Maladies du tournesol : identifier le phénomène "pieds secs"
L’attaque du phoma au collet la forme potentiellement la plus pénalisante de la maladie pour le tournesol : elle conduit en effet rapidement au dessèchement précoce des plantes pendant la phase de remplissage des grains, pénalisant le rendement.
1. Début d'attaque au collet - 2. Manchon en bas de tige - 3. Formation de crevasses
En général trois semaines à un mois avant la maturité normale, le noircissement du collet peut s’accompagner d’un dessèchement précoce des pieds : les plantes se dessèchent prématurément et les capitules restent de très petite taille, secs, noirs et recroquevillés. Ce phénomène apparaît soit de façon aléatoire dans la parcelle, soit dans de larges zones où toutes les plantes sont touchées.
Les attaques débutent par une petite tache au collet qui se développe puis l’encercle ; le resserrement du diamètre du collet est très souvent le signe annonciateur du dessèchement précoce, alors qu’un collet hypertrophié/crevassé/fissuré révèle la mise en place d’une réaction de défense de la plante. En cas de collet rétréci, le champignon a pénétré à l’intérieur des tissus de la tige, jusqu’aux vaisseaux conducteurs. On assiste alors à un arrêt progressif du fonctionnement physiologique de la plante (transpiration, photosynthèse), qui entraîne la dégradation du système racinaire. L’apparition du dessèchement précoce se manifeste environ 45 jours après le début de l'attaque au collet et stoppe le remplissage des graines.
1. Zone de pieds secs dans une parcelle - 2. Le capitule devient sec, brun-noir, recroquevillé et de petite taille - 3. haut : système racinaire d'une plante saine, bas : système racinaire d’une plante attaquée par le phoma (pied sec)
Le dessèchement précoce est le signe que le système racinaire est touché par le phoma. En effet, le pivot devient noirâtre, se durcit et se creuse de l’intérieur ; les racines secondaires disparaissent. Les pieds secs s’arrachent facilement.
3 critères pour identifier le dessèchement précoce (phénomène "pieds secs")
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Diagnostiquer les maladies sur capitule du tournesol
Mildiou
Les plantes nanifiées par le mildiou peuvent arriver à floraison et développer un capitule ; celui-ci reste horizontal, dressé vers le ciel à floraison, et plus ou moins stérile.
Sclerotinia
Les attaques de sclérotinia sur capitule ont lieu pendant la floraison, favorisées par des périodes pluvieuses. La contamination a lieu dès que les premiers cercles de fleurons s'épanouissent. Le champignon envahit peu à peu le tissu spongieux, provoquant l’apparition de taches de pourriture molle beige clair au dos du capitule. Le champignon colonise ensuite tout le capitule et un abondant mycélium blanc apparaît sur sa face fleurie. Ce mycélium sera à l’origine de la formation d’une grille de sclérotes entourant les graines. Le capitule est alors complètement détruit. Les graines et les sclérotes tombant au sol, seul subsiste un « balai de sorcière ». Cette évolution est très dépendante de la pluviométrie de fin de cycle.
Botrytis
Le botrytis est un champignon qui ressemble beaucoup au sclérotinia. Il provoque lui aussi une pourriture, un peu plus foncée que celle du sclérotinia. En conditions humides, celle-ci se recouvre d’un feutrage gris foncé dense et plat. Selon la précocité de l’attaque, le botrytis peut envahir l’ensemble du capitule, face fleurie comprise. Il détruit tous les tissus, contrairement au sclérotinia qui laisse les fibres libéro-ligneuses en l’état. Ses sclérotes sont fins et allongés, ceux du sclérotinia beaucoup plus dodus.
Rhizopus
Les attaques de Rhizopus sont rares ; elles sont à l’origine d’une pourriture molle et humide au dos du capitule, tirant sur le « rougeâtre ». En parallèle à la destruction des tissus, le champignon fructifie sous forme d’un duvet assez aérien (d’où le nom de pourriture chevelue) qui devient gris à l’intérieur des tissus du capitule voire sur la face fleurie. Cette sporulation observable avec une petite loupe ressemble à des têtes d’épingle (petites boules noires au sommet de filaments blancs). Les symptômes s’observent en général pendant la phase de remplissage.
Phomopsis
La contamination des capitules par le phomopsis s’effectue depuis une bractée ou l'une des petites feuilles du dos du capitule. Une tache beige-brun rougeâtre, sèche, progresse en pointe vers la crosse du capitule, affectant une portion du dos du capitule.
