Récolte des protéagineux : anticiper pour éviter les difficultés

Les protéagineux approchent de la récolte, notamment celle des pois et féveroles d’hiver, accélérée par des contextes de manque d’eau. La phase de récolte est toujours un chantier délicat pour les légumineuses, nécessitant de prendre son temps. Il est important d’intervenir au bon moment et avec les bons réglages afin de minimiser les pertes à la récolte et la casse de graines, risques non négligeables sur ces cultures. Voici quelques conseils techniques.

Moins de risques à récolter trop tôt que trop tard 

Les protéagineux nécessitent de bonnes conditions de récolte et de bien anticiper ses réglages pour éviter des difficultés (bourrage, pertes de gousses, casse de grains, etc.). 

Pour rappel, le grain se récolte entre 15 % et 20 % d’humidité, mais l’optimum est situé entre 16% et 18% d’humidité.  

Dans l’hypothèse d’une récolte en conditions très sèches, en dessous de 15 % de teneur en eau, le manque d’humidité peut entrainer de la casse de graines. Ce facteur est non négligeable dans la capacité germinative des graines pour les contrats de semences et les utilisateurs de graines de fermes. C’est également rédhibitoire pour l’alimentation humaine si plus de 10 % de graines cassées sont présentes.  

A l’inverse, en cas de fin de cycle humide, il est possible de récolter les pois et féveroles jusqu’à 20 % d’humidité, sous conditions de ventiler la récolte par la suite. Privilégier les récoltes en début ou fin de journée pour éviter les fortes chaleurs pouvant favoriser l’ouverture des gousses. 

Pois d'hiver à l'approche de la maturité - Crédit photo : B. Remurier

La couleur des tiges et gousses permet d’approximer la teneur en eau des plantes.  

 

Attention à ne pas attendre que les dernières traces de vert disparaissent. La maturité de l’ensemble des organes est rarement homogène sur une parcelle, souvent en lien avec l’hétérogénéité de la parcelle et avec le prolongement du cycle occasionné par des pluies autour de la maturité. N’hésitez pas à débuter la récolte même si quelques traces de vert persistent. En cas de planning serré, n’hésitez pas à débuter la récolte 1-2 jours plus tôt que prévu si nécessaire, une récolte plus humide est moins dommageable qu’une récolte trop sèche. 

Astuce visuelle : lorsque le grain se raye légèrement sous l’ongle, la graine approche des 20 % d’humidité, la récolte peut se déclencher dans les jours qui suivent. 

 

Quelques conseils pour récolter son pois 

La récolte du pois s’opèrera avec un contre-batteur à céréales. Selon la tenue de tige, lié à la maitrise du peuplement et aux intempéries, la récolte s’envisagera de différentes manières 

Récolte en situation favorable (majorité des pois) : dans les parcelles bien portantes, favoriser une coupe à profondeur variable ou à tapis qui faciliteront la récolte. L’équipement de scies latérales permettra d’éviter les bourrages. Les diviseurs peuvent être enlevés si on arrache la culture. 

Récolte en situation versée (quelque parcelles) : Pour des pois un peu versés, la barre de coupe classique équipée de releveurs tous les 3 doigts et d’une barre anti-cailloux suffit. Dans les situations où la verse est plus marquée, n’hésitez pas à récolter uniquement face à la verse. 

Récolte en situation plaquée et/ou avec forte pression adventice (cas rares) : Si les conditions devaient être extrêmes, avec des pois plaqués au sol après une longue période pluvieuse, le pick-up spécial pois (type Sund), équipé de peignes à doigts souples qui soulèvent la végétation et cassent les tiges au ras du sol, peut sauver des récoltes. Également, en situation impactée en plus par le salissement, il est possible de faucher précocement le pois à 5-10 cm et de l’andainer par la suite. La reprise de l’andain sera à réaliser une fois les graines plus dures à l’aide d’un pick-up ou d’une moissonneuse équipée de doigts releveurs sur la largeur de l’andain. 

  

Quelques conseils pour récolter sa féverole 

La récolte de la féverole s’opérera de préférence avec une coupe avancée ou à profondeur variable. Des releveurs sont recommandés tous les 3-4 doigts et ceux même en situation non versé. Positionner 1 rabatteur sur 2. La seule particularité de la féverole est l’utilisation d’un contre-batteur mixte ou à maïs, le contre-batteur à céréales étant insuffisant. 

 

Dans toutes les situations (pois comme féverole), veillez à récolter lentement, les graines sont sensibles à la casse et la perte de grains en conditions difficiles est élevée. L’équipement d’un réducteur de régime est fortement conseillé. 

