Bourgogne-Franche-Comté - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales (source Météo France)

Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février

DIJON (21)

156 mm 36 mm 192 mm

CHATILLON SUR SEINE (21)

223 mm

55 mm

278 mm

CRUZY LE CHATEL (89)

211 mm 52 mm 263 mm

SENS (89)

195 mm 46 mm 241 mm

CHATEAU-CHINON (58)

341 mm 84 mm 425 mm

NEVERS-MARZY (58)

205 mm 49 mm 254 mm

VESOUL (70)

285 mm 63 mm 348 mm
CHARGEY-LES –GRAY (70)
 

179 mm

44 mm 223 mm
CHAMPFORGEUIL (71) 160 mm 35 mm 195 mm
DOLE (39) 223 mm 60 mm 333 mm
Pause hivernale Sortie hiver Bourgogne-Franche-Comté Fertilisation Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Alsace/Lorraine - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales d'Alsace-Lorraine (source Météo France)
Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février
ERNEVILLE-AUX-BOIS-LOXEVILLE (55) 300 mm 93 mm 393 mm
BOURDONS SUR ROGNONS (52) 295 mm 75 mm 370 mm
LONGUYON (54) 296 mm 72 mm  368 mm
CHAUMONT SUR AIRE (55) 278 mm 74 mm  352 mm
ROLLAINVILLE (88) 274 mm 66 mm 340 mm
NANCY - OCHEY-THEUILLEY (54) 225 mm 61 mm 286 mm
SAINT DIZIER (52) 192 mm 58 mm 250 mm
MULHOUSE -BALE-ST-LOUIS (68) 143 mm 40 mm  183 mm
STRASBOURG -ENTZHEIM (67) 115 mm 34 mm 149 mm

 

 

Pause hivernale Sortie hiver Lorraine, Alsace et Haute-Marne Fertilisation Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Fertilisation du colza, apporter la juste dose d’azote, sans négliger le phosphore

Lors de la reprise de végétation, l’azote consommé par le colza depuis la levée jusqu’au repos hivernal est stocké en majorité dans les feuilles et racines. Cet azote sera remobilisé par la plante en particulier vers la tige principale et ramifications, les fleurs puis les siliques et les graines :  autant d’azote déjà absorbé qu’il ne sera donc pas utile d’apporter. Il est donc essentiel de comprendre les besoins en azote des colzas pour adapter sa stratégie. La Réglette Azote Colza® est l’outil incontournable pour raisonner la fertilisation. 

Focus Situation Sud Ouest

Les biomasses automnales des colzas du Sud-Ouest étaient globalement bonnes voir exubérantes. L’arrivée de la fraîcheur début novembre a stoppé la croissance des colzas. On note, dans un certain nombre de parcelles, plutôt à l’Est de l’Occitanie, des pertes de biomasses importantes depuis mi-novembre.

Ceci peut s’expliquer par :

  • L’épuisement des reliquats couplés à un arrêt de minéralisation,
  • Des conditions climatiques moins propices à la croissance
  • Une pression oïdium automnale sans précédent.

Bien que ce pathogène ne soit pas le premier facteur explicatif, il a certainement joué sur l’importance des pertes. Il est rare dans le Sud-Ouest de voir autant de pertes de biomasses fraîches et cela a pu poser question. Aucune crainte pour autant.

Il vaut mieux un gros colza à l’automne qui a perdu sa biomasse, qu’un petit colza depuis le semis. En effet, la croissance automnale du pivot sera un atout au printemps pour capter les besoins en eau et éléments minéraux. De plus, une partie de la l’azote contenu dans les feuilles sera mobilisé dès la reprise de végétation (voir ci-après).   

Des fertilisations en phosphore majoritairement déficitaire à corriger, pour optimiser l’efficience de l’azote

Malgré une fertilisation optimisée du colza en azote, une part plus ou moins importante de l’apport peut se montrer inefficiente, si un autre élément se montre limitant. Souvent élucidée car rarement visible à l’œil, ou confondue avec d’autres causes, la carence en phosphore représente un risque majeur de perte de potentiel. Heureusement, il n’est pas trop tard, pour rattraper une impasse, ou une sous-fertilisation.

