33,24,47,40,64

Comportement des variétés de tournesol face à l'orobanche cumana - Résultats 2025

Le cycle de l’orobanche cumana

​​​​​​​L’orobanche cumana qui s’attaque exclusivement au tournesol, est présente essentiellement dans le Sud-Ouest et en Poitou-Charentes/Vendée.

Les dynamiques d’accroches et d’émergences peuvent être différentes selon les secteurs, en partie liées aux conditions climatiques affectant le développement de l’hôte et/ou celui de la plante parasite.
Les toutes premières émergences sont apparues en juillet dans nos essais.

(Photo de C. Jestin – Terres Inovia ; site Longeville-sur-mer – 07/2025)

Le dispositif d’évaluation

Le réseau d’essais, mis en place annuellement est réparti entre la région Sud et le Poitou-Charentes/Vendée, avec 2 -3 essais/an. La difficulté de réussite de ces essais repose avant tout sur la possibilité de disposer de parcelles avec un niveau d’infestation important et homogène. Un grand merci aux agriculteurs pour nous avoir permis de conduire ces expérimentations chez eux.

En 2025, ce sont 2 essais qui ont été implantés dans des parcelles naturellement infestées :  

  •  Longeville-sur-mer (85) - Visite terrain le 31/07, avec 21 participants
  •  Verdun-sur-Garonne (82)

Les variétés implantées sont celles ayant a priori un comportement permettant de répondre aux principaux risques sur les secteurs concernés selon les dires des semenciers, soit des variétés classées peu sensibles (PS). L’expérimentation permet d’affiner notre conseil en vérifiant le comportement des variétés PS (en les sur-ou dé-classant). Certaines variétés sont retestées d’une année à l’autre en cas de doute.
​​​​​​​
Le dispositif est en trois répétitions avec un témoin sensible adjacent pour évaluer la pression parasitaire. Les notations sont réalisées durant l’été en mesurant l’incidence et la sévérité. 

​​​​​Résultats 2025 : des variétés TPS en pression modérée à forte

Les conditions de l’année ont encore joué un rôle clé dans la présence d’orobanche. Sur les deux sites d’essais tournesol, un seul a finalement montré une infestation suffisante pour établir un classement variétal.

Le dispositif de Verdun-sur-Garonne (82) n’est pas retenu en raison d’une pression parasitaire trop faible : des conditions climatiqes sèches dès juin ont probablement été défavorables à l’orobanche.

La classification de cette année repose ainsi majoritairement sur le dispositif implanté à Longeville-sur-mer (85) connue pour sa pression parasitaire très forte. Cette année, les conditions environnementales ont favorisé l’orobanche pour les 3 répétitions de ce site. Le niveau d’attaque était modéré à fort sur le témoin sensible répété, avec en moyenne 87% de plantes attaquées (62 à 98%), avec une majorité de pieds en classe 2 (2-5 orobanches/pied) et 3 (6-15 orobanches par pied). Le niveau de sévérité reste toutefois inférieur aux années précédentes sur ce site, où il est fréquent d’observer plus de 15 orobanches/pied sur la totalité des témoins sensibles.

Orobanches émergées sur le témoin sensible à droite ; absence d’orobanche sur une variété résistante à gauche (Longeville-sur-mer, 2025) (Photo : C. Jestin, Terres Inovia)

En infestation modérée à forte, les 17 variétés testées ont présenté un comportement TPS (très peu sensible) avec en moyenne 0 à 10 % de pieds infestés. Seule la variété LID 1062H CLP présentait un niveau d’infestation moyen proche de 10 % (0-15% selon les blocs), à l’inverse des autres variétés qui présentaient moins de 3 % d’infestation. Le témoin résistant P64LE25 présent d’une année à l’autre présente toujours un très bon comportement soulignant la capacité de certaines variétés proposées sur le marché à répondre à la problématique.


Les variétés TPS de cette année sont listées ci-dessous. Retrouvez également tous les résultats sur myvar.fr.

​​​

Variété

Proposition classification 2025

Classification 2024

CATALINA

TPS

TPS*

LG 50463

TPS

 

LG 50487 CLP

TPS

 

LG 50626HOV

TPS

TPS*

LID 1062H CLP

TPS

 

LID 1074H

TPS

 

LID 1083H

TPS

 

LID 6038H CLP

TPS

TPS*

P64HE188

TPS

TPS*

P64LE25

TPS

TPS

RGT GALLAXY SU

TPS

 

ROQUETTE

TPS

 

STABILO

TPS

 

SUREST HTS

TPS

 

SY ALMAGRO

TPS

TPS*

SY ESSENTIO

TPS

TPS*

SY MAGISTER

TPS

 


​​​​​​​TPS : Très Peu Sensible à l’orobanche cumana. *A conforter

Attention : l’infestation par orobanche cumana est encore un phénomène émergeant. La diversité génétique des populations d’orobanche n’est pas encore stabilisée. Toutes les variétés TPS/PS peuvent ne pas montrer les mêmes niveaux de comportement dans les secteurs à fort risque orobanche cumana. Une attaque notable n’est donc pas exclue malgré les mesures prises.


Aussi, les variétés non proposées à la classification dans le réseau Terres Inovia peuvent donc être potentiellement à risque concernant leur comportement vis-à-vis de l’orobanche.
​​​​​​​Dans les secteurs historiques de présence d’orobanche, les variétés sans évaluation ou avec une note inférieure à PS ou TPS sont donc à éviter.

Comment intégrer le choix variétal dans la lutte contre l’orobanche cumana ?

Avant tout, le choix variétal est le 1er levier à activer pour limiter à la fois la nuisibilité sur le tournesol et la dissémination des graines de la plante parasite dans les parcelles avoisinantes.
Il convient d’utiliser à minima des variétés PS dans les secteurs à fort risque orobanche.

Pour maximiser la durabilité du levier génétique, il convient de l’associer à des pratiques agronomiques, chimiques, et prophylactiques, adaptées à votre situation.