 

Les réglages de sa moissonneuse à privilégier selon la culture et la situation : 

Source FNAMS-SEMAE-GNIS PoisFéverole 
Batteur et contre-batteurLe battage doit être lent d’autant plus si la végétation est sèche. Les protéagineux se battent facilement mais la graine est fragile et sensible à la casse ou la fissuration. Il est généralement conseillé de s'équiper d'un réducteur de régime du batteur pour atteindre les vitesses requises 
Diamètre du batteur (cm) Vitesse de rotation (tours/min) Vitesse de rotation (tours/min) 
45380-640380-470
60280-480390-350
76230-380230-280
 
Le serrage batteur/contre-batteur doit être convergent : plus étroit à l'arrière qu'à l'avant
Batteur type conventionnel 20 mm avant et 10 mm arrière 25 mm avant et 12 mm arrière 
Batteur type axial 10-15 mm 20-32 mm 
 
Le contre batteur type céréales convient en pois mais est insuffisant pour la féverole nécessitant un contre-batteur mixte ou à maïs 
Espace entre-fils >10mm >14 mm 
 
Barre de coupeVeillez à ne pas manquer les gousses du bas en cas de faible hauteur ou de verse. N'hésitez pas à récolter face à la verse. 
Culture non verséeBarre de coupe à profondeur variable ou à tapis 
Scies latérales pour éviter le bourrage 
Barre de coupe avancée ou à profondeur variable 
releveurs tous les 3-4 doigts 
Positionner 1 rabatteur sur 2 
Culture versée Barre de coupe avec releveurs tous les 3 doigts + barre anti-cailloux 
 
Caisson de nettoyage Le bon réglage du caisson permet de limiter les pertes à l'arrière et le renvoie des graines à l'avant. Veiller à régler la grille inférieure juste au-dessus du diamètre des plus grosses graines. 
La ventilation est recommandée. 
Grille supérieure 12-18 mm 15-18 mm 
Grille inférieure 8-12 mm 8-12 mm 

 

Période hivernale Maturité/récolte Centre-Val de Loire Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Bretagne, Pays de la Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Récolte Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)

Colza : gérer le phoma grâce au choix variétal

Sur colza, l’agent pathogène responsable du phoma est le champignon Leptosphaeria maculans. Cette maladie cause des nécroses au niveau du collet entrainant un desséchement prématuré des plantes ce qui induit une baisse de rendement pouvant être importante. La gestion de la maladie repose d’abord sur un choix variétal adapté, complété par certaines mesures agronomiques.

Les variétés très peu sensibles (TPS) sont à privilégier : elles réduisent l’impact de la maladie et limitent la pression de l’inoculum pour les années suivantes. Deux types de résistances existent :

  • La résistance quantitative, durable et non spécifique, agit tout au long du cycle de la plante, contre toutes les souches de Leptosphaeria maculans et limite les nécroses au collet ;
  • Les résistances spécifiques, comme les gènes Rlm3, Rlm7, RlmS, LepR1, agissent au début de l’infection en bloquant l’entrée de l’agent pathogène dans les plantes, mais leur efficacité dépend des populations de phoma présentes sur le territoire.

Les résistances spécifiques, bien qu’efficaces initialement, peuvent être contournées par l’agent pathogène si elles sont utilisées de manière continue. Cela fut le cas pour le gène Rlm1 et plus récemment pour les gènes Rlm3 et Rlm7 qui, aux vues des populations actuelles de phoma, ne sont plus efficaces sur notre territoire. 

Ainsi, en cas d’utilisation de variété TPS à résistance spécifique, il est important d’alterner les profils de résistance pour limiter la pression de sélection et préserver leur efficacité.  Ce n’est pas le cas pour les variétés à résistance quantitative, plus stable dans le temps.

Macule de phoma - Crédit photo : L. Jung 

Les variétés peuvent combiner les deux types de résistance. Ainsi, certaines conservent une bonne tolérance même si leur gène spécifique est contourné, en raison de leur résistance quantitative. C’est le cas pour les variétés évaluées depuis 2019 possédant le gène de résistance Rlm7 qui est contourné en France, mais qui peuvent être qualifiées « TPS – très peu sensible » au phoma dû à la résistance quantitative. 

Cette stratégie d’alternance, appuyée par des travaux de sélection à l’arrivée de nouvelles résistances spécifiques comme RlmS ou LepR1, permet d’utiliser efficacement les variétés TPS, tout en maintenant une pression faible de la maladie et en assurant la durabilité des résistances disponibles.

Pour faire le bon choix, l’ensemble de ces informations sont disponibles sur le site MyVar de Terres Inovia et vous permet de choisir les variétés TPS et connaître le type de résistance connue pour chaque variété. 