Le colza est une plante exigeante en phosphore notamment au stade 5-6 feuilles, correspondant au stade de sensibilité maximale. De ce fait, les apports réalisés au semis permettent d’assurer au colza une croissance dynamique à l’automne. Pourtant, dans les situations à faibles teneurs, soit celle inférieures à 50 ppm Olsen, les apports de phosphore réalisés au semis sont bien souvent inférieurs aux recommandations.

Pour preuve, la dose moyenne de phosphore apportée dans le sud-ouest est de 46 unités, soit légèrement inférieure aux recommandations pour un objectif de 30 q/ha dans une situation dite intermédiaire avec 1 apport tous les 2 ans. Selon la même source, 1/3 des parcelles ne reçoit aucun apport de phosphore.

Un complément peut donc être à envisager sortie hiver, d’autant que 43% des apports sont réalisés à cette période dans le sud-ouest contre 48% sur la période semis/automne et 9% sont fractionnés entre les 2 périodes (Enquête Pratiques culturales Terres Inovia 2022). 

Prendre en compte l’état de son colza pour estimer la dose à apporter 

 
A la faveur de conditions de semis propices à de belles levées, les conditions automnales se sont montrées favorables à la production de biomasse. Les températures négatives des derniers jours ont pu entrainer de la perte de biomasse sur les colzas les plus développés. Dans un certain nombre de parcelles, la perte de biomasse a pu être observée plus précocement, dès novembre.

Par conséquent, les quantités d’azote absorbées à l’automne sont très variables d’une situation à une autre, et nécessitent donc d’être évaluées pour chaque parcelle voire au sein d’une même parcelle. La pesée du colza en entrée puis en sortie hiver, permet d’estimer la quantité d’azote déjà présente dans la plante qui conditionnera, via la Réglette Azote Colza®, la dose d’azote à apporter pour atteindre l’objectif de rendement. 

Biomasse sortie hiver (SH) : à faire sans tarder si ce n’est pas déjà fait, pour raisonner la dose totale à apporter  
Il s’agit de prélever et peser la biomasse aérienne de colza sur 1 m² dans le cas d’un semi au semoir céréales ou bien l’équivalent pour les semis au monograine (1.67 mètre linéaire pour un écartement à 60 cm ou 1.25 mètre linéaire pour un écartement à 80 cm). Idéalement cette mesure est à réaliser deux fois : en entrée hiver (début décembre) puis en sortie hiver (fin janvier), de façon à prendre en compte d’éventuelles perte de feuilles au cours de l’hiver. Si la mesure de début hiver est optionnelle dans notre région, celle de sortie hiver est incontournable. 

Réglette Azote colza®

Une fois les pesées réalisées, les valeurs peuvent être saisies dans l’outil , au même titre que l’objectif de rendement (moyenne olympique des 5 dernières années). L’outil calcule alors la dose d’azote à apporter sur la parcelle. 
L’outil Réglette Azote colza®, labellisé par le COMIFER est disponible gratuitement en version smartphone (à télécharger via le playstore) ou en ligne www.regletteazotecolza.fr 

 

A retenir :

1 kg de biomasse aérienne (c’est-à-dire tout ce qui se trouve au-dessus de la surface sol) en sortie d’hiver représente déjà environ 60 unités d’azote absorbé ; dans le cas d’un colza de 2 kg, ce sont déjà 120 unités d’azote mobilisables par le colza qu’il ne sera donc pas utile d’apporter à la reprise. 

Inutile de fertiliser trop tôt un colza de plus d’1.5 kg/m²

Selon l’état du colza en sortie hiver, et la dose totale d’azote à apporter, la stratégie d’apport sera différente pour permettre de valoriser au mieux chaque unité apportée. Le tableau ci-dessous indique, selon la dose d’azote à apporter, la stratégie de fractionnement conseillée, compatible avec la réglementation en vigueur en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie et en région AURA.  

  • Les « petits colzas »

(Biomasse inférieure à 1kg), n’ont pu stocker que peu d’azote avant la reprise de végétation. Il est donc recommandé de réaliser un premier apport dès l’émission de nouvelles feuilles, en reprise de végétation.  Il n’est pas nécessaire d’apporter plus de 50 unités sur ce premier apport, car la plante n’aura pas la capacité de tout absorber. Mieux vaut alors conserver les unités d’azote supplémentaire, pour un apport un peu plus tard. 

