Gestion des adventices en lin : se baser sur des méthodes agronomiques
Le lin est une plante peu couvrante et sensible à la concurrence des adventices. Une parcelle propre est donc indispensable pour obtenir de bons rendements, faciliter la moisson et éviter des récoltes trop humides et sales dépassant les normes commerciales (9 % humidité, 2 % impuretés).
Anthémis élevée dans un jeune lin
Privilégier les rotations longues et diversifiées
Cela permet l’alternance de cultures d’hiver et de printemps qui crée une rupture efficace du cycle des adventices et une utilisation plus diversifiée des familles chimiques.
Réaliser un labour tous les 3 à 4 ans dans la rotation
En cas de difficultés liées aux graminées, le labour occasionnel permet de diminuer le stock semencier de certaines espèces (efficace sur bromes, vulpin, ray-grass). Dans les situations pour lesquelles les faux-semis sont impossibles ou difficilement mis en œuvre, le labour permet de lutter efficacement contre les repousses.
Déchaumages
Il est souhaitable de réaliser plusieurs déchaumages superficiels après récolte du précédent pour permettre un déstockage des graines d’adventices (faux-semis), favoriser la dégradation des résidus de récolte et réduire la présence de ravageurs. Attention à l’affinage excessif du lit de semences qui augmente les risques de battance en sols limoneux, ainsi qu’au tassement du sol auquel le lin est très sensible.
Réaliser un semis en bonnes conditions
Semer dans de bonnes conditions (bonne gestion des résidus de culture, terre réchauffée, vitesse de semis et profondeur maîtrisée) favorise une bonne levée et se traduit par une meilleure concurrence du lin vis-à-vis des adventices.
lin non infesté d’adventices
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Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
Désherbage mécanique et mixte du lin oléagineux
Il est possible de désherber mécaniquement les lins d’hiver et de printemps. Le désherbage mécanique montre un intérêt sur des adventices jeunes, en conditions de passages optimales (sol ressuyé pendant l’intervention et 2 à 3 jours sans pluie suivant l’intervention), tout en respectant vitesse, réglages et stades de passage pour ne pas pénaliser la culture (réaliser des tests en bord de champ pour trouver le réglage et la vitesse adaptés entre bonne efficacité sur les adventices et bonne sélectivité sur la culture).
Passages de herse étrille à gauche et houe rotative à droite.
Les outils utilisables sur le lin sont surtout la herse étrille et la houe rotative en raison de l’écartement de la culture. Une bineuse à céréales autoguidée peut être utilisée sur un lin semé à écartement de 15-17 cm.
Quand intervenir avec les outils mécaniques sur le lin ?
La herse étrille et la houe rotative sont efficaces sur adventices jeunes (fil blanc, cotylédons), il ne faut donc pas trop attendre pour commencer à désherber mécaniquement le lin.
A quelques nuances près, la plage d’intervention des outils mécaniques en plein sur lin oléagineux se situe entre 2-5 cm du lin jusqu’à 10-12 cm (vérifier le bon enracinement du lin et la bonne vigueur de la culture avant d’intervenir). Sur lin, il est recommandé de ne pas trop augmenter la vitesse de passage et l’agressivité des outils.
La herse étrille peut se passer à 5-8 km/h, la houe rotative peut aller jusqu’à 13-15 km/h. Cette dernière peut légèrement recouvrir le lin de terre mais celui-ci reprend ensuite facilement le dessus dans les jours qui suivent le passage : finalement, le résultat visuel immédiatement après passage est plus impressionnant qu’inquiétant. Pour compenser des éventuelles pertes, il est possible de semer un peu plus dense (soit 5 à 10% de plus que la densité préconisée).
En cas de sols non limoneux, privilégier l’utilisation de la herse étrille, à tendance plus efficace que la houe rotative et moins exigeante en termes de stades des adventices. En revanche, en sol battant la herse étrille ne parviendra pas à rentrer dans le sol et la houe rotative est alors incontournable pour le désherbage mécanique en plein.
Par ailleurs, les passages de herse étrille ou de houe rotative en aveugle sont toujours intéressants pour faire gagner à la culture un temps d’avance sur les adventices. En effet, arrachées au stade fil blanc ou cotylédons pendant la levée de la culture, elles seront ensuite « en retard » par rapport au développement de la culture.
Enfin, plusieurs passages au cours du cycle sont nécessaires pour une meilleure efficacité.
Si le binage est envisagé avec une bineuse à céréales autoguidée, il faut privilégier les écartements de 15 ou 17 cm.
Le binage sera efficace sur des adventices plus développées (jusqu’à 3 feuilles).
Les stades du lin oléagineux pour lesquels un ou des binage(s) précis peuvent être réalisés sont à partir de 6-8 cm jusqu’à 25 cm. Il faut adapter la vitesse en fonction du stade du lin. Sur des stades précoces, il est indispensable d’utiliser des protections pour éviter le recouvrement des plantules par la terre et adapter la vitesse d’avancement. Il est possible de passer plus tôt (dès le stade 4 cm) à condition de passer très lentement pour ne pas ensevelir le lin.
