Pucerons : Gestion en cours de campagne
Une intervention contre les pucerons du tournesol est rare : les auxiliaires arrivent souvent à réguler les populations.
1. Colonie de pucerons - 2. Faible crispation - 3. Forte crispation
Biologie
Description
Les cultures de tournesol peuvent être colonisées principalement par deux espèces de pucerons : le puceron vert du prunier (Brachycaudus helichrysi KALTENBACH) et le puceron noir de la fève (Aphis fabae).
| Ailés | Aptères | |
| Puceron vert du prunier | 1,1 à 2,2mm Vert jaunâtre Antennes courtes Cornicules courtes |
1.4 à 2mm Vert pale Tarses noires Cornicules courts |
| Puceron noir de la fève | Couleur sombre Taille des antennes égale aux deux-tiers du corps Cornicules courtes et noires |
2mm Trapu, noir mat à verdâtre |
Cycle de développement
Le puceron vert du prunier évolue, pendant la saison froide, sur des hôtes primaires appartenant au genre Prunus (prunier, pêcher, abricotier) tandis que le puceron noir de la fève est principalement présent sur le fusain d’Europe. Ces pucerons passent principalement l’hiver sur ces plantes sous forme d’œufs.
Au printemps, ils se déplacent sur des hôtes secondaires appartenant aux astéracées (tournesol et autres plantes à fleurs) pour le puceron vert du prunier et différentes plantes hôtes dont le tournesol pour le puceron noir de la fève.
Des pucerons ailés se portent sur les jeunes tournesol, plus ou moins précocement selon les années, entre mi-avril et mi-juin. Les premiers vols peuvent intervenir peu après la levée et se répéter par la suite en fonction des productions d'ailés sur les autres plantes-hôtes dans la région.
Les ailés donnent naissance à des aptères (pucerons sans ailes) qui forment des colonies.
Les colonies de pucerons verts se repositionnent constamment vers le sommet de la plante en suivant sa croissance. Les infestations périclitent lorsque la plante atteint le stade bouton floral et devient un hôte peu favorable. L'évolution des populations s'oriente alors vers des productions d'individus ailés destinés à essaimer vers d'autres plantes-hôtes secondaires.
Le puceron noir de la fève est surtout abondant en fin de stade végétatif jusqu’à la formation du capitule.
Dégâts
Puceron vert : La salive injectée lors de la prise alimentaire engendre une crispation du feuillage, qui peut se transformer ensuite en déformation (cloques). L'intensité des symptômes peut évoluer très vite, en cas de multiplication rapide des insectes.
Puceron noir : pas de crispation du feuillage.
Nuisibilité
Puceron vert du prunier : la nuisibilité est souvent modérée. Si les dégâts apparents du petit puceron vert du prunier peuvent être spectaculaires, la nuisibilité des attaques reste mesurée et d’autant plus faible que leur évolution est tardive.
Ainsi, une crispation mesurée du feuillage, peu intense et réversible, ne porte pas à conséquence. Par contre, une déformation des feuilles, intense et difficilement réversible, peut handicaper sérieusement le fonctionnement de la plante, voire le bloquer, et rendre la culture plus vulnérable à d’autres attaques de bio-aggresseurs. Les crispations sont notamment favorables au maintien de l'humidité du feuillage et peuvent créer des sites favorables à la germination des spores de sclérotinia et aux attaques sur boutons, feuilles et tiges.
Gestion
Règles de décision
Observations : Surveiller la présence de pucerons et surtout de crispations sur le feuillage. Consulter le BSV pour suivre l’évolution du risque.
Stade de sensibilité : de la levée à la formation du bouton floral.
Seuil indicatif de risque : 10 % de plantes crispées.
Avant d’intervenir avec un insecticide, il est important de vérifier la présence d’auxiliaires. En limitant les traitements notamment les plus tardifs (au moment de la croissance forte des populations d’auxiliaires), on peut profiter au mieux de leur action régulatrice.
Régulation naturelle : attention à la présence d’auxiliaires !
