Le désherbage post-levée de la lentille
En complément d’une intervention en prélevée, un rattrapage peut être réalisé en post levée au stade 3-4 feuilles de la culture sous forme chimique ou mécanique (herse étrille).
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Le désherbage de prélevée de la lentille
Le désherbage chimique
La lentille est sensible à la concurrence des adventices – le désherbage est donc une étape clé de l’itinéraire technique.
Peu de solutions herbicides sont homologuées sur lentille, une intervention en post-semis prélevée reste indispensable pour limiter le salissement de la culture.
Le désherbage mécanique, une solution complémentaire
Seul ou en complément du désherbage chimique, la herse étrille peut être utilisée en post semis - pré levée en un passage dit « à l’aveugle », qui permettra la destruction précoce d’adventices. Ces passages pourront être complétés par des interventions au stade 3-4 feuilles de la culture.
Et l’association ?
Hors agriculture biologique, des essais d’association de la lentille avec du lin, des céréales (blé, orge) ou de la cameline sont en cours.
Les premiers résultats semblent décevants : si l’aide à la gestion de l’enherbement via une meilleure couverture du sol est assurée, la concurrence sur la disponibilité en eau en fin de cycle s’exerce fortement, et impacte significativement le rendement de la lentille.
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Tout savoir sur l'implantation de la lentille
Le travail du sol
Travailler le sol de façon régulière sur les 15 premiers centimètres afin d’obtenir un lit de semence affiné, meuble et aéré, permettant une bonne installation du système racinaire faiblement prospectif et des nodosités.
La température du sol, à la profondeur de semis, doit être supérieure à 6°C pour favoriser la germination.
Lorsque les conditions climatiques ne sont pas réunies, il est fortement conseillé de reporter le semis, afin d’implanter la culture lorsque la parcelle est ressuyée et suffisamment réchauffée.
En cas de présence importante de cailloux, il est possible de rouler la lentille entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendre le stade 3-4 feuilles pour le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patienter au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide. Toutefois cette pratique peut engendrer des blessures sur les plantules et n’est pas à privilégier.
Date, densité et profondeur de semis
Semer tôt afin de limiter au maximum le risque de stress hydrique pendant la période de floraison et de remplissage des gousses :
- Semer dès la mi-février dans le Sud/Sud-Ouest et l’Ouest
- Semer entre le 5 et le 20 mars en plaine (Centre Val de Loire, Champagne, Aube, Yonne)
- Semer entre le 15 mars et le 15 avril en altitude
Il faut semer à 2-3 cm de profondeur et adapter la densité à la date de semis. Eviter la surdensité : la lentille est une culture qui ramifie ; semer en surdensité limite la capacité de ramification de la plante, et favorise les maladies et la verse :
- Semis précoces : 270 graines/m² (75 kg/ha)
- Semis tardifs : 300 graines/m² (90 kg/ha)
- En altitude : 300-320 graines/m² (90-95 kg/ha)
Densité de semis et PMG
| Densité de semis (graines/m²) | Poids de mille grains (PMG) (g) | ||
| 26 | 28 | 30 | |
| 270 | 70 kg/ha | 75 kg/ha | 81 kg/ha |
| 300 | 78 kg/ha | 84 kg/ha | 90 kg/ha |
| 320 | 84 kg/ha | 90 kg/ha | 96 kg/ha |
N.B : En AB, les densités de semis sont majorées afin d’assurer une gestion du salissement de la parcelle acceptable. Selon les terroirs cette majoration varie entre +10 et +30 % par rapport aux densités préconisées en conventionnel.
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Le test aphanomyces sur lentille
Tout comme le pois, la lentille est une culture sensible à Aphanomyces euteiches. Avant d’envisager d’implanter une lentille, il est donc recommandé de réaliser un test de potentiel infectieux (PI), afin d’écarter tout risque de perte de la culture.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le prélèvement peut être effectué à tout moment de l’année, afin d’anticiper et de prévenir le risque. Le résultat du test est donné selon une échelle de 0 (pathogène non détecté) à 5 (risque très élevé) : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus d’informations sur la maladie et les cultures sensibles, se reporter à la page pois.
Pour plus de renseignement sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux ».