De manière générale, si le désherbage mécanique est prévu sur le lin il est conseillé d’adapter sa densité de semis pour compenser des éventuelles pertes (+ 5 à 10 % de la densité préconisées).
Les bons réglages sont indispensables !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le lin et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).
Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.
Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.
Désherbage mixte
Intégrée à une stratégie de lutte plus globale, la lutte mixte, combinant à la fois désherbage chimique et désherbage mécanique est un bon moyen pour maîtriser les adventices. Apportant fiabilité et souplesse de réalisation pour la première et diminution significative de l’IFT pour la seconde, ces deux techniques sont complémentaires.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le lin
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Gestion des adventices en soja
Combiner lutte préventive et curative
Prises séparément, les solutions agronomiques ou mécaniques ne peuvent garantir un désherbage suffisant. Une règle d’or consiste donc à combiner, autant que faire se peut, un maximum de ces méthodes pour parvenir à une gestion durable du salissement.
Des pratiques curatives visent à limiter toute compétition entre la culture et les mauvaises herbes. Le bon usage des outils mécaniques (période d’intervention et réglages en adéquation avec les types de sol et les conditions météo) est alors de rigueur.
Efficacités comparées des différentes méthodes sur une sélection d'adventices
Ce tableau indique le niveau d'efficacité des méthodes préventives et curatives disponibles en agriculture biologique sur les principales adventices du soja, graminées et dicotylédones.
| Méthodes préventives | Méthodes curatives | |||||||
| Rotation longue et diversifiée | Déchaumage (été) | Labour occasionnel | Faux-semis (printemps, avant semis) (1) | Report de la date de semis (2) | Houe rotative, écroûteuse sur limons (3) | Herse étrille (3) | Bineuse (3) | |
| Panic pied de coq | ||||||||
| Sétaires | ||||||||
| Digitaire sanguine | ||||||||
| Amarante réfléchie et A. hybride | ||||||||
| Ambroisie à feuille d'armoise | ||||||||
| Chénopode blanc | ||||||||
| Folle avoine | ||||||||
| Datura stramoine | ||||||||
| Helminthie fausse-vipérine | ||||||||
| Matricaires et Anthémis | ||||||||
| Mercuriale annuelle | ||||||||
| Morelle noire | ||||||||
| Renouée liseron | ||||||||
| Renouée des oiseaux | ||||||||
| Renouée persicaire et f. de patience | ||||||||
| Tournesol sauvage | ||||||||
| Xanthium (Lampourde à gros fruits) | ||||||||
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
(1) si les conditions pédoclimatiques sont favorables
(2) semis jusqu'au 1er juin (AB)
(3) si les conditions d'intervention sont favorables et avec des passages réalisés sur des adventices jeunes
Rotation et choix de la parcelle
Eviter les parcelles à risques
Le désherbage du soja peut être problématique dans certaines situations, particulièrement en bio. Le choix des parcelles en fonction de l'historique du salissement est primordial.
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Diversifier les rotations
A l’échelle de la rotation, l’anticipation se traduit par le choix de cultures diversifiées, destinées à gêner au maximum la croissance et le développement des mauvaises herbes.
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Déchaumage, labour, faux-semis
Déchaumer dès la moisson du précédent
Réalisé, au plus tôt juste après la moisson et, dans tous les cas, avant la grenaison des mauvaises herbes présentes durant l’été, le déchaumage vise à détruire des mauvaises herbes développées et à éviter toute augmentation du stock semencier. Il peut également stimuler la levée groupée de certaines espèces annuelles non dormantes ou à faible dormance et capables de lever jusqu’en fin d’été (bromes, ray-grass, amarantes, voire chénopodes), à la faveur d’un temps assez humide et doux.
Le déchaumage est impératif en présence d'ambroisie, en raison du risque allergisant du pollen.
- Si les mauvaises herbes risquent de grainer après la récolte du précédent, déchaumer précocement en été.
- Pour détruire les adventices à des stades avancés, privilégier les cultivateurs à dents rigides (type Smaragd) ou à socs larges et plats (type Horsch terrano).
- Les déchaumeurs à disques indépendants (type Carrier) ou cover-crops sont moins efficaces et nécessitent des passages croisés.
Labourer pour ensevelir et épuiser les semences
Le labour élimine les adventices et les repousses de cultures installées et assure un enfouissement de près de 90 % des graines de l’année localisées en surface. En profondeur, les graines perdent leur viabilité au cours du temps, les graminées beaucoup plus rapidement que les dicotylédones. En revanche, le labour fait généralement remonter à la surface 35 % de graines anciennes encore viables (mais dormantes), enfouies au cours des années antérieures.
- Il est conseillé de labourer lentement, en terre bien ressuyée, à 20-25 cm de profondeur.
