1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95
Méca-Culturales : retour sur l’édition 2025
Un bel événement de rentrée attendait le monde agricole : les 10 et 11 septembre, le salon au champ des Méca-Culturales, à Saint-Agnet, au cœur des Landes, a accueilli plus de 12 000 visiteurs. Terres Inovia était bien-sûr présent pour rencontrer les agriculteurs et les acteurs de terrain.

25 collaborateurs de l'institut technique étaient mobilisés
Les Méca-Culturales, organisées par Arvalis et l’association des CUMA du bassin de l’Adour, ont eu lieu, au cœur des Landes, à Saint-Agnet. Ce salon agricole au champ a réuni plus de 200 exposants pour présenter aux acteurs de terrain et aux agriculteurs les innovations agronomiques, techniques et du machinisme agricole.
Répondre aux questions concrètes de terrain et partager les dernières références
Terres Inovia a bien entendu répondu présent pour cet événement. Dans les espaces techniques, 25 experts de l’institut technique étaient mobilisés, répartis dans les différents ateliers thématiques — agriculture biologique, couverts et fertilité des sols, et agriculture de conservation des sols —et dans un espace spécifiquement dédié aux oléo-protéagineux. « Cette édition 2025 a été une occasion unique et privilégiée pour les visiteurs de venir rencontrer directement les experts de l’institut. Nous avons pu répondre aux questions concrètes du terrain, ajuster les recommandations à la réalité des parcelles et partager les dernières références acquises », souligne l’équipe Sud de Terres Inovia.
Des attentes fortes pour mieux lutter contre les ravageurs du soja

Les experts de Terres Inovia ont pu répondre aux intérrogations des agriculteurs présents
- En soja, culture bien présente du secteur, les spécialistes ont pu aborder les leviers pour optimiser la gestion de l’irrigation, avec une attention particulière portée aux spécificités pédoclimatiques locales. La gestion des ravageurs - enjeu majeur pour les producteurs- a ainsi fait l’objet d’un état des lieux complet à partir des derniers résultats d’essais et des connaissances sur la biologie de l’héliothis, de la pyrale du haricot et des punaises. « Nous avons noté une forte attente du public sur les problématiques liées aux ravageurs ». L’institut a ainsi pu valoriser les références sur trois principaux ravageurs du soja.
- En tournesol, le positionnement du semis a été au cœur des échanges, avec un focus sur les créneaux d’implantation les plus favorables à l’expression du potentiel de la culture. Les risques liés aux maladies, leur reconnaissance et les bons réflexes à adopter selon le contexte agronomique ont été également abordés.
- En colza, le positionnement du semis, déterminant pour une bonne implantation, et le désherbage des graminées, avec un zoom sur le ray-grass, une adventice de plus en plus problématique, ont été au cœur des échanges.

Le stand de Terres Inovia aux Meca-Culturales
Au-delà de ces cultures phares, toutes les questions relatives aux itinéraires techniques des espèces suivies par l’institut — pois, féverole, pois chiche, lin, lentille, lupin, chanvre, cameline —ont permis aux agriculteurs et conseillers techniques de conforter ou d’ajuster leurs pratiques.
En bio, la diversification et la fertilité des sols au cœur des discussionsLes Méca-Culturales comportaient également un espace bio. Le soja a ainsi été mis à l’honneur. « Bien que le soja ne soit pas un pilier économique des rotations bio du secteur, il reste une culture phare de diversification », précise Cécile Le Gall, animatrice du programme d’actions bio de Terres Inovia. Tout comme en conventionnel, les échanges ont principalement portés sur la gestion des ravageurs et du désherbage, mais aussi le choix et le réglage des outils. L’amélioration de la fertilité des sols, notamment dans les sols à base de sable, est apparu comme une source de questionnements. Les leviers à mettre en œuvre, tout autant que les indicateurs nécessaires pour en suivre les effets, ont fait l’objet de nombreuses discussions. |
Cap Protéines Challenge : la 5e édition est lancée !
