SIA 2025 : le chanvre, une culture pleine de promesses
SIA 2025 : le chanvre, une culture pleine de promesses
Au Salon international de l’Agriculture, Terres Inovia, l'institut technique de la filière chanvre, et InterChanvre ont présenté les atouts agronomiques et les débouchés de cette plante qui connaît un bel essor en France.
Louis-Marie Allard (Terres Inovia) et Nathalie Fichaux (InterChanvre)
Le chanvre est une culture qui gagne à être connue. Atouts agronomiques, débouchés nombreux, cette plante ancienne, qui préserve la biodiversité et ne nécessite que peu d’eau et aucun intrant, est pleine de promesses. C’est ce qui ressort de la présentation, très complète, de cette culture, réalisée par Terres Inovia et InterChanvre, mardi 25 février, au Salon International de l’Agriculture, sur le stand de l’Acta.
La France, premier producteur européen
Source : InterChanvre
Depuis quelques années, le chanvre gagne du terrain, dans le monde d’abord où la production a été multipliée par deux en l’espace de cinq ans, avec 185 248 ha (chiffres 2022). « La France est le deuxième pays au monde », a précisé Nathalie Fichaux, directrice d’InterChanvre. L’hexagone est même le premier pays producteur européen, avec 22 000 ha, soit 38 % des surfaces européennes. « Elles ont triplées en dix ans. L’objectif est de multiplier les surfaces par deux d’ici cinq ans ».
Ce développement de la culture se concrétise par l’essor des chanvrières – entreprise de transformation de la plante -, avec, au total, sept chanvrières en France. « Deux d’entre elles ont triplé leur capacité et quatre nouvelles sont en cours de création dans le Sud », explique à son tour Louis-Marie Allard, ingénieur de développement de Terres Inovia et référent national chanvre.
Chiffres clés
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Source : InterChanvre
Une plante durable et locale
Du côté de l’itinéraire technique, le chanvre est une plante « relativement simple, avec un cycle de 4 à 5 mois », poursuit Louis-Marie Allard. Comme elle va couvrir rapidement le sol, « elle ne nécessite pas d’herbicide, ni même de fongicide car les champignons sont localisés et ne se transmettent pas d’un pied à l’autre ».
Autre atout agronomique : le chanvre n’a besoin que de très peu d’eau et stocke, en revanche, beaucoup de carbone (9 à 15 t CO2/ha/an). « Elle vient souvent s’intercaler entre deux céréales et peut permettre une augmentation du rendement du blé suivant de 8 à 10% ».
Les atouts agronomiques du chanvre
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Une réglementation à respecter
La plante, qui contient une proportion importante de cannabinoïdes (dont le cannabis), obéit à des règles strictes. « Il est obligatoire d’utiliser des semences certifiées car elles ont une teneur en THC -la principale molécule active du cannabis- inférieure à 0,3% », poursuit Louis-Marie Allard.
Attention : un tiers des parcelles est contrôlée, par prélèvement, au mois d’août, par l’ASP, l’organisme chargé de contrôler la teneur en THC.
Des paiements pour services environnementaux pour le chanvre
Culture durable, le chanvre fait partie des plantes qui font l’objet de prestations sous-forme de paiements pour services environnementaux.
Le PSE, qu’est-ce que c’est ?
Plus d'infos sur https://agriculture.gouv.fr/les-paiements-pour-services-environnementaux-en-agriculture |
Le PSE, dans le cas du chanvre, est un contrat de trois ans, avec des indicateurs annuels, et repose sur trois objectifs :
- Le carbone (nombre de tonnes stockées et évitées)
- L’eau (litres d’eau économisées par ha)
- Aucun produit phytosanitaire (nombre d’ha et d’agriculteurs engagés)
Des débouchés nombreux
Source : InterChanvre
La plante de chanvre peut, en effet, être utilisée dans de nombreux débouchés :
- La graine est utilisée pour l’alimentation humaine et la cosmétique
- La chenevotte : granulats, litière animale, paillage horticole, plasturgie…
- La fibre : isolation dans le bâtiment, plasturgie, textile, papiers spéciaux, géotextile…
- Poussière fine : énergie, compost…