1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95
Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro régionalisé de janvier d'Arvalis & Terres Inovia infos est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeables ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Tournesol : les variétés évaluées par Terres Inovia en 2024
- Tournesol : une culture qui garde tout son intérêt pour 2025
- Agriculture biologique : introduire un couvert dans un tournesol
- Fonctionnement des sols : évaluer selon les attentes
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Cap Protéines Challenge : 6 équipes en route pour la finale en mai 2025
Jeudi 19 décembre s'est tenue la présentation des projets des équipes présélectionnées pour la 4e édition du Cap Protéines Challenge. Six d'entre elles ont suscité l'intérêt du jury et participeront à la finale du 14 mai 2025 à l’Institut Lyfe (Lyon).
Cette année, 16 dossiers avec des projets répondant aux différentes thématiques du concours ont été déposé à l’issue du webinaire de lancement du 18 septembre 2024.
9 d'entre eux ont passé la première étape de sélection. Il reste désormais 6 concurrents en lice dont les idées ont séduit un jury d'experts le 19 décembre 2024. Ils participeront à la finale le 14 mai à l'Institut Lyfe à Lyon.
Pour mémoire, ce concours, organisé par Terres Inovia, Terres Univia, le CTCPA, la Fondation Avril, Manger du sens et l’ITERG, vise à proposer des idées ou solutions autour des protéines végétales afin d’améliorer la production nationale des cultures riches en protéines et de favoriser leur utilisation en alimentation humaine.
1. Les Kojiteurs
Les Kojiteurs sont une équipe de douze élèves ingénieurs à Sup’Biotech. Ils développent un ingrédient innovant aux arômes chocolatés, à base de tourteaux d'oléagineux fermentés. Le procédé de fermentation améliore les propriétés nutritionnelles et fonctionnelles du produit, tout en valorisant des ressources délaissées dans une démarche d’économie circulaire. L’objectif est de proposer une solution B2B adaptée aux procédés industriels actuels, qui enrichit les produits de l'épicerie sucrée chocolatée en nutriments tout en préservant leur goût et leur texture.
2. Bébé Graine
Un groupe de quatre étudiants à l'Institut Lyfe développe le projet Bébé Graine mettant en avant les légumineuses et oléagineux dans l'alimentation pour bébés. Cela fait suite à un constat : celui de l'absence de ces produits dans l'offre alimentaire pour bébés dans l'industrie agro-alimentaire. Les étudiants ont créé trois gammes de produits : Les Petites purées (dès 6 mois), Les Petits déjeuners (dès 12 mois), Douceurs et Grains (dès 12 mois). Le tout avec des recettes aux textures et valeurs nutritionnelles adaptées, ainsi que l'amertume potentielle des légumineuses neutralisée.
3. Green Pulse
Un groupe de cinq étudiants de l’Institut Lyfe souhaitent développer une gamme de compotes artisanales et écoresponsables à base de légumineuses. Green Pulse propose des goûts qui se rapprochent de ce qu'aiment la majorité des consommateurs, avec une texture la plus proche possible de la compote connue depuis l'enfance. Ces desserts seront créés avec au minimum 30% de légumineuses, lesquelles sont fournies par des producteurs français. La distribution se fera en vrac sous forme d’emballages en verre.
4. C'Mon Pote Agri
Romuald Carrouge, jeune agriculteur, s’est posé la question de créer une dynamique et un état d'esprit autour des légumineuses et de l'engagement des agriculteurs. C'Mon Pote Agri est né ! L'objectif est de poursuivre son engagement à travers une marque jeune, dynamique. Il existe de plus en plus de jeunes agriculteurs qui s'installent après une première vie professionnelle où ils ont pu développer un champ de compétences et souhaitent les mettre à profit dans leur engagement agricole. Depuis la création de cette Cuma, les projets se développent à une vitesse beaucoup plus soutenue et au-delà du simple matériel agricole.