Le coup de départ du nouvel opus du concours d’idéation dédié aux oléoprotéagineux a été donné hier via un webinaire. Les candidatures sont ouvertes jusqu’au 1er décembre 2025.
Organisé par Terres Inovia, et en partenariat avec Terres Univia, le CTCPA, la Fondation Avril, Manger du sens et Euralimentaire, Le Cap Protéines Challenge 5 a pour objectif de stimuler la créativité et l’innovation d’étudiants, d’agriculteurs et d’entrepreneurs autour des cultures riches en protéines. Il vise à améliorer leur production en France et à renforcer leur utilisation dans l’alimentation humaine.
Les inscriptions à ce concours d'idéation sont ouvertes en ligne sur la plateforme Manger du Sens jusqu’au 1er décembre 2025.
Les étapes et modalités ont été présentées hier, lors d'un webinaire.
Pour cette 5ᵉ édition, plusieurs spécificités viennent enrichir le dispositif :
- Sept thématiques couvrant l’ensemble de la chaîne de valeur, afin d’élargir les opportunités de proposer des solutions adaptées aux enjeux de la filière ;
- Des ateliers collaboratifs destinés aux équipes finalistes, animés par des experts, pour favoriser l’échange de savoir-faire et le développement des projets ;
- Deux catégories de récompenses qui distinguent les projets à vocation entrepreneuriale (Cap Protéines Entrepreneuriat) d’une part, et les idées innovantes à fort potentiel de marché (Idée Créative du Cap Protéines) d’autre part .
Les finalistes bénéficieront d’un accompagnement personnalisé, de prix allant de 1 000 à 3 000 €, ainsi que d’un accès privilégié aux conseils des professionnels de la filière et d'incubateurs de start-up.
Contact : M. Malkoun, m.malkoun@terresinovia.fr
Limiter les pertes, gagner du temps : les clés d'une récolte réussie de cameline
Avec une graine extrêmement petite (poids de 1000 grains avoisinant 1 gramme), la cameline exige une récolte rigoureuse pour limiter les pertes. Très sensible aux pertes post-maturité — égrenage à la coupe, casse au battage, pertes directes au champ — cette culture demande une récolte au bon stade et des réglages précis de la moissonneuse-batteuse. Le fauchage-andainage peut être un atout pour accélérer la dessication, particulièrement utile en conduite en dérobé, pour libérer rapidement la parcelle et réussir l’implantation de la culture principale suivante.
Récolter au bon stade : une étape clé
La cameline atteint sa maturité lorsque les siliques passent du jaune citron au brun. A ce stade, l’humidité des graines est généralement comprise entre 8 et 10%. Elles se détachent facilement de leur enveloppe sous une légère pression manuelle.
Il est alors crucial d’intervenir rapidement dans un délai de 7 à 10 jours afin de limiter les pertes par déhiscence.
Pour garantir une bonne conservation des graines et assurer des conditions de stockage optimales, l’humidité à la récolte ne doit pas dépasser 9 %.
En présence d’impuretés fraîches (matières vertes), il est recommandé d’effectuer un pré-triage dans les 24 heures suivant la récolte, afin d’éviter tout risque d’échauffement.
Si, après triage, l’humidité reste supérieure à 9 %, un séchage est nécessaire pour éviter les risques de dégradation (échauffement, développement fongique, etc.).
Réglage de la moissonneuse-batteuse
La cameline étant une culture à petites graines, il est indispensable d’adapter les réglages de la moissonneuse-batteuse et une vitesse de récolte modérée (3 et 4 km/h) pour limiter les pertes.
Principaux réglages recommandés :
- Barre de coupe : juste sous les siliques les plus basses
- Rabatteur : vitesse modérée, entre 600 et 700 tours/min, afin de limiter la casse des siliques.
- Batteur / contre-batteur : espacement initial de 15 à 20 mm. Démarrer avec un réglage similaire à celui utilisé pour les céréales. Si des siliques entières non battues sont retrouvées dans la trémie, augmenter légèrement la vitesse du batteur ou réduire l’écartement entre batteur et contre-batteur.