 

D’autres pathogènes peuvent être responsables des pieds secs. Avant la moisson et en cas de pieds secs, il est intéressant de connaître les pathogènes présents dans votre parcelle :

  • Verticillium longisporum : champignon qui s’exprime par un jaunissement unilatéral des feuilles et des tiges, puis par un déséchement unilatéral de la tige avec formation de stries. La présence de micro-sclérotes sous l’épiderme confirme la présence du champignon à la récolte. Attention , il ne s’agit pas du même agent pathogène que pour le Verticillium du tournesol.
  • Leptosphaeria biglobosa : champignon qui s’exprime par la formation de taches marron claires avec une marge foncée et un halo jaune à l’automne et le blanchiment des tiges avec plus ou moins de picnides après la floraison. 

 

Pour aller plus loin : MyVar

Gérer le phoma grâce au choix variétal
 

Mathieu Dulot (m.dulot@terresinovia.fr)

Cécilia Fontyn (c.fontyn@terresinovia.fr)

Céline Motard (c.motard@terresinovia.fr)

Maturité/récolte Grand Est Hauts-de-France Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Maladies Choix variétal Colza Mathieu DULOT (m.dulot@terresinovia.fr)

Couverts végétaux : la recette d’un mélange gagnant

Le choix d’un couvert végétal adapté est déterminant pour maximiser les bénéfices tout en limitant les risques. Il repose sur une sélection rigoureuse des espèces et une composition de mélange conçue pour valoriser leur complémentarité.

Choisir les bonnes espèces selon les objectifs visés 

Les couverts d’interculture offrent une large gamme de bénéfices, tant agronomiques qu’environnementaux. Pour en maximiser les effets, le choix des espèces doit être fondé sur des objectifs prioritaires clairement définis (voir tableau ci-dessous). Chaque espèce, selon ses caractéristiques morphologiques et physiologiques, contribue à des services spécifiques et complémentaires. 

  Piégeage nitrate Fourniture en azote culture suivante Stockage C et N

Couverture du sol

(battance, érosion, adventices)

Structure du sol Ressources auxiliaires
Principales caractéristiques recherchées Démarrage rapide, biomasse élevée, croissance racinaire rapide

Activité symbiotique,
rapport C/N faible

Biomasse élevée,
rapport C/N faible
Couverture du sol rapide et persistante Enracinement dense et robuste Production nectar/pollen accessible,
floraison précoce et étalée
Principales espèces les plus adaptées Moutarde, radis, phacélie, avoine Légumineuses Mélanges crucifères légumineuses Crucifères, sarrasin, céréales Phacélie, radis, moutardes, seigle Féverole, vesces, sarrasin, cameline, phacélie, lotier


Composer un mélange performant grâce à la complémentarité des espèces 

Une fois les espèces sélectionnées selon les objectifs agronomiques et environnementaux, la réussite du couvert repose sur la complémentarité entre les plantes, à plusieurs niveaux : 

  • Complémentarité de la biomasse aérienne :  Pour maximiser la production de biomasse et optimiser la captation de la lumière, il est recommandé d’associer des plantes qui occupent différentes strates de végétation. 
    L’intégration d’architectures variées renforce l’efficacité du couvert : par exemple, on peut associer des espèces à port dressé, comme le tournesol ou le sorgho, à des légumineuses grimpantes ou rampantes qui bénéficient de leur effet tuteur. 
  • Complémentarité de la biomasse racinaire : De la même manière, l’association d’espèces aux systèmes racinaires complémentaires permet une meilleure exploration du sol et une valorisation optimale des ressources (eau, éléments minéraux). Un mélange équilibré peut combiner des plantes à enracinement superficiel, intermédiaire et profond pour couvrir l’ensemble du profil du sol. 

Enfin, le choix des espèces du couvert dépend également de la conduite culturale que l’on souhaite adopter et du matériel disponible sur l’exploitation : les espèces doivent être adaptées à la période de semis (et à la durée de l’interculture), au mode de semis et au mode de destruction du couvert. 

 

Prendre en compte les contraintes liées à la rotation 

Le choix des espèces composant un couvert végétal doit également s’inscrire dans une réflexion à l’échelle de la rotation culturale, et en particulier en lien avec la culture suivante. En effet, si le couvert peut exercer des effets bénéfiques (amélioration de la structure du sol, restitution d’azote, etc.), il peut aussi présenter des risques, notamment sur le plan sanitaire. L’enjeu principal est d’éviter les espèces susceptibles d’héberger ou de favoriser les mêmes bioagresseurs (maladies, ravageurs, nématodes…) que ceux pouvant impacter la culture qui suivra. Une mauvaise compatibilité peut compromettre le rendement ou la santé de la culture principale. Anticiper les interactions entre espèces de couvert et cultures de la rotation est donc essentiel pour limiter les risques agronomiques et sécuriser le système de culture. 

