Ravageurs du pois : le sitone
Sitone (Sitona lineatus) Fréquence : forte ; nuisibilité : faible
Le sitone est un charançon de 3,5 à 5 mm de long, de couleur gris brun, avec des yeux proéminents. Il arrive par vols échelonnés sur les parcelles de pois, depuis ses zones refuges (haies, bois, jachères, légumineuses). Sa larve, 6 mm de long, est bicolore : le corps est blanc et la tête, brun-jaune. Le sitone vit sur tout le territoire français avec une zone de prédilection au sud de la diagonale Rennes-Lyon : Auvergne-Rhône-Alpes, PACA, Occitanie, Nouvelle Aquitaine (Poitou-Charentes), Pays-de-la-Loire et Centre Val de Loire (Berry) sont les régions les plus attaquées.
En pois de printemps, les sitones entraînent des dégâts aériens et racinaires. Les adultes attaquent les bords des feuilles sous forme d’encoches semi-circulaires. Ces morsures n’ont pas d’impact sur le rendement. C’est la destruction des nodosités, puis des radicelles et des racines par les larves qui en perturbant l’alimentation azotée des cultures, engendre une nuisibilité. Les pertes de rendement peuvent atteindre 10-12 q/ha dans les cas extrêmes et une baisse du taux de protéine jusqu’à 30%. Cependant, quelques nodosités saines plus l’azote du sol peuvent suffire à nourrir la plante.
Le sitone est actif par temps ensoleillé et dès que la température dépasse 12 °C. Il reste caché quand la température baisse et que le ciel est nuageux.
Règle de décision
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| De la levée au stade 5-6 feuilles | Observations sur plante : encoches sur les feuilles | Temps ensoleillé sans vent | 5-10 encoches au total sur les dernières feuilles émises. |
Au-delà du stade 6 feuilles, les traitements deviennent inutiles, car les adultes ont déjà pondu. Les pyréthrinoïdes homologués protègent uniquement les feuilles présentes lors du traitement. Le sitone apparaît souvent après le thrips. Il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation.
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Ravageurs du pois de printemps : le thrips
Thrips (Thrips angusticeps) Fréquence : variable selon les régions ; nuisibilité : généralement faible
Le thrips qui attaque le pois est le thrips du lin et des céréales. Le thrips prolifère principalement dans les parcelles de pois de printemps, dans la moitié nord de la France et plus particulièrement dans les régions : Nord-Picardie, Normandie, Bassin parisien, Centre et Champagne crayeuse. Le thrips pique le végétal pour se nourrir et injecte une salive toxique dans la plante. Celle-ci initie de nombreuses ramifications (jusqu’à 8). Les plantes sont également naines et portent peu de gousses. Les feuilles sont gaufrées et se couvrent de taches jaunes ou brunes. Les pertes de rendement liées au thrips sur pois de printemps s’élèvent à 30 q/ha si la levée est lente (mauvaises conditions climatiques). Si elle est rapide, la nuisibilité de ces insectes est faible (impasse envisageable). Un précédent blé ou lin est favorable à la présence du thrips dans la parcelle de pois de printemps. La larve sort du sol vers 7-8 °C
Règle de décision
Pour observer les insectes, prélever une 10aine de plantes au hasard dans la parcelle. Les placer dans un sac transparent fermé et le laisser quelques minutes au soleil. Dénombrer le nombre de thrips et diviser par 10 pour obtenir le nombre d’insectes par plante.
| Stade sensible | Comment les détecter | Conditions favorables | Seuil |
| De la levée (80 % des plantes levées) au stade 2-3 feuilles | Observations sur plante | En conditions très poussantes, la nuisibilité est généralement faible. |
Intervenir si on dénombre 1 thrips/plante en moyenne En cas d’impossibilité de traiter tôt (période de mauvais temps…), intervenir dès que possible pour limiter les dégâts, car tant que les thrips sont présents, ils continuent à attaquer les plantes. Le thrips apparaît souvent avant le sitone. Il est rare de pouvoir maîtriser ces deux ravageurs par une seule application en végétation. |
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Diagnostiquer les maladies racinaires du pois de printemps
Nécroses racinaires
Les nécroses racinaires peuvent être dues à différents agents pathogènes qui agissent le plus souvent en complexe (Fusarium spp, Pythium spp, Phoma medicaginis, Rhizoctonia solani…), les espèces du genre Fusarium étant les plus fréquentes, en particulier F. oxysporum et F. solani. Le système racinaire présente une coloration externe brun-rouge à noire et le système vasculaire peut prendre une teinte rouge brique. En cas d’attaque sévère le système racinaire se dessèche et les nodosités ne sont plus fonctionnelles. Sur parties aériennes, les symptômes se déclarent le plus souvent en foyers, à partir de la floraison. Les plantes atteintes présentent un jaunissement, voire un dessèchement et/ou un retard de croissance. La fréquence et la sévérité des nécroses racinaire est très variable. Elles dépendent des conditions climatiques mais également de la qualité de l’implantation.
