Le fauchage du chanvre en mode non battu
Paille de chanvre
Une qualité difficile à maîtriser
Laissant plus de souplesse dans le choix de la date de récolte qu'en mode battu, le mode non battu est plus confortable en termes d’organisation du travail sur les exploitations. Cependant, une qualité optimale de paille est plus difficile à obtenir en mode non battu car les tiges ont un niveau de maturité inférieur et contiennent davantage d’eau. Des pailles présentant un niveau de rouissage excessif (pailles noires) ou au contraire un rouissage insuffisant (pailles vertes) sont plus fréquentes qu’en mode battu.
Les différents systèmes de fauche
Les lamiers à section à un ou plusieurs niveaux de coupe sont les plus performants (photos A et B). Ils permettent une coupe nette qui préserve la qualité des produits. Mais ils imposent une récolte en brins longs qui ne sont pas toujours acceptés par les usines de première transformation.
Les faucheuses conditionneuses ou les faucheuses-andaineuses automotrices (photo C) nécessitent des adaptations, ajouts de diviseurs pour guider la végétation, avancement des barres de poussés, déflecteurs, protection d’organes en rotation. Achetés sur le marché de l’occasion, avec des pièces de rechange parfois difficiles à trouver, ces matériels souvent anciens et peu accessibles pour les nouveaux producteurs ne représentent pas des solutions pérennes pour la récolte du chanvre.
Les ensileuses avec rotors modifiés (photo D) équipées de bec kemper représentent un système performant pour la récolte en mode non battu. Généralement sur une largeur de travail de 4,5 m, le bec guide la paille vers le rotor (équipé d’un ou deux couteaux) dont la vitesse de rotation réduite permet la coupe de la paille en brins courts de 20 à 80 cm. La paille est directement andainée à la sortie du rotor. Cependant, ce système de récolte engendre des investissements importants difficilement supportables par des producteurs individuels mais envisageables dans une organisation collective de la récolte.
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A. Lamier à sections à un seul niveau de coupe |
B. Lamier à sections à trois niveaux de coupe |
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C. Faucheuse-andaineuse automotrice |
D. Ensileuse avec rotor modifié |
Du fanage à la conservation du chanvre
Le rouissage
Le rouissage est l'opération pendant laquelle les micro-organismes du sol attaquent les liants pectiques qui tiennent les fibres et le chènevis ensemble. Il permet d'obtenir des fibres plus affinées, plus souples mais moins résistantes.
Un certain niveau de rouissage peut être parfois demandé par les industriels pour des utilisations spécifiques.
- Après fauchage, laisser les pailles sur le sol pendant 10 à 20 jours selon les conditions climatiques et la qualité du produit recherché.
- La coloration blonde, grise, puis noire des pailles indique le degré de rouissage.
- Un fanage ou un retournement des andains permet d’homogénéiser le rouissage.
Le fanage
Le fanage permet d’aérer la paille, de la fissurer et par conséquent d’accélérer son séchage. Il permet aussi de limiter l’incorporation de cailloux dans les balles. Par ailleurs, le fanage augmente le contact de la paille avec le sol et l’humidité (du sol, de l’air, de la pluie) et accélère le phénomène de rouissage. Il prépare la paille aux étapes ultérieures d'andainage et de pressage, qui s'en trouvent facilitées.
Pailles de chanvre
Andainage : les systèmes à rotor majoritaires
Cette opération est presque exclusivement effectuée avec des andaineurs mono-rotor. Outre le rassemblement de la paille en ligne avant le pressage, l’andainage permet de briser la paille pour faciliter son rouissage, son séchage et la perte de sa couleur verte. Suivant les conditions météo et le rendement de la culture, deux, voire trois passages, peuvent être réalisés.
Opération d’andainage sur le chanvre
Choisir le pressage
Le choix du pressage en balles « rondes » ou en balles « carrées » dépend des marchés visés par l’industriel de première transformation (fibre technique ou fibre papetière). Ainsi, pour être transformée en pâte à papier, la paille de chanvre doit être exempte de polluants plastiques. Or, en balles « carrées » au moment du nouage, des petits bouts de ficelle sont sectionnés et mélangés à la paille. D’autre part, l’expérience montre que les ficelles naturelles ne sont pas suffisamment élastiques et cassent au moment où les balles sortent du canal de compression. Le conditionnement de la paille de chanvre est également dépendant de l’ensemble des opérations qui précèdent. Par exemple, une fauche de la paille en brins longs (mode non battu) ne permet pas un pressage en balles « carrées».