5. Pop beans
Cinq étudiantes de l’ESA d’Angers souhaitent offrir aux consommateurs une nouvelle manière de consommer les légumineuses grâce à des fèves et haricots "poppées". Il s’agit de produits croustillants et aromatisés, riches en fibres et protéines, 100% naturels, français et sains grâce à leur faible teneur en sel. Pop beans sera vendu en B to B à des industriels de plats prêts à consommer en tant qu’ingrédient pour salades ou soupes
6. Lupille
Deux jeunes ingénieures agronomes de l'ESA d'Angers, passionnées d'innovation et d'écoconception, développent un muesli à base de lupins et de lentilles vertes françaises fermentées baptisé Lupille. Ce tempeh est un produit traditionnellement fabriqué et consommé en Indonésie. A l’origine, il est constitué de graines de soja fermentées par un champignon appelé Rhizopus. La fermentation génère plusieurs bénéfices : amélioration du profil organoleptique (diminution du goût vert), création de composés multiples (antioxydants, minéraux et vitamines) ; elle va également les rendre plus digestes.
Contact : M. Malkoun, m.malkoun@terresinovia.fr
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Terres Inovia mobilisée aux Rencontres Oléopro 2024
L’édition 2024 des Rencontres Oléopro, co-organisées par Terres Inovia, s’est déroulée à Montrouge (Hauts-de-Seine), le 11 décembre dernier. Plus de 300 personnes étaient présentes pour découvrir les engagements et les actions autour des « Revenus, transitions, souveraineté alimentaire : une filière engagée collectivement ».
Comme chaque année, les Rencontres Oléopro offrent un coup de projecteur aux actions de la filière ders huiles et des protéines végétales. L’événement, qui s’est déroulée comme l’an dernier au beffroi de Montrouge, a rassemblé 335 participants.
Crédit photo : P. Montigny
Compétitivité et revenu des producteurs, défense des moyens de production et recherche d’alternatives, solutions concrètes pour une transition agroécologique et énergétique, développement de la souveraineté alimentaire et des filières agricoles locales… autant d’enjeux qui ont été au cœur des échanges de cette nouvelle édition des Rencontres Oléopro.
Focus sur les cultures robustes face aux aléas climatiques
L’institut technique, co-organisateur de l’événement, a pu partager son expertise d’accompagnement des agriculteurs et des techniciens pour construire des cultures capables de résister face aux dérèglements climatiques.
Lors de l’assemblée générale de la FOP (fédération française des producteurs d’oléagineux et de protéagineux), Gilles Robillard a ainsi expliqué que « Terres Inovia déploie de nouvelles solutions pour augmenter le savoir et le porter sur le terrain afin d’avoir des cultures résilientes et robustes ».
Crédit photo : P. Montigny
Le président de Terre Inovia a ainsi rappelé que, « lorsqu’il y a une massification de la recherche, nous pouvons trouver des leviers innovants pour avoir des cultures solides, comme ce qui a été fait avec le plan de sortie du phosmet pour le colza. Toute la filière est mobilisée pour trouver des solutions pour les agriculteurs ».
En savoir plus sur le Plan de sortie du phosmet
Alors, une culture robuste, c’est quoi ? Afsaneh Lellahi, directrice adjointe de l’institut, a précisé que « la robustesse des cultures, qui permet de produire la quantité et la qualité de graine souhaitée de façon durable, se construit tout au long du cycle à travers des états clés que l’on veut atteindre. Ces états clés ont été déterminés grâce aux observatoires et au suivi de la culture réalisé chez des agriculteurs et confortés par de l’expérimentation ». Or, justement, « choisir et combiner les pratiques qui permettent d’atteindre les objectifs à chaque état clé, c’est la démarche de culture robuste mise au point par l’institut », a-t-elle précisé.
Crédit photo : P. Montigny
Les travaux sur l’agroécologie et l’innovation sur la transformation valorisés
Une exposition de posters a aussi permis à Terres Inovia de valoriser ses travaux sur la transition vers l’agroécologie, avec la démarche Cap Agronomie, mais aussi sur l’innovation de l’institut sur les procédés de traitement pour améliorer la souveraineté protéique.
En savoir plus sur Cap Agronomie
En savoir plus sur l'expertise de l'institut sur l'aval
Mildiou du tournesol : note commune 2024 Terres Inovia - GEVES – INRAE
Le mildiou est un organisme tellurique qui peut survivre sous forme d’oospores plus de 10 ans dans le sol, même sans tournesol.
