Les atouts agronomiques de la cameline

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

La cameline (Camelina sativa) est une crucifère (Brassicacée) originaire d’Europe et d’Asie du Sud-Ouest. Elle est historiquement cultivée en Europe, notamment en France dont les premières traces datent de l’Age de Bronze pour la production d’huile végétale et de fourrage. 

Sa culture est largement répandue jusqu’au début du XXe siècle, d’où on tirait une huile employée notamment dans la fabrication des savons et des peintures, avant de, peu à peu, disparaître face à la concurrence d’autres cultures oléagineuses plus productives telles que le colza. A l’époque, les résidus solides obtenus après extraction de l'huile servaient de compléments alimentaires au bétail ou étaient utilisés comme fertilisants ; les tiges étaient utilisées pour la confection de balais. 

Aujourd’hui, elle réapparaît dans le paysage agricole européen, et intéresse de nombreux acteurs, agriculteurs comme industriels, du fait de ses atouts agronomiques et de l’ouverture de nouveaux débouchés.

Une bonne adaptation aux contextes pédoclimatiques

La cameline a un atout de taille : elle s’adapte à une large gamme de contextes pédoclimatiques, et valorise notamment bien les sols à faible potentiel. Elle est souvent présentée comme une culture rustique, du fait de sa faible exigence en intrants et de sa résistance à la sécheresse et aux fortes températures. Elle est également plutôt tolérante aux bioagresseurs et résistante à la verse. Ainsi, la cameline nécessite peu d’engrais et de pesticide, son introduction dans les systèmes de culture présente donc des intérêts économiques et environnementaux. 

Pas de matériel spécifique mais des réglages nécessaires

De plus, sa mise en œuvre ne requiert pas de matériel spécifique, ce qui facilite son introduction dans les exploitations. Malgré tout, du fait de la petite taille de sa graine (PMG ≈ 1-1.5g), les phases d’implantation et de récolte nécessitent des réglages et une attention particulière. 

La cameline en images

0 éléments

Une culture au cycle court

Une particularité intéressante de la cameline réside dans la durée de son cycle, qui varie selon les variétés et périodes de semis de 90 à 250 jours (1700 à 1900 degrés jour en base 0°C selon les variétés). Elle peut donc être cultivée en culture principale, en association avec par exemple de la lentille ou encore en dérobé pour les variétés à cycle court (lien page mode d’insertion dans les SdC).  

Un atout pour l'agriculture biologique

Sa faible exigence en intrant combinée à un fort pouvoir concurrentiel – à condition d’une levée régulière et homogène – lui permet de trouver sa place dans les rotations en agriculture biologique (lien page agriculture biologique). Certains agriculteurs rapportent même qu’elle aurait un effet "allélopathique", c’est-à-dire qu’elle pourrait freiner naturellement la croissance d’autres plantes indésirables autour d’elle. Cela n’a pas encore été démontré en plein champ à notre connaissance. 

Conclusion

Ainsi, l’ensemble de ces atouts en font une culture capable de s’intégrer facilement dans une diversité de systèmes de culture en France, mais aussi à travers le monde, en agriculture biologique comme en conventionnelle, en culture principale comme en dérobé. 

cameline

Les outils pour la cameline

Enquête

Terres Inovia propose des questionnaires pour saisir les parcelles touchées par l'orobanche, la…
Bas-Rhin (67) Bouches-du-Rhône (13) Deux-Sèvres (79) Essonne (91) Finistère (29) Gard (30) Gers (32) Gironde (33) Haut-Rhin (68) Haute-Garonne (31) Haute-Loire (43) Haute-Marne (52) Haute-Saône (70) Haute-Savoie (74) Haute-Vienne (87) Hautes-Pyrénées (65) Hauts-de-Seine (92) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Paris (75) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Pyrénées-Orientales (66) Rhône (69) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Seine-et-Marne (77) Seine-Maritime (76) Seine-Saint-Denis (93) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Territoire de Belfort (90) Val-d'Oise (95) Val-de-Marne (94) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Vosges (88) Yonne (89) Yvelines (78)

Les éditions sur la cameline

Automne Floraison Implantation Levée Maturité/récolte Montaison Phase végétative Préparation de campagne Préparation du sol Sortie hiver France entière Atouts de la culture Cameline 2025 cameline

Biocontrôle contre la grosse altise : que sait-on et que fait-on ?