Phoma
Le phoma sur capitule se manifeste le plus souvent par une tache noire arrondie, sèche, entourant de la crosse du capitule. Ces attaques peuvent être à l'origine d'une dissémination du champignon par les semences, le champignon étant capable de s'installer dans la coque et dans l'amande.
Phomopsis et phoma n’occasionnent pas de pourriture sur capitule, contrairement au sclérotinia, botrytis et rhizopus.
Diagnostiquer les maladies sur tige du tournesol à la floraison
Phomopsis
La progression d’une tache foliaire de phomopsis via le pétiole conduit à la formation d’une tache brun-rouge aux contours frangés centrée sur le point d'insertion de la feuille. La tache peut évoluer jusqu’à encercler complètement la tige. La destruction des tissus est profonde (la zone malade est « crunchy » lorsque l’on appuie dessus) et entraîne l’arrêt de la circulation de la sève. La nuisibilité de la maladie est accrue lorsque la tige malade fragilisée casse au moindre choc (pluie, vent, rabatteurs de la moissonneuse batteuse).
Phoma
Les taches noires autour de l’insertion d’une feuille représentent le symptôme le plus fréquent et le plus facilement reconnaissable du phoma, appelé aussi « maladie des taches noires ». Les contaminations ont lieu le plus souvent au niveau de l’auget situé à l’insertion du pétiole sur la tige : cette petite zone retient l’humidité favorable à la germination des spores du champignon. Les taches du phoma sont brun-noir, plutôt arrondies aux contours assez nets, parfois surlignées d’un halo orangé. D’abord indépendantes les unes des autres, elles peuvent progressivement se rejoindre le long de la tige : elles sont coalescentes. Contrairement au phomopsis, ces nécroses restent superficielles et n’engendrent pas de casse de la tige.
Verticillium
Les symptômes de verticillium sont d’abord visibles sur feuilles, le plus souvent d'un seul côté de la tige. Ils peuvent parfois se manifester sur tiges par la présence d’une bande longitudinale vert foncé puis brune d’un seul côté de la tige. En fin de cycle, la tige des plantes touchées devient noire, parsemée de petites stries blanches et molle car la moelle s’est rétractée. La moelle est recouverte superficiellement d’une poussière noire de microsclérotes (0,05-0,1 mm) alors que son intérieur demeure blanc.
Sclérotinia
Les attaques de sclérotinia sur tige peuvent avoir deux origines : une contamination aérienne des feuilles adultes et une contamination racinaire du bas de la tige. Toutes deux évoluent en pourriture humide et blanchâtre, avec souvent des stries correspondant au front de croissance du champignon. Au fil du temps, des sclérotes noirs et dodus prennent forme dans et sur la portion de tige malade, qui peut finir par casser.
Macrophomina
Le macrophomina se manifeste en fin de cycle, surtout en sols séchants et les étés chauds. On observe une décoloration gris argenté sur 10 à 30 cm au bas de la tige. Des microsclérotes (0,1 mm - 1 mm) sont présents sur la moelle et dans la moelle (contrairement au verticillium), qui est déstructurée en bas de tige, formant des "piles d'assiettes". Ce symptôme donne son nom à la maladie : pourriture charbonneuse. La plante se dessèche prématurément. Ces microsclérotes assurent, comme dans le cas du Verticillium, la conservation du champignon dans le sol.
Les maladies du chanvre
Maladies : un impact limité
Le chanvre est réputé insensible à la plupart des maladies virales, bactériennes et fongiques. La culture ne connaît donc pas de perte de rendement liée aux maladies et ne nécessite aucun traitement fongicide entre le semis et la récolte. En effet, les variétés actuellement proposées aux agriculteurs sont des variétés dites « population » : elles présentent une certaine rusticité et sont hétérogènes quant à la résistance aux pathogènes. Ainsi, seule une faible proportion de plantes sont touchées en même temps par une maladie.
Botrytis
Botrytis cinerea est un champignon qui se développe surtout lorsque l’humidité de l’air est importante (> 60 %) et les températures modérées (20 à 24°C). Le mycélium se manifeste par une pourriture de la tige brune ou noire avec un feutrage gris. Les feuilles deviennent jaunes et flétrissent lorsque la tige est très atteinte. La pourriture peut remonter jusqu’aux bourgeons floraux. Les fleurs sont alors piquées de noir et meurent. Cette maladie n’a pas d’incidence sur la productivité de la culture.
