52,54,55,57,67,68,88
EGES - Bilan énergie et gaz à effet de serre
ARVALIS-Institut du végétal, Terres Inovia et l'ITB vous proposent l'outil EGES® pour évaluer les performances énergie et effet de serre de vos rotations.
A partir de la saisie de votre itinéraire technique, l'outil calcule les bilans suivants :
- Émissions de gaz à effet de serre par poste et par opération culturale
- Solde énergétique : énergie produite et consommée sur la rotation
EGES® vous apporte aussi des éléments de comparaison :
- Comparaison possible avec des références ou entre différentes rotations
- Plusieurs unités pour changer de points de vue
Une méthodologie validée par les instituts techniques
- EGES® se base sur la méthode d’Analyse de Cycle de Vie (ACV) intègrant :
- les impacts directs de la conduite des cultures,
- les impacts liés à la production des intrants et des énergies finales (gazole, électricité, gaz, etc.) mobilisés.
Pour se faire, EGES® s’appuie sur des références récentes et adaptées au contexte de production agricole français.
Suite au Grenelle de l’environnement, la France veut concilier développement économique, réduction des émissions de gaz à effet de serre et économie d’énergie.
Bien qu’elle consomme à peine plus de 4 % de l’énergie nationale (source : ADEME), l’agriculture a un rôle important à jouer !
N-Pilot (Boréalis LAT)
L’utilisation du N-Pilot® sur la culture du colza vous permet d’estimer la biomasse sortie hiver par une simple mesure dans la parcelle.
Grâce au N-Pilot® proposé par Borealis L.A.T, il n’est plus nécessaire de faire une pesée manuelle de la biomasse. Développé en collaboration avec Terres Inovia pour la culture du colza, l’outil intègre la Réglette azote colza® permettant un conseil direct de dose totale en sortie hiver.
En mesurant la réflectance du couvert végétal ajusté par la hauteur de végétation, le N-Pilot® détermine avec précision la biomasse réelle de vos colzas.
Une mesure du N-Pilot® se réalise en 20 secondes tout en se déplaçant dans la parcelle. L’utilisation possède l’autonomie d’effectuer autant de mesures que nécessaires dans la parcelle.
L'outil a été validé sur 94 essais du réseau Terres Inovia, avec un très bon niveau de précision et de fiabilité.
R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle.
Mode d'emploi
Après avoir choisi une rotation parmi les 9 proposées, et une à trois adventices présentes dans la parcelle, l'utilisateur saisit les pratiques herbicides pour chaque culture et quelques données de pratiques agronomiques.
En résultat R-sim fournit un niveau de risque pour chaque culture, et globalement pour la rotation. Il indique également si les pratiques agronomiques augmentent ce risque ou au contraire le diminuent.
Enfin, R-sim propose des stratégies herbicides pour chaque rotation, permettant de limiter le risque d'apparition d'adventices résistantesR-sim est aussi l’OAD (outil d’aide à la décision) du plan d’accompagnement des variétés tolérantes aux herbicides (VTH, variétés colza ou tournesol Clearfield® et tournesol ExpressSun) qui réunit les signataires de la charte : Instituts techniques, Coop de France, Fédération nationale du négoce, UFS (semenciers) et UIPP (industriels de la protection des plantes). Il répond à deux objectifs : appuyer le conseil à la vente de ses variétés afin d’évaluer le risque et alimenter un suivi des pratiques (enregistrement pour enquête sur un compte utilisateur) afin d’évaluer si l’utilisation de ces variétés est un facteur d’augmentation du risque.
Infloweb
Un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures.
Terres Inovia, l’ACTA, AgroSup Dijon, ARVALIS-Institut du végétal, la FNAMS, l’INRA, l’ITAB et l’ITB proposent Infloweb, un site web qui rassemble et synthétise, de façon pédagogique, des connaissances scientifiques et techniques sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures. Les contenus, rédigés par des experts du domaine, sont destinés à un large public d’agriculteurs, conseillers, enseignants et étudiants, pour aider au raisonnement des stratégies de désherbage.