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Fertilisation et inoculation de la lentille
Comme les autres légumineuses, la lentille a la capacité de fixer l’azote atmosphérique grâce à une symbiose avec une bactérie du genre Rhizobium (Rhizobium leguminosarum), présente naturellement dans les sols français. Il n’est donc pas nécessaire d’inoculer la lentille.
La lentille est peu exigeante : elle exporte 1,6 u/q de phosphore et 6 u/q de potassium.
Ainsi, pour un rendement de 15 à 25 q/ha, apporter 30 à 50 unités de P2O5, 60 à 80 unités de K2O et 20 à 25 unités de Mg.
Ces apports sont à raisonner et à adapter en fonction de l’analyse de sol.
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Choisir sa parcelle pour cultiver la lentille
La lentille valorisera des types de sols variés (argilo-calcaires superficiels, sols volcaniques…).
Attention cependant aux sols hydromorphes ou des sols très séchants en raison de la sensibilité de la culture aux excès d’eau et au stress hydrique en fin de cycle.
De même, des sols à grosse réserve utile favoriseront un développement végétatif exubérant au détriment du rendement.
Les sols trop caillouteux seront aussi à éviter pour faciliter la récolte, car la lentille a une tendance à la verse en fin de cycle.
Privilégier des parcelles sans flore adventice difficile, notamment si on note la présence de datura, morelle, ambroisie, bleuet ou ortie royale (risque de déclassement de la récolte vers un débouché alimentation animale).
Un point d’attention particulier doit être porté sur le retour de la lentille dans les parcelles. Cette culture est sensible à Aphanomycès euteiches, et autres pathogènes telluriques (fusarium, pythium) qui conduisent à la mort des plantes par destruction du système racinaire (nécroses des racines). Un délai de retour d’au moins 5 ans doit être observé entre deux lentilles. En cas de présence d’autres cultures sensibles à ces pathogènes dans votre rotation (pois, vesce, gesse…), un délai de 5 ans entre ces cultures est préconisé. Il est possible de réaliser un test pour déterminer la présence d’aphanomycès dans les parcelles.
Pour plus d’information sur la maladie et les cultures sensibles, se reporter à la page pois.
Enfin, éviter les pH inférieurs à 6 qui freineraient le fonctionnement des nodosités.
Privilégier les parcelles peu à moyennement profondes, drainantes et relativement propres.
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Lentille : comment préparer sa campagne ?
La lentille est une culture peu concurrentielle des adventices ; en agriculture biologique comme en conventionnelle, plusieurs pistes de lutte alternative peuvent être envisagées avant le semis :
- Le labour, qui permet d’enfouir graines d’adventices, favorisant la diminution dans le temps de leur pouvoir germinatif ;
- Les déchaumages et faux-semis en interculture, qui permettent de faire lever précocement les adventices, qui seront par la suite détruites mécaniquement avant le semis ;
- Les couverts végétaux en interculture, qui par leur effet structurant du sol et étouffant des adventices viennent compléter cette palette de solutions de gestion de l’enherbement à l’échelle de la rotation ;
- Un semis plus tardif (autour du 15 avril), qui permet la destruction des adventices déjà levées lors du passage du semoir.
Afin de limiter le risque de maladies racinaires, il est recommandé de respecter un délai de retour d’au moins 5 ans entre deux cultures de lentille.
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Le cycle de la culture de la lentille
La lentille est une culture de printemps à cycle court (130 à 150 jours). Semée de mars à avril, la récolte a généralement lieu courant juillet.
Voici quelques repères du cycle de développement :
| Base 0°C | Base 6°C | |
| Semis – Mi-Floraison | 940°C | 490°C |
| Mi-Floraison - Récolte | 560°C | 440°C |
| Cycle total | 1500°C | 930°C |
Fréquence moyenne sur 20 ans (2000 – 2019) de date d’atteinte des stades en fonction de la date de semis.