Incidence du mildiou du tournesol en 2024
La pression mildiou de la campagne 2024 est en augmentation par rapport à l’année précédente, parmi les 1097 parcelles observées par les acteurs du dispositif interprofessionnel de surveillance (Terres Inovia, acteurs du BSV Poitou-Charentes, semenciers), 12,2% des parcelles ont été touchées par le mildiou contre 6% en 2023. Les conditions climatiques très particulières de 2024 peuvent expliquer cette recrudescence de mildiou sur le territoire, en effet la pluie est un facteur essentiel pour le développement de la maladie. Néanmoins, une plus importante progression aurait pu être attendue. Les forts cumuls de pluie ont pu lessiver les spores de mildiou ce qui peut expliquer ce pourcentage. Comme en 2023, les attaques ont de nouveau été d’une grande sévérité (comparée aux 20 dernière années), avec plus de 20% des parcelles touchées présentant plus de 10% de pieds nanifiés, et 6,8% plus de 30% de pieds nanifiés. La gravité d’attaque du mildiou est en légère hausse par rapport à celle observée en 2023, ce qui montre une tendance d’augmentation de la sévérité au cours des dernières années.
Figure 1 : Fréquence du mildiou du tournesol en 2024
La surveillance 2025, une affaire de tous !
Connaître les races présentes sur le territoire, c’est pouvoir fournir un conseil pertinent. Que vous soyez producteur, technicien de coopérative ou de négoce, conseiller, etc… n’hésitez pas à vous rapprocher de votre contact local Terres Inovia ou du semencier concerné pour signaler tout cas d’attaque inattendu compte-tenu du profil RM de la variété cultivée.
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Légumineuses à graines : les avancées du projet FiLoLég dans les Hauts-de-France
Quoi de neuf dans les projets de structuration de filières locales de légumineuses ? Zoom sur FiLoLéG, qui avait organisé un colloque, le 26 novembre dernier, à Valenciennes, pour communiquer sur les dernières avancées de ce projet destiné à développer les légumineuses dans les Hauts-de-France.
Pour développer davantage de légumineuses dans les différents bassins de production, la création d’une dynamique régionale pour accroître les surfaces de légumineuses est essentielle. Né en janvier 2022, le projet FiLoLéG, coordonné par la chambre d’Agriculture des Hauts-de-France, vise à créer dans cette région une filière structurée de légumineuses pour les débouchés en alimentation humaine.
Des ateliers interactifs lors de la journée pour mettre en avant les avancées du projet
Les partenaires (1) du projet avaient organisé, le 26 novembre dernier, une journée pour partager les premières avancées de FiLoLéG aux conseillers techniques. « La journée était organisée sous-format d’ateliers selon les différents groupes de travail du projet et ce format dynamique semble avoir beaucoup plu ! », indique Nicolas Latraye, ingénieur de développement de Terres Inovia.
Des ateliers pour co-construire la future offre de services de cette filière de légumineuses
Travail de cartographie sur la faisabilité des cultures, focus sur le marché des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France, état des lieux de la production régionale de légumineuses… cette journée a permis d’aborder toutes les thématiques du projet, de A à Z, mais aussi de co-constuire la future offre de services du projet. « Nous avons observé qu’il y a un réel intérêt pour les légumineuses dans cette région, autant des acteurs de l’amont que de l’aval », précise à nouveau Nicolas Latraye.
Pour bien identifier les débouchés des légumineuses à graines, une visite dans une usine de Vivien Paille a même été organisée. Sans compter une dégustation de produits régionaux à base de légumineuses à graines pour démontrer le potentiel gustatif et nutritionnel de ces cultures.
Pate à tartiner à base de farine de légumineuses à graines proposé lors de la dégustation lors de la journée
Les avancées du projet• Une méthodologie pour la cartographie de faisabilité des légumineuses à graines dans les Hauts-de-France. |
Au sein de FiLoLéG, Terres Inovia est chargé de créer une cartographie du potentiel de production des légumineuses, dans le climat actuel et futur. Où en est-on ? « Nous avons réalisé un important travail de méthodologie et identifié les facteurs limitants. Une règle de décision a été élaborée, elle doit maintenant être confrontée aux problématiques de terrain ». Des premières cartes devraient voir le jour courant 2025.
