Un pH neutre et une teneur en bore à surveiller
Pour que la féverole se développe convenablement, elle a besoin d’un sol dont le pH est compris entre 6 et 7.
pH acide : la féverole supporte mal les sols acides au pH < 5,5, qui entravent le fonctionnement de l’activité symbiotique.
pH élevé : si le pH > 7,5, particulièrement dans les sols de limons battants à tendance hydromorphe, certains éléments minéraux comme le bore sont bloqués. Ce problème pourrait être à l’origine des féveroles sans gousses résultant d’un problème de fécondation des fleurs (Aisne, Ardennes, Marne et Seine-et-Marne). Dans ces parcelles à risque, en cas de printemps froid et humide, apporter 300 g/ha d’éléments bore au stade boutons floraux de la féverole pour assurer une bonne fécondation.
La féverole n’a pas besoin d’engrais azoté
Sur féverole, aucun apport d’azote n’est nécessaire
La nutrition azotée repose sur deux voies d’acquisition complémentaires : la fixation symbiotique de l'azote de l'air grâce aux nodosités et l’assimilation de l'azote minéral du sol par les racines.
La féverole fixe l’azote de l’air grâce à une symbiose avec des bactéries du genre Rhizobium qui forment donc les nodosités. Ces bactéries sont présentes naturellement dans le sol. Il est donc inutile d’inoculer les graines.
Des exigences modérées en phosphore et potasse
La féverole est moyennement exigeante en phosphore et en potasse. La dose d’engrais à apporter doit être raisonnée en fonction des exportations, de la teneur du sol en phosphore et en potasse, et du nombre d’années sans apport.
Pour un rendement en féverole de 50 q/ha et dans le cas d’un sol bien pourvu, compenser les exportations : apporter 60 kg/ha de P2O5 et 70 kg/ha de K2O.
Fertilisation phospho-potassique (pour un rendement de 50 q/ha)
| P2O5 | Sol pauvre | Sol bien pourvu | Sol très bien pourvu |
| si apport au cours des 2 dernières années | 100 | 60 | 0 |
| si apport plus ancien | 120 | 90 | 30 |
| K2O | Sol pauvre | Sol bien pourvu | Sol très bien pourvu |
| si apport au cours des 2 dernières années | 120 | 70 | 0 |
| si apport plus ancien | 140 | 90 | 50 |
En cas d'exportation des pailles de céréales avant la culture, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de K2O, seulement en sols pauvres.
Fractionner l'apport d'azote en lin d’hiver si besoin
Les besoins du lin sont de 4,5 kg d’azote absorbé dans les plantes entières par quintal de graines produit. Pour calculer la dose d’azote à apporter, se référer à la réglementation en vigueur dans votre région.
En lin oléagineux d'hiver : si la dose à apporter est supérieure à 80 unités, il est conseillé de fractionner en deux apports.
| Dose conseillée | |
| De 0 à 80 u | >80 u |
| 1 apport à reprise de végétation | Fractionnement en 2 apports conseillé ; 30 à 50 unités à la reprise de la végétation et le complément 4-5 semaines plus tard |
Les apports d’effluents à l’automne sont déconseillés car l’objectif est d’éviter une croissance excessive du lin qui le sensibiliserait au froid. La hauteur des plantes ne doit pas dépasser les 10 cm à l’arrivée des premières gelées.
Privilégier les formes solides aux solutions azotées qui peuvent brûler les tiges à leurs extrémités.
| Exemples de doses à apporter* | ||
| Objectif de rendement | Sol superficiel | Sol profond |
| 20 q/ha | 70 u | - |
| 25 q/ha | 90 u | 80 u |
| >30 q/ha | - | 100-110 u |
Valeurs retenues pour la minéralisation et les reliquats en sortie d’hiver : 20 u en sols superficiels et 30 u en sols profonds.
* En cas d’apports organiques réguliers, baisser la dose d’apport de 40 unités au moins (consulter un conseiller).
Verse d'une parcelle de lin due à un excès d'azote
La fertilisation du lin à l’automne
Pas d’apport d’azote à l’automne
Un apport d’engrais azoté est inutile à l’automne. Il est déconseillé d'apporter des effluents d'élevage sur le lin.
