Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : biomasse et azote absorbé en sortie hiver 2025

Les biomasses fraîches atteignent 1 à 1.25 kg/m² en février 2025, contre 1.10 à 1.40 kg/m² en novembre 2024. Une moyenne qui masque de fortes variabilités. Les records de pluies en janvier ont pu fragiliser les plantes. Le temps frais depuis 2 mois réfrène le redémarrage de la culture.

Sur un échantillon de 300 parcelles ayant fait l’objet de pesées au champ, les biomasses moyennes en sortie hiver affichent des valeurs proches de la tendance des 10 dernières années en Normandie (moy = 1.25 kg/m²), et des valeurs en moyenne inférieures de 10 % dans les départements 95, 78 et 91 (moy = 1.01 kg/m²).

  • ​​​​​​​​​​​​Environ 30 % des parcelles ont conservé voire dépassé 1.5 kg/m2 de poids vert avant le 20 février en Normandie. A peine plus de 10 % des situations mesurées étaient dans ce cas en Ile-de-France. Ces chiffres demeurent malgré tout corrects au vu des conditions de l’année.
  • L’hiver a provoqué des pertes de 5 à 35 % de poids verts entre décembre et début février. Les régions de littoral du Calvados notamment sont beaucoup moins affectées que les secteurs continentaux froids et humides de l’Eure par exemple.
  • Les quantités d’azote absorbé mesurées en sortie hiver 2025 dépassent légèrement la moyenne décennale en Haute-Normandie et Basse-Normandie avec des valeurs moyennes respectives de 85 et 95 kg N/ha pour ces deux régions. En Ile-de-France, la culture a pompé en moyenne 65 kg N/ha, soit 10 à 15 points de moins qu’à l’accoutumée.

Pour plus de détail sur ce bilan (graphiques, commentaires…), lisez la note qui situe la campagne en cours, par rapport aux données pluriannuelles.

Nous remercions vivement les acteurs régionaux qui ont permis la collecte et l’exploitation de ces informations.


​​​​​Pour mémoire, les « gros colzas » nécessitent moins d’apports d’engrais minéraux.

Dans les parcelles suffisamment portantes, les premiers apports d’engrais ont déjà été effectués. A la mi-février, le stade C1 (reprise sans décollement de la tige) était majoritaire dans la plaine, c’est une année plutôt tardive, à l’opposé de 2024.

Il est conseillé d’essayer de se rapprocher au possible des conseils habituels de fractionnement de la dose totale qui s’appuient sur la valeur de la dose à apporter, le stade et les éventuels problèmes sanitaires : hydromorphie / asphyxies racinaires, maladies (hernie des crucifères …), dégâts larvaires (altises, charançons, mouches du chou).
 

Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest

Sortie hiver Normandie et Ouest Ile-de-France Fertilité et gestion durable des sols Colza Jean Lieven

Colza en Centre & Ouest : adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

​​​​​​Ajuster la dose d’azote à la biomasse sortie d’hiver

Si ce n’est pas déjà fait, il est grand temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (https://www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert, exprimé en kg/m², permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbée par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. ​​​​​​

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et/ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures augmentent et que la végétation reprend (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modérée, car leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison

Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).
En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important, en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable, y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Cette année, le mois de janvier a été particulièrement arrosé. Les régions de Normandie, Pays-de-la-Loire, Bretagne et Poitou-Charentes ont toutes enregistré des valeurs de 150 mm, allant jusqu’à 300 mm de pluie en Bretagne.