- Pour lutter contre les espèces annuelles dont les graines dépérissent rapidement dans le sol (bromes, vulpins, ray-grass, panics, sétaires, digitaires), un intervalle de 3 à 4 ans entre chaque labour est optimal.
- Le labour n’est pas approprié dans le cas de dicotylédones aux levées printanières (ambroisie, amarantes, chénopodes, morelles, renouées, datura…).
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Pratiquer le faux-semis pour réduire le stock
Positionné(s) dans les 2 mois qui précèdent le semis du soja, le ou les faux-semis, à intervalle de 15 à 20 jours minimum, vise(nt) à obtenir un lit de semences aussi propre que possible et un salissement minimal de la culture. Un faux-semis se réalise en deux étapes : stimulation de la levée des mauvaises herbes par un travail du sol superficiel rappuyé, puis destruction. A long terme, la répétition annuelle de faux-semis participe à la réduction du stock semencier pour les cultures suivantes.
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Après la reprise du labour, faire une première préparation superficielle avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille), complétée par un rappuyage, dès les premiers signes de réchauffements.
Pour une bonne réussite des faux-semis, réaliser le travail du sol superficiel sur un sol ressuyé, de préférence avant une petite pluie, en visant une profondeur de travail régulière et voisine de 5 cm.
Laisser passer 15 à 20 jours puis renouveler l’opération en veillant toujours à maintenir une action superficielle pour ne pas remonter d’autres graines jusque là dormantes.
Détruire les dernières levées avant le vrai semis qui n’aura généralement pas lieu avant début mai.
Adaptation au type de sol
En sol argileux, mieux vaut démarrer tôt les préparations superficielles pour rendre le faux-semis efficace.
Dans certains sols (limons surtout), l’exercice du faux-semis est parfois délicat : l’affinement et l’absence de mottes peuvent en effet favoriser la battance. Il est donc important d’intervenir à bon escient et, dans tous les cas, en conditions parfaitement ressuyées.
Décaler la date de semis : en soja bio ou en présence d’adventices printanières difficiles
En effet, attendre suffisamment (mais pas trop pour ne pas compromettre le potentiel de rendement) permet de bénéficier de températures plus poussantes, favorisant une levée rapide et homogène du soja qui sera plus concurrentiel vis-à-vis des adventices.
D’autre part, retarder le semis du soja permet d’avoir préalablement le temps de réaliser le(s) faux-semis.
Enfin, le seul report de la date de semis permet de limiter une partie des levées des espèces capables de germer tôt en saison (renouées liseron par exemple).
Effet de la date de semis sur le salissement du soja
- Semer à partir de début mai. Dans les régions du Sud-Ouest et en Rhône-Alpes, le meilleur compromis entre la maîtrise du salissement et le maintien du potentiel de rendement semble se situer autour du 10-15 mai, à condition de disposer d’une précocité variétale adaptée au contexte.
- En soja non irrigué, mieux vaut ne pas repousser au-delà du 15 mai.
- En soja irrigué, le semis peut s’envisager jusqu’au 25 mai.
- Semer le plus uniformément possible (vitesse lente, profondeur de semis constante), pour maximiser la pousse précoce du soja.
Pour en savoir plus :
Gestion des adventices difficiles en tournesol et en soja
Gestion de l'ambroisie à feuille d'armoise en tournesol et soja
Le sitone, très friand de féverole
Le sitone est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur gris-verdâtre à brun-rouge. La larve, de forme arquée, mesure de 0.5 à 5-6 mm selon le stade. Elle est de couleur blanche, présente une tête brune et aucune patte.
Sitona lineatus - Fréquence : forte ; nuisibilité : faible
Un seul cycle par an
L’adulte hiverne dans les jachères ou les cultures de légumineuses, comme la luzerne ou le pois. Les hivers doux et secs lui sont favorables. Au printemps, il quitte ses zones refuges et envahit les parcelles de féverole par vols échelonnés. Le ravageur est actif par temps ensoleillé et lorsque la température est supérieure à 12°C.
Au moment de la récolte, les champs sont infestés par les nouveaux adultes qui viennent d’émerger. Les adultes issus des pontes de printemps, émergent du sol des parcelles de juin à septembre. quittent la culture pour hiverner dans différents abris naturels : feuilles mortes, mousses…
Le sitone du pois ne présente qu’une génération par an.
Feuilles dentelées, système racinaire attaqué
Dégâts de sitones sur feuilles de féverole.
Les adultes de sitones mordent les bords des feuilles, occasionnant des encoches semi-circulaires reconnaissables. Le préjudice est présumé sans grande conséquence sur le rendement, en comparaison avec les dégâts qu’engendrent les larves sur le système racinaire de la féverole.
Les larves de sitones se développent dans les nodosités de la féverole puis dévorent les racines. Elles perturbent ainsi l’alimentation azotée de la culture. La nuisibilité sur le rendement est faible sauf en cas d'attaques précoces et nombreuses. Le phénomène est accentué dans les terres peu profondes, qui s’assèchent en avril-mai (diminution du nombre de nodosités).