La fusariose vasculaire
La Fusariose vasculaire est due à un champignon tellurique, Fusarium oxysporum. Le pathogène pénètre dans les racines et envahit le système vasculaire. Le système racinaire parait normal mais les vaisseaux présentent une coloration rouge orangé qui peut s’étendre dans la tige, parfois jusqu’aux étages florifères. Les plantes atteintes jaunissent et flétrissent. Un jaunissement unilatéral des feuilles est parfois observé. Ces plantes sont le plus souvent isolées dans la parcelle. Cette maladie est peu fréquente en France.
Diagnostiquer les maladies aériennes du pois de printemps
Ascochytose (anthracnose)
L’ascochytose, maladie aérienne la plus fréquente, est due à un complexe de 3 champignons nécrotrophes présents individuellement ou simultanément sur la culture (Didymella pinodes, Phoma medicagnis var pinodella et Ascochyta pisi).
Symptôme d’ascochytose sur feuille de pois
Les symptômes apparaissent sous forme de ponctuations de couleur brun foncé sur les feuilles, qui évoluent ensuite en nécroses irrégulières. Des nécroses violacées à brunes s’installent également à la base des tiges, pouvant les ceinturer. Ces symptômes progressent du bas vers le haut de la plante. Attendre le début de la floraison pour une première protection fongicide.
Mildiou
Le mildiou (Peronospora pisi) peut occasionner deux types de symptômes.
Symptômes de mildiou sur feuille de pois
En cas d’attaque primaire, due à des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol, des foyers de maladies apparaissent, au sein desquels les plantes sont nanifiées et de couleur vert pale. Ces attaques peuvent avoir lieu en l’absence de traitement de semence adapté.
Les symptômes les plus fréquemment observés sont des décolorations sur la face supérieure des feuilles accompagnées d’un feutrage gris sur la face inférieure.
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Diagnostiquer une attaque d’aphanomyces sur pois de printemps
Cette maladie est due à un pathogène tellurique (Aphanomyces euteiches). Lorsque les conditions climatiques sont favorables (températures douces à élevées et précipitations importantes), l’agent pathogène pénètre dans le système racinaire des plantes et s’y multiplie.
Des lésions molles et translucides apparaissent dans un premier temps au niveau des radicelles, puis la pourriture évolue sur l’ensemble du système racinaire qui devient brun, mou et finit par se dessécher. Les nodosités ne sont plus fonctionnelles. Cette pourriture du système racinaire perturbe la fixation symbiotique, la nutrition, et par conséquent la croissance et le développement des plantes qui jaunissent et/ou se nanifient. Des foyers de maladies apparaissent alors dans la parcelle. Les pertes de rendement, très variables, dépendent du niveau de contamination de la parcelle, des conditions climatiques et du stade de la culture au moment de l’attaque.
Ne pas confondre une attaque d’aphanomyces avec :
- des contaminations primaires de mildiou (Peronospora pisi). Celles-ci sont à l’origine d’un retard de croissance des plantes et/ou des déformations, mais n’occasionnent pas de pourriture sur le système racinaire
- une attaque de nématodes à kystes (Heterodera goettingiana). Les attaques de nématodes à kystes sont à l’origine d’un nanisme et d’un jaunissement des plantes. Le système racinaire est entièrement nécrosé, desséché. De petits kystes blancs à noirs peuvent être observés sur le système racinaire (ou sur les racines) à l’aide d’une loupe (ce qui n’est pas le cas s’il s’agit d’aphanomyces)
- un excès d'eau. Dans ce cas, les plantes jaunissent. Les racines, saines dans un premier temps, finissent par noircir et pourrir si l’asphyxie se prolonge.
- un tassement du sol. Dans les zones tassées, le pois présente un nanisme et un jaunissement mais aucune pourriture n’est visible sur le système racinaire
Diagnostiquer des fontes de semis de pois
Les fontes de semis peuvent être dues à différents champignons telluriques agissant seuls ou en complexe (Pythium sp, Rhizoctonia solani, Fusarium sp). Elles se manifestent par des manques à la levée suite à une pourriture des graines et/ou des pertes de pieds dans le mois suivant la levée.
Dans ce dernier cas, les plantules présentent un système racinaire très réduit avec des nécroses jaune-orangé à brunes, un jaunissement et un arrêt de croissance prématuré. Les fontes de semis sont favorisées dans les sols frais et humides. Elles restent toutefois assez rares et bien maitrisées par les traitements de semences.