  • Les « gros colzas »

(Biomasse supérieure à 1.5 kg), ne présentant pas de signes de faim d’azote, ont stocké suffisamment d’azote pour assurer la reprise végétative voire même le début de la montaison, c’est dire la production de tige, pour les plus gros. Le premier apport d’azote peut alors être reporté un peu plus tard que sur un petit colza, c’est-à-dire en cours de montaison, voire à l’apparition des boutons.

  • Pour les situations intermédiaires, 

Les colzas dont la biomasse est comprise entre 1 kg/m² et 1.5kg/m², le premier apport se fait en fonction de l’état des colzas, en repérant notamment d’éventuelle signe de faim d’azote. Dans ces situations, anticiper un premier apport comme sur les petits colzas, peut permettre de jouer la sécurité, au cas où ensuite les conditions climatiques, et de portance, ne permettraient pas d’entrer dans la parcelle en temps voulu. 

Ne pas oublier l’apport de souffre 

L’apport de soufre sous forme assimilable sulfate est à positionner idéalement avec l’azote autour du début montaison (stade C2, entre-nœuds visibles, c’est-à-dire apparition de la tige). Les 75 unités recommandées permettent de compenser les exportations par la culture et offre le meilleur rapport rendement/qualité de la graine. Une disponibilité insuffisante entraîne des pertes de rendement pouvant atteindre 10 à 20 q/ha dans les cas les plus graves. En cas d'apport régulier de produit organique, le risque de carence en soufre est plus limité. Mais en année difficile, des carences peuvent s'exprimer. Adapter la dose apportée. 

Les facteurs de risques de carence sont nombreux :  

  • Absence d'apport de soufre dans la rotation avec l'utilisation systématique d'engrais ne comportant que de l'azote.
  • Apport de soufre trop précoce, réorganisation de l'apport en soufre organique (non assimilable).
  • Sols froids du fait d'un hiver marqué qui se prolonge tardivement et/ou d'un début de printemps frais, entraînant un retard de la minéralisation. 
  • Lessivage des formes SO4, aggravé lorsque la pluviométrie cumulée des mois de novembre à février est supérieure à 350 mm. 

Vos contacts régionaux

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte d'Azur
Pause hivernale Sortie hiver Montaison Sud Aquitaine Ouest Occitanie Est Occitanie Fertilisation Colza Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Hauts-de-France

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Hauts-de-France, a été signé le 30 juillet 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante). 

 

Désormais la réglementation ouvre la possibilité, sous conditions, d’un apport d’azote minéral d’un maximum de 30 unités sous forme minérale à partir du stade 4 feuilles entre le 1er septembre et le 14 octobre inclus, comme le précise l’article 2 du PAR 7 Hauts de France. Cet article renvoie au programme d’actions national et fait état de situations où la disponibilité en azote du sol est limitée.  

 

Dans le PAN7 (annexe 1 du 30 janvier 2023), les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où : 

  • Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​ 
  • Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août​ ; 
  • Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​  
    • Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois​ ;   
    • Ou pour les sols à faible disponibilité en azote, précisés dans l’arrêté référentiel azote du 22 juillet 2025. Selon ce dernier, les sols à faible disponibilité en azote sont défninis comme éyant la plus faible minéralisation de l’humus, à savoir : les cranettes sèches, les sos argilo-calcaires et les sols non calcaires à texture de surface sableuse.

Lire aussi : 7e programme d’actions régional « nitrates » : signature de l’arrêté référentiel régional mise en œuvre de l’équilibre de la fertilisation azotée

 

En résumé

 

Implantation Automne Hauts-de-France Fertilisation Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Bourgogne-Franche-Comté : apport d’azote en végétation à l’automne sur colza, de nouvelles possibilités réglementaires

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Bourgogne-Franche-Comté, a été signé le 9 août 2024 pour une entrée en application au 1er septembre 2024. En vigueur en zones vulnérables, il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante).

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir

Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 2 – paragraphe I de l’arrêté.​​​

​Pour la culture du colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée.

Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :
Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II (fertilisants azotés organiques) correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​
Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ​;
Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​

    - Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ​;
    - ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).

Le PAR 7 de la région Bourgogne-Franche-Comté définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 1. Sont considérés comme sols à faible disponibilité en azote :  
- Les sols superficiels (voir tableau ci-dessous)
- Les sols profonds (voir tableau ci-dessous) pour lesquels le colza est semé avant le 15 août.