Observer dès la levée
Jusqu'au stade 6 feuilles, observer si des encoches sont présentes sur le feuillage.
Lutter contre les adultes avant la ponte
Il n’y a pas de solution pour atteindre les larves dans les nodosités. La lutte vise donc les adultes avant la ponte. Cependant, leur arrivée très échelonnée rend difficile les traitements en végétation.
Seuil d’intervention
Lorsque toutes les plantes ont de nombreuses encoches sur toutes les feuilles. Ne pas intervenir après le stade 6 feuilles car les sitones ont déjà pondu. La nuisibilité induite par les encoches sur le feuillage réalisées par des adultes au cours de la floraison est a priori négligeable.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| De la levée au stade 6 feuilles inclus | Observations encoches sur plante |
Favorable : hiver sec et froid, zones refuges : bois, haies, légumineuses Actif par temps ensoleillé et T°> 12°C |
Nombreuses encoches sur les feuilles |
Lutte alternative
Les semis précoces au printemps attirent les premiers adultes sortis. Retarder le semis réduit le risque sitones mais expose davantage la féverole au stress hydrique.
Le thripsCe petit insecte noirâtre (taille 1 mm) de forme allongée est peu présent sur féverole de printemps contrairement au pois de printemps, culture sur laquelle il peut occasionner des dégâts importants. Aucune nuisibilité n’a pu être mise en évidence sur féverole. |
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Nématodes des tiges : des symptômes parfois visibles sur les graines récoltées
Détecter la présence de nématodes des tiges dans les semences de féverole infestées n’est pas systématiquement possible. Deux types de situations se présentent : soit les graines sont plus sombres, plus petites et tachées, soit elles ne présentent aucun symptôme.
Les graines infestées ne doivent pas être utilisées en semences. Utiliser des semences dont la qualité sanitaire est vérifiée.
Désherbage mécanique du soja
| Cet article convient aux pratiques conventionnelles et bio |
Les outils de lutte mécanique
Caractéristiques des différents outils
| Herse étrille | Houe rotative/écrouteuse | Bineuse à dents | |
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Mode d’action sur adventices |
Déracine et/ou recouvre |
Déracine, recouvre, blesse |
Sectionne, recouvre |
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Action sur le rang |
Oui | Oui |
Non, sauf si buttage* ou doigts rotatifs |
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Action sur les vivaces |
Non | Non |
Oui, ralentit la croissance des |
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Profondeur de travail |
2 - 3 cm |
2 - 4 cm | 2,5 - 6 cm |
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Vitesse d’avancement avant levée |
8 à 12 km/h |
15 à 20 km/h | |
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Vitesse d’avancement après levée |
2 km/h jusqu’aux 1ères feuilles unifoliées puis |
8 à 20 km/h |
3 à 10 km/h |
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Effet sur la structure du sol |
Ameublit, aère et nivelle le sol en superficie |
Ameublit, écroûte, aère jusqu’à 2 - 4 cm |
Brasse, écroûte et ameublit le sol de 3 à 5 cm |
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Types de sol favorables |
Argilo-calcaires et limons non battants |
Tous types de sol y compris limons battants (plus décevant en argilo-calcaire) |
Tous types de sol |
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Conditions de réalisation |
Sol ressuyé, conditions séchantes |
Sol frais à sec, conditions séchantes |
Sol ressuyé, conditions séchantes |
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Situations à éviter |
Sol lourd, battant, frais, trop pierreux, avec présence de résidus |
Sols caillouteux |
Sol peu nivelé, courbes et dévers, résidus importants |
* à privilégier sur des variétés à haute insertion de première gousse
Les bons réglages sont indispensables !
Les réglages d’outils sont essentiels pour préserver le soja et détruire un maximum de mauvaises herbes. Il est conseillé de tester préalablement les outils sur une distance courte mais suffisante pour que la vitesse de travail soit atteinte. Attention, ces réglages doivent être renouvelés à chaque stade de développement de la culture et des adventices, et à chaque nouvelle parcelle (surtout si les types de sol diffèrent).
Herse étrille : inclinaison des dents, profondeur de travail et vitesse d’avancement forment la combinaison gagnante, parfois délicate à obtenir. En modifiant l’un de ces paramètres, s'assurer de ne pas perturber les autres réglages. Il vaut mieux parfois diminuer l’agressivité et conserver ou augmenter la vitesse d’avancement.
Passage de herse étrille dans du soja
Houe rotative : très simples sur ce type d’outil, les réglages consistent en une mise à niveau de l’appareil (attelage 3ème point) et un ajustement de la vitesse d’avancement en fonction du stade de la culture. Sur certains modèles, des roues de terrage et ressorts de pression supplémentaires permettent de régler la profondeur et la pression des roues au sol. Il est parfois nécessaire de placer des masses à l’avant du tracteur pour éviter un déséquilibre de charges.