- Grilles :
- Grille inférieure : aussi fermée que possible.
- Grille supérieure : ouverture initiale à 20 %, à ajuster en fonction de la qualité du tri et du débit.
- Ventilation : flux d’air très faible pour éviter les pertes
Un guide de réglage de la moissonneuse-batteuse édité par SAIPOL avec les recommandations de Nicolas Thibaud est disponible sur demande : https://www.saipol.com/contactez-nous/
Le fauchage – andainage : un gain de temps stratégique
La maturité physiologique est atteinte à 35% d’humidité du grain, lorsque la quantité d’huile et le rendement sont maximaux. Visuellement, les siliques sont jaunies mais pas entièrement sèches. Nous sommes généralement 2 à 3 semaines après la dernière fleur. La plante peut alors être fauchée pour accélérer sa dessication. Cette pratique est particulièrement recommandée lorsque les parcelles sont envahies d’adventices encore vertes. Cette opération n’est à réaliser que si les conditions météo sont annoncées sans pluie dans les jours suivants, pour garantir un bon séchage de l’andain.
Cameline à maturité physiologique, prête à être fauchée
En effet, la reprise de l’andain qui s’effectue à la moissonneuse-batteuse, doit idéalement intervenir 4 à 6 jours après la fauche, pour limiter les pertes et préserver la qualité.
Cette pratique permet de gagner jusqu’à 2 semaines pour que le grain atteigne 9% d’humidité. Ce gain de temps est une étape indispensable pour assurer l’implantation et le succès de la culture principale suivante.
La hauteur de coupe se fait à 15-20 cm du sol, juste sous les siliques les plus basses pour garantir une bonne aération de l’andain.
⚠️ Il est fortement déconseillé de retourner l’andain, afin de limiter les pertes par égrenage.
| Réussir la récolte de la cameline repose avant tout sur une intervention au bon moment, des réglages précis du matériel et, si besoin, le recours au fauchage-andainage. En maîtrisant ces étapes clés, on limite les pertes, on sécurise la qualité des graines, et on optimise la succession culturale. |
Louis-Marie Allard - lm.allard@terresinovia.fr
MINECTO GOLD : autorisation dérogatoire pour le colza
Dans le cadre du Plan d’action de sortie du phosmet, Terres Inovia et Terres Univia se sont mobilisés pour la quatrième année consécutive pour assurer aux producteurs une solution opérationnelle de lutte contre les ravageurs d’automne du colza dans un contexte de disponibilité réduite de solutions de traitement, de résistance forte aux pyréthrinoïdes (mutation Skdr) et ce, en complément de tous les outils de la protection intégrée. C’est le concept "colza robuste®".
Afin de contenir le risque de résistance forte des grosses altises aux pyréthrinoïdes dans de nouveaux départements, la dérogation couvre aujourd’hui l’ensemble du territoire. Cette dérogation préfigure une demande d’autorisation de mise en marché (AMM) en attente.
Sur la culture du colza, MINECTO GOLD est autorisé en application unique (1 application maximale par an) à la dose maximale d’emploi de 100 g/ha des stades BBCH16 (6 feuilles du colza) à BBCH19 (9 feuilles ou plus).
Sur moutarde et colza porte graine, les modalités d’usage (nombre et stade d’application) sont différentes.
Principaux éléments règlementaires :
Modalités d’application : test berlèse au préalable et intervention raisonnée selon l’estimation du risque par les outils d’aide à la décision disponibles.
- SPe 1 : Pour protéger les eaux souterraines, ne pas utiliser ce produit ou tout autre produit contenant du cyantraniliprole plus d’une année sur 3 sur la même parcelle.
- SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée (ZNT) de 20 mètres par rapport aux points d’eau comportant un dispositif végétalisé permanent non traité (DVP) d’une largeur de 20 mètres en bordure des points d’eau.
- SPe 3 : Pour protéger les arthropodes non-cibles/les insectes, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport à la zone non cultivée adjacente.
- SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs :
- Ne pas utiliser en présence d’abeilles
- Ne pas appliquer en période de floraison et de production d’exsudat
- Ne pas appliquer sur les zones de butinage
Protection des résidents et personnes présentes : Respecter une distance d’au moins 5 mètres entre la rampe de pulvérisation et l’espace susceptible d’être fréquenté par des résidents ainsi que l’espace fréquenté par les personnes présentes lors du traitement.
La dérogation MINECTO GOLD 120 jours en colza vise la lutte contre les attaques larvaires d’altise d’hiver avec une application unique qui ne peut pas intervenir avant le stade 6 feuilles de la culture et la réalisation d’un test Berlèse préalable.
Les recommandations de Terres InoviaL’application insecticide est un levier de lutte complémentaire aux mesures agronomiques mobilisées pour mettre en place un colza robuste moins sensible aux ravageurs. Tous les ans depuis 2014, Terres Inovia réalise un monitoring de la résistance de l’altise aux pyréthrinoïdes. En 2025, cette carte montre que la résistance forte (mutation Skdr) progresse, via la pression de sélection (utilisation annuelle de pyréthrinoïdes) et au-delà de la zone historique de Bourgogne-Franche Comté (cf carte 2025 ci-dessous). Dans les zones où la résistance est généralisée, MINECTO GOLD est le seul moyen de contrôler les larves. Dans les autres secteurs où ce type de résistance a été identifiée, MINECTO GOLD est une solution pour freiner la progression de cette résistance. Cela peut permettre de façon durable, de contrôler l’altise avec plusieurs solutions. En effet et à ce jour, MINECTO GOLD ne peut être appliqué plus d’une seule fois et ne peut être appliqué qu’à partir de 6 feuilles du colza. Les territoires dans lesquels le risque de développement de la forte résistance des altises aux pyréthrinoïdes est le moins fort correspond au Sud-Ouest et à la Bretagne.
Carte de résistance aux pyréthrinoïdes des altises d’hiver - 2025 L’application est à réaliser si nécessaire, après évaluation à la parcelle, du risque qui dépend de la dynamique de croissance du colza et du nombre de larves (test Berlèse). L’OAD « Colza risques larves de grosse altise » qui permet d’évaluer le risque à la parcelle est en libre accès sur le site de Terres Inovia. Accéder à l'Outil d'Aide à la Décision : Estimation du risque lié aux larves de grosse altise
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Contaminants métalliques : mieux maîtriser les risques sanitaires du lin oléagineux
Pour faire l’état des lieux des contaminants métalliques dans les graines de lin, Metallin a démarré en octobre 2024. Terres Inovia est l’un des partenaires de ce projet financé par le CASDAR et animé par Linéa Semences.
Face à l’apparition de plus en plus fréquente d’impasses techniques, la diversification des systèmes de production devient indispensable au maintien de la durabilité de l’agriculture française. Au sein des cultures de diversification, le lin oléagineux présente des atouts agronomiques significatifs.
La production des graines de lin oléagineuses s’est installée progressivement en France depuis les années 2000. En 2022, les surfaces de lin oléagineux représentaient 28 000 ha en France (source Agreste), en hausse de 10 000 ha depuis 2015 (données Terres Univia).
Des normes plus sévères
Alors que les réglementations se durcissent, il existe actuellement peu de données sur les Eléments de Traces Metalliques (ETM) dans les graines de lin produites en France.
Les normes règlementaires actuelles imposent aux graines de lin destinées à l’alimentation humaine une teneur maximale en cadmium (Cd) de 0,5 mg/kg (règlement UE 2023/915). Le plomb (Pb) est également réglementé pour les huiles et les compléments alimentaires dans lesquels les graines de lin ou autres produits dérivés du lin s’inscrivent.
Un projet de règlement est également en cours pour mettre en place des teneurs maximales en nickel (Ni) dans les denrées alimentaires incluant le lin.
Enfin, l’Autorité Européenne de Sécurité Alimentaire (EFSA) a récemment ré-évalué à la hausse le risque d’exposition alimentaire à l’arsenic (As) (Chain et al., 2024), laissant entrevoir la possibilité d’une réglementation plus sévère pour ce contaminant.