 

Christophe Jestin - c.jestin@terresinovia.fr - Chargé d'études - génétique & protection des cultures

Céline Motard - c.motard@terresinovia.fr​​​​​​​ - Responsable adjoint variétés

Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Ingénieur Régional de Développement Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Quentin Lambert - q.lambert@terresinovia.fr​​​​​​​ - Ingénieur Régional de Développement Zone sud

Préparation de campagne Maturité/récolte Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Tournesol C. Jestin - C. Motard - E. Tourton - Q. Lambert

Gestion en post-levée des dicotylédones : Des solutions efficientes à adapter à la flore présente

Les pluies de ce début de campagne, réparties entre la fin-août et la mi-septembre, ont quelque peu perturbé les semis, aboutissant à des écarts de dates d’implantation et donc de stade entre les parcelles de colza. Malgré cela, il est aujourd’hui temps de repérer la présence de dicotylédones pour décider d’une éventuelle intervention pour la majorité d’entre-elles.


De nombreuses solutions sont aujourd’hui disponibles pour contrôler les dicotylédones en post-levée. Appliqués seuls, en séquence ou en association, ces produits permettent de maîtriser efficacement la majeure partie des adventices fréquemment présentes dans les soles de colza. Tout l’enjeu à présent est de bien maîtriser le spectre d’efficacité et le mode d’action de chacun d’entre eux afin d’optimiser les interventions, que ce soit en termes de choix de produit(s), de dose(s) et de positionnement(s).

MOZZAR / BELKAR : pour viser un spectre large de dicotylédones

​​​Appliqué précocement à 0.25 L/ha sur adventices jeunes (2 à 4 feuilles), à partir du stade 4 feuilles du colza, le MOZZAR présente des efficacités satisfaisantes à très satisfaisantes sur un grand nombre d’adventices communes au colza : géraniums, gaillets, alchémille, ammi-majus, bleuet, coquelicot, fumeterre, mercuriale, chardon-marie, chénopode, lamier, laiteron, helminthie, myosotis. 
Ce produit est également applicable plus tardivement, en association avec une spécialité à base de propyzamide (IELO, KERB FLO, etc.), tout en gardant une efficacité sur alchémille, lamier, coquelicot, chardon-marie, fumeterre, gaillet, géraniums en pression faible à moyenne. En revanche, l'efficacité peut décroître sur capselle, véronique, laiteron, sisymbre, bleuet, matricaire et mercuriale si le stade est déjà bien avancé.

Attention, le mode d’action de ce produit est uniquement foliaire. Il ne peut donc s’employer que sur des adventices levées et atteignables par la pulvérisation. Il conviendra donc d’éviter d’intervenir sur des colzas très couvrant, afin d’éviter les effets « parapluie », et reporter l’application au retour des premiers froids, sur une culture plus éclaircie. De plus, ce produit n’est pas sélectif des légumineuses dans les parcelles de colza associées. Il conviendra alors de retarder son utilisation en entrée d’hiver, période où la plante compagne est habituellement détruite.

LADIVA ou pack MIZIS (MIZIK + NERIS) :  pour élargir le spectre de MOZZAR

En complément de l’Halauxifène-méthyl présente dans le MOZZAR (ou MIZIK), l’Aminopyralide, contenue seule dans le NERIS ou associée au MOZZAR dans le LADIVA, renforce la persistance d’action et l’efficacité sur pensées et composées (matricaires, laiterons, séneçons, chrysanthèmes des moissons, etc.). Ces produits sont à positionner idéalement autour du stade 4 feuilles du colza, en une seule application non-fractionnable. 
En plus des informations précédentes, voici quelques compléments à connaître sur ces solutions :

  • Les produits sont compatibles avec de nombreux insecticides ou antigraminées foliaires associés avec une huile végétale de type ACTIROB. Ne pas mélanger avec les fongicides/régulateurs.
  • En application tardive (au-delà du 10 novembre) de MOZZAR, LADIVA ou du pack MIZIS, le mélange avec un produit type KERB FLO est possible avec adjuvant non-ionique de type PHYDEAL, PIXIES, GONDOR, SILWET, etc. LADIVA existe aussi en pack LADIVA FLO (LADIVA + KERB FLO)

Des solutions davantage spécifiques pour lutter contre une flore plus ciblée

Le recours à d'autres produits peut s'envisager, seul ou en complément des spécialités mentionnées précédemment, pour cibler certaines flores en particulier. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d'application et des conditions d'emploi de ces produits est important.

  • FOX 1 L/ha est un herbicide de contact positionnable à 4-5 feuilles du colza, impérativement sur feuillage sec pour des raisons de sélectivité. Employé en complément d’autres produits, il peut apporter un gain d’efficacité sur jeunes mercuriales, chénopodes, lamiers, pourpier, sisymbres, véroniques, ainsi que sur jeunes pensées, morelles, ravenelles ou coquelicots. Il est sélectif des principales légumineuses associées au colza si ces dernières sont bien développées.
  • CALLISTO 0,15 L/ha est applicable à partir de 6 feuilles sur des colzas en bon état végétatif et légèrement endurcis (après les premiers froids, mi-octobre ou petites gelées matinales, maximales inférieures à 15-18°C). Il permet de lutter seul contre les crucifères adventices du colza (sanve, moutardes et calépine) ou en association avec du CENT 7 à 0,2 l/ha contre ravenelle, barbarée, sisymbre, et repousses de betterave. Son utilisation est renouvelable 2 à 3 semaines plus tard pour les plus fortes infestations. Il détruit les légumineuses associées au colza.
  • IELO / YAGO / BIWIX 1,5 L/ha est efficace sur graminées, bleuets, chardons, matricaires, laiterons, séneçons, coquelicots et dans une moindre mesure sur pensées et véroniques.  Il a une légère action contre géranium disséqué. Ce produit détruit les légumineuses associées au colza. Un sol froid et de la pluie après l’application sont nécessaires pour optimiser l’efficacité de la propyzamide.

Quelques trous dans la raquette…

Certaines flores restent toutefois très complexes pour ne pas dire impossibles à contrôler avec les produits de post-levée en colza : citons par exemple les renouées (persicaires, des oiseaux, liseron), rumex, liserons ou encore morelles et amarantes très développées.