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies.
Enquêtes de surveillance
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage.
Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la hernie ou le tournesol sauvage. Les informations saisies sont centralisées par Terres Inovia dans des bases de données de surveillance de ces pathogènes afin de surveiller leur évolution.
Saisir une parcelle touchée
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| Orobanche rameuse | Orobanche cumana | Hernie | Tournesol sauvage | Ambroisie trifide Sud Ouest |
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| Punaises des céréales | Xenostrongylus |
1) Je saisis en ligne les parcelles dans lesquelles j'ai identifié de l'orobanche, de la hernie, du tournesol sauvage ou de l'ambroisie trifide.
Un questionnaire simple et rapide pour ajouter vos parcelles touchées à notre base de surveillance.
2) Je consulte le récapitulatif des saisies
- carte pour visualiser la répartition des communes touchées en France.
- liste des régions touchées
Optimisation de la récolte du colza : de la maturité à la coupe
Après plus de dix mois de culture, le colza arrive à une étape cruciale : la récolte. Avant de l’entamer, il est essentiel de vérifier la maturité des parcelles pour limiter les pertes de rendement. Une fois ce stade atteint, un bon réglage de la moissonneuse-batteuse permettra de clôturer efficacement la campagne 2025.
S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
La récolte du colza s’effectue idéalement lorsque les graines affichent un taux d’humidité d’environ 9 %. À cela s’ajoute, la nécessité d’avoir des siliques à enveloppes matures, de couleur brun clair, contenant environ 10 % d’humidité. Attention : la présence de siliques dont les enveloppes ne sont pas totalement sèches peut entraîner d’importantes pertes de rendement. Non battues, ces graines restent dans les pailles hachées par le broyeur, échappant ainsi à la récolte. Des précieux quintaux peuvent ainsi être perdus (tableau 1).
| Nombre de siliques vertes par plante non battue | Perte en % | Perte en q/ha |
| 5 | 3,3 | 1,4 |
| 10 | 6,4 | 2,6 |
| 15 | 9,6 | 4,2 |
| 20 | 12,8 | 5,7 |
Parcelle composée de plantes avec 170 siliques/plante en moyenne ; rendement de l'ordre de 45 q/ha.
Les tiges, quant à elles, doivent être bien sèches, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %. Si les machines modernes peuvent intervenir même avec des teneurs en eau très élevées (jusqu’à 60 %), l’efficacité du battage et du triage s’en trouve réduite.
À l’inverse, une végétation trop sèche (moins de 8 %) peut provoquer des pertes à l’avant de la machine. Mieux vaut alors récolter tôt le matin avec une moissonneuse équipée d’une extension de coupe pour le colza.
Optimiser la coupe et les réglages pour limiter les pertes
Une coupe haute facilite le battage en permettant une meilleure séparation des pailles sèches. Visez au moins 50 % de la hauteur du colza comme repère. Plus la coupe est haute, plus les tiges récoltées sont sèches et les pertes réduites. Idéalement, coupez le plus haut possible tout en conservant les ramifications. Outre la hauteur de coupe, un réglage précis de la moissonneuse est indispensable pour limiter les pertes, notamment la vitesse du batteur et la ventilation. De plus, ces réglages doivent être adaptés en fonction de l’heure de la journée, car les conditions évoluent entre le matin et l’après-midi.
Andainage : une alternative nécessaire dans certaines situationsL’andainage implique un passage supplémentaire et engendre un coût additionnel. Il peut toutefois se justifier dans certaines situations, notamment en cas d’enherbement mal maîtrisé ou lorsque la parcelle présente une forte hétérogénéité, avec des différences marquées de maturité. |
Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés
Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.
Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard
Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.).
Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.
Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.
A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses.
Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier
La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.
Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche.
Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent.
Quelques conseils pour récolter son pois
La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières
Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture.
Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse.
Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain.
Quelques conseils pour récolter sa féverole
La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant.
Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé.
Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation :
| Source FNAMS-SEMAE-GNIS | Pois | Féverole | |
| Batteur et contre-batteur | Le battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises | ||
| Diamètre du batteur (cm) | Vitesse de rotation (tours/min) | Vitesse de rotation (tours/min) | |
| 45 | 380-640 | 380-470 | |
| 60 | 280-480 | 390-350 | |
| 76 | 230-380 | 230-280 | |
| Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant | |||
| Batteur type conventionnel | 20 mm avant et 10 mm arrière | 25 mm avant et 12 mm arrière | |
| Batteur type axial | 10-15 mm | 20-32 mm | |
| Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs | |||
| Espace entre-fils | >10mm | >14 mm | |
| Barre de coupe | Veillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. | ||
| Culture non versée | Barre de coupe à profondeur variable ou à tapis Scies latérales pour éviter le bourrage | Barre de coupe avancée ou à profondeur variable releveurs tous les 3-4 doigts Positionner 1 rabatteur sur 2 | |
| Culture versée | Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux | ||
| Caisson de nettoyage | Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. La ventilation est recommandée. | ||
| Grille supérieure | 12-18 mm | 15-18 mm | |
| Grille inférieure | 8-12 mm | 8-12 mm | |
Colza : gérer le phoma grâce au choix variétal
Sur colza, l’agent pathogène responsable du phoma est le champignon Leptosphaeria maculans. Cette maladie cause des nécroses au niveau du collet entrainant un desséchement prématuré des plantes ce qui induit une baisse de rendement pouvant être importante. La gestion de la maladie repose d’abord sur un choix variétal adapté, complété par certaines mesures agronomiques.
Les variétés très peu sensibles (TPS) sont à privilégier : elles réduisent l’impact de la maladie et limitent la pression de l’inoculum pour les années suivantes. Deux types de résistances existent :
- La résistance quantitative, durable et non spécifique, agit tout au long du cycle de la plante, contre toutes les souches de Leptosphaeria maculans et limite les nécroses au collet ;
- Les résistances spécifiques, comme les gènes Rlm3, Rlm7, RlmS, LepR1, agissent au début de l’infection en bloquant l’entrée de l’agent pathogène dans les plantes, mais leur efficacité dépend des populations de phoma présentes sur le territoire.
Les résistances spécifiques, bien qu’efficaces initialement, peuvent être contournées par l’agent pathogène si elles sont utilisées de manière continue. Cela fut le cas pour le gène Rlm1 et plus récemment pour les gènes Rlm3 et Rlm7 qui, aux vues des populations actuelles de phoma, ne sont plus efficaces sur notre territoire.
Ainsi, en cas d’utilisation de variété TPS à résistance spécifique, il est important d’alterner les profils de résistance pour limiter la pression de sélection et préserver leur efficacité. Ce n’est pas le cas pour les variétés à résistance quantitative, plus stable dans le temps.
Macule de phoma - Crédit photo : L. Jung
Les variétés peuvent combiner les deux types de résistance. Ainsi, certaines conservent une bonne tolérance même si leur gène spécifique est contourné, en raison de leur résistance quantitative. C’est le cas pour les variétés évaluées depuis 2019 possédant le gène de résistance Rlm7 qui est contourné en France, mais qui peuvent être qualifiées « TPS – très peu sensible » au phoma dû à la résistance quantitative.
Cette stratégie d’alternance, appuyée par des travaux de sélection à l’arrivée de nouvelles résistances spécifiques comme RlmS ou LepR1, permet d’utiliser efficacement les variétés TPS, tout en maintenant une pression faible de la maladie et en assurant la durabilité des résistances disponibles.
Pour faire le bon choix, l’ensemble de ces informations sont disponibles sur le site MyVar de Terres Inovia et vous permet de choisir les variétés TPS et connaître le type de résistance connue pour chaque variété.