Les types de sols sont catégorisés de la manière suivante selon leur épaisseur :​​​​​​

Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN).

En résumé​​​​​​​

 

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31 août.

Accéder aux textes réglementaires : PAR 7 Bourgogne-Franche-Comté

Votre contact régional
Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr) – Bourgogne-Franche-Comté

Préparation de campagne Implantation Automne Bourgogne-Franche-Comté Fertilisation Colza Victoire LEFEVRE (v.lefevre@terresinovia.fr)

Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza : de nouvelles possibilités réglementaires en Grand Est

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR 7), en région Grand Est, a été signé le 4 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il définit dans quelles conditions un apport d’azote minéral à l’automne peut être réalisé sur colza. Les critères à satisfaire sont nombreux : décryptage de la réglementation.

L’apport d’azote minéral en végétation au cours de l’automne est un levier de lutte agronomique efficace pour limiter la nuisibilité des infestations larvaires d’insectes d’automne. Il participe à une stratégie de lutte intégrée notamment contre les larves d’altises qui sont favorisées par les évolutions climatiques et le développement des résistances fortes aux pyréthrinoïdes. C’est dans ce contexte que Terres Inovia et son réseau de partenaires ont engagé des travaux d’acquisition de références depuis 2021 et soutenu cette évolution réglementaire. L’apport d’azote en végétation n’a pas lieu d’être généralisé à toutes les parcelles de colza. La mesure concerne uniquement les situations à risque d’apparition d’une carence azotée en fin d’automne. L’intérêt de cet apport en végétation réside également dans le fait d’investir des charges seulement lorsque l’installation de la culture est assurée et que les conditions sont plus favorables à une bonne valorisation par les plantes (humidité du sol et besoin de la plante). 

 

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir.  

Désormais la réglementation ouvre la possibilité d’un apport d’azote minéral en végétation sur colza sous conditions, comme le précise l’article 9 de l’arrêté. 

Sur colza, un apport d’un maximum de 30 unités d’azote supplémentaires sous forme minérale, en végétation à partir du stade « 4 feuilles » est possible entre le 1er septembre et le 15 octobre, dans les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée. 

Les situations où la disponibilité en azote du sol pendant l’automne est limitée sont les cas où :    

  • Aucun apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II correspondant à plus de 30 unités/ha d’azote efficace n’a été réalisé avant le 1er septembre ;​ 
  • Et le semis du colza est réalisé avant le 25 août ​; 
  • Et au moins une des conditions suivantes est respectée :​  

- Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois ​;   

- ou pour les sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional – PAR 7).  

 

Le PAR 7 de la région Grand Est définit les sols à faible disponibilité dans l’annexe 3. Les sols sont spécifiques aux différents départements de la région : 

Départements 08, 10, 51 et 52  Départements 67 et 68  Départements 54, 55, 57 et 88

- G1, sols argilo-calcaires très superficiels avec cailloux 

- G2, sols argilo-calcaires superficiels avec cailloux 

- G3, sols argilo-calcaires moyennement profonds avec cailloux 

- Graveluche 

- Craie moyenne 

- Sable-Grève 

- Sol sableux des rivières vosgiennes Nord (67) 

- Sol sableux à limono-sableux des rivières vosgiennes Centre (67) 

- Ried brun caillouteux (67) 

- Sol superficiel de Hardt (68) 

- Ochsenfeld (68) 

- Sols à cailloux 

- Sols argilocalcaires 

- Sols sur marne peu profonde 

- Sols sableux (sur alluvions et grèves) 

 

Sont également considérés comme sols à faible disponibilité en azote, les types de sols non mentionnés dans le tableau de l’annexe 3 s’ils remplissent toutes les conditions suivantes : 

 

  • Si aucun apport de fertilisants azotés de type 0, Ia, Ib et II (fertilisant organique) n’est intervenu dans les 5 dernières années ; 
  • Si le précédent cultural n’est pas une légumineuse ou un protéagineux ; 
  • Et si aucun retournement de prairie n’est intervenu depuis au moins trois ans. 