La Directive 2002/32 pour les substances indésirables dans l’alimentation animale impose aussi des seuils à ne pas dépasser dans les matières premières telles que les graines de lin : 1 mg/kg en cadmium, 2 mg/kg en arsenic, 10 mg/kg en plomb.
Un projet pour mieux maitriser les risques sanitaires
C’est dans ce contexte que le projet Metallin, piloté par Linea Semences, a été élaboré avec cinq partenaires, parmi lesquels Terres Inovia, pour dresser l’état des lieux actuel des contaminants et concevoir des stratégies de maîtrise des risques sanitaires.
Retrouvez les objectifs et les résultats attendus de Metallin dans la fiche synthétique du projet
En raison de sa forte expertise sur cette espèce, Terres Inovia est mobilisé dans ce projet pour, notamment, animer des réseaux d’essais pour l’évaluation des ETM sur les variétés commercialisées de lin oléagineux, collecter des graines et des terres sur des parcelles agriculteurs pour alimenter l’outil d’analyse des risques et mener des évaluations au champ.
Démarrage de la première campagne
Le projet a débuté en octobre 2024. La première campagne de prélèvement des échantillons de sols sur les parcelles de lin de printemps est achevée et la phase d’échantillonnage des graines est en cours de préparation.
Retrouvez en pièce jointe le communiqué de presse du projet
Limaces : gestion des populations en cours de campagne
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.

Fréquence : moyenne
Nuisibilité : forte
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Être particulièrement vigilant sur les parcelles à risque. Si les conditions climatiques sont favorables au maintien de la fraîcheur en surface et si des limaces sont présentes, réaliser un épandage d’anti-limaces en plein sur le sol, au moment du semis. Le traitement préventif, qui vise la préservation de la levée, est actuellement la seule manière de protéger efficacement des attaques de limaces sur les cultures de colza.
Les premiers dégâts sont les plus pénalisants, les plantes attaquées étant perdues ou définitivement handicapées et les cotylédons trop largement entamés pour permettre une bonne croissance. Ces dégâts sont irréversibles et un traitement curatif est inefficace. Inversement, les plantes développées deviennent rapidement de moins en moins sensibles aux prélèvements effectués par les limaces.
Si une intervention est nécessaire, 2 substances actives sont disponibles : phosphate ferrique et méthaldéhyde. Tous les anti-limaces à base de méthaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est supérieure ou égale à 3% et ils ont leur changement de classement (phrase H361f) a un impact sur le stockage et leur utilisation. Les solutions de biocontrôle à base de phosphate ferrique sont une alternative à ces contraintes.
En cas de sol sec ou de levée réalisée, poursuivre la surveillance jusqu’au stade 3-4 feuilles. Si les précipitations interviennent avant 3-4 feuilles et déclenchent l’activité des limaces en surface, appliquer rapidement un anti-limaces pour éviter à la culture de prendre trop de retard.
Les prédateurs du sol, comme les carabes, contribuent à réguler les limaces. Limiter les anti-limaces autant que possible.
Agriculteurs, rejoignez le projet LegumES pour découvrir les avantages des légumineuses !
Ce projet européen, qui vise à mieux valoriser les services rendus par les légumineuses, lance un appel à candidatures auprès de tout agriculteur volontaire pour mettre en place des essais sur les espèces, avec, à la clé, des méthodes de suivi.
Depuis 2024, Terres Inovia participe à LegumES, un ambitieux projet européen qui réunit un consortium de 22 partenaires et est doté d’un budget de 6 millions d’euros pour 4 ans. Objectif : aller vers une agriculture plus durable et résiliente à l’échelle européenne valorisant les services écosystémiques offerts par les légumineuses dans les systèmes agricoles et alimentaires.