Sclérotinia
Cette maladie peu nuisible est causée par Sclerotinia sclerotiorum (champignon identique à celui que l'on trouve sur colza, tournesol, pois...).
Les symptômes apparaissent généralement à la floraison, principalement sur des pieds isolés. Des lésions brun-jaune apparaissent sur les tiges. Les tissus corticaux en dessous de ces lésions s’effondrent. A partir de la tache encerclante, les parties supérieures de la plante dessèchent. En conditions humides, la surface de la tige s’enveloppe d’un mycélium blanc. Des sclérotes émergent de la surface, généralement en septembre.
Rhizoctone
Dans les parcelles sont parfois observés des pieds atteints de rhizoctone brun Rhizoctonia solani, ou de rhizoctone violet (Rhizoctonia violoacea ou Helicobasidium brebissonii). Les racines présentent un manchon de pourriture plus ou moins sèche, brune ou violacée parcourue par des filaments (mycélium) qui évoluent vers une pourriture plus molle en présence de bactéries à mesure que l'attaque se fait plus profonde dans les tissus de la plante. La pourriture remonte le long de la tige jusqu’à atteindre le bouquet floral. L’agent pathogène persiste dans le sol sous forme de sclérotes (< 5 mm de diamètre) pendant plusieurs années. La contamination des racines se fait par contact avec des sclérotes présents dans le sol. Le rhizoctone se développe en cercles concentriques par zones dans les parcelles. C’est la maladie qui occasionne actuellement le plus de dégâts, sans toutefois être très nuisible. Les plantes sèches ne facilitent pas la récolte.
La fonte de semis
La fonte des semis est causée par les pathogènes du sol, parfois impossibles à distinguer, entre autres Botrytis cinerea, Rhizoctonia solani, Fusarium (solani, oxysporum), et Pythium.
Le moyen de lutte le plus efficace est de recourir à un traitement de semences. 2019 sera la dernière année au cours de laquelle le seul traitement de semences autorisé (à base de thirame) pourra être utilisé. En présence de pathogènes, la perte de pieds à la levée peut atteindre plus de 30 % dans le cas d’utilisation de semences non traitées.
Maladies de la lentille durant le remplissage des gousses
Le sclérotinia
Le sclérotinia (Sclerotinia sclerotiorum) peut être observé sur lentille, se présentant sous forme d’un mycélium blanc à l’intérieur des tiges avec présence de sclérotes. La maladie entraine un dessèchement des plantes.
Il est commun à d’autres cultures (colza, tournesol, pois…).
Nuisibilité
Le sclérotinia est peu fréquent et peu nuisible sur lentille.
Méthode de lutte
Il n’existe pas de méthode de lutte en végétation sur sclérotinia.
La gestion de la maladie peut être anticipée via l’utilisation de LALSTOP CONTANS® WG, mais se gère surtout en préventif à l’échelle de la rotation (limiter le nombre d’espèces hôtes).
Ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante courant floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec une intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Attention à respecter les rélais avant récolte
Botrytis
Le botrytis de la lentille (Botrytis cinerea), appelé également « pourriture grise », se développe dans des conditions humides et douces. Il se développe principalement sur les jeunes gousses, provoquant leur avortement.
Botrytis sur gousses (à gauche) et sur tiges (à droite)
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque importante.
Méthode de lutte
Le botrytis se gère de la même manière que l’ascochytose : assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Attention à respecter les délais avant récolte.
La rouille
La rouille brune (Uromyces viciae-fabae) apparait plutôt en fin de cycle lorsque les températures sont élevées, sous forme de pustules sur les faces inférieures des feuilles et sur les tiges.
Nuisibilité
La rouille peut se développer très rapidement. En cas de forte attaque, le rendement peut être impacté.
Méthode de lutte
Intervenir lorsqu’une plante sur deux comporte 2 à 3 pustules sur la face inférieure des feuilles ou sur la tige.
Amistar 0,5 à 0,8 l/ha (azoxystrobine) donne de bons résultats sur cette maladie.
