Eviter les mélanges tournesols oléiques et classiques !
Il ne faut jamais mélanger tournesols oléiques et classiques : les deux productions risquent d'être pénalisées, et la récolte peut être refusée au silo !
Regrouper les interventions sur les parcelles oléiques - ou ne faire que du tournesol oléique - et nettoyer soigneusement tous les matériels, y compris le matériel d’entreprise. Il existe en effet des risques de mélange dans les trémies de la moissonneuse-batteuse, dans les bennes de transport ainsi que dans toute la chaîne de manutention avant la commercialisation, des trémies de réception jusqu'aux cellules.
Détermination de la teneur en acide oléique :
Seule la méthode chromatographique est aujourd’hui normalisée et permet d’apprécier, à 1 ou 2 % près, la teneur en acide oléique de l’huile contenue dans une graine de tournesol oléique.
Des méthodes indirectes existent : la réfractométrie ou l’analyse par infra- rouge. La précision de la première ne permet que de distinguer le type oléique du type non oléique. Bien mise en œuvre (température constante, séchage des graines), elle peut constituer un contrôle pour éviter de mauvais classements de lots. La seconde nécessite un équipement coûteux, le broyage des graines et surtout un étalonnage rigoureux. Elle est mise en oeuvreœuvre par les sélectionneurs.
La mise en place d’une traçabilité des parcelles oléiques, de la semence à la récolte et au stockage (pour éviter les mélanges de graines), alliée à quelques pratiques agronomiques sont des moyens complémentaires pour assurer la teneur oléique contractuelle de la récolte.
Qualité de la récolte de tournesol
Acidité de l’huile
L'huile est formée de triglycérides : lorsque les conditions de récolte et de conservation sont mauvaises, on assiste à une déstructuration des triglycérides et à la libération d'acides gras "libres". Le dosage de l'acidité de l'huile permet de quantifier ces acides gras libres.
Attention : Ce critère d’acidité de l’huile n'a rien à voir avec la composition en acides gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Lorsque l’acidité de l’huile dépasse 2 %, des réfactions peuvent intervenir dans les échanges commerciaux entre organismes stockeurs et industries de l’huilerie. La récolte peut même être refusée si l’acidité dépasse 5 % (sauf accord de gré à gré).
Cette acidification de l’huile peut être due :
- à une récolte tardive,
- à une humidité des graines trop élevée (séchage tardif, mauvaise conservation),
- à des graines altérées par le botrytis,
- à des impuretés riches en eau dans les lots,
- à des graines cassées à la récolte,
- à une mauvaise conservation des graines à la ferme.
Le pourcentage de graines propres et sèches (% GPS) a l’avantage de combiner à la fois le taux d’impuretés et la teneur en eau des graines récoltées. On observe sur la figure ci-dessous que plus le GPS est faible (résultant de forts taux d’impuretés et de fortes teneurs en eau) et plus forte est l’acidité de l’huile des graines.
Ce critère n'a donc rien à voir avec la composition en acide gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Relation entre le % de graines propres et sèches et l’acidité de l’huile
Analyses sur récolte
Les normes de commercialisation sont 9 % d’humidité, 2 % d’impuretés et 44 % d’huile.
A réception, l’organisme stockeur mesure l’humidité avec un humidimètre agréé (1) ou par étuvage de 15 heures à 103°C (sur 10 g de graines entières).
Le taux d’impuretés est déterminé par tamisage et passage sur colonne densimétrique. Si nécessaire, un triage à la pince permet le retrait d'impuretés plus lourdes.
Le taux d’huile est estimé en laboratoire par extraction à l’hexane et, plus fréquemment, par résonance magnétique nucléaire (2).
(1) Si l’humidité des graines des variétés oléiques est mesurée à l’aide d’un humidimètre, il peut être nécessaire, pour certains modèles d’appareils, d’utiliser un étalonnage spécifique. Consulter le constructeur pour plus de précisions.
(2) Un étalonnage spécifique est nécessaire dans le cas des variétés oléiques.
Les bonnes pratiques de stockage du tournesol
De bonnes pratiques de stockage de votre tournesol vous permettront de le conserver sur la durée en préservant sa qualité.
Voici quelques règles à respecter :
Nettoyer avant la mise en stockage : nettoyage des locaux avant remplissage et des circuits de manutention, afin de réduire le risque d’infestation par des insectes.
