1,2,3,4,5,6,7,8,9,10,11,12,13,14,15,16,17,18,19,20,21,22,23,24,25,26,27,28,29,30,31,32,33,34,35,36,37,38,39,40,41,42,43,44,45,46,47,48,49,50,51,52,53,54,55,56,57,58,59,60,61,62,63,64,65,66,67,68,69,70,71,72,73,74,75,76,77,78,79,80,81,82,83,84,85,86,87,88,89,90,91,92,93,94,95

Plan d’action de sortie du phosmet : où en est-on ?

Depuis 2022, le Plan d’action de sortie du phosmet travaille à identifier et déployer des stratégies de protection pour réduire durablement l’impact des ravageurs d’automne sur le colza. Animé par Terres Inovia et INRAE, et soutenu par les pouvoirs publics et la filière colza, ce programme soutient 11 projets innovants portés par des acteurs de la recherche publique et privée, et du développement agricole.

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Retrouvez toutes les informations sur le Plan d'action de sortie du phosmet

Pour partager les avancées de ces travaux, le Plan d’action de sortie du phosmet a organisé un événement, les 5 et 6 novembre 2024, à Rennes. Il a réuni 50 représentants de la recherche publique (INRAE) et privée (firmes phytosanitaires, entreprises de l’Agtech et semenciers), ainsi que du développement agricole avec des organismes de conseils et des distributeurs. 

Objectif ? Faire un point d’étape sur les solutions développées dans les projets du Plan et renforcer le partage d’expériences. Une demi-journée était, en outre, consacrée à visiter les expérimentations en cours au laboratoire et au champ pour favoriser les échanges techniques et scientifiques sur les travaux conduits.

Approfondir les connaissances des ravageurs et de leurs auxiliaires  

  • Le projet AltisOR accélère la découverte des médiateurs chimiques chez l'altise d’hiver pour perturber sa communication olfactive. En analysant le transcriptome des antennes de l’altise, 74 récepteurs olfactifs ont été identifiés, dont 8 se sont fortement exprimés. Ces récepteurs vont être criblés avec un vaste panel de composés volatils, ouvrant ainsi de nouvelles perspectives dans la manipulation du comportement de l’altise (attraction, répulsion, etc.).
  • La montée en puissance des élevages d’altises, notamment au sein des projets LEGO et RESALT, contribuent à fournir - en nombre et au bon stade physiologique- les projets de recherche sur l’altise d’hiver, et également d’acquérir des connaissances sur la biologie de cet insecte.

Des solutions à l’échelle de la plante

 
Sur le volet génétique
, le projet Adaptacol² a permis de classer les variétés commercialisées avec un indicateur de meilleur comportement vis-à-vis des insectes accessibles pour les agriculteurs sur MyVar . En complément, le projet RESALT explore les résistances à l’altise sur plus de 300 génotypes élites en pré-inscription et près de 200 accessions des espèces parentales du colza.

Sur le volet biocontrôle, plusieurs produits sont développés dans des projets portés par des firmes phytosanitaires pour cibler différentes phases du cycle de l’altise d’hiver, et ainsi limiter :

  • La colonisation avec l’identification de composés volatils attractifs pour détourner l’altise du colza (projet Ctrl-Alt) ou encore le développement d’un champignon entomopathogène pour réduire la pression à l’échelle du territoire (projet VELCO-A).
  • La consommation des altises adultes avec le développement d’un produit dissuasif de contact (projet Colzactise) ou encore d’un produit associé à des outils technologiques (projet Nap-guard ).
  • La pression larvaire, avec l’utilisation de micro et macro-organismes tels que les acariens prédateurs du sol (projet MOPLAH)

En parallèle de ces projets de recherche appliquée, Terres Inovia évalue au champs les conditions de réussite des solutions les plus prometteuses. Bien que certains de ces produits développés puissent espérer une homologation d’ici la fin du Plan sortie phosmet, la majorité nécessiteront encore plusieurs années d’expérimentation.

Des résultats à l’échelle de la parcelle et du paysage

Les résultats sont prometteurs sur la compréhension et l’utilisation de plantes de services et de leurs odorants pour détourner l’altise d’hiver à différentes phases de son cycle.


•    Le projet Ctrl-Alt montre que diverses espèces de brassicacées sont plus attractives que le colza. Les composés volatils qu’elles émettent sont en cours d’identification. Ils font actuellement l’objet de tests au laboratoire et sur le terrain en parcelles expérimentales pour affiner les stratégies de détournement des altises à l’échelle de la parcelle avec l’utilisation de bandes-pièges.
•    Ces stratégies de détournement sont également travaillées à l’échelle territoriale, initiées par un groupe d’agriculteurs (R2D2) et évaluées à grande échelle dans le projet Adaptacol². Le principe ? Attirer les ravageurs d’automne vers des parcelles d’intercultures « pièges » en y implantant des crucifères (radis chinois) plus attractives que le colza, puis détruire les intercultures en entrée d’hiver pour éliminer les larves et ainsi réduire les populations d’altises pour l’année suivante.

Plan de sortie du Phosmet : les partenaires témoignent de la réussite du plan

Le Plan de sortie du phosmet, de part la diversité des stratégies étudiées et les expertises mobilisées, constitue un programme de Recherche & Développement unique, qui contribue à fédérer les acteurs de la filière autour d’un même enjeu : réussir à continuer de produire du colza en utilisant des stratégies de protection durables et accessibles pour les agriculteurs.

France entière Ravageurs Colza colza innovation phosmet ravageurs

Protéagineux de printemps : Bilan de campagne national 2024

Malgré des semis tardifs dus aux intempéries, les protéagineux de printemps ont affiché de bons rendements, en particulier la féverole. Si la variabilité entre parcelles reste importante en raison des conditions d'implantation, de gestion des maladies précoces et des difficultés de récolte, le potentiel est bien meilleur que les années passées, grâce à l'absence de stress climatique marqué en fin de cycle.