 

Un outil pour construire votre couvert d’interculture ! 

L’outil ACACIA, développé par le GIEE Magellan, est un outil destiné à accompagner les agriculteurs et techniciens dans la construction autonome de mélanges de couverts adaptés à leur contexte (sol, climat, rotation) et à leurs objectifs (fertilité, structure, gestion des adventices, etc.). 

Il est disponible gratuitement ici.

Floraison Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Colza Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

L’implantation du colza commence dès maintenant !

Les conditions climatiques humides rencontrées l’automne dernier lors de l’implantation des céréales ont pu provoquer des problèmes de structure (lissage, tassements, etc.). Pour garantir une levée réussie et un colza robuste, le choix du travail du sol à réaliser en interculture est déterminant. En plus du risque bioagresseur (limaces, rongeurs, adventices), il est nécessaire de prendre en compte la gestion de la paille, la structure du sol et le risque d’assèchement du sol lors de la prise de décision.

Observer son sol au printemps pour repérer d’éventuelles zones de compaction 

La période idéale pour réaliser un test bêche est avant la récolte du précédent lorsque le sol est encore frais (mars à mai), le diagnostic sur sol sec rendant difficile l’observation. Les conditions pluvieuses du printemps permettent, encore aujourd’hui, de le réaliser dans des conditions satisfaisantes. Son objectif est de repérer d’éventuels accidents structuraux et leur profondeur dans des zones représentatives de la parcelle. En cas de moisson compliquée telle qu’en 2021, il pourra être opportun de revérifier l’état structural après la récolte du précédent. 

Pour réaliser le test bêche, la première étape est de prélever un bloc de terre puis d’observer l’état général de ce dernier et de noter la profondeur à laquelle des différences sont observées : 

  • S’il se tient en un seul bloc continu sans présence de terre fine c’est souvent synonyme d’un compactage sévère avec porosité réduite, à confirmer lors de la deuxième étape 
  • Si le bloc se désagrège en grosses mottes, c’est un signe possible de compactage déjà fragmenté par un travail du sol, 
  • Si le bloc ne se tient pas sur la bêche et se désagrège en petites mottes avec beaucoup de terre fine, c’est que le sol n’est pas compacté.  

La deuxième étape permet de préciser le diagnostic. Elle consiste à observer la structure interne des mottes prélevées. Ces mottes peuvent être de trois types : tassées, tassées et fissurées ou poreuses. 

 

Méthode de prélèvement en vidéo : Observer l'état structural du sol avant l'implantation du colza : le test bêche

Suite à ces observations et en fonction d’éventuels tassements observés et de leur profondeur, il existe plusieurs recommandations : la possibilité de ne pas travailler le sol, un conseil de le travailler entre 0 et 10 cm ou bien entre 0 et 20 cm. 

 

Adapter le travail du sol est gage de réussite de l’implantation 

La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, bioagresseurs). 

En fonction de ces critères, plusieurs choix peuvent être pris en suivant les arbres de décisions ci-dessous (à gauche pour les sols à comportement argileux, à droite pour les autres types de sols). 

 

Exemple de prise de décision en situation : Implantation colza : à anticiper avant le semis !

 

Ne pas oublier de mobiliser les autres leviers pour obtenir un colza robuste 

Bien évidemment, l’observation de son sol est une étape clé pour optimiser le travail du sol et obtenir un colza robuste, mais il ne faut pas négliger les autres critères pour atteindre cet état. Il faut être prêt à semer tôt et au plus proche d’une pluie efficace et annoncée de 7 à 10 mm en maitrisant la densité de semis et en assurant une nutrition optimale du colza en azote et phosphore (précédent avec un fort reliquat, fertilisation minérale ou organique au semis et/ou association à une légumineuse gélive). 

Plus de détail : Point technique « réussir son implantation pour obtenir un colza robuste »

Floraison Maturité/récolte Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Implantation Colza Nicolas Latraye (n.latraye@terresinovia.fr)

Les intercultures pièges : un levier de gestion territorial des altises d’hiver

La stratégie de lutte contre les altises d’hiver s’étoffe avec un nouveau levier de gestion à l’échelle du territoire : les intercultures pièges. En complément des leviers déjà mis en place à l’échelle de la parcelle pour réduire les dégâts du ravageur (colza robuste, lutte insecticide), cette pratique doit permette de réduire les infestations.

