Ce printemps est relativement humide, avec des pluies parfois faibles mais fréquentes, qui entretiennent l’hygrométrie sur les parcelles et des températures plutôt douces. Le maintien de fraicheur en surface est favorable à la présence de limaces sur les légumineuses de printemps.
Habituellement absentes sur les lentilles, les limaces ont fait une arrivée fracassante sur la culture au printemps dernier, avec des parcelles parfois complètement consommées lors de la levée de la culture. Ces dégâts irréversibles ont entrainé des re-semis plus tardifs, dans des conditions moins favorables pour la culture. En effet, si les limaces sont peu problématiques lorsque la culture est assez développée, il faut les éviter lors du semis et du développement des premières feuilles de la culture. La lentille étant peu développée sur ses premières phases de cycle, l’impact peut être assez marqué. Leur présence est pour l’instant identifiée sur le bassin Poitou-Charentes.
Concernant les pois de printemps, les dégâts peuvent être tout aussi importants, même si la culture se développe plus rapidement que la lentille.
Si une intervention est nécessaire, appliquez un anti-limaces à base de métaldéhyde ou phosphate ferrique qui sont les 2 substances actives autorisées.
Les anti-limaces qui contiennent du métaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est égale ou supérieure à 3 % ce qui a un impact sur leur stockage et leur utilisation. Les solutions à base de phosphate ferrique uniquement ne sont pas soumis à ces contraintes et sont utilisables en production biologique.
Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr - Ingénieur de développement - Protection intégrée des cultures Intrants & Biocontrôle
Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Référent national protéagineux
Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référente protéagineux zone Centre & Ouest Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente nationale lentille et lin oléagineux
Préparation de campagne
Implantation
Début de cycle / croissance
Centre-Val de Loire
Bretagne, Pays de la Loire
Normandie et Ouest Ile-de-France
Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Ravageurs
Féverole de printemps
Lentille
Soja
Pois de printemps
Lupin de printemps
Laurent Ruck, Bastien Remurier, Agathe Penant, Zoé Le Bihan
Les premiers symptômes de botrytis sont observés sur féveroles d’hiver, et tendent à se développer. L’identification précoce de ces symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.
Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis
Le botrytis est la principale maladie de la féverole, quelque soient les bassins de production. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustrée par le graphique ci-contre.
Figure 1 : Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis - données issues de l’observatoire maladies conduit entre 2016 et 2018
Ainsi, les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre. De ce constat découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Photo 1 : Symptômes de botrytis et d'ascochytose sur fèverole
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par des tâches moins nombreuses, diffuses, au centre plus clair (type brûlure de cigarette).
La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies
La rouille est une maladie pouvant également impacter la féverole ; elle apparait généralement plus tard dans le cycle de la culture, quand les conditions climatiques deviennent douces et humides. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille, peuvent apparaitre dès début mai, favorisées par des températures supérieures à 20°C en conditions humides. Comme le botrytis, elle provoque une sénescence accélérée des feuilles.
Photo 2 : Symptômes derouille sur fèverole
La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyriméthanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.
Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur botrytis.
Photo 3 : Symptômes de rouille et botrytis sur fèverole
Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).
Sortie hiver
Floraison
Début de cycle / croissance
Centre-Val de Loire
Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Normandie et Ouest Ile-de-France
Bretagne, Pays de la Loire
Maladies
Maitrise des maladies
Féverole d'hiver
Féverole de printemps
Agathe Penant & Bastien Remurier
Les semis des légumineuses à graines de printemps – pois, féverole, lupin et lentille – se préparent ou sont en cours. La surveillance débute dès la levée pour certains ravageurs. Retour sur les méthodes d’observations, les seuils et les interventions possibles. Le pois chiche n’est pas affecté par ces insectes de début de cycle.
Le sitone, le ravageur toujours ponctuel
Les sitones sont des charançons de grande taille, de couleur gris verdâtre à brun-rouge. Actif à partir de 12°C, leur présence dans les parcelles se traduit par des encoches semi-circulaires sur le bord des feuilles qui présentent alors un aspect dentelé. Cette activité d’alimentation n’est pas nuisible. En revanche, les larves le sont en détruisant les nodosités compromettant l’alimentation en azote des légumineuses. Les larves étant non atteignables, la lutte vise les adultes.
