Fiche qualité des graines lentille - récolte 2024
L’Observatoire de la qualité des graines de lentille collectées en France est piloté par Terres Univia qui en confie la mise en oeuvre à Terres Inovia. Il a pour but d’appréhender annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte.
Contexte de la campagne 2024
Les pluies du début de la campagne 2024 ont entrainé des retards de semis sur la moitié nord de la France et le quart sud-est. Les conditions météorologiques particulièrement pluvieuses ont favorisé le développement de biomasse de la culture mais également des adventices, conduisant à un fort salissement des parcelles. Ces conditions ont également favorisé la floraison, qui a permis la mise en place d’un nombre de gousses important et leur remplissage optimal. Les récoltes ont été plus tardives que les campagnes précédentes, sur plusieurs sites les orages estivaux ont versé les parcelles et pénalisé le rendement, comme dans le Sud-Ouest et le Sud-Est ainsi que dans le Nord-Est. Les conditions météorologiques signent le retour des maladies foliaires, en particulier l’ascochytose et le botrytis, pouvant tacher les graines en forte infestation. A l’échelle du territoire français, les récoltes se passent bien et permettent d’obtenir des rendements très bons. Les bruches sont très présentes, entrainant un taux de graines bruchées élevé à la récolte.
Impuretés : La récolte 2024 est moins impactée par les impuretés visuelles dans les lots ou les problèmes d’hétérogénéité de couleurs. Si les impuretés sont présentes dans la plupart des lots évalués, elles le sont en des proportions faibles < 1 %.
Teneur en eau : 12,6%
Protéines (% MS) : 28,4%
Taux de grains bruchés : 14,5%
PMG (g) : 27,3g
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Lupin : qualité des graines 2024
Depuis 2021, l’observatoire qualité des graines de lupin d’hiver permet d’appréhender annuellement les principaux critères de qualité de la récolte. Les échantillons collectés sont issus des essais variétés du réseau Terres Inovia et partenaires (2016 à 2024) et de parcelles agriculteurs (2021 à 2024). Pour la campagne 2024, 23 échantillons ont été analysés.
La campagne 2023-2024 est marquée par un temps doux et de forts cumuls de pluie. Si les semis ont eu lieu dans de bonnes conditions, les pluies importantes et régulières qui ont débuté à la mi-octobre, accompagnées d’un temps peu ensoleillé, ont pu causer des dégâts sur le lupin : pertes de pieds en zones hydromorphes, mauvaise nouaison du premier et second étages de gousses, pression anthracnose (Colletotrichum lupini) très importante de la floraison à la toute fin de cycle, entrainant des pertes de pieds tardives, conditions de récolte difficiles. Au final, les rendements sont en berne, avec une moyenne avoisinant les 15 q/ha contre une moyenne quinquennale proche des 22 q/ha, très en deçà du potentiel de la culture.
Récolte 2024
Teneur en eau : 15,07%
Teneur en huile : 8,89%
Teneur en protéines : 32,7%
PMG (poids de mille grains) : 206g
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Egrenage et graines germées
Certaines années comme 2021, un temps pluvieux au mois de juillet peut retarder les récoltes et entraîner verse, maladies, égrenage et germination sur pied. La qualité visuelle des graines récoltées pourra être altérée. Cependant, cela n’a pas d’incidence sur leur utilisation en alimentation animale. Par ailleurs, les conditions de conservation sont importantes.
Maturité physiologique et humidité des graines
La maturité physiologique est atteinte lorsque les graines contiennent 55% de teneur en eau. Ce stade est marqué par un changement de couleur en pois : le couvert passe du vert au jaune. La teneur en eau de la graine va ensuite décroître de façon passive jusqu’à une teneur en eau d’équilibre qui peut varier de 10% à plus de 20% en fonction des conditions d’humidité de l’air ambiant). La durée de cette phase de dessiccation dépend de l’hygrométrie de l’air, elle peut varier de 5 à 15 jours voire plus. En effet, si les conditions sont très humides avant la récolte, ces pertes en eau se feront moins bien et l’humidité de la graine restera élevée.
Par ailleurs, lorsque des conditions très sèches sont suivies par une période très humide comme cela a été le cas cette année, cela peut fragiliser les parois des gousses qui s’ouvriront plus facilement (égrenage).