Il est rappelé l’importance d’estimer l’azote absorbé à l’automne en réalisant des pesées de matière verte à l’entrée et à la sortie d’hiver pour calculer la dose d’azote minéral à apporter au printemps (cf arrêté GREN). 

 

En résumé :  

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, les apports de fertilisant de type III (fertilisant minéral) restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08.  

Accéder aux textes réglementaires : PAN 7 et PAR 7 Grand Est 

Vos contacts régionaux 
Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr) – Lorraine-Alsace 
Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr) – Champagne-Ardenne 

Préparation de campagne Implantation Automne Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Fertilisation Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr); Aurore BAILLET (a.baillet@terresinovia.fr)

Nouvelle-Aquitaine: Apport d’azote en végétation à l’automne sur colza , de nouvelles possibilités réglementaires

Le septième programme d’actions régional « nitrates » (PAR7), en région Nouvelle-Aquitaine, est à présent acté. L’arrêté a été signé par M. le Préfet de région le 9 juillet 2024 pour une entrée en vigueur au 1er septembre 2024. Il permet ainsi d’encadrer les apports d’azote à l’automne pour les colzas semés avant le 25/08. 

Depuis février 2023, le septième programme d’actions national « nitrates » (PAN7) ouvre la voie à un apport d’azote automnal sur la culture de colza. Cette évolution réglementaire, soutenue par les travaux engagés depuis 2021 par Terres Inovia et son réseau de partenaires, nécessitait une déclinaison régionale, pour entrer en vigueur. C’est désormais chose faite. 

Les évolutions réglementaires pour la campagne à venir. 

Désormais la réglementation ouvre donc la possibilité d’un apport en végétation. Cet apport limité à 30 unités d’azote de type III est possible sur un colza à partir du stade 4 feuilles, et sur une période allant du 01/09 au 15/10. Par ailleurs l’apport est autorisé sous réserve de remplir les conditions suivantes, définies dans le PAN7 : 

  • Il n'est pas réalisé d'apport de fertilisant azoté de types 0, I. a, I. b et II avant le 1er septembre correspondant à plus de 30 unités d'azote efficaces​ 

et 

  •  où le semis du colza est réalisé avant le 25 août​ 

et 

  • où au moins une des conditions suivantes est respectée :​ 

Implantation du colza après un précédent céréale à pailles avec résidus de culture enfouis et fréquence historique d'apport de fertilisants de types 0, I. a, I. b et II inférieure à une année sur trois​ 

ou  

Sols à faible disponibilité en azote (précisés par le programme d'actions régional)  

Le PAR7 Nouvelle-Aquitaine considère les catégories de sols suivants, à faible disponibilité en azote : 

  • sols calcaires (groies argileuses, aubues, champagnes, tuffeau) 
  • sols sableux (sols sableux, doucins sableux hydromorphe, podzols) 
  • sols limoneux ( terres rouges à châtaigniers, bornais, limons, sols limono-argileux à argilo-limoneux, doucins limoneux, limons sur schistes ou gneiss)) 
  • sols de terrasse (sols de terrasses de vallée, alluvions, colluvions, alluvions hydromorphes, colluvions hydromorphes, alluvions sableuses et caillouteuses, boulbènes) ; 
  • sols sur granite (sables sur granite ; sables limoneux) ; 
  • sols argileux à sablo-argileux (argile à silex, brandes, doucins argileux, terreforts, palus, coteaux molassiques du piémont pyrénéens, silex, galets)

Pourquoi cette évolution vers un apport en végétation ? 

Face aux contraintes sanitaires que représentent notamment les larves de grosses altises, les solutions de gestion insecticides se sont considérablement restreintes avec les retraits successifs des chlorpyriphos (éthyle et méthyle), plus récemment du phosmet ainsi qu’avec le développement de résistances aux pyréthrinoïdes. 

Par conséquent, la recherche d’un colza robuste vis-à-vis des différentes menaces, est une priorité. Toutefois, la précocification des dates de semis, induite par l’incertitude des pluies et la recherche d’un colza à 4 feuilles avant l’arrivée des grosses altises adultes, entraine un risque de faim d’azote prématuré à l’automne. Cette faim d’azote, augmente la sensibilité du colza aux attaques larvaires. Ainsi, sur les colzas semés avant le 25 août, plus sujets aux faims d’azote précoces que ceux semés plus tardivement, un apport d’azote est autorisé pour améliorer la dynamique de croissance automnale.