Malgré des semis se terminant tardivement jusqu’à début mai, contraints par les fortes intempéries du printemps, les protéagineux de printemps ont bénéficié d’une fin de cycle sans stress thermique et hydrique marqués. Les pluies printanières ont favorisé une bonne nodulation et un développement végétatif important, les pois et féveroles atteignant de fortes biomasses.

Les potentiels de rendements sont globalement bons, en particulier en féverole. Si de très bons rendements sont observés (>60 q/ha), certaines parcelles décrochent également (<20q/ha), amenant sur une moyenne, bien meilleure que les années passées, mais hétérogène (35 q/ha en pois et 36-38 q/ha en féverole). Cette variabilité s’explique par différents facteurs techniques.

D’abord, l’implantation parfois réalisée dans des sols non ressuyés, pouvant compromettre le développement des nodosités et l’alimentation en azote de certaines parcelles. De plus, quelques rares parcelles de pois ont souffert de fortes propagations précoces de maladies, des cas d’aphanomyces sont signalés dans les parcelles à risque ainsi que des propagations précoces de colletotrichum. Plus généralement, la nouaison s’est révélée bonne en lien avec l’absence de stress hydriques et thermiques. Certaines parcelles de pois, souvent affaiblies par d’autres facteurs, ont toutefois pu souffrir du déficit de rayonnement entre mai et mi-juin lié aux intempéries. Enfin, bien que la maitrise des maladies ait été satisfaisante pendant la floraison, la persistance des pluies en fin de cycle a favorisé l’apparition de symptômes à l’approche de la récolte. Si l’impact sur les composantes de rendement reste anecdotique, la forte présence de nécroses, associées aux orages et retards de chantier, a compromis la tenue de tige, rendant la récolte difficile et entrainant des pertes de grains non négligeables. A l’instar d’autres cultures de printemps, l’expression du potentiel a été influencé par l’implantation, le rayonnement et les conditions de récoltes.

 

Le bilan de campagne complet est disponible ici.

 

 

 

Vos contacts :

Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr
Agathe PENANT – a.penant@terresinovia.fr
Véronique Biarnès – v.biarnes@terresinovia.fr

Préparation de campagne Maturité/récolte France entière Pois de printemps Féverole de printemps

Datura, chassez les idées reçues

Pour bien agir contre le datura, Arvalis, Terres Inovia, l’UNILET et d’autres partenaires font la chasse aux idées reçues

Le datura est une adventice aux levées échelonnées au printemps et en été très nuisible pour les cultures de printemps. Elle est très toxique pour l’homme et les animaux. Certains leviers de lutte sont encore mobilisables. Soyez vigilant également lors de la récolte en particulier, afin d’éviter de contaminer les lots avec les alcaloïdes.
​​​​​​​Pour bien agir, Arvalis, Terres Inovia, l’UNILET et d’autres partenaires font la chasse aux idées reçues dans le document à télécharger ici.

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Préparation de campagne France entière Désherbage Maitrise des adventices Soja Tournesol Fanny VUILLEMIN (f.vuillemin@terresinovia.fr)

L'association céréales-légumineuses, une alternative pour produire des protéagineux en AB

L’atout majeur de l’association céréales-légumineuses est la sécurisation de la production. La diversité d’espèces semées permet d’avoir des cycles phénologiques différents, qui limitent l’impact des stress abiotiques.

Principe et intérêt de l’association pour la sécurisation des protéagineux

Dans un contexte où les rendements des cultures de protéagineux, essentielles  en agriculture biologique pour leur apport en azote, sont en baisse et irréguliers, l’association céréales-légumineuses émerge comme une alternative. Cette pratique agricole consiste à cultiver simultanément une céréale et une légumineuse sur le même espace, pendant une période significative de leur cycle de vie. L’agriculteur est ainsi assuré de récolter un mélange, dont la proportion de chaque espèce varie annuellement mais dont le volume total reste globalement stable.

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Choisir les bons « partenaires » en se basant sur des critères agronomiques

Quels critères de choix et densité de semis ?

La première étape pour conduire ce type d’association est de choisir les bons « partenaires » en se basant sur des critères agronomiques : le premier est la compatibilité des cycles de culture, afin que la récolte puisse se faire à maturité pour les deux espèces. Le deuxième élément clé est le choix variétal des espèces, où la précocité et la hauteur jouent un rôle crucial en tant que facteurs déterminants pour la réussite de l’association. La prochaine étape cruciale, une fois les partenaires identifiés, est d’ajuster la densité et la profondeur des semis en fonction de l’objectif initial, qu’il s’agisse de favoriser les protéagineux, d’augmenter la teneur en protéines des céréales, ou d’obtenir un mélange équilibré pour l’autoconsommation. A noter que pour une même densité de semis, les résultats obtenus à la récolte sont très différents en fonction des conditions pédoclimatiques. La production de références locales est donc indispensable pour adapter l’itinéraire technique au contexte de production.

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​​​​​​​Construction de son association en fonction de son objectif de départ.

Une alternative face aux rendements irréguliers des protéagineux

Les résultats expérimentaux indiquent une amélioration de la productivité des légumineuses et des céréales, et offrant une marge brute moyenne supérieure. Toutefois, dans des conditions idéales pour les légumineuses, les cultures pures peuvent s’avérer plus rentables, tandis que dans des conditions défavorables, les associations limitent les pertes grâce aux revenus des céréales. Le succès de l’association repose aussi sur ses nombreux avantages agronomiques, notamment en matière de gestion des adventices. Les espèces plantées présentent des architectures et des cycles de croissance complémentaires, ce qui permet une occupation optimale de l’espace et une maximisation de l’utilisation de la lumière et des nutriments par les cultures.