Les coccinelles (adultes et larves) et les syrphes (larves) ont une efficacité potentielle importante pour réduire les populations de pucerons. Leur activité est souvent importante en mai et juin, ce qui correspond à la phase végétative du tournesol, période de colonisation et de développement des populations de pucerons. De nombreux autres prédateurs (chrysopes, hémérobes, punaises anthocorides et mirides, araignées, …) participent également à la régulation des populations de pucerons du tournesol. Les pucerons font aussi l'objet d'attaques par des insectes parasitoïdes, essentiellement des hyménoptères, souvent peu nombreux. Les pucerons momifiés sont visibles en fin d'attaque, à la formation de capitules.
Le décalage entre une population de phytophages et des auxiliaires est normal, les auxiliaires venant s'installer sur les populations de pucerons en développement.
En savoir plus sur les auxiliaires : Projet AuxiMore/ARENA
Documents à télécharger
Noctuelles terricoles sur tournesol : observer le pied des plantes
Surveiller les chenilles de noctuelles terricoles (ou vers gris) dès la levée de la culture. Les larves de noctuelles sont actives la nuit et enfouies au pied des plantes le jour. S'assurer aussi de leur présence en grattant le sol !
Larve de noctuelle terricole
Biologie
Description
Deux espèces de noctuelles peuvent s’attaquer au tournesol : la noctuelle des moissons (Agrotis segetum) et la noctuelle ipsilon (Agrotis ipsilon).
Ces insectes sont de papillons nocturnes de couleur gris/brun/blanc. Les chenilles peuvent mesurer jusqu’à 45 mm à la fin de développement et sont de teinte plutôt grise.
Cycle de vie
- La noctuelle ipsilon est une espèce migratrice dont les adultes hivernent au sud du 40ème parallèle puis remontent au nord de mars à mai. Chaque femelle peut pondre 1 500 œufs sur le sol. Le développement larvaire dure 45 à 60 jours. 2 ou 3 générations se succèdent.
- La noctuelle des moissons est une espèce sédentaire dont les chenilles hivernent dans le sol ou sur des débris végétaux. Le développement reprend en mars-avril, avec une 1ère génération de larves en juin et juillet, puis une 2ème génération en fin d’été et à l’automne.
Dégâts
Les dégâts sont engendrés par les chenilles qui se développent dans les premiers centimètres du sol. Elles rongent le collet des jeunes plantules, notamment de tournesol, engendrant des pertes à la levée.
Nuisibilité
Les attaques graves sont peu fréquentes.
Gestion
Observer les dégâts dès la levée du tournesol. Les dégâts de noctuelles peuvent être confondus avec des attaques de limaces ou de lapins. Vérifier la présence de chenilles en grattant sur les premiers centimètres du sol.
En cas d’attaque, intervenir rapidement avec une pulvérisation à base de cyperméthrine (uniquement Sherpa 100EW, Aphicar 100EW, Cyperfor 100EW, Scipio 100EW). Le volume de la bouillie est d’au moins 500 l/ha.
Traiter le soir car l’activité des larves est plutôt nocturne.
L’application au semis de microgranulés avec un diffuseur (Belem 0.8 MG/Daxol, à base de cyperméthrine) pour lutter contre les taupins apporte également une efficacité contre les attaques précoces de noctuelles terricoles.
Déclarer ses dégâts d’oiseaux et visualiser les zones à risque
Déclarer ses dégâts est important pour une reconnaissance de l’enjeu au niveau national et pour informer les commissions départementales de la chasse et de la faune sauvage qui proposent le classement « susceptible d’occasionner des dégâts » de certaines espèces. Cela permet aussi de réaliser des études pour mieux comprendre les variations des attaques et ainsi mettre au point des méthodes de prévention plus performantes.
Documents à télécharger
Orobanche cumana : utiliser des solutions adaptées à votre situation
Dans les situations à risque, des mesures curatives et prophylactiques sont à mettre en place dans la rotation mais également pour préparer l’implantation future d’une culture de tournesol.
| Pour en savoir plus sur cette plante parasite exclusive au tournesol - Mieux connaître Orobanche Cumana |
Quelles sont les zones à risque ?