Des essais accompagnés et rémunérés pour montrer les avantages des légumineuses
Pour montrer sur le terrain les intérêts autres que la récolte que peuvent livrer ces espèces, Terres Inovia est à la recherche d’agriculteurs qui souhaiteraient participer aux essais dans le cadre de LegumES. Une étape d’appropriation pour comprendre comment mieux bénéficier des services écosystémiques rendus par les légumineuses, un soutien financier ainsi que des conseils pour la conception des essais et leur suivi seront mis à la disposition des agriculteurs participants.
Les légumineuses, un des leviers pour réduire les engrais azotés
Le projet LegumES vise à relever les principaux défis de l'agriculture moderne en mettant l'accent sur les avantages environnementaux, économiques et sociaux des cultures de légumineuses. Il promeut la culture des légumineuses comme un des leviers pour réduire la dépendance aux engrais azotés synthétiques, diminuer les émissions de gaz à effet de serre, améliorer la santé des sols et créer des systèmes de culture plus diversifiés et plus résilients.
Vous êtes agriculteurs et êtes prêts à participer à ces essais ?
Envoyez un e-mail à a.schneider@terresinovia.fr pour déposer votre candidature avant le 15 octobre 2025 et découvrez, en pièce jointe, le dossier d'appel à candidatures.
Réduction des gaz à effet de serre : accompagner les agriculteurs dans la transition bas carbone
Dans le cadre du projet européen ClieNFarms, Terres Inovia et ses partenaires accompagnent huit exploitations du Grand Est dans la mise en place de leviers bas carbone.
L’objectif du projet européen ClieNFarms, qui se termine fin 2025, est de mesurer les effets des leviers bas carbone sur huit exploitations du Grand Est : réduction des émissions de gaz à effet de serre (GES), stockage du carbone dans les sols, identification des facteurs limitants et des conditions de réussite.
Un diagnostic carbone a été réalisé pour chaque exploitation au début du projet avec la méthode du Label Bas Carbone Grandes cultures sur les campagnes de 2019 à 2021. Selon les systèmes de culture, les pratiques de conduite et les contextes pédo-climatiques, ce bilan carbone initial net (émission GES – stockage carbone) varie de 1,9 à 3,3 t eq CO2/ha/ha.
Divers leviers bas carbone
Pour améliorer ce bilan carbone, des leviers ont été mis en place sur les exploitations suivies.
- Changer la forme des engrais minéraux et organiques pour limiter leur empreinte : fabrication et production de protoxyde d’azote aux champs après application. Certaines exploitations ont remplacé une partie de la solution 39 par de l’ammonitrate.
- Modifier l’assolement en augmentant la proportion de légumineuses dans la rotation pour accroître la surface sans apport d’azote minéral et diminuer la quantité d’azote sur la culture suivante (effet favorable des précédents culturaux). Certaines cultures moins gourmandes en azote (tournesol, chanvre) ont parfois été intégrées dans les rotations.
- Changer les pratiques de travail du sol, intégrer un parc matériel moins consommateur de carburant et développer les pratiques d’écoconduite pour limiter la consommation d’énergie fossile.
- Favoriser une meilleure restitution des cultures en laissant davantage de résidus dans les parcelles.
- Améliorer la biomasse des intercultures avec un choix adapté des espèces implantées et un itinéraire favorable à un bon développement.
La réduction des émissions de GES grâce aux leviers varie de 0 à -1,1 t eq CO2/ha/an sur le bilan net selon les exploitations.
Focus sur une exploitation
L’exploitation conventionnelle, que suit Terres Inovia, présentait le bilan carbone initial le plus élevé des huit fermes. Elle a diminué son empreinte carbone dès la première année (figure 1). En effet, la campagne 2022 a subi une fluctuation importante des cours des productions et une envolée des prix des engrais azotés en raison du conflit russo-ukrainien. Ce contexte a incité les exploitants à modifier leur assolement : proportion plus importante de légumineuses (passage de 10 % à 30 % de l’assolement avec de la luzerne et du pois protéagineux), utilisation d’une quantité plus importante de produits organiques non compostés. La forme des engrais azotés a évolué, passant de 98 % des engrais azoté sous forme de solution 39 à 15 % en 2022.