​​​​​​​La grosse altise est un ravageur important du colza à l’automne. Pour y faire face, le Plan de sortie du phosmet vise à identifier et déployer des leviers de gestion, à l’échelle de la plante, de la parcelle et du paysage, qu’il s’agira de combiner dans des stratégies de gestion efficace sur le terrain.

Le biocontrôle qui utilise des mécanismes naturels pour lutter contre les nuisibles apparaît comme une alternative à intégrer dans ces stratégies de protection du colza. Cet article synthétise les résultats des recherches menées par Terres Inovia, et ses partenaires sur l'efficacité aux champs de diverses solutions de biocontrôle et leurs conditions d’application pour lutter contre les grosses altises adultes et leurs larves.​​​​​​​

Note importante : Les solutions testées et présentées ci-dessous ne sont pas autorisées aujourd’hui contre les grosses altises sur colza.

Le biocontrôle c’est quoi ?

Un produit de biocontrôle utilise des mécanismes naturels pour protéger les végétaux et renforcer leurs défenses contre les organismes nuisibles grâce à des macroorganismes, des microorganismes ou des produits comprenant des médiateurs chimiques, des substances naturelles (d'origine végétale, animale ou minérale), et des substances de base, tout en présentant un niveau élevé de sécurité pour la santé publique et l'environnement.

En France, près de 50% des produits de biocontrôle sont utilisés en arboriculture, maraîchage et viticulture. Cependant, de fortes attentes existent pour leur utilisation en grandes cultures, notamment pour les applications insecticides, qui représentent un tiers de leur usage total.
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Pour lutter contre les grosses altises, différentes stratégies sont envisagées par Terres Inovia : réduire la consommation des feuilles par les altises adultes, diminuer la pression larvaire sur le colza et limiter la colonisation du colza à l’échelle de la parcelle ou du territoire.

La lutte directe pour réduire les dégâts foliaires des adultes sur les jeunes colzas

Terres Inovia et ses partenaires ont évalué une quinzaine de substances naturelles pour limiter les dégâts foliaires par les adultes avant le stade 4 feuilles. Les efficacités observées sont variables et en général inférieures aux références insecticides. Les sels d’acides gras dont le mode d’action par déshydratation et suffocation nécessitent de toucher l’altise et le soufre dont le mode d’action aurait un effet plutôt répulsif se sont avérés les plus efficaces parmi les différentes solutions testées.

Sels d’acides gras : La première application est réalisée au début de l’attaque lorsque 30% des plantes environ présentent des morsures avant 4 feuilles. Trois traitements espacés de 5 à 7 jours sont réalisés et appliqués en fin de journée lorsque les altises adultes sont actives. Une réduction des dégâts foliaires est observée dès la première application avec une efficacité moyenne comprise entre 25 et 50%. L’action choc de la référence insecticide est supérieure. Après 2 ou 3 applications, et 2 à 3 semaines après l’unique application de Karaté Zéon, la réduction des dégâts foliaires par les sels d’acides gras est comparable à la référence insecticide.

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Figure 1 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de sel d’acide gras. Volume de bouillie 300 l/ha.  (nombre d’essais)

Soufre : La première application est réalisée en tout début d’attaque car le mode d’action supposé est répulsif. L’efficacité moyenne est comprise entre 20 et 45%. L’absence de pluies et les températures élevées semblent favorables à l’efficacité.

Figure 2 : Pourcentage de surface foliaire détruite après 1, 2 ou 3 applications de soufre. Volume de bouillie 200 l/ha. (nombre d’essais)


Le talc et le kaolin qui agissent comme barrière physiques se sont avérés moins efficaces.

L’huile de paraffine, le purin d’ortie, l’azadirachtine (extrait naturel du margousier reconnu pour ces propriétés insecticides contre les pucerons et utilisé par dérogation en arboriculture) ou encore le bore (forme octoborate) se sont avérés inefficaces dans les essais de l’institut et de ses partenaires.

Les essais se poursuivent sur la campagne 2025 afin de conclure sur leur efficacité et dans ce cas, de mieux comprendre les conditions d’application, ainsi que leur positionnement technico-économique. Il s’agit également d’identifier de nouvelles solutions.  