Lorsque la paille est coupée en brins courts (ensileuses, moissonneuses modifiées) le pressage est facilité, en balles rondes comme en balles carrées. Ceci est d’autant plus vrai en mode non battu car les plantes sont généralement plus hautes (variétés tardives et pas de coupe des sommités par la moissonneuse batteuse).
Pressage en balles rondes sur le chanvre
Qualité : une paille impeccable
Il est impératif d’éviter tout corps étranger dans la paille, notamment les cailloux qui ralentissent et endommagent les outils de pressage et de défibrage. La présence de matières plastiques dans la paille peut conduire au refus de la marchandise car elles réduisent la valeur ajoutée de la filasse, pour le débouché papetier, particulièrement.
La conservation
Après le pressage, les balles sont ensuite mises à l’abri sous des hangars. Selon les bassins de production, le stockage peut être soit de la responsabilité du producteur, soit de celle de la coopérative qui détient l'outil de transformation.
Quand récolter le chanvre ?
Une influence sur le rendement en graines mais pas en paille
Pour une variété donnée, la date de récolte a peu d’influence sur le rendement paille, sauf, bien sûr, si elle intervient avant la fin de la floraison. Par contre, plus la date est tardive, plus le rendement graines est élevé.
Attention : la graine de chanvre est très déhiscente. Si la récolte est trop tardive, le rendement peut s'effondrer suite à un coup de vent ou une forte pluie.
Chanvre en période de récolte
En mode non battu, mais attention aux récoltes trop précoces
Récolte du chanvre avec ensileuse
La récolte peut s’effectuer dès la fin de la floraison, lorsque l’optimum de rendement en paille est atteint. Néanmoins, à ce stade, les tiges encore très vertes, et la masse foliaire importante peuvent entraîner les conséquences suivantes :
- augmentation du temps de séchage au sol,
- augmentation non contrôlée du rouissage (pourrissement possible car les tiges contiennent beaucoup d'eau),
- fibres et chènevotte de couleur verte, peu prisées par les industriels (défibrage difficile),
- qualité de fibre non optimisée. En effet, les fibres continuent à se rigidifier après la floraison des plantes parallèlement à la maturation des graines, au jaunissement de la tige et à sa défoliation.
En revanche, plus les tiges sont jaunes et défoliées, plus leur fauchage est difficile.
En mode battu au stade optimal de maturité du chènevis
La date de récolte est liée à la précocité de la variété. La récolte du chènevis s’effectue environ 4 à 6 semaines après la date de pleine floraison, communiquée par l’obtenteur variétal.
Cependant, pour une même plante, les graines n’arrivent pas à maturité en même temps. Ainsi, il est admis que le stade de récolte est atteint lorsque les enveloppes des graines les plus basses de l’inflorescence commencent à tomber, que les graines en haut de l’inflorescence sont au stade pâteux et que les tiges sont quasiment totalement défoliées (du 5 septembre pour les variétés les plus précoces au 15-20 septembre pour les plus tardives). Cette date reste un compromis entre la quantité de chènevis mature et les conditions météorologiques qui, si elles se dégradent, peuvent provoquer un égrenage ou la germination sur pied impactant fortement le rendement en chènevis et compromettant la qualité de la paille.
Le mode de récolte se prévoit dès le semis
Le choix du système de récolte est déterminé par le contrat signé entre le producteur et l’industriel de 1ère transformation. Il doit prendre en compte les objectifs de récolte (récolte du chènevis ou non), l’organisation collective ou individuelle de la récolte, les contraintes à l’usine et les débouchés visés. Les différences existantes entre les différents modes de récolte concernent principalement la fauche avec la récolte ou non du chènevis.
L’organisation collective de la récolte permet d'investir dans des machines très performantes mais la réactivité du chantier peut être pénalisée si le nombre de machines disponibles est faible.
A retenirLes dates de récolte dépendent :
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Récolte et stockage de la lentille
Récolte
La récolte s’échelonne généralement sur le courant du mois de juillet jusqu’à mi-août pour les parcelles en altitude.
Elle débute lorsque le taux d’humidité des graines passe en dessous de 16 %.