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D’autres pathogènes peuvent être responsables des pieds secs. Avant la moisson et en cas de pieds secs, il est intéressant de connaître les pathogènes présents dans votre parcelle :
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Pour aller plus loin : MyVar
Gérer le phoma grâce au choix variétal
Mathieu Dulot (m.dulot@terresinovia.fr)
Cécilia Fontyn (c.fontyn@terresinovia.fr)
Céline Motard (c.motard@terresinovia.fr)
Protection fongicide sur tournesol : une rentabilité très aléatoire
Le tournesol présente l’avantage d’être une culture à bas niveau d’intrant (ou d’impact). Néanmoins, les 2 dernières campagnes humides ont été favorables aux maladies et certains s’interrogent sur l’intérêt d’une protection fongicide. Revue des connaissances pour déterminer la pertinence ou non d’une telle intervention.
Les protections fongicides en végétation dans notre région sont rares. Seulement 6% des surfaces sont traitées (enquêtes pratiques culturales Terres Inovia). La lutte contre les maladies repose principalement sur le choix variétal (www.myvar.fr). Néanmoins les 2 dernières campagnes humides ont été favorables aux maladies, en particulier au sclérotinia sur capitule (2023) et au phomopsis (pression exceptionnelle sur variétés sensibles en 2024 en Lorraine et Haute-Marne). En réaction, certains producteurs s’interrogent sur l’intérêt d’assurer une protection fongicide préventive au stade limite passage tracteur avec une spécialité fongicide homologuée et commercialisée (AMISTAR GOLD / PRIORI GOLD ou REVYDAS).
Une efficacité partielle sur phoma et phomopsis sur tige
L’application fongicide préventive réduit la sévérité des symptômes de maladie. Cela s’observe facilement sur les taches de phoma présentes tous les ans. Néanmoins le contrôle des maladies est partiel car les contaminations aériennes peuvent se produire régulièrement jusqu’à la fin du cycle et le fongicide n’a pas d’incidence sur d’éventuelles contaminations racinaires.
Les protections fongicides préventives n’ont aucune incidence sur les maladies du capitule (phoma, phomopsis, sclérotinia). La seule façon de se prémunir d’une attaque de sclérotinia sur capitule, qui est la plus préjudiciable, est de choisir une variété à bon comportement (pas de résistance forte) et de limiter le risque de récolte tardive.
Des gains de rendement non systématiques
L’efficacité visuelle ne se traduit pas systématiquement en rendement. Les seules situations dans lesquelles nous constatons des gains de rendement significatifs, de l’ordre de + 3 à + 5 q/ha, sont des situations avec de fortes pressions phomopsis sur tige. Mais la fréquence de ces attaques reste faible. Dans un réseau de 36 essais sur 3 ans (2013-2015) conduit par Terres Inovia et ses partenaires dans l’Est de la France, des gains de rendement significatifs sont observés dans seulement 20% des situations. Le seuil de rentabilité de l’intervention est atteint dans seulement 44% des situations.
Par ailleurs l’expérience de 2024 avec des attaques historiques de phomopsis sur variétés sensibles montre les limites de la protection fongicide. Dans ces situations, la protection fongicide s’est faite « débordée ». Le bénéfice de l’application fongicide s’est souvent limité à 2 – 3 q/ha non significatif dans les essais. Cela met l’accent sur l’intérêt de sécuriser la production en premier lieu avec le choix variétal.
Pas de généralisation des interventions mais une veille sur des cas particuliers si le mois de juin est pluvieux
Au regard des éléments techniques précités, Terres Inovia ne recommande pas une protection fongicide préventive systématique.
Les agriculteurs qui souhaitent protéger un potentiel de production peuvent néanmoins raisonner au cas par cas selon quelques indicateurs de risque. Les variétés TPS vis-à-vis du phomopsis ne nécessitent a priori pas de protection fongicide. La question peut se poser pour les variétés classées Peu Sensible (PS) ou Sensible (S) vis-à-vis du phomopsis si le mois de juin est particulièrement pluvieux, d’autant plus s’il y a un historique d’attaque sur la parcelle ou aux alentours.
Dans tous les cas, le retour sur investissement ne peut pas être garanti. Car ce sont les conditions climatiques post traitement (humidité et températures) qui concrétiseront le risque ou non.
