Les clés de réussite de la cameline en dérobé

Retrouvez les fondamentaux pour réussir la cameline en dérobé estivale avec Louis-Marie Allard, ingénieur développement Terres Inovia de la zone Nord et Est.

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Les éditions sur la cameline

Début de cycle / croissance Implantation Maturité/récolte Montaison France entière Culture en dérobé Cameline 2025 cameline culture en dérobé

Les débouchés de la cameline

La cameline est une culture oléagineuse dont les graines se caractérisent par un profil en acide gras original ainsi qu’une forte teneur en protéine. Ses propriétés lui confèrent un potentiel de valorisation dans différentes filières. 

La cameline est une culture oléagineuse dont les graines se caractérisent par un profil en acide gras original ainsi qu’une forte teneur en protéine. Ses propriétés lui confèrent un potentiel de valorisation dans différentes filières. 

À ce jour, ses principaux usages concernent la production d’huile pour l’alimentation humaine et la valorisation des tourteaux en alimentation animale. Cependant, elle suscite un intérêt croissant pour des applications dans les domaines de la cosmétique, de la chimie verte et de la formulation de spécialités techniques. De plus, une filière française se structure actuellement autour de la cameline cultivée en interculture, spécifiquement orientée vers la production de carburants d’aviation durables.

Teneur en huile (%MS)28-49%
Dont a-linoléniques (précurseur ω-3)28-50%
Dont linoléiques (précurseur ω-6)   15-23%
Rapport ω-3/ω-6  1.3-2.6
Protéine (% MS)24.1-35.7%

Une nouvelle filière pour la production de carburants d’aviation durables

Une particularité de la cameline est son cycle court – le cycle de la cameline peut être réalisé en 3 mois environ – ce qui lui permet d’être cultivée en interculture.

Par ailleurs, pour décarboner le secteur de l’aviation dans le cadre de la mise en œuvre de la loi européenne sur le climat, l’Union Européenne a adopté en 2024 le règlement RefuelEU Aviation. Ce règlement fixe des objectifs important d’incorporation de biocarburants à l’horizon 2050.

Figure 1. Part minimale de carburant d'aviation durable fixé par le règlement ReFuelEU

De plus, l’évolution récente de la Renewable Energy Directive II (RED II) a classé les matières premières produites en interculture dans la catégorie « biocarburants avancés » (annexe 9A de la RED II), les rendant ainsi éligibles pour la production de biocarburant pour l’aviation.

Ainsi, les cultures produites en interculture, telles que la cameline, représentent l’une des voies pour atteindre les objectifs d’intégration de biocarburant dans l’aviation, ce qui laisse envisager une importante demande pour celle-ci dans les années à venir. 

De plus, les faibles besoins en intrant de la cameline permettent d’adopter un itinéraire technique à faible émission de Gaz à Effet de Serre, une nécessité pour la valorisation en biocarburant. Saipol, filiale du groupe Avril, travaille ainsi au développement d’une filière cameline produite en interculture.

Alimentation humaine

L’huile de cameline appartient à la famille des huiles riches en acide gras oméga 3, derrière le lin mais devant le chanvre, la noix et le colza. Du fait de sa forte teneur en oméga 3 et de son rapport ω-3/ω-6 optimal, elle présente des qualités nutritionnelles intéressantes pour rééquilibrer nos régimes alimentaires actuellement trop riches en oméga 6 par rapport aux oméga 3. 

De plus, sa richesse en anti-oxydant tels la vitamine E lui assure une bonne stabilité et limite son oxydation, par rapport aux autres huiles riches en oméga 3. Elle est principalement consommée pour l’assaisonnement, mais peut également être utilisée pour la formulation de compléments alimentaires (autorisé en 2019 par la Direction Générale de la Concurrence, de la Consommation et de la Répression des Fraudes – DGCCRF). 

Figure 2. Compositions en acides gras des huiles de lin et de chanvre comparées à celles d’autres huiles végétales de la famille alpha-linolénique (cameline, noix, colza et soja). Morin et al. 2015, OCL

Le marché de l’alimentation humaine concerne actuellement essentiellement la cameline produite en agriculture biologique, et reste un marché relativement peu développé. 

 

Cosmétique

L’huile de cameline est également utilisée dans la formulation de produits cosmétiques, notamment du fait de sa forte teneur en anti-oxydants.