Aucun matériel spécifique n’est nécessaire : intervenir quand les conditions le permettent pour limiter l’humidité dans la récolte (ne pas intervenir trop tôt le matin en parcelle) mais aussi minimiser l’égrainage des gousses et la casse du grain (éviter les très fortes chaleurs de l’après midi). Un réglage lent du batteur permet également de limiter la casse des graines.
Une vidange méticuleuse des machines est indispensable afin d’éviter le mélange avec des graines de céréales.
Un pré-nettoyage post récolte et avant stockage garantit une bonne conservation au silo.
Stockage
Assurer une bonne conservation des graines en ventilant avec l’air ambiant dès la mise au silo pour abaisser la température à 18-20°C.
La gestion de la bruche
La gestion de la bruche peut se faire au stockage, l’adulte sortant alors des graines. Il est alors possible d’intervenir pour éliminer le ravageur. Pour cela, plusieurs solutions sont disponibles :
- La fumigation à la phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) qui élimine les bruches à l’extérieur et à l’intérieur des graines sans laisser de résidus ; cette intervention est à réaliser le plus rapidement possible après la récolte pour limiter au maximum les nouveaux envols de bruches dans l’environnement. Cette opération doit être réalisée par un opérateur agréé dans des silos étanches.
- L’insecticide de stockage KObiol UVL élimine les bruches par contact. Son utilisation n’est donc recommandée qu’en combinaison avec la fumigation car les bruches n’ayant pas encore émergé lors de l’application ne seront pas éliminées.
En agriculture biologique sont également utilisés
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La destruction des déchets issus du pré-nettoyage et du tri des lots avant ou en cours de stockage est indispensable afin de réduire au maximum les foyers d’émergence des insectes à proximité des lieux de stockage lors de la campagne suivante.
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Maladies de la lentille durant le remplissage des gousses
Le sclérotinia
Le sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum) peut être observé sur lentille, se présentant sous forme d’un mycélium blanc à l’intérieur des tiges avec présence de sclérotes. La maladie entraine un dessèchement des plantes.
Il est commun à d’autres cultures (colza, tournesol, pois…).
Nuisibilité
Le sclérotinia est peu fréquent et peu nuisible sur lentille.
Méthode de lutte
Il n’existe pas de méthode de lutte en végétation sur sclérotinia.
La gestion de la maladie peut être anticipée via l’utilisation de LALSTOP CONTANS® WG, mais se gère surtout en préventif à l’échelle de la rotation (limiter le nombre d’espèces hôtes).
Ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante courant floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec une intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Attention à respecter les rélais avant récolte
Botrytis
Le botrytis de la lentille (Botrytis cinerea), appelé également « pourriture grise », se développe dans des conditions humides et douces. Il se développe principalement sur les jeunes gousses, provoquant leur avortement.
Botrytis sur gousses (à gauche) et sur tiges (à droite)
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque importante.
Méthode de lutte
Le botrytis se gère de la même manière que l’ascochytose : assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Attention à respecter les délais avant récolte.
La rouille
La rouille brune (Uromyces viciae-fabae) apparait plutôt en fin de cycle lorsque les températures sont élevées, sous forme de pustules sur les faces inférieures des feuilles et sur les tiges.
Nuisibilité
La rouille peut se développer très rapidement. En cas de forte attaque, le rendement peut être impacté.
Méthode de lutte
Intervenir lorsqu’une plante sur deux comporte 2 à 3 pustules sur la face inférieure des feuilles ou sur la tige.
Amistar 0,5 à 0,8 l/ha (azoxystrobine) donne de bons résultats sur cette maladie.
Attention à respecter les délais avant récolte
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Ravageurs de la lentille durant le remplissage des gousses
Le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission plus impactante de virus.
Puceron vert sur lentille
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant boutons floraux | Observation directe sur plante |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
| Début floraison à fin floraison + 2-3 semaines | 2-3 pucerons par plante (Mention abeilles impérative). Si seuil atteint : SUMI-ALPHA 0.4 l/ha |
*Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser un pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
En savoir plus
La bruche
Sur lentille, on identifie principalement Bruchus lentis et Bruchus signaticornis qui sont différentes de la bruche du pois (Bruchus pisorum) et de la féverole (Bruchus rufimanus). La femelle pond sur les jeunes gousses ; les larves non baladeuses se développent dans les graines avant d’en ressortir au moment de la récolte ou en cours de stockage, laissant à leur place un « trou », fortement préjudiciable pour les débouchés de l’alimentation humaine et semence.