Un frein majeur : la commercialisation

Si l’association est vendue à un collecteur, l’agriculteur doit s’assurer de la disponibilité du débouché au risque de ne pas être collecté. Dans ce cadre, les mélanges binaires sont à privilégier car plus simples à trier. Certains organismes stockeurs acceptent de collecter le mélange, mais ils imposent souvent une liste restreinte de mélanges, afin de pouvoir gérer la logistique du stockage et du triage. Par ailleurs, certaines espèces présentent un débouché plus porteur, qui justifie de les privilégier. Enfin, certains mélanges sont plus difficiles à trier, ce qui peut pénaliser la valorisation de l’une des deux espèces pour des débouchés vers l’alimentation humaine. D’autres collecteurs, non équipés, demanderont que le mélange soit trié en amont à la ferme. Le montage de filières à base d’associations doit donc toujours être le fruit d’une entente entre l’ensemble des maillons de la filière, du producteur jusqu’au transformateur, afin de trouver les meilleurs compromis.

 

 

Préparation de campagne France entière Agriculture biologique Féverole d'hiver Pois d'hiver Lentille Pois de printemps Pois chiche Lupin d'hiver Lupin de printemps Benjamin DELHAYE (b.delhaye@terresinovia.fr)

Plantes compagnes colza : une association de bienfaiteurs !

La réussite du colza, surtout dans les régions affectées par des insectes d’automne comme la grosse altise et le charançon du bourgeon terminal passe par l’obtention d’un colza robuste.

Les plantes compagnes jouent un rôle crucial à ce niveau, notamment en renforçant le système racinaire du colza, ce qui améliore l’utilisation des ressources et retarde la faim d’azote. Elles contribuent également à réduire le nombre de larves par plante, bien que les mécanismes précis restent en partie inconnus. Une biomasse de couverture de 300-500 g/m² à l’entrée de l’hiver est nécessaire, mais ce levier ne suffit pas à éliminer totalement les interventions insecticides en cas de forte infestation.
Cependant, l’impact sur la gestion des adventices est limité. Les légumineuses, dont la croissance active est décalée par rapport au colza, ne peuvent pas efficacement contrôler les adventices par extinction lumineuse ou concurrence. Les techniques de semis direct avec une moindre perturbation du sol se révèlent plus efficaces pour limiter les levées d’adventices.

 Colza associé à de la féverole – L.Jung – Terres Inovia

Adaptation des plantes compagnes selon le type de sol

Les plantes compagnes sont adaptées à tous les types de sol, mais leur utilité varie. Dans les sols profonds et fertiles, où le colza peut atteindre une biomasse de 1500 g/m² à l'entrée de l'hiver, les plantes compagnes peuvent être moins pertinentes en raison de la concurrence. Toutefois, elles contribuent à la fertilité globale du sol. Dans les sols superficiels, où il est difficile d’atteindre une forte biomasse de colza, les légumineuses apportent une biomasse complémentaire bénéfique.

Gains de rendement et nutrition des cultures suivantes

Les bénéfices des plantes compagnes incluent des gains de rendement allant de 0 à 6 q/ha selon les années, ainsi qu’une amélioration de la nutrition des cultures suivantes, notamment les céréales.

Choix des plantes compagnes

Les légumineuses sont privilégiées en raison de leur phase de croissance active décalée (500 à 700°C base 0 depuis la levée) par rapport au colza (400°C base 0 depuis la levée). Cela permet au colza de s’installer avant que les légumineuses ne commencent à croître significativement, favorisant ainsi le colza dans des conditions hydriques contraignantes.

Espèces recommandées :
•    Féverole : Idéale pour sa biomasse et structure, notamment dans les sols hydromorphes. Nécessite une technique de semis adaptée et suffisamment d’eau.
•    Lentille, fenugrec, trèfle d’Alexandrie : Se mélangent bien avec le colza dans la même cuve, évitant ainsi des passages supplémentaires qui assècheraient le sol.


 
Les associations de couverts sont recommandées pour atteindre l'objectif de biomasse de 300-500 g/m². L’utilisation d’espèces non légumineuses comme le tournesol, le niger, et le sarrasin est possible mais doit rester limitée pour éviter une concurrence excessive (3 à 5 pieds/m²).

En conclusion, les plantes compagnes constituent une stratégie prometteuse pour renforcer la robustesse du colza, améliorer la fertilité du sol et augmenter les rendements, tout en nécessitant une gestion adaptée selon les conditions spécifiques de chaque type de sol.

 

Préparation de campagne Implantation France entière Colza associé Colza Michael GELOEN (m.geloen@terresinovia.fr)

L’étape cruciale de l'inoculation du soja, pour une nodulation efficace

Le soja est une légumineuse qui a la capacité, en s’associant avec une bactérie spécifique, de fixer l’azote de l’air et ainsi pouvoir croitre sans apport d’engrais azotée. Cependant le soja est une plante originaire d’Asie dont le partenaire symbiotique est naturellement absent des sols français.

Une fois installées, les populations de Bradyrhizobium spécifiques du soja survivent en général bien dans les sols, mais il est nécessaire de les amener par inoculation lors d’une première culture dans la parcelle. Cette pratique de l’inoculation est devenue familière des producteurs en parallèle du développement des surfaces. 