Le colza est soumis à une pression croissante des altises, favorisée par l’élévation des températures et l’expansion des résistantes fortes aux pyréthrinoïdes. La lutte intégrée contre ce ravageur mobilise déjà des leviers de gestion à l’échelle de la parcelle (itinéraire technique). L’enjeu est de les sécuriser avec une stratégie territoriale qui vise à détourner les altises d’hiver des parcelles de colza en les attirant sur des parcelles d’interculture puis à réguler leur population en détruisant les larves dans les couverts.

Une pratique facile à mettre en œuvre

​​​​​​​Les altises adultes, à leur sortie d’estive, recherchent des sites pour s’alimenter et pondre. Si elles sont particulièrement attirées par le colza, d’autres brassicacées comme le radis chinois ou la navette présentent un attrait équivalent, voire supérieur. En revanche la moutarde blanche et le radis fourrager ne sont pas adaptés.

Fort de ces constats, l’idée des intercultures pièges à germer. La pratique consiste à semer des plantes attractives (radis chinois) dans les couverts d’interculture pour diluer la population du ravageur à l’échelle du territoire, puis de détruire les larves grâce à la destruction mécanique du couvert en entrée d’hiver (cf. figure ci-dessous).

Une expérimentation à grande échelle

​​​​​​​Cette stratégie, initiée par un collectif sur les plateaux de Bourgogne, a été testée dans d’autres territoires sur trois campagnes dans le cadre du Plan d’action de sortie du phosmet, soutenu par le ministère de l’Agriculture via le fond Casdar.
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Entre 2022 et 2024, 41 parcelles d’interculture ont été implantées avec des mélanges comportant au moins 20 pieds/m² de radis chinois et 74 parcelles de colza à proximité ont été suivies. Dans ce pool de situations (pas toujours optimisées), l’efficacité de la pratique est très variable, allant de 0 % à 89 %. En moyenne 29 % de la population d’altise ont été détournés des champs de colza.

Des conditions de réussite identifiées

Terres Inovia a d’ores et déjà identifié plusieurs facteurs de réussite de la pratique :

  • Une densité minimale de 20 pieds/m² de radis chinois dans l’interculture.
  • Une surface de parcelle piège importante, idéalement au moins équivalente à celle du colza.
  • La proximité entre les intercultures pièges et le colza.
  • Le semis de l’interculture sur la même période que le colza. Le radis est plus attractif lorsqu’il est jeune. Les semis d’interculture au mois de juillet conduisent souvent à un développement trop important de la plante piège.
  • Une destruction des intercultures en entrée d’hiver, de préférence mécaniquement.

Une coordination territoriale, favorisant une mise en œuvre concertée entre exploitations voisines, permettra d’optimiser la mise en œuvre et de maximiser l’impact. Le déploiement à grande échelle de cette pratique augmentera l’efficacité de la technique car elle améliorera la probabilité d’interception des insectes lors de leurs déplacements. Seuls les secteurs avec des problématiques de hernie des crucifères ou de nématodes doivent être exclus de cette mise en œuvre.

En parallèle, des recherches sont en cours pour optimiser la méthode, notamment en explorant l’usage de médiateurs chimiques capables d’attirer ou de repousser les altises. Ces solutions pourraient encore améliorer l’efficacité des intercultures pièges et renforcer leur complémentarité avec les leviers de gestion à l’échelle de la parcelle.

Une pratique sécurisée

Avant de déployer à grande échelle les intercultures pièges, Terres Inovia a mis en place des essais spécifiques pour s’assurer que les larves d’altises étaient bien détruites lors de la destruction des intercultures. L’institut recommande une destruction mécanique avant l’hiver pour sécuriser la pratique. Dans cette configuration, on dénombre 90 % d’adultes émergeants en moins que sur un colza.

Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr - Alsace, Lorraine

 

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Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Montaison Floraison Maturité/récolte Ravageurs Colza Colza Colza Colza altise dhiver altises adultes colza intercultures pieges Aurore Baillet (a.baillet@terresinovia.fr)

Les intercultures pièges : un levier de gestion territorial des altises d’hiver

La stratégie de lutte contre les altises d’hiver s’étoffe avec un nouveau levier de gestion à l’échelle du territoire : les intercultures pièges. En complément des leviers déjà mis en place à l’échelle de la parcelle pour réduire les dégâts du ravageur (colza robuste, lutte insecticide), cette pratique doit permettre de réduire les infestations.