Autres débouchés

La recherche et l’industrie explorent une diversité d’applications pour l’huile et le tourteau de cameline, tels que la formulation de bioplastique, d’agents adhésifs, de biopesticides, de bioherbicide, de biostimulants… Le projet Carina explore par exemple la valorisation de cameline et moutarde d’Abyssinie (brassicata carinata) pour la formulation de biopesticide et biostimulant. 

Alimentation animale

Le tourteau de cameline présente une teneur élevée en protéines, d’environ 45 %, ce qui en fait un ingrédient intéressant à intégrer dans les rations d’aliments pour animaux. 

Les outils pour la cameline

Enquête

Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la…
Bas-Rhin (67) Bouches-du-Rhône (13) Deux-Sèvres (79) Essonne (91) Finistère (29) Gard (30) Gers (32) Gironde (33) Haut-Rhin (68) Haute-Garonne (31) Haute-Loire (43) Haute-Marne (52) Haute-Saône (70) Haute-Savoie (74) Haute-Vienne (87) Hautes-Pyrénées (65) Hauts-de-Seine (92) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Paris (75) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Pyrénées-Orientales (66) Rhône (69) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Seine-et-Marne (77) Seine-Maritime (76) Seine-Saint-Denis (93) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Territoire de Belfort (90) Val-d'Oise (95) Val-de-Marne (94) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Vosges (88) Yonne (89) Yvelines (78)

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Les atouts agronomiques de la cameline

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

Sa culture est largement répandue jusqu’au début du XXe siècle, d’où on tirait une huile employée notamment dans la fabrication des savons et des peintures, avant de, peu à peu, disparaître face à la concurrence d’autres cultures oléagineuses plus productives telles que le colza. A l’époque, les résidus solides obtenus après extraction de l'huile servaient de compléments alimentaires au bétail ou étaient utilisés comme fertilisants ; les tiges étaient utilisées pour la confection de balais. 

Aujourd’hui, elle réapparaît dans le paysage agricole européen, et intéresse de nombreux acteurs, agriculteurs comme industriels, du fait de ses atouts agronomiques et de l’ouverture de nouveaux débouchés.

Une bonne adaptation aux contextes pédoclimatiques

La cameline a un atout de taille : elle s’adapte à une large gamme de contextes pédoclimatiques, et valorise notamment bien les sols à faible potentiel. Elle est souvent présentée comme une culture rustique, du fait de sa faible exigence en intrants et de sa résistance à la sécheresse et aux fortes températures. Elle est également plutôt tolérante aux bioagresseurs et résistante à la verse. Ainsi, la cameline nécessite peu d’engrais et de pesticide, son introduction dans les systèmes de culture présente donc des intérêts économiques et environnementaux. 

Pas de matériel spécifique mais des réglages nécessaires

De plus, sa mise en œuvre ne requiert pas de matériel spécifique, ce qui facilite son introduction dans les exploitations. Malgré tout, du fait de la petite taille de sa graine (PMG ≈ 1-1.5g), les phases d’implantation et de récolte nécessitent des réglages et une attention particulière. 

La cameline en images

0 éléments

Une culture au cycle court

Une particularité intéressante de la cameline réside dans la durée de son cycle, qui varie selon les variétés et périodes de semis de 90 à 250 jours (1700 à 1900 degrés jour en base 0°C selon les variétés). Elle peut donc être cultivée en culture principale, en association avec par exemple de la lentille ou encore en dérobé pour les variétés à cycle court (lien page mode d’insertion dans les SdC).  

Un atout pour l'agriculture biologique

Sa faible exigence en intrant combinée à un fort pouvoir concurrentiel – à condition d’une levée régulière et homogène – lui permet de trouver sa place dans les rotations en agriculture biologique (lien page agriculture biologique). Certains agriculteurs rapportent même qu’elle aurait un effet "allélopathique", c’est-à-dire qu’elle pourrait freiner naturellement la croissance d’autres plantes indésirables autour d’elle. Cela n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance. 