Attention à respecter les délais avant récolte
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Les maladies de la lentille en période de floraison
L'aphanomyces
Aphanomyces est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches) ; les spores flagellées se déplacent dans l’eau libre du sol, et colonise les racines des lentilles, entrainant une pourriture du système racinaire (racines molles et brunes puis desséchées). En végétation, la maladie s'exprime le plus souvent sous forme de foyers dans lesquels les plantes sont nanifiées et/ou jaunissantes.
Outre le pois et la lentille, d’autres légumineuses sont plus ou moins sensibles à aphanomyces, et multiplient l’inoculum.
Il n’existe pas de moyen de lutte contre cette maladie. La prévention doit ainsi se faire à l’échelle de la rotation, en espaçant d’au moins 5 ans deux cultures sensibles.
Espèces non-hôtes ou très résistantes :
Féverole, lupin, soja, pois chiche, fenugrec, lotier, sainfoin
Espèces sensibles :
Lentille, luzerne, gesse
Espèces présentant des variétés résistantes et des variétés sensibles
| Espèce | Variétés totalement résistantes à très résistantes (INR⩽1) |
Variétés partiellement résistantes à sensibles (INR>1) |
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| Trèfle | Trèfle d’Alexandrie (T. alexandrinum) |
Maremma, Polaris, Sacromonte, Tabor, Tigri |
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| Trèfle hybride (T. hybridum) |
Aurora | ||
| Trèfle incarnat (T. incarnatum) |
Bolsena, Carmina, Cegalo, Contea, Diogene, Kardinal, Tardivo, Trincat |
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| Trèfle violet (T. pratense) |
Diplo, Formica, Lemmon, Lestris, Merviot |
Larus, Mistral | |
| Trèfle blanc (T. repens) |
Aber daï, Aberace, Giga, Lune de Mai, Tara |
Abercrest, Abervantage, Alberta, Aran, California, Grasslands demand, Grasslands Huia, Grasslands Tahora, Ladino, Luclair, Seminole, Menna, Merwi, NFG Gigant, Régal, Rivendel, Sonja, Podkowa |
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| Trèfle de Perse (T. resupinatum) |
Ciro, Laser | Lightning | |
| Vesce | Vesce commune (V. sativa) |
Aneto, Ardente, Capucine, Caravelle, Catarina, Corail, Malachite, Marine, Melissa, Mikaela, Nacre, Pepite, Scarlett, Topaze, Vigile |
Amethiste, Barvicos, Beta, Candy, Caribou, Cristal, Delphi, Granit, Jade, Nikian, Opale, Platine, Rubis, Safran, Spido, Spinelle |
| Vesce pourpre (V. benghalensis) |
Barloo, Bingo, Popany |
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| Vesce velue (V. villosa) |
Hungvillosa, Massa, Savane, Villana |
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Afin de savoir si une parcelle est infestée, il est important de réaliser un test aphanomyces.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le résultat se présente sous la forme d’une note allant de 0 à 5 : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus de renseignements sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux »
L'ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme de nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante courant floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec une intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
Le botrytis
Le botrytis de la lentille (Botrytis cinerea), appelé également « pourriture grise », se développe dans des conditions humides et douces. Il se développe principalement sur les jeunes gousses, provoquant leur avortement.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque importante.
Méthode de lutte
Le botrytis se gère de la même manière que l’ascochytose : assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
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Les maladies de début de cycle de la lentille
L'aphanomyces
Aphanomyces est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches) ; les spores flagellées se déplacent dans l’eau libre du sol, et colonise les racines des lentilles, entrainant une pourriture du système racinaire (racines molles et brunes puis desséchées). En végétation, la maladie s'exprime le plus souvent sous forme de foyers dans lesquels les plantes sont nanifiées et/ou jaunissantes.
Outre le pois et la lentille, d’autres légumineuses sont plus ou moins sensibles à aphanomyces, et multiplient l’inoculum.
Il n’existe pas de moyen de lutte contre cette maladie. La prévention doit ainsi se faire à l’échelle de la rotation, en espaçant d’au moins 5 ans deux cultures sensibles.
