/an (la dose totale prélevée + postlevée doit être de 4 l/ha maximum) - application entre le stade 4 et 7 feuilles. Fractionnable en 2 applications maximum de 0,5 l/ha par application.
     
  • LENTAGRAN : autorisé à 2 kg/ha/an (dose pleine non recommandée du fait de manques de sélectivité) – application en post levée jusqu’au stade BBCH 33 (formation du 3ème entre-nœuds), fractionnable en 2 applications. ​​​​​​​
    • Conseil : 2 applications à 0,5 kg/ha par application à 8-10 jours d’intervalle. Mélange possible avec CHALLENGE 600 à 0.5 l/ha.
    • Attention, des manques de sélectivité peuvent parfois survenir selon les conditions d’application et de croissance des lentilles.
  • ​​​​​​​​​​​​NIRVANA S : autorisé en postlevée à 0.5 l/ha. Respecter un cumul maximum pré levée + post levée de 2 l/ha/an - application entre le stade 2 et 6 feuilles. Fractionnable en 2 ou 3 applications (pré-levée incluse). ​​​​​​​​​​​​​​
    • Conseil :  2 applications de 0,25 l/ha par application à 8-10 jours d’intervalle.
  • CORUM : fortement déconseillé à cause du manque de sélectivité sur lentille.

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​​​​​​​​​​​​​​​​Franck Duroueix - Responsable Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle - f.duroueix@terresinovia.fr
​​​​​​​Gwenola Riquet - Responsable fongicides et biocontrôle - Désherbage des légumineuses à graines - g.riquet@terresinovia.fr​​​​​
Zoé Le Bihan - Ingénieur de développement - Référente nationale lentille et lin oléagineux - z.lebihan@terresinovia.fr

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Désherbage Maitrise des adventices Lentille Franck Duroueix, Gwenola Riquet, Zoé Le Bihan

Des limaces sur légumineuses de printemps ? Cela peut arriver lors des printemps humides, surveillons-les !

Ce printemps est relativement humide, avec des pluies parfois faibles mais fréquentes, qui entretiennent l’hygrométrie sur les parcelles et des températures plutôt douces. Le maintien de fraicheur en surface est favorable à la présence de limaces sur les légumineuses de printemps.

Habituellement absentes sur les lentilles, les limaces ont fait une arrivée fracassante sur la culture au printemps dernier, avec des parcelles parfois complètement consommées lors de la levée de la culture. Ces dégâts irréversibles ont entrainé des re-semis plus tardifs, dans des conditions moins favorables pour la culture. En effet, si les limaces sont peu problématiques lorsque la culture est assez développée, il faut les éviter lors du semis et du développement des premières feuilles de la culture. La lentille étant peu développée sur ses premières phases de cycle, l’impact peut être assez marqué. Leur présence est pour l’instant identifiée sur le bassin Poitou-Charentes.

Concernant les pois de printemps, les dégâts peuvent être tout aussi importants, même si la culture se développe plus rapidement que la lentille.

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Si une intervention est nécessaire, appliquez un anti-limaces à base de métaldéhyde ou phosphate ferrique qui sont les 2 substances actives autorisées.

Tableau des principaux anti-limaces

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Les anti-limaces qui contiennent du métaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est égale ou supérieure à 3 % ce qui a un impact sur leur stockage et leur utilisation. Les solutions à base de phosphate ferrique uniquement ne sont pas soumis à ces contraintes et sont utilisables en production biologique.

 

Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent national protéagineux
​​​​​​​Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest

Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Bretagne, Pays de la Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ravageurs Féverole de printemps Lentille Soja Pois de printemps Lupin de printemps Laurent Ruck, Bastien Remurier, Agathe Penant, Zoé Le Bihan