Nettoyage des graines à réception : selon les conditions de récolte, ce point peut se révéler important. Ce nettoyage permet un meilleur refroidissement par ventilation, contribue à réduire les risques d’attaques d’insectes et permet de respecter la norme de 2% d’impuretés.
En cas de présence de graines de Datura stramonium dans la récolte de tournesol, il est nécessaire d’adapter les grilles pour le nettoyage mécanique (choisir des grilles à trous ronds de 3,5 mm de diamètre, bannir grilles à trous rond de 2,2 mm ou grilles à fentes rectangulaires de 1,5x20 mm), afin de respecter la limite réglementaire de 0,1% de graines de Datura dans les matières premières de l’alimentation animale.
Contrôler l’humidité des graines, et sécher si nécessaire : il est recommandé de stabiliser les graines de tournesol à une humidité comprise entre 7 et 8%, pour une conservation de longue durée en évitant de dégrader la qualité des graines (si humide, risque de développement de moisissures et insectes, risque d’acidification de l’huile). A la norme commerciale d’humidité qui est de 9% pour le tournesol, les graines ne peuvent être conservées que pour une durée limitée. Si les graines sont trop humides, un séchage sera nécessaire : ventilation séchante possible jusqu’à 14% d’humidité, séchage immédiat audessus de 14%. Attention, des précautions sont à prendre pour le séchage du tournesol, pour éviter des incendies.
Contrôler la température des graines avec la ventilation de refroidissement : Il est impératif de refroidir les graines pour les conserver sur la durée en bonnes conditions, par la ventilation en profitant de températures extérieures basses (inférieures d’environ 10°C par rapport à la température des graines). Cette ventilation se fait par étapes, et doit démarrer impérativement dès la mise en cellule, en ramenant le plus tôt possible les graines à 18-20°C. Si le stock est conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en-dessous de 10°C ou même 5°C si possible.
L’air de refroidissement est pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ceux-ci travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale.
Avant expédition, nettoyer les graines en cas de présence d’insectes. Le nettoyage mécanique des graines de tournesol permet de réduire fortement les populations d’insectes présents (insectes secondaires qui s’éliminent facilement par cette technique).
Documents à télécharger
Du fanage à la conservation du chanvre
Le rouissage
Le rouissage est l'opération pendant laquelle les micro-organismes du sol attaquent les liants pectiques qui tiennent les fibres et le chènevis ensemble. Il permet d'obtenir des fibres plus affinées, plus souples mais moins résistantes.
Un certain niveau de rouissage peut être parfois demandé par les industriels pour des utilisations spécifiques.
- Après fauchage, laisser les pailles sur le sol pendant 10 à 20 jours selon les conditions climatiques et la qualité du produit recherché.
- La coloration blonde, grise, puis noire des pailles indique le degré de rouissage.
- Un fanage ou un retournement des andains permet d’homogénéiser le rouissage.
Le fanage
Le fanage permet d’aérer la paille, de la fissurer et par conséquent d’accélérer son séchage. Il permet aussi de limiter l’incorporation de cailloux dans les balles. Par ailleurs, le fanage augmente le contact de la paille avec le sol et l’humidité (du sol, de l’air, de la pluie) et accélère le phénomène de rouissage. Il prépare la paille aux étapes ultérieures d'andainage et de pressage, qui s'en trouvent facilitées.
Pailles de chanvre
Andainage : les systèmes à rotor majoritaires
Cette opération est presque exclusivement effectuée avec des andaineurs mono-rotor. Outre le rassemblement de la paille en ligne avant le pressage, l’andainage permet de briser la paille pour faciliter son rouissage, son séchage et la perte de sa couleur verte. Suivant les conditions météo et le rendement de la culture, deux, voire trois passages, peuvent être réalisés.
Opération d’andainage sur le chanvre
Choisir le pressage
Le choix du pressage en balles « rondes » ou en balles « carrées » dépend des marchés visés par l’industriel de première transformation (fibre technique ou fibre papetière). Ainsi, pour être transformée en pâte à papier, la paille de chanvre doit être exempte de polluants plastiques. Or, en balles « carrées » au moment du nouage, des petits bouts de ficelle sont sectionnés et mélangés à la paille. D’autre part, l’expérience montre que les ficelles naturelles ne sont pas suffisamment élastiques et cassent au moment où les balles sortent du canal de compression. Le conditionnement de la paille de chanvre est également dépendant de l’ensemble des opérations qui précèdent. Par exemple, une fauche de la paille en brins longs (mode non battu) ne permet pas un pressage en balles « carrées».
