Mieux connaitre l’orobanche cumana
Un phénomène récent en France
Originaire du Bassin Méditerranéen, Orobanche cumana parasite les racines de tournesol et provoque depuis environ 50 ans d'importants dégâts dans les pays producteurs de tournesol (Espagne, Turquie, Bassin de la Mer Noire). Depuis 2007, sa présence est avérée en France. Elle est présente dans le Sud-Ouest et plus ponctuellement en Vendée et Poitou-Charentes.
Une plante parasite exclusive au tournesol
L'orobanche cumana est une plante parasite. Elle n’a pas de chlorophylle, et doit donc se fixer sur le tournesol pour se développer. Ses graines minuscules (0.3 mm), stockées dans le sol, vont germer, stimulées par des molécules émises par les racines de son hôte. Une fois fixée sur les racines du tournesol, l’orobanche va détourner les nutriments de cet hôte à son profit et former un tubercule souterrain. Une tige non ramifiée de 50 cm environ émergera hors du sol, avec des fleurs le plus souvent blanches plus ou moins teintées de bleues. A maturité, des milliers de graines se dissémineront dans la parcelle et contamineront les prochains tournesols. La durée de vie de ces graines dans le sol est de plus de 10 ans.
Une nuisibilité importante
Dans les parcelles les plus infestées, les pertes de rendement peuvent aller au-delà des 90%, dans le cas où les mesures de lutte ne sont pas appliquées. L’orobanche cumana est une plante parasite redoutable car elle possède une forte capacité de dissémination (vent, machines agricoles, animaux, semences…) et une production grainière très importante.
D’autres orobanches sont susceptibles de se fixer sur le tournesol, telles que Orobanche reticulata ou Phelipanche ramosa, mais elles ne sont pas ou peu préjudiciables pour cette culture.
Plusieurs orobanches ?
Dans les pays de l’Est, les variétés résistantes ont été largement développées au cours du siècle dernier. Cette utilisation récurrente a favorisé l’apparition de populations d’orobanche cumana de plus en plus agressives face à chaque nouveau gène de résistance introduite dans les variétés cultivées. Ainsi aujourd’hui on distingue plus de 8 populations ou races d’orobanche dans le monde (notées race A, B, C, D, E…). En France, on considère la présence a minima de la race E, a priori parfois en mélange avec d’autres races sur les parcelles, en proportion variable. Le caractère émergeant explique que les populations ne sont pas encore homogènes au sein d’une même parcelle.
1. Des graines de très petites tailles - 2. Plantule
3. Floraison - 4. Maturité
Des leviers existent pour lutter efficacement
Face au risque d'infestation croissante des parcelles par ce parasite, Terres Inovia et ses partenaires en région préconisent un plan de prophylaxie et de lutte pour limiter l'expansion du parasite, abaisser son stock grainier dans les sols, et limiter sa nuisibilité sur le tournesol.
Le contrôle de cette plante parasite chez le tournesol en France s’articule autour de plusieurs leviers associés à un choix variétal adapté dont le comportement est disponible sur myvar.fr.
Une combinaison de leviers pour lutter contre l’orobanche cumana - Terres Inovia
Le détail des leviers opérationnels de lutte contre cette plante parasite est disponible en cours de campagne.
Documents à télécharger
Orobanche cumana : utiliser des solutions adaptées à votre situation
Dans les situations à risque, des mesures curatives et prophylactiques sont à mettre en place dans la rotation mais également pour préparer l’implantation future d’une culture de tournesol.
| Pour en savoir plus sur cette plante parasite exclusive au tournesol - Mieux connaître Orobanche Cumana |
Quelles sont les zones à risque ?
Des mesures s’imposent dans ou autour de ces zones à risque fort :
Poitou-Charentes/Vendée : secteurs de Longeville-sur-Mer (Vendée), Poitou-Charentes (triangle Tusson-Aigre-Lupsault (Charente) et secteur Sainte-Cognac-Barbezieux-Saint-Hilaire-Jonzac)
Sud-Ouest : grand sud du Tarn-et-Garonne, sud-ouest du Tarn, Gers (triangle Gimont, Mauvezin, L’Isle Jourdain et Ligardes), Lauragais et Ouest-audois.
Que faire lorsqu'on se situe dans un secteur à risque fort ?
En amont de la campagne, dans la rotation :
- Allonger votre rotation, avec un tournesol tous les 3-5 ans selon présence de la plante parasite
- Intégrer des espèces potentiellement faux hôtes dans la rotation (soja, sorgho, maïs, avoine, pois chiche, blé, colza, triticale, moha, millet, féverole, chanvre) qui stimulent la germination de l’orobanche cumana sans que celle-ci puisse se fixer, afin de réduire le stock grainier.
A la mise en place de la culture :
- choisir une variété adaptée, avec ou sans herbicide selon les observations des années précédentes :
| Absence ou présence très faible de l’orobanche sur la parcelle | Quelques foyers à forte présence de l’orobanche sur la parcelle |
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Semer une variété au moins peu sensible (PS) vis-à-vis de l’orobanche cumana Cas particulier : en cas de présence d’adventices difficiles à détruire avec des herbicides classiques, utilisez une variété de tournesol CLEARFIELD® (en privilégiant au moins PS) accompagnée d’un traitement PULSAR 40/Listego (positionnement classique au stade 4 feuilles du tournesol) |
2 solutions à utiliser en alternance lorsque le tournesol revient sur la parcelle
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hampe d'orobanche cumana
Que faire si la parcelle se situe autour d’un secteur à risque fort ?
- Surveiller vos parcelles de tournesol à la floraison et à la récolte, durant lesquelles les orobanches sont visibles
- Cultiver du tournesol tous les 3-4 ans
- Privilégier une variété moyennement sensible, en modulant ce choix vis-à-vis des autres bioagresseurs présents sur la parcelle
Attention : quel que soit le type de variété de tournesol choisi, une attaque d’orobanche cumana ne peut être exclue. Il s’agit en effet d’un phénomène émergeant non stabilisé en termes de populations d’orobanche présentes. Classement consultable sur MyVar.
A la récolte, en cas de présence d’orobanche cumana, limiter au maximum la dissémination !
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