Conclusion

Ainsi, l’ensemble de ces atouts en font une culture capable de s’intégrer facilement dans une diversité de systèmes de culture en France, mais aussi à travers le monde, en agriculture biologique comme en conventionnelle, en culture principale comme en dérobé. 

cameline

Les outils pour la cameline

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Automne Floraison Implantation Levée Maturité/récolte Montaison Phase végétative Préparation de campagne Préparation du sol Sortie hiver France entière Atouts de la culture Cameline 2025 cameline

Colza 2025-26 : Evaluer la structure du sol dans le précédent dès à présent

Pour obtenir un colza "robuste" en mesure de supporter la pression des bioagresseurs, insectes d’automne en particulier, les aléas climatiques et d’exprimer son plein potentiel, l'implantation est bien l'étape clé. Tout démarre avec la gestion de l’interculture et la mise en oeuvre du semis.

Un enjeu de taille pour le colza 

Pour donner au colza les meilleures conditions d’implantation:

  • Obtenir un sol meuble, sans zone de tassement sur au moins 20 cm
  • Se tenir prêt à semer de façon opportuniste avant une pluie significative (> 5 mm) à partir du 10 août. L’annonce d’une pluie sera l’élément déclencheur du semis.
  • Assurer un lit de semence,semence optimal est également un objectif majeur à poursuivre, avec en surface, un mélange de terre fine et de petites mottes pour offrir des conditions optimales de germination en limitant les risques de battance.
  • Enfin maintenir au maximum l'humidité du sol en évitant les interventions superflues entre la récolte du précédent et le semis du colza et aussi en roulant après tous les passages d’outils permettra de maintenir le maximum de fraîcheur.

Le test bêche : outil de diagnostic pour décider le type de travail du sol à réaliser

La mise en oeuvre d'un diagnostic de structure du sol tel que le test bêche permet de repérer d’éventuels accidents structuraux, de déterminer à quelle profondeur ils surviennent, et sur quel(s) secteur(s) de la parcelle ils sont localisés. Il convient donc de répéter plusieurs fois l’opération, sur les zones représentatives de la parcelle. 

Idéalement, ce diagnostic est à mener dans le précédent, vers le mois de mai, à une période favorable à sa réalisation. Toutefois, si les conditions d’humidité du sol le permettent, ou si la récolte du précédent a été effectuée en conditions humides, il est intéressant de renouveler l’exercice avant la 1ère intervention de travail du sol post-moisson.

Avec une bêche classique ou une fourche bêche en sol caillouteux, le test bêche consiste à prélever un bloc de 20cm de côté et de 25cm de profondeur.

         

Le bloc peut apparaitre :

  • Continu sans présence de terre fine
  • Se désagréger en grosses mottes
  • Se décomposer en petites mottes et terre fine.

Une fois l’état du bloc observé, il faut se concentrer sur la structure interne des mottes contenues dans le bloc. Celles-ci peuvent être de trois types :

  • Tassées
  • Tassées et fissurées
  • Poreuses.

Le croisement de ces 2 informations, état du bloc et état interne des mottes, permet de déterminer une profondeur de travail du sol à mettre en œuvre pour préparer le colza. Le tableau de détermination ci-dessous, permet d’établir un premier diagnostic en fonction des observations.
 

​​​​​Choix des outils, nombre de passages : une stratégie dictée par la parcelle

Le résultat du diagnostic du sol, ainsi que d'autres critères tels que la restitution des pailles de céréales ou certaines risques liée à la parcelle, comme la présence de graminées offre plusieurs possibilités de gestion de l’interculture décrites dans les arbres de décisions ci-dessous (cas des sols à comportement argileux).
La stratégie de travail du sol définie dans un premier temps, devra être ajustée au scénario climatique de l’année. Une récolte en conditions humides, par exemple, peut amener à revoir ses plans.

​​​​​La préparation du sol commence dès la récolte du précédent

Pour bénéficier des meilleures conditions, privilégier les passages les plus proches possibles de la récolte du précédent.  Dans tous les cas, éviter au maximum les interventions répétées et en particulier dans les 15 jours avant le semis. Si une dernière intervention s’impose celle-ci doit être la plus superficielle et la plus proche possible du semis.