Le colza est soumis à une pression croissante des altises, favorisée par l’élévation des températures et l’expansion des résistantes fortes aux pyréthrinoïdes. La lutte intégrée contre ce ravageur mobilise déjà des leviers de gestion à l’échelle de la parcelle (itinéraire technique). L’enjeu est de les sécuriser avec une stratégie territoriale qui vise à détourner les altises d’hiver des parcelles de colza en les attirant sur des parcelles d’interculture puis à réguler leur population en détruisant les larves dans les couverts.

Une pratique facile à mettre en œuvre

Les altises adultes, à leur sortie d’estive, recherchent des sites pour s’alimenter et pondre. Si elles sont particulièrement attirées par le colza, d’autres brassicacées comme le radis chinois ou la navette présentent un attrait équivalent, voire supérieur. En revanche la moutarde blanche et le radis fourrager ne sont pas adaptés.

Fort de ces constats, l’idée des intercultures pièges à germer. La pratique consiste à semer des plantes attractives (radis chinois) dans les couverts d’interculture pour diluer la population du ravageur à l’échelle du territoire, puis de détruire les larves grâce à la destruction mécanique du couvert en entrée d’hiver (cf. figure ci-dessous).

Une expérimentation à grande échelle

​​​​​​​Cette stratégie, initiée par un collectif sur les plateaux de Bourgogne, a été testée dans d’autres territoires sur trois campagnes dans le cadre du Plan d’action de sortie du phosmet, soutenu par le ministère de l’Agriculture via le fond Casdar.
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Entre 2022 et 2024, 41 parcelles d’interculture ont été implantées avec des mélanges comportant au moins 20 pieds/m² de radis chinois et 74 parcelles de colza à proximité ont été suivies. Dans ce pool de situations (pas toujours optimisées), l’efficacité de la pratique est très variable, allant de 0 % à 89 %. En moyenne 29 % de la population d’altise ont été détournés des champs de colza.

Des conditions de réussite identifiées

Terres Inovia a d’ores et déjà identifié plusieurs facteurs de réussite de la pratique :

  • Une densité minimale de 20 pieds/m² de radis chinois dans l’interculture.
  • Une surface de parcelle piège importante, idéalement au moins équivalente à celle du colza.
  • La proximité entre les intercultures pièges et le colza.
  • Le semis de l’interculture sur la même période que le colza. Le radis est plus attractif lorsqu’il est jeune. Les semis d’interculture au mois de juillet conduisent souvent à un développement trop important de la plante piège.
  • Une destruction des intercultures en entrée d’hiver, de préférence mécaniquement.

Une coordination territoriale, favorisant une mise en œuvre concertée entre exploitations voisines, permettra d’optimiser la mise en œuvre et de maximiser l’impact. Le déploiement à grande échelle de cette pratique augmentera l’efficacité de la technique car elle améliorera la probabilité d’interception des insectes lors de leurs déplacements. Seuls les secteurs avec des problématiques de hernie des crucifères ou de nématodes doivent être exclus de cette mise en œuvre.

En parallèle, des recherches sont en cours pour optimiser la méthode, notamment en explorant l’usage de médiateurs chimiques capables d’attirer ou de repousser les altises. Ces solutions pourraient encore améliorer l’efficacité des intercultures pièges et renforcer leur complémentarité avec les leviers de gestion à l’échelle de la parcelle.

Une pratique sécurisée

Avant de déployer à grande échelle les intercultures pièges, Terres Inovia a mis en place des essais spécifiques pour s’assurer que les larves d’altises étaient bien détruites lors de la destruction des intercultures. L’institut recommande une destruction mécanique avant l’hiver pour sécuriser la pratique. Dans cette configuration, on dénombre 90 % d’adultes émergeants en moins que sur un colza.

Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr - Alsace, Lorraine

 

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Floraison Maturité/récolte Lorraine, Alsace et Haute-Marne Interculture Ravageurs Colza Aurore Baillet (a.baillet@terresinovia.fr)

Mycosphaerella dans les colzas : passage de relai ?

Le mycosphaerella est moins intense que l’an passé à cette même période. Cependant les colzas sont aussi entrés en floraison plus tardivement ce qui a décalé les interventions fongicides pivot sur la 1ère décade d’avril. Faut-il envisager une protection relai ?

Pendant l’automne et en sortie hiver, les tâches de mycosphaerella étaient assez présentes sur les vieilles feuilles. L’inoculum était bien là, mais les symptômes ont peu évolué sur le 1er trimestre. Maladie fréquente en Poitou-Charentes/Vendée ces dernières années, elle est souvent prise en compte pour le choix du fongicide pivot appliqué au stade G1 – 10 premières siliques de moins de 2 cm.