Des solutions pour limiter les infestations larvaires

Pour réduire la pression larvaire, plusieurs projets sont en cours dans le Plan de sortie du phosmet, pour développer des solutions techniques à base de produits de biocontrôle en lutte indirecte (projet Nap-Guard).

Terres Inovia a également mené divers essais pour limiter la pression larvaire avec des applications répétées de produits de biocontrôle (nématodes, quassine, champignon entomopathogène, bactérie Bt tenebrionis…), en entrée hiver (fin octobre et novembre). La cible visée est dans ce cas la larve de deuxième stade qui a des phases mobiles pendant lesquelles elle peut être au contact des solutions de biocontrôle. Cette piste s’est avérée peu efficace car les solutions de biocontrôle évaluées à ce jour ont une action essentiellement de contact à une période où le risque de lessivage est important.

Des solutions pour limiter la colonisation à l’échelle de la parcelle ou du territoire

La dernière stratégie envisagée consiste à limiter la colonisation du colza en agissant avant l’arrivée des grosses altises adultes (vols), soit en diminuant la population dans le paysage, soit en détournant ces insectes de la culture.

 A titre d’exemple, dans le but de réguler les populations d’altise d’hiver à l’échelle du territoire, BASF (projet VELCO-A), évalue depuis 2ans en conditions contrôlées (avec INRAE) et sur le terrain (avec Terres Inovia) l’efficacité d’un champignon entomopathogène.

La lutte de type push-pull est également explorée (Ctrl-Alt et Colzactise) pour détourner les ravageurs à leur arrivée sur la parcelle de colza avec l’utilisation de composés aux propriétés attractives et dissuasives. Des composés efficaces ont été identifiés en conditions contrôlées, mais il reste du chemin à parcourir (extraction, formulation, homologation) avant l’obtention de produits applicables par les agriculteurs.  Si le premier objectif est de diminuer l’attaque sur la parcelle de colza, le second est qu’il n’y ait pas de descendance des individus détournés du colza. Pour cela, il s’agirait d’attirer ces individus vers des crucifères en interculture et de détruire en hiver les plantes, ce qui ne permet pas aux larves de terminer leur cycle. Cette stratégie combinatoire sera évaluée lors de la poursuite du projet.

Conclusion et Perspectives

Le Plan de sortie du phosmet a contribué à accroître l’acquisition de références sur les produits de biocontrôle, et à soutenir le développement de nouvelles solutions alternatives aux insecticides. Néanmoins des défis persistent :

  • Les efficacités restent inférieures aux insecticides et aucune solution n’a été identifiée pour lutter directement contre les larves
  • Les conditions d’application et d’efficacité de ces produits sont plus dépendantes des conditions climatiques (action de contact souvent sensible au lessivage),
  • Une mise en œuvre qui nécessite de la technicité et du temps (plusieurs passages nécessaires).

En savoir plus sur le plan d'action sortie du phosmet

Contact : Laurent Ruck - l.ruck@terresinovia.fr

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Synthèse des essais biostimulants menés en 2022, 2023 et 2024

Dans le cadre de ce projet du Plan d'action de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, sept biostimulants ont été testés dans un réseau d’essais menés avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 et 2023-2024 pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne sur colza. Voici les résultats.

Pour limiter la nuisibilité des insectes à l’automne, il faut que le colza présente une croissance dynamique et continue. Pour soutenir cette croissance, l’utilisation d’engrais au semis, l’association à une légumineuse gélive ou encore le choix du précédent sont autant de leviers qui ont déjà fait leur preuve. En complément, l’utilisation de certains types de biostimulants ayant pour revendication l’amélioration de "l’efficacité d’utilisation des éléments nutritifs" (Règlement UE 2019/1009) pourrait présenter un intérêt à condition que les effets positifs sur la nutrition se traduisent par des effets positifs sur la croissance.