Plus d'informations  : point technique « Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste »
​​​​​​Vos contacts régionaux
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Ouest Occitanie
Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

Préparation de campagne Maturité/récolte Sud Aquitaine Est Occitanie Ouest Occitanie Auvergne Rhônes-Alpes Préparation du sol Colza Equipe régionale Sud et Auvergne-Rhône-Alpes

Optimisation de la récolte du colza : de la maturité à la coupe

Après plus de dix mois de culture, le colza arrive à une étape cruciale : la récolte. Avant de l’entamer, il est essentiel de vérifier la maturité des parcelles pour limiter les pertes de rendement. Une fois ce stade atteint, un bon réglage de la moissonneuse-batteuse permettra de clôturer efficacement la campagne 2025.

 

S'assurer de la maturité du colza avant de récolter 

La récolte du colza s’effectue idéalement lorsque les graines affichent un taux d’humidité d’environ 9 %. À cela s’ajoute, la nécessité d’avoir des siliques à enveloppes matures, de couleur brun clair, contenant environ 10 % d’humidité. Attention : la présence de siliques dont les enveloppes ne sont pas totalement sèches peut entraîner d’importantes pertes de rendement. Non battues, ces graines restent dans les pailles hachées par le broyeur, échappant ainsi à la récolte. Des précieux quintaux peuvent ainsi être perdus (tableau 1).

 

Exemple de pertes en fonction du nombre de siliques non battues/plante
Nombre de siliques vertes par plante non battue Perte en % Perte en q/ha
5 3,3 1,4
10 6,4 2,6
15 9,6 4,2
20 12,8 5,7

Parcelle composée de plantes avec 170 siliques/plante en moyenne ; rendement de l'ordre de 45 q/ha.

 

Les tiges, quant à elles, doivent être bien sèches, avec un taux d’humidité inférieur à 20 %. Si les machines modernes peuvent intervenir même avec des teneurs en eau très élevées (jusqu’à 60 %), l’efficacité du battage et du triage s’en trouve réduite.
À l’inverse, une végétation trop sèche (moins de 8 %) peut provoquer des pertes à l’avant de la machine. Mieux vaut alors récolter tôt le matin avec une moissonneuse équipée d’une extension de coupe pour le colza.

 

Optimiser la coupe et les réglages pour limiter les pertes

Une coupe haute facilite le battage en permettant une meilleure séparation des pailles sèches. Visez au moins 50 % de la hauteur du colza comme repère. Plus la coupe est haute, plus les tiges récoltées sont sèches et les pertes réduites. Idéalement, coupez le plus haut possible tout en conservant les ramifications. Outre la hauteur de coupe, un réglage précis de la moissonneuse est indispensable pour limiter les pertes, notamment la vitesse du batteur et la ventilation. De plus, ces réglages doivent être adaptés en fonction de l’heure de la journée, car les conditions évoluent entre le matin et l’après-midi.

 

Andainage : une alternative nécessaire dans certaines situations

L’andainage implique un passage supplémentaire et engendre un coût additionnel. Il peut toutefois se justifier dans certaines situations, notamment en cas d’enherbement mal maîtrisé ou lorsque la parcelle présente une forte hétérogénéité, avec des différences marquées de maturité. 
Le principe consiste à couper le colza dès que les graines dans les siliques passent du vert au brun-rouge, soit à environ 35 % d’humidité. L’intervention reste possible tant que les siliques ne présentent pas de risque d’égrenage, généralement jusqu’à un taux d’humidité de 25 %.
L’andain est ensuite repris par une moissonneuse-batteuse équipée d’une coupe suffisamment profonde pour assurer une bonne récupération du produit.

 

Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Hauts-de-France Lorraine, Alsace et Haute-Marne Récolte Colza Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Biocontrôle contre la grosse altise : que sait-on et que fait-on ?

​​​​​​​La grosse altise est un ravageur important du colza à l’automne. Pour y faire face, le Plan de sortie du phosmet vise à identifier et déployer des leviers de gestion, à l’échelle de la plante, de la parcelle et du paysage, qu’il s’agira de combiner dans des stratégies de gestion efficace sur le terrain.

Le biocontrôle qui utilise des mécanismes naturels pour lutter contre les nuisibles apparaît comme une alternative à intégrer dans ces stratégies de protection du colza. Cet article synthétise les résultats des recherches menées par Terres Inovia, et ses partenaires sur l'efficacité aux champs de diverses solutions de biocontrôle et leurs conditions d’application pour lutter contre les grosses altises adultes et leurs larves.​​​​​​​

Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.

Le biocontrôle c’est quoi ?

Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.

En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
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Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.

La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas

Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.

Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.

