La gestion des maladies en floraison des protéagineux
La floraison s’est engagée pour les lupins, féveroles et pois d’hiver. D’ici quelques semaines, les protéagineux de printemps aborderont également la floraison. Voici les principales maladies à surveiller et les moyens d’action à disposition.
L’état sanitaire des protéagineux d’hiver est globalement très sain. Malgré des débuts de symptômes constatés en lupin, pois et féveroles d’hiver, la situation sanitaire est restée sous contrôle durant la phase végétative. Les protéagineux de printemps ne présentent quant à eux aucun signe de maladie pour le moment.
Rappel des principales maladies pouvant être observées lors de la floraison :
Pois : Peuvent être observés le complexe de maladies hivernales (Colletotrichum sp., Ascochyta pisi, Bactériose), l’ascochytose, des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, le botrytis et l’oïdium
► Rappel des maladies et symptômes associés en pois.
Féverole : Peuvent être observés fréquemment le botrytis, la rouille, et des contaminations secondaires de mildiou, et moins fréquemment, l’ascochytose.
► Rappel des maladies et symptômes associés en féverole.
Lupin : Peuvent être observés fréquemment l ‘anthracnose et la rouille, et moins fréquemment, le botrytis et la maladie des taches brunes.
► Rappel des maladies et symptômes associés en lupin.
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Symptômes de botrytis sur féverole d’hiver |
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Symptômes discrets |
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Symptômes d’anthracnose sur lupin d’hiver |
Une protection fongicide fortement conseillée début floraison :
La plupart des départs de maladies des protéagineux débute en bas du couvert, en lien avec la sénescence des feuilles âgées et les conditions propices d’humidité engendrées par la couverture végétale. Il n’est pas rare que des débuts de symptômes s’observent début floraison si l’on fait bien attention à ouvrir le couvert et observer le bas des plantes. A début floraison, la couverture aérienne reste encore peu dense, permettant aux interventions de facilement atteindre le bas des plantes, et donc de maitriser les débuts de foyers. Ce ne sera plus le cas une fois la fin floraison, ou la couverture végétale sera maximale. D’où l’intérêt de positionner une protection fongicide dès début floraison.
Un relais fin floraison sera à raisonner en cas de montée tardive des maladies si la fin de cycle est humide, ou d’apparition de maladies de fin de cycle telles que la rouille en féverole et lupin ou de l’oïdium en pois.
Stratégies fongicides :
En pois, si la pression maladie reste peu importante, une gestion via des bases de triazoles, associées ou non à de l’azoxystrobine assureront une bonne efficacité. En cas de forte pression, notamment du complexe maladiess, l’utilisation du Pictor Active apportera une meilleure maitrise.
En féverole, pour les fortes pressions de botrytis, l’association avec du pyriméthanil apportera un plus. Autrement, les bases azoxystrobine suffiront.
En lupin, l’anthracnose se gère principalement via des programmes à base d’azoxystrobine. Le Pictor Active peut également être appliqué en cas de forte pression.
En cas de relai fin floraison, privilégier une base triazole, présentant une action curative intéressante que ce soit sur le complexe maladies en pois ou la rouille en féverole et lupin.
► Lien vers les stratégies fongicides en pois
► Lien vers les stratégies fongicides en féverole
► Lien vers les stratégies fongicides en lupin
| Encadré 1 : Attention, pour les cultures sous contrat, veillez à bien vous référer à la liste des fongicides autorisés, quelques exceptions de produits pouvant être non conseillés. |
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Encadré 2 : Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE. Mélanges |
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest
Proleobio : quoi de neuf en agriculture biologique ?
Les rencontres Proléobio, co-organisées par Terres Inovia, l’Itab et les Chambres d’agriculture, ont eu lieu cette année dans la moitié Sud de l’hexagone, à Agen et Pusignan, les 18 mars et 1er avril. Retour sur ces deux événements, qui ont permis de faire le point sur les pratiques en agriculture biologique.
Crédit photo : Terres Inovia
Chaque année, Terres Inovia et ses partenaires organisent des rendez-vous régionaux autour de l’agriculture bio, avec les rencontres Proléobio. Objectif : permettre aux conseillers et techniciens d’échanger sur les pratiques innovantes et résultats de l’année des oléo-protéagineux en agriculture biologique (AB). Pour l’édition 2025, l’événement s’est installé dans le Sud de la France, à Agen (Lot-et-Garonne) et Pusignan (Rhône).