L’hygrométrie dans le couvert semblait suffisante (rosée fréquente et maintenue par les belles biomasses) ; c’est certainement le manque de température courant mars qui a limité la progression des nécroses sur les étages foliaires supérieurs. Rappelons qu’il faut 2 jours avec de l’eau libre sur les feuilles pour entrainer la germination des spores puis 25 jours à 17°C pour rendre visible la maladie en conditions contrôlées. Des organes apparemment sains (sans symptômes aujourd’hui) sont potentiellement déjà contaminés.

L’humidité apportée par les pluies du weekend de Pâques et les températures douces annoncées sont favorables à l’évolution du mycosphaerella dans les colzas.

Le mycosphaerella est aujourd’hui concentré au niveau des feuilles, temporairement bloqué par le fongicide de début avril. La hauteur des nécroses est variable selon les parcelles. Le relai fongicide contre les maladies de fin de cycle a pour objectif de protéger les premières siliques formées et celles en cours de formation. Des siliques saines pourront jouer pleinement leur rôle photosynthétique pendant le remplissage et contribuer à la mise en place du PMG.

Les fongicides disponibles ont majoritairement une action préventive. En présence de mycosphaerella et en considérant la météo favorable aux contaminations : appliquez au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1). Privilégiez les spécialités à base de triazole en variant les substances actives par souci d’alternance, par rapport aux autres traitements déjà réalisés.

En traitement relai, le prothioconazole reste la substance active la plus efficace sur mycosphaerella suivi par le difénoconazole et le metconazole, voire le tébuconazole. Attention à vérifier la présence de l’usage « Maladies fongiques des siliques » pour les génériques qui ne l’ont pas tous ! Les solutions disponibles sont JOAO (à base de prothioconazole), PASSERELLE, DIFCOR 250 EC (à base de difénoconazole), CARAMBA STAR, METCOSTAR 90 (à base de metconazole), voire de ULYSSES, COLNAGO, BALMORA (à base de tébuconazole). Attention aux DAR des spécialités (56 à 63 jours) et au stade limite d’application plus restrictif pour certaines. En période de floraison, respectez les horaires d’application.

Photo : Mycosphaerella sur feuilles (témoin non traité), 18 avril 2025, La Jarrie (17)
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En présence de tâches de mycosphaerella, afin de limiter sa progression sur les étages supérieurs et les siliques, 10 à 15 jours après le traitement pivot (stade G1) :​​​​​​​

  • Si le tiers inférieur des plantes est touché, protégez avec au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide (cas général dans les scteurs historiques),
  • Si la moitié inférieure des plantes est déjà atteinte, la pleine dose du fongicide est recommandée (cas peu fréquent en 2025).


Pour aller plus loin :

​​​​​​​► Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison


​​​​​​​Elodie Tourton - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Gwénola Riquet - Chargée mission Protection intégrée cultures Intrants&Biocontrôle

 

Maturité/récolte Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Maitrise des maladies Colza Elodie Tourton & Gwénola Riquet

Tournesol : bilan de campagne 2024 (Centre-Val de Loire)

A l’échelle nationale, la tendance est la même avec un rendement moyen proche de 20 q/ha. Il n’y a que 2016 au niveau national pour laquelle une valeur plus faible avait été enregistrée.

Retour sur cette année catastrophique !

Comme pour le colza, les précipitations enregistrées depuis la préparation des sols jusqu’à la récolte expliquent ces résultats plus que décevants dans la grande majorité des situations. Les pluies en avril-mai ont perturbé les semis, à la fois sur les qualités d’implantation avec un effet direct sur les enracinements pouvant être pénalisant par la suite, et sur les dates de semis souvent trop tardives dont l’impact est non-négligeable sur le potentiel. En effet, l’optimum pour maximiser le potentiel est de pouvoir semer courant avril, ce qui a pu être le cas pour environ 1/3 des surfaces. Une autre partie a été semée en mai pour là aussi 1/3 des surfaces et le reste a été réalisé en juin. Hormis l’impact de la date de semis sur le potentiel, on considère qu’à partir du 20-25 mai, il est déconseillé de semer du tournesol en région Centre-Val de Loire en raison du risque d’atteinte de maturité, alors trop tardive voire jamais atteinte. Pour aggraver la situation des semis tardifs, l’ensemble du cycle est dans la norme vis-à-vis du cumul thermique jusqu’à fin août et plutôt frais voire froid en septembre pénalisant fortement l’évolution de la maturité. Il faut ajouter à cela des pluies très importantes sur septembre, empêchant les parcelles à maturité d’être récoltées en temps et en heure. Les pluies se sont poursuivies sur octobre et novembre. Quand la portance des sols le permettait, les récoltes ont pu se faire entre les pluies mais avec des humidités de graines élevées engendrant des coûts de séchage importants. Le chiffrage est difficile mais un certain nombre de parcelles n’ont pas pu être récolté.