Attention aux conditions d’application

Les conditions météorologiques actuelles (début octobre) se caractérisent par des matinées fraiches, humides et des milieux de journées chauds et secs, avec des amplitudes thermiques parfois importantes. Afin de maximiser l’efficacité des solutions présentées précédemment, il est important de se référer aux préconisations d’usage mentionnées sur l’étiquetage de chaque produit afin de positionner au mieux ses interventions. Voici quelques repères simples à connaître pour les produits mentionnés précédemment : 
 

Produits     Stade d’application     Conditions d’applications     Période en journée

MOZZAR/NERIS

LADIVA

A partir de 4 feuilles jusqu’à stade « rosette » Hygrométrie > 80%
Températures comprises entre 12 et 20°C au moment de l’application
Amplitudes thermiques <15°C
04h00 à 09h00 du matin
CALLISTO A partir de 6 feuilles jusqu’à stade « rosette » Colza en bon état végétatif et légèrement endurcis
Hygrométrie > 80%
Températures comprises entre 5 et 14°C
Amplitudes thermiques < 15°C
04h00 à 09h00 du matin
FOX A 4-6 feuilles pour un bon compromis efficacité/bonne sélectivité Feuillage sec (sélectivité)
Bon état végétatif
Hygrométrie > 80%
Températures comprises entre 4 et 14°C au moment de l’application
Dans la nuit, avant tombée de la rosée !

​​​​​​

​​​Pour aller plus loin

Conditions d'application des herbicides
Tableau d'efficacité des herbicides en colza (Juillet 2025)
Consultez l'outil 'Mélange des produits phytosanitaires'

Votre contact en région

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
  • Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) – Sud Nouvelle-Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
  • Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

 

Automne Pause hivernale Sud Aquitaine Est Occitanie Colza Quentin Level (q.level@terresinovia.fr)

Colza : limiter l'impact des repousses de céréales

La présence de petits grains à la récolte des céréales l’été dernier a favorisé la présence de repousses dans les colzas. Si elles ont bien été maîtrisées dans les premiers colzas semés, la décision d’intervenir ou non se pose encore pour les parcelles implantées plus tardivement. Il est important d’évaluer et de prendre en compte le risque rapidement pour éviter une concurrence préjudiciable.

Les repousses de céréales deviennent préjudiciables à partir de 5-10 pieds/m²​​

Le pouvoir concurrentiel des repousses de céréales vis-à-vis des colzas augmente avec leur densité, et peut se traduire par une diminution du gain de biomasse de la culture à l’automne, limitant sa robustesse, et par extension des pertes de rendement. C’est notamment le cas pour les repousses d’orge d’hiver, davantage préjudiciables que celles du blé.
Pour favoriser une bonne implantation des colzas, une intervention spécifique peut être généralement déclenchée à partir de 5-10 pieds/m² présents en parcelle. 

Adapter le positionnement et le choix de produit au salissement de la parcelle

En présence de repousses uniquement, et en cas de concurrence précoce et intense, il est nécessaire d’intervenir rapidement avec des solutions antigraminées foliaires, de préférence de la famille des « Fop » (Cf. tableau ci-dessous). Elles ont l’avantage d’être peu onéreuses et efficaces, contrairement aux herbicides à mode d’action racinaire employés en pré-levée ou post-levée précoce qui n’ont pas ou peu d’effet sur les repousses.
 

Produit type fop
(liste non exhaustive)
Dose/ha
(dose la plus faible : repousses de céréales avant tallage -
​​​​​​dose la plus élevée : ray-grass, vulpin)

Spécialités à base de quizalofop-P-éthyl 50 g/l
(PILOT, COURSIER…)

0,6 à 1,2 l/ha + huile 1 l/ha
Spécialités à base de fluazifop-P-butyl 125 g/l
(FUSILADE MAX…)
0,75 à 1 l/ha
Spécialités à base de propaquizafop 100 g/l
(AGIL, AMBITION...)
0,4 à 0,8 l/ha + huile 1 l/ha

Les conditions d’application sont déterminantes dans le bon fonctionnement des produits

Intervenez dans des conditions poussantes sur des plantes réceptives, c’est-à-dire non-stressées (stress thermique ou hydrique), à des températures douces, des amplitudes thermiques faibles (entre 5 et 15-20°C) et par une hygrométrie supérieure à 80 %. Attention à garder un volume d’eau suffisant pour toucher correctement une cible relativement verticale avec une faible surface foliaire.

En présence de repousses accompagnées de ray-grass et/ou de vulpins,

en conditions d’infestation moyenne à importante (> 20 graminées/m²), il faudra privilégier le recours à une spécialité herbicide à base de cléthodime, seule matière active à mode d’action foliaire encore partiellement efficace contre graminées. Ici, l’objectif est de limiter la concurrence et faciliter l’action de la propyzamide (Kerb Flo, Ielo, etc.) appliquée ultérieurement en entrée d’hiver.

Pour maximiser l’efficacité de l’intervention, l’application doit être positionnée à un stade plus avancé (3-4 feuilles des graminées), tout en veillant à bien respecter les conditions d’applications et les doses recommandées.

Produit type dim
(liste non exhaustive)
Dose/ha
(dose la plus faible : repousses de céréales avant tallage -
dose la plus élevée : ray-grass, vulpin)

Spécialités à base de cléthodime 240 g/l
(CENTURION 240 EC, SELECT…)

0,4 à 0,5 l/ha + huile 1 l/ha

Spécialités à base de cléthodime 120 g/L(CENTURION R, FOLY R, BALISTIK…)

0,9 à 1 L/ha + huile 1 L/ha
 

 

Votre contact en région : 

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) – Centre et Est Occitanie
  • Quentin Level (q.level@terresinovia.fr) – Sud Nouvelle-Aquitaine, Gers et Hautes-Pyrénées
  • Alexandra Denoyelle - Auvergne-Rhône-Alpes, PACA


 

Automne Sud Aquitaine Est Occitanie Colza Quentin Level (q.level@terresinovia.fr)

Soja : profitez de cette belle semaine pour récolter les parcelles mûres

Les températures exceptionnellement élevées de la mi-juin à fin juillet ont entraîné un développement et une entrée en floraison rapide des sojas. L’entrée en maturité, elle, a été plus lente qu’anticipée au vu des chaleurs du mois d’août. Les parcelles sont entrées au stade R7 (première gousse mûre) entre la fin-août et début septembre. Aujourd’hui, la majorité des parcelles implantées dans le Sud-Ouest de précocité 0 atteignent ou ont déjà atteint leur pleine maturité. Des récoltes ont ponctuellement déjà commencé la semaine dernière dans les secteurs précoces implantés en pluvial.