En grandes cultures, les marges de manœuvre sont à identifier selon la situation initiale. Seul le cumul d’un ensemble de leviers permet d’avoir un réel effet et les émissions représentent le poste le plus important à réduire.
| Rencontrons-nous ! Dans le cadre du projet ClieNFarms, des animations sont organisées pour communiquer et présenter les pratiques plus vertueuses. La prochaine Arène créative (résultats, reours d’expériences, échanges…) se tiendra l’après-midi du 11 septembre près de Troyes. Toutes les informations sont à retrouver dans la rubrique Evenements sur le site de Terres Inovia (https://www.terresinovia.fr/-/clienfarms-arene-creative). |
Contact : M. Dulot, m.dulot@terresinovia.fr et A. Schneider, a.schneider@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Protéagineux d’hiver : tenue de tige et résistance au froid, un gage de productivité
Rendement et tenue de tige élevés sont des critères importants dans le choix d’une variété de pois, en plus de la tolérance au gel. En féverole, des nouveautés productives viennent enrichir le choix variétal, la résistance au froid reste également à considérer.
Douze variétés de pois d’hiver ont été évaluées en 2024, campagne marquée par une pluviométrie continue du semis à la récolte, occasionnant une très forte pression maladies en pois d’hiver. Ainsi, seuls 8 essais sur les 33 prévus ont été validés pour le rendement. Les raisons d’abandon sont les suivantes : semis impossible, présence de maladies, hétérogénéité de peuplement, enherbement ou verse en fin de cycle.
Les variétés à bonne tenue de tige ont confirmé leur intérêt et certaines ont présenté un meilleur comportement face aux maladies. Dans 6 essais parmi les 8 validés en 2024, la tendance est positive entre le rendement moyen obtenu et la hauteur moyenne mesurée à maturité. Des variétés de plus de 40 cm à la maturité (Foudre, Feroe et Sherpa) ont eu des rendements supérieurs ou proches de 45 q/ha alors que celles entre 30 et 35 cm comme Fresnel, Furious, Faquir et Paddle sont en dessous ou proches de 40 q/ha.
Etant donné le faible nombre d’essais valides en 2024 et le contexte exceptionnel de la campagne,
la synthèse a été complétée par les essais de pré-inscription CTPS/Geves de 2022 (8 essais valides)
et 2023 (6 essais valides).
Pour les variétés à graines jaunes, Jumper, inscrite en 2022, s’est distinguée en rendement en 2024. Foudre et Feroe, et dans une moindre mesure, Uppercut et Furtif, inscrites en 2021, ont validé en pluriannuel leurs performances élevées. Sherpa et Farwest, inscrites en 2023 avec de très bonnes tenues de tige, ont aussi tiré leur épingle du jeu en 2024. En revanche, des variétés anciennes comme Furious et Fresnel, ont décroché en rendement en 2024, comme les années précédentes, sous l’effet de la verse et des maladies. Pour les variétés à graines vertes, Aviron, à petites graines, a une fois encore confirmé son bon potentiel, en lien avec une hauteur à la récolte supérieure à celles de Paddle et Faquir et une meilleure résistance à la verse.
La note moyenne de gravité de la présence de maladies (ascochytose, bactériose, colletothricum ou d’un complexe de plusieurs de ces maladies) dans tous les essais montre que Sherpa, Farwest et Foudre semblent moins sensibles qu’Uppercut, Furtif et Fresnel. Furious semble être la plus sensible de la série. Les autres variétés sont intermédiaires. Ces tendances restent à confirmer par des résultats supplémentaires. Parmi les variétés les moins affectées par les maladies, Sherpa, Farwest, Foudre, Feroe et Aviron présentaient les hauteurs à maturité et les rendements parmi les plus élevés en 2024. A l’opposé, Furious et Fresnel apparaissent plus sensibles à la verse.
Actuellement, pour le choix variétal, en l’absence de résultats clairs sur la résistance intrinsèque aux maladies, la tenue de tige est un critère important à prendre en compte en plus du rendement en pois d’hiver et de la tolérance au gel.