Afin de mettre toutes les chances de son côté pour obtenir un nombre optimal de nodosités sur le système racinaire, plusieurs conditions doivent être satisfaites : 

  • 1)    Avoir un inoculum de qualité, sans contaminant, avec une concentration adéquate d’une souche vivante et efficiente de Bradyrhizobium. 
  • 2)    Réaliser l’inoculation avec précaution, sans eau javélisée, à l’abri de la lumière, et en allant semer en respectant les délais impartis entre inoculation et semis.  
  • 3)    Réaliser le semis dans des conditions de milieu sans facteur limitant majeur pour la nodulation. Les facteurs limitants principaux de la nodulation sont des erreurs de manipulation, des conditions sèches, et la présence à trop forte concentration d’azote minéral 

Pour inoculer une culture de soja, plusieurs techniques sont possibles : 

Inocula commercialisés à base de Tourbe

La plus ancienne est l’utilisation d’un inoculum sous forme de tourbe. Chaque sachet de tourbe doit contenir au moins 4.1011 bactéries par sachet, ce qui équivaut à un million de bactéries par graine semée. Le contenu du sachet de tourbe est mélangé aux semences après ajout d’environ un litre d’eau non javélisée ou de lait. Il faut une fois le mélange réalisé et conservé à l’abri de la lumière, semer dans un délai de 4 heures.  Cette technique initiale a été complétée par des additifs, le plus souvent liquides osmo-protecteurs permettant de limiter les pertes entre inoculation et semis, et permettant un allongement du délais inoculation / semis. 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
BASF BASF NPPL Max 4h av. semis G49

Oui

AGRIFUTUR Ets Gaillard NITROGEN Max 4h av. semis G49 Oui
BASF BASF NPPL Force 48 Inoculation/Semis 0-48h G49 Oui

Inocula commercialisés à base de Tourbe sur micro-granulés d’argile

Face à la difficulté et aux inconvénients de mélanger 100 kg de semences (cases de semences), une autre technique a émergé dans les années 80 en utilisant les micro-granulateurs des semoirs de précision. Il s’agit de mélanger avec le contenu du sachet de tourbe, non pas 100 kg de semences, mais avec 10kgs de micro-granulés d’argile, opération plus facile préservant les semences. Cela aboutit en général à des nodosités mieux réparties sur l’ensemble du système racinaire et moins exposées aux alternances humectation/dessication. On obtient ainsi souvent des nodosités plus régulièrement fonctionnelles avec à l’issue de la culture des gains de rendement et/ou de teneur en protéine.

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
AGRIFUTUR Ets Gaillard NITROGEN Max 4h av. semis G49 Oui

Inocula commercialisés liquides avec adjuvants

Avec les progrès des microbiologistes pour stabiliser les productions des bactéries, sont apparus sur le marché dans les années 90 des inocula liquides, permettant d’utiliser directement une solution bactérienne sans recours à la tourbe, évitant ainsi les opérations nécessaires de préparation d’un tel support : Broyage, neutralisation et stérilisation.  Ces inocula sont utilisés avec un adjuvant servant de colle et de source carbonée pour une meilleure survie sur la graine. 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
RIZOBACTER De Sangosse Rhisoliq Top Jusqu'à 10-12 jours G49 Oui
Cybele Agro Care Cerience Vitalianz R soja Jusqu'à 2-3 jours G49 Oui

En termes de perspectives, on constate ces dernières années des efforts faits par les producteurs d’inocula pour augmenter le délai inoculation/semis. Nous sommes passés successivement de 4h à 48h, puis quelques jours. Aujourd’hui des opérateurs ont des AMM pour des durées plus longues. L’objectif à terme est d’avoir la capacité à inoculer des semences en usine avant commercialisation et libérer l’agriculteur de cette contrainte.  

Semences pré-inoculées en usine 

Parmi les pionniers, BASF qui commercialise le procédé HICOAT, mais avec une concentration en bactéries encore un peu faible par rapport à la norme INRAE (5.105 contre minimum de 106 b/graine). 

Fabriquant Distribution Produit Utilisation Souche  Controle Qualité INRAE
BASF Distributeurs de semences HICOAT Semences pré-inoculées - Ré-inoculation de sécurité 532C

5.10Bactéries/Grain

La plupart des opérateurs travaillent à avoir la capacité de proposer au marché, des semences pré-inoculées.  La tâche est assez ardue. Il faut en effet être capable de maintenir vivantes plus d’un million de bactéries par graine pendant 2 à 3 mois, durée moyenne des opérations entre traitement et ensachage des semences jusqu’au semis. La surface de la graine constitue a priori un environnement hostile à la survie d’une bactérie gram négative qui ne sporule pas. Il faut donc y associer un produit osmo-protecteur qui puisse également fournir une source carbonée pour sa survie.  

Lorsque les opérations d’inoculation et de semis sont réalisées dans de bonnes conditions, les nodosités vont apparaitre sur les racines environ un mois après la levée avec des variations selon les températures et la teneur en nitrate du sol.  Un nombre de nodosités de l’ordre de 10 au stade V3 est un bon indicateur de réussite. Néanmoins, ceci ne suffit pas pour bénéficier pleinement de la fixation biologique de l’azote. En effet celle-ci est très sensible aux conditions de milieu et plus consommatrice d’énergie pour la plante que l’assimilation du nitrate.  Le facteur limitant principal de la fixation biologique est l’alimentation hydrique.  En cas de sécheresse, la plante ne va fonctionner que sur l’assimilation de l’azote minéral du sol et sera donc souvent en situation de carence avec des conséquences sur la productivité. 

Avec les évolutions réglementaires, à l’échelle de l’Europe, d’autres inocula peuvent être proposés à la vente. Ceux-ci sont fortement déconseillés. Ils reposent soit sur des souches inconnues, soit au contraire connues pour leurs inconvénients. Souvent, Ils ne satisfont pas non plus aux critères de qualité définis et contrôlés par l’INRAE depuis plus de 40 ans. 