Larve de sitone dans nodosité - Encoches sur feuilles - Sitone adulte (photos L.jung - Terres Inovia)
Une observation simple : surveiller les encoches semi-circulaires sur les feuilles à partir de la levée.
Pois protéagineux : surveillez les parcelles de la levée jusqu'au stade 5-6 feuilles du pois de printemps et jusqu’à 8-10 feuilles du pois d’hiver. Intervenir à partir de 5 à 10 encoches par plante sur les 1ères feuilles émises. Maintenir ensuite la surveillance et réintervenir si le seuil est à nouveau dépassé sur les jeunes feuilles émises avant 6 feuilles du pois de printemps et 10 feuilles du pois d’hiver.
Féverole, lentille et lupin : la présence de nombreuses encoches sur l’ensemble des étages foliaires avant 6 feuilles peut justifier une intervention. Pour la lentille, les feuilles sont particulièrement petites et peuvent facilement tomber, n’hésitez pas à surveiller également les racines avec les attaques des larves sur les nodosités.
Si les seuils sont atteints, un traitement à base d’un pyréthrinoïde homologué est recommandé. L’intervention sera d’autant plus efficace que les sitones sont actifs (temps ensoleillé, sans vent). Ne plus intervenir au-delà de 6 feuilles (10 feuilles du pois d’hiver) : passer ce stade, l’essentiel des pontes a déjà eu lieu. Si les adultes sont observables tout au long de la campagne, la nuisibilité des larves devient négligeable au-delà de ce stade.
Le thrips, le ravageur discret
Le thrips est un insecte minuscule de 1 mm brun foncé et de forme allongée, difficilement observable directement sur les plantes. Il est actif dès que la température atteint les 7-8°C. Il pique les plantes pour se nourrir et injecte alors une salive toxique, provoquant des réactions physiologiques tels que le nanisme des plantes, la crispation des feuilles avec des tâches jaunes et brunes et développant de nombreuses ramifications. La nuisibilité des thrips est accentuée si la plante est jeune et peu poussante.
Les pois, les lupins et les lentilles sont concernés par cet insecte, par contre la nuisibilité est faible sur les féveroles.
Une astuce pour l’observation : les thrips étant très petits, il est recommandé pour les dénombrer de prélever des plantes et les mettant dans un sac transparent laissé au soleil. Au bout d’une dizaine de minutes, les thrips vont s’agglutiner sur la paroi du sac, permettant de relever leur nombre par rapport au nombre de plantes dans le sac.
Pois protéagineux : la surveillance se fait de la levée au stade 3 feuilles du pois de printemps. Une intervention est recommandée si l’on dénombre 1 thrips par plante en moyenne. Il n’a jamais été observé de dégâts de thrips en pois d’hiver. Lupin : Surveillance de la levée à 3 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. Lentille : Surveillance de la levée à 4 feuilles. Intervention recommandée si forte présence. Comme pour les sitones si un traitement est nécessaire, utiliser un pyréthrinoïde homologué.
Le puceron, attention en cas d’hiver doux
Le pois et la lentille sont généralement colonisés par des pucerons verts du pois (Acyrthosiphon pisum). Celui-ci présente une couleur verte à rose et se cache souvent sous les feuilles et dans les nouvelles feuilles émergentes et plus tard dans les boutons floraux.
La féverole est préférentiellement colonisée par le puceron noir de la fève (Aphis fabae) qui s’agglutine en manchons de plusieurs centimètres sur les tiges et est bien visible. Le puceron vert du pois Acyrthosiphon pisum peut également être observé en fin de cycle sur féverole.
Le lupin peut être colonisé par Macrosiphon albifrons, gros puceron bleu-vert-gris spécifique des plantes du genre Lupinus, mais dont la présence en parcelle est très rare.
Les pucerons arrivent habituellement vers la floraison. Cependant, certaines années, les populations peuvent arriver plus tôt en végétation comme en 2020. Les pucerons, en plus de ponctionner la sève, peuvent transmettre des virus. Ces viroses sont d’autant plus nuisibles qu’ils infectent les plantes à des stades jeunes sur des plantes stressées. A partir de la floraison, le risque viroses diminue mais il faut prendre en compte les dégâts directs liés aux piqures : avortements de boutons floraux et de jeunes gousses.
Le test de la feuille blanche pour observer le puceron vert : le puceron vert est souvent caché et peu visible par sa couleur verte. Pour mieux l’observer, il suffit de prélever des plantes et de les secouer au-dessus d’une feuille blanche. Les pucerons verts du pois ont une faible adhérence à la plante et tombent facilement.