Les parcelles implantées la première quinzaine de mai, avec des variétés de précocité I et conduites en pluvial entrent en maturité, tandis que les parcelles plus tardives (parcelles profondes et/ou irriguées, semis après le 15/05 de variétés tardives) y arriveront d’ici 10-15 jours. Les récentes averses, ainsi que les chantiers de récolte de tournesol et/ou de maïs grain en cours, ralentissent les moissons des parcelles bonnes à battre.  

Au-delà du stade, ce sont les conditions météorologiques qui sont déterminantes : les pluies abondantes de ces derniers jours compliquent ou retardent les interventions. Un retour de conditions plus sèches est toutefois attendu en fin de semaine et au milieu de la semaine prochaine, offrant une fenêtre intéressante pour avancer les moissons. Attendre le bon moment sera essentiel pour préserver la qualité des lots et limiter les frais de séchage. 

Le contexte climatique reste néanmoins décisif : les pluies abondantes de ces derniers jours compliquent ou retardent les interventions. Un retour de conditions plus sèches est toutefois attendu en fin de semaine et au début de la semaine prochaine, offrant une fenêtre intéressante pour avancer les moissons. Attendre le bon moment sera essentiel pour préserver la qualité des lots et limiter les frais de séchage. 

​​TOP récolte : les graines « sonnent » dans les gousses 

​​​Il est important de bien repérer le stade optimum de récolte du soja qui se caractérise par le fait

que les graines sont libres et sonnent dans les gousses. Les graines sont alors bien rondes et peu rayables à l’ongle et la plupart des feuilles sont tombées.

L’humidité du grain est généralement comprise entre 14 % et 16 %. Les normes de commercialisation sont de 14 % d’humidité et 2 % d’impuretés. Une récolte avec une humidité supérieure entrainera de fait des frais de séchage qui viendront diminuer la marge de la culture.

De plus, il faut être vigilant et livrer rapidement la récolte car la graine ne se conserve pas au-dessus de 14 % d’humidité. 

A contrario, récolter un soja trop mûr est contre-productif car cela augmente le risque d’égrenage et donc la perte de grains à la récolte. A trop attendre, les gousses finissent par vriller et s’ouvrent, laissant tomber les graines au sol. A sur-maturité, il y a aussi un risque de réhumectation et donc de baisse de qualité.

​​​​Récolter tranquillement 

Lors de la récolte, il est important d’adopter une vitesse modérée, de l’ordre de 4-5 km/h et de descendre la barre de coupe au maximum. L’objectif est de récolter l’ensemble des gousses, même les plus proches du sol. Si ces conditions ne sont pas respectées, on peut perdre 3 à 4 q/ha en laissant les premières gousses dans le champ. 

La coupe flexible : une solution pour récolter les gousses les plus basses

L’une des principales préoccupations au moment de la récolte est d’arriver à récolter l’ensemble des gousses, y compris les plus proches du sol. Les coupes flexibles peuvent répondre à ce problème. En effet, ce type de matériel est capable d’épouser la forme du sol et ainsi de récolter au plus près du sol (jusqu’à 5 cm environ) sur toute la largeur de coupe. Néanmoins, il faut noter qu’il y a encore peu d’équipements de ce type dans la région, le prix est un frein à son développement.

Pour plus d'informations, consulter l'actualité : Récolter du soja avec une coupe flexible 

Votre contact Régional:

Quentin Level – q.level@terresinovia.fr – Sud Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées 

Floraison Maturité/récolte Sud Aquitaine Est Occitanie Récolte Soja Quentin Level (q.level@terresinovia.fr)

Désherbage du lin oléagineux : quel programme pour les semis 2025 ?

Le programme de désherbage antigraminées évolue sur le lin oléagineux d’hiver à la suite du retrait d’AVADEX 480. Découvrez quel programme pour les semis 2025.

COLZAMID (napropamide) en postsemis-prélevée est la solution alternative à l’AVADEX 480 travaillée par Terres Inovia depuis 4 campagnes (essais avec observation de la sélectivité et de l’efficacité). Son utilisation sur lin oléagineux est possible parce que COLZAMID couvre toute la portée de l’usage « Crucifères oléagineuses*Désherbage» (colza, lin, etc,.). Attention, les applications en présemis incorporé ne sont pas sélectives du lin. 

COLZAMID (napropamide) en postsemis-prélevée est la solution alternative à l’AVADEX 480 travaillée par Terres Inovia depuis 4 campagnes (essais avec observation de la sélectivité et de l’efficacité). Son utilisation sur lin oléagineux est possible parce que COLZAMID couvre toute la portée de l’usage « Crucifères oléagineuses*Désherbage» (colza, lin, etc,.). Attention, les applications en présemis incorporées ne sont pas sélectives du lin.

En situation de pression en graminées, un désherbage de pré-levée peut être réalisé avec COLZAMID (napropamide) à 1,5 l/ha. L’efficacité sera supérieure ou égale à AVADEX 480 qui lui est incorporé en présemis. Sur colza et en situation de ray-grass, COLZAMID en prélevée est légèrement inférieur à 500-600 g ha de métazachlore. Contre vulpin, COLZAMID est plutôt équivalent. Il faut souligner que les conditions de réussite du désherbage sont meilleures en lin (application fin septembre-début octobre) grâce à des sols souvent plus frais au moment des application. L’efficacité est alors comprise entre 50 et 80%.