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Figure 1 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras. Volume de bouillie 300 l/ha.  (nombre d’essais)

Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.

Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)


Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.

L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.

Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.  

Des solutions pour limiter les infestations larvaires

Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).

Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.

Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire

La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.

 A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.

La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs.  Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.

Conclusion et Perspectives

Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :

  • Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
  • Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
  • Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).

En savoir plus sur le plan d'action sortie du phosmet

Contact : Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr

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Bien implanter ses couverts végétaux avant des oléoprotéagineux !

Il n’est pas toujours simple d’implanter les couverts d’interculture ! En effet, à cette époque, le sol est souvent chaud et sec, ce qui n’incite pas à semer une graine ! D’autant plus que la disponibilité des agriculteurs est souvent restreinte à cette époque.  Dans le pire des cas, le couvert est semé avec un minimum de frais, ce qui n’est pas gage de réussite !

Pourtant, rappelons-le, le couvert végétal doit être considéré comme une culture à part entière pour maximiser ses bénéfices et valoriser les frais engagés ! Un couvert mal implanté sera très irrégulier et sera peu satisfaisant pour l’agriculteur. Il favorisera l’installation d’adventices qui seront difficiles à détruire ou graineront avant la culture suivante.

 

Plusieurs facteurs doivent être pris en compte pour assurer la réussite de l’implantation des couverts :

1 - Assurer un bon enracinement avec la présence d’une porosité suffisante

En effet, les capacités de restructuration d’un sol par les couverts végétaux sont limitées. Comme pour les colzas, le semis des couverts végétaux doit s’adapter à la structure du sol :

  • Dans les sols sans obstacle à l’enracinement sur les 20 premiers centimètres, un passage de déchaumage est possible pour mulcher les pailles et préparer le lit de semences. Un semis direct (plutôt à dents qu’à disques) est également possible.
  • Dans les sols avec des zones de tassement dans les 20 premiers centimètres (conditions humides lors de la récolte ou tassements déjà présents lors de l’implantation de la céréale), il est recommandé de travailler le sol pour permettre un bon enracinement. 

Une observation du sol avec un test bêche ou simplement une tige enfoncée dans le sol permet de sécuriser le diagnostic à la récolte de la céréale.

 

2 - Sécuriser la levée en assurant l’humidité du sol

Dans ce contexte, les implantations en semis direct tirent leur épingle du jeu ! 
Nous entendons souvent qu’il faut semer tôt le couvert, dès la récolte du précédent. Cette recommandation est vraie si le sol présente encore une fraicheur résiduelle à la moisson. Mais cette situation n’est pas toujours vraie. Dans ce cas, il est conseillé :

  • Soit de décaler son semis à une période plus favorable, avant les prochaines pluies annoncées (souvent à une période proche du semis du colza). Avec le changement climatique, les conditions favorables à la croissance des couverts se prolongent sur l’automne, ce qui ne pénalise pas la production de biomasse des couverts végétaux. Ce délai dans le semis peut également être mis à profit pour travailler le sol et gérer des adventices problématiques comme les liserons ou le chardon !
  • Soit de semer plus profondément les graines pour aller les positionner dans la fraicheur (à 4-5 cm) essentiellement en semis direct à dents. Mais attention, toutes les graines ne sont pas aptes à germer en profondeur, notamment les petites graines (trèfles, niger ou lin).

 

3 - Assurer un bon contact sol-graine

Sur ce point, il convient d’être vigilant sur :

  • La structure du sol en surface (en lien avec la qualité des passages d’outils),
  • La gestion des pailles (exportées ou se munir de dispositifs sur le semoir permettant de limiter la paille de la ligne de semis),
  • La qualité de répartition des pailles et menues pailles par la moissonneuse batteuse.

Un mauvais contact sol-graine pénalisera le développement du couvert et favorisera la présence de ravageurs (limaces notamment en présence de mottes ou d’excédents de pailles en surface).
Le semis à la volée avant la moisson est également possible mais il nécessite des conditions particulières (une bonne régularité de semis, des espèces adaptées au semis à la volée comme les vesces ou les crucifères, la présence de pluie suffisante après l’épandage pour favoriser la levée, l’absence de rémanence des herbicides utilisés dans la céréale précédente et la restitution des pailles pour recouvrir les graines, les protéger de la chaleur et maintenir l’humidité).