Passage de houe rotative dans du soja
Bineuse : avant tout, s'assurer que l’outil conserve bien la trajectoire du tracteur. Ajuster ensuite la profondeur des éléments (terrage par vérin ou vis manivelle) et l’angle d’attaque des dents en fonction du type de sol et des éventuelles zones de compactions derrière les roues du tracteur. Le 3ème point sert à mettre les éléments d’aplomb par rapport au sol et trouve tout son intérêt dans les sols compactés. Le type de dent (rigide ou flexible), la largeur et la forme des socs influencent le travail du sol et la qualité du désherbage. Pour protéger les jeunes plants de soja contre les projections de sol, des disques ou roues crénelées protège-plants peuvent être montés sur la bineuse. Des doigts rotatifs en caoutchouc peuvent également être utilisés pour travailler au plus près du rang, là où une bineuse classique ne peut accéder.
Passage de la bineuse dans du soja
1. Doigts rotatifs - 2. Disques protège-plants
Principaux systèmes de guidage pour la bineuse
Les fabricants de matériel proposent plusieurs dispositifs destinés à faciliter la tâche du chauffeur, à améliorer le débit de chantier et la précision de travail.
- Guidage manuel (le plus ancien) : assise sur la machine, une personne guide manuellement les éléments bineurs.
- Guidage mécanique : suite à un marquage préalable du sol au moment du semis, la bineuse se positionne en suivant la trace.
- Guidage électronique : une interface placée entre le tracteur et la bineuse guide cette dernière grâce à des cellules photo-électriques qui détectent le rang.
- Guidage par caméra : les rangs sont reconnus grâce à un système vidéo qui transmet l’information à un boîtier électronique. Celui-ci commande hydrauliquement le déplacement latéral de la bineuse lorsque la trajectoire de cette dernière dévie sa course par rapport à la culture.
- Guidage par GPS : installé sur le système de guidage du tracteur, le GPS dirige la bineuse avec une grande précision (plus ou moins 5 cm).
1. Cellules photo-électriques - 2. Caméra vidéo
Quand intervenir avec les outils ?
Les plages d’intervention doivent être décidées de manière à épargner le soja et à maximiser les chances de destruction des mauvaises herbes. N’envisager les passages d’outils que lorsque les conditions météo sont favorables (temps sec prévu dans les jours qui suivent).
Plages d'intervention selon le stade du soja :
1. Herse étrille ”à l’aveugle” : entre le semis et la levée du
soja. Possible perpendiculairement au semis.
2. Soja au stade ”crosse” : très sensible aux passages d'outils.
3. Soja au stade 1ères feuilles unifoliées : passage possible de houe rotative et de herse étrille.
4. Soja au stade 2ème et 3ème noeuds : tolère bien tous types de passages d’outil, privilégier la bineuse.
Plages d'intervention selon le stade des mauvaises herbes :
1. Fil blanc : la mauvaise herbe a germé mais n’a pas encore émergé du sol. Stade particulièrement visé dans une intervention ”à l’aveugle” de herse étrille ou de houe rotative.
2. Cotylédon : ce stade est sensible au passage de tout type d’outil.
3. Mercuriale annuelle au stade 2 feuilles : trop tard pour la houe, ultime stade pour la herse étrille.
4. Linaire bâtarde au stade 4-6 feuilles : sensible à la bineuse, trop tard pour les autres outils.
Plusieurs passages, au bon moment
Les 4 à 6 semaines qui suivent l’implantation du soja sont déterminantes en raison du faible pouvoir couvrant de la culture en début de cycle. Herse étrille, houe rotative (ou écroûteuse) et bineuse contribuent non seulement à débarrasser la culture des mauvaises herbes, mais facilitent aussi le démarrage des plantes, notamment si les conditions pédoclimatiques sont défavorables à la croissance du soja.
Les programmes associant plusieurs types d’interventions mécaniques donnent d’autant plus satisfaction que ces dernières sont menées tôt et correctement. Les outils fonctionnant sur toute la surface doivent surtout être mis à contribution en début de cycle pour nettoyer précocement le rang. La bineuse complète ensuite la stratégie une fois que la culture est bien installée.
1. Herse étrille - 2. Houe rotative - 3. Bineuse
Avant et au moment du semis
- Soigner la préparation du semis pour faciliter les passages d’outils.
- Rechercher un sol nivelé et meuble.
- Préférer le semoir monograine, à écartement large, pour rendre possible le binage.
- Augmenter la densité de semis de 5 à 15 % (selon la stratégie de désherbage envisagée).
- Semer à 4 cm de profondeur si vous prévoyez des passages de herse étrille ou de houe rotative avant la levée du soja.
Entre le semis et la levée
- Intervenir quelques jours après le semis (3 à 7 jours) juste avant la levée du soja, pour éliminer très tôt les mauvaises herbes sur toute la surface, y compris sur le rang. Il faut chercher à créer un décalage de stades entre la culture et les adventices. Surveiller très régulièrement le développement du germe du soja, l’idée étant de ne pas l’endommager lors du passage mécanique.