Retrouvez les dernières actualités sur le projet sur notre page dédiée
Plus d'informations aussi sur https://filoleg.fr/
(1)Chambre d’agriculture des Hauts-de-France, Agrotransfert Ressources et Territoire, la Coopération agricole Hauts-de-France, Bio en Hauts-de-France, le centre d’expertise alimentaire Adrianor, la chambre régionale d’Agriculture des Hauts-de-France et Terres Inovia.
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Symbiose : Contexte économique et évolution du marché AB en grandes cultures
Documents à télécharger
- Contexte économique et évolution du marché de l'agriculture biologique : perspectives nationales (Arvalis -Terres Univia)
- Contexte économique et bilans de campagne régionaux (BioBFC - CA 21)
- Étude des performances économiques des exploitations en agriculture biologique (CERfrance Bourgogne-Franche-Comté)
Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos
Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos de décembre est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeable ci-dessous).
A découvrir dans ce numéro :
OLÉOPROTÉAGINEUX
- Coléoptères d’automne sur colza : déployer des leviers préventifs innovants à grande échelle, p. 28
- Intercultures pièges : une nouvelle stratégie de gestion territoriale des altises d’hiver, p. 32
- Projet Biostim colza : évolution des méthodes d’évaluation, p. 34
- Désherbage du soja : le point sur les stratégies, p. 36
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Tournesol : des résultats mitigés pour une culture d’intérêts
Terres Inovia présente le bilan de campagne 2024 du tournesol. La météo difficile a certes pesé lourd sur le déroulé de cette dernière et sur la production en France. Néanmoins, les résultats méritent d’être nuancés d'autant que cette culture robuste garde des intérêts économiques, agronomiques et écosystémiques.
Des rendements hétérogènes selon les zones de production
Si la campagne du tournesol 2024 a été largement impactée par une météo pluvieuse tant au moment des semis qu’à la récolte, les rendements sont cependant hétérogènes avec des résultats corrects dans le Sud-Ouest.
Le Midi toulousain et le Lauragais s’en sortent bien
Le rendement moyen national de tournesol en 2024, autour de 20 q/ha (en intégrant les surfaces non récoltées auxquelles est affecté un rendement nul), reste inférieur à la moyenne quinquennale (23,8 q/ha), et présente un contraste important avec les résultats de 2023 (25,7 q/ha). A la faveur d’une fin de campagne un peu moins arrosée et de plages de semis un peu plus larges, les secteurs méridionaux tels que le Midi toulousain ou le Lauragais, s’en sortent le mieux avec des rendements moyens autour de 23 q/ha.
Une situation favorable pour les tournesols semés tôt
Les tournesols semés au mois d’avril ont bénéficié d’un scénario plutôt favorable : excellent accompagnement des besoins en eau de la culture avec des plantes restées vertes longtemps après floraison - la durée de surface foliaire étant une composante clé du rendement du tournesol, et pression maladie modérée malgré des départs assez précoces de verticillium (Verticillium dahliae), de phomopsis (Diaporthe helianthi) ou de phoma (Phoma macdonaldii) selon les territoires. Ainsi, dans une moindre mesure dans la moitié nord où le rayonnement a pu être limitant, des résultats satisfaisants ont été relevés, avec des rendements supérieurs à 30 q/ha pour certaines parcelles récoltées lors de la première quinzaine de septembre. Ces situations sont néanmoins restées minoritaires à l’échelle nationale.
Des rendements inférieurs à 20 q/ha
Les rendements obtenus par les tournesols semés tardivement sont souvent restés inférieurs aux 20 q/ha. Les facteurs explicatifs sont multiples : altération des peuplements par les ravageurs de début de cycle, limaces et oiseaux dont les dégâts furent accentués à la faveur d’un démarrage poussif de la culture, déficit de rayonnement durant la floraison sur la partie nord de la France à l’origine de difficultés de fécondation et par conséquent de stérilité des graines, sans oublier les maladies (botrytis en particulier) ayant affecté les capitules en fin de cycle et les pertes à la récolte inhérentes à l’humidité de fin de cycle. Et ironie de cette année climatique atypique, un stress hydrique a pu impacter la culture en floraison, sur les sols les plus superficiels entre fin juillet et début août, notamment dans l’ouest et le centre de la France.