Le spectre d’efficacité de COLZAMID sur dicotylédone est intéressant et nettement supérieur à AVADEX480, notamment sur coquelicot, c’est aussi un complément sur les pensées et véroniques. Les efficacités sur matricaire et véronique ne sont pas négligeables. 

Conditions d’application du COLZAMID

-    Appliquer l’herbicide dans les 48h après le semis
-    L’efficacité est abaissée en présence de mottes ou de résidus
-    L’application sur sol frais permet une efficacité optimale
-    L’efficacité est moins régulière sur des sols argileux
-    Ne pas appliquer avant de fortes pluviométries, ni sur sols 
-    Sur sols limoneux ne pas dépasser la dose de 1,5 l/ha, sur d’autres sols la dose peut être montée à 2 l/ha. 

Nous devons préciser qu’à ce jour la société UPL couvre uniquement les applications à 1,5 l/ha. 

Cette base sera complétée en végétation par un antigraminées foliaire, dans le cas où les ray-grass et/ou vulpins sont encore sensibles. Une vigilance sera portée sur ces applications, les efficacités fortement affectées par la résistance aux inhibiteurs de l’ACCase (“fop”, “dime” et “den”) sont parfois meilleures pour la cléthodime. Mais la fréquence de la résistance progresse, d’où l’intérêt du désherbage de prélevée, parfois la seule façon de contrôler les graminées. Dans les cultures plus faciles à désherber, il est préférable de limiter le recours à la cléthodime pour faire durer l’efficacité. En colza, pour contrôler les repousses, il est préférable de choisir un « fop » (AGIL, etc,.) et la cléthodime ne doit s’envisager que si l’on vise une efficacité optimale dans un programme avec KERB. 

En non labour et au semis, il est fortement recommandé, si le dernier passage d’outil date de plus de 5-8 jours, d’appliquer un glyphosate pour éliminer les premières levée de ray-grass ou de vulpin. Cette technique est préférable à un travail du sol au moment du semis (exemple avec un semis en combiné) qui peut favoriser, encore plus, de nouvelles levées en culture.

Le faux semis est en effet un levier incontournable et, dans la rotation d’autres leviers peuvent être activés pour lutter contre le ray-grass ou le vulpin : introduction d’une culture de printemps, voire deux successives, labour occasionnel, etc,.

En lin d’hiver : attention à la sensibilité au gel des antigraminées foliaires

Une autre donnée doit aussi être prise en compte, celle de l’augmentation de la sensibilité des lins au gel après passage d’un antigraminée foliaire (AGF) à l’automne :
•    Dans les zones à hivers froids (Centre, Nord et Est), éviter autant que possible l’usage d’un AGF avant la sortie hiver.
•    Dans les zones à hivers plus doux (Sud-Ouest, Ouest), l’application d’un AGF à l’automne est envisageable, seulement en cas de concurrence précoce.
•    D’une manière générale : mieux vaut positionner l’AGF en sortie d’hiver.

 

Préparation de campagne Implantation Début de cycle / croissance Période hivernale Sortie hiver Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Sud Aquitaine Bretagne, Pays de la Loire Désherbage Atouts de la culture Lin d'hiver Zoé Le Bihan (z.lebihan@terresinovia.fr)

Tournesol : récolter au bon moment

Sur l'ensemble du secteur Sud et de la région AURA, des premières récoltes ont pu être réalisées avant le passage pluvieux de la fin de la semaine dernière, sur les toutes premières dates de semis, mais le vrai Top départ se dessine une fois que l'entrée dans les parcelles sera possible

Comment reconnaitre le bon stade de récolte ? 

Récolter au stade optimal demande une observation attentive du champ. Ce moment clé intervient lorsque la majorité de la parcelle présente les signes suivants :

  • Le dos des capitules vire du jaune au brun,
  • Toutes les feuilles sont sénescentes,
  • La tige se dessèche et passe du vert au beige clair,
  • Les graines affichent un taux d’humidité compris entre 9 et 11 %.

Un bon réglage de la moissonneuse-batteuse est essentiel pour réduire les pertes et garantir la qualité des graines

Récolter à l’humidité optimale permet de maximiser la marge économique

Une récolte en surmaturité, avec un taux d’humidité des graines réduit à 5 %, peut entraîner une baisse de marge de 55 €/ha — car souvent en dehors des seuils de sans remise aux normes d’humidité. Ces pertes sont à comparer à une récolte effectuée au stade optimal, soit à 9 % d’humidité.

Une récolte avec une teneur en eau élevée des graines entraîne également une baisse de marge. Par rapport à une récolte au stade optimal (9 % d’humidité), la marge diminue de 105 €/ha à 13 % d’humidité. 

Lire aussi :

Remplissage des gousses Maturité/récolte Ouest Occitanie PACA Auvergne Rhônes-Alpes Sud Aquitaine Est Occitanie Récolte Tournesol Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025 dans le sud-ouest

Comme chaque année, l’équipe régionale Terres Inovia a réalisé une enquête kilométrique visant à évaluer la qualité d’implantation du tournesol sur le sud-ouest

194 parcelles de tournesol ont été visitées de façon aléatoire par les équipes de Terres Inovia dans le sud-ouest de la France, entre le 4 et le 27 juin dernier. Cette enquête, réalisée dans le cadre du plan de surveillance du mildiou du tournesol, livre les 1ers  enseignements de la campagne 2025 pour ce territoire. - Article Rédigé début Juillet 2025

Ce qu’il faut retenir : 

  • Présence notable du mildiou : Observé dans 29 % des parcelles, avec des attaques généralement faibles (moins de 1 pied sur 20 touché). Toutefois, 5 % des parcelles infectées ont subi des dégâts importants.

  • Progression du verticillium : Cette maladie fongique gagne du terrain, avec des symptômes observés dans 26 % des parcelles.

  • Stades de développement étalés : La campagne a connu un étalement important des semis 

  • Peuplements tout juste dans les objectifs : Moyenne de 50200 pieds/ha, juste au-dessus du seuil bas recommandé (50000-60000). 