Espèces non-hôtes ou très résistantes :
Féverole, lupin, soja, pois chiche, fenugrec, lotier, sainfoin
Espèces sensibles :
Lentille, luzerne, gesse
Espèces présentant des variétés résistantes et des variétés sensibles
| Espèce | Variétés totalement résistantes à très résistantes (INR⩽1) |
Variétés partiellement résistantes à sensibles (INR>1) |
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| Trèfle | Trèfle d’Alexandrie (T. alexandrinum) |
Maremma, Polaris, Sacromonte, Tabor, Tigri |
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| Trèfle hybride (T. hybridum) |
Aurora | ||
| Trèfle incarnat (T. incarnatum) |
Bolsena, Carmina, Cegalo, Contea, Diogene, Kardinal, Tardivo, Trincat |
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| Trèfle violet (T. pratense) |
Diplo, Formica, Lemmon, Lestris, Merviot |
Larus, Mistral | |
| Trèfle blanc (T. repens) |
Aber daï, Aberace, Giga, Lune de Mai, Tara |
Abercrest, Abervantage, Alberta, Aran, California, Grasslands demand, Grasslands Huia, Grasslands Tahora, Ladino, Luclair, Seminole, Menna, Merwi, NFG Gigant, Régal, Rivendel, Sonja, Podkowa |
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| Trèfle de Perse (T. resupinatum) |
Ciro, Laser | Lightning | |
| Vesce | Vesce commune (V. sativa) |
Aneto, Ardente, Capucine, Caravelle, Catarina, Corail, Malachite, Marine, Melissa, Mikaela, Nacre, Pepite, Scarlett, Topaze, Vigile |
Amethiste, Barvicos, Beta, Candy, Caribou, Cristal, Delphi, Granit, Jade, Nikian, Opale, Platine, Rubis, Safran, Spido, Spinelle |
| Vesce pourpre (V. benghalensis) |
Barloo, Bingo, Popany |
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| Vesce velue (V. villosa) |
Hungvillosa, Massa, Savane, Villana |
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Afin de savoir si une parcelle est infestée, il est important de réaliser un test aphanomyces.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le résultat se présente sous la forme d’une note allant de 0 à 5 : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus de renseignements sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux »
L’ascochytose
L’ascochytose (Ascochyta lentis) est la maladie la plus préjudiciable à la lentille.
Elle se développe sur les feuilles, les tiges et les gousses sous forme nécroses brunes. Des pycnides sont souvent visibles au centre des lésions. Une attaque précoce et importante peut entrainer la chute prématurée des feuilles et le dépérissement des jeunes plantes. Une attaque importante au cours de la floraison peut entrainer l'avortement des fleurs et des gousses, impactant alors le rendement.
La maladie est favorisée par les printemps chauds et pluvieux.
Nuisibilité
Elle peut être importante en cas d’attaque précoce ou de développement rapide de la maladie.
Méthode de lutte
Assurer une protection préventive avec un intervention à début floraison. En cas d’attaque précoce, intervenir dès les premiers symptômes.
Intervenir avec Amistar 0,5 l/ha (azoxystrobine) + Prosaro 0,5 l/ha (prothioconazole + tébuconazole).
N.B : Les semis trop denses amplifient le phénomène.
Les maladies racinaires
La lentille est très sensible aux maladies racinaires.
Pythium et fusarium sont responsables de nécroses racinaires et de jaunissement des parties aériennes.
La gestion se fait à l’échelle de la rotation : respecter un délai de retour d’au moins 5 ans entre deux cultures de lentille, et semer dans de bonnes conditions.
Bien choisir son fongicide
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Le test aphanomyces sur lentille
Tout comme le pois, la lentille est une culture sensible à Aphanomyces euteiches. Avant d’envisager d’implanter une lentille, il est donc recommandé de réaliser un test de potentiel infectieux (PI), afin d’écarter tout risque de perte de la culture.
Ce test consiste en un prélèvement de terre à réaliser sur la parcelle ; cet échantillon doit ensuite être adressé à un laboratoire pour analyse. Le prélèvement peut être effectué à tout moment de l’année, afin d’anticiper et de prévenir le risque. Le résultat du test est donné selon une échelle de 0 (pathogène non détecté) à 5 (risque très élevé) : si la note de PI est inférieure à 1, la lentille peut être cultivée. En cas de printemps très humide, des ronds jaunes pourraient apparaitre, mais l’impact sur le rendement sera faible. Si la note de PI est supérieure à 1, il est déconseillé de cultiver une lentille, l’impact du pathogène sur le rendement pouvant être important.
Pour plus d’informations sur la maladie et les cultures sensibles, se reporter à la page pois.
Pour plus de renseignement sur le prélèvement, se reporter à la fiche « Aphanomyces – test prédictif de potentiel infectieux ».
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Lentille : comment préparer sa campagne ?