Météo pluvieuse : la cause principale des mauvais rendements
Une campagne marquée par des récoltes humides
Les conditions de récolte extrêmement délicates rencontrées par les producteurs de tournesol français ont marqué cette campagne de production 2024.
La pluviométrie élevée et la relative fraîcheur enregistrées en fin d’été et début d’automne ont considérablement ralenti l’atteinte de la maturité de la culture, et entretenu une forte humidité dans les sols et les graines. Les chantiers de récolte ont ainsi été tardifs, et se sont étalés sur plus de trois mois, avec des fenêtres souvent courtes pour récolter dans des conditions acceptables.
De façon générale, plus la date de récolte a été retardée, plus les rendements ont été affectés. Et, fait historique pour le tournesol français, une part des surfaces n’a pas été récoltée cette année, par impossibilité de rentrer dans les parcelles avec les moissonneuses-batteuses ou de récolter des parcelles versées à la suite d’intempéries, mais aussi par non atteinte de la maturité de la culture, ou à cause d’humidités des graines trop élevée. Cela ne concerne que quelques parcelles dans les secteurs les plus méridionaux, mais de 10 à 15% de la sole dans les secteurs les plus sinistrés de l’ouest et du centre de la France. Des situations intermédiaires sont déplorées dans les autres régions de l’Hexagone ; par exemple, un peu moins de 10% de la surface implantée en tournesol n’a pas été récoltée en Bourgogne.
A l’origine, des semis tardifs en raison des pluies
A l’origine de cette situation sans précédent : les conditions météo ont aussi été pluvieuses sur la période de semis de la culture. Ainsi, peu de créneaux ont été favorables au semis du tournesol de début avril à mi-mai. 20 à 50% des surfaces selon les régions ont été semées tardivement, jusqu’au début du mois de juin. Dans l’est et le nord de la France, quelques producteurs ont même renoncé à mettre en place la culture. N’oublions pas d’évoquer des sommes de températures estivales en retrait par rapport aux précédentes campagnes, expliquant qu’une part conséquente du tournesol français est arrivé au début du mois de septembre avec un gros retard dans son développement.
2024 : 1,4 million de tonnes de graines de tournesol produites
Un niveau plus conforme à ceux obtenus entre 2015 et 2020
A l’aune de ces résultats agronomiques, la production nationale de graines de tournesol devrait retrouver un niveau plus conforme à ceux obtenus entre 2015 et 2020, autour de 1,4 million de tonnes produites en 2024 (sur la base d’une sole nationale de 759 000 ha, source : estimation Agreste SSP octobre 2024). Toutefois, ce net repli comparé à la campagne 2023 qui avait vu la barre des 2 millions de tonnes dépassée, combiné aux mauvais résultats obtenus dans les autres zones de production européenne (forte sécheresse en Europe orientale) occasionne une volatilité haussière sur les marchés et va vraisemblablement engendrer des difficultés d’approvisionnement pour les usines de trituration.
Des frais de séchage importants pour atteindre la norme de 9%
Ces conditions climatiques exceptionnelles ont eu d’autres répercussions notables ; il convient en particulier de signaler les frais de séchage dont se sont fréquemment acquittés les producteurs, avec des tournesols souvent récoltés à plus de 15 voire 18-20 % d’humidité (taux maximal pour qu’une parcelle soit récoltable à la moissonneuse-batteuse) pour une norme de commercialisation à 9%. Quant aux organismes stockeurs, ils ont dû gérer les conséquences organisationnelles et logistiques d’une récolte humide, avec des séchages beaucoup plus fréquents qu’une année normale.
Le tournesol tire son épingle du jeu
Pour les producteurs, la campagne 2024 de tournesol restera au niveau national globalement mauvaise en termes de résultats techniques. Toutefois, la forte augmentation des prix observée en début de période de commercialisation, permet, dans de nombreuses situations, à la culture de tirer son épingle du jeu sur le plan économique, au sortir d’une année qui aura été difficile pour l’ensemble des grandes cultures françaises. Dans ce contexte d’aléas météorologique et économique croissant, il importe, plus que jamais auparavant, de considérer les intérêts agronomiques et économiques d’une production sur la durée.