C’est ce que traduit le graphique 1, Comparaison des dynamiques  de croissance du colza selon 2 modalités d'apport d'azote et un témoin sans apport (12 sites entre 2021 et 2022), où en l’absence d’azote, le témoin cesse sa croissance au cours de l’automne, tandis l’on peut observer une dynamique de croissance continue du colza, avec un apport d’azote en végétation. L’apport d’azote au semis conduit à un parcours de croissance intermédiaire, avec une première phase de croissance rapide, puis un net ralentissement avant l’hiver. La biomasse atteinte en entrée hiver est identique pour les 2 modalités d’apport,  mais le parcours de croissance continu dans le cas de l’apport en végétation est plus favorableBien que ce levier agronomique ne puisse pas constituer une parade absolue à lui seul, il contribue, au sein d’une gestion intégrée, à la diminution de la nuisibilité des attaques larvaires.

Le graphique 2, Evaluation du taux de plantes "anormales" sur des couples sans azote et 30 unités en végétation (14 sites entre 2021 et 2022), illustre le taux de plantes « anormales » c’est-à-dire les plantes buissonnantes et autres fasciès anormaux. Chaque couple de points (bleu et noir) représente sur un même essai, les modalités 0N et 30 unités N en végétation. On note en moyenne une baisse de 10% du taux de plantes « anormales » sur 14 sites de 2021 à 2022. 

 

 

 

Azote au semis et/ou en végétation : point sur les différents cas de figure possibles 

  1. Colza remplissant les conditions de l’apport en végétation à apport possible au semis et en végétation. 
  2. Colza semé avant le 25/08 mais ne remplissant pas les conditions de l’apport en végétation à apport possible jusqu’au 31/08 uniquement. 
  3. Colza semé entre le 25/08 et 31/08 à  apport possible jusqu’au 31/08 uniquement. 
  4. Colzas semés après le 31/08 à aucun apport possible autre que l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote. 

A noter que, pour les situations concernées, l’apport d’engrais de type III au semis puis en végétation n’est pas incompatibles, mais ne semble pas justifié, dans la plupart des cas.  

Pour l’ensemble des situations non éligibles à l’apport en végétation, en particulier les semis au-delàs du 25/08, aucun changement n’intervient.  Ainsi les apports de fertilisant de type III, restent autorisés sur la culture de colza jusqu’au 31/08. Au-delà de cette date, l’apport localisé d’un engrais composé dans la limite de 10 unités d’azote demeure possible. 

Accéder aux textes réglementaires : PAN7 et PAR7 Nouvelle-Aquitaine

Vos contacts régionaux

  • A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine
  • Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr)- Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Préparation de campagne Implantation Automne Sud Aquitaine Fertilisation Colza A. Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) & Elodie Tourton (e.tourton@terresinovia.fr)- Terres Inovia

Assurer une bonne nutrition minérale du colza à l’automne pour permettre une croissance continue jusqu’à l’hiver

Obtenir une croissance dynamique et continue à l’automne est une condition indispensable pour un colza robuste.

Pour y parvenir, il faut :

  • un système racinaire bien développé et fonctionnel dans les premières couches du sol,
  • une bonne disponibilité en azote et phosphore à un moment où les plantes en ont besoin.

Plusieurs voies peuvent être empruntées pour assurer une bonne alimentation minérale de la culture. Elles peuvent être combinées pour améliorer les chances de succès.

La diversification des cultures et le positionnement optimal du colza dans la rotation

L’allongement du délai de retour du colza, l’insertion de légumineuses dans la rotation et le positionnement du colza après une culture laissant de l’azote valorisable à la récolte contribuent à améliorer la croissance automnale du colza. Cet effet peut être illustré par les résultats obtenus dans le dispositif « Syppre Berry » dans lequel un système de référence (blé tendre – orge d’hiver – colza associé) est comparé à un système innovant visant la multi-performance intégrant notamment l’allongement de la rotation et l’insertion de légumineuses en cultures principales et couverts. Le colza a été positionné après une succession lentille puis blé dur afin d’augmenter la disponibilité en azote pour le colza (figure 1).