Des mesures s’imposent dans ou autour de ces zones à risque fort :
Poitou-Charentes/Vendée : secteurs de Longeville-sur-Mer (Vendée), Poitou-Charentes (triangle Tusson-Aigre-Lupsault (Charente) et secteur Sainte-Cognac-Barbezieux-Saint-Hilaire-Jonzac)
Sud-Ouest : grand sud du Tarn-et-Garonne, sud-ouest du Tarn, Gers (triangle Gimont, Mauvezin, L’Isle Jourdain et Ligardes), Lauragais et Ouest-audois.
Que faire lorsqu'on se situe dans un secteur à risque fort ?
En amont de la campagne, dans la rotation :
- Allonger votre rotation, avec un tournesol tous les 3-5 ans selon présence de la plante parasite
- Intégrer des espèces potentiellement faux hôtes dans la rotation (soja, sorgho, maïs, avoine, pois chiche, blé, colza, triticale, moha, millet, féverole, chanvre) qui stimulent la germination de l’orobanche cumana sans que celle-ci puisse se fixer, afin de réduire le stock grainier.
A la mise en place de la culture :
- choisir une variété adaptée, avec ou sans herbicide selon les observations des années précédentes :
| Absence ou présence très faible de l’orobanche sur la parcelle | Quelques foyers à forte présence de l’orobanche sur la parcelle |
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Semer une variété au moins peu sensible (PS) vis-à-vis de l’orobanche cumana Cas particulier : en cas de présence d’adventices difficiles à détruire avec des herbicides classiques, utilisez une variété de tournesol CLEARFIELD® (en privilégiant au moins PS) accompagnée d’un traitement PULSAR 40/Listego (positionnement classique au stade 4 feuilles du tournesol) |
2 solutions à utiliser en alternance lorsque le tournesol revient sur la parcelle
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hampe d'orobanche cumana
Que faire si la parcelle se situe autour d’un secteur à risque fort ?
- Surveiller vos parcelles de tournesol à la floraison et à la récolte, durant lesquelles les orobanches sont visibles
- Cultiver du tournesol tous les 3-4 ans
- Privilégier une variété moyennement sensible, en modulant ce choix vis-à-vis des autres bioagresseurs présents sur la parcelle
Attention : quel que soit le type de variété de tournesol choisi, une attaque d’orobanche cumana ne peut être exclue. Il s’agit en effet d’un phénomène émergeant non stabilisé en termes de populations d’orobanche présentes. Classement consultable sur MyVar.
A la récolte, en cas de présence d’orobanche cumana, limiter au maximum la dissémination !
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Ravageurs souterrains : limaces et mouche du semis
Les levées lentes et difficiles sont particulièrement exposées aux ravageurs souterrains (mouche des semis, limaces, …).
Soigner la mise en place de la culture et respecter les bonnes pratiques de semis suffisent généralement à limiter les problèmes et à éviter le recours aux produits phytosanitaires.
Limaces : les dégâts significatifs sont rares
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. De jour, elles ont tendance à rester immobiles, cachées à l'abri de la lumière. De nuit, en conditions favorables (température, humidité), elles s'activent et cherchent à s'alimenter, à proximité immédiate ou, si la nourriture manque sur place et si elles ont la possibilité de se déplacer (sol humide en surface), en menant une prospection active. Une limace grise peut parcourir jusqu'à 3 m par nuit.
Une limace consomme jusqu'à l'équivalent de 50% de son poids par période de 24h.