- En sol soufflé ou non tassé, utiliser la herse étrille de préférence.
- En sol battant, utiliser plutôt la houe rotative (ou écroûteuse).
En culture
- Mettre en place un programme où se succèdent des passages précoces de herse et/ou de houe rotative et terminer par 1, 2 ou 3 binages.
- Observer très régulièrement le développement du soja et l’état de salissement de la parcelle pour pouvoir intervenir tôt.
- Intervenir sur des adventices jeunes. Ne pas sous-estimer la vitesse de développement des mauvaises herbes.
Combiner les différents types d'outils
La combinaison des outils donne généralement satisfaction. Il n’existe pas d’itinéraire ”type” tant les déterminants des choix techniques sont variables, d’une année, d’une exploitation et d’une parcelle à l’autre. D’après l’enquête soja bio de 2012 menée par Terres Inovia, la stratégie associant bineuse et herse étrille représente 54% des surfaces dans le Sud-Ouest. La conduite dominante consiste à étriller une à deux fois puis biner deux fois. En moyenne, le soja bio en France fait l'objet de 4 interventions mécaniques en culture.
Tests comparatifs de stratégies de désherbage mécanique :
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.
Le désherbage mécanique peut se combiner avec des stratégies de désherbage chimique, en savoir plus sur le désherbage mixte du soja
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Bruche : des graines perforées
Graines de féverole bruchées.
Pour être commercialisées, les graines de féverole doivent être exemptes d’insectes vivants.
- Récolter tôt pour piéger un maximum de bruches dans les graines.
- Détruire les bruches au stockage afin de réduire les populations de bruches sur parcelles de féverole l’année suivante.
Deux solutions sont possibles selon les équipements et l’humidité des graines :
- la fumigation en silo étanche grâce à des fumigants à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium, qui libèrent un gaz (la phosphine) en contact avec l’humidité de l’air, lequel est létal pour la bruche, y compris à l’intérieur des graines et ne laisse pas de résidus;
- une thermo-désinsectisation, c’est-à-dire un séchage à air chaud, entre 50 et 70°C, sur des graines récoltées un peu humides, qui permet de détruire les bruches.
Réaliser les interventions sur les graines récoltées le plus tôt possible pour une meilleure efficacité et limiter ainsi la contamination des environs des silos par les insectes. Abaisser la température des graines de féverole ne permet pas de lutter contre les bruches. Cela n’a d’intérêt que pour assurer une bonne conservation des graines.
Attention, à partir de la récolte 2024, l’usage de l’insecticide K-Obiol UVL 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) en traitement sur graines de féveroles stockées n’est plus possible. En effet, à partir du 11 décembre 2024, la LMR de deltaméthrine dans les graines de féverole est abaissée à 0,01 mg/kg (elle était de 0,6 mg/kg auparavant), et donc un traitement rendrait le produit non conforme.
Nématodes des tiges : des symptômes visibles en été
Les nématodes des tiges de la féverole se présentent sous la forme de vers minces et transparents à tous les stades. Ils se déplacent dans un film d’eau avant de pénétrer dans les jeunes végétaux. Les adultes mesurent de 0,9 à 2 mm de long.
Les deux principaux nématodes sont : Ditylenchus dipsaci, qui s’attaque à la féverole, mais aussi à la pomme de terre, la betterave ou la luzerne, et Ditylenchus gigas, spécifique de la féverole.
Facteurs de risque dans l’ordre d’importance décroissante
- Rotation culturale et charge en féverole (délai de retour inférieur à 4 ans entre deux féveroles) ;
- Présence de nématodes dans la graine ;
- Sols lourds (argileux) et mal ressuyés ;
- Climat doux (15 à 20°C) et humide (pluie, brouillard, rosée et irrigation).
(source : FNAMS)
Attaques généralisées à l’ensemble des parties aériennes de la féverole
Lors de la floraison, des gonflements et des lésions marron-rougeâtres des tissus marquent la tige. Les pieds de féverole voient leur croissance perturbée et deviennent plus chétives. Les gousses peuvent éclater, les pétioles et les feuilles se nécroser.
L’intensité des symptômes est variable en fonction de l’origine de l’infestation et du climat. Les pertes peuvent s’élever à 70 % du rendement.
Symptômes de nématodes sur tige et pétioles de féverole
Détection et période d’observation
Certaines plantes de féverole, bien qu’étant malades, ont néanmoins un aspect visuel sain. L’analyse au laboratoire est incontournable.
Observer les parcelles de féverole aux mois de juin et juillet, période à laquelle les symptômes liés aux attaques de nématodes des tiges s’expriment.
Plus aucune matière active n’est homologuée contre les nématodes des tiges de la féverole. La lutte chimique est donc impossible en France. L’Angleterre a axé ses recherches sur la génétique, pour mettre au point des variétés résistantes.