Les seuils d’intervention varient selon la culture, le stade et le type de puceron. Les produits à appliquer varient selon le stade et la culture mais avant toute intervention, rester attentif à la présence d’auxiliaires (coccinelles, syrphes…) qui permettent de réguler les populations de pucerons :
Stades
Pois
Féverole
Lentille
Levée – 6 feuilles (1)
≥ 10% plantes avec pucerons
Préférentiellement Pyréthrinoïde autorisé ou KARATE K
≥ 10% plantes avec pucerons
Pyréthrinoïde autorisé
6 feuilles – avant début floraison (2)
≥ 10-20 pucerons/plante
KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI
≥ 10-20% plantes avec pucerons
KARATE K, MAVRIK JET, TEPPEKI
≥ 10% plantes avec pucerons
TEPPEKI
Floraison (3)
≥ 20-30 pucerons/plante
MAVRIK JET, TEPPEKI
≥ 20% plantes avec manchons (4)
MAVRIK JET, TEPPEKI
≥ 2-3 pucerons/plante
TEPPEKI
Tenir compte du pourcentage de plantes avec pucerons aux stades précoces, avec un seuil d’intervention à 10%
(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison. (2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois ou féverole (absence de mention abeille). Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables selon la culture mais attention, leur utilisation est limitée à une application. (3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois ou de la féverole car il ne bénéficie pas de mention “abeille”. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application. (4) Lorsque les pucerons se développent et forment une colonie de plusieurs dizaines ou centaines d’individus accolés sur les tiges et forment une tache noire d’au moins 1 cm de long, on parle de manchon.
Nouvelles recommandations d’emploi pour Teppeki/Afinto
Il est recommandé de ne plus utiliser d’adjuvant ou d’huile pour les cultures suivantes : pois protéagineux et fourragers, féverole, lupin, pois écossés frais, fève sèche, haricots secs, pois secs, pois chiche, et lentille sèche.
Les autres conditions d’emploi restent inchangées.
Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison
La phrase SPe 8 définit les conditions suivantes : dangereux pour les abeilles. Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer durant la floraison ou selon les AMM (autorisation de mise en marché) plus anciennes, ne pas appliquer durant la floraison ou en période de production d’exsudats. L’application est possible pour les usages bénéficiant des mentions "emploi possible ", "emploi autorisé durant la floraison en dehors de la présence d'abeilles" ou pour les anciennes AMM, les mentions F, PE et FPE.
L’arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application durant la floraison : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
Cette obligation est étendue aux fongicides et aux herbicides. A terme (renouvellement des AMM), l’autorisation d’application en floraison sera conditionnée par l’AMM, toujours dans le respect des horaires. Lorsque des interdictions supplémentaires sont mentionnées sur l’étiquette des produits, elles doivent s’appliquer.
Mélanges Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les deux traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélange » du 12 juin 2015).
Implantation
Début de cycle / croissance
Bourgogne-Franche-Comté
Grand Est
Lorraine, Alsace et Haute-Marne
Hauts-de-France
Ravageurs
Lentille
Pois de printemps
Féverole de printemps
Lupin de printemps
Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)
Avec les semis en cours ou bientôt réalisés pour les pois et féveroles de printemps, il est temps de prévoir votre stratégie de désherbage en fonction de la flore connue sur la parcelle.
Une application en prélevée : une solution sécurisante
Dans les situations de fortes infestations en dicotylédones concurrentielles (gaillet, renouées, matricaire) ou difficiles à maîtriser uniquement en post-levée (éthuse, arroche, renouée des oiseaux), une stratégie « tout en prélevée » offre un choix de produits plus large pour sécuriser la culture, mais reste plus onéreux.
La prélevée doit s’effectuer au plus près du semis, sur des semences recouvertes de terre et un sol rappuyé, afin de limiter les risques de phytotoxicité. Excepté dans les sols battants, un roulage est conseillé afin de bien recouvrir la graine avant toute intervention.
Un sol frais au moment du traitement et une légère pluviométrie dans les jours qui suivent sont les conditions idéales pour une bonne efficacité. Dans le cas de relevées d’adventices ou d’efficacité insuffisante (sol sec), un rattrapage en post-levée est possible.
Pour rappel, la féverole possédant moins de solutions de rattrapage en post-levée que le pois, la prélevée est importante pour assurer une bonne maitrise des adventices.