Deux espèces principales
| Limace grise ou loche | Limace noire | |
| Couleur de la jeune limace | Rose violacée | Gris bleuâtre |
| Couleur de la limace adulte | Gris beige (+ ou - foncé) | Manteau noir |
| Taille de l'adulte au repos | 4 à 5 cm | 2.5 à 4 cm |
| Mucus | Blanc laiteux ou abondant | Incolore |
| Nombre de génération par an | 1 à 2, voire plus | 1 à 2 |
| Ponte par individu | 300 oeufs | 150 à 200 oeufs |
| Espérance de vie | 9 à 13 mois | 7 à 12 mois |
Même en conduite conventionnelle, la lutte doit demeurer exceptionnelle car les dégâts significatifs sur soja sont rares. 2 substances actives sont autorisées aujourd’hui :
- métaldéhyde
- phosphate ferrique.
Afin d’évaluer le risque d’attaque, vous devez connaître l’activité des limaces sur la parcelle
en conditions humides (attention, une observation ou un piégeage juste après un travail du
sol peut biaiser le résultat) :
- par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne
- fasse trop jour ;
- par piégeage : disposez un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe
- plastique, planche, etc.) ou mieux, un véritable piège à limaces.
En soja bio, en dernier recours, et de manière exceptionnelle, utiliser en curatif un anti limaces autorisé en AB à base de phosphate ferrique.
Mouche du semis
Les attaques de mouche sont plus fréquentes et potentiellement plus graves que celles occasionnées par les limaces.
Les adultes (mouches) de cet insecte polyphage pondent de préférence dans les terrains humides et riches en matière organique.
Les larves de mouches peuvent ronger dans le sol le contenu des graines et des cotylédons, mais dès que ceux-ci sortent de terre et s'étalent, l'impact devient négligeable.
Les cotylédons touchés , une fois dépliés, laissent apparaitre des lésions noirâtres. Repérer ces symptômes sur plantule et les difficultés à la levée.
De simples mesures préventives, basées sur une implantation des cultures dans des conditions favorables à une levée rapide, sont généralement suffisantes. Pour éviter les attaques :
- Travailler le sol 1 mois avant la levée afin d’éviter de se retrouver en présence de matière organique en décomposition au moment de la germination (les sols fraichement travaillés sont plus attractifs)
- Semer sur un sol suffisamment réchauffé (> 10°C) pour éviter les levées lentes et difficiles qui sont les plus exposées.
- Ne pas semer à plus de 3 cm de profondeur, en préférant un semoir pneumatique monograine
- Semer sur terres bien ressuyées.
Aucun produit n’est actuellement autorisé pour lutter contre la mouche des semis en soja.
Taupins
En cas de risque de taupins avérés, Trika Lambda 1/Trika Expert+ ou Karate 0,4 gr/Ercole, sont autorisés (efficacité montrée également sur vers gris).
Ne pas commencer les irrigations trop tôt
Le soja a des besoins élevés en eau. Dans le sud de la France, l’irrigation est indispensable pour obtenir des rendements élevés.
Une irrigation bien conduite permet de gagner 8 à 10 q/ha pour 100 mm apportés et de sécuriser la teneur en protéines.
La date de début d’irrigation est à moduler en fonction du climat de l’année. Retarder le premier apport en cas de pluies abondantes en mai-juin et l’avancer en situation inverse.
Effectuer le premier arrosage :
- en sols superficiels, au stade R1 (apparition des premières fleurs), vers le 25 juin/1er juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II ;
- en sols profonds, 12 à 15 jours après l’apparition des premières fleurs, vers le 10-15 juillet pour un semis de mi-avril à début mai, avec une variété groupe I ou groupe II.
Pourquoi et comment irriguer le Soja ? (Chambre d'Agriculture de la Gironde)
Irriguer son tournesol à bon escient : un exemple en région Rhône-Alpes
Le bénéfice de l'irrigation du tournesol mesuré par Terres Inovia et le CREAS
Terres Inovia et le CREAS (Centre Régional d'Expérimentation agricole de Satolas - 69) ont mesuré les gains de rendement et de teneur en huile de tournesols "raisonnablement" irrigués.
Les résultats de ces 7 années d'expérimentations n'ont jamais été démenti depuis.