  • Enherbement lié à la densité de peuplement : 73 % des parcelles sont propres ou moyennement propres, mais celles avec des peuplements faibles sont plus souvent infestées. Chardon des champs et xanthium ont été fréquemment observés.

  • Autres maladies : L'Alternaria a été détectée dans 9 % des parcelles, sans impact majeur à ce stade, mais une enquête estivale complétera les observations.

Pour consulter le bilan complet de cette enquête - Enquête kilométrique Tournesol : les premiers enseignements de la campagne 2025

 

Cette enquête sera complétée par une seconde visite des parcelles durant l’été entre la floraison et la maturation des tournesols afin d’évaluer plus précisemment la pression maladies et adventices. (Réalisation Fin juillet/début Aout)

 

Vos Contacts régionaux 

Arnaud Micheneau - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers et Hautes-Pyréneées

Quentin Lambert - Occitanie

Implantation Phase végétative Remplissage des gousses Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Soja : stratégies techniques pour une gestion efficace de l’eau

Au cours des dernières évaluations ce sont 10 à 15 q/ha supplémentaires permis par 100 mm d’irrigation. L’enjeu : maîtriser au mieux ces apports selon le contexte de l’année.

La campagne soja 2025 a débuté dans un contexte météorologique contrasté. Alors que les semis s’effectuent habituellement autour du 5 mai, ils ont été cette année retardés d’une dizaine de jours en moyenne, en raison des conditions humides d’avril et mai qui ont fortement limité les fenêtres d’intervention. La plupart des semis ont ainsi été réalisés autour du 15 mai. 

Malgré ce décalage, les conditions chaudes et humides qui ont suivi ont permis des levées rapides et homogènes. La floraison a débuté autour du 20 au 25 juin, stade R1 qui marque également le début de la période de sensibilité du soja au déficit hydrique. C’est à ce moment que les premiers apports d’eau ont pu être réalisés sur les parcelles équipées.
Mais cette floraison a coïncidé avec un épisode de chaleur particulièrement intense. Le mois de juin 2025 s’est en effet révélé le plus chaud et le plus sec de ces dix dernières années, avec des écarts de température atteignant jusqu’à +7°C.

Les deux cartes (cf Figure 1 et Figure 2)confirment un déficit pluviométrique marqué et durable sur la région Sud, avec des cumuls de pluie largement inférieurs aux normales depuis début juin. Sur une large moitié sud-est du territoire, moins de 50 % des précipitations habituelles ont été enregistrées voire localement en dessous de 25 %, traduisant un stress hydrique installé dès la floraison et aggravé au fil des semaines. 
Dans ce contexte, les sojas sont entrés en stress hydrique dès l’entrée en floraison, une situation qui risque de peser fortement sur le potentiel de rendement si l’irrigation n’est pas finement pilotée. Il est donc essentiel d’avoir en tête les bonnes pratiques d’irrigation, pour positionner les tours d’eau au bon moment et optimiser chaque apport.
 

Figure 1 : Cumul de pluie du 01-06 et 30-06-2025 exprimé en pourcentages p-r à la normale des 10 dernières années (2015-2024)Figure 2 : Cumul de pluie du 01-06 au 30-07-2025

 

Rappel des fondamentaux de l’irrigation du soja

En condition de disponibilité en eau limitée, apporter 3 à 4 tours d’eau de 40 mm bien placés dans le cycle et tenir compte du type de sol. 

  • Sols superficiels : privilégier la phase début floraison à début grossissement du grain.
  • Sols profonds : privilégier la phase mi-floraison à fin formation des gousses
  • En condition de disponibilité en eau non limitante, répartir les apports sur la période de sensibilité du soja au stress hydrique. Il convient cependant de bien connaitre la réserve hydrique de son sol et prendre en compte la pluviométrie.  

Les apports tardifs assureront un bénéfice sur le poids de mille graines (PMG), la teneur en huile et la teneur en protéines. En l’absence de pluie, réaliser le dernier arrosage au stade R7 (premières gousses mûres, de couleur marron-beige, avec des graines arrondies à l’intérieur). Ce stade se situe environ trois semaines avant la récolte, vers le 10-15 septembre pour un semis de mi-avril à début mai. 

Attention : Mal maitrisée, l’irrigation peut cependant parfois favoriser voire occasionner des accidents en culture comme la verse, le sclérotinia ou des avortements de fleurs.  Dans les situations à risque sclérotinia, il est recommandé de faire des apports d’eau conséquents et les plus espacés possible dans le temps. 

 

Quelles conséquences du manque d’eau pour le soja ? 

En condition d’eau non limitante, on estime les besoins du soja proches de 500 mm pour atteindre un rendement de l’ordre de 35 q/ha. Ce même potentiel est atteignable avec une efficience optimum de l’eau obtenue à 87% de la satisfaction totale des besoins, soit environ 430 mm (pluie+ irrigation + réserve en eau du sol à l’implantation).

Un système racinaire bien installé pour une exploitation maximale de l’eau du sol

Le soja présente des capacités d’extraction d’eau du sol intéressantes, son système racinaire est en effet capable d’extraire l’eau du sol à plus d’un mètre de profondeur (si le sol le permet). Néanmoins au-delà de 50 cm, la masse racinaire est cinq fois moins importante. Ainsi 70% de la Réserve Utile (RU) des de l’horizon 0-70cm est utilisée et tout de même 25% au-delà d’un mètre. On peut noter une variation du comportement du soja selon qu’il soit irrigué ou en sec, avec une profondeur d’enracinement et une masse racinaire par dm3 à l’avantage du soja en sec. Par conséquent, l’utilisation de l’eau du sol décroche à partir de 50-60 cm en soja irrigué, alors qu’elle ne décroche qu’à partir de 90 cm en sec.
Rappelons que c’est sur cet horizon 0-50 cm que se concentre également les nodosités à l’origine de la fixation de l’azote atmosphérique. Par conséquent, le niveau d’humectation sur cet horizon présente un double impact, à la fois sur l’alimentation hydrique et sur l’alimentation azotée. 