Une application en post-levée seule
Dans le cas de parcelles à faible infestation et/ou de flore connue, le choix d’une intervention unique en post-levée peut être suffisante. Veiller à intervenir sur des adventices jeunes (stade cotylédon à 2-3 feuilles), dans des conditions poussantes et en dehors de fortes amplitudes thermiques.
Certains programmes peuvent se fractionner afin d'augmenter l'efficacité contre certaines adventices. Espacer alors les deux interventions de 10-15 jours minimum.
Un programme de prélevée et post-levée
Un programme complet (pré+post) permet de maitriser de très fortes infestations ainsi que des levées échelonnées d’adventices tout en maitrisant le coût de son désherbage. Les adventices les plus difficiles à contrôler orientent le choix du ou des produits appliqués en prélevée.
Pour maîtriser les coûts, appliquer le produit de prélevée à une dose inférieure à la dose homologuée (3/4 de celle-ci), puis appliquer en post-levée sur des adventices jeunes des produits à faible dose.
Pour rappel, les différents produits à base de pendiméthaline, imazamox et bentazone ne sont plus mélangeables. Leur application dans un même programme en post-levée doit se faire en 2 applications – se référer aux délais de rentrée des différentes spécialités pour recomposer l’association initialement visée.
Rappel des règles d’utilisation de l’aclonifen (CHALLENGE 600 ou COLT/PAPEL) en pré et post-levée à ce lien.
Nouveauté !
Historiquement restreint en plages d’utilisation, BISMARK CS est désormais utilisable en prélevée (BBCH00 à BBCH07) des pois et féverole quelle que soit la date d’implantation de ces cultures. Retrouvez nos recommandations d’associations de cette spécialité et les flores visées en suivant les liens ci-dessus.
Gestion des graminées
Problématique montante dans les parcelles de protéagineux de printemps, la gestion des graminées ne doit pas être négligée. Les bases de pendiméthaline en prélevée telles que le NIRVANA S et le PROWL 400 présentent une efficacité modérée et complèteront l’action d’un antigraminée à action foliaire.
Les antigraminées à action foliaire ont une bonne efficacité en l’absence de résistance aux FOP et DIME.
Désherbage mécanique : une solution efficace en conditions sèches
Avec des printemps parfois secs, le désherbage mécanique peut apporter une aussi bonne efficacité que certains programmes chimiques. Également, les stratégies mixtes associant prélevée chimique et post-levée mécanique sont des solutions efficaces si la météo est favorable. Elles sont moins onéreuses et faciles à mettre en œuvre, d’autant plus pour la féverole qui présente peu de solutions chimiques de rattrapage. Pour rappel, les interventions mécaniques gagnent en efficacité si elles s’effectuent avec 2 journées de beau temps avant et après.
Pois de printemps : Le désherbage en plein et la bineuse céréales sont possibles tant que les vrilles ne sont pas trop développées (4-5 feuilles max).
Avant la levée : un passage de herse étrille est possible, à l’aveugle, dès que la portance du sol est suffisante, sur des adventices jeunes et donc faciles à détruire.
A la levée : la houe rotative est la plus sélective sur les pois à ce stade. Elle est particulièrement adaptée aux sols limoneux. Son efficacité est liée au stade des adventices (fil blanc à 2 feuilles maximum).
Après la levée : effectuer un passage avec la herse étrille avant le stade 5 feuilles. Ne plus intervenir dès que les vrilles du pois sont développées ; les risques de pertes de plantes par arrachage sont élevés.
Féverole de printemps : Les passages mécaniques peuvent s’opérer jusqu’à tard, notamment pour la bineuse, tant que la hauteur du couvert le permet. Généralement, passé 6 feuilles, le risque de casse de tige augmente. Les interventions sont donc à bien raisonner passé ce stade. Aux stades antérieurs, la herse étrille peut présenter de bons résultats sur des adventices jeunes. La houe rotative ayant une efficacité moindre, est à réserver plutôt aux sols limoneux qui valoriseront sa fonction d’écroûteuse. L’intérêt de la bineuse est de pouvoir intervenir sur des adventices plus développées.
Pour les féveroles semées à grand écartement (>45cm), la combinaison d’un herbicide localisé sur le rang avec un binage réalisé en différé quand les pédoclimatiques sont idéales présentera une très bonne efficacité pour une charge maitrisée.