 

4 - Adapter les espèces du couvert aux conditions du sol

Chaque espèce présente des exigences en termes de température et humidité du sol. Le graphique ci-dessous illustre les caractéristiques de chacune des espèces. Pour des semis précoces après la moisson en conditions chaudes et sèches, privilégier les composés, le sarrasin ou le sorgho. En conditions intermédiaires, les légumineuses et la plupart des crucifères sont possibles. Attendre le retour de conditions plus fraiches et humides pour le seigle.  

 

Attention également au semis de crucifères en conditions chaudes, notamment sur mi et fin juillet car elles peuvent être fortement attaquées par les petites altises !

Lire aussi : Couverts végétaux : la recette d’un mélange gagnant

En conclusion, considérez les couverts végétaux comme une culture à part entière en privilégiant les conditions de sol favorables (bonne structure), un bon positionnement de la graine (TCS, labour ou SD à dents) et une humidité suffisante. Pour ce dernier point, avec l’évolution du climat, il ne faut plus trop raisonner au calendrier mais s’adapter aux épisodes pluvieux. Si le sol est sec à la moisson, ne pas hésiter à décaler le semis au retour de conditions plus clémentes !


Semis de couvert - Crédit photo : L. Jung

Préparation de campagne Maturité/récolte France entière Colza Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !

La réussite du colza dans les secteurs concernés par les problèmes d’insectes d’automne (altise d’hiver et charançon du bourgeon terminal) passe par l’obtention d’un colza robuste. L'association du colza avec une plante compagne peut être un levier à actionner.

Intérêts des plantes compagnes

L’illustration ci-dessous récapitule les objectifs d’un colza robuste. Les plantes compagnes interviennent à deux niveaux :

  • La croissance continue du colza durant l’automne en améliorant le système racinaire (meilleure valorisation des ressources) et en concentrant l’azote dans les feuilles (ce qui retarde la faim d’azote),
  • La diminution de larves par plante. Les mécanismes explicatifs ne sont pas encore tous identifiés mais nous observons une diminution du nombre de larves par plante dans les colzas associés. La biomasse du couvert jouerait un rôle non négligeable avec un minimum de 300-500 g/m² à l’entrée de l’hiver. Il s’agit d’un levier à effet partiel qui ne permet pas à lui seul de supprimer les interventions insecticides surtout en cas de fortes infestions en larves.

 

L’effet sur la gestion des adventices est cependant limité. En effet, les légumineuses ayant une phase active de croissance décalée par rapport au colza (500-700 °C base 0 depuis la levée), elles ne permettent pas de contrôler les levées d’adventices par extinction lumineuse ou concurrence, notamment les géraniums ou les plantes estivales (type chénopode). La moindre perturbation du sol lors d’un semis direct (disque ou dent) est plus efficace pour limiter les levées d’adventices.

 

Les plantes compagnes sont-elles adaptées dans tous les types de sol ?

La réponse est oui mais leur intérêt diffère selon la profondeur du sol. En effet, dans les sols profonds ou fertiles (apport de MO), il sera plus fréquent d’obtenir un colza développé à l’entrée de l’hiver (1500 g/m² - 60 g/plante), ce qui limitera la pertinence des plantes compagnes (concurrence sur les plantes compagnes et donc biomasse trop faible pour avoir un effet). Malgré tout, la présence de légumineuses peut avoir un effet global sur la fertilité du sol (microbiologie du sol). Dans les sols superficiels, où il est plus difficile d’avoir de fortes biomasses à l’entrée de l’hiver (1500 g/m²), l’association avec des légumineuses trouve son intérêt. En effet, la biomasse des plantes compagnes sera complémentaire de la biomasse du colza.

En intégrant ces bénéfices, des gains de rendement sont souvent observés (de 0 à 6 q/ha selon les années et le contrôle du couvert associé en sortie hiver). Des effets sur la nutrition de la culture suivante (céréale) sont également visibles.

Résultats des rendements (essai Terres Inovia – GIEE Magellan – 2020)

 

Quelle plante associer au colza ?

Nous allons privilégier les légumineuses car elles ont une phase de croissance active décalée (500 à 700°C base 0 depuis la levée) par rapport à celle du colza (400 °C base 0 depuis la levée). Ce qui laisse le temps au colza d’installer son peuplement. Cela permet également de donner l’avantage au colza dans des situations contraintes par l’eau.
Les espèces possibles sont résumées dans le tableau ci-dessous.