14 q/ha de plus pour 100mm
L’eau est le premier facteur limitant du rendement dans la plupart des parcelles à réserves faibles à moyennes du Sud-Est. L’irrigation pour une culture de tournesol implantée dans les situations à réserve limitée est justifiée 6 années sur 8.
On gagne de l’ordre de 5 quintaux par tour d’eau de 40 mm quelle que soit la période d’apport, durant la phase de sensibilité, avec effet cumulatif, soit une valorisation de 12 à 14 quintaux par 100 mm apportés, pour un témoin sec à 20 q/ha.
L'eau, principal facteur limitant du rendement
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
2 apports d’eau : 1 avant et 1 après la floraison
Deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la meilleure solution pour augmenter le rendement avec une efficacité maximale de l'eau apportée.
Dans un contexte de disponibilité en eau restreinte et de faible développement végétatif, une seule irrigation avant ou après floraison donne un gain de rendement comparable. Mais dans ce cas il est préférable d’irriguer en post-floraison car on améliore considérablement la teneur en huile (+ 4 points).
Un gain de 3 points d'huile en moyenne
Outre le rendement, l'irrigation améliore la teneur en huile, sans changer la teneur en acide oléique.
Irrigation CREAS de 2000 à 2007 - Moyenne 2000-2006 pour 1 à 4 tours d'eau, 0 en 2007
Expérimentation Terres Inovia/CREAS, Lyon St Exupéry
Sol de graviers profonds - 1 tour d'eau = 40 mm.
Irriguer son tournesol à bon escient pour assurer les quintaux
Par climat sec et sur terres à réserve en eau limitée, 2 apports d'eau de 35 à 40 mm à partir de la floraison garantissent un gain de 8 q/ha et de 2 à 4 points d'huile.
Une culture très tolérante aux conditions sèches
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m), et d'extraire la totalité de l'eau disponible, là où d'autres cultures ne peuvent extraire que les 2/3 de la réserve utile.
Le tournesol est également une plante qui répond bien à l’irrigation surtout si sa croissance végétative est modérée avant la floraison. Du tout début floraison à la fin du remplissage de la graine, le tournesol doit consommer 230 mm d’eau pour assurer un rendement de 30 q/ha. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée à cette période, lorsque la réserve en eau du sol est épuisée. Les essais et les observations en culture ont montré des gains moyens de l’ordre de 8 q/ha pour des apports de 100 mm avec une irrigation bien gérée.
Rendement du tournesol (q/ha) et intensité de la sécheresse estivale
Niveau de remplissage de la réserve d'eau utile du sol le 21 juillet en %
Lors d'années humides (2007 ou 2011), les rendements nationaux ont pu atteindre 27 q/ha
Lors d'années sèches (2006 ou 2010), les rendements moyens ont stagné à 22-24 q/ha.
Un à trois tours d'eau suffisent
Le tournesol irrigué présente deux atouts majeurs particulièrement intéressants lorsque l’eau disponible pour l’irrigation est limitée ou lorsque le calendrier d’irrigation de l’exploitation est chargé :
- de faibles volumes d’eau requis : 30 à 120 mm d’eau d’irrigation suffisent ;
- une période d’irrigation centrée sur juillet et début août.
Débuter l’irrigation suivant l’état végétatif du tournesol
Le choix de la date de début d’irrigation dépend de l’état de croissance végétative du tournesol avant la floraison et de l’état des réserves en eau du sol. Il est en effet nécessaire d’éviter l’exubérance des plantes avant la floraison : l’efficacité des arrosages s'en trouve améliorée. Arrêter l’irrigation quand le dos du capitule vire du vert au jaune citron.
Pilotage de l'irrigation
| Croissance au stade bouton | A disposition : | ||
| 1 tour d'eau 30/40 mm | 2 tours d'eau 60/80 mm | 3 tours d'eau 90/120 mm | |
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Faible à modérée
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Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent |
Juste avant la floraison ou plus tôt si les feuilles de la base jaunissent Fin floraison |
Sols superficiels : Bouton étoilé Début floraison Fin floraison* Sols profonds : Début floraison Fin floraison 10 jours plus tard |
|
Normale à exubérante
|
Fin floraison |
Fin floraison 10 jours plus tard |
Ne pas dépasser 2 tours d'eau |
En sol profond, l’irrigation est justifiée uniquement en année sèche. Un tour d’eau en fin floraison est conseillé.