Deux conditions doivent être réunies pour que la bruche soit préjudiciable à la culture :
- La présence de fleurs, qui attirent l’adulte
- La présence de gousses, lieu de ponte
D’après les travaux menés par l’ANILS en 2018, les bruches arrivent sur les parcelles avant l’apparition des fleurs et des gousses, pour se reproduire et se nourrir.
Des températures supérieures à 20°C favorisent leur activité.
Aucun produit n’est homologué sur la bruche de la lentille.
La gestion de la bruche se fait à ce jour uniquement au stockage. Cette lutte doit être collective si on veut réduire significativement les populations présentes dans l’environnement.
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Les maladies de la lentille en période de floraison
L'aphanomyces
Aphanomyces est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches) ; les spores flagellées se déplacent dans l’eau libre du sol, et colonise les racines des lentilles, entrainant une pourriture du système racinaire (racines molles et brunes puis desséchées). En végétation, la maladie s'exprime le plus souvent sous forme de foyers dans lesquels les plantes sont nanifiées et/ou jaunissantes.
Outre le pois et la lentille, d’autres légumineuses sont plus ou moins sensibles à aphanomyces, et multiplient l’inoculum.
Il n’existe pas de moyen de lutte contre cette maladie. La prévention doit ainsi se faire à l’échelle de la rotation, en espaçant d’au moins 5 ans deux cultures sensibles.
Espèces non-hôtes ou très résistantes :
Féverole, lupin, soja, pois chiche, fenugrec, lotier, sainfoin
Espèces sensibles :
Lentille, luzerne, gesse
Espèces présentant des variétés résistantes et des variétés sensibles
| Espèce | Variétés totalement résistantes à très résistantes (INR⩽1) |
Variétés partiellement résistantes à sensibles (INR>1) |
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| Trèfle | Trèfle d’Alexandrie (T. alexandrinum) |
Maremma, Polaris, Sacromonte, Tabor, Tigri |
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| Trèfle hybride (T. hybridum) |
Aurora | ||
| Trèfle incarnat (T. incarnatum) |
Bolsena, Carmina, Cegalo, Contea, Diogene, Kardinal, Tardivo, Trincat |
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| Trèfle violet (T. pratense) |
Diplo, Formica, Lemmon, Lestris, Merviot |
Larus, Mistral | |
| Trèfle blanc (T. repens) |
Aber daï, Aberace, Giga, Lune de Mai, Tara |
Abercrest, Abervantage, Alberta, Aran, California, Grasslands demand, Grasslands Huia, Grasslands Tahora, Ladino, Luclair, Seminole, Menna, Merwi, NFG Gigant, Régal, Rivendel, Sonja, Podkowa |
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| Trèfle de Perse (T. resupinatum) |
Ciro, Laser | Lightning | |
| Vesce | Vesce commune (V. sativa) |
Aneto, Ardente, Capucine, Caravelle, Catarina, Corail, Malachite, Marine, Melissa, Mikaela, Nacre, Pepite, Scarlett, Topaze, Vigile |
Amethiste, Barvicos, Beta, Candy, Caribou, Cristal, Delphi, Granit, Jade, Nikian, Opale, Platine, Rubis, Safran, Spido, Spinelle |
| Vesce pourpre (V. benghalensis) |
Barloo, Bingo, Popany |
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| Vesce velue (V. villosa) |
Hungvillosa, Massa, Savane, Villana |
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Afin de savoir si une parcelle est infestée, il est important de réaliser un test aphanomyces.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le résultat se présente sous la forme d’une note allant de 0 à 5 : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus de renseignements sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux »
L'ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme de nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante courant floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec une intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Le botrytis
Le botrytis de la lentille (Botrytis cinerea), appelé également « pourriture grise », se développe dans des conditions humides et douces. Il se développe principalement sur les jeunes gousses, provoquant leur avortement.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque importante.
Méthode de lutte
Le botrytis se gère de la même manière que l’ascochytose : assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
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Les ravageurs de la lentille en période de floraison
Cécidomyie
La cécidomyie de la lentille (Contarinia lentis) est un diptère (petite mouche) qui pond dans les bourgeons floraux. Ses larves se nourrissent des tissus des plantes, provoquant des « galles » puis l’avortement des boutons.