Un bilan de la production et la consommation
L’Interprofession Terres Univia a présenté des résultats chiffrés de la production et de la consommation en oléo-protégineux bios.
• Dans un contexte de baisse de la production des grandes cultures bios depuis 2022, celle des oléo-protéagineux, diminue de 6 % entre 2022 et 2023 (avec notamment -26 % sur le soja).
• La consommation se stabilise en 2024, en particulier, la demande des Fabricants d’Aliments du Bétail (FAB) tire la consommation en soja, pois et féverole.
• Quelles sont les zones de production ? Le Sud-Ouest reste la première zone de production bio, en particulier l’Occitanie avec 19,3 % de la SAU (chiffre Agence Bio /Organismes Collecteurs).
• La collecte de grandes cultures 2024 a enregistré une forte baisse par rapport à 2023 et elle touche également les oléo-protéagineux avec des différences notables entre espèces (-10 % en soja, -20 % en tournesol, -19 % en féverole et -57 % en pois). La baisse en soja est particulièrement forte sur le Sud-Ouest. Cette baisse des rendements est due à une recrudescence des attaques de ravageurs (punaise, heliothis et pyrale).
• Quelles prévisions pour 2025 ? Elles devraient être en légère baisse, à nouveau sur le bassin du Sud-Ouest.
Des essais pour mieux combattre les ravageurs
Lors de ces rencontres, Terres Inovia a fait un point sur le suivi des essais mis en place en 2024 sur ces ravageurs. L’institut a installé un réseau de piégeage pour mieux connaître les dynamiques de vol sur pyrale et héliothis et a réalisé des tests de trichogrammes parasitoïdes et de solutions de biocontrôle. Le projet Parsada ACCOMPLI, porté par l’UNILET, qui a débuté en 2024 pour 5 ans, viendra renforcer les connaissances sur héliothis et les leviers disponibles sur les prochaines années.
Stress hydrique : de nouvelles variétés en marche
Il a également été question de l’impact du changement climatique lors de ces rencontres, avec une préoccupation sur le stress hydrique pour le soja et le tournesol. Pour y pallier, la recherche de nouvelles variétés plus tolérantes est déjà en marche (avec notamment les projets Helex en tournesol et Soystainable en soja). L’optimisation de la ressource en eau sera également un levier incontournable, notamment pour le soja car l’irrigation reste peu pratiquée sur le tournesol. La précocification de la date de semis est une autre piste, en cours de test avec de premiers résultats probants à confirmer. Il a été noté que la hausse des températures offre de nouvelles possibilités de production pour les cultures d’été, favorisant aussi les cultures en dérobées, à condition de disposer de l’irrigation.
Légumes secs : l’association, un mode de culture privilégié en AB
Outre le soja et le tournesol, les légumes secs ont également été mis à l’honneur sur les deux régions.
Un point sur le progrès génétique en lentille a été réalisé par Terres Inovia, qui a présenté les nouvelles variétés disponibles sur le marché (avec une diversification engagée depuis les années 2020). Anicia (lentille verte) reste la variété la plus utilisée mais de nouvelles variétés apparaissent prometteuses du point de vue du rendement, en lentille verte mais également sur les autres types (blonde et corail).
Des perspectives pour l’adaptation de l’évaluation aux contextes de production AB ont été évoquées, et notamment la capacité à l’association. En effet, ce mode de conduite de la lentille est largement présent en AB. Mais même si de nombreux bénéfices agronomiques en sont connus, leurs impacts sur la régulation des bioagresseurs reste encore à approfondir.
C’est ce à quoi s’est attelé le projet Assoprotect dont les premiers résultats ont été présentés (pour notamment compléter les résultats acquis dans le cadre du projet W-SOLENT ). Les essais conduits en 2024 ont montré l’intérêt de l’association pour limiter la verse, l’intérêt des tuteurs à base de céréale (sans écimage) et une difficulté à faire lever certaines plantes compagnes.