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Dans le cadre d’Adaptacol², un projet du Plan de sortie du phosmet soutenu par le Casdar, un pool de sept biostimulants a été testé au sein d’un réseau d’essais mené avec les partenaires sur les campagnes 2022-2023 (Kelpak, ValeaMax, BlueN, FreeN + Free PK, MouvN et Exelgrow) et 2023-2024 (ValeaMax, BlueN et Vixeran). Les biostimulants ont été apportés à l’automne, le plus souvent en début de cycle en une ou deux applications. Il a été choisi de tester des positionnements déjà éprouvés et également exploratoires, visant à stimuler généralement les plantes plus précocement que les positionnements actuellement proposés.

Produit Composition Effets attendus Stade d’application Dose de produit
Kelpak Extrait d’Eklonia Maxima Forte concentration en auxine →​​​​​​​ stimulation de la croissance (racinaire puis aérienne) ; en sus : meilleure tolérance au froid B2 puis B4/B6 2 L/ha
ValeaMax Extrait d’Ascophyllum Nodosum (dont manitol et antioxydants) +B+Mo Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques B2 2 L/ha
BlueN Bactérie fixatrice d’azote endophyte Methylobacterim Symbioticum Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable →​​​​​​​ augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture B6 0.333 kg/ha
FreeN + Free PK FreeN : Azotobacter chroococcum + Mn + Mo
FreePK : Bacillus mucitaginosus
- Fixe l’azote de l’air et le transforme en N assimilable (azotobacter)
- Augmente la minéralisation du P et du K (bacillus)
augmentation des quantités de NPK disponibles pour la culture
Levée à B2 0.5 L/ha FreeN + 0.5 L/ha Free PK
MouvN Glutacetine Stimulation du métabolisme azotée et de la photosynthèse → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture et stimulation de la croissance B6 puis D2 0.5 kg/ha
Exelgrow Extrait fermenté d’Ascophyllum nodosum + acides fulviques + glycine betaine Stimulation de la croissance ; en sus : meilleure tolérance aux stress abiotiques dont stress hydrique B4 0.5 L/ha
Vixeran Bactérie fixatrice d’azote endophyte Azotobacter salinestris CECT 9690 Fixe l’azote au sein de la plante et la transforme en N assimilable → augmentation de la quantité d’azote assimilée par la culture Entre levée et B4 selon conditions météo 0.05 kg/ha

 

Les résultats obtenus ne mettent pas en évidence d’effet robuste et marqué sur la croissance (ni en entrée ni en sortie d’hiver) dans les conditions du réseau d’essais ; des tendances ponctuelles peuvent être décelées mais aucun effet significatif. Côté rendement, aucun effet significatif n’a été détecté, ni de tendance.

La synthèse complète des essais est disponible en téléchargement en bas de page.

Contact : C. Le Gall, c.legall@terresinovia.fr​​​​​​​

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Etat des cultures des protéagineux - 06/05/2025

La météo de mars à avril a été propice à un développement des protéagineux dans des conditions saines. Les protéagineux de printemps ont également pu bénéficier de bonnes conditions de semis de février à mi-mars.

Protéagineux d’hiver :

Les cultures connaissent une année bien différente de l’an passé. La pression maladie, qui a particulièrement marquée les pois d’hiver, s’est faite plus discrète. Quelques tâches du complexe maladies en pois, de botrytis en féverole et plus rarement d’anthracnose en lupin peuvent s’observer, mais la pression maladie semble peu progresser. Cela s’explique par une météo moins humide et surtout plus fraiche que l’an passé et une stratégie de protections plus réactive dès la phase végétative.

L’enracinement et la nodulation sont moyens à bons, faisant souvent écho à la qualité d’implantation des cultures durant l’automne et l’hiver. A noter que la féverole démontre une certaine résilience dans son enracinement face aux défauts de structuration du sol et d’hydromorphie hivernale.

Concernant le développement aérien, celui-ci a été moins poussif cette année, les conditions de sortie d’hiver ayant été moins propices à un fort développement végétatif. Les lupins, pois et féveroles d’hiver apparaissent plus petits que l’an passée. Cependant, si les conditions météo durant floraison restent propices, la croissance va se poursuivre jusqu’à fin floraison.

Lupin, pois et féverole d’hiver en pleine floraison

​​​​​​​Protéagineux de printemps : 

La météo de février-mars a permis des semis des pois et féveroles de printemps dans de bonnes conditions. Même si certains secteurs ont connu peu de pluies sur les périodes de mars-avril, les sols sont restés humides, favorisant une bonne nodulation et un enracinement de qualité, en témoigne le bon développement des racines latérales (assurant l’essentielle de l’exploration racinaire) et la longueur du pivot supérieur à 15cm. Mise à part l’activité des sitones, les thrips et pucerons sont discrets.

