Ravageurs du pois : la cécidomyie
Cécidomyie (Contarinia pisi) Fréquence : faible ; nuisibilité : moyenne
La cécidomyie du pois est un moucheron gris de 2-3 mm. L’adulte est sans incidence directe sur le rendement de la culture, puisqu’il ne s’en nourrit pas. Il émerge des parcelles de blé cultivées en pois l’année précédente. Les femelles volent vers les nouvelles parcelles de pois avoisinantes durant la 2e quinzaine de mai. Les femelles pondent dans les boutons floraux encore enfouis sous les stipules. Les larves éclosent 4 jours après la ponte et créent des galles dans les boutons floraux, qui gonflent puis avortent. Les entre-nœuds se raccourcissent. Les dégâts sont visibles début juin et peuvent engendrer jusqu’à 30 q/ha de pertes de rendement. Surveiller les parcelles de pois à partir du stade 8-9 feuilles, surtout en Champagne crayeuse et en Picardie. Les facteurs favorables à l’adulte sont l’absence de vent et le beau temps. Plus la floraison est courte plus l’attaque est grave car la majorité des boutons floraux peuvent être détruits.
Règle de décision
Surveiller la présence des cécidomyies en plaçant une cuvette jaune (ou blanche) dans les parcelles. Quand il y a un vol de cécidomyies, la cuvette « devient noire » de moucherons.
Traiter contre la cécidomyie du pois avec un insecticide de contact, car elle ne s’alimente pas sur la culture. Intervenir au moment du pic de vol (forte augmentation de la population de moucherons entre 2 observations rapprochées – 24 h) et en fin de journée. Le but est de détruire les adultes avant la ponte. Les vols sont soudains et échelonnés ; un 2e traitement peut être nécessaire.
Les délais d’intervention sont courts (compter au maximum 48 heures entre l’observation de la sortie du blé et l’introduction de l’insecte dans les boutons floraux), la lutte chimique est donc souvent peu efficace.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Du stade bouton floral jusqu’à début floraison + 15-20 jours | Captures en cuvettes jaunes (ou blanches) | Se poster le soir dans la parcelle à la hauteur de la végétation et observer les moucherons voler. |
Intervenir après une forte augmentation de la population de moucherons entre 2 observations rapprochées, en fin de journée. Intervenir avec un insecticide de contact. Réintervenir si nécessaire. |
Le pois d'hiver est moins touché que le pois de printemps car, même s'il est attaqué en même temps, il est à un stade plus avancé et les dégâts sont en général plus faibles.
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Les bonnes pratiques pour une implantation réussie du lin oléagineux d’hiver
Les semis de lin oléagineux d’hiver pourront démarrer à partir de mi-septembre et se poursuivront jusqu’en octobre sur les secteurs les plus poussants. L’objectif est de viser une levée rapide et homogène de la culture. Sa bonne implantation passe par un semis sur une parcelle propre présentant une structure superficielle, fine et rappuyée.
Choisir une parcelle propre et viser une structure du sol fine, aplanie et rappuyée
Quelle parcelle pour le lin d’hiver ?Le lin est une culture peu couvrante et sensible à la concurrence des adventices, il faut donc privilégier son implantation sur des parcelles propres. De même, les parcelles avec de fortes infestations en graminées et graminées résistantes sont à éviter. Les terres se réchauffant vite au printemps sont également à privilégier. Enfin, il est préférable de respecter un délai de retour minimum de 4 à 5 ans entre 2 lins (qu’ils soient d’hiver ou de printemps) pour limiter les risques de bioagresseurs. Quelle structure du sol et quel lit de semences ?Une levée rapide et homogène passe par un lit de semences finement préparé, rappuyé et aplani afin de maximiser le contact sol-graine, la graine de lin étant particulièrement petite. Un lit de semence motteux et soufflé sera à proscrire, de même qu’une présence trop importante d’amas de débris végétaux. Il faut également s’assurer d’avoir une bonne structure en profondeur, encore plus lors des implantations sans labour. |
Ne pas trop anticiper la date de semis afin d’atteindre le stade 5-10 cm du lin en entrée d’hiver
Les semis de lin commencent à partir de mi-septembre pour les secteurs les moins poussants et seront plus tardifs sur les secteurs très poussants. Il est primordial de ne pas semer trop tôt. En effet, l’objectif est que le lin atteigne le stade 5-10 cm à l’entrée d’hiver.