Les rendements sont compris entre 0 et près de 40 q/ha pour les parcelles ayant pu être semées tôt, dans la grande majorité les rendements sont compris entre 18 et 22 q/ha. Malgré l’excès d’eau, le déficit hydrique de l’été a pénalisé le rendement des parcelles les plus superficielles, un comble dans le contexte d’humidité de l’année !

Malgré tout, toutes les situations n’ont pas été catastrophiques, à l’image de cette parcelle semée en avril en Eure-et-Loir à la frontière avec l’Eure qui affiche un rendement de 35 q/ha sur 27 ha pour une récolte le 28 septembre à 14,5 d’humidité. Le tournesol étant dans le contexte de la campagne 2024, la meilleure marge de l’exploitation.

► Télécharger le bilan de campagne tournesol 2024, région Centre-Val de Loire

Vous pouvez retrouver plus d'éléments dans les diaporamas Bilan Tournesol accessible avec le lien ci-joint :​​
​​​​​​​- Bilan de campagne tournesol 2024 Centre-Val de Loire en illustrations​​​​​​​​​​​​​​

Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire

Préparation de campagne Maturité/récolte Centre-Val de Loire Tournesol Julien Charbonnaud

Bilan de campagne tournesol 2024 - Zone Nord&Est

La campagne de tournesol 2024 dans la zone Nord et Est de la France a été marquée par des conditions climatiques extrêmement capricieuses, affectant tant les surfaces cultivées que les rendements. Des semis retardés par des pluies incessantes, un été pluvieux favorisant l’apparition de maladies et une récolte tardive ont constitué de véritables défis pour les agriculteurs. Ces obstacles ont eu un impact significatif sur les rendements qui se révèlent, dans la plupart des cas, inférieurs aux attentes.

 

Pour faire le point plus en détails, n'hésitez pas à télécharger le bilan de campagne complet, en suivant ce lien : ici

Préparation de campagne Maturité/récolte Bourgogne-Franche-Comté Grand Est Lorraine, Alsace et Haute-Marne Hauts-de-France Tournesol Benjamin Delhaye (b.delhaye@terresinovia.fr)

Protéagineux de printemps : Bilan de campagne national 2024

Malgré des semis tardifs dus aux intempéries, les protéagineux de printemps ont affiché de bons rendements, en particulier la féverole. Si la variabilité entre parcelles reste importante en raison des conditions d'implantation, de gestion des maladies précoces et des difficultés de récolte, le potentiel est bien meilleur que les années passées, grâce à l'absence de stress climatique marqué en fin de cycle.

Malgré des semis se terminant tardivement jusqu’à début mai, contraints par les fortes intempéries du printemps, les protéagineux de printemps ont bénéficié d’une fin de cycle sans stress thermique et hydrique marqués. Les pluies printanières ont favorisé une bonne nodulation et un développement végétatif important, les pois et féveroles atteignant de fortes biomasses.

Les potentiels de rendements sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (>60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (<20q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques.

D’abord, l’implantation parfois réalisée dans des sols non ressuyés, pouvant compromettre le développement des nodosités et l’alimentation en azote de certaines parcelles. De plus, quelques rares parcelles de pois ont souffert de fortes propagations précoces de maladies, des cas d’aphanomyces sont signalés dans les parcelles à risque ainsi que des propagations précoces de colletotrichum. Plus généralement, la nouaison s’est révélée bonne en lien avec l’absence de stress hydriques et thermiques. Certaines parcelles de pois, souvent affaiblies par d’autres facteurs, ont toutefois pu souffrir du déficit de rayonnement entre mai et mi-juin lié aux intempéries. Enfin, bien que la maitrise des maladies ait été satisfaisante pendant la floraison, la persistance des pluies en fin de cycle a favorisé l’apparition de symptômes à l’approche de la récolte. Si l’impact sur les composantes de rendement reste anecdotique, la forte présence de nécroses, associées aux orages et retards de chantier, a compromis la tenue de tige, rendant la récolte difficile et entrainant des pertes de grains non négligeables. A l’instar d’autres cultures de printemps, l’expression du potentiel a été influencé par l’implantation, le rayonnement et les conditions de récoltes.

 

Le bilan de campagne complet est disponible ici.

 

 

 

Vos contacts :

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Véronique Biarnès – v.biarnes@terresinovia.fr

Préparation de campagne Maturité/récolte France entière Pois de printemps Féverole de printemps