Les vols de cécidomyies s’observent 2-3 jours avant le début floraison, et jusqu’à pleine floraison. Il faut impérativement traiter l’adulte avant la ponte pour limiter les dégâts.
Difficile à observer, elle nécessite d’être détectée en plaçant une cuvette jaune (ou blanche) dans les parcelles. Quand il y a un vol de cécidomyies, la cuvette "devient noire" de moucherons.
Surveiller le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus qui peut entraîner un fort impact sur la culture.
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant boutons floraux (1) | Observation directe sur plante |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
| 6 feuilles -avant début floraison (2) |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons ou TEPPEKI 0.14 kg/ha |
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| Floraison (2) | 2-3 pucerons par plante Si seuil atteint : TEPPEKI 0.14 kg/ha |
(1) Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser CYTHRINE MAX seul pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
(2) TEPPEKI est utilisable en floraison mais attention son utilisation est limitée à une seule application sur la culture.
Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible durant la floraison et production d’exsudats. Dans l'arrêté du 20 novembre 2021, la lentille n'est pas considérée comme une culture attractive et n'est donc pas concernée par les horaires d'application.
Pollinisateurs
Phrase SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Tordeuse du pois
La tordeuse du pois (Cydia nigricana) est un petit papillon brun dont les larves se développement dans les graines.
Les vols de tordeuses s’observent à partir de début formation des gousses jusqu’à la fin du remplissage des gousses. Leur nuisibilité est considérée comme faible.
Bruche : la bête noire de la lentille
Sur lentille en France, on identifie principalement Bruchus signaticornis qui est différente de la bruche du pois (Bruchus pisorum) et de la féverole (Bruchus rufimanus). La femelle pond sur les jeunes gousses ; les larves non baladeuses se développement dans les graines avant d’en ressortir au moment de la récolte ou en cours de stockage, laissant à leur place un « trou », fortement préjudiciable pour le débouché de l’alimentation humaine et semences.
Même si elles arrivent avant l’apparition des fleurs pour se reproduire et se nourrir, la période de risque débute à la formation des premières gousses et se poursuit jusqu’à la fin du développement principal des gousses (fin floraison +2 semaines environ). Des températures moyennes durant plusieurs jours de 19°C ou plus favorisent leur activité. Les solutions autorisées contre la bruche ne permettent pas de couvrir toute la phase de risque : la gestion se fait principalement au stockage aujourd’hui, mais les recherches se poursuivent. Cette lutte doit être collective si on veut réduire significativement les populations présentes dans l’environnement.
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Les maladies de début de cycle de la lentille
L'aphanomyces
Aphanomyces est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches) ; les spores flagellées se déplacent dans l’eau libre du sol, et colonise les racines des lentilles, entrainant une pourriture du système racinaire (racines molles et brunes puis desséchées). En végétation, la maladie s'exprime le plus souvent sous forme de foyers dans lesquels les plantes sont nanifiées et/ou jaunissantes.
Outre le pois et la lentille, d’autres légumineuses sont plus ou moins sensibles à aphanomyces, et multiplient l’inoculum.
Il n’existe pas de moyen de lutte contre cette maladie. La prévention doit ainsi se faire à l’échelle de la rotation, en espaçant d’au moins 5 ans deux cultures sensibles.