Bruche : des graines perforées
Ne pas confondre la bruche de la féverole (Bruchus rufimanus) à droite avec la bruche du pois (à gauche)
La bruche (Bruchus rufimanus) est un coléoptère de 3,5 à 5 mm de long, d’aspect trapu et dont le fémur des pattes antérieures est roux. Les élytres recouvrent presque tout l’abdomen. A ne pas confondre avec la bruche du pois (Bruchus pisorum) qui peut également se retrouver sur féverole : son fémur de la patte antérieure est noir et la bruche du pois présente une tâche blanche sur prothorax ainsi qu’une ligne oblique blanche sur élytre.
Présente partout. Elle se développe dans toutes les zones de culture françaises.
Des graines colonisées puis trouées. Les qualités visuelle et germinative sont altérées. Peu préjudiciable pour le rendement de la féverole, la bruche l’est davantage pour la qualité des graines. Pour le débouché alimentation humaine, le seuil de graines bruchées ne doit pas dépasser 1 à 3 % suivant les contrats. Une tolérance jusqu’à 5 % peut toutefois exister. En cas de taux élevé de graines bruchées, la qualité germinative peut être altérée, donc il faut être attentif pour le débouché semences.
Cycle biologique
La bruche présente une seule génération par an. Elle est active à partir d’une température d’environ 20°C. Les journées à plus de 25°C lui sont très favorables. L’adulte pond sur les gousses de féverole. Lorsque la larve éclot, elle pénètre directement dans la gousse sans se « balader ». Elle se développe à l’intérieur d’une graine pour donner un adulte. En cas de pression élevée, plusieurs larves peuvent cohabiter dans une même graine.
Pour s’extraire, à la récolte ou au stockage, l’adulte perfore la graine et laisse un trou parfaitement rond. Il gagne ensuite une zone d’hivernage. Les parcelles situées près des silos semblent les plus exposées.
La bruche, contrairement aux charançons des céréales, ne se reproduit pas dans les grains au stockage. Aucune nouvelle attaque n’est à craindre.
Période d’observation
Surveiller du début de la floraison jusqu’à fin floraison + 10 jours.
Une protection rarement valorisée
Une protection insecticide, qui vise les adultes, n’est que rarement efficace et peu valorisée en raison de la longueur de la phase de risque, du stade jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin florai-son + 10 jours (une seule application de lambdacyhalothrine est réglementairement possible en floraison).
L’efficacité est d’autant plus réduite si les températures sont élevées à floraison. En revanche, si les conditions de températures sont fraîches en début de formation des gousses pendant au moins 10-15 jours, un traitement peut limiter les populations.
Une éventuelle intervention serait à positionner à partir du stade jeunes gousses 2 cm et lorsque les températures maximales journalières sont supérieures ou égales à 20°C pendant au moins 2 jours consécutifs (les bruches sont alors actives). Dans ce cas utilisez un volume d'au moins 200 à 300 l/ha pour assurer une bonne pénétration de la pulvérisation dans la végétation et atteindre les bruches qui se déplacent dans le couvert.
Les bruches se déplacent beaucoup et sur de grandes distances. Lutter collectivement est donc indispensable au sein d’un bassin de production destinée à l'alimentation humaine.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Jeunes gousses 2 cm sur le premier étage fructifère jusqu'à fin floraison + 10 jours. | Observations sur plante | Temps chaud T> 20°C | Présence sur la culture et T° >20°C 2 jours consécutifs |
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Désherbage mixte du soja
Désherbage mixte du soja avec herse étrille
Exemples de stratégies
Le désherbage mécanique du soja peut permettre de réduire ou compléter des applications d’herbicides, selon les situations. Ci-dessous quelques exemples de stratégies mixtes avec herse étrille (HE) ou houe rotative (HR) et leurs efficacités, en comparaison avec des stratégies tout chimique ou tout mécanique.
Efficacité de ces stratégies sur flore simple de dicotylédones
Efficacités finales (%) au stade 1ères gousses du soja sur flore simple (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc) :
Le désherbage mixte avec la herse étrille est aussi efficace que la référence chimique. C’est la complémentarité des deux, désherbage chimique de prélevée et passages de herse étrille en post-levée, qui permet cette bonne efficacité car le désherbage chimique de prélevée seul ne donne pas d’efficacité satisfaisante (surtout en cas de faible pluviométrie). Cet itinéraire mixte permet d’alléger le programme chimique de référence (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis 8-10 jours après) tout en ayant une efficacité équivalente et satisfaisante.
Le mécanique seul avec herse étrille reste satisfaisant (contrairement à la houe rotative, qui est décevante). Cela montre qu’un itinéraire de désherbage tout mécanique reste pertinent avec la herse étrille sur ces espèces (mercuriale annuelle, morelle noire et chénopode blanc). La herse étrille est bien plus intéressante que la houe rotative.