Le tournesol reste une culture d’intérêts en 2025
Le tournesol a des intérêts économiques et agronomiques
Le mauvais scénario climatique de 2024 ne doit pas rayer le tournesol des assolements car il reste intéressant. Economiquement : son cycle court ne mobilise la trésorerie que sur un temps réduit, ses charges opérationnelles sont modérées. Agronomiquement : dans les secteurs où dominent les grandes cultures d’hiver, il crée, en tant que culture d’été, une rupture intéressante vis-à-vis d’adventices telles que les graminées hivernales annuelles, de plus en plus présentes et pénalisantes. Avec un niveau de charges modéré, un rendement moins affecté en tendance que les autres cultures d’été par les étés chauds et secs, le tournesol fait preuve de robustesse (1).
Hypothèses : la marge brute inclut une aide découplée de 220 €/ha.
L’importance de l’implantation
La campagne 2024 met le doigt sur l’importance de l’implantation. Être prêt à semer tôt au printemps, dès que les conditions de températures et de ressuyage sont réunies, permet de saisir les premiers créneaux de semis et de viser une levée du tournesol au 1er mai. Cela nécessite d’anticiper, en particulier de détruire les couverts végétaux suffisamment tôt. Une étude fréquentielle menée par Terres Inovia montre que les semis réalisés au cours des deux premières décades d’avril présentent, de façon statistiquement significative des rendements plus élevés que les semis plus tardifs, le décrochage étant très marqué à partir du 10 mai. Le choix variétal s’avère aussi crucial pour être en adéquation avec l’offre climatique de la zone de production.
Robustesse et bénéfices écosystémiques
En outre, le sol doit être assez réchauffé pour semer : au moins 8°C à 5 cm de profondeur. En ayant conscience que les dégâts d’oiseaux (pigeons et corvidés) restent un frein majeur à ces semis précoces ; face à ce fléau, l’effarouchement couplé à la surveillance humaine régulière lors de la phase de levée restent pour l’heure les solutions les plus efficaces.
Au cours des dix dernières années, les surfaces de tournesol ont progressé dans les zones intermédiaires, dans l’est et dans le nord de la France. Durant cette période, il a enregistré de bons résultats techniques, avec un rendement national historique de 2021 mais aussi son comportement particulièrement robuste en 2022 face à l’été chaud et sec. Il apporte aussi des bénéfices écosystémiques. Dans ses zones de production historiques, il reste un pilier des systèmes de culture, avec des marges de progrès toujours possibles pour optimiser les charges et favoriser la réussite de la culture : choix variétal, implantation, recours au désherbage mécanique en complément du désherbage chimique, raisonnement de la dose d’azote. Autant de sujets à intégrer afin de se mettre sur les bons rails pour la campagne 2025.
(1) Résultat issu du dispositif expérimental mis en place par Terres Inovia en collaboration avec Arvalis entre 2014 et 2016 dans le sud-ouest de la France.
Contacts : Matthieu Abella, m.abella@terresinovia.fr et Vincent Lecomte, v.lecomte@terresinovia.fr
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Colza associé : les travaux de l’institut valorisés
Lors d’un séminaire sur les plantes de services, organisé par l’INRAE les 21 et 22 novembre à Paris, Terres Inovia a pu présenter ses nombreux travaux sur le colza associé comme levier agroécologique pour lutter contre les bioagresseurs.
Comment les pratiques agroécologiques peuvent permettre de réduire l’impact de bioagresseurs tels que les adventices, les ravageurs et, globalement, tous les parasites et pathogènes?
Le séminaire, organisé par l’INRAE les 21 et 22 novembre 2024 à Paris sur le thème des plantes de services visait justement à rassembler des chercheurs et des partenaires des filières afin d’échanger les visions, de donner à voir les travaux et initiatives en cours, de partager résultats et concepts, et si possible de dégager des pistes de collaboration pour le futur.