Tout autre inoculum (Liquifix, Biofix In...) est déconseillé à l'emploi. Ces produits ne possèdent pas de contrôle qualité INRAE et les souches de Bradyrhizobium utilisées sont déconseillées.

Préparation de campagne Implantation France entière Inoculation Soja X. Pinochet - Terres Inovia

Chassons les idées reçues sur les systèmes de culture

Le saviez-vous ?

La culture de légumineuse est altruiste !

Comme cette plante est capable de fixation symbiotique, l’azote de l’air ainsi capté et transformé en azote organique est intégré dans le système de production et va bénéficier au sol et aux autres cultures. De plus il peut y avoir de la rupture des cycles des bioagresseurs des cultures principales ou compagnes. Le tout se répercute sur les dimensions agronomiques mais aussi économiques : réduction possible des intrants et meilleurs rendements. Et en plus ces cultures peuvent apporter des intérêts environnementaux avec des ressources pour les insectes, des réductions des risques de pollutions des eaux et de l’air, etc. 

C’est pourquoi, bien concevoir son système avec légumineuses ne sert pas qu’à produire des fourrages ou des graines riches en protéines (on parle de services rendus), alors autant en retirer tous les bénéfices en plus de la production de matières premières !

 

La conception d’une évolution de système de culture en 3 points

Bénéficier au mieux des effets du précédent cultural de légumineuse récoltée : bien placer le précédent légumineuse selon votre système initial (devant céréales ou colza par exemple) pour améliorer les rendements des cultures suivantes tout en réduisant les charges du système 

Evaluer les performances à l’échelle pluriannuelle pour bien intégrer les effets sur le sols et entre cultures qui se suivent, en couvrant le temps d’une succession culturale complète autant que possible, ou réfléchir à l’échelle de l’assolement annuel

Faire valoir les services pour l’environnement et la société : penser au possible prix pour services rendus (atténuation du changement climatique, qualité des eaux ou de l’air, etc.) 

 

Testez vos connaissances sur les sytèmes de culture

  • VRAI ! Cultiver une culture annuelle de légumineuses (pois, féverole, lentille, soja) permet l’absence d’engrais azoté pendant toute une campagne et réduit les besoins en azote des cultures suivantes. Le poste “charges opérationnelles” est largement allégé ! Vive l’azote issu de la fixation symbiotique des légumineuses !
    De plus, la diversification avec cette famille botanique permet des ruptures de cycle des parasites des cultures majoritaires comme les céréales. Donc, in fine, cela permet de réduire plus facilement les produits phytosanitaires dans la succession culturale.
  • FAUX ! Les rendements ne sont pas la seule composante de la multi-performance : les charges sont également un poste important. D’autant plus dans le contexte d’aléas économiques renforcés des dernières années. La plus forte variabilité des rendements des cultures de légumineuses à graines par rapport aux céréales depuis les 10 dernières années a contribué à renforcer ce sentiment de risque pour ces cultures et l’aversion au risque freine naturellement le changement.
    Prendre la décision nécessite de comprendre que la vraie valeur de légumineuses à graines ne se résume pas à la marge à la culture : si on prend en compte les services rendus à la société lors de la campagne de sa culture et au système de culture les années suivantes alors sa marge réelle est en fait au moins 35% plus élevée que sa marge à la culture !
    En effet, sur une série de situations en France, nos études sur des cas représentatifs montrent une possible augmentation de 8 à 20% pour la marge nette du système de culture, en moyenne pluriannuelle, quand l’agriculteur insère un pois ou une féverole dans son système de production, que ce soit en sols profonds ou en sols intermédiaires argilo-calcaires.
    A l’avenir, on sait que les performances environnementales sont indispensables à intégrer en plus de la seule production à l’hectare. Un atout clair des légumineuses !
  • FAUX ! L’évolution d’un système de culture (*) peut se faire par une série d’approches qui sont plus ou moins en rupture avec ce qui est pratiqué à ce jour : d’une approche de modulation pas à pas qui permet de tester un changement sans remise en cause complète à une réflexion en atelier de conception pour construire collectivement des systèmes de culture innovants. Ainsi, insérer une culture de légumineuse peut se réfléchir en premier lieu comme la nécessité d’alterner une « tête de rotation » déjà existante (par exemple un colza sur deux remplacé par un pois ou une féverole) ou alors de rallonger la rotation en permettant de rompre la succession de deux cultures céréalières.
    *Rappelons qu’un système de culture est un "ensemble des modalités techniques mises en œuvre sur des parcelles traitées de manière identique. Chaque système de culture se définit par la nature des cultures et leur ordre de succession, et les itinéraires techniques appliqués à ces différentes cultures, ce qui inclut le choix des variétés pour les cultures retenues“
  • FAUX ! C’est surtout les évolutions de la PAC au cours du temps qui ont mis en exergue une forte réactivité avérée aux aides publiques ce qui n’a pas permis d’assurer une compétitivité pérenne pour les légumineuses à graines, sans industrie spécifique et fidélisée. D’où l’importance de renforcer, pour le futur, les contrats de production pour une meilleure visibilité lors de la mise en culture par une meilleure connaissance de la diversité des débouchés et une répartition juste de la valeur ajoutée pour un intérêt assuré pour l’agriculteur. En même temps, il s’agit de gérer l’interdépendance des filières de légumineuses à plus ou moins forte valeur ajoutée. https://www.terresinovia.fr/p/les-legumineuses-ouvrage-de-reference
  • FAUX ! Des fermes existantes prouvent qu’il est possible d’allier économie et environnement dans des systèmes de culture incluant des légumineuses. (voir les annexes de l’ouvrage Légumineuses de 2015)
    Les bénéfices économiques des avantages agroenvironnementaux de l’insertion des légumineuses dans la rotation (c’est-à-dire leurs «effets précédents») sont déjà liés à des réductions de charges opérationnelles, qui se révèlent dans une évaluation pluriannuelle de la marge brute. Parmi l’hétérogénéité des performances observées des exploitations agricoles (même dans un contexte identique), on constate qu’il est possible de gérer les systèmes avec légumineuses avec un succès conjoint sur les plans environnemental et économique, et que la présence de légumineuses facilite la conjugaison des deux types de performances. Un appui pertinent du conseil agricole est ici crucial pour que l’agriculteur réussisse à faire exprimer tout le potentiel de ces bénéfices agronomiques et environnementaux qui peuvent se traduire en bénéfices économiques.
  • FAUX ! Le Canada exporte plus de 6 millions de tonnes de légumineuses (surtout des pois), principalement vers l’Inde qui en est le plus grand consommateur.
    Pour les légumineuses à graines, le soja représente les ¾ de la production mondiale (principalement Brésil, États-Unis et Argentine, avec essentiellement du soja OGM), mais est minoritaire en France et en Europe. Si l’Europe produit très peu de soja, elle représente en revanche environ 20% de la production mondiale de protéagineux. En dehors de l’Europe, les principales zones de production sont, pour le pois, le Canada et la Fédération de Russie, pour la féverole, la Chine, l’Afrique du Nord et l’Australie, pour les lupins, la Nouvelle-Zélande et l’Amérique du Sud.
    En ce qui concerne les légumineuses prairiales et fourragères, la luzerne est la principale espèce de légumineuse fourragère en culture monospécifique au niveau mondial, tandis que le trèfle blanc occupe les surfaces les plus importantes en prairie multi-spécifique.
    Et le rôle de la Chine?
    La demande mondiale en protéines est actuellement tirée par les pays émergents et tout particulièrement la Chine. La convergence des revenus et des régimes alimentaires à l’occidentale conduit à une demande croissante de viande (blanche surtout) et par conséquent de protéines végétales pour nourrir les animaux. La Chine développe actuellement fortement ses élevages et importe les deux tiers des échanges mondiaux de graines de soja (soit 80Mt sur les 100Mt échangés dans le monde). La tension des prix dépendant de flux commerciaux croissants risque de maintenir l’augmentation des prix à l’avenir.
  • FAUX ! Les légumineuses, c’est une grande famille de 18 000 espèces différentes de plantes reconnues pour leurs gousses contenant des graines qui constituent une source alimentaire majeure pour les humains et les animaux. Sur le plan économique mondial, la famille des légumineuses est juste derrière celle des graminées car elle est utilisée dans de nombreuses industries : agriculture, construction, écotourisme, ameublement, horticulture, lutte antiparasitaire, textiles, pour ne citer que celles-là.
  • Plutôt VRAI pour l’importance relative entre fourragères et graines jusqu’à présent en France !
    Les légumineuses ont une place importante dans les prairies, mais une place mineure dans les systèmes de grandes cultures. En France, les légumineuses fourragères et prairiales représentent en 2015 l’équivalent de 1,7million ha (Mha) en évaluant la surface équivalente en culture monospécifique. Les surfaces fourragères représentent 12Mha avec en moyenne 20% de légumineuses associées à des graminées dans les prairies temporaires et 5 à 10% dans les prairies permanentes et 100% sur les prairies artificielles (luzerne pure). La révolution fourragère explique largement la réduction des surfaces de légumineuses fourragères en culture pure en France, de 66% dans les années 1960 (de 3,4Mha à 1,5Mha) puis de 30% au cours des 30 dernières années (moins de 1% de la SAU). A priori, les associations prairiales maintiennent leur superficie en prairies temporaires (800 000ha équivalent) et en prairies permanentes (600 000ha équivalent).
France entière Légumineuses à graines Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)