Pois de printemps à 6 feuilles. Fort développement des radicelles des pois témoignant d’une bonne exploration racinaire.
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​​​​​​​Bastien Remurier - b.remurier@terresinovia.fr - Ingénieur de développement zone Centre & Ouest

Floraison Période hivernale Début de cycle / croissance Sortie hiver Hauts-de-France Grand Est Bourgogne-Franche-Comté Lorraine, Alsace et Haute-Marne Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Féverole de printemps Lupin d'hiver Lupin de printemps Bastien Remurier

Etat des cultures Zone Nord&Est – protéagineux

Le temps sec et ensoleillé de mi-mars à mi-avril a offert des conditions idéales aux protéagineux pour se développer sainement, sans pression sanitaire significative. Les précipitations récentes pourraient désormais favoriser l’apparition de symptômes de maladies : état des lieux à l’approche de la floraison.

Pois d’hiver 

Semés entre mi-novembre et fin janvier, les pois d’hiver sont actuellement entre le stade 7 feuilles et 12 feuilles. Les premières fleurs commencent à apparaître dans les parcelles les plus précoces, selon les secteurs. Les enracinements sont satisfaisants et l’installation des nodosités, à partir de 3-4 feuilles, s’est bien déroulée et assure une fixation symbiotique efficace de l’azote atmosphérique.

Photo de gauche : La présence de 20 nodosités ou plus à début floraison est signe d’une bonne nodulation.  
Photo de droite : Apparition des premières fleurs dans les pois les plus précoces.  

Quelques dégâts de sitones ont été repérés. Par ailleurs, des symptômes du complexe de maladies ascochytose/bactériose/colletotrichum apparaissent, en particulier dans les parcelles n’ayant pas bénéficié de protection fongicide précoce. Dans ces situations, une intervention rapide est recommandée, avant même l’apparition des symptômes de maladie. Pour les parcelles ayant reçu un premier traitement, la surveillance reste nécessaire jusqu’à l’application relais à début floraison, pour limiter le développement de foyers avant que le couvert ne se referme.  

Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d’hiver

 

 

Féverole d’hiver 

Les féveroles d’hiver, dont les semis ont également été étalés au cours de l’hiver, entament leur floraison. Les faibles précipitations de ce début de printemps ont permis de maintenir un état sanitaire satisfaisant ; il n’y a pas de pression botrytis notable. Le début de floraison marque le début de la protection fongicide. En année à faible pression maladie, un traitement à base d’azoxystrobine, associé ou non à du SCALA peut être réalisé, avec un relais éventuel avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard.  

Pour aller plus loin : Gestion des maladies aériennes de la féverole

Photo : Les féveroles d’hiver sont à floraison 
 

Pois de printemps  

La majorité des pois de printemps a atteint le stade 6-7 feuilles. Les conditions ensoleillées du début de cycle ont favorisé l’activité des sitones, entraînant la présence fréquente d’encoches caractéristiques sur les folioles. La vigilance se tourne désormais vers les pucerons verts. Bien qu’ils apparaissent généralement à l’approche de la floraison, les conditions météo prévues (ensoleillement et températures douces) pourraient favoriser une arrivée plus précoce. 
Côté sanitaire, les couverts restent pour l’instant sains, sans symptômes de maladies repérés. 

 

Lentille 

Les premières lentilles ont été semées début mars. Pour les plus précoces, elles atteignent aujourd’hui le stade 6 feuilles.  Les nodosités commencent à être visibles, signe d’une bonne installation de la symbiose. Toutefois, les conditions sèches observées entre fin mars et début avril ont pu compromettre l’efficacité des désherbages de prélevée. Un rattrapage en post levée s’avère fréquemment nécessaire, notamment dans des parcelles où la flore adventice est abondante et déjà bien développée. Le puceron vert pourrait survenir dès le retour de conditions climatiques douces ; il est à surveiller. 

 

Début de cycle / croissance Sortie hiver Floraison Bourgogne-Franche-Comté Lentille Pois d'hiver Pois de printemps Féverole d'hiver Victoire Lefèvre (v.lefevre@terresinovia.fr)

Lin oléagineux d'hiver : bilan Centre-Val de Loire en sortie hiver 2024-2025

Photo lin sorti hiver - Zoe Le Bihan - Terres Inovia
Ce bilan sortie d'hiver a été réalisé sur la base de 15 parcelles de lin oléagineux, entre le 27 février et le 14 mars 2025. Il correspond à la synthèse des observations remontées par les structures partenaires (AXEREAL, CA 36, CA 37, CA 45, CA 41, FDGEDA18, Ets VILLEMONT, Ets BODIN).
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Merci aux partenaires de l’observatoire lin d’hiver en région Centre-Val de Loire pour leur implication. Votre participation est indispensable à ces synthèses !

Lin oléagineux : Bilan sortie hiver 2024-2025

​​​​​​​Zoé Le Bihan - z.lebihan@terresinovia.fr - Référente lin oléagineux

Sortie hiver Centre-Val de Loire Lin d'hiver Zoé Le Bihan

Synthèse d’observation lupin : visite de sortie d’hiver

Synthèse générale​​​​​​​

Les lupins repartent doucement en cette sortie d’hiver, les gelées étant encore d’actualité.​​​​ Les lupins sont entre les stades rosette (Normandie) à différentiation des boutons floraux (Poitou-Charentes), en lien également avec la date de semis. Le peuplement est satisfaisant, se situant dans l’objectif de fin d’hiver (15 à 25 plantes/m²). L’enracinement est également satisfaisant, avec des nodosités d’abondance moyenne semblant actives.​

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Lupin : coupe transversale avec apparition des boutons floraux

Pertes de pieds durant l’hiver​​​​​​​

Le cumul de pluies plus important que la normale depuis janvier, notamment dans le quart Nord-Ouest, entraine des dégâts d’hydromorphie, avec des plantes restant chétives et ne repartant pas. Les parcelles plus drainantes présentent un meilleur bilan.

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Lupin souffrant d’hydromorphie

 

Cumul des pluies par rapport à la normale depuis le 01/01   

                                              

La pluviométrie et la température sur la période septembre 2024 - mars 2025 sont dans la moyenne des 10 dernières années, en contraste avec la période septembre 2023 - mars 2024 qui était plus chaude et plus humide.

Pluviométrie et température des 10 dernières années à Brux (86)

Pluviométrie et température des 10 dernières années à Breteuil-sur-Iton (27)

Les parcelles sont assez propres en cette sortie d’hiver.

Maladies

Les lupins d’hiver sont pour l’instant épargnés par les maladies. Il a été observé quelques débuts de symptômes d’anthracnose et/ou de botrytis en Normandie. Il est recommandé d’appliquer un fongicide d’ici 1 à 2 semaines, puis un 2ème à la floraison du premier étage du lupin. Retrouvez ici la stratégie fongicide 2025.

Ravageurs​​​​​

​​​​​​​Quelques dégâts ont été infligés par le gibier (​​​​chevreuils, lièvres).
Les limaces sont parfois responsables de dégâts assez importants, sous forme de larges zones circulaires avec disparition de la culture, ou bien de dégâts plus légers, sur seulement certaines plantes. Il a été observé quelques pieds chétifs, dû à des attaques de thrips. Enfin, les sitones peuvent être responsables d’encoches dans le feuillage, sans incidence sur le développement de la culture.


​​​​​​​Lupin consommé par des lièvres


​​​​​​​Laurine Gazuit - l.gazuit@terresinovia.fr - Apprentie Ingénieure zone Centre & Ouest
​​​​​​​Agathe Penant - a.penant@terresinovia.fr - Référent protéagineux zone Centre & Ouest

Sortie hiver Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Lupin d'hiver Laurine Gazuit & Agathe Penant

Gestion des maladies aériennes de la féverole

Les premiers symptômes de botrytis sont observés sur féveroles d’hiver, et tendent à se développer. L’identification précoce de ces symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.

Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis

Le botrytis est la principale maladie de la féverole, quelque soient les bassins de production. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustrée par le graphique ci-contre.

Figure 1 :  Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis - données issues de l’observatoire maladies conduit entre 2016 et 2018
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​​​​​Ainsi, les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre. De ce constat découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.

 


Photo 1 :  Symptômes de botrytis et d'ascochytose sur fèverole ​​​​​​​

Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
​​​​​Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par des tâches moins nombreuses, diffuses, au centre plus clair (type brûlure de cigarette).

​​​​​La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies

​​​​​​​La rouille est une maladie pouvant également impacter la féverole ; elle apparait généralement plus tard dans le cycle de la culture, quand les conditions climatiques deviennent douces et humides. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille, peuvent apparaitre dès début mai, favorisées par des températures supérieures à 20°C en conditions humides. Comme le botrytis, elle provoque une sénescence accélérée des feuilles. 

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Photo 2 :  Symptômes de rouille sur fèverole

La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyriméthanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.


Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur botrytis.

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​​​​​​​Photo 3 :  Symptômes de rouille et botrytis sur fèverole

Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).

Sortie hiver Floraison Début de cycle / croissance Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Normandie et Ouest Ile-de-France Bretagne, Pays de la Loire Maladies Maitrise des maladies Féverole d'hiver Féverole de printemps Agathe Penant & Bastien Remurier

Etat des cultures – pois et féverole d’hiver

Le beau temps et la douceur des derniers jours ont permis un redémarrage des pois et féveroles d’hiver – point sur l’état des cultures en sortie d’hiver.

 

Les pois d’hiver, semés entre la mi-novembre et la mi-janvier, sont entre les stades 1 feuille et 7 feuilles. Les enracinements sont bons et les nodosités, dont la mise en place a été freinée par les fortes humidités de sol, se développent doucement. 
Quelques dégâts de limaces sont à signaler. Par ailleurs, des symptômes de complexe ascochytose/bactériose/colletotrichum peuvent commencer à être visibles : nous avons pu les observer sur ¼ des parcelles visitées. Malgré l’absence de symptômes, les champignons peuvent être déjà présents dans les parcelles : précocifier les interventions fongicides afin de limiter au maximum leur développement.

 

Nouvelle stratégie contre le complexe de maladies du pois d'hiver

Attention, ce schéma n'affiche pas les doses et nombres d'applications maximales 

 

 

Les féveroles d’hiver, semées entre la mi-novembre et la fin décembre, atteignent les stades 3-4 feuilles. Les enracinements sont très bons et les nodosités bien développées. La culture démontre de nouveau sa bonne résilience face aux excès d’eau.
Là aussi, des symptômes de botrytis commencent à être observés. Ne négligez pas ces premières infestations, et intervenez dès que possible là aussi, afin de maintenir des couverts sains. 
 

Enracinement de féverole d'hiver

Sortie hiver Période hivernale Centre-Val de Loire Pois d'hiver Féverole d'hiver Agathe PENANT (a.penant@terresinovia.fr)

Méligèthes : une menace discrète, mais à surveiller de près

Les méligèthes sont de retour dans les parcelles de colza. Bien que leur présence soit encore discrète, il est essentiel de surveiller leur évolution, car une météo plus clémente pourrait favoriser leur essor.

Une pression actuellement modérée, mais une vigilance de rigueur

Les conditions climatiques récentes, marquées par des températures fraîches suivies de pluies et d'une certaine douceur, ne sont pas favorables à une arrivée massive des méligèthes. Néanmoins, ces insectes sont piégés en cuvettes en Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire. Leur présence sur plante reste timide, mais une météo plus douce les après-midi pourrait entraîner les premières vagues de vol.

Observation des parcelles et évaluation du risque

Les stratégies contre les méligèthes visent à maintenir leur population à un niveau acceptable, sans chercher à les éradiquer, afin de permettre une floraison optimale et laisser le colza exprimer ses capacités de compensation pendant cette phase du cycle.
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Il est important d'observer les parcelles du stade D1 au stade F1 :

  • Au stade D1, les méligèthes sont plus difficiles à repérer, il est donc nécessaire d'examiner attentivement les boutons encore cachés par les feuilles.
  • À partir du stade D2-E, leur présence devient plus facile.
  • Au-delà de la présence, c'est bien le nombre d'insectes par plante qui constitue le risque. Il faut donc compter.

Stade actuel en région Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire

Actuellement, les stades de colza dans les régions Poitou-Charentes et Centre-Val de Loire évoluent, avec une majorité ​​​​​​​de parcelles qui devraient atteindre rapidement ou qui sont déjà au stade D1 ("Boutons accolés encore cachés") quelques-unes le stade D2 ("Inflorescence principale dégagée") des stades E sont observables voire même quelques fleurs isolées !.

L'activité des méligèthes débute avec les premiers individus détectés dans les pièges, signe de leur présence en parcelle. Mais pour évaluer le risque, c'est le comptage du nombre d'insectes par plante qui reste l'indicateur à prendre en compte pour déterminer le risque.

Rappel​​​​​​​ : les adultes de méligèthes perforent les boutons floraux du colza pour se nourrir du pollen. Les adultes, peuvent lors de ce prélèvement de pollen en dommager le pistil d’autant plus que les boutons sont petits et, provoquer l’avortement des boutons floraux. Plus les boutons sont gros plus la nuisibilité baisse. Avec l’apparition des premières fleurs, le risque continue de diminuer. Mais il faut une floraison dynamique pour détourner un maximum d’individus vers les fleurs ouvertes. Les larves de méligèthes considérées comme nuisibles quant à elles, apparaissent plusieurs semaines plus tard et sont naturellement régulées par de nombreux prédateurs, notamment des hyménoptères, qu’il est essentiel de préserver pour maintenir cet équilibre.

Méthode de comptage efficace

Afin d'évaluer correctement le risque, il est important d'éviter de se fier uniquement aux plantes en bordure ou aux plus hautes, qui ne sont pas représentatives. Il est recommandé d'effectuer un comptage sur 4 x 5 ou 2 x 10 plantes consécutives pour une meilleure estimation de la pression du ravageur.

Seuils de risque et prise de décision

L'état du colza joue un rôle essentiel dans la gestion des méligèthes :

  • Colza fragile ou en difficulté (levée tardive, excès d’eau hivernal, ou stress hydrique durant la montaison, dégâts significatifs de larves d'altises ou de charançons du bougeons terminal ou de la tige) : une surveillance accrue est nécessaire car le risque persiste même avec l'apparition des premières fleurs. Seuils d'intervention : 1 méligèthe par plante au stade D1, 2 à 3 méligèthes par plante au stade E
  • Colza vigoureux et bien implanté : le seuil est plus élevé et l'intervention n'est justifiée qu'à partir du stade E si le nombre de méligèthes par plante dépasse 4 à 6.

Dès que les fleurs sont ouvertes et que le pollen est accessible, la nuisibilité des méligèthes devient généralement nulle, faible rendant tout traitement inutile.

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De faible à forte infestation en méligèthes - Photo L.Jung Terres Inovia

Stratégies de protection et insecticides autorisés

Les méligèthes sont résistants aux pyréthrinoïdes en "ine" (lambdacyhalothrine, deltaméthrine, cyperméthrine). Toutefois, certaines pyréthrinoïdes spécifiques sont encore efficaces :

  • Étofenprox (TREBON 30 EC, UPPERCUT)
  • Tau-fluvalinate (MAVRIK SMART, TALITA SMART)

Recommandations d’application

  • Volume de bouillie : 200 l/ha est recommandé pour optimiser l'efficacité du traitement, évitant les trop bas-volumes (<100 l/ha).
  • Protection des pollinisateurs : ​​​​​​​En présence de fleurs, l'application des insecticides doit respecter les nouvelles règles (arrêté du 20 novembre 2021) :
    • Traitements autorisés uniquement dans les 2 heures précédant le coucher du soleil et les 3 heures suivant celui-ci.
    • En présence de fleurs, n'utiliser que des produits disposant d'une dérogation abeille (MAVRIK SMART, TREBON 30 EC, limite BBCH61).

​​​​​​​En Savoir plus :


►​​​​​​​ Surveillance et lutte contre le méligèthe

►​​​​​​​ Les bonnes pratiques de traitement en floraison pour protéger les abeilles

Les abeilles, des alliées pour nos cultures. Protégeons-les !


Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire

Sortie hiver Montaison Floraison Centre-Val de Loire Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Ravageurs Colza Elodie Tourton & Julien Charbonnaud