On constate également un phénomène de fragilisation de la graine en cas d’alternance de séquences de dessiccation/ ré-humecation/ dessiccation comme cela a été montré dans une étude menée par la FNAMS (tableau 1). Enfin, des graines récoltées à surmaturité (humidité inférieure à 14%) sont également plus fragiles et risquent de se casser lors de la récolte.
Evolution de la couleur des tiges et gousses chez le pois et la féverole en fonction de la teneur en eau des graines (%)
Tableau 1 - Expérience de ré-humectation des semences ramenées ensuite à 12% d’humidité au laboratoire et comparé à un témoin (données FNAMS 1995)
Graines germées : pas d’impact sur la composition de la graine ou la qualité nutritionnelle
Rappelons tout d’abord que les graines germées ne sont pas comptabilisées dans les impuretés dans les contrats type de commercialisation INCOGRAIN.
La germination ne modifie pas la composition de la graine comme l’indique des essais réalisés à l’INRA en 1987.
Composition chimique de lots de pois germés et tachés comparés à des lots sains (source : INRA-UNIP, 1987).
Les résultats de cette même étude (tableau 3) indiquent également que la germination n'altère pas la valeur alimentaire en volailles (énergie métabolisable) et que les champignons qui se trouvent sur les graines ne produisent pas de mycotoxines.
| Pois sain (1 lot) |
Pois tachés (moyenne de 2 lots) |
Pois très tachés et germés (moyenne de 2 lots) |
|
|
EM (Energie Métabolisable ) kcal/kgMS
|
2960
|
3010
|
2910
|
(1) Aflatoxine, Ochratoxine, Zéréalenone, T2 toxine, Diacétoxycirpénol, Patuline
Tableau 3 - Essai zootechnique sur volailles INRA-UNIP 1987 : valeur alimentaire des graines de pois et recherche de mycotoxines
Dans un autre essai sur porcelets (tableau 4), la consommation d’un lot avec de nombreuses graines de pois germées n’a eu aucune incidence sur la croissance des animaux. Les indicateurs de croissance sont en effet identiques à ceux obtenus avec un lot de pois sans graines germées.
| Performances de croissance (sur 28 jours) | Pois non germés | Pois germés |
|
GMQ (Gain Moyen Quotidien) g/j
|
499
|
503
|
Tableau 4 - Essai sur porcelets ITCF-UNIP 1987
Conseil pour la conservation des lots récoltés humides
Les lots récoltés dans des conditions humides peuvent contenir une proportion non négligeable de graines vertes et avoir une teneur en eau globale importante. Il est donc primordial de prendre certaines précautions pour bien les conserver. L’humidité optimale pour récolter les graines est de 17-18 %. A ces valeurs, les graines sont plus résistantes aux chocs mécaniques et la récolte ne nécessite qu’une ventilation de refroidissement nocturne pour ramener les graines à 14-15% d’humidité. Une récolte est toutefois possible dès 18-20% d’humidité. Dans ce cas, une ventilation séchante de jour (case ou cellule) ou alors un séchage à air chaud (en ne dépassant pas 90°C pour ne pas altérer la qualité des graines) s’avèrent nécessaires pour une bonne conservation des lots.
Conclusion
La présence de graines germées dans les lots n’est donc pas un frein à l’utilisation en alimentation animale. Pour l’alimentation humaine, la qualité visuelle sera dégradée, d’autant plus s’il y a aussi des graines tachées. Cependant, la composition des graines est peu impactée et le risque mycotoxine faible si la récolte et le stockage se font dans de bonnes conditions.
Bruche : des graines perforées
Graines de féverole bruchées.
Pour être commercialisées, les graines de féverole doivent être exemptes d’insectes vivants.
- Récolter tôt pour piéger un maximum de bruches dans les graines.
- Détruire les bruches au stockage afin de réduire les populations de bruches sur parcelles de féverole l’année suivante.
Deux solutions sont possibles selon les équipements et l’humidité des graines :
- la fumigation en silo étanche grâce à des fumigants à base de phosphure d’aluminium ou de magnésium, qui libèrent un gaz (la phosphine) en contact avec l’humidité de l’air, lequel est létal pour la bruche, y compris à l’intérieur des graines et ne laisse pas de résidus;
- une thermo-désinsectisation, c’est-à-dire un séchage à air chaud, entre 50 et 70°C, sur des graines récoltées un peu humides, qui permet de détruire les bruches.