Un lin trop peu développé (<5 cm) présente une plus grande sensibilité aux conditions hivernales et présente un risque de perte de pieds en sortie d’hiver. Pour prévenir cela les semis seront à réaliser jusqu’à fin septembre dans les secteurs sensibles au froid à condition que les pluies soient revenues pour assurer une levée dynamique du lin et jusqu’au 10-15 octobre dans les secteurs peu sensibles au gel.
Un lin trop développé (>10 cm) risque d’être sensible aux gelées de printemps, c’est pourquoi les semis précoces sur des secteurs à forts résidus azotés, avec une pousse automnale importante sont à proscrire. De plus, la nouvelle réglementation TOPREX (désormais interdit à l’automne) et l’absence d’alternatives efficaces nous imposent de respecter rigoureusement des règles agronomiques :
- Eviter les précédents à forts reliquats azotés
- Eviter la fertilisation organique à l’automne
- Maitriser la densité de semis
Quelle densité de semis ?
Le semis du lin sera à réaliser entre 350 et 400 graines/m² pour au semoir à céréales pour obtenir 250 à 300 plantes/m² avec 2 à 3 tiges par plantes en sortie d’hiver. Le taux de germination des semences certifiées est au minimum de 85 %.
Les graines de lin sont fluides : contrôler la densité du semis car le poids de mille graines peut varier de 5 à 8 g selon les variétés (pour un PMG de 7 g, semez environ 28 kg/ha).
Et le choix de la variété ?Pour en savoir plus sur les caractéristiques des variétés de lin oléagineux d’hiver, consulter le site MyVar : https://www.myvar.fr/ |
Le lin requiert une vigilance pour le désherbage et les maladies fongiques
Le lin oléagineux d’hiver est déconseillé sur les parcelles présentant une forte infestation en graminées ou graminées résistantes. Nous recommandons l'utilisation de la COLZAMID, voir l'article suivant pour plus d'informations : Désherbage du lin oléagineux : quel programme pour les semis 2025 ?
Les anti-graminées foliaires sensibilisent le lin au gel, il est donc nécessaire de prendre des précautions sur les secteurs à risque.
Une vigilance pourra être portée sur les maladies fongiques. La septoriose est une maladie qui se gère dès l’automne pour les secteurs à risque moyen à fort. Ainsi, une application d’un fongicide dès le stade 2-3 cm du lin est nécessaire. Si cette maladie s’exprime tôt dans le cas d’automne doux et humides, elle peut impacter fortement la production de graines.
Enfin, les ravageurs sont peu fréquents sur l’automne, des altises du lin (différentes de celles du colza) peuvent parfois être observées lors de conditions exceptionnellement douces à l’automne.
Quels sont les besoins de fertilisation de ma parcelle de lin ?Il n’est pas nécessaire d’apporter de l’azote à l’automne sur le lin. La culture pourrait être davantage sensibilisée au froid si elle devient trop poussante à l’entrée de l’hiver. Les apports d’azote seront à raisonner à la sortie de l’hiver. En revanche, vous pouvez apporter 30 à 60 unités/ha de phosphore (en sol bien pourvu en cas de pailles restituées ou exportées) et 30 à 90 unités/ha de potasse (en sol bien pourvu en cas de pailles restituées ou exportées) pour un objectif de rendement de 25 q/ha. A raisonner selon votre analyse de sol. |
Préparation du lit de semences en lin oléagineux
- une bonne structure en profondeur (absence de compaction),une bonne fissuration horizontale et verticale pour le pivot. En effet, le lin a une racine principale pivotante.
Pour le lin d’hiver, l’objectif est d’atteindre un pivot de 10 à 15 cm dès l’automne (meilleure sélectivité des herbicides, potentiel de rendement). En revanche, le lin oléagineux est une plante exigeante en eau au cours de la floraison. Il faut donc que l'enracinement soit optimal afin d'exploiter la réserve hydrique du sol (exploration des racines au-delà de 1,2 m de profondeur si la structure le permet en lin d’hiver).
- Une structure superficielle fine, aplanie et rappuyée sera primordiale pour assurer une levée rapide et homogène du lin. Il faut éviter au maximum les amas de débris végétaux et des sols creux ou soufflés très néfastes à une levée homogène (une petite graine induit un contact sol-graine délicat). Rester vigilant face aux phénomènes de battance qui peuvent pénaliser à leur tour la levée.