Espèces non-hôtes ou très résistantes :
Féverole, lupin, soja, pois chiche, fenugrec, lotier, sainfoin
Espèces sensibles :
Lentille, luzerne, gesse
Espèces présentant des variétés résistantes et des variétés sensibles
| Espèce | Variétés totalement résistantes à très résistantes (INR⩽1) |
Variétés partiellement résistantes à sensibles (INR>1) |
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| Trèfle | Trèfle d’Alexandrie (T. alexandrinum) |
Maremma, Polaris, Sacromonte, Tabor, Tigri |
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| Trèfle hybride (T. hybridum) |
Aurora | ||
| Trèfle incarnat (T. incarnatum) |
Bolsena, Carmina, Cegalo, Contea, Diogene, Kardinal, Tardivo, Trincat |
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| Trèfle violet (T. pratense) |
Diplo, Formica, Lemmon, Lestris, Merviot |
Larus, Mistral | |
| Trèfle blanc (T. repens) |
Aber daï, Aberace, Giga, Lune de Mai, Tara |
Abercrest, Abervantage, Alberta, Aran, California, Grasslands demand, Grasslands Huia, Grasslands Tahora, Ladino, Luclair, Seminole, Menna, Merwi, NFG Gigant, Régal, Rivendel, Sonja, Podkowa |
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| Trèfle de Perse (T. resupinatum) |
Ciro, Laser | Lightning | |
| Vesce | Vesce commune (V. sativa) |
Aneto, Ardente, Capucine, Caravelle, Catarina, Corail, Malachite, Marine, Melissa, Mikaela, Nacre, Pepite, Scarlett, Topaze, Vigile |
Amethiste, Barvicos, Beta, Candy, Caribou, Cristal, Delphi, Granit, Jade, Nikian, Opale, Platine, Rubis, Safran, Spido, Spinelle |
| Vesce pourpre (V. benghalensis) |
Barloo, Bingo, Popany |
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| Vesce velue (V. villosa) |
Hungvillosa, Massa, Savane, Villana |
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Afin de savoir si une parcelle est infestée, il est important de réaliser un test aphanomyces.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le résultat se présente sous la forme d’une note allant de 0 à 5 : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus de renseignements sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux »
L’ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante au cours de la floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
N.B : Les semis trop denses amplifient le phénomène.
Les maladies racinaires
La lentille est très sensible aux maladies racinaires.
Pythium et fusarium sont responsables de nécroses racinaires et de jaunissement des parties aériennes.
La gestion se fait à l’échelle de la rotation : respecter un délai de retour d’au moins 5 ans entre deux cultures de lentille, et semer dans de bonnes conditions.
Bien choisir son fongicide
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Les ravageurs de début de cycle de la lentille
Les thrips
Les thrips du lin et des céréales (Thrips angusticeps), communément appelés « mouche(tte)s d'orage » ou « bêtes d’orage », sont des insectes allongés, de petites tailles (1 à 2 mm), noirs, pourvus de quatre ailes étroites longuement frangées et de pièces buccales piqueuses suceuses asymétriques.
L’adulte est actif pour des températures supérieures à 7-8°C. Il pique les jeunes plantes et leur injecte une salive toxique, qui stoppe leur développement. Les plantes restent naines, le bourgeon terminal dégénère, et la plante finit par disparaitre.
Le thrips est à surveiller entre la levée et le stade 4 feuilles de la lentille.
Le sitone
Le sitone (Sitona lineatus) est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur brun-rouge. L’adulte hiverne dans les jachères ou cultures de légumineuses, comme la luzerne ou le pois.
Les hivers doux et secs lui sont favorables. Au printemps, il quitte ses zones refuges et envahit les parcelles de lentille par vols échelonnés. Le ravageur est actif par temps ensoleillé et lorsque la température est supérieure à 12°C.
Si les adultes de sitones occasionnent des dégâts visibles, sous forme d’encoches semi-circulaires, ils sont cependant peu préjudiciables à la culture.
Ce sont principalement les dégâts de larves qui sont préjudiciables : ces dernières s’attaquent au système racinaire, et se développent dans les nodosités de la lentille, perturbant ainsi sa nutrition azotée.
La nuisibilité sur le rendement est généralement faible, sauf en cas d'attaques précoces et nombreuses.
Le puceron vert
Le puceron vert du pois (Acyrthosiphon pisum), mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les lentilles pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (affaiblissement de la lentille, avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission plus impactante de virus.
Puceron vert sur lentille
Règle de décision
Surveiller les parcelles de lentille dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Si les pucerons apparaissent à la date habituelle au moment de la floraison, observez les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Levée à 6 feuilles (1) | Observation directe sur plante |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons |
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| 6 feuilles à boutons floraux (2) |
Hiver doux Printemps chaud et sec |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons *Si seuil atteint : pyréthrinoïde autorisé pucerons ou TEPPEKI |
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| Début floraison à fin floraison + 2-3 semaines |
2-3 pucerons par plante (Mention abeilles impérative). Si seuil atteint : TEPPEKI |
(1) Avant 6 feuilles, si les sitones nécessitent également une intervention, utiliser un pyréthrinoïde autorisé pucerons et sitones.
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, TEPPEKI est limité à une application.
Pollinisateurs
Phrase SPe 8 : Dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
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