L’implantation de la féverole de printemps approche. De la réussite de ce chantier dépend une bonne partie du bon développement végétatif de la culture, et de l’expression de son potentiel final. Rappel des principales règles de réussite de l’implantation.
Choisir une parcelle à bonne réserve hydrique et bien structurée
La féverole de printemps s’adapte à de nombreux sols mais reste sensible aux réserves hydriques faibles (<100mm) car la fin de son cycle s’expose souvent à des stress hydriques (juin-juillet). Privilégier les parcelles possédant une bonne réserve utile.
Également, éviter les sols séchants, les argiles lourds et les limons battants hydromorphes, moins propices au développement de la féverole et de ses nodosités en début de cycle.
Même si la féverole possède un pivot puissant, il reste nécessaire de faciliter son enracinement et sa nodulation en s’assurant de la bonne structuration du sol sur les 15-20 cm, profondeur où se développent la plupart de ses nodosités ainsi que ses radicelles, garantes de l’essentiel de son alimentation en nutriments. Ses racines doivent pouvoir atteindre le second horizon afin de mieux valoriser l’eau.
Si le sol est mal nivelé ou refermé après un hiver pluvieux, une reprise sur 5-10 cm est conseillé avant toute implantation.
La féverole s’adapte bien à des préparations grossières du lit de semence, la rendant accessible à de nombreux types d’implantation (du labour au semis direct). Attention, cependant, à bien assurer le positionnement de la graine à une bonne profondeur.
Semer tôt sur un sol ressuyé pour éviter les stress climatiques
Pour réussir une féverole de printemps, il faut opérer une implantation dans des conditions correctes. L’objectif est d’obtenir une levée homogène, mais surtout un développement optimal des racines et des nodosités afin d’assurer les besoins de la culture par la suite. Tout ennoiement et tassement sont des facteurs de risque pouvant ralentir voire bloquer le développement de la féverole.
Si la météo le permet, (absence de pluie, sol ressuyé ou gelé portant) il est recommandé de semer tôt, au début des plages de semis conseillées (cf. carte). Semer tôt permet d’avancer le cycle de la féverole et de diminuer les stress en fin de cycle permettant de sécuriser son potentiel de rendement.
Maitriser le peuplement et la profondeur de semis pour mieux maitriser le potentiel
La féverole de printemps se sème à 6-7 cm de profondeur pour un semis précoce en février et/ou sur sol gelé. La profondeur passe à 5cm pour un semis courant mars. Dans les situations de semis sur sol gelé ou de semis avant une faible gelée, vigilance à bien enfouir la graine à 7 cm de profondeur pour la protéger du froid.
La féverole peut se semer avec un semoir à céréales. Cependant, la qualité du semis est meilleure avec un semoir monograine, permettant d’abaisser de 5 grains/m² la densité. Avec un grand écartement (45cm et +), l’introduction du binage et des interventions localisées sont possibles.
Il est important de respecter les densités de semis selon les sols (cf. tableau). Une surdensité entraine des risques de maladies plus importants à la floraison, une moindre accessibilité des produits de contact contre certains ravageurs et augmente la compétition hydrique.
Dans le cas d’utilisation de semences de fermes, un test du taux de germination est fortement recommandé et la densité doit être ajustée en conséquence.
Conseils pour un taux de germination de 90%
Sol limoneux
Sol argileux ou caillouteux
40 à 45 graines/m²
45 à 50 graines/m²
PMG 400g
160 à 180 kg/ha
180 à 200 kg/ha
PMG 450g
180 à 200 kg/ha
200 à 225 kg/ha
Préparation de campagne
Implantation
France entière
Implantation
Féverole de printemps
Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr)
Recherche par analyse moléculaire (séquençage) des mutations sur le gène de l'acétolactate synthase conférant la résistance aux herbicides inhibiteurs d’ALS chez des populations d’adventices (tournesol sauvage, ambroisie, ammi majus, coquelicot, orobanche ramosa, orobanche cumana, geranium dissectum, geranium columbinum, geranium rotundifolium, sanve, ravenelle).
Pour chaque population (1 population = 1 lieu de prélèvement à une date donnée), 5 plantes sont analysées. Les résultats sont transmis sous la forme d’un rapport.