Axel, variété de féverole d’hiver de référence conseillée
La féverole d’hiver n’a pas échappé aux conditions pluvieuses de l’année, qui ont limité les possibilités de semis à l’automne et favorisé les maladies au printemps, botrytis et rouille notamment. Cependant, les pluies du début de l’été ont permis la mise en place de nombreux étages de gousses et favorisé le remplissage des graines qu’elles contenaient, conduisant à des rendements assez élevés. Des phénomènes de verse ont été parfois observés en fin de cycle. Le rendement moyen avoisine 37-40 q/ha en moyenne, avec des pointes supérieures à 65 q/ha.
10 variétés de féverole d’hiver ont été évaluées en 2024 dans le réseau d’évaluation post-inscription Terres Inovia en collaboration avec le Geves et les partenaires.
Comme les deux années précédentes, Axel affiche en 2024 un indice de rendement moyen très élevé et confirme son statut de variété de référence conseillée. Nairobi a obtenu un rendement moyen national en 2024 en dessous de la moyenne, alors qu’elle avait obtenu de très bonnes performances en 2022 et 2023. Elle reste cependant une variété récente conseillée. Parmi les variétés évaluées depuis au moins 3 ans, GL Alice a montré une performance élevée en 2024 et est donc intéressante en moyenne. Elle est suivie par Nouméa qui présente un bon rendement en 2024 alors qu’elle avait décroché en 2023. Inversement pour Niagara, performante en 2022 mais décevante en 2024.
En revanche, les variétés Iréna et Diva décrochent fortement en 2024 qu’en 2022 et 2023 et sont donc dépassées. Enfin, parmi les variétés récemment inscrites et évaluées, Nepal et GL Arabella se situent à un niveau de rendement élevé en 2024, alors que Nagoya a décroché. Pour le choix variétal, il conviendra de choisir des variétés tolérantes au froid pour les implanter dans les secteurs plus gélifs de l’est et du centre de la France : Diva (référence pour ce critère), Nouméa, Niagara et GL Alice. Les autres variétés plus sensibles sont à réserver à la bordure ouest de la France. Les nouveautés sont à confirmer.
Toujours plus d’informations pour choisir vos variétés sur l’outil Myvar.
Contacts : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr et A. Van Ba.vanboxsom@terresinovia.fr
Lire l'article dans le n° de septembre d'Arvalis & Terres Inovia infos : ici.
Extraction d'huile de tournesol et de colza : Terres Inovia améliore ses connaissances sur les presses à vis
Inventées au siècle dernier, les presses à vis sont la référence pour produire de l’huile de colza et de tournesol. En raison de leur caractère économique et écologique notamment, l'institut mène des recherches pour les améliorer.
Les presses à vis ont été inventées au début du XXe siècle et elles restent la référence pour produire de l’huile de colza et de tournesol. Etonnamment, on ne comprend pas encore tout sur leur fonctionnement, notamment dans le cas des graines décortiquées.
Presse à vis avec ses capteurs de pressions. Crédit : Terres Inovia.
Peu d’études scientifiques existent, alors que cette méthode a beaucoup d’avantages économiques et écologiques. Terres Inovia mène des recherches pour améliorer ces presses, notamment pour mieux traiter les amandes de tournesol, une source prometteuse de protéines pour l'alimentation.
Les premiers résultats publiés montrent que la pression et la puissance du moteur varient avec la rotation de la vis, ce qui n’était pas expliqué auparavant. Cela remet en cause les modèles classiques assimilant la presse à vis à une série de presses à pistons, car ces modèles supposent des pressions constantes lors de la compression, alors que les travaux de l'institut démontrent qu’elle fluctue considérablement dans la phase la plus sensible.
Un article complet est disponible dans le journal en ligne OCL : https://www.ocl-journal.org/articles/ocl/full_html/2025/01/ocl250030/ocl250030.html (consultable gratuitement).
Contact : P. Carré, p.carre@terresinovia.fr
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