Les apports d’effluents à l’automne sont déconseillés car l’objectif est de d’éviter une croissance excessive du lin qui le sensibiliserait au froid. La végétation ne doit pas dépasser les 10 cm à l’arrivée des premières gelées.
De faibles besoins en potasse et en phosphate
Le lin a des besoins faibles en P et K. Raisonner les apports de P et K en fonction de la teneur du sol, de l’historique des apports (minéral et organique) et des résidus du précédent.
Gestion de la fertilisation phosphatée et potassique pour un rendement de 25 q/ha
| Sol à faible teneur | Sol à teneur moyenne | Sol à teneur élevée | |
| P2O5 | 40-50 u* | 30-40 u | 0 |
| K2O | 30 u** | 30 u | 0 |
* En cas d’exportation des pailles du précédent, ajouter à ces chiffres 10 à 20 u de P2O5
** En cas d’exportation des pailles du précédent, ajouter à ces chiffres 30 à 40 u de K2O.
Besoins, exportations et restitutions du lin en N, P, K
Eviter les carences en zinc en l’absence d’enrobage
En absence d’enrobage procéder à l’application de sulfate ou du chélate de zinc (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (= 2 cm) de manière à combler les exportations.
En cas de situation à risque de carence (terre superficielle argilo-calcaire, sols sableux, pH supérieur à 7,5, apport de chaux et de résidus d’origine agroindustrielle), même si des semences enrobées ont été utilisées, prévoir l’application de sulfate de zinc ou du chélate de zinc (forme plus sélective en conditions gélives ou en présence de morsures d’altises) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha).
Pas d’application en cas de risque de gelées nocturnes.
En cas de carence, la plante prend un aspect grisâtre. A partir du stade 5-10 cm, des tâches blanchâtres peuvent apparaître sur le bouquet terminal (photo ci-dessous).
Eviter les carences en zinc
Le lin exporte beaucoup de zinc de l’ordre de 300g/ha d’élément pur. Le calcaire actif bloquant le zinc, éviter de réaliser un chaulage avant une culture de lin. Le lin de printemps est plus sensible aux carences en zinc que le lin d’hiver.
Cas général : l’enrobage des semences avec du zinc est suffisant, mais en l’absence d’enrobage, procéder à l’application de sulfate ou du chélate de zinc (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (= 2 cm).
Situation à risque de carence (sols superficiels argilo-calcaires, sols sableux, pH supérieur à 7,5, apports de chaux et de résidus d’origine agro-industrielle) : opter pour des semences enrobées et prévoir l’application de sulfate de zinc ou du chélate de zinc (forme plus sélective en conditions gélives ou en présence de morsures d’altises) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha).
Pas d’application en cas de risque de gelées nocturnes.
Symptômes de carence en zinc sur lin
En cas de carence en zinc, on note un ralentissement voire un arrêt de croissance. La plante prend un aspect grisâtre. A partir du stade 5-10 cm du lin de printemps, des taches blanchâtres peuvent apparaître sur le bouquet terminal.
La fertilisation du pois
Pas d’engrais azoté sur le pois
Sur pois, aucun apport d’azote n’est nécessaire. De plus, c’est interdit en zone vulnérable. La nutrition azotée repose sur deux voies d’acquisition complémentaires :
La fixation symbiotique
Comme toutes les légumineuses, le pois fixe l’azote de l’air grâce à une symbiose avec des bactéries du genre Rhizobium, qui se trouvent naturellement dans le sol. Il n’est donc pas nécessaire d’inoculer, contrairement au soja. L’activité fixatrice augmente proportionnellement à la biomasse des nodosités jusqu’à atteindre un pic au stade DRG (début de remplissage des graines). La fixation chute fortement ensuite. La présence de nitrates inhibe la fixation : au-delà de 60 kg N/ha, les nodosités ne se mettent pas en place. Les autres facteurs limitants sont le pathogène racinaire aphanomyces, le stress hydrique, le tassement du sol, les sitones (ravageurs de nodosités) et la forte présence d’adventices.
L’assimilation d’azote minéral
Elle débute avant la mise en place des nodosités, soit environ 3 semaines après la levée. Le mode d’absorption de l’azote est ensuite conditionné par la quantité d’azote dans le sol. Si celle-ci est supérieure à 60 kg N/ha, l’assimilation de l’azote minéral perdure ; si la quantité d’azote dans le sol devient inférieure à ce seuil de 60 kg N/ha, la fixation symbiotique prend le relais.