​​​​​​​


​​​​​​​​Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Jean Lieven - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ile-de-France Ouest
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays-de-la-Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin

Sortie hiver Montaison Centre-Val de Loire Normandie et Ouest Ile-de-France Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Fertilisation Colza Equipe Zone Centre & Ouest

Bourgogne-Franche-Comté - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales (source Météo France)

Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février

DIJON (21)

156 mm 36 mm 192 mm

CHATILLON SUR SEINE (21)

223 mm

55 mm

278 mm

CRUZY LE CHATEL (89)

211 mm 52 mm 263 mm

SENS (89)

195 mm 46 mm 241 mm

CHATEAU-CHINON (58)

341 mm 84 mm 425 mm

NEVERS-MARZY (58)

205 mm 49 mm 254 mm

VESOUL (70)

285 mm 63 mm 348 mm
CHARGEY-LES –GRAY (70)
 

179 mm

44 mm 223 mm
CHAMPFORGEUIL (71) 160 mm 35 mm 195 mm
DOLE (39) 223 mm 60 mm 333 mm
Pause hivernale Sortie hiver Bourgogne-Franche-Comté Fertilisation Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Hauts-de-France - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales (source Météo France)

Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février
Mons en Chaussée (80) 234 mm 52 mm 286 mm
Abbeville (80) 296 mm 57 mm 352 mm
Beauvais – Tille (60) 240 mm 42 mm 283 mm
Fresnoy la rivière (60) 247 mm 47 mm 294 mm
Blesmes (02) 225 mm 50 mm 276 mm
Laon (02) 211 mm 53 mm 265 mm
Cambrai (62) 218 mm 46 mm 264 mm
Humières (62) 315 mm 66 mm 381 mm

 

Pause hivernale Sortie hiver Hauts-de-France Fertilité et gestion durable des sols Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Champagne-Ardenne/Seine-et-Marne - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales (source Météo France)
Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025  Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février
La Chesne (08)
 
333 mm  88 mm 421 mm
Vatry (51)
 
208 mm 45 mm 253 mm

Prunay (51)

172 mm 43 mm 215 mm
Troyes (10) 169 mm 45 mm 214 mm
Romilly/Seine (10) 227 mm 48 mm 275 mm
Bourdons/Rognons (52) 294 mm 75 mm 369 mm
Saint Dizier (52) 192 mm 58 mm 250 mm
Pause hivernale Sortie hiver Grand Est Fertilité et gestion durable des sols Colza Aurore Baillet - a.baillet@terresinovia.fr

Lutte contre le charançon de la tige du colza : surveillez son arrivée pour un positionnement insecticide optimal

Premiers ravageurs du colza au printemps, les charançons de la tige du colza peuvent occasionner des éclatements de tige qui pénalisent les composantes de rendement, particulièrement lors des années sèches. Les moyens de lutte sont toujours efficaces. Mais le positionnement de l’intervention est déterminant pour garantir l’efficacité de la protection.

Vigilance lorsque les vols sont précoces et massifs


Les charançons de la tige sont les premiers insectes à coloniser les parcelles de colzas à la sortie de l’hiver. Un redoux au-dessus de 9°C déclenche les premiers vols, qui peuvent s’intensifier lorsque les températures dépassent 12°C. Ainsi, selon les conditions climatiques de l’année, le vol est précoce (mi-février) ou tardif (courant mars). L’installation d’une cuvette jaune sur la végétation est un bon moyen pour repérer l’arrivée de l’insecte. Nous considérons qu’il y a un risque de dégât pour la culture dès lors que les insectes sont présents et que le colza est en cours de montaison (du stade C2 à E). La rétrospective des dernières campagnes montre que les années avec des vols précoces et massifs sont les années où nous constatons le plus de dégâts (fréquence et intensité) dans les parcelles à l’échelle d’un territoire comme en 2019 et 2021. 
 