Malgré des semis tardifs dus aux intempéries, les protéagineux de printemps ont affiché de bons rendements, en particulier la féverole. Si la variabilité entre parcelles reste importante en raison des conditions d'implantation, de gestion des maladies précoces et des difficultés de récolte, le potentiel est bien meilleur que les années passées, grâce à l'absence de stress climatique marqué en fin de cycle.
Malgré des semis se terminant tardivement jusqu’à début mai, contraints par les fortes intempéries du printemps, les protéagineux de printemps ont bénéficié d’une fin de cycle sans stress thermique et hydrique marqués. Les pluies printanières ont favorisé une bonne nodulation et un développement végétatif important, les pois et féveroles atteignant de fortes biomasses.
Les potentiels de rendements sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (>60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (<20q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques.
D’abord, l’implantation parfois réalisée dans des sols non ressuyés, pouvant compromettre le développement des nodosités et l’alimentation en azote de certaines parcelles. De plus, quelques rares parcelles de pois ont souffert de fortes propagations précoces de maladies, des cas d’aphanomyces sont signalés dans les parcelles à risque ainsi que des propagations précoces de colletotrichum. Plus généralement, la nouaison s’est révélée bonne en lien avec l’absence de stress hydriques et thermiques. Certaines parcelles de pois, souvent affaiblies par d’autres facteurs, ont toutefois pu souffrir du déficit de rayonnement entre mai et mi-juin lié aux intempéries. Enfin, bien que la maitrise des maladies ait été satisfaisante pendant la floraison, la persistance des pluies en fin de cycle a favorisé l’apparition de symptômes à l’approche de la récolte. Si l’impact sur les composantes de rendement reste anecdotique, la forte présence de nécroses, associées aux orages et retards de chantier, a compromis la tenue de tige, rendant la récolte difficile et entrainant des pertes de grains non négligeables. A l’instar d’autres cultures de printemps, l’expression du potentiel a été influencé par l’implantation, le rayonnement et les conditions de récoltes.
Les pluies régulières de sortie d’hiver compliquent toujours l’accès à de nombreuses parcelles et retardent les chantiers de semis des protéagineux de printemps. Si Terres Inovia conseille des implantations précoces pour esquiver certains stress climatiques et améliorer son rendement, qu’en est-il cette année si la météo n’est pas propice ?
Toujours privilégier un sol ressuyé pour une bonne implantation
Il est essentiel de privilégier un semis dans un sol ressuyé. Les bénéfices d’une date de semis précoce sont annulés si le semis est effectué dans un sol peu portant. Semer dans de bonnes conditions sur sol ressuyé permet de garantir un meilleur enracinement, une bonne nodulation ce qui favorise la robustesse de la culture. Elle sera capable de s’alimenter même en cas de stress hydrique et thermique et de compenser si les conditions redeviennent favorables.
Des semis tardifs mais des conditions optimales pour la nodulation cette année
A l’inverse d’autres années telles que 2020 et 2022 présentant un manque d’eau précoce dès le début du cycle des protéagineux, les fortes pluviométries de janvier et février 2024 assurent un début de cycle avec une réserve utile pleine et de bonnes conditions d’humidité dans le premier horizon. Cette humidité est un atout. Elle est essentielle pour le développement et le fonctionnement des nodosités, qui se mettent en place entre 2-3 feuilles et début floraison. Les nodosités assurent 60% à 80% de l’alimentation en azote des protéagineux ; leur activité impacte directement le rendement final ! (cf. graphique 1).
Pour illustrer la qualité de la nodulation et l’intérêt de conditions humides en début de cycle, on peut observer l’indice de nutrition azotée (INN) à début floraison. Cet indicateur traduit une alimentation azotée optimale si la valeur observée est ≥1. En dessous de 0.8, on considère que la plante est en carence azotée. Des mesures d’indice de nutrition azotée (INN) réalisées en 2021, 2023 (années à printemps humides) et 2022 (à printemps sec) montrent des INN plus élevés en faveur des printemps humides (cf. graphique 2).
Les risques climatiques à semer tardivement
Les dates de semis précoces visent principalement à limiter l’exposition à des stress hydriques et thermiques tardifs durant la floraison et le début du remplissage. Lorsqu’il n’est pas possible de semer tôt dans de bonnes conditions, les risques de stress climatiques impactant pour le rendement augmentent. Ils sont estimés en simulant le cycle des pois de printemps selon la date de semis.