Le non labour est conseillé dans les sols argileux. Si les pailles du précédent sont restituées, les broyer et les répartir de manière homogène sur l’horizon travaillé afin d’éviter la présence de mulch de paille trop épais qui pénalisera la levée.
La gestion des autres adventices difficiles en colza
Hormis les graminées hivernales, les géraniums et les crucifères, d’autres adventices posent problème dans les colzas et sont à gérer spécifiquement. On peut citer l’ammi élevé, le gaillet gratteron, le chardon-marie, le bleuet et l’érodium.
Ammi majus
L'ammi majus présente un développement végétatif exubérant qui peut le rendre très concurrentiel en fin de cycle.
Ammi majus : 1. Plantule - 2. à la floraison
L'ammi élevé est capable de germer toute l'année avec un pic en sortie d'hiver, début de printemps. Les germinations s'estompent à l'approche des fortes températures estivales pour reprendre à l'automne dans les colzas notamment, dès le début du mois de septembre. La fructification a lieu pendant l'été. En raison de ces caractéristiques biologiques et de son mode de levée plutôt échelonné, la rotation des cultures n’est pas un levier très efficace. Des faux-semis dans l’interculture colza-céréales peuvent contribuer à réduire le stock semencier superficiel. Le labour n’a pas d’effet.
Nos références actuelles montrent que l’ammi majus est bien contrôlé en prélevée avec des herbicides à base de clomazone (COLZOR TRIO, AXTER, CENTIUM 36 CS…) ou des herbicides à base de quinmérac (NOVALL, ALABAMA, etc…). En postlevée, le MOZZAR à 0,25 l/ha (ou MOZZAR 0,25 puis IELO 1,5 l/ha ou MOZZAR 0,25 puis MOZZAR 0,25) est efficace.
Gaillet
Le gaillet est très préjudiciable en colza. Bien que sa nuisibilité soit tardive, des pertes significatives sur le rendement, en fonction du milieu et des conditions, sont enregistrées dès 2 pieds/m². De plus, il provoque des problèmes de verse et une gêne considérable à la récolte (enroulements autours des rabatteurs, bourrages). Enfin, des études ont signalé que les gaillets peuvent constituer des plantes hôtes, relais de l'orobanche rameuse.
Gaillet gratteron : 1. Plantule - 2. à la floraison
Le gaillet lève préférentiellement de septembre à mars. La floraison a lieu de mai à octobre. Seule l'introduction de cultures d'été (semées dès la mi-avril) permettra de casser le cycle de l'adventice et diminuer progressivement la pression des gaillets en cultures d'hiver. Compte tenu de la persistance modérée des graines de gaillet une fois enfouies dans le sol, le labour peut être envisagé en cas d’échec de gestion. Les premières germinations débutant en fin d'été, des faux semis dans l’interculture colza-céréales réguliers et bien menés seront efficaces à partir de septembre et plus tardivement. Le binage à partir de 3-4 feuilles du colza est aussi une possibilité.
Les herbicides de prélevée comme COLZOR TRIO 4l/ha (avec clomazone) ou ALABAMA 2.5 l/ha (avec quinmérac) présentent les meilleures efficacités. Un programme avec de la napropamide 1.5 l/ha en présemis suivie d’un produit à base de quinmérac ou de clomazone en prélevée à dose modulée (2/3 à 3/4) est également envisageable (renforcement via la napropamide). On note fréquemment un petit complément d’efficacité à la prélevée avec IELO. Le produit de postlevée FOX est efficace sur très jeunes gaillets poussants. Mais c’est le produit MOZZAR qui sera le plus efficace, sur gaillet levé, quel que soit le stade.
Fiche Gaillet gratteron sur Infloweb
Chardon-Marie
Le chardon-Marie est une espèce annuelle qui se rencontre de plus en plus souvent en régions Centre, Poitou-Charentes et Sud-Ouest. Concurrentiel et volumineux, sa gestion est importante en colza.
Chardon-Marie
Les germinations ont lieu à l’automne et à l’entrée de l’hiver. Avant la sortie des pétales, le broyage et l’écimage peuvent être envisageables comme technique de lutte mécanique.