Intervenir au pic de vol

 

Les agriculteurs qui souhaitent sécuriser leur production doivent intervenir 8 – 10 jours après les premières captures « significatives » ou idéalement au pic de vol régional (consulter le BSV pour connaitre la date du pic de vol à l’échelle du territoire). L’objectif est d’intervenir lorsqu’un maximum d’insectes est dans la parcelle et avant le début des pontes. Intervenir dès les premières captures conduit le plus souvent à traiter trop tôt. Il vaut mieux patienter quelques jours, même s’il est vrai que l’organisation des chantiers (semis, azote…) et les conditions météorologiques peuvent compliquer la mise en œuvre à cette période de l’année. A contrario, il ne faut pas négliger les infestations ou ré-infestations tardives, qui peuvent survenir jusqu’à fin montaison (stade E). Généralement, une seule intervention bien positionnée suffit à maitriser la majeure partie du risque. Toutefois, si un second pic de vol survient 2-3 semaines après l’application, une réintervention peut s’envisager.

 

Eclatements occasionnés par des piqûres de ponte de charançon de la tige du colza, en haut de tige. 
Photo Aurore Baillet

 

 

Ne pas confondre le charançon de la tige du colza avec le charançon de la tige du chou, considéré comme peu ou pas nuisible pour le colza

Le charançon de la tige du colza (à gauche) a le bout des pattes noir. Le charançon de la tige du chou (à droite), plus petit, a le bout des pattes roux et une tache blanchâtre dorsale entre le thorax et l’abdomen.

1.    Charançon de la tige du colza  2. Charançon de la tige du chou

 

Les solutions insecticides sont toujours efficaces


L’efficacité de la lutte chimique dépend avant tout du positionnement de la protection et de sa persistance d’action. A ce jour, Terres Inovia n’a pas constaté de perte d’efficacité au champ. Et le monitoring réalisé par l’Institut ne montre pas de phénomène de résistance émergent inquiétant. 
Les références DECIS PROTECH 0.33 l/ha et KARATE ZEON 0.075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées). TREBON 30 EC est comparable aux références. SHERPA 100 EW et CYTHRINE MAX sont un peu en retrait. MAVRIK SMART est inférieur aux références (synthèse des essais Terres Inovia).
 

OAD Prédiction du vol de charançon de la tige du colza

Pour prédire la dynamique des vols de ce ravageur, Terres Inovia met à disposition l’Outil d’Aide à la Décision « Prédiction des vols de ravageurs ». L’outil informe sur la probabilité de capture en cuvette jusqu’à J+7, sous forme graphique et sous forme de carte. Il s’agit d’un outil de mise en alerte complémentaire aux réseaux d’observation sur le terrain. 

 

Pause hivernale Sortie hiver Bourgogne-Franche-Comté Ravageurs Colza Victoire Lefèvre (v.lefevre@terresinovia.fr)

Alsace/Lorraine - Colza : Adapter la fertilisation azotée et soufrée à l’année

Début février est le bon moment pour affiner sa stratégie d’apport d’engrais azoté et soufré. La dose d’azote doit être ajustée à l’état des colzas en sortie d’hiver. Les apports d’azote et de soufre doivent être apportés lorsque les plantes ont la capacité de les valoriser.

Ajuster la dose d’azote avec la biomasse sortie d’hiver


Si ce n’est pas déjà fait, il est temps d’estimer la biomasse des colzas en sortie d’hiver et d’intégrer cette information dans le calcul de la dose d’azote (www.regletteazotecolza.fr). Le poids vert exprimé en kg/m² permet d’estimer la quantité d’azote déjà absorbé par la culture à l’ouverture du bilan. C’est autant d’azote qu’il n’y aura pas besoin d’apporter sous forme d’engrais. A titre d’exemple, un colza de 0.6 kg/m² en sortie d’hiver a absorbé environ 40 uN, tandis qu’’un colza de 2 kg/m² a déjà absorbé 130 uN. La croissance des colzas peut fortement varier selon les situations. C’est pourquoi, il est conseillé de l’estimer par des pesées ou par des services d’imagerie satellite qui offrent une meilleure vision de l’hétérogénéité intra parcellaire. 