Lorsque la paille est coupée en brins courts (ensileuses, moissonneuses modifiées) le pressage est facilité, en balles rondes comme en balles carrées. Ceci est d’autant plus vrai en mode non battu car les plantes sont généralement plus hautes (variétés tardives et pas de coupe des sommités par la moissonneuse batteuse).
Pressage en balles rondes sur le chanvre
Qualité : une paille impeccable
Il est impératif d’éviter tout corps étranger dans la paille, notamment les cailloux qui ralentissent et endommagent les outils de pressage et de défibrage. La présence de matières plastiques dans la paille peut conduire au refus de la marchandise car elles réduisent la valeur ajoutée de la filasse, pour le débouché papetier, particulièrement.
La conservation
Après le pressage, les balles sont ensuite mises à l’abri sous des hangars. Selon les bassins de production, le stockage peut être soit de la responsabilité du producteur, soit de celle de la coopérative qui détient l'outil de transformation.
Récolte et stockage de la lentille
Récolte
La récolte s’échelonne généralement sur le courant du mois de juillet jusqu’à mi-août pour les parcelles en altitude.
Elle débute lorsque le taux d’humidité des graines passe en dessous de 16 %.
Aucun matériel spécifique n’est nécessaire : intervenir quand les conditions le permettent pour limiter l’humidité dans la récolte (ne pas intervenir trop tôt le matin en parcelle) mais aussi minimiser l’égrainage des gousses et la casse du grain (éviter les très fortes chaleurs de l’après midi). Un réglage lent du batteur permet également de limiter la casse des graines.
Une vidange méticuleuse des machines est indispensable afin d’éviter le mélange avec des graines de céréales.
Un pré-nettoyage post récolte et avant stockage garantit une bonne conservation au silo.
Stockage
Assurer une bonne conservation des graines en ventilant avec l’air ambiant dès la mise au silo pour abaisser la température à 18-20°C.
La gestion de la bruche
La gestion de la bruche peut se faire au stockage, l’adulte sortant alors des graines. Il est alors possible d’intervenir pour éliminer le ravageur. Pour cela, plusieurs solutions sont disponibles :
- La fumigation à la phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) qui élimine les bruches à l’extérieur et à l’intérieur des graines sans laisser de résidus ; cette intervention est à réaliser le plus rapidement possible après la récolte pour limiter au maximum les nouveaux envols de bruches dans l’environnement. Cette opération doit être réalisée par un opérateur agréé dans des silos étanches.
- L’insecticide de stockage KObiol UVL élimine les bruches par contact. Son utilisation n’est donc recommandée qu’en combinaison avec la fumigation car les bruches n’ayant pas encore émergé lors de l’application ne seront pas éliminées.
En agriculture biologique sont également utilisés
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La destruction des déchets issus du pré-nettoyage et du tri des lots avant ou en cours de stockage est indispensable afin de réduire au maximum les foyers d’émergence des insectes à proximité des lieux de stockage lors de la campagne suivante.
Article co-rédigé avec
Stocker son lupin
Contrairement à la féverole ou au pois, les graines de lupin ne contiennent pas d’insectes pouvant émerger durant le stockage.
Silos de stockage
Il est important de maîtriser l’humidité et la température des graines de lupin pour assurer une conservation de longue durée :
- En présence importante d’impuretés, procéder au nettoyage pour éviter tout risque de développement de moisissures.
- Si les graines ont une humidité inférieure à 20 %, et à condition qu’il n’y ait pas de résidus d’adventices, une simple ventilation à air ambiant permet de ramener les graines à 14-15 % d’humidité pour les conserver entières.
- Si la récolte est plus humide, deux solutions possibles :
- le séchage à air chaud ;
- l’inertage en cas d’autoconsommation des graines : la graine est broyée et stockée dans un silo hermétiquement fermé comme pour l’ensilage. Le dégagement de CO2 dans le silo dû à la fermentation des graines suffit à assurer leur conservation.
Les bonnes pratiques à suivre pendant le stockage du colza
Maîtriser la température par la ventilation de refroidissement : c’est capital !
La ventilation est utilisée pour refroidir les graines. Le refroidissement se fait en différentes étapes. Ventiler dès la mise en cellule pour ramener le stock vers 20°C le plus tôt possible après la récolte (déclencher la ventilation dès que les gaines de ventilation sont recouvertes, sans attendre le remplissage complet de la cellule). Puis, si le stock doit être conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en dessous de 10°C.