Tache encerclante de phomopsis sur tige de tournesol - Crédit photo : Aurore Baillet
Couverts végétaux : la recette d’un mélange gagnant
Le choix d’un couvert végétal adapté est déterminant pour maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. Il repose sur une sélection rigoureuse des espèces et une composition de mélange conçue pour valoriser leur complémentarité.
Choisir les bonnes espèces selon les objectifs visés
Les couverts d’interculture offrent une large gamme de bénéfices, tant agronomiques qu’environnementaux. Pour en maximiser les effets, le choix des espèces doit être fondé sur des objectifs prioritaires clairement définis (voir tableau ci-dessous). Chaque espèce, selon ses caractéristiques morphologiques et physiologiques, contribue à des services spécifiques et complémentaires.
| Piégeage nitrate | Fourniture en azote culture suivante | Stockage C et N |
Couverture du sol (battance, érosion, adventices) |
Structure du sol | Ressources auxiliaires | |
| Principales caractéristiques recherchées | Démarrage rapide, biomasse élevée, croissance racinaire rapide |
Activité symbiotique, |
Biomasse élevée, rapport C/N faible |
Couverture du sol rapide et persistante | Enracinement dense et robuste | Production nectar/pollen accessible, floraison précoce et étalée |
| Principales espèces les plus adaptées | Moutarde, radis, phacélie, avoine | Légumineuses | Mélanges crucifères légumineuses | Crucifères, sarrasin, céréales | Phacélie, radis, moutardes, seigle | Féverole, vesces, sarrasin, cameline, phacélie, lotier |
Composer un mélange performant grâce à la complémentarité des espèces
Une fois les espèces sélectionnées selon les objectifs agronomiques et environnementaux, la réussite du couvert repose sur la complémentarité entre les plantes, à plusieurs niveaux :
- Complémentarité de la biomasse aérienne : Pour maximiser la production de biomasse et optimiser la captation de la lumière, il est recommandé d’associer des plantes qui occupent différentes strates de végétation.
L’intégration d’architectures variées renforce l’efficacité du couvert : par exemple, on peut associer des espèces à port dressé, comme le tournesol ou le sorgho, à des légumineuses grimpantes ou rampantes qui bénéficient de leur effet tuteur. - Complémentarité de la biomasse racinaire : De la même manière, l’association d’espèces aux systèmes racinaires complémentaires permet une meilleure exploration du sol et une valorisation optimale des ressources (eau, éléments minéraux). Un mélange équilibré peut combiner des plantes à enracinement superficiel, intermédiaire et profond pour couvrir l’ensemble du profil du sol.
Enfin, le choix des espèces du couvert dépend également de la conduite culturale que l’on souhaite adopter et du matériel disponible sur l’exploitation : les espèces doivent être adaptées à la période de semis (et à la durée de l’interculture), au mode de semis et au mode de destruction du couvert.
Prendre en compte les contraintes liées à la rotation
Le choix des espèces composant un couvert végétal doit également s’inscrire dans une réflexion à l’échelle de la rotation culturale, et en particulier en lien avec la culture suivante. En effet, si le couvert peut exercer des effets bénéfiques (amélioration de la structure du sol, restitution d’azote, etc.), il peut aussi présenter des risques, notamment sur le plan sanitaire. L’enjeu principal est d’éviter les espèces susceptibles d’héberger ou de favoriser les mêmes bioagresseurs (maladies, ravageurs, nématodes…) que ceux pouvant impacter la culture qui suivra. Une mauvaise compatibilité peut compromettre le rendement ou la santé de la culture principale. Anticiper les interactions entre espèces de couvert et cultures de la rotation est donc essentiel pour limiter les risques agronomiques et sécuriser le système de culture.
Un outil pour construire votre couvert d’interculture !
L’outil ACACIA, développé par le GIEE Magellan, est un outil destiné à accompagner les agriculteurs et techniciens dans la construction autonome de mélanges de couverts adaptés à leur contexte (sol, climat, rotation) et à leurs objectifs (fertilité, structure, gestion des adventices, etc.).
Il est disponible gratuitement ici.
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