Comprendre pourquoi le colza est associé à des légumineuses
Terres Inovia était présent à cet événement pour valoriser ses travaux, conduits depuis de nombreux années, sur la pratique du colza associé à des légumineuses gélives, comme levier agroécologique afin notamment de mieux faire face aux bioagresseurs. « Les enquêtes pratiques culturales de Terres Inovia nous permettent de mieux comprendre pourquoi et comment sont utilisées des légumineuses en association avec le colza », a expliqué Stéphane Cadoux, responsable du département agronomie, économie et environnement (DAGRO), qui était venu présenter les travaux de l’institut.
Une pratique qui progresse chez les agriculteurs
Depuis 2014, les surfaces de colza conduites en association avec des légumineuses gélives ont fortement augmenté jusqu’à atteindre un pic de 20 % en 2020 et 2022. « La lutte contre les dégâts d’insectes est le premier service recherché par les agriculteurs (pour plus de 80% des surfaces de colza associé), devant la couverture du sol et les économies d’azote. Le colza est une culture qui bénéficie d’une vraie dynamique d’innovation mobilisant les plantes de services », a-t-il souligné.
Stéphane Cadoux a également rappelé qu’à Terres Inovia la technique des colzas associés s’inscrit dans une vision plus globale d’usage des plantes de services et de stratégie de conduite agroécologique au service de la robustesse et de la performance de la culture. En effet des travaux sont en cours dans l’institut pour mettre au point avec des agriculteurs des stratégies territoriales concertées de gestion des ravageurs du colza.
Celles-ci consistent à combiner des leviers pour obtenir un colza robuste, intégrant l’association avec des légumineuses gélives, la mise en place de couverts d’interculture pièges à altises aux abords des parcelles de colza et des infrastructures agroécologiques pour favoriser les régulations naturelles des ravageurs.
Ces nouvelles approches territoriales sont prometteuses et soulèvent de nombreuses questions, notamment sur l’évaluation et la valorisation des services rendus à l’échelle du territoire.
Plus d'informations
Bénéfices et conduite du colza associé à des légumineuses
Point technique colza associé
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Traitement de semence mildiou sur pois et féverole de printemps – dérogation 120 jours – LUMISENA
Depuis le retrait de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la spécialité WAKIL XL pour des usages en plein champ, les pois protéagineux et la féverole restaient sans solution de traitement de semences contre le mildiou. En cas d’attaque primaire, due à des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol, des foyers de maladies apparaissent, au sein desquels les plantes sont nanifiées et de couleur vert pâle. Les pertes de pieds et donc de rendement peuvent être importantes en cas d’infestation précoce et de forte intensité.
La demande de dérogation 120 jours a reçu un avis positif.
Ces attaques sont principalement observées sur protéagineux de printemps, chez qui ce pathogène constitue la menace la plus préjudiciable en début de cycle. Cela est moins le cas pour les protéagineux d’hiver, pour lesquels les conditions climatiques sont moins favorables à l’expression du pathogène en attaque primaire.
La demande de dérogation 120 jours (art. 53 REG 1107/2009) déposée le 18 septembre 2024 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.
La spécialité commerciale LUMISENA, traitement de semences efficace contre le mildiou, bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (semences traitées utilisables du 01/01/2025 au 01/05/2025) uniquement pour le pois protéagineux de printemps et la féverole de printemps au sein de l’usage Graines protéagineuses*Trt Sem.*Champignons (pythiacées).
Protection des semences : LUMISENA compatible avec PEPPER
Autorisé aux doses suivantes (cf. tableau ci-dessous), LUMISENA est compatible avec PREPPER pour apporter une protection complète des semences de printemps, à la fois contre le mildiou (via LUMISENA) et aussi les pathogènes responsables des fontes de semis (pythium) et les genre Ascochyta sp. et Fusarium sp. (via PREPPER).
| Culture | Dose |
| Pois protéagineux* | 16,5 ml/q |
| Féverole* | 8,7 ml/q |
*Traitement des semences uniquement en stations industrielles fixes ou mobiles.
Contacts : Gwénola Riquet, g.riquet@terresinovia.fr et Franck Duroueix, f.duroueix@terresinovia.fr