 

La féverole est intéressante pour son effet biomasse et structure, notamment dans les sols hydromorphes. Son gros PMG nécessite suffisamment d’eau pour assurer la levée et d’adapter la technique de semis (semis avant le colza ou semoir avec plusieurs cuves). L’utilisation de couverts avec des petites graines est recommandée car elle permet de s’affranchir d’un semoir spécifique. La lentille, le fenugrec et le trèfle d’Alexandrie sont de bons partenaires au colza. Ces graines se mélangent très bien dans la même cuve que le colza ! Cela évite les passages supplémentaires d’outils ou de semoir qui assècheraient inutilement le sol au moment du semis !
Privilégier la féverole et le fenugrec dans les parcelles avec un retour de plantes sensibles à l’aphanomyces. 
Les associations de couverts sont recommandées pour atteindre l’objectif de biomasse de 300-500 g/m².
L’utilisation d’espèces non légumineuses (tournesol, niger, sarrasin, …) est possible mais dans des proportions limitées pour réduire la concurrence (3 à 5 pieds/m²).

 

Adapter l’itinéraire technique

La réussite des plantes compagnes (bonne couverture et atteinte de la biomasse souhaitée) passe par une adaptation de l’itinéraire technique.

  • Anticiper la date de semis du colza de quelques jours (environ 10 jours en étant opportuniste avec les épisodes de pluie). L’objectif est de profiter des jours longs pour favoriser la croissance du colza et des plantes compagnes. Dans ce cas, nous maximisons la chance d’avoir des plantes compagnes en floraison en fin d’année, ce qui augmente la sensibilité au gel.
  • Limiter les passages pour ne pas assécher le sol. 
  • Ne pas augmenter la densité de semis du colza (45 plantes/m² maxi).
  • Adapter le programme herbicide. Adapter les doses (50 à 80%) et privilégier les interventions de post-levée (cotylédons - 3/4 F du colza) pour limiter le risque phyto notamment sur les lentilles. Avec le développement des solutions de post-levée (Mozzar / Belkar – FOX – Ielo/Biwix), il est maintenant possible d’assurer un désherbage satisfaisant tout en permettant au couvert de montrer ses bénéfices. Une destruction chimique durant octobre – novembre est envisageable.
     

Colza associé à une lentille - Crédit photo : L. Jung

Préparation de campagne Implantation Maturité/récolte France entière Colza associé Colza Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : des intempéries bousculent la dernière ligne droite avant récolte

Les orages violents du 13 juin ont localement saccagé les cultures. La campagne colza s’était déroulée sans grande difficulté en Normandie et Ouest-Ile-de-France. Retours sur les points marquants de l’année.

Les dégâts considérables causés par la grêle après ce vendredi 13 apocalyptique sont sporadiques (voir encadré). Plus largement, les rafales de vent et les fortes pluies laisseront des traces et des incertitudes… alors que les espoirs d’une bonne récolte de colza étaient ancrés dans les esprits. Retour sur les derniers mois écoulés avant le verdict de la future moisson.

Une fin d’hiver et un printemps 2025 plutôt calmes et tranquilles


Les nerfs étaient parfois un peu à vif en début de campagne en raison des limaces, des pluies abondantes en septembre / octobre, ou à cause de problématiques telles que la hernie. L’arrière-saison était plus favorable, la croissance en biomasse avant hiver atteignait en moyenne 1.2 kg/m². La reprise du colza après les pluies abondantes en janvier s’est réalisée « normalement », ni trop lentement, ni trop rapidement. A quelques exceptions près, les larves d’altises – moins abondantes qu’à l’accoutumée- ont épargné la culture. Même constat pour les charançons du bourgeon terminal puis les charançons de la tige. La fertilisation azotée a quant à elle été bien valorisée en mars / avril.