De l’apparition des fleurs à la formation des graines : une phase critique face au stress hydrique

L’essentiel de pertes de gousses et des graines, est dû à un déficit en eau entre les stades R1 et R5 (graines d’au moins 3 mm sur l’un des 4 derniers nœud). Les travaux antérieurs ont indiqué un faible effet de l’eau sur le nombre de grain par gousse. Le déficit hydrique impacterait donc davantage la floraison et la nouaison que le nombre de graines à l’intérieur des gousses. Toutefois, l’avortement des graines peut être accentué par un déficit hydrique, avant le stade limite d’avortement correspondant à un grain frais de 11 mm, soit le stade R6+. 

On identifie donc chez le soja une période de sensibilité maximale au stress hydrique compris entre les stades R1 (début floraison) et R6+ (grossissement des graines dans les gousses du dernier étage). 

Les pertes de rendement associées à un stress hydrique

Si un stress modéré en début floraison peut parfois s’avérer bénéfique en favorisant la mise en place de ramifications, il peut rapidement devenir préjudiciable s’il est trop marqué. Les pertes associées peuvent rapidement atteindre 30% du potentiel. Le graphique ci-contre illustrent les estimations de perte de rendement lié à un stress hydrique, à partir d’essais où un stress de 10 jours est appliqué selon différents stades. Il est à noter, qu’un stress subit par la plante dès R1, et plus encore à partir de R2-R3, jusqu’à R6- R6+, est irrémédiable.

 

 

 

 

 

 

 

 

Quels impacts du stress hydrique sur la teneur en protéines ?

Un déficit hydrique important en fin de cycle, dès le stade R5, impacte le fonctionnement des nodosités et donc la fixation de l’azote atmosphérique, ainsi que la remobilisation des éléments carbone et azote vers les graines. Une disponibilité en eau suffisante sur cette période permettra de ralentir le processus de sénescence et par conséquent l’allongement de la durée du remplissage des grains, favorables à la teneur en protéine.

Lorsque c’est possible, pour les productions où l’on cherche à maximiser la protéine, la poursuite de l’irrigation jusqu’au stade R7 est conseillée.

Attention, les conditions séchantes dès le début floraison, peuvent potentiellement déjà impacter la teneur en protéine, en particulier dans les situations avec des reliquats azotés élevés au démarrage.

Vos contacts régionaux 

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Centre et Est Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolladenoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA 
Floraison Maturité/récolte Sud Aquitaine Ouest Occitanie Est Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Accidents climatiques Soja A. Micheneau & L. Cipolla - Terres Inovia

Lutte contre héliothis en soja - Dérogation 120 jours ALTACOR - Uniquement Nouvelle Aquitaine et Occitanie

L’héliothis (Helicoverpa armigera) est polyphage et de ce fait, elle peut s’attaquer au soja dès le début de la floraison avec une phase de risque importante dès l’apparition des gousses et jusqu’à l’entrée en maturité de la culture.

Le ravageur impacte le potentiel de rendement et la qualité des graines sur les parcelles touchées. La pression héliothis est observée depuis deux campagnes. En 2023, des attaques sont remontées sur l’ensemble des bassins de production (Sud-Ouest, Rhône-Alpes, Bourgogne). En 2024, la présence se concentre sur le Sud-Ouest avec une incidence en forte augmentation (fréquence de parcelles concernées et dégâts).

Globalement, les sojas sont actuellement en pleine floraison et la présence du ravageur, sans incidence à ce jour, est signalée depuis début juillet.

Afin de répondre aux enjeux de la lutte contre héliothis en soja, une demande de dérogation 120 jours (art 53 REG 1107/2009) déposée auprès du Ministère de l’Agriculture et de la Souveraineté Alimentaire par TERRES INOVIA en accord avec FMC a reçu un avis favorable. La spécialité commerciale ALTACOR (AMM 2100122) bénéficie d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025, du 05 juillet au 02 novembre 2025 pour le soja au sein de l’usage Soja*Traitement Parties Aériennes*Chenilles phytophages. 

Attention, la portée de la dérogation est restreinte sur la zone géographique des régions Nouvelle-Aquitaine et Occitanie. Cette dérogation a été refusée dans les autres régions.

 

ALTACOR est composé de chlorantraniliprole (350g/kg).

ALTACOR est autorisé à la dose maximale d’emploi de 0,07 kg/ha des stades BBCH40 à BBCH89 en 1 application maximum.

Délai de rentrée : 6 heures             Délai avant récolte : 21 jours

 

Protection de l’eau et de l’environnement

  • SPe 1 : Pour protéger les eaux souterraines, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du chlorantraniliprole plus d'une année sur deux.

Protection des organismes aquatiques, des arthropodes et des plantes non-cibles

  • SPe 1 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer ce produit ou tout autre produit contenant du chlorantraniliprole plus d'une année sur deux sur les sols artificiellement drainés.
  • SPe 2 : Pour protéger les organismes aquatiques, ne pas appliquer sur sol artificiellement drainé ayant une teneur en argile supérieure ou égale à 45 %.
  • SPe 3 : Pour protéger les organismes aquatiques, respecter une zone non traitée de 20 mètres comportant un dispositif végétalisé permanent non traité d’une largeur de 5 mètres en bordure des points d’eau.
  • SPe 3 : Pour protéger les arthropodes non-cibles, respecter une zone non traitée de 5 mètres par rapport aux zones non cultivées adjacentes.

Protection des abeilles

  • SPe 8 : Peut être dangereux pour les abeilles. Application possible durant la floraison et sur les zones de butinage, en dehors de la présence d’abeilles, dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil ou les 3 heures suivant le coucher du soleil.

Dose maximale d’emploi d’ALTACOR : 0,07 kg/ha

Une seule application autorisée par campagne que l’on positionnera une fois entrée dans la période de risque (apparition des premières gousses), en fonction de la dynamique de vol évaluée via le réseau de piégeage et des premiers dégâts observés.

L’efficacité d’ALTACOR® est dépendant de la qualité de l’application, adapter le volume de bouillie à la végétation pour en recouvrir la totalité (viser à minima 300 l/ha de bouillie) et du stade des larves (meilleure efficacité sur stades jeunes, c’est à dire L1-L2). 