Semis
| Station météo | Le Puy Loudes Sanssac (43) | Bourges (18) | Auxerre (89) | La Roche-sur-Yon (85) | Mauvezin (32) | |||||||||||
| Semis | 01/03 | 15/03 | 01/04 | 01/03 | 15/03 | 01/04 | 01/03 | 15/03 | 01/04 | 15/02 | 01/03 | 15/03 | 01/04 | 15/02 | 01/03 | 15/03 |
| Pleine Floraison | 22/06 | 23/06 | 26/06 | 28/05 | 31/05 | 06/06 | 29/05 | 01/06 | 07/06 | 20/05 | 25/05 | 28/05 | 04/06 | 13/05 | 15/05 | 22/05 |
| Récolte | 31/07 | 31/07 | 03/08 | 01/07 | 03/07 | 07/07 | 02/07 | 04/07 | 08/07 | 26/06 | 29/06 | 02/07 | 07/07 | 18/06 | 20/06 | 25/06 |
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La place de la lentille en France
Différents types de lentille sont cultivés et consommés à travers le monde :
La lentille verte : plusieurs types de lentilles vertes existent à travers le monde, avec une large gamme de couleurs (du vert clair uniforme à un vert soutenu avec ou sans marbrures). En France, les lentilles vertes connues au travers de la lentille verte du Puy notamment ont de petites graines bombées de couleur verte avec des marbrures brunes et bleutées, et à peau fine. C’est la principale lentille cultivée en France.
Les lentilles corail (ou lentilles rouges) : la plus consommée au monde, notamment en Inde, au Bangladesh, au Moyen-Orient ou encore dans les pays du pourtour méditerranéen. Les graines sont petites, bombées, de couleur foncée. Une étape de décorticage est nécessaire pour dévoiler la couleur « orangée »/corail des cotylédons.
Les lentilles blondes : des graines larges, de couleur claire et plus plates que les précédentes avec une peau généralement épaisse et de couleur de cotylédons pâle.
La lentille noire : Petites graines très bombées de couleur noir brillant.
En France, la production de lentille est en forte croissance : les surfaces sont ainsi passées de 4 400 ha en 1997 à 37 500 ha en 2019. Les principales zones de production sont l’Auvergne, avec la lentille verte du Puy (AOC, AOP) et la lentille blonde de Saint-Flour (IGP, Label Rouge), le Berry, avec la lentille verte du Berry (Label Rouge, IGP), la Champagne avec la lentille rosée de Champagne, qui présente la particularité d’être semée en hiver. Hors zones historiques, la lentille est également largement cultivée dans l’Yonne et l’Aube, ainsi que dans l’Ouest et le Sud-Ouest.
La graine de lentille est riche en protéines : sa teneur est intermédiaire entre celle du pois et de la féverole ; sa teneur en fibre est également plus faible du fait de son tégument fin, ce qui la rend plus digeste en graine entière.
Sans gluten, la lentille répond à de nombreuses tendances actuelles du marché alimentaire : végétarisme, flexitarisme, sans gluten, enrichissement en protéines végétales ….
Ces marchés à valeur ajoutée assurent aux producteurs un meilleur revenu.
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Les atouts de la lentille
La lentille est une légumineuse qui s’intègre facilement dans les rotations céréalières. Culture de printemps à cycle court (150 jours), elle permet de diversifier les rotations et de rompre le cycle des bio agresseurs des autres cultures, qu’il s’agisse d’adventices difficiles à maitriser, de ravageurs ou de maladies des céréales, garantissant un système plus sain et un moindre apport de fongicides et d’herbicides sur le suivant.
La rentabilité d’une culture de lentille doit ainsi se calculer à l’échelle de la rotation, et non uniquement annuellement.
Peu exigeante, la lentille est une culture valorisant bien les terres moyennes à superficielles. A l’inverse les sols profonds la rendent plus vulnérable à la verse et aux maladies. Par ailleurs, sa capacité à noduler lui permet de fixer l’azote atmosphérique, la rendant autonome pour sa nutrition azotée. La lentille est également faiblement exigeante en phosphore et potasse. Cette quasi-autosuffisance permet de réduire l’impact environnemental (consommation moindre d’énergies fossiles imputables au tracteur, moins d’émission de gaz à effet de serre et de gaz acidifiants). La qualité de l’eau souterraine est ainsi préservée. De plus, l’introduction d’une lentille permet une restitution d’azote à la culture suivante, jusqu’à 30 unités dans les meilleurs cas.
Attention : la lentille est une culture intéressante à condition de contractualiser sa commercialisation (prendre contact avec un organisme avant d’engager des surfaces).
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