CALLISTO est une solution efficace et économique. Sur jeune adventice, les efficacités sont supérieures à 90%. Appliquer CALLISTO à 0,15 l/ha à partir de 6 feuilles du colza, sur une culture endurcie par les premiers froids (températures inférieures à 7/8°C). Renouveler l'application 3 semaines plus tard si nécessaire. IELO est un produit également efficace sur cette adventice, mais son niveau d’action diminue sur chardon-marie développé.
Les solutions suivantes sont les plus adaptées :
- CALLISTO 0,15 l/ha dès 6 feuilles du colza puis IELO 1,5 l/ha (début novembre);
- IELO 1,5 l/ha + CALLISTO 0,15 l/ha (début novembre). Ce mélange, éprouvé, se fera sous la responsabilité de l’utilisateur (déconseillé par les firmes).
- Le produit MOZZAR est très efficace sur cette adventice, une fois levée, dès la dose de 0,25 l/ha
Enfin, en l’absence de rattrapage à l’automne, il ne faut pas exclure la possibilité d’un rattrapage de printemps avec LONTREL SG à 174 g/ha + huile. L’efficacité, sans être supérieure à 85% reste tout de même très significative (efficacité finale observable au mois de mai) et empêche la multiplication de graines.
Bleuet
De plus en plus fréquent dans les parcelles du Centre, de Bourgogne ou de Lorraine, le bleuet est très difficile à contrôler en prélevée.
Bleuet
Le bleuet levant principalement entre octobre et novembre et de manière plutôt groupée, l’introduction de cultures de printemps ou d’été dans la rotation -ainsi que l'augmentation de l'intervalle de temps entre deux colzas dans la parcelle- limiteront la progression de l'adventice. Comme les graines du bleuet perdent leur viabilité rapidement lorsqu'elles sont enfouies (Taux Annuel de Décroissance proche de 70%), le labour occasionnel est un moyen de gestion efficace après un échec de désherbage.
L'herbicide COLZOR TRIO à 4 l/ha reste la meilleure référence de prélevée (effet napropamide) avec une efficacité insuffisante. Le bleuet se contrôle surtout en postlevée.
En rattrapage, trois solutions sont à retenir :
- début octobre à décembre : MOZZAR 0,25 l/ha
- début novembre : IELO 1,5 l/ha
- printemps : LONTREL SG à 174 g/ha + huile. Efficacité moyenne.
Erodium cicutarium
Erodium cicutarium à floraison
- Cotylédons de grande taille, divisés en 3 lobes profonds irréguliers permettant l’identification rapide de l’espèce
- Plantule en rosette étalée sur le sol
- Pétiole long et nettement poilu
- Feuilles lancéolées, qui comprennent jusqu’à 15 segments profondément lobés, voire divisés
- Plante adulte de moins de 20 cm de hauteur
- Fleurs rouges à roses, de 1 cm de diamètre
- Le fruit se termine par un bec et la graine possède une arête torsadée à sa base
Le contrôle en prélevée est difficile. Les meilleurs programmes combinent de la napropamide 1,5 l/ha (COLZAMID, etc.) en présemis incorporé avec un produit de prélevée type AXTER, COLZOR TRIO ou ALABAMA.
En post-levée, le rattrapage peut se faire avec FUSILADE MAX 1,5 l/ha, qui bizarrement, est relativement efficace (l’érodium n’est pas une graminée).
En postlevée l’utilisation de CLERAVIS/CLERANDA présente de bonne efficacité, à condition de choisir une variété CLEARFIELD®.
Pour les fortes infestations et en postlevée, on peut privilégier un programme de type MOZZAR 0,25 l/ha pus IELO 1,5 l/ha + FOX 1 l/ha.
Anthrisque
L’anthrisque n’est pas aussi nuisible qu’un gaillet mais elle n’est pas négligeable. Elle est du même ordre qu’une moutarde. Assez fréquente en observation, elle pose toutefois rarement de problèmes.
C’est de loin, avec l’ammi majus, l’ombellifère la plus difficile à contrôler. Privilégier les programmes ou solutions de prélevée à base de quinmérac (ALABAMA, NOVALL ou RAPSAN TDI).
En postlevée, les seules solutions efficaces sont :
- MOZZAR 0,25 l/ha (4-6 f du colza, à partir du 1er octobre) à renouveler 1 mois plus tard.