 

Ajuster l’objectif de rendement en fonction des éventuels facteurs limitants

La reprise de végétation est également un moment où il est judicieux de réévaluer l’objectif de rendement de la parcelle pour ajuster la dose d’azote si nécessaire. Une série de questions mérite d’être posée : Le peuplement est-il limitant ? L’enherbement est-il maitrisé ? Il y a-t-il une forte pression parasitaire (larves de charançon du bourgeon terminal et ou de grosse altise) ?... Au regard des problèmes de structure à l’implantation et des cumuls de pluie enregistrés cet automne et cet hiver, il est également judicieux de regarder l’état des racines des cultures. L’enracinement est-il satisfaisant ? Les racines sont-elles nécrosées ? Réviser à la baisse votre objectif de rendement si ces éléments sont impactés négativement.

 

Quand débuter les apports d’azote ?

La fertilisation azotée est un poste de charge important : autant se donner les moyens pour que l’engrais soit le plus efficace possible en synchronisant les besoins de la plante et la disponibilité en éléments minéraux. Il est inutile d’apporter des engrais sur des cultures en repos végétatif. On visera également un apport avant une pluie annoncée.
Les apports les plus précoces sont à positionner sur les petits colzas lorsque les températures vont se réchauffer et que la végétation va reprendre (stade C1-C2, émission de nouvelles feuilles, début d’élongation de la tige). La dose d’azote pour le premier apport précoce sur les petits colzas doit rester modéré car, même s’ils ont besoin d’azote pour la reprise de croissance faute de réserve, leur capacité d’absorption initiale est faible (indice foliaire faible limitant la croissance, système racinaire limité). Pour les colzas moyens à gros, leurs réserves stockées dans les feuilles et les racines sont suffisantes pour la reprise de croissance (voir tableau stratégies de fractionnement).

Stratégies de fractionnement des apports d’azote

Dose totale à apporter (kgN/ha)

Reprise de végétation
(C1-C2)
Début montaison
(C2-D1)
Boutons accolés
(D1-D2)
Boutons séparés
(E)

 < 100

    < 100  
100 à 170   60 à 80 40 à 90
> 170 40 à 60  50 et + 40 à 60

 

Pas d’impasse en soufre au début de la montaison


Les besoins en soufre du colza sont élevés et une carence peut coûter très cher (perte de 10 à 20 q/ha). Il est recommandé d’apporter 75 unités, sous forme assimilable sulfate, dès le début de la montaison (stade C2, entre-nœuds visibles).


En cas d’utilisation d’engrais azoté soufré, attention de ne pas apporter trop d’azote au premier apport ou inversement d’être trop faible en soufre. Il est préférable d’ajuster avec des engrais spécifiques (ammonitrate ou kieserite).

Dans le contexte de l’année avec des précipitations localement très importantes qui ont pu lessiver le soufre et une reprise de la minéralisation potentiellement plus tardive au regard des températures du sol, le risque de carence en soufre est plus important en particulier dans les sols superficiels et filtrants. Une impasse en soufre peut se révéler préjudiciable y compris en situation d’apport régulier de matière organique (modulation possible sans descendre en dessous de 50 uN SO3).

 

 

Au-delà de 350 mm cumulés de novembre à février, on considère que le risque de lessivage du soufre est élevé. Les tableaux ci-dessous présentent les cumuls de pluies sur quelques stations météo régionales.

Cumuls de pluie sur quelques stations météorologiques régionales d'Alsace-Lorraine (source Météo France)
Station météo Cumul de pluie du 01/11/2024 au 31/01/2025 Cumul de pluie du 01/02 au 28/02
(Moyenne 2015- 2024)
Estimation du cumul de pluie de novembre à février
ERNEVILLE-AUX-BOIS-LOXEVILLE (55) 300 mm 93 mm 393 mm
BOURDONS SUR ROGNONS (52) 295 mm 75 mm 370 mm
LONGUYON (54) 296 mm 72 mm  368 mm
CHAUMONT SUR AIRE (55) 278 mm 74 mm  352 mm
ROLLAINVILLE (88) 274 mm 66 mm 340 mm
NANCY - OCHEY-THEUILLEY (54) 225 mm 61 mm 286 mm
SAINT DIZIER (52) 192 mm 58 mm 250 mm
MULHOUSE -BALE-ST-LOUIS (68) 143 mm 40 mm  183 mm
STRASBOURG -ENTZHEIM (67) 115 mm 34 mm 149 mm