Chassons les idées reçues sur le soja

Le saviez-vous ?

Le soja cultivé en France est en majorité de type « semi-indéterminé » !
Au cours du temps et selon les pays, on a pu observer 3 types de croissance du soja : déterminé, indéterminé et semi-indéterminé. Avec ces derniers, on observe plusieurs stades de la culture en même temps (par exemple, floraison sur le haut de la plante et formation des gousses en bas) ce qui relève d’un comportement indéterminé. Cependant, quand la plante a cumulé suffisamment de chaleur, elle arrête de produire de nouveaux étages et entre en maturité (comportement déterminé).

Un progrès génétique marqué par des variétés françaises
Grâce au progrès génétique, les variétés du catalogue français ont progressé en rendement et en teneur en protéines (en moyenne : 0,24 q/ha/an et 0,08 % de protéines/an), les deux critères les plus travaillés. La hauteur de première gousse, la tenue à la verse, le PMG et la résistance au sclérotinia ont également été fortement améliorés aux cours des dernières décennies.

Filière soja de France
Sous l’impulsion de l’Interprofession des oléo-protéagineux, 40 000 t de soja certifiés Soja de France ont été récoltées en 2019, amorçant la mise en place d’une filière de production de soja français de qualité reconnue face aux imports concurrentiels et massifs venus des grands pays producteurs, en vue d’une utilisation privilégiée par les utilisateurs français.

 

L’itinéraire technique en trois points

L’implantation du soja se fera avec une variété dont la précocité est adaptée au territoire. Dans une parcelle bien alimentée en eau et pauvre en calcaire actif, la graine sera semée (monograine ou semoir à céréales) dans un sol réchauffé permettant une levée rapide. Au moment du semis, de l’inoculum à base de rhizobium sera apporté si nécessaire afin de permettre la nutrition azotée de la plante via la fixation d’azote de l’air.