Figure 1 : extraits de successions de cultures des systèmes comparés dans le cadre du dispositif « Syppre Berry » (W sup / W prof : implantation après travail du sol superficiel / profond ; SD : semis direct)

 

La biomasse du colza (sans considérer la biomasse des couverts associés) à l’entrée de l’hiver a été nettement améliorée dans le système innovant : + 700 g/m² en 2018 et + 1300 g/m² en 2020. Ces différences de biomasse entre les deux systèmes peuvent être en partie attribuées à des différences de disponibilité en azote (amélioration de la teneur en azote du sol, de l’enracinement …).

Un précédent « légumineuses à graines »

Un précédent « légumineuses à graines » permet d’améliorer la quantité d’azote absorbé par le colza d’une quinzaine d’unités en moyenne par rapport à une précédent « blé ». C’est ce que montrent les résultats de 8 expérimentations conduits de 2008 à 2010 par Terres Inovia et les Chambres d’Agriculture de la Mayenne, de la Moselle, de la Nièvre et de l’Yonne dans le cas d’un précédent pois (figure 2 ; travaux soutenus financièrement par le CasDAR).


Figure 2 : Quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan par le colza après un précédent pois ou après un précédent blé (Pi : quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan : tient compte de l’absorption d’azote à l’entrée et à la sortie de l’hiver)

L’apport de produits organiques avant le semis du colza

L’apport de produits organiques avant le semis du colza permet également d’améliorer la disponibilité en azote pour le colza. Dans le cadre des 25 expérimentations conduites par Terres Inovia de 1995 à 1998, avec apport de produits organiques de type II principalement (lisier de porc, fumier et fientes de volailles…) et pour des dates de semis du colza allant du 18 août au 11 septembre, cette augmentation de la disponibilité en azote a permis une augmentation de la quantité d’azote absorbé par la culture à l’ouverture du bilan (Pi) de 40 u en moyenne (figure 3).

Figure 3 : Quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan par le colza avec et sans apport de produits organiques (PRO) (Pi : quantité d’azote absorbé à l’ouverture du bilan : tient compte de l’absorption d’azote à l’entrée et à la sortie de l’hiver)

L’apport d’azote minéral au semis du colza

Une autre technique permettant de soutenir la croissance du colza à l’automne consiste à réaliser un apport de 30 u d’azote sous forme d’engrais minéral au semis dans le respect de la réglementation en vigueur (pas d’apport d’engrais azoté minéral après le 31 août). Dans les expérimentations conduites par Terres Inovia et ses partenaires, ce type d’apport a permis d’améliorer le poids de matière fraîche aérienne à l’entrée de l’hiver (+ 780 g/m² en 2021 sur 21 essais et + 550 g /m² en 2022 en moyenne sur 15 essais). En moyenne, le coefficient apparent d’utilisation (CAU) de l’azote apporté (gain d’absorption permis par l’apport des 30 u par rapport au témoin sans apport) a toujours été au moins égal à 1.0, ce qui signifie que l’apport n’a pas contribué à une augmentation du risque de lixiviation de l’azote à l’automne. Des CAU supérieurs à 1.0 ont même été enregistrés, ce qui est la conséquence probable d’une simulation de la croissance racinaire ayant permis une meilleure utilisation de l’azote du sol. Dans les situations où le colza a eu une croissance limitée à moins de 1300 g/m² de biomasse fraîche aérienne à l’entrée de l’hiver en l’absence d’apport d’azote, l’apport d’azote au semis a permis de réduire les dégâts consécutifs à des infestations larvaires.

Associer le colza avec une légumineuse gélive

L’association avec une légumineuse gélive permet d’améliorer l’état d’alimentation en azote du colza.  En témoignent les nombreux exemples où le rougissement du colza cultivé seul (symptôme de faim d’azote) a pu être évité grâce à l’association (cf.photo ci-dessous). Il a été montré que cet effet n’était pas lié à un transfert d’azote entre les légumineuses et le colza pendant l’été et l’automne, mais que c’était plutôt la conséquence d’une meilleure exploration du sol par les racines pendant l‘automne (Jamont et al., 2013).