Réaliser les interventions sur les graines récoltées le plus tôt possible pour une meilleure efficacité et limiter ainsi la contamination des environs des silos par les insectes. Abaisser la température des graines de féverole ne permet pas de lutter contre les bruches. Cela n’a d’intérêt que pour assurer une bonne conservation des graines.
Attention, à partir de la récolte 2024, l’usage de l’insecticide K-Obiol UVL 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) en traitement sur graines de féveroles stockées n’est plus possible. En effet, à partir du 11 décembre 2024, la LMR de deltaméthrine dans les graines de féverole est abaissée à 0,01 mg/kg (elle était de 0,6 mg/kg auparavant), et donc un traitement rendrait le produit non conforme.
Stockage de la féverole
Contrôler la température et l’humidité
Lors de l’arrivée en stockage, la température des graines de féverole peut être très élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la température vers 18-20°C dans un premier temps (ventilation de nuit souhaitable), puis abaisser la température si possible en-dessous de 10°C avec 2-3 ventilations supplémentaires pour une conservation sur une longue durée.
Contrôler également l’humidité des graines, et réaliser si besoin un séchage pour baisser progressivement le taux d’humidité en-dessous de 14 % (qui est la norme commerciale) pour une conservation sur la durée.
Eviter la casse des grains
Le taux de graines cassées est un critère de qualité pour la féverole. Toutes les étapes de manutention peuvent avoir un impact négatif sur ce critère (récolte, réception sur site de stockage, élévateur, circuits de manutention). Il faut donc veiller si possible à réduire les hauteurs de chute, et éviter des chocs directs sur les parois, si possible avec du matériel adapté.
Stockage du pois
Bruches sur graines de pois
Ventiler
Lors de l’arrivée en stockage, la température des graines de pois peut être très élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la température vers 18-20°C (ventilation de nuit souhaitable) et abaisser progressivement le taux d’humidité (<14 % pour une conservation sur la durée).
Intervenir contre la bruche
A la récolte, il reste souvent des graines bruchées d’où sortiront des adultes au cours du stockage. Or, il ne doit pas y avoir d’insectes vivants pour commercialiser les graines. La lutte contre les bruches au stockage contribue à réduire les populations l’année suivante.
- La fumigation phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) tue tous les insectes y compris les larves à l’intérieur des graines. Elle ne laisse aucun résidu, mais très peu d’OS français sont équipés (nécessité de silos étanches et d’un opérateur agréé). Cette technique est utilisée essentiellement dans les ports de chargement ;
- L’insecticide de stockage K-OBIOL ULV 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) est le seul produit homologué sur pois (et lentille) en France. Le produit n’est pas cher et n’engendre pas de risque de dépassement de la LMR (limite maximale de résidus). Attention sur féverole, cet insecticide ne peut pas être utilisé car la LMR de deltaméthrine est abaissée à 0,01 mg/kg à partir de décembre 2024, et donc toute application au stockage rendrait la féverole non conforme. Bien qu’efficace, il semble assez peu utilisé par les OS ;
- Le chauffage est un traitement coûteux qui impose un compromis entre températures élevées pour tuer les bruches mais pas trop pour ne pas altérer la couleur des graines ;
- Le tri mécanique en hiver consiste à éliminer les déchets après que les bruches adultes sont sorties des graines. Cette pratique est assez fréquente, notamment en agriculture biologique, mais nécessite un délai avant la commercialisation. Il existe un risque de dispersion de bruches dans l’environnement.
Abaisser la température des graines ne permet pas de lutter contre les bruches, seulement d’assurer leur bonne conservation.
Soja : qualité des graines 2024
L’Observatoire de la qualité des graines de soja collectées en France est piloté par Terres Univia qui en confie la mise en oeuvre à Terres Inovia. Il a pour but d’appréhender annuellement les principaux critères qualitatifs de la récolte.
Contexte de la campagne 2024
En 2024, la surface cultivée en soja en France est estimée à 152 000 ha, marquant une baisse de 10 % par rapport à la moyenne quinquennale 2019-2023. Le rendement moyen national atteindrait 26,1 q/ha, en légère progression par rapport à la moyenne quinquennale de 25,2 q/ha, portant la production totale à environ 398 000 t selon les estimations de février 2025 (source : Agreste). Cependant, on s’attend à une révision à la hausse des rendements qui permettrait à la production de s’approcher d’un point haut historique. Bien que les opérations de semis et de récolte aient été compliquées par des précipitations récurrentes, ces dernières ont néanmoins permis de répondre aux besoins en eau de la culture, favorisant de bons rendements dans les principaux bassins de production. Par ailleurs, même si les conditions climatiques globalement favorables ont permis d’atteindre une qualité des graines plutôt correcte, l'année se distingue par des difficultés à atteindre la maturité dans certaines zones de production, en raison des températures fraîches enregistrées à l'automne. Cette année, en raison des difficultés de récolte très tardives, le nombre d’échantillons analysés est en dessous des années précédentes, rendant ainsi la représentativité des résultats moins solide.