Le désherbage du soja est une étape clé à ne pas négliger. Plante peu couvrante, il convient d’intervenir rapidement, soit avec des stratégies chimique en pré + post levée, soit en combinant le passage d’outils (binage, herse étrille) avec un désherbage chimique. La maîtrise des adventices avec les spécialités disponibles relèvera beaucoup d’un passage ciblé dans les temps sur des adventices jeunes. 

La récolte du soja s’anticipe dès le choix de la parcelle afin de permettre une récolte aisée des gousses les plus basses. Eviter les sols caillouteux et rouler au semis si possible. Le choix de variétés à gousses hautes et la maîtrise de l’enherbement faciliteront grandement la récolte qui doit s’effectuer sans attendre dès que les graines « sonnet » dans les gousses

 

Testez vos connaissances sur le soja

  • FAUX ! Il existe aujourd’hui plusieurs façons d’inoculer sa parcelle de soja. Les producteurs peuvent désormais trouver ce qui convient le plus à leur matériel et à leur disponibilité : produits liquides, sur tourbe ou en micro-granulés, produits qui peuvent s’appliquer sur les graines jusqu’à 45 jours avant semis ou semences certifiées pré-enrobées prêtes à semer.
  • FAUX ! Autrefois cantonné au Sud de la France, le soja a vu son aire de culture s’étendre fortement au cours des années. Aujourd’hui, plus de 60% du soja est cultivé au Nord de la Loire ! Des variétés plus précoces et donc plus adaptées à la moitié Nord de la France ont été sélectionnées et leur productivité a fortement augmenté ces dernières décennies.
  • FAUX ! Les besoins en eau du soja sont modérés à élevés. Sans irrigation, sa culture s’envisage dans des sols à bonne réserve utile. Dans des conditions plus limitantes en eau, le potentiel de la culture peut être dégradé sans forcément remettre en cause son intérêt économique et agronomique dans la rotation.
  • FAUX ! L’agriculteur dispose de plusieurs leviers complémentaires à activer pour récolter facilement les gousses les plus basses du soja : choix variétal, préparation de la parcelle dès le semis, bonne alimentation hydrique de la parcelle, utilisation d’une coupe flexible…
  • VRAI ! Comme le pois ou la féverole, le soja est une légumineuse. En symbiose avec une bactérie apportée au semis, elle capte l’azote contenu dans l’air. Un apport d’azote pourrait empêcher la mise en place puis le fonctionnement des nodosités racinaires qui permettent cette fixation de l’azote.
France entière Légumineuses à graines Soja Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)

Chassons les idées reçues sur le pois chiche

Le saviez-vous ?

Le pois chiche produit différents acides à la surface de ses feuilles. Lorsqu’on entre dans une parcelle de pois chiche à floraison en milieu de journée, on est souvent surpris par l’humidité qui règne dans le couvert. Cette humidité est en réalité des exsudats acides produits par les filaments glandulaires qui couvrent la plante. Ces exsudats sont riches en acide oxalique, malique et citrique. La plante en produit en fonction de la température et cela a comme effet de tamponner l’évapotranspiration (adaptation aux températures chaudes) et de limiter les ravageurs de la culture. Attention, lorsque la production d’acide est importante, cela peut décolorer certains pantalons. 

Le pois chiche craint plus les températures fraîches que chaudes à floraison. Durant la floraison et le remplissage des graines, le pois chiche supporte mal les températures fraîches. C’est-à-dire des températures moyennes journalières inférieures à 15°C. Cela provoquera des coulures de fleurs et/ou des avortements de gousses en formation. Attention, les conséquences fluctuent beaucoup en fonction des autres stress que subie la plante et de la durée du stress.

Du pois chiche dans vos mousses au chocolat. L’eau de cuisson des pois chiche possède des propriétés qui sont proches des blancs d’œufs. De ce fait, une fois émulsionnée et mélangée à du chocolat, cela donne une excellente mousse au chocolat qui ravira petit et grand. Une recette originale et anti-gaspi à retrouver ICI.

 

L’itinéraire technique en trois points

Implantation : Le pois chiche s’implantera rapidement dans des sols filtrants et réchauffés. Privilégier les sols alcalins qui héberge les bactéries nécessaires à la nodulation. Attention au peuplement qui pénalisera le rendement si celui-ci est insuffisant (objectif : 50 plantes/m²). La date de semis sera comprise entre la mi-décembre et la mi-mars (se référer à la carte des semis), en fonction des secteurs et des périodes favorables au semis.

La gestion des maladies : le pois chiche est particulièrement sensible à deux pathogènes : l’ascochytose et la fusariose. L’ascochytose du pois chiche se transmet par les graines et il est donc indispensable d’utiliser des semences saines pour éviter les contaminations primaires. Le programme fongicide protégera la culture des contaminations secondaires lors d’une pression peu à moyennement importante. La protection contre la fusariose est uniquement agronomique, l’objectif étant de conserver un stock d’inoculum faible. Un pois chiche qui revient seulement tous les 5 ans sur une même parcelle préserve d’un risque d’apparition de la fusariose. 

L’enherbement : le pois chiche est une culture peu concurrentielle des adventices du fait de sa croissance, faible, durant toute la partie végétative. Le désherbage chimique de rattrapage est quasi inexistant et peu efficace. Il est donc nécessaire de choisir des parcelles où le stock grainier est peu important tout en évitant les flores difficiles (datura, xanthium, ambroisie, morelles noires). Le désherbage mécanique en plein est tout à fait adapté à la culture. Le positionnement se fera à l’aveugle avant la levée puis dès le stade 2-3 feuilles. Ensuite, selon le type d’implantation choisi, on pourra également utiliser la bineuse en inter-rang.

