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SIA 2025 : la cameline, une culture qui multiplie les atouts et les débouchés

27 févr. 2025

Et si on s’intéressait à la cameline ? Culture robuste, ses atouts agronomiques et ses débouchés, notamment pour les biocarburants dans l’industrie aéronautique, ont de quoi séduire les agriculteurs.

Domitille Jamet (Terres Inovia) au Salon International de l'Agriculture, mercredi 26 février

Comment participer au développement de la bioéconomie de demain ? Avec la cameline ! Cette culture cache un fort potentiel. Au Salon International de l’Agriculture, une conférence organisée par Terres Inovia, Arvalis et Saipol, mercredi 26 février, sur le stand de l’Acta, a permis d’en savoir plus.  

Une plante rustique peu exigeante en eau et en intrants

« La cameline intéresse beaucoup les agriculteurs et les industriels par ses atouts agronomiques et par son ouverture vers les nouveaux marchés de la bioéconomie », confirme Domitille Jamet, chargée d’études en systèmes de culture et agronomie pour Terres Inovia. 

Son originalité ? « Un cycle court lui permettant d’être cultivée en dérobé et une plante peu exigeante en eau et en intrants, d’autant qu’elle résiste très bien aux excès de températures et aux bioagresseurs ». 

Implantée en culture principale, elle est semée à l’automne ou au printemps, mais aussi en interculture. « Elle est pratiquée aussi en culture pure ou en association avec des légumineuses ou des céréales. Elle est aussi beaucoup cultivée en bio ».

Cameline : des surfaces selon deux modes de production


•    En culture principale (conventionnelle et AB) : 2 800 ha, dont 1090 ha en agriculture biologique
•    En interculture : 3 320 ha

 

Zoom sur trois modes de production


La cameline en interculture d’hiver

 

  • Une production valorisable comme carburant d’aviation durable (RED III)
  • Peu d’intrants sont nécessaires : entre 40 et 60 unités d’azote sont suffisantes.
  • En culture intermédiaire d’hiver, elle offre une bonne couverture hivernale du sol et permet de lutter contre l’érosion.
  • Un effet allélopathique à confirmer, exprimé au champ

 La cameline en interculture d’été

  • Une production valorisable comme carburant d’aviation durable (RED III)
  • Peu d’intrants nécessaires
  • Valorisation économique de l’interculture sans impact sur la culture principale
  • Couverture du sol en interculture
  • Espèce mellifère car la floraison se déroule à une période creuse en termes d’offre alimentaire pour les abeilles

La cameline en association

  • Associations possibles avec des cultures de printemps (lentilles, pois, pois chiche…), des cultures d’hiver (pois, orge…) et de la lentille (très courant en agriculture biologique)
  • De nombreux débouchés (alimentaire, cosmétique…) hors biocarburant pour l’aviation
  • Un mode de culture qui favorise les interactions positives entre espèces

 

Des débouchés variés et prometteurs

 

 

Riche en huile et en acides gras, la graine de la cameline est très intéressante pour la consommation humaine et les tourteaux, mais aussi la cosmétique.

Les biocarburants constituent un débouché avec un énorme potentiel, en lien avec la décarbonation du secteur aérien.

La cameline en interculture : le débouché des biocarburants aériens

La cameline en interculture renferme un gisement de croissance conséquent avec la décarbonation du secteur aérien. 

« Le secteur de l’aviation européenne va devoir incorporer petit à petit un certain pourcentage de biocarburant, passant de 2% en 2025 à 60% en 2050 », précise Cédric Dufour, de Saipol, filière du groupe Avril et spécialisé dans la transformation des graines oléagineuses. 

Or, la Commission européenne ayant validé l’usage des intercultures pour les biocarburants aériens, ce débouché prend tout son sens pour la cameline.

 

La cameline au cœur d’un vaste projet R&D européen : Carina


En 2023, un projet européen a été initié pour diversifier durablement les systèmes agricoles des pays de l’Union européenne en introduisant deux cultures mineures de graines oléagineuses, Brassica Carinata (moutarde d’Abyssinie) et Camelina Sativa (cameline). « L’objectif est de maitriser cette production et de voir comment insérer la cameline dans les associations de culture », précise Sylvain Marciac, d’Arvalis, l’un des 19 partenaires, avec Terres Inovia, de ce projet doté d’un budget de 8 millions d’euros.  

Les résultats attendus du projet Carina

•    Une introduction réussie de nouvelles cultures en identifiant des modes d’insertion dans les systèmes de culture les plus favorables et adaptés à chaque contexte, ainsi que la production de références et recommandations techniques associées.
•    Le développement de systèmes de culture multiperformants intégrant de la cameline ou la Brassica Carinata (avec une rentabilité économique et la réduction des impacts environnementaux).
•    Le développement de produits biosourcés innovants (bioherbicide, biostimulant, bioinsecticide…)
•    Une meilleure valorisation des tourteaux, riches en protéines et non impactés par des facteurs antinutritionnels.
•    Des recommandations techniques et politiques pour favoriser le développement de ces nouvelles filières.
•    L’implication active des agriculteurs et des parties prenantes dans le développement et l'adoption des nouvelles pratiques agricoles.
•    Une augmentation de la compétitivité des systèmes agricoles européens grâce à l'introduction de cultures innovantes, peu exigeantes en intrants et résilientes vis-à-vis du changement climatique.

En savoir plus sur le projet CARINA

 

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