Le stress hydrique : les risques vont principalement dépendre de la réserve utile (RU) des sols. Si en fréquence les sols profonds s’en sortent bien dans la plupart des situations, cela est plus nuancé en sol intermédiaire. Pour des semis tardifs vigilance à s’orienter de préférence sur des sols profonds (RU ≥ 120mm) pour ne pas impacter le potentiel des pois et féveroles.
Le stress thermique : le potentiel commence à être affecté dès 20°C cumulés au-delà de 25°C en température maximale journalière durant la phase de floraison et le début remplissage. Les simulations sur le nord de la France montrent que des semis du 15 mars sont encore possibles en limitant le risque dans la plupart des secteurs. Seuls certains secteurs du Centre-Est présentent des risques plus importants de stress thermique. Dans ces secteurs à risque thermique élevé, un semis du 15 mars reste possible en pois sous réserve d’un sol à bonne réserve utile permettant de compenser les pertes d’eau par évapotranspiration.
Des semis au 25 mars (carte de droite) sont plus risqués, si ce n’est sur l’extrême nord de la France et les bordures maritimes. Dans ces cas, privilégier également une bonne réserve utile.
Quelles dates de semis limites pour le pois et la féverole ?
Le pois de printemps se sèmera de préférence avant le 15 mars dans la moitié Nord de la France, modulo le positionnement dans des terres profondes. Par la suite, le Nord-Ouest pourra pousser les semis avec les mêmes recommandations jusqu’à fin mars à moindre risque. Les semis tardifs dans le Centre-Est restent possibles jusqu’à fin mars en connaissance d’une possible réduction du potentiel final selon l’année climatique. La féverole de printemps sera plus contrainte, liée à son cycle plus tardif que le pois l’exposant d’avantage aux risques climatiques. Si des semis début mars conviennent pour l’ensemble du territoire, seul le Nord-Ouest pourra pousser les dates de semis plus tardivement et uniquement en sols profonds sans contrainte majeur.
Nord-Ouest : Hauts-de-France, Ile de France, Normandie, Bretagne, Nord des Pays de la Loire et du Centre Centre-Est : Grand Est, Bourgogne-Franche-Comté, Sud des Pays de la Loire et du Centre Pour le Poitou-Charentes, les semis de protéagineux de printemps sont déconseillés en mars au regard de nos résultats d’essais dates de semis en pois et du risque de stress thermique et hydrique en périodes sensibles de floraison-remplissage.
Préparation de campagne
Implantation
Centre-Val de Loire
Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Normandie et Ouest Ile-de-France
Bretagne, Pays de la Loire
Implantation
Pois de printemps
Féverole de printemps
Bastien REMURIER (b.remurier@terresinovia.fr) et Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)
Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.
Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis
Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.
Figure 1 : Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.
Dans le sud-ouest (carrés oranges) les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre dans le sud-ouest (données issues de l’observatoire conduit entre 2016 et 2018). Ce constat est plus marqué encore sur le bassin ouest (carrés bleus) sous influence océanique. De ce constat, découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
Le graphique ci-contre; Figure 2 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom (32) en 2023
traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06.
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.
Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.
La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.
La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies
Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.
Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, àCondom en 2023
Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole
La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.
Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.
Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).
Vos contacts régionaux
Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
Sortie hiver
Floraison
Début de cycle / croissance
Sud Aquitaine
Est Occitanie
Normandie et Ouest Ile-de-France
Auvergne
Rhônes-Alpes
Maitrise des maladies
Maladies
Féverole d'hiver
Féverole de printemps
Equipe Sud et AURA - Terres Inovia
Semer tôt la féverole de printemps, c’est possible et intéressant : Il est possible de semer tôt la féverole de printemps, sur sol gelé superficiellement, à condition de bien enfouir la graine. Pour les semis précoces de début février, semer à 6-7 cm de profondeur pour limiter le risque de gel en cours de germination. À partir du 20/02, semer à 5 cm de profondeur. Cela permet d’échapper en partie aux dégâts d’oiseaux et d’assurer une bonne sélectivité des herbicides de prélevée. Les semis précoces permettent en général d’atteindre de meilleurs rendements. En féverole d’hiver, pour les secteurs les plus froids du Centre et de l'Est, il est également nécessaire de semer profond (au moins 8 cm). Et surtout de ne pas semer trop tôt !