* Dans le Sud-Est (vallée du Rhône et bordure méditerranéenne), la forte évapotranspiration et la faible pluviométrie justifient souvent un tour d’eau supplémentaire 10 jours après la fin de la floraison.
Après la première irrigation, la durée du tour d’eau recommandée est d’une dizaine de jours, tant qu’il ne pleut pas. Après une pluie, décaler le tour d’eau d’un jour par tranche de 5 mm. Préférer des doses de 30-35 mm à chaque tour d’eau à des apports plus faibles et plus rapprochés.
Attention au sclérotinia et au phomopsis
- Ne pas irriguer en pleine floraison si le temps est humide, pour éviter les attaques de sclérotinia du capitule.
- Veiller particulièrement au phomopsis en choisissant une variété très peu sensible ou peu sensible, protégée si nécessaire par un traitement en végétation.
Fertilisation du tournesol: diagnostic foliaire des carences
Le diagnostic est à réaliser en début de floraison
L'analyse de la teneur en éléments minéraux du tournesol constitue un bon indicateur de l'état nutritionnel des plantes. Il est nécessaire d'envoyer au laboratoire un échantillon d'au moins 500 grammes de feuilles fraîches en sac papier.
Les teneurs optimales en éléments minéraux figurant dans le tableau ci-dessous s'appliquent pour un diagnostic foliaire réalisé au début de la floraison sur les 5 et 6ème feuilles numérotées à partir du capitule.
Il est toujours préférable de réaliser les analyses par couple (un échantillon de feuilles prélevées sur des plantes présentant des symptômes et un échantillon de feuilles prélevées sur des plantes saines de croissance sensiblement équivalente). Dans ce cas, le diagnostic peut être réalisé à tout stade.
Coût moyen d’un diagnostic foliaire au SAS laboratoire :
- 3 éléments (N, P, K) : environ 60 € HT
- 6 éléments (N, P, K, Ca, Mg,Na) : environ 65 € HT
- 11 éléments (N, P, K, Ca, Mg, Cu, Zn, Mn, Fe, Bo, Na) : environ 70 € HT
Exemple de laboratoire pratiquant ce type d'analyses :
AUREA
270, avenue de la Pomme de Pin
45160 ARDON
https://aurea.eu/
Teneurs optimales en éléments minéraux dans les feuilles au début de la floraison
| Eléments majeurs et mineurs |
Teneurs optimales (en % de la matière sèche) |
| Phosphore (P) | 0.3 - 0.5 |
| Potasse (K) | 3 - 4.5 |
| Calcium (Ca) | 0.8 - 2 |
| Magnésium (Mg) | 0.3 - 0.8 |
| Soufre (S) | 0.15 - 0.2 |
| Oligo-éléments |
Teneurs optimales (en ppm de matière sèche) |
| Fer (Fe) | 80 - 120 |
| Cuivre (Cu) | 10 - 20 |
| Zinc (Zn) | 30 - 80 |
| Manganèse (Mn) | 25 - 100 |
| Bore (B) | 35 - 100 |
| Molybdène (Mo) | 0.4 - 1 |
Identifier et lutter contre les chenilles défoliatrices
Identifier les chenilles défoliatrices
Le soja abrite plusieurs chenilles défoliatrices dont la vanesse de l'artichaut (Vanessa carduii) et la noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera).