Des exigences moyennes en phosphore et potasse
- Le pois est moyennement exigeant en phosphore et potasse. Raisonner la dose d’engrais à apporter en fonction des exportations, de la teneur du sol en P et K, et du nombre d’années sans apport.
- Pour un rendement en pois de 55 q/ha : apporter si nécessaire 55 kg/ha de P2O5 et 85 kg/ha de K2O pour compenser les exportations ; ajouter, en plus des quantités ci-dessus, 10 kg/ha de P2O5 et 60 kg/ha de K2O si les pailles sont enlevées.
Pois au stade deux feuilles
pH neutre et faible besoin en magnésium
- Le pois pousse bien dans les sols au pH supérieur à 6.
- En sol pauvre en magnésium, réalisez un apport de 30 à 60 unités de MgO /ha.
- Se référer aux analyses de sol.
Pois en période de floraison
Attention à l’excès de calcaire dans le sol
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Pas d’engrais azoté sauf en cas de défaut de nodulation
Exceptionnellement, en cas d’échec de la nodulation, réaliser un apport d’azote en végétation*.
Vérifier l’état du soja et la présence de nodosités sur les racines à la mi-juin, pour décider d’apporter ou non de l’azote. Si la végétation de la parcelle présente globalement un aspect jaunâtre et si plus de 30 % des plantes ne portent pas de nodosités, un apport d’azote est exceptionnellement recommandé.
Apporter, en une ou deux fois, 80 à 150 unités entre le stade R1 (début floraison) et le stade R3 (premières gousses), si possible avant une irrigation. Préférer la forme perlurée.
*Attention, en zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. Toutefois certaines régions ont obtenu des dérogations avec des apports possibles en cas de défaut de nodulation, quelles que soient les formes d'azote ou uniquement sous forme minérale. Les doses apportées doivent être conformes aux arrêtés préfectoraux de votre région.
Reconnaître les symptômes de carence en bore sur tournesol
A ce stade, il est trop tard pour réaliser un apport de bore. De plus, la carence s'exerçant avant que les symptômes ne se manifestent, il est inutile d'intervenir après leur apparition car il n'y a pas d'action curative.
Les symptômes de carence en bore
La carence s’exprime sur les feuilles du tiers supérieur de la plante, 10 à 15 jours après un défaut d’alimentation, par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe (zones internervaires, côté pétiole). La surface foliaire, essentielle au remplissage des graines, est alors réduite.
Dans les cas graves, des crevasses transversales avec émission de gomme conduisent parfois au cisaillement de la tige et à la chute du capitule, dès le stade bouton dégagé. Des graines vides peuvent également être observées.
Des déficiences précoces (lors de l'initiation florale) peuvent entraîner des malformations de capitules (fleurs ligulées ou bractées au centre du capitule).
1. Grillure de la base du limbe - 2. Cisaillement de la tige - 3. Malformation de pièces reproductrices
Risques de confusion
- Symptômes de sécheresse : les bords du limbe sont alors flétris.
- Dégâts liés au vent : couleur vert foncé.
- Maladie (phomopsis) : attaque à partir du bord du limbe en suivant une nervure.
Jamais d’engrais azoté pendant la phase végétative
En brefEn zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. |
Pendant son cycle, le soja absorbe l'azote du sol et fixe l’azote de l’air contenu dans le sol, grâce aux bactéries situées dans les nodosités de ses racines.
Cette double activité permet à la culture de s’alimenter en azote sans qu’il soit nécessaire d’apporter des engrais azotés.
Attention ! Un apport d’engrais azoté aux alentours du semis est nuisible car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner, ce qui pénalise la culture durant tout son cycle.
Jamais d’engrais azoté au semis
En brefEn zone vulnérable, la règle générale des arrêtés préfectoraux est de ne pas apporter d'azote sur légumineuses. |
Cette double activité permet à la culture de s’alimenter en azote sans qu’il soit nécessaire d’apporter des engrais azotés.
Attention ! Un apport d’engrais azoté aux alentours du semis est nuisible car il empêche les nodosités de s’installer et de fonctionner, ce qui pénalise la culture durant tout son cycle.
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