Etat des parcelles – Visite floraison
Le lupin d’hiver atteint le stade floraison en Poitou-Charentes, avec apparition des boutons floraux du deuxième étage dans les parcelles les plus avancées. La floraison a été favorisée par le temps ensoleillé et chaud de début avril.
Lupin en floraison (Agathe Penant – TI)
Le lupin est de taille plus petite que l’année dernière, mais reste dans la moyenne des années précédentes. Son développement a été freiné pendant l’hiver par l’hydromorphie. Il couvre donc moins le sol, ce qui favorise un salissement des parcelles.
Les peuplements sont satisfaisants, restant dans l’objectif de 15 à 20 plantes/m².
Positionnement annuel de 2015 à 2025 en cumul de pluies et sommes de températures
Le temps plus frais que l’année dernière, mais aussi plus sec, a moins favorisé le développement des maladies : on observe des débuts d’anthracnose seulement sur quelques parcelles. Même si un fongicide a été appliqué à la floraison, il est recommandé d’en appliquer un deuxième entre la deuxième et la troisième floraison, pour prévenir son apparition et son développement.
Après la floraison, le lupin est moins sensible aux ravageurs. Des encoches de sitones sont présentes sur les feuilles, ainsi que des larves dans les nodosités, sans conséquence sur le lupin. Le gibier (chevreuil, lièvre) occasionne quelques dégâts mineurs, le lupin étant très appétant à floraison.
Laurine Gazuit - l.gazuit@terresinovia.fr - Apprentie Ingénieure zone Centre & Ouest
Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest
FILEG : le point sur les actions phares de 2024
Plus de 50 personnes étaient présentes au lycée agricole de Carcassonne le 18 mars 2025 pour participer à l'assemblée générale de FILEG. A l'occasion de l'assemblée générale, l'Agence de l'eau Adour-Garonne et la Région Occitanie ont souhaité rappeler leur soutien constant, notamment d'un point de vue financier et l’intérêt d’une démarche collective comme celle de FILEG pour répondre aux enjeux du territoire. Le conseil d'administration a été renouvelé et le président, Édouard Cavalier - Arterris, réélu pour 3 ans.
Terres Inovia coordonne ce projet ambitieux et structurant, qui vise à créer une filière de légumineuses à graines en Occitanie.
Découvrez la synthèse complète de l'assemblée générale de FILEG
Légumineuses : entre agriculture durable et sensibilité au déficit hydrique
Le 19 mars, à l'occasion d'une séance à l'Académie d'agriculture de France, coordonnée par Xavier Pinochet (Terres Inovia), la vulnérabilité des légumineuses au stress hydrique a été explorée avec des experts dont Véronique Biarnès (Terres Inovia).
Les légumineuses sont souvent présentées comme une solution clé pour une agriculture plus durable : fixation de l’azote atmosphérique, réduction des besoins en engrais minéraux, diversification des cultures, protéines végétales… Pourtant, leur culture reste limitée, une des causes est qu’elles sont sensibles au déficit hydrique.
- Un constat clé : la fixation de l’azote par les nodosités est affectée par le manque d’eau, ce qui impacte directement les rendements.
- Des solutions à explorer : adapter les variétés et les territoires de culture, gérer une irrigation au stade critique d’installation des nodosités, renforcer la sélection variétale pour une meilleure résilience.
Enjeux à ne pas négliger : la pression des ravageurs et pathogènes, les filières de valorisation et les défis de la PAC. Les légumineuses ne sont pas une panacée, mais leur intégration raisonnée reste un levier fort pour une agriculture plus durable !
Retrouvez toutes les informations et présentations sur le site de l'Académie de l'agriculture de France : ici.
Contact : V. Biarnès, v.biarnes@terresinovia.fr
Synthèse d’observation lupin : visite de sortie d’hiver
Synthèse générale
Les lupins repartent doucement en cette sortie d’hiver, les gelées étant encore d’actualité. Les lupins sont entre les stades rosette (Normandie) à différentiation des boutons floraux (Poitou-Charentes), en lien également avec la date de semis. Le peuplement est satisfaisant, se situant dans l’objectif de fin d’hiver (15 à 25 plantes/m²). L’enracinement est également satisfaisant, avec des nodosités d’abondance moyenne semblant actives.