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Conservation et Qualité : les bonnes pratiques du stockage du soja
Les bonnes pratiques
De bonnes pratiques de stockage de votre soja vous permettront de le conserver sur la durée en préservant sa qualité. Voici quelques règles à respecter :
Nettoyer avant la mise en stockage : nettoyage des locaux avant remplissage et des circuits de manutention
Attention aux graines cassées : le soja étant une graine fragile, il est conseillé de minimiser les impacts (réduire les hauteurs de chute, chocs directs sur les parois et dans les circuits de manutention) et le taux de graines cassées est un critère de qualité, en particulier pour l’alimentation humaine.
Nettoyage des graines à réception : selon les conditions de récolte, ce point peut se révéler important. Ce nettoyage permet un meilleur refroidissement par ventilation, contribue à réduire les risques d’attaques d’insectes et permet de respecter la norme de 2% d’impuretés.
Contrôler l’humidité des graines, et sécher si nécessaire : il est recommandé de stabiliser les graines de soja à une humidité comprise entre 12 et 13%, pour une conservation de longue durée en évitant de dégrader la qualité des graines (risque de développement de moisissures et insectes, risque d’acidification de l’huile). Si les graines sont trop humides, un séchage sera nécessaire : ventilation séchante possible entre 14 et 18% d’humidité, séchage immédiat au-dessus de 18%. A la norme commerciale d’humidité qui est de 14% pour le soja, les graines ne peuvent être conservées que pour une durée limitée.
Contrôler la température des graines avec la ventilation de refroidissement : Il est impératif de refroidir les graines pour les conserver sur la durée en bonnes conditions, par la ventilation en profitant de températures extérieures basses (inférieures d’environ 10°C par rapport à la température des graines). Cette ventilation se fait par étapes, et doit démarrer dès la mise en cellule, en ramenant le plus tôt possible les graines à 18-20°C. Si le stock est conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en-dessous de 10°C.
L’air de refroidissement est généralement pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ceux-ci travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale
Le stockage à la ferme
La conservation à la ferme ne peut s’envisager que si l’on dispose de moyens de mesure de l’humidité des graines et de matériel de ventilation ou de séchage. Attention, le soja est particulièrement cassant : il faut réduire les hauteurs de chute, chocs directs sur les parois et dans les divers circuits de manutention. Pour être stockées sur une longue durée, les graines doivent être refroidies en dessous de 10°C, ce qui peut se faire graduellement.
Récolte du tournesol : réglementation et gestion des insectes au stockage
Pas d’insecte vivant à la commercialisation
L’absence d’insecte vivant fait partie des clauses contractuelles, pour la commercialisation des grains.
Insectes rencontrés dans le tournesol
Les lots de tournesol peuvent présenter des infestations d’insectes de type secondaires (Cryptolestes, Tribolium) ou mycophages (Ahasverus, Thyphea), c’est-à-dire des insectes se nourrissant de graines cassées, de débris ou de moisissures. On ne retrouve pas d’insectes primaires dans le tournesol (insectes vivant à l’intérieur des graines et s’en nourrissant comme les charançons). Bon à savoir : Ces insectes secondaires peuvent être facilement éliminés par un nettoyage mécanique des graines.
Interdiction de traiter les graines de tournesol au stockage avec un insecticide
Aucun des insecticides de contact utilisés sur céréales ne peut être utilisé au stockage sur les graines oléagineuses. De ce fait, les limites maximales de résidus (LMR) pour ces insecticides (pyrimiphos-méthyl, deltaméthrine, cyperméthrine) sont très faibles dans les graines de tournesol. La seule lutte chimique autorisée sur graines oléagineuses est la fumigation à la phosphine (PH3) qui est un gaz, et qui est soumise à une réglementation particulière et doit être réalisée par des personnes agrées ou des entreprises spécialisées.