Des indicateurs physiologiques très corrects dans l’ensemble…


Photo 12/06/2025 secteur Tôte (76)

Jusqu’à début floraison, la culture a fait bonne figure, menée par un temps sec, assez ensoleillé et légèrement plus doux que la normale, sans excès. Pas de déferlante de méligèthes à déplorer en 2025. Seuls les charançons des siliques ont fait douter, compte tenu de leur arrivée précoce avant même l’apparition des siliques. Des températures douces et un très bon cumul de rayonnement entre avril et début juin (le plus haut depuis 2021) ont contribué à la bonne mise en place des fleurs, siliques et graines. Les faibles pluies et le vent d’Est ont écarté tout risque de maladies dans notre région. Le potentiel à la mi-juin semble donc prometteur.​​​​​​

​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​.…à nuancer dans certains secteurs ​​​​​​​

Dans certains sols du Pays d’Ouche, du Pays d’Auge, de Falaise, Verneuil et Saint-André, le manque d’eau du 20 avril au 20 mai aura sans doute altéré un peu le potentiel. Dans le Sud-Est de l’Ile-de-France, l’impact a davantage concerné la fin du remplissage des graines, à compter de début juin. Des pucerons cendrés ont par ailleurs colonisé les parcelles, à un moment où il était déjà tard pour intervenir. Dans ces secteurs, les chaleurs actuelles ont d’ores-et-déjà sonné le début imminent ou très prochain des moissons.​

Orages​​​​​​​ du 13 juin, bourrasques de pluies, de vent et localement averses de gros grêlons

Les intempéries ont été impressionnantes : grêlons de 2-3 cm, rafales de vent de plus de 100 km/h, pluies jusqu’à 40-50 mm en quelques heures... Des parcelles dévastées sont signalées dans le Sud de l’Eure (secteurs Nonancourt, Breteuil, Verneuil, Lignerolles), l’Orne (secteurs Flers, La Ferté-Macé, Alençon), le Calvados (secteurs Vire, Condé-en-Normandie, Douvres-la-Délivrande) et le sud des Yvelines (secteur Ablis). Les coups de vent associés à de fortes pluies ont également pu abîmer les cultures dans de nombreux autres secteurs avec des niveaux de sévérité très variables : tiges brisées, pliées, versées ou juste meurtries, siliques éclatées ou juste endommagées. Quasiment toute la région a été balayée par les caprices de la météo.

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Photo 18/06/2025 secteur La Madeleine de Nonancourt (27)

 

​​​​​​​Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr  - Normandie, Ouest Ile-de-France

Préparation de campagne Maturité/récolte Normandie et Ouest Ile-de-France Accidents climatiques Récolte Colza Jean LIEVEN (j.lieven@terresinovia.fr)

Optimiser la récolte du colza

La récolte du colza approche pour les secteurs les plus précoces allant du sud Ile-de-France au Poitou-Charentes en passant par la région Centre Val de Loire et les Pays de Loire. Le moment est venu de rappeler quelques conseils de base.

  • Vérification de la maturité : Assurez-vous que les siliques sont mûres et que les graines atteignent environ 9 % d'humidité. Les enveloppes des siliques doivent être matures, de couleur brun clair, et les tiges de colza doivent avoir des pailles sèches (moins de 20 % d'humidité) pour éviter les pertes de rendement dues à des siliques non battues.
  • Réglage optimal de la moissonneuse-batteuse : Un réglage précis de la machine est essentiel pour minimiser les pertes. Contrôlez la vitesse du batteur, ajustez la hauteur de coupe pour optimiser le secouage des parties sèches de la végétation, et vérifiez la ventilation pour éviter les pertes arrière.
  • Gestion des tiges vertes : Limitez la présence de tiges vertes à moins de 20 % pour assurer une récolte efficace. Les tiges non matures peuvent entraîner des pertes importantes lors du battage. 
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​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Dans les parcelles infestées de graminées… 

Prendre le temps de nettoyer sa moissonneuse-batteuse après la récolte de parcelles infestées permet d’éviter de disséminer des graines d’adventices sur de nouvelles parcelles. Si le temps manque pour un nettoyage minutieux, il faudra récolter les parcelles les plus sales en fin de moisson pour éviter au maximum des contaminations entre parcelles. Plus facile à dire qu’à faire, certes, mais cela reste une règle de bon sens.

► Comment bien nettoyer sa moissonneuse-batteuse
​​​​​​​
► S'assurer de la maturité du colza avant de récolter
​​​​​​​►​​​​​​​ Récolte du colza : faire les réglages à la coupe

 

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
​​​​​​​Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest

Préparation de campagne Maturité/récolte Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Colza Equipe Zone Centre & Ouest