Lupin : coupe transversale avec apparition des boutons floraux
Pertes de pieds durant l’hiver
Le cumul de pluies plus important que la normale depuis janvier, notamment dans le quart Nord-Ouest, entraine des dégâts d’hydromorphie, avec des plantes restant chétives et ne repartant pas. Les parcelles plus drainantes présentent un meilleur bilan.
Lupin souffrant d’hydromorphie |
Cumul des pluies par rapport à la normale depuis le 01/01 |
La pluviométrie et la température sur la période septembre 2024 - mars 2025 sont dans la moyenne des 10 dernières années, en contraste avec la période septembre 2023 - mars 2024 qui était plus chaude et plus humide.
Pluviométrie et température des 10 dernières années à Brux (86) |
Pluviométrie et température des 10 dernières années à Breteuil-sur-Iton (27) |
Les parcelles sont assez propres en cette sortie d’hiver.
Maladies
Les lupins d’hiver sont pour l’instant épargnés par les maladies. Il a été observé quelques débuts de symptômes d’anthracnose et/ou de botrytis en Normandie. Il est recommandé d’appliquer un fongicide d’ici 1 à 2 semaines, puis un 2ème à la floraison du premier étage du lupin. Retrouvez ici la stratégie fongicide 2025.
Ravageurs
Quelques dégâts ont été infligés par le gibier (chevreuils, lièvres).
Les limaces sont parfois responsables de dégâts assez importants, sous forme de larges zones circulaires avec disparition de la culture, ou bien de dégâts plus légers, sur seulement certaines plantes. Il a été observé quelques pieds chétifs, dû à des attaques de thrips. Enfin, les sitones peuvent être responsables d’encoches dans le feuillage, sans incidence sur le développement de la culture.
Lupin consommé par des lièvres
Laurine Gazuit - l.gazuit@terresinovia.fr - Apprentie Ingénieure zone Centre & Ouest
Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Centre & Ouest
Salon International de l'Agriculture : rétrospective 2025
Lors du Salon international de l'Agriculture, qui s'est tenu à Paris du 22 février au 2 mars 2025, l'institut technique a pu partager son expertise sur de nombreux sujets de réflexion pour augmenter la compétitivité des productions agricoles. Bio, atouts et débouchés de la cameline et du chanvre, zoom sur des projets du PARSADA, adaptation au changement climatique, lancement de projets multipartenariaux... Que s'est-il passé ? Rétrospective.
Terres Inovia, Arvalis, l’ITB et l’Acta ont confirmé leur volonté de poursuivre ensemble le développement et le déploiement de l’outil SYSTERRE. Ils ont signé, au Salon International de l’Agriculture le 24 février, sur le stand de l'Acta, la nouvelle convention signant la poursuite du déploiement de cet outil, qui permet l’évaluation de la multiperformance des systèmes de production en grandes cultures.
Gilles Robillard, le président de l’institut technique, est intervenu lors d’une conférence organisée par SEMAE sur le changement climatique.
Terres Inovia a présenté FILEG, animé par l’institut et qui structure une filière de légumineuses à graines en Occitanie. L’occasion de faire un point sur les avancées du projet.
Une conférence sur les leviers de compétitivité et de durabilité pour les filières bios a permis de mieux faire connaître le programme inter-instituts Synergies Bio & non Bio.
Le plan d’action initié par le gouvernement afin d'identifier de nouveaux leviers pour protéger les récoltes, face au retrait de certaines substances actives, a été à l’honneur. Le point sur la mobilisation active de Terres Inovia.
Comment rendre les formations et les métiers d’ingénieurs agronomes et agroalimentaires plus séduisants ? C’est l’objectif d’Avenir-Agro, porté par AgroParisTech et 26 partenaires, parmi lesquels figure Terres Inovia. Une campagne d’information nationale et d’actions régionales sont prévues pour 2026.
Terres Inovia, l'institut technique de la filière chanvre, et InterChanvre ont présenté les atouts agronomiques et les débouchés de cette plante qui connaît un bel essor en France.
Culture robuste, ses atouts agronomiques et ses débouchés, notamment pour les biocarburants dans l’industrie aéronautique, ont de quoi séduire les agriculteurs.