La lentille est une culture peu concurrentielle des adventices ; en agriculture biologique comme en conventionnelle, plusieurs pistes de lutte alternative peuvent être envisagées avant le semis :
- Le labour, qui permet d’enfouir graines d’adventices, favorisant la diminution dans le temps de leur pouvoir germinatif ;
- Les déchaumages et faux-semis en interculture, qui permettent de faire lever précocement les adventices, qui seront par la suite détruites mécaniquement avant le semis ;
- Les couverts végétaux en interculture, qui par leur effet structurant du sol et étouffant des adventices viennent compléter cette palette de solutions de gestion de l’enherbement à l’échelle de la rotation ;
- Un semis plus tardif (autour du 15 avril), qui permet la destruction des adventices déjà levées lors du passage du semoir.
Afin de limiter le risque de maladies racinaires, il est recommandé de respecter un délai de retour d’au moins 5 ans entre deux cultures de lentille.
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Identifier la présence de mildiou dans le tournesol
Le mildiou provoque des symptômes d’autant plus graves que l’attaque est précoce. Petit tour de piste des symptômes en tout début de campagne…
Si le mildiou peut engendrer une fonte de semis, les symptômes les plus courants en début de cycle se révèlent dès le stade plantule.
Le mildiou aime l’eau !
Ces symptômes sont le fruit de contaminations dites primaires : le mildiou s’installe dans la radicule qui émerge de la semence, grâce à la présence d’eau libre. Cette eau, qui s’écoule librement dans la porosité du sol, permet aux spores mobiles de l’agent pathogène d’atteindre les radicules des plantules. Les risques sont donc particulièrement élevés lors qu’un épisode pluvieux important (50 mm) se déclenche dans les 10 jours encadrant le semis. Pas d’eau libre, pas de mildiou !
Dans ce cas, une visite en début de campagne permet de faire le point sur l’état de santé « mildiou » de la parcelle. Cette visite précoce présente le grand avantage de ne pas passer à côté des symptômes de mildiou, qui peuvent être plus difficiles à repérer lorsque le couvert se développe et les plantes grandissent. Souvent, un petit foyer de mildiou se déclare à l’entrée de parcelle, là où le passage du matériel agricole a créé des zones de tassement favorables à l’accumulation d’eau libre. N’hésitez pas à rentrer plus avant dans la parcelle afin de compléter votre diagnostic !
Des symptômes faciles à reconnaître
En début de cycle, les plantules contaminées présentent un retard de croissance, elles apparaissent « rabougries », montrent des cotylédons jaunes. Des zones décolorées vert plus clair sont visibles sur les feuilles, dont la face inférieure est recouverte d’un feutrage blanc plus ou moins intense : ce feutrage correspond aux sporulations du mildiou, à partir desquelles pourront se déclarer des contaminations secondaires mais surtout « se fabriquer » l’inoculum pour les campagnes suivantes. Le mildiou va peu à peu coloniser tous les tissus de la plante et « monter dans les étages » : on dit qu’il est systémique et son développement à l’intérieur de la plante entraîne un nanisme caractéristique : les entre-nœuds sont raccourcis.
Nanisme, décoloration et feutrage blanc sont les révélateurs d’une attaque primaire de mildiou sur tournesol.
La nuisibilité de ces attaques primaires est globalement estimée à 1% de perte de rendement pour 1% de plantes nanifiées. Elle est donc significative en cas d’attaque généralisée ou par grands foyers mais quasi-nulle lorsque quelques pieds isolés sont touchés, ou qu’un petit foyer est présent à l’entrée de la parcelle.
Dans tous les cas, la présence de symptômes signifie que le mildiou est là, bien présent dans la parcelle, et que le stock d’inoculum va grossir pour les prochaines campagnes. Allongement de la rotation, semis hors période pluvieuse annoncée et choix variétal adapté sont vos alliés pour la prochaine campagne !
Ne pas confondre mildiou et rouille blanche (anciennement albugo) !
Des attaques précoces de rouille blanche peuvent parfois se manifester : celles-ci n’occasionnent pas de nanisme. Des cloques de couleur vert clair se développent sur les feuilles. Sur leur face inférieure, les sporulations du champignon forment des croûtes et non un feutrage homogène.
Absence de nanisme, cloques et croûtes : les bons indices pour distinguer la rouille blanche du mildiou.
Note commune 2022 sur le mildiou du tournesol