- LONTREL SG, à pleine dose, efficace uniquement du stade cotylédon à 2 feuilles.
Brochure "Lutte contre les adventices en systèmes céréaliers et oléagineux"
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Autres ravageurs du pois
Oiseaux
Pigeons (ramier, biset) et corbeaux (corbeaux freux, corbeille noire) sont à l’origine de dégâts importants sur pois. Ils se nourrissent de semences au semis et de jeunes plantules en début de cycle.
Lapins & lièvres
Les lapins et les lièvres sont à l’origine de dégâts sur pois. On observe généralement des plantes sectionnées entre le stade levée et 6 feuilles.
Puceron vert du pois : à surveiller dès le début du printemps en cas d'hiver doux
Le puceron vert du pois mesure de 3 à 6 mm et est de couleur vert clair, parfois rose. En s’installant sur les plantes pour y prélever de la sève, il provoque des dégâts directs (avortement des boutons floraux, gousses ouvertes, réduction du nombre de gousses et du PMG) et est également vecteur de virus. S’il colonise les parcelles en général au début de la floraison, il peut, comme en 2020, arriver de manière précoce sur des plantes à des stades jeunes, entraînant une pression importante parfois difficile à maitriser, et une transmission de virus, très impactante.
Puceron vert (Acyrthosiphon pisum) Fréquence : moyenne ; nuisibilité : forte
Règle de décision
Surveiller les parcelles de pois dès le début du printemps surtout en cas d’hiver doux.
Pour dénombrer les pucerons à partir de 6 feuilles, placer une feuille blanche rigide sous la végétation et secouer les tiges. Les pucerons se laissent tomber. Répéter l'opération plusieurs fois et dénombrer ainsi le nombre de pucerons par plante.
Avant d’intervenir évaluer la présence des auxiliaires
Si les pucerons arrivent au moment de la floraison, observer les auxiliaires. En effet coccinelles et syrphes, naturellement présents dans les bordures de champs peuvent faire retomber la pression sous le seuil d’intervention. Si ces auxiliaires sont présents tôt, reporter la décision d’intervenir en fonction de l’évolution des populations.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| Avant 6 feuilles (1) | Observation directe sur plante | Hiver doux |
Plus de 10% des plantes portent des pucerons |
| De 6 feuilles à boutons floraux (2) | Observation sur plante : placer une feuille blanche rigide sous la végétation et secouer les tiges | Printemps chaud et sec |
Plus de 10 à 20 pucerons par plante |
| Floraison (3) |
Plus de 20 à 30 pucerons par plante. |
(1) Si présence simultanée sitones et seuil dépassé, choisir une solution également autorisée sitones. Il est préférable de conserver les aphicides spécifiques pour de plus fortes infestations et/ou pour leur autorisation durant la floraison.
(2) Si une nouvelle intervention est nécessaire en floraison, KARATE K ne sera pas utilisable en pois. Seuls MAVRIK JET et TEPPEKI seront utilisables mais attention, leur utilisation est limitée à une application.
(3) KARATE K n’est pas utilisable en floraison du pois. L’utilisation de MAVRIK JET et TEPPEKI est limitée à une application
Pour protéger les abeilles et autres insectes pollinisateurs, ne pas appliquer les insecticides durant la floraison ou en période de production d'exsudat, à l'exception des usages bénéficiant de la mention abeille (F, PE, FPE) ou emploi possible. L'arrêté du 20 novembre 2021 encadre les horaires d’application : dans les 2 heures qui précèdent le coucher du soleil et dans les 3 heures qui suivent le coucher du soleil.
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Ravageurs du pois : le sitone
Sitone (Sitona lineatus) Fréquence : forte ; nuisibilité : faible
Le sitone est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur gris brun, avec des yeux proéminents. Il arrive par vols échelonnés sur les parcelles de pois, depuis ses zones refuges (haies, bois, jachères, légumineuses). Sa larve, 6 mm de long, est bicolore : le corps est blanc et la tête, brun-jaune. Le sitone vit sur tout le territoire français avec une zone de prédilection au sud de la diagonale Rennes-Lyon : Auvergne-Rhône-Alpes, PACA, Occitanie, Nouvelle Aquitaine (Poitou-Charentes), Pays-de-la-Loire et Centre Val de Loire (Berry) sont les régions les plus attaquées.