 

 

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Arrivée des charançons de la tige du colza

Le redoux enregistré ces derniers jours constitue des conditions favorables à la reprise d’activité des charançons de la tige du colza, et les toutes premières captures ont été enregistrées dans les parcelles de colza cette semaine. Une surveillance minutieuse est à mettre en œuvre dès à présent.

Pourquoi surveiller le charançon de la tige du colza? 

Le charançon de la tige du colza occasionne des éclatements de tige pénalisants pour la culture. Pour ce ravageur, un piégeage à la parcelle donnera une alerte mais l'analyse de risque en réseau est à privilégier par rapport à une simple observation en parcelle isolée.  

Attention à ne pas confondre charançons de la tige du colza et charançons de la tige du choux (extrémité des pates rousse), ce dernier étant non nuisible pour le colza et souvent avec une arrivée plus précoce que celui de la tige du colza.

Sud-Ouest (19/02/25)

Les conditions ensoleillées depuis le weekend dernier, avec des températures en journée nettement supérieures à 15°C (déplacement des populations dès 12°C) et l’absence de vent constituent des conditions de vol idéales. La dynamique de vol actuelle semble comparable aux années précédentes. Les observations de la semaines prochaines permettront de savoir si le pic de vol est atteint ou non.

La quasi-totalité des parcelles du réseau de surveillance du BSV signalent la présence de charançons de la tige du colza, avec des captures significatives. 


Risque au 19/02 de prédiction de vol du charançon de la tige du colza dans le Sud de la France. N'hésitez pas à faire fonctionner l'outil sur votre commune (voir ci-dessous). La situation évolue quotidiennement.

AURA & Sud Est (Carte du 19/02/25)

Les premières captures du charançon de la tige du colza ont été enregistrées sur la région Auvergne Rhône-Alpes, avec des captures significatives sur les départements les plus au sud (Drôme, Isère, Puy-de-Dôme). Le stade sensible (C2) est atteint pour 30 à 40% des parcelles du réseau de surveillance BSV et les températures en hausse cette fin de semaine devraient favoriser la progression des captures.

 

Attention : Les informations prédites par les outils ne tiennent pas compte des spécificités de chaque parcelle et ne dispensent pas de la surveillance au champ ( via cuvettes jaunes) et/ou du BSV. 

Par ailleurs, alors que la reprise de végétation a débuté sur l’essentiel des parcelles du sud-ouest, la montaison ne semble pas encore amorcée, mais pourrait être imminente. Rappelons que le colza entre en phase de sensibilité à partir de ce stade montaison, caractérisé par l’allongement des entre-noeuds.  
En complément de vos observations n'hésitez pas à vous référer au BSV de votre région !

Evaluer le risque et surveiller la parcelle  : deux outils complémentaires 

Le piège à insecte «la cuvette jaune», est l'outil indispensable pour le suivi du colza. 

A ce stade de la campagne, la cuvette doit être posée sur végétation. Sa mise en place en amont de l’arrivée des insectes dans les parcelles est indispensable car cela permet ainsi de détecter les vols de ravageurs. Identifier la date d’arrivée d’un ravageur comme le charançon de la tige du colza est primordial pour raisonner la date d’intervention (voir ci-dessous).
 

L'outil de Prédiction des vols du charançon de la tige du colza  pour évaluer le risque. Cet outil digital simple, en accès libre, permet d’évaluer le risque et ainsi d’aider les producteurs de colza à prendre les bonnes décisions afin de protéger le plus efficacement possible cette culture tout en évitant les traitements inutiles. 