Chenille de vanesse | Chenille de noctuelle de la tomate
| Adulte | Larve (chenille) | |
| Noctuelle de la tomate (Helicoverpa armigera) |
Papillon nocturne |
-3 à 3.5 cm de long en fin de développement -corps jaunâtre ou verdâtre, ligne blanche tout le long du flanc soulignée en dessous par une zone plus foncée -tête jaune-brunâtre -6 pattes thoraciques et 10 fausses pattes abdominales |
|
Vanesse du chardon |
-envergure de 40 à 70 mm -ailes fauve orangé ponctuées de taches noires et blanches |
-longues épines beiges à extrémité noire -corps gris clair avec bandes noires dorsales et bande jaune ininterrompue sur les flancs |
Cycle de vie
La vanesse de l’artichaut migre d’avril à juin depuis le nord de l’Afrique ou de l’Espagne jusqu’à la Scandinavie avec un retour inverse à l’automne. Elle présente 2 à 3 générations par an en Europe, la dernière migrant vers le Sud. On observe les larves de vanesses dans les sojas à partir des premières feuilles trifoliées pour la 1ère génération, puis en juillet-Août pour la 2nde génération. Les œufs sont déposés individuellement sur les feuilles de la plante hôte. Les larves se nourrissent entre 2 et 6 semaines avant de se nymphoser. Cette dernière étape dure entre 7 et 17 jours.
Les premiers vols de noctuelle de la tomate (surtout présente dans le Sud de la France), sont détectés à partir de mai et se poursuivent jusqu’en octobre. Certaines populations sont sédentaires et d’autres sont migratrices. Plusieurs générations se succèdent. Les femelles peuvent pondre plusieurs centaines d’œufs sur tous les organes de la plante. A l’issue de son développement la chenille s’enfonce en profondeur dans le sol pour entrer en diapause jusqu’au printemps suivant.
Dégâts
Les adultes sont inoffensifs contrairement aux chenilles qui dévorent les limbes des feuilles généralement avant la floraison. Les attaques peuvent parfois sembler spectaculaires. La noctuelle de la tomate peut aussi attaquer les gousses.
Nuisibilité
La nuisibilité des chenilles défoliatrices est généralement faible sur soja, sauf ponctuellement en cas de pullulation. Des vols spectaculaires avec pullulation ont pu être observés à plusieurs reprises au cours des 20 dernières années. De fortes attaques d’Helicoverpa armigera sur gousses peuvent nuire fortement au rendement des parcelles.
Gestion des chenilles phytophages du soja
Les vols de noctuelles ne sont pas réguliers et difficiles à anticiper. Les températures élevées favorisent leur apparition et intensifient leur pression. Le stade de la culture n’influence pas le choix de de la noctuelle de la tomate pour sa plante hôte (pas de lien floraison / arrivée des noctuelles).
L’observation régulière en cours de culture et la pose de piège à phéromones sont les seuls moyens de repérer les vols d’Helicoverpa armigera et ainsi de déclencher un traitement sur les chenilles encore jeunes et peu nombreuses.
Les solutions à base de bactéries Bacillus thuringiensis var. kurstaki ou Bacillus thuringiensis var. aizawai (usage « traitements généraux ou usage soja et traitement des parties aériennes des chenilles phytophages ») sont efficaces sur les jeunes chenilles de noctuelles défoliatrices comme Helicoverpa armigera (stades larvaires 1 et 2) et autorisées en agriculture biologique.
Exemples (environ 30€/ha)
- Dipel DF® 1,0 kg/ha ou CostarWG® - Bacillus thuringiensis var. kurstaki
- XenTari® 1.0 kg/ha - Bacillus thuringiensis var. aizawai
Helicovex® est un insecticide à base de baculovirus utilisable en agriculture biologique qui doit être positionné sur les œufs et jeunes larves (stade larvaire 1) d’Helicoverpa armigera et s’utilise à 0.2 l/ha – 39 €/ha (usage soja « traitement des parties aériennes chenilles phytophages »).
Bien que spectaculaires, les attaques de vanesses sont le plus souvent sans incidence. Leur pullulation peut entrainer une dégradation poussée du feuillage mais seules les infestations massives et précoces peuvent nécessiter une intervention. Certaines préparations à base de bactéries Bacillus thuringiensis sont alors les seules solutions autorisées.
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