Un système aux nombreux avantages
Comme pour les céréales, la ventilation de refroidissement présente de nombreux avantages : elle permet de limiter, voire d’empêcher, le développement d’insectes. Elle permet également d’éviter des accidents de conservation tels que la production de chaleur liée à la respiration des graines et l’acidification des graines qui nuit gravement à la qualité de l'huile.
Conseils de ventilation
L’air de refroidissement est généralement pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ces derniers travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale.
Les pertes de charge (= résistance au passage de l'air de ventilation) introduites par le colza sont importantes, nettement supérieures à celle d'un blé. Pour ventiler le colza, il est judicieux de réduire la hauteur de chargement des cellules ou de réduire éventuellement la vitesse de l’air en ventilant plusieurs cellules avec le même ventilateur.
Dans tous les cas, la durée de ventilation du colza est supérieure d’environ 25 à 40 % par rapport à celle du blé. Pour faciliter la ventilation, éviter les jetées de graines très hautes et la formation de dômes créés par le remplissage (zones de tassement accumulant graines cassées et poussières fines), ou transiler ces dômes.
Les bonnes pratiques à suivre avant le stockage du colza
Nettoyer préalablement à la mise en stockage
Un conseil simple, mais efficace, est le nettoyage soigneux des locaux de stockage avant remplissage (balayage, aspiration) et des circuits de manutention. Le nettoyage doit se faire du haut vers le bas, en faisant attention aux endroits difficiles. Il est obligatoire de détruire les déchets.
Le traitement insecticide des parois de magasin à plat ou de cellules est une pratique autorisée et efficace. Cependant, être prudent dans le cas des graines oléagineuses : les LMR (limites maximales de résidus) étant très basses, il y a un risque de les dépasser en pratiquant cette technique, en particulier si le remplissage se fait peu de temps après le traitement.
Sécher : une basse teneur en eau des graines est une bonne garantie de conservation de la qualité
Pour une bonne conservation sur une longue durée, qui permet d’éviter l’acidification des graines, le développement d’insectes et de moisissures, il est recommandé de stabiliser les graines de colza à une humidité entre 8 et 9 %.
Nettoyer les graines à la réception
Les graines doivent être nettoyées à la réception : une masse de graines nettoyées est plus homogène et permet un meilleur refroidissement par ventilation. Selon les normes de commercialisation, les graines oléagineuses livrées aux huileries ne doivent pas contenir plus de 2 % d’impuretés.
Pour assurer la qualité des produits stockés, veiller au bon réglage de la moissonneuse-batteuse et récolter à la bonne date. Plus en amont, choisir des variétés de précocité adaptée à la région et maîtriser les adventices.
Exigences réglementaires pour le stockage du colza
Insectes du stockage et colza
Les graines de colza ne sont pas sujettes aux attaques d’insectes, contrairement au tournesol qui peut parfois présenter des infestations d’insectes. En revanche, lorsque les conditions de stockage sont mauvaises, des populations d’acariens du colza (Tyrophagus putrescentiae) peuvent se développer. Ce ne sont pas des insectes mais des arachnides, blanchâtres, de très petites tailles (0,5 à 1 mm), ressemblant à une « poussière vivante ». Ils se concentrent en surface des stocks et n’affectent pas la totalité des graines. Ils ne posent généralement pas de problème à la commercialisation des lots mais révèlent plutôt que le grain n’a pas été conservé dans de bonnes conditions.
Interdiction de traiter les graines oléagineuses stockées avec des insecticides de contact
Contrairement aux céréales stockées sur lesquelles sont employés des insecticides de contact de la famille des organophosphorés (pyrimiphos-méthyl, chlorpyriphos-méthyl) et des pyréthrinoïdes (deltaméthrine, pyréthrines, cyperméthrine), aucun de ces produits n’est autorisé sur graines oléagineuses (tournesol, colza, soja) au cours du stockage.
Seul le gazage à la phosphine (PH3, issu d'une application de phosphure de magnésium ou de phosphure d'aluminium) est autorisé sur denrées stockées en tant que traitement général ; il est donc homologué pour la désinsectisation des graines oléagineuses durant leur stockage. Toutefois, la mise en œuvre d’une fumigation à la phosphine est soumise à une réglementation stricte et à une autorisation particulière.