Exemple de situation où l’association a permis d’éviter la faim en azote (traduite par le rougissement des plantes à droite)

Raisonner la fertilisation phosphatée

Le colza est l’une des espèces de grandes cultures les plus exigeantes en phosphore. Cela signifie que son rendement est très affecté en cas de carence. Le phosphore est en particulier impliqué dans la mise en place du système racinaire. Il est donc indispensable dès la mise en place de la culture même si la phase de plus forte absorption se situe au printemps. La fertilisation phosphatée doit donc de préférence être réalisée au semis, en particulier dans les situations les plus carencées.

L’outil de base pour le raisonnement de la fertilisation phosphatée est l’analyse de terre. Les symptômes de carences sont difficiles à identifier car ils consistent le plus souvent en un ralentissement de la croissance, voire, dans les cas les plus critiques, en un arrêt de croissance et une disparition des plantes (cf. photo ci-dessous). Il n’y a pas de décoloration ou de déformation foliaire.

Exemple de situation avec carence forte en phosphore

Les règles de raisonnement de la fertilisation phosphatée du colza préconisées par Terres Inovia sont inspirées de la méthode COMIFER.

Pour en savoir plus : fertilisation du colza : phosphore et potasse

Les leviers à combiner pour maximiser les chances d’obtenir un parcours de croissance automnal favorisant la robustesse du colza

Dans les situations où la disponibilité en azote et/ou en phosphore est limitée, Terres Inovia recommande de combiner plusieurs leviers pour maximiser les chances d’assurer une bonne nutrition minérale du colza : succession de cultures favorable, fertilisation organique ou minérale, association du colza à une légumineuse gélive…

Pour aller plus loin :

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Implantation Fertilisation Colza Colza colza associé colza azoté colza azoté fertilisation azotée fertilisation colza semis colza Luc CHAMPOLIVIER (l.champolivier@terresinovia.fr)

La Réglette azote colza®

La Réglette azote colza® de Terres Inovia calcule et affiche la dose totale d'azote à apporter à votre colza au printemps, à condition d’en avoir mesuré la biomasse.

Cet outil utilise la relation entre la biomasse produite (poids de matière verte fraiche) et la quantité d’azote absorbée par la culture. La Réglette azote colza® est disponible gratuitement en ligne.​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​

La Réglette azote colza®

 

Une dizaine d’informations seulement à renseigner

Les informations à renseigner sont : le département, le type de sol, la biomasse du colza, l’objectif de rendement, les apports éventuels de produits organiques sur la parcelle (réguliers ou propres à la campagne en cours). Il est également demandé si le colza est implanté après un pois et s’il est associé avec un couvert de légumineuses.

Un résultat et aussi des conseils

En plus de la dose totale d’azote à apporter au colza à la reprise de végétation, l’outil Réglette azote colza® affiche des conseils complémentaires de mise en œuvre (fractionnement…) . Il propose aussi l’édition d’un rapport détaillé en PDF, et la possibilité de recevoir ce rapport par mail.

Un outil labellisé par le COMIFER

La Réglette azote colza® a reçu le label COMIFER (Comité français d’étude et de développement de la fertilisation raisonnée) pour les outils de calcul de la dose prévisionnelle d’azote pour la culture du colza.

Son champ d’application couvre les Régions Auvergne – Rhône-Alpes, Bourgogne-Franche-Comté, Centre-Val de Loire, Grand-Est, Hauts-de-France, Ile-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine (exceptés la Corrèze, la Creuse, la Haute-Vienne), Occitanie (exceptés l’Aude, Le Gard, l’Hérault, la Lozère, les Pyrénées-Orientales) et Pays de la Loire.

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Besoin en azote du lin de printemps

Ajuster la dose totale en fonction du type de sol et des reliquats. Les besoins du lin sont de 4,5 kg d’azote par quintal de graines produit.
Il est conseillé d’apporter la dose d’azote au semis en incorporé ou juste après le semis si les conditions sont favorables (pluies significatives annoncées).

En cas de fractionnement de la dose à apporter, le deuxième apport, peut être réalisé sous forme solide, avant l’apparition des boutons floraux.

Exemple de dose d’azote à apporter*

Objectif de rendement Sols superficiels (moins de 60 cm) Sols profonds (90cm)
20q/ha 70 u -
25q/ha 90 u 80 u
>30q/ha - 100-110 u

*En cas d’apports organiques réguliers, baisser la dose d’apport de 40 unités au moins (consulter son conseiller).

verse lin

Verse d'une parcelle de lin due à un excès d'azote

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