 

Testez vos connaissances sur le pois chiche

  • FAUX ! Les maladies que l’on nomme ascochytose sur les différentes légumineuses à graines ne proviennent pas du même pathogène (cad champignon). On citera par exemple Ascochyta rabiei pour le pois chiche, Ascochyta lentis pour la lentille, Ascochyta fabae pour la féverole ou Ascochyta pisi pour le pois protéagineux.
  • FAUX ! Les bactéries, nécessaires à la symbiose avec les plantes qui génère des nodosités, ne sont pas présentes dans tous les sols. En effet, le Mesorhizobium ciceri (nom de l’espèce qui semble être la plus présente en France) préfère les conditions de sols alcalins. De ce fait, on le retrouve généralement dans les sols argilo-calcaires. Attention, à cela s’ajoute une limite géographique entre le Sud et Nord de la France. Aujourd’hui, cette frontière est mal connue mais la mise en place des nodosités est plus incertaine hors des régions historiques de production, même dans les sols alcalins.
  • FAUX ! A ce jour, le ravageur n’est pas observé en France. De plus, la seule espèce de bruche identifiée pour le moment, qui touche le pois chiche dans le monde réalise l’ensemble de son cycle durant le stockage (contrairement à la bruche de la lentille ou de la féverole où les adultes pondent dans les graines avant la récolte).
  • VRAI ! le pois chiche est une culture adaptée au climat méditerranéen et plus globalement au climat chaud et sec. Toutefois, il valorisera bien l’eau (sans excès) qui est à disposition durant son cycle. Comparativement aux protéagineux (pois et féverole), le pois chiche supporte mieux les coups de chaleur durant sa floraison.
  • VRAI ! Il existe aujourd’hui peu de solutions chimiques pour gérer les adventices en post levée. Pour autant, le pois chiche est une espèce qui se désherbe très bien mécaniquement, grâce à la herse étrille et la bineuse. Il est d’ailleurs plébiscité en Agriculture Biologique.
France entière Légumineuses à graines Pois chiche Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)

Chassons les idées reçues sur le pois

Le saviez-vous ?

Il est inutile de semer trop dense du pois d’hiver : cela n’améliore pas le rendement et cela nuit à la rentabilité économique.  De plus, la verse et le risque maladies augmentent avec la densité de peuplement

 

L’itinéraire technique en trois points

Date de semis

  • En pois d’hiver, l’objectif est d’avoir des plantes qui ne soient pas trop développées avant les fortes gelées. Des semis trop précoces (avant le 15 novembre) conduisent à des plantes trop développées lors des gels hivernaux (résistance au gel maximale jusqu’à 3-6 feuilles) et plus sensibles aux maladies aériennes (complexe hivernal). La période optimale de semis se situe du 15 novembre jusqu’à mi-décembre. 
  • En pois de printemps, à l’inverse, des semis trop tardifs exposent davantage les plantes à des stress hydriques et des températures élevées en fin de cycle. Il faut donc semer le plus tôt possible, dès le 15-20 février si les sols le permettent dans le Nord et le Centre de la France. En Poitou-Charentes, des semis de janvier sont préférables aux semis de février. Enfin, dans le Sud, des semis mi-décembre s’avèrent généralement plus productifs que ceux réalisés en janvier.

Implantation : Pour réussir l’implantation de la culture, le sol doit être bien aéré et sans obstacle au-delà de 10-15 cm de profondeur pour être favorable au développement des nodosités et à l’enracinement. Il faut éviter toute zone compacte et toute rupture de porosité pouvant entraîner un ennoiement superficiel ainsi que de l’asphyxie racinaire. La préparation du sol en limon battant ne doit pas être trop fine, pour limiter les risques de formation de croûte de battance. Il faut par ailleurs attendre que le sol soit bien ressuyé pour éviter les tassements, qui peuvent être occasionnés par le passage de tracteur.

Irrigation : Le pois a des besoins en eau décalés dans le temps (entre avril et juin) par rapport aux cultures d’été (soja ou maïs) et moins élevés car son cycle est court. Sa consommation est de 300 mn sur la totalité du cycle. La période de formation des graines est la plus sensible au déficit hydrique. Elle peut nécessiter, en fonction des réserves en eau du sol et de la pluviométrie, un complément d’irrigation (1 à 2 apports de 30 mm en sol profond, 3 apports de 30 mm en sol superficiel pour le pois de printemps)

 

Testez vos connaissances sur le pois

  • FAUX ! Des progrès importants ont été apportés en sélection à la fois en pois de printemps et en pois d’hiver sur la tenue de tige. Les plantes des variétés récentes de pois sont maintenant plus hautes à la récolte et la récolte est facilitée. Ces nouvelles variétés peuvent permettre la culture du pois en sol caillouteux.
  • FAUX ! Des progrès importants ont été apportés en sélection surtout en pois d’hiver mais également en pois de printemps sur le rendement.
  • FAUX ! Il est nécessaire de vérifier la parcelle concernée car ce qui se passe sur chaque parcelle est différent. Il existe des outils pour savoir si les sols d’une parcelle sont contaminés ou non et s’il est possible de cultiver du pois. Une grille de risque a été mise au point : en relevant l’historique de la parcelle (notamment s’il y a eu du pois de cultivé et combien de fois en 15 ans), le type de sol et s’il y a eu de l’irrigation, il est possible de déterminer le niveau de risque (élevé, moyen ou faible). En fonction du résultat, il est conseillé ou non d’implanter du pois de printemps ou du pois d’hiver.
  • FAUX ! Il existe des débouchés en alimentation humaine qui se développent actuellement (comme par exemple le burger végétal ou le pain à base de légumineuses). Il existe également une demande en alimentation animale, pour des filières de qualité, en recherche de matière première locale riche en protéines et non OGM.
France entière Légumineuses à graines Pois d'hiver Pois de printemps Anne Schneider (a.schneider@terresinovia.fr)