Attention en particulier aux contaminations croisées par les résidus de ces insecticides de stockage (utilisés sur locaux vides, ou sur céréales stockées), notamment à la deltaméthrine car la LMR est abaissée à 0,01 mg/kg à partir de la récolte 2025. Il convient d’être vigilant sur la gestion des flux de graines, pour éviter les situations à risque de transfert de résidus de ces insecticides vers les graines de tournesol.
Stockage à la ferme : les tailles de lots étant réduites (de 10 à 50 tonnes), il faut éviter de mettre en contact des graines oléagineuses avec des parois de locaux ou du matériel de stockage fraîchement traités à l’aide d’insecticides de contact.
Organismes stockeurs : d'autres situations peuvent entraîner une contamination des graines, par exemple la manutention du tournesol dans les mêmes circuits que des céréales traitées aux insecticides. L'accumulation de plusieurs situations à risque de contaminations croisées en site de stockage entraîne la présence fortuite de résidus d'insecticides à des teneurs basses (quelques dizaines de µg/kg) qui peuvent toutefois être détectées et parfois dépasser les limites réglementaires basses.
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Le séchage du tournesol
Quand le séchage du tournesol est nécessaire
La conservation du tournesol dans de bonnes conditions s'effectue à une humidité voisine de 7-8 %. Si l’humidité du tournesol à la récolte est trop élevée, un séchage est nécessaire : par ventilation séchante avec un air légèrement réchauffé (si dispositif disponible) pour des humidités inférieures à 14%, ou dans un séchoir à air chaud en particulier pour des humidités supérieures à 14%. Pour le séchage du tournesol, une température relativement basse de l’air chaud à 70°C est recommandée afin que la température de la masse de graines atteigne 35-40°C.
Le séchage du tournesol présente des particularités : le tournesol ayant un faible poids spécifique, l’écoulement des graines dans un séchoir vertical est moins bon, cela a tendance à prendre en masse
Il est donc nécessaire de réduire les débits de ventilation. De plus, le taux d’impuretés pouvant être élevé sur tournesol, un pré-nettoyage des graines se révèle souvent indispensable.
Attention : le séchage du tournesol présente des risques particuliers d’incendie dans les séchoirs et nécessite quelques précautions.
Quels sont les éléments à connaître pour éviter les risques d'incendie ?
Eviter l'obstruction du séchoir
- Pré-nettoyer les graines de tournesol avant le séchage, avec un débit suffisant
- Nettoyer régulièrement le séchoir pour dégager les zones obstruées et retirer les dépôts gras.
- En cas d'arrêt du séchoir, on procède à des extractions régulières, par exemple deux fois par heure, pour remuer le grain et limiter les prises en masse.
- Eviter de léser les graines : veiller à ce que les circuits de manutention avant séchoir ne soient pas trop brisants.
Réduire les risques dus à la fermentation
- Ne pas pré-stocker le tournesol en tas, avant le séchage. Une ventilation bien conduite évite les échauffements.
- Ventiler une demi-heure au minimum avant d'allumer le brûleur. La ventilation n'est efficace que si le séchoir est rempli.
- Maintenir la ventilation en cas d'arrêt de l'alimentation du séchoir.
Réduire les départs d’incendie
- Eviter que des poussières enflammées atteignent le grain.
- Les prises d'air des ventilateurs doivent être le plus possible isolées des sources de poussières.
- Entretenir régulièrement le séchoir. Si la chambre de combustion d'un séchoir au fuel ou si un brûleur à gaz sont dégradés, des particules de métal incandescent peuvent être introduites dans le grain.
La température de l'air séchant ne doit pas dépasser 70°C, 60°C en cas de lot brisé :
- Veiller à ce que la température de l'air séchant soit homogène et que la température de certains filets d'air ne dépasse pas la consigne.
- Ne jamais utiliser la surgénération.
Pour réduire le surséchage
Ne pas abaisser l'humidité des graines de tournesol en-dessous de 6 % : cela augmente leur sensibilité à la casse et la fissuration. Si un lot sec est admis dans le séchoir parmi des lots humides, il sera sur-séché si les réglages ne sont pas modifiés. L'homogénéisation des lots et un pré-stockage court réduiront ce risque.
Nettoyer intégralement le séchoir après le tournesol afin d’éviter des risques d’incendie lors du séchage du maïs qui va suivre
Quelques poignées de graines oléagineuses, mélangées à du maïs dans un séchoir et balayées par de l’air à plus de 70°C (en général 90-140°C) risquent de prendre feu et de le propager à l’ensemble du séchoir.
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