Aphanomyces : évaluer le risque avant l’implantation du pois de printemps
L’aphanomyces (Aphanomyces euteiches), ou pourriture racinaire, est la maladie tellurique la plus préjudiciable sur pois. Elle est fréquente dans toutes les zones de production du pois, excepté dans les sols très calcaires comme les craies de Champagne, mais le pourcentage de parcelles touchées ainsi que les niveaux de contamination de ces parcelles sont très variables.
Afin d’éviter des pertes de rendement qui peuvent être très importantes, il est essentiel d’évaluer le risque aphanomyces avant l’implantation d’un pois de printemps.
Jusqu’à présent, seul un test biologique de potentiel infectieux réalisé à partir d’un échantillon de sol, per¬mettait de connaitre ce risque. L’outil Eva, disponible en ligne, permet désormais, à partir d’un certain nombre d’informations (département, historique en pois, type de sol, irrigation), de classer la parcelle dans un risque faible ou élevé, et oriente l’utilisateur dans ses choix afin de préserver le rendement en pois et l’état sa¬nitaire de la parcelle. Le test biologique reste intéressant à utiliser. Il est en effet complémentaire de l’outil Eva puisqu’il permet de connaitre précisément le potentiel infectieux de la parcelle et d’affiner les choix, en particulier si la parcelle est classée en risque élevé.
Choix du type de pois en fonction du PI de la parcelle
Le pois de printemps, très sensible à l’aphanomyces, ne doit pas être cultivé dans une parcelle dont le PI est supérieur à 1. Le pois d’hiver, qui échappe partiellement à la maladie, est peu impacté et peut donc être cultivé quel que soit le PI. Il peut en revanche multiplier l’inoculum si les conditions sont favorables.
Choix des légumineuses de la rotation en fonction du PI de la parcelle
Afin de préserver l’état sanitaire des sols et de contrôler le développement de la maladie, il est indispensable de raisonner la place des espèces et variétés de légumineuses dans la rotation, en tenant compte de leur sensibilité à la maladie et du PI de la parcelle.
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Sensibilité variable des légumineuses à Aphanomyces
Attention : les conseils sur le choix des légumineuses qu’il est possible de cultiver en fonction du PI du sol ne sont valables que pour les variétés évaluées (des différences de sensibilité variétale pouvant exister au sein d’une espèce). Par ailleurs, il est possible de cultiver des espèces/variétés de légumineuses très résistantes comme la féverole dans des parcelles fortement contaminées. Toutefois, il convient de respecter les fréquences de retour et d’alterner si possible avec d’autres espèces résistantes afin de ne pas exercer de pression de sélection trop importante, ce qui pourrait conduire à une adaptation des souches.
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Stratégie fongicide pois : prendre en compte la réglementation
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Le rendement du pois de printemps
Un rendement en pois de 45 à 60 q/ha
Le rendement du pois est de 45 q/ha en moyenne française sur ces dernières années. Les seuils de rentabilité varient selon les régions : de 35-40 q/ha dans les terres superficielles du Sud-Ouest à 50-55 q/ha dans les limons profonds du Bassin parisien, soit 10-15 q/ha au-dessus du rendement local du colza.
Certaines variétés, comme KAYANNE, peuvent même atteindre ou dépasser 60 q/ha dans les secteurs les plus favorables.
Élaboration du rendement
Une même densité quel que soit le taux de ramification
Les essais densité ont montré que l’optimum économique est le même, que les variétés ramifient peu ou beaucoup. Il est donc inutile d’augmenter la densité de semis pour les variétés qui ramifient peu. En revanche, à faible densité de peuplement (< 50 plantes/m²) les variétés qui ramifient le plus sont les moins pénalisées.
Exemples :
- la variété LUMINA ramifie toujours un peu et le nombre de tiges fertiles/plante se situe en général entre 1,4 et 1,7 (moyenne de 1,55) ;
- les variétés qualifiées de « monotige » comme KAYANNE, ramifient moins et ont entre 1,1 et 1,5 tiges fertiles/plante (moyenne à 1,3).
Durée de floraison
La durée de la floraison dépend en grande partie de l’alimentation en eau de la culture :
- en cas de bonne alimentation en eau (sol profond et temps assez pluvieux) : 7 étages sur 8-9 en fleurs portent effectivement des gousses ;
- en situation de stress hydrique important : sur 3 étages de fleurs, seulement 2,5 peuvent porter des gousses.
Poids de 1000 graines
En pois, pour une même variété, le PMG (Poids de 1000 graines) varie peu, sauf dans les situations extrêmement sèches où il peut être assez fortement réduit ou en cas de forte pression ascochytose en fin de cycle. Le rendement dépend donc essentiellement du nombre de graines formées.
Composantes optimales pour un bon rendement
Exemple avec la variété KAYANNE
- Objectif de rendement : 60 q/ha
- PMG récolte : 250 g
- Nombre de graines récoltées : 2400 graines/m²
- Nombre de plantes/m² : 70
- Nombre d’étages fructifères : 5 à 7