Si les captures d’héliothis se poursuivent, la protection pourra être complétée dans la suite du cycle par des spécialités autorisées à base de Bacillus thuringiensis (Dipel DF, Xentari, Costar WG…) ou de baculovirus (Helicovex).

 

 Auteur:

  • Laurent Ruck - Terres Inovia  - Lutte contre les ravageurs - Responsable insecticides et biocontrôle

Vos Contacts Régionaux sur la zone concernée par la dérogation:

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie
  • Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr) - Nord Nouvelle Aquitaine
Floraison Maturité/récolte Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Ravageurs Soja Laurent Ruck - Terres Inovia - Lutte contre les ravageurs - Responsable insecticides et biocontrôle

Fortes températures dès le mois de juin. Quels risques pour le tournesol ?

La France a connu une vague de chaleur survenue tôt dans la saison. Dès la mi-juin et jusqu’aux 1er jours de juillet, les cultures ont été exposées à des températures maximales ayant régulièrement dépassé les 35 degrés, souvent combinées à des précipitations insuffisantes.

Après un début de campagne particulièrement bien accompagné par une offre climatique clémente, le tournesol a dû faire face à un changement brutal de contexte météorologique alors que les plantes n’avaient pas encore atteint la floraison, où qu’elles l’atteignaient à peine dans les secteurs méridionaux.

Le stress thermique exacerbe les effets du stress hydrique

Premier effet redouté des fortes températures, elles contribuent à l’augmentation de l'évapotranspiration, et à l’assèchement du sol. Lorsqu’elles connaissent une situation de déficit hydrique, les plantes ferment leurs stomates, ce qui limite les échanges gazeux, la photosynthèse, ainsi que la production de biomasse.
La phase de sensibilité maximale du tournesol au stress hydrique correspond à la floraison. Cependant, on n'observe pas, comme chez le maïs par exemple, un effondrement des rendements. Il existe plutôt un effet modéré s'étalant sur une longue période. Ainsi, une contrainte exercée avant ou après floraison conduit également à une réduction du rendement, mais dans de moindres proportions (voir graphique).

Le stress thermique préjudiciable surtout durant la floraison

Les effets du stress hydrique dépendent fortement du stade de développement du tournesol. Jusqu’au début de la floraison, un manque d’eau peut limiter la croissance foliaire, réduisant le potentiel photosynthétique. Pendant la floraison, un stress hydrique sévère (satisfaction en eau autour de 40 %) perturbe la nouaison (formation des graines) et peut amener à la réduction du nombre de graines, jusqu’à -30 % - 40%. En revanche, si le stress reste modéré (satisfaction en eau au-delà de 70 % des besoins de la plante), le nombre de graines n’est pas affecté.
Enfin, de début floraison à maturité, le stress hydrique peut affecter le remplissage des akènes, altérant le potentiel de rendement de façon proportionnelle à la durée du stress.

Les impacts directs du stress thermique sont moins documentés que ceux du stress hydrique. Il est toutefois admis que les températures élevées impactent directement la physiologie du tournesol, avec des effets majeurs en période de floraison. Ainsi des températures supérieures à 33 - 35°C peuvent altérer la quantité de pollen produit, la fertilité des fleurs, par conséquent perturber la fécondation et provoquer des avortements de grains. Cela peut générer une augmentation du nombre d’akènes vides, avec une proportion corrélée à l’intensité et la durée du stress thermique, tous les fleurons ne s’ouvrant pas en même temps.

Les fortes températures agissent également sur l’activité des abeilles. Au-delà de 35°C, leur activité diminue fortement. Cependant, cet effet semble limité sur le rendement du tournesol, car les abeilles restent actives le matin, lorsque les températures sont encore relativement fraîches, et quelques visites suffisent à assurer la part de fécondation entomophile nécessaire.

Après la floraison, la poursuite des fortes chaleurs va accélérer la sénescence foliaire, réduire la surface photosynthétique active et écourter la phase de remplissage des grains. Moins de feuilles fonctionnelles signifie moins d'énergie produite pour alimenter la formation et le remplissage des graines, avec un impact direct sur le rendement ainsi que sur la teneur en huile.

Quel impact de cet épisode de chaleur précoce sur la production de tournesol ?

En résumé, la combinaison de fortes températures et de déficits hydriques marqués réduit l'efficacité photosynthétique, impacte la fertilité des fleurs et limite la formation des graines, particulièrement autour de la floraison et au moment du remplissage des akènes, deux phases clés pour le rendement du tournesol. 

À ce stade, il est encore trop tôt pour estimer les pertes en rendement, et encore davantage pour évaluer les effets sur la qualité des graines, car cela dépendra fortement de l’évolution des conditions climatiques dans les semaines à venir.

  • Pour les tournesols ayant subi cette 1ère vague de chaleur avant floraison, les impacts devraient rester limités, hormis pour les parcelles semées tardivement et sur sols superficiels, sur lesquelles la surface foliaire des plantes pourra être limitante.
  • Pour les tournesols soumis aux fortes températures en pleine floraison, on peut craindre une réduction du nombre d’akènes, surtout en cas de stress marqué (hydrique et/ou thermique). Toutefois, il faudra attendre le début de la maturité pour observer les capitules et évaluer le taux de fécondation des graines.

Selon l’intensité des stress rencontrés et le stade précis des cultures, tous les scénarios restent possibles : d’une absence d’impact significatif à des pertes localisées pouvant être importantes, surtout en l’absence de précipitations au cours des prochaines semaines. Le régime de pluie de juillet sera par conséquent décisif.

Auteurs :

  • Hélène Tribouillois (h.tribouillois@terresinovia.fr) - Chargée d’études écophysiologie colza, tournesol, soja
  • Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) - Ingénieur de développement Zone Sud - Responsable Programme Tournesol


 

Remplissage des gousses Sud Aquitaine Ouest Occitanie Est Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Accidents climatiques Tournesol Matthieu Abella (m.abella@terresinovia.fr) & Hélène Tribouillois (h.tribouillois@terresinovia.fr)