Limites réglementaires de résidus très faibles
Les traitements par insecticides de contact n’étant pas autorisés sur graines oléagineuses stockées, les limites réglementaires de résidus sont très faibles (généralement au niveau de la limite de détection).
La deltaméthrine (sur colza et tournesol) est autorisée en traitement aérien en culture. Les LMR (limites maximales de résidu) retenues correspondent donc aux maximas attendus en respectant les bonnes pratiques agricoles. Elles sont bien inférieures à celles découlant d’un traitement direct des graines de céréales après la récolte.
Limite maximale de résidus (LMR) des produits phytosanitaires en mg/kg (Réglementation européenne harmonisée)
| Substances actives | Colza | Rappel : céréales |
| pyrimiphos-méthyl | 0,5 | 5 (blé, orge) et 0,5 sur maïs |
| chlorpyriphos-méthyl | 0,05 | 3 |
| deltaméthrine | 0,2 | 1 sur blé et riz, 2 sur autres céréales |
| pyréthrines | 3 | 3 |
| cyperméthrine | 0,2 | 2 (blé, orge) et 0,3 sur maïs |
| phosphure d'hydrogène | 0,05 | 0,05 sur blé et orge, 0,7 sur maïs |
En aucun cas, ces limites ne permettent un traitement insecticide sur graines oléagineuses stockées.
Attention aux traitements des locaux vides
Ces mêmes insecticides de contact peuvent être utilisés dans les locaux de stockage vides. Cette pratique peut entraîner la présence de résidus dans les graines qui y sont ensuite entreposées.
Sur graines oléagineuses, les LMR étant basses pour ces substances, il faut éviter de mettre en contact des graines oléagineuses avec des parois de locaux ou du matériel de stockage récemment traités à l’aide d’insecticides de contact, en particulier en cas de cellules de faible capacité.
Pas d’insectes à la commercialisation
L’absence d’insecte vivant fait partie des clauses contractuelles pour la commercialisation des graines oléagineuses. Cela signifie qu’un lot peut être refusé par le client s’il détecte, lors des contrôles à l’agréage, la présence d’un seul insecte vivant quelle que soit l’espèce.
Stockage du colza à la ferme
Les conditions de stockage du colza sont différentes de celles des céréales même si les installations sont identiques.
L’humidité des graines doit se situer autour de 8 % ; ce qui correspond à une humidité relative de l’air de 70%, qui limite le développement de micro-organismes. Trop sec, en dessous de 6-7 %, les graines peuvent se casser lors des manutentions ; au-delà de 9 %, il y a des risques d’échauffement et d’altération de l’huile des graines.
Les bonnes règles de conservation
Récolter des graines saines et à maturité. Eliminer les impuretés au nettoyeur-séparateur (les impuretés sont plus humides et créent des foyers d’échauffement).
Refroidir progressivement les graines dans les cellules de stockage par « doses de ventilation » pour ramener les graines à 10 °C à l’entrée de l’hiver (ou moins si c’est possible). En général trois doses de ventilation suffisent : immédiatement après la récolte, en septembre, en novembre et éventuellement une quatrième dose en décembre ou janvier). Ne pas ventiler si l'écart entre la température des graines de colza et la température de l’air extérieur dépasse 10°C car il y a un risque de condensation sur les parois (porter cet écart jusqu'à 15 °C juste après la récolte car la température ambiante est plus élevée).
Contrôler régulièrement la température de la masse pour détecter un tout début d’échauffement.
Adapter la ventilation au colza : réduire la hauteur de chargement des cellules ou réduire la vitesse de l'air en ventilant plusieurs cellules avec le même ventilateur. Ventiler le colza plus longtemps que le blé (environ 25 à 40 % de temps en plus).
Conduite à tenir à la collecte en cas de présence de graines germées
Sécher les lots rentrés au-delà de 10-12 % d’humidité.
En-dessous de ce niveau d’humidité, ventiler les lots avec graines germées pour les amener rapidement à 7-8 % d’humidité. Ceci permet de réduire fortement le métabolisme de la graine et tout développement de microorganismes qui peuvent très rapidement accélérer la formation d’acidité dans l’huile.
Procéder à des prises d’échantillons pour analyser la teneur en huile et le niveau d’acidité des lots collectés. C'est le seul moyen de cerner l’impact réel du phénomène sur la qualité.
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