Une table-ronde organisée sur le stand de l’Acta a permis de rassembler tous les partenaires du projet Protei’sol, qui vise à structurer une filière de légumineuses dans les Hauts-de-France.
Quelle place pour le bio dans les variétés proposées aux agriculteurs ? Terres Inovia a expliqué comment l’agriculture biologique était intégrée dans ses réseaux d’évaluation.
Comment rester compétitif dans le secteur des grandes cultures malgré le changement climatique ? Xavier Pinochet, expert stratégique scientifique de Terres Inovia, et Philippe Gate, ex-directeur scientifique d’Arvalis, ont fait le point sur les connaissances actuelles.
Adaptation au changement climatique : le point avec l’Académie de l’Agriculture
Comment rester compétitif dans le secteur des grandes cultures malgré le changement climatique ? Une conférence au Salon International de l’Agriculture a été organisée sur le stand de l’Acta par l’Académie de l’Agriculture. Xavier Pinochet, expert stratégique scientifique de Terres Inovia, et Philippe Gate, ex-directeur scientifique d’Arvalis, ont fait le point sur les connaissances actuelles.
Les aléas et les excès climatiques peuvent affecter la compétitivité des cultures. « La variabilité des rendements est principalement une affaire de climat, avec de grandes proportions, par exemple pour le blé, selon le niveau de stress hydrique », confirme Xavier Pinochet. De même, le rendement peut varier selon les réserves utiles d’eau et la capacité d’irrigation des bassins de production.
Xavier Pinochet et Philippe Gate lors de la conférence sur l'adaptation au changement climatique, sur le stand de l'Acta, au Salon international de l'Agriculture.
Une combinaison de leviers à explorer
Lors de cette conférence, qui a détaillé les aspects variétaux et la physiologie des plantes, Xavier Pinochet et Philippe Gate ont mis en avant les différents leviers agronomiques pour s’adapter au changement climatique, et donc rester compétitif :
• L’amélioration génétique des variétés
• Ajuster le choix des espèces d’hiver et de printemps selon les conditions pédoclimatiques
• Un semis précoce
• Une diversification des cultures
• Une mise en place de couverts
• Des associations d’espèces
Les nouvelles technologies, un support pour rester compétitif
Les outils de phénotypage modernes qui permettent des mesures plus fréquentes et précises, associés à des capacités de modélisation et aux outils moléculaires , offrent des gains d’efficacité dans la recherche de meilleures résistances à la sécheresse. « Par exemple, sur la plateforme Heliaphen, à l’INRAE de Toulouse, un robot permet, pour le tournesol et le soja, aussi bien des travaux de recherche que de l’évaluation variétale sur des critères nouveaux pour s’adapter au changement climatique ».
Variétés précoces et diversification des cultures parmi les solutions
Parmi les adaptions possibles, Xavier Pinochet mentionne également la précocité des variétés : « pour le soja, des variétés très précoces ont pu voir leur rendement et des teneurs en protéines s’améliorer, ce qui a permis de développer des surfaces dans l’Est de la France ».
La diversification des cultures est également un des leviers phares pour mieux s’adapter à ces aléas climatiques. « Certaines légumineuses ont des marchés qui permettent une belle valorisation économique et compenser un rendement inférieur, c’est intéressant pour l’agriculteur ». Pour continuer à rester compétitif, la solution passe par une combinaison de leviers, génétiques et agronomiques, pour limiter la variabilité des rendements. « Nous devons concilier toutes ces solutions dans un cadre agroécologique », conclut Xavier Pinochet.
Pour visionner la conférence (à partir de 13’03)
Arpège : un projet novateur pour l’agriculture régénérative
Au Salon International de l’Agriculture, une conférence de presse a permis de présenter ce projet, dont Terres Inovia est partenaire, et qui ambitionne de développer l’agriculture régénérative et les légumineuses dans le Centre Val-de Loire à grande échelle.
La présentation d'Arpège lors de la conférence de presse organisée au Salon International de l'Agriculture
Comment adopter des pratiques vertueuses pour façonner l’agriculture de demain ? C’est l’objectif d’Arpège, un projet piloté par Axereal et porté par un consortium comprenant Terres Inovia, Unilasalle, Axa Climate, Genesis et Fertiberry semences.