En pois de printemps, les sitones entraînent des dégâts aériens et racinaires. Les adultes attaquent les bords des feuilles sous forme d’encoches semi-circulaires. Ces morsures n’ont pas d’impact sur le rendement. C’est la destruction des nodosités, puis des radicelles et des racines par les larves qui en perturbant l’alimentation azotée des cultures, engendre une nuisibilité. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10-12 q/ha dans les cas extrêmes et une baisse du taux de protéine jusqu’à 30%. Cependant, quelques nodosités saines plus l’azote du sol peuvent suffire à nourrir la plante.
Le sitone est actif par temps ensoleillé et dès que la température dépasse 12 °C. Il reste caché quand la température baisse et que le ciel est nuageux.
Règle de décision
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| De la levée au stade 5-6 feuilles | Observations sur plante : encoches sur les feuilles | Temps ensoleillé sans vent | 5-10 encoches au total sur les dernières feuilles émises. |
Au-delà du stade 6 feuilles, les traitements deviennent inutiles, car les adultes ont déjà pondu. Les pyréthrinoïdes homologués protègent uniquement les feuilles présentes lors du traitement. Le sitone apparaît souvent après le thrips. Il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation.
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Ravageurs du pois de printemps : le thrips
Thrips (Thrips angusticeps) Fréquence : variable selon les régions ; nuisibilité : généralement faible
Le thrips qui attaque le pois est le thrips du lin et des céréales. Le thrips prolifère principalement dans les parcelles de pois de printemps, dans la moitié nord de la France et plus particulièrement dans les régions : Nord-Picardie, Normandie, Bassin parisien, Centre et Champagne crayeuse. Le thrips pique le végétal pour se nourrir et injecte une salive toxique dans la plante. Celle-ci initie de nombreuses ramifications (jusqu’à 8). Les plantes sont également naines et portent peu de gousses. Les feuilles sont gaufrées et se couvrent de taches jaunes ou brunes. Les pertes de rendement liées au thrips sur pois de printemps s’élèvent à 30 q/ha si la levée est lente (mauvaises conditions climatiques). Si elle est rapide, la nuisibilité de ces insectes est faible (impasse envisageable). Un précédent blé ou lin est favorable à la présence du thrips dans la parcelle de pois de printemps. La larve sort du sol vers 7-8 °C
Règle de décision
Pour observer les insectes, prélever une 10aine de plantes au hasard dans la parcelle. Les placer dans un sac transparent fermé et le laisser quelques minutes au soleil. Dénombrer le nombre de thrips et diviser par 10 pour obtenir le nombre d’insectes par plante.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| De la levée (80 % des plantes levées) au stade 2-3 feuilles | Observations sur plante | En conditions très poussantes, la nuisibilité est généralement faible. |
Intervenir si on dénombre 1 thrips/plante en moyenne En cas d’impossibilité de traiter tôt (période de mauvais temps…), intervenir dès que possible pour limiter les dégâts, car tant que les thrips sont présents, ils continuent à attaquer les plantes. Le thrips apparaît souvent avant le sitone. Il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation. |
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Colza associé à des légumineuses gélives ou pérennes
Colza associé à des légumineuses gélives ou pérennes
Eviter les carences en zinc
Le lin exporte beaucoup de zinc de l’ordre de 300g/ha d’élément pur. Le calcaire actif bloquant le zinc, éviter de réaliser un chaulage avant une culture de lin. Le lin de printemps est plus sensible aux carences en zinc que le lin d’hiver.
Cas général : l’enrobage des semences avec du zinc est suffisant, mais en l’absence d’enrobage, procéder à l’application de sulfate ou du chélate de zinc (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (= 2 cm).
Situation à risque de carence (sols superficiels argilo-calcaires, sols sableux, pH supérieur à 7,5, apports de chaux et de résidus d’origine agro-industrielle) : opter pour des semences enrobées et prévoir l’application de sulfate de zinc ou du chélate de zinc (forme plus sélective en conditions gélives ou en présence de morsures d’altises) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha).
Pas d’application en cas de risque de gelées nocturnes.
Symptômes de carence en zinc sur lin
En cas de carence en zinc, on note un ralentissement voire un arrêt de croissance. La plante prend un aspect grisâtre. A partir du stade 5-10 cm du lin de printemps, des taches blanchâtres peuvent apparaître sur le bouquet terminal.