L’itinéraire technique en trois points
Privilégier une parcelle profonde pour la féverole : La féverole peut être cultivée dans des sols contaminés par Aphanomyces euteiches, car elle est très résistante à ce pathogène. Elle apprécie les sols profonds, aérés, non battants mais craint les sols légers, hydromorphes ou asphyxiants. Son système racinaire doit pouvoir s’installer sans rencontrer d’obstacles. Lors de la phase fin floraison-maturité, la féverole a des besoins en eau importants et craint les fortes températures (≥ 25°C). Il faut choisir un sol plutôt profond à bonne réserve en eau.
Ne pas semer la féverole trop dense : Sachant que la féverole d’hiver ramifie, il est inutile de semer plus dense que ce qui est préconisé car cela accroît les risques de verse et de maladies foliaires et peut nuire au rendement. Les densités préconisées en féverole d’hiver permettant d’être à l’optimum économique (20-25 graines/m² en sols limoneux et 30 graines/m² en sols argileux ou caillouteux) sont également moins importantes qu’en féverole de printemps (40 à 50 graines/m² dans l’ensemble de la zone de production française).
Le désherbage, un poste bien gérable en féverole : La féverole supporte bien les grands écartements et le désherbage mécanique (binage). Il est également possible de combiner un désherbage chimique en prélevée (à doses modulées) avec un ou deux passages de herse étrille entre 2 et 7 feuilles. Cela permet d’obtenir une efficacité proche de 100 %. En année climatique normale, l’efficacité obtenue est comparable à celle du désherbage chimique de prélevée seule à pleine dose. En année sèche, le passage d’outil compense bien l’efficacité moyenne du désherbage chimique de prélevée. Ainsi, la complémentarité chimique - mécanique permet d’être moins dépendant des conditions climatiques.
Testez vos connaissances sur la féverole
Il n’y a pas de solution pour lutter contre la bruche en végétation
VRAI ! Cependant, on essaie de trouver des pistes : piégeage de masse avec attractifs, recherche de variétés résistantes, tests de solutions chimiques et de produits de biocontrôle. Une lutte au stockage est par ailleurs possible (insecticide, fumigation et thermo-désinsectisation).
Les rendements sont faibles et très variables ces dernières années (effet du changement climatique ?). La culture n’est pas rentable
FAUX ! Ces dernières années, le rendement moyen des féveroles, qu’elles soient d’hiver ou de printemps, s’est stabilisé autours de 35-40q/ha. S’il est loin des records historiques, il permet néanmoins de couvrir les charges en lien avec cette culture peu exigeante, et ainsi d’en faire une culture rentable.
Le botrytis en féverole d’hiver est difficile à enrayer ainsi que la rouille en féverole d’hiver et de printemps. A ce jour, il n’existe pas de solution
FAUX ! Il faut éviter le retour trop fréquent de la féverole (minimum de 6 ans entre 2 féveroles) pour limiter les risques sanitaires. Il faut aussi raisonner les systèmes de culture (pas trop de féverole en couvert ou associée à une autre culture comme le colza) car cela augmente les risques de maladies si la féverole est cultivée ensuite en culture principale. Des variétés résistantes sont recherchées. Pour la rouille, il existe des produits efficaces mais il faut les appliquer dès la présence des premières pustules.
A cause de la bruche, il n’y a plus de débouchés pour la féverole. Certaines coopératives ont arrêté la collecte
FAUX ! En alimentation animale, des débouchés existent, avec une exigence moindre par rapport au taux de graines bruchées. De nouveaux débouchés sont par ailleurs recherchés en alimentation humaine, qui pourraient nécessiter également moins d’exigence sur le taux de graines bruchées.
En effet, la bruche peut poser un problème uniquement pour la qualité visuelle nécessaire aux débouchés qui utilisent la graine entière comme les exports pour l’alimentation humaine, par exemple vers l’Egypte. En France, l’agroalimentaire recherche de plus en plus des protéines végétales : comme pour les pâtes à tartiner style Tartimouss dans la Somme, ou pour des ingrédients protéiques plus ou moins concentrés (pour des aliments sportifs ou seniors). Par ailleurs, les éleveurs ou fabricants d’aliments du bétail n’ont jamais assez de sources de protéines végétales nationales pour nourrir leurs animaux ! Ils doivent recourir aux tourteaux de soja (largement importés !). Actuellement, de nombreuses coopératives s’intéressent à nouveau à la féverole. Progressons collectivement vers la souveraineté nationale en protéines végétales ! https://www.terresinovia.fr/cap-proteines