Stockage du pois
Bruches sur graines de pois
Ventiler
Lors de l’arrivée en stockage, la température des graines de pois peut être très élevée (> 35°C) ! Pour assurer une bonne conservation, ventiler l'air ambiant dès la mise en silo pour abaisser rapidement la température vers 18-20°C (ventilation de nuit souhaitable) et abaisser progressivement le taux d’humidité (<14 % pour une conservation sur la durée).
Intervenir contre la bruche
A la récolte, il reste souvent des graines bruchées d’où sortiront des adultes au cours du stockage. Or, il ne doit pas y avoir d’insectes vivants pour commercialiser les graines. La lutte contre les bruches au stockage contribue à réduire les populations l’année suivante.
- La fumigation phosphine (phosphure d’aluminium ou de magnésium) tue tous les insectes y compris les larves à l’intérieur des graines. Elle ne laisse aucun résidu, mais très peu d’OS français sont équipés (nécessité de silos étanches et d’un opérateur agréé). Cette technique est utilisée essentiellement dans les ports de chargement ;
- L’insecticide de stockage K-OBIOL ULV 6 (à base de deltaméthrine et pipéronyl butoxide) est le seul produit homologué sur pois (et lentille) en France. Le produit n’est pas cher et n’engendre pas de risque de dépassement de la LMR (limite maximale de résidus). Attention sur féverole, cet insecticide ne peut pas être utilisé car la LMR de deltaméthrine est abaissée à 0,01 mg/kg à partir de décembre 2024, et donc toute application au stockage rendrait la féverole non conforme. Bien qu’efficace, il semble assez peu utilisé par les OS ;
- Le chauffage est un traitement coûteux qui impose un compromis entre températures élevées pour tuer les bruches mais pas trop pour ne pas altérer la couleur des graines ;
- Le tri mécanique en hiver consiste à éliminer les déchets après que les bruches adultes sont sorties des graines. Cette pratique est assez fréquente, notamment en agriculture biologique, mais nécessite un délai avant la commercialisation. Il existe un risque de dispersion de bruches dans l’environnement.
Abaisser la température des graines ne permet pas de lutter contre les bruches, seulement d’assurer leur bonne conservation.
Qualité des graines de pois - récolte 2024
Après avoir atteint 150 000 ha en 2023, les surfaces de pois s’établissent à 123 000 ha
en 2024. De nombreux semis de pois d’hiver n’ont en effet pas été réalisés, en raison de
la pluviométrie abondante et quasi-ininterrompue, de mi-octobre à fin décembre. En pois
de printemps, les semis ont également été difficiles et tardifs, du fait des précipitations qui
ont perduré. Les conditions d’implantation ont été mauvaises pour les deux types de pois.
Les pluies permanentes ont favorisé les maladies (colletotrichum en particulier) et la verse
en fin de cycle, ce qui a