A retenir
Ainsi sur flore simple du soja (type mercuriale annuelle, chénopode blanc ou morelle noire), 3 itinéraires de désherbage peuvent être retenus car efficaces et satisfaisants :
- La référence chimique (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis pulsar à 0.625 l/ha à 2-3 feuilles puis renouvelé 8-10 jours après)
- L’itinéraire mixte avec herse étrille (Prowl à 2 l/ha en prélevée puis herse étrille 2 à 3 fois en post-levée)
- L’itinéraire tout mécanique avec herse étrille (herse étrille en prélevée puis 2 à 3 fois en post-levée)
Cela montre que dans ces conditions la herse étrille peut remplacer en partie ou totalement l’utilisation de ces herbicides, pour un résultat équivalent, à condition de travailler sur flore simple (exclure ambroisie, datura, xanthium, graminées, renouées…) à des stades très jeunes et de disposer de créneaux météo suffisants et sans risque de repiquage (portance du sol, absence de pluie suivant l’intervention).
Herse étrille dans soja
Mercuriale au stade cotylédons arrachée après un passage de herse étrille
Efficacité de ces stratégies sur graminées
Efficacités finales (%) au stade floraison du soja sur panic faux-millet et panic pied de coq :
Un essai 2021 financé dans le cadre de Cap protéines montre que les deux passages de herse étrille en post-levée après le Prowl ont permis de gagner 10-12% d’efficacité par rapport au Prowl seul. Néanmoins cette stratégie reste insatisfaisante sur graminées (alors qu’elle donnait une très bonne efficacité sur dicotylédones simples).
La modalité avec deux passages de herse étrille (en prélevée et à V1) puis Pulsar en post-levée a une meilleure efficacité (85% sur panic faux-millet et 100% sur panic pied de coq, donc équivalente au programme herbicide complet). Mais en comparaison avec la stratégie tout mécanique avec 3 passages de herse étrille, c’est le Pulsar qui a permis un rattrapage correct.
Herse étrille dans soja
Evaluation du coût et du temps de travail de ces stratégies
Une analyse économique permet d’évaluer le coût des différents itinéraires de désherbage testés, en prenant en compte le coût des passages, le coût du matériel et des produits, ainsi que le temps de travail.
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Pour ces calculs, les hypothèses de matériel, de coût et de temps de travail sont les suivantes :
Source : barème d’entraide 2015 Jura
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La modalité mixte avec herse étrille et la modalité tout mécanique avec herse étrille présentent les meilleurs ratios efficacité / coût et efficacité / temps de travail.
Désherbage mixte du soja avec bineuse
Désherbage mixte combinant binage et traitement sur le rang
Il est alors intéressant de localiser sur le rang la pulvérisation d’herbicides, soit en herbisemis (kit spécifique est à installer sur le semoir) avec des herbicides de prélevée, soit en post-levée avec une rampe localisée de type Maréchal par exemple. Cela permet non pas de réduire la dose employée (risques de sélection de populations résistantes) mais de réduire les surfaces traitées (et donc les coûts herbicides et l’IFT). C’est la complémentarité du traitement sur le rang et du désherbage mécanique dans l’inter-rang qui est gagnante.
Des résultats tournesol sont extrapolables au soja : voir l'article
Désherbage mixte avec binage en substitution de traitements de post-levée
Un essai mené en 2022 et financé par Cap protéines montre qu’en année sèche, la référence chimique donne des résultats plus décevants car la sécheresse a dégradé l’efficacité de l’herbicide de prélevée et le Pulsar a été réalisé sur des adventices trop développées (application tardive sur des adventices mal détruites en prélevée). La stratégie mixte Prowl puis herse étrille en post-levée manque d’efficacité car la herse étrille a été passée sur des adventices trop développées pour les mêmes raisons.
En revanche, le binage apporte un bon complément d’efficacité à l’herbicide de prélevée en année sèche. Ainsi le binage exerce un rattrapage bien supérieur à la herse étrille et permet d’éviter une voire deux applications de Pulsar fractionné. De plus, la stratégie Prowl + binage est intéressante également en termes de réduction d’IFT et de coût herbicide.
Le binage en renfort des programmes herbicides sur flore difficile
En présence d’ambroisie, de xanthium ou de datura, il est conseillé d’intervenir en programme avec les herbicides adaptés à cette flore appliqués au bon stade et à la bonne dose. Pour renforcer la lutte contre ces espèces, un ou plusieurs binages peuvent être envisagées, en supplément du programme herbicide.
Conclusion
Les principaux intérêts du désherbage mixte sont :
- Les années sèches, le mécanique est efficace et apporte un bon complément sur des traitements qui ont une efficacité altérée par des conditions sèches.
- Il permet de palier aux problèmes de sélectivité de certains produits et à des contraintes réglementaires.
- Il permet une réduction des IFT, ce qui est intéressant pour les démarches de type HVE (en situation de flore classique)
- Le binage en plus renforce les efficacités sur les flores difficiles.
Découvrir les caractéristiques des outils de désherbage mécanique sur soja.
Il y a d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes. Pour cela, il faut se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour le soja.