Développer des filières agricoles vertueuses
Financé par BPI France dans le cadre du plan d’investissement France 2030, il vise à déployer l’agriculture régénérative à grande échelle avec le développement de productions de légumineuses sur le territoire Centre-Val de Loire.
Concrètement, le projet vise à développer des filières agricoles vertueuses afin de renforcer la résilience des exploitations, améliorer la santé des sols, réduire l’impact environnemental et assurer la viabilité économique des producteurs.
Arpège souhaite en particulier rendre concrètes les solutions d’allongement de la rotation à échelle des exploitations, en optimisant le potentiel de production et les bienfaits environnementaux des cultures bas carbone et bas intrants.
Les 4 axes du projet
• Mesurer pour agir : évaluation de l’impact des pratiques régénératives sur la santé des sols;
• Innover pour produire mieux : expérimentations pour déplafonner et améliorer la productivité des cultures bas-intrants;
• Anticiper le futur : concevoir des rotations adaptées aux défis climatiques de demain;
• Former et transformer : accompagner les agriculteurs, moderniser et adapter les infrastructures de stockage des grains.
Les différentes étapes
Le projet Arpege a démarré en 2024 pour quatre ans, avec trois étapes clés :
• Expérimentations de cultures de bas-intrants, avec un suivi sur toute la durée du projet, basée sur les pratiques existantes
• Etat des lieux de la santé du sol : une première évaluation sera faite en juin 2025
• Mesure des impacts : en 2027, analyse de la santé des sols suite aux changements de pratiques
Des essais auront lieu chez des agriculteurs de toute la région Centre-Val de Loire. Ils sont également déployés dans les différentes stations expérimentales agronomiques des partenaires (notamment le réseau Syppre). Objectif ? Avoir, fin 2026, 2 000 agriculteurs qui cultivent en agriculture régénérative.
Gilles Robillard, président de Terres Inovia
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SIA 2025 : l’évaluation des variétés en bio
Quelle place pour le bio dans les variétés proposées aux agriculteurs ? Lors du Salon International de l’Agriculture, Terres Inovia a expliqué comment l’agriculture biologique était intégrée dans ses réseaux d’évaluation.
Pour améliorer la compétitivité des cultures, le choix variétal est un critère déterminant. Quelle est alors la place du bio ? Lors de la « séquence innovation » du Village Semences organisée par l’Interprofession des semences et plants (Semae), Cécile le Gall, chargée d’études en environnement et agriculture biologique de Terres Inovia, a expliqué, le 28 février, comment l’institut technique intégrait le bio dans les réseaux d’évaluation variétale.
Des réseaux d’essais pour mettre les variétés à l’épreuve du terrain
Cécile Le Gall lors de la "séquence innovation" au Salon International de l'Agriculture
« Il existe peu de variétés exclusivement dédiées au bio. Pour permettre aux agriculteurs de disposer d’un panel de variétés à utiliser en agriculture biologique, nous sélectionnons certaines variétés d’agriculture conventionnelle utilisables pour la conduite en bio », explique Cécile Le Gall.
Le rôle de l’institut technique est alors de voir quelles variétés sont les plus adaptées à l’agriculture biologique. « Nous travaillons avec les semenciers pour savoir les variétés les plus adaptées et, ensuite, nous allons tester ces variétés sur le terrain, chez des agriculteurs, pour qu’elles soient caractérisées pour le bio, en prenant soin particulièrement de certains critères, comme la hauteur et la vigueur ».
Ce dispositif d’essais spécifique pour le bio, qui existe actuellement pour le soja et le tournesol, permet de tester chaque année 10 à 20 variétés selon l'espèce. Et pour les autres cultures ? « Pour le moment, des essais bio sont inclus dans les réseaux essais variétaux mixtes (avec des essais bio et conventionnels) avec, pour chaque culture, deux à trois essais disponibles ». L’institut technique réalise aussi des tests d’itinéraires techniques sur diverses thématiques, comme la précocification de la date de semis pour s'adapter à la problématique montante du changement climatique.
Visionner la "séquence innovation" avec Cécile Le Gall
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