>> Accéder à l'outil 

 

​​​Faut-il intervenir ? Quand et avec quoi ? 

Dans tous les cas, pas de précipitation pour intervenir lors des premiers piégeages, les femelles ne sont pas aptes à pondre à leur arrivée dans les parcelles. Il faut compter entre 7 et 10 jours avant les premières pontes. Inutile de traiter lorsque les premières femelles sont capturées, car le risque est maximal lorsqu’une majorité d’individus est présente sur la parcelle. 

  • A ce jour, à ce jour, la majorité des parcelles n’ont pas effectué de piégeage significatif (environ 4-5 insectes minimum). Remettre la cuvette en place, observer votre parcelle et suivre le BSV. 

Le positionnement de l’intervention sera déterminant pour garantir l’efficacité de la protection 

Une intervention trop précoce risque de ne pas couvrir le risque lié à des arrivées plus tardives. Toutefois, dans le cas où des piégeages significatifs sont observés et la météo annonce un risque de ne plus pouvoir entrée dans la parcelle (ex : fortes pluies), il peut être pertinent de ne pas attendre les 8 jours avant la protection. 
Les solutions insecticides efficaces 

  • Les références DECIS PROTECH 0.33 l/ha et KARATE ZEON 0.075 l/ha sont efficaces pour réduire les dégâts du charançon de la tige du colza (réduction du nombre de tiges déformées et/ou éclatées). 

  • TREBON 30 EC est comparable mais est à réserver si présence simultanée de méligèthes au-delà du seuil. Ce n’est pas la cas lors de la rédaction de ce message.

  • SHERPA 100 EW et CYTHRINE MAX sont un peu en retrait. MAVRIK SMART est inférieur aux références 

Vos contacts régionaux

  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte d'Azur
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr)- Occitanie

 

Sortie hiver Montaison Ouest Occitanie Est Occitanie Sud Aquitaine Ravageurs Colza Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Terres Inovia

Fertilisation du colza, apporter la juste dose d’azote, sans négliger le phosphore

Lors de la reprise de végétation, l’azote consommé par le colza depuis la levée jusqu’au repos hivernal est stocké en majorité dans les feuilles et racines. Cet azote sera remobilisé par la plante en particulier vers la tige principale et ramifications, les fleurs puis les siliques et les graines :  autant d’azote déjà absorbé qu’il ne sera donc pas utile d’apporter. Il est donc essentiel de comprendre les besoins en azote des colzas pour adapter sa stratégie. La Réglette Azote Colza® est l’outil incontournable pour raisonner la fertilisation. 

Focus Situation Sud Ouest

Les biomasses automnales des colzas du Sud-Ouest étaient globalement bonnes voir exubérantes. L’arrivée de la fraîcheur début novembre a stoppé la croissance des colzas. On note, dans un certain nombre de parcelles, plutôt à l’Est de l’Occitanie, des pertes de biomasses importantes depuis mi-novembre.

Ceci peut s’expliquer par :

  • L’épuisement des reliquats couplés à un arrêt de minéralisation,
  • Des conditions climatiques moins propices à la croissance
  • Une pression oïdium automnale sans précédent.

Bien que ce pathogène ne soit pas le premier facteur explicatif, il a certainement joué sur l’importance des pertes. Il est rare dans le Sud-Ouest de voir autant de pertes de biomasses fraîches et cela a pu poser question. Aucune crainte pour autant.

Il vaut mieux un gros colza à l’automne qui a perdu sa biomasse, qu’un petit colza depuis le semis. En effet, la croissance automnale du pivot sera un atout au printemps pour capter les besoins en eau et éléments minéraux. De plus, une partie de la l’azote contenu dans les feuilles sera mobilisé dès la reprise de végétation (voir ci-après).   

Des fertilisations en phosphore majoritairement déficitaire à corriger, pour optimiser l’efficience de l’azote

Malgré une fertilisation optimisée du colza en azote, une part plus ou moins importante de l’apport peut se montrer inefficiente, si un autre élément se montre limitant. Souvent élucidée car rarement visible à l’œil, ou confondue avec d’autres causes, la carence en phosphore représente un risque majeur de perte de potentiel. Heureusement, il n’est pas trop tard, pour rattraper une impasse, ou une sous-fertilisation.

Le colza est une plante exigeante en phosphore notamment au stade 5-6 feuilles, correspondant au stade de sensibilité maximale. De ce fait, les apports réalisés au semis permettent d’assurer au colza une croissance dynamique à l’automne. Pourtant, dans les situations à faibles teneurs, soit celle inférieures à 50 ppm Olsen, les apports de phosphore réalisés au semis sont bien souvent inférieurs aux recommandations.

Pour preuve, la dose moyenne de phosphore apportée dans le sud-ouest est de 46 unités, soit légèrement inférieure aux recommandations pour un objectif de 30 q/ha dans une situation dite intermédiaire avec 1 apport tous les 2 ans. Selon la même source, 1/3 des parcelles ne reçoit aucun apport de phosphore.

Un complément peut donc être à envisager sortie hiver, d’autant que 43% des apports sont réalisés à cette période dans le sud-ouest contre 48% sur la période semis/automne et 9% sont fractionnés entre les 2 périodes (Enquête Pratiques culturales Terres Inovia 2022). 

Prendre en compte l’état de son colza pour estimer la dose à apporter 

 
A la faveur de conditions de semis propices à de belles levées, les conditions automnales se sont montrées favorables à la production de biomasse. Les températures négatives des derniers jours ont pu entrainer de la perte de biomasse sur les colzas les plus développés. Dans un certain nombre de parcelles, la perte de biomasse a pu être observée plus précocement, dès novembre.

Par conséquent, les quantités d’azote absorbées à l’automne sont très variables d’une situation à une autre, et nécessitent donc d’être évaluées pour chaque parcelle voire au sein d’une même parcelle. La pesée du colza en entrée puis en sortie hiver, permet d’estimer la quantité d’azote déjà présente dans la plante qui conditionnera, via la Réglette Azote Colza®, la dose d’azote à apporter pour atteindre l’objectif de rendement. 

Biomasse sortie hiver (SH) : à faire sans tarder si ce n’est pas déjà fait, pour raisonner la dose totale à apporter  
Il s’agit de prélever et peser la biomasse aérienne de colza sur 1 m² dans le cas d’un semi au semoir céréales ou bien l’équivalent pour les semis au monograine (1.67 mètre linéaire pour un écartement à 60 cm ou 1.25 mètre linéaire pour un écartement à 80 cm). Idéalement cette mesure est à réaliser deux fois : en entrée hiver (début décembre) puis en sortie hiver (fin janvier), de façon à prendre en compte d’éventuelles perte de feuilles au cours de l’hiver. Si la mesure de début hiver est optionnelle dans notre région, celle de sortie hiver est incontournable. 

Réglette Azote colza®

Une fois les pesées réalisées, les valeurs peuvent être saisies dans l’outil , au même titre que l’objectif de rendement (moyenne olympique des 5 dernières années). L’outil calcule alors la dose d’azote à apporter sur la parcelle. 
L’outil Réglette Azote colza®, labellisé par le COMIFER est disponible gratuitement en version smartphone (à télécharger via le playstore) ou en ligne www.regletteazotecolza.fr 

 

A retenir :

1 kg de biomasse aérienne (c’est-à-dire tout ce qui se trouve au-dessus de la surface sol) en sortie d’hiver représente déjà environ 60 unités d’azote absorbé ; dans le cas d’un colza de 2 kg, ce sont déjà 120 unités d’azote mobilisables par le colza qu’il ne sera donc pas utile d’apporter à la reprise. 

Inutile de fertiliser trop tôt un colza de plus d’1.5 kg/m²

Selon l’état du colza en sortie hiver, et la dose totale d’azote à apporter, la stratégie d’apport sera différente pour permettre de valoriser au mieux chaque unité apportée. Le tableau ci-dessous indique, selon la dose d’azote à apporter, la stratégie de fractionnement conseillée, compatible avec la réglementation en vigueur en Nouvelle-Aquitaine et en Occitanie et en région AURA.  

  • Les « petits colzas »

(Biomasse inférieure à 1kg), n’ont pu stocker que peu d’azote avant la reprise de végétation. Il est donc recommandé de réaliser un premier apport dès l’émission de nouvelles feuilles, en reprise de végétation.  Il n’est pas nécessaire d’apporter plus de 50 unités sur ce premier apport, car la plante n’aura pas la capacité de tout absorber. Mieux vaut alors conserver les unités d’azote supplémentaire, pour un apport un peu plus tard. 

  • Les « gros colzas »

(Biomasse supérieure à 1.5 kg), ne présentant pas de signes de faim d’azote, ont stocké suffisamment d’azote pour assurer la reprise végétative voire même le début de la montaison, c’est dire la production de tige, pour les plus gros. Le premier apport d’azote peut alors être reporté un peu plus tard que sur un petit colza, c’est-à-dire en cours de montaison, voire à l’apparition des boutons.

  • Pour les situations intermédiaires, 

Les colzas dont la biomasse est comprise entre 1 kg/m² et 1.5kg/m², le premier apport se fait en fonction de l’état des colzas, en repérant notamment d’éventuelle signe de faim d’azote. Dans ces situations, anticiper un premier apport comme sur les petits colzas, peut permettre de jouer la sécurité, au cas où ensuite les conditions climatiques, et de portance, ne permettraient pas d’entrer dans la parcelle en temps voulu. 

Ne pas oublier l’apport de souffre 

L’apport de soufre sous forme assimilable sulfate est à positionner idéalement avec l’azote autour du début montaison (stade C2, entre-nœuds visibles, c’est-à-dire apparition de la tige). Les 75 unités recommandées permettent de compenser les exportations par la culture et offre le meilleur rapport rendement/qualité de la graine. Une disponibilité insuffisante entraîne des pertes de rendement pouvant atteindre 10 à 20 q/ha dans les cas les plus graves. En cas d'apport régulier de produit organique, le risque de carence en soufre est plus limité. Mais en année difficile, des carences peuvent s'exprimer. Adapter la dose apportée. 

Les facteurs de risques de carence sont nombreux :  

  • Absence d'apport de soufre dans la rotation avec l'utilisation systématique d'engrais ne comportant que de l'azote.
  • Apport de soufre trop précoce, réorganisation de l'apport en soufre organique (non assimilable).
  • Sols froids du fait d'un hiver marqué qui se prolonge tardivement et/ou d'un début de printemps frais, entraînant un retard de la minéralisation. 
  • Lessivage des formes SO4, aggravé lorsque la pluviométrie cumulée des mois de novembre à février est supérieure à 350 mm. 

Vos contacts régionaux

  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Occitanie
  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Alexandra Denoyelle (a.denoyelle@terresinovia.fr) - Auvergne-Rhône-Alpes & Provence-Alpes-Côte d'Azur
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Gestion des maladies aériennes de la féverole

Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.

Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis

Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.

Figure 1 :  Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.

Dans le sud-ouest (carrés oranges) les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre dans le sud-ouest (données issues de l’observatoire conduit entre 2016 et 2018). Ce constat est plus marqué encore sur le bassin ouest (carrés bleus) sous influence océanique. De ce constat, découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses. 
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
 

Le graphique ci-contre; Figure 2 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom (32) en 2023 

traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06. 
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.

 

Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.

La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.

La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies

Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.

 

Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom en 2023 Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole

 

La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.

Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.

Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).

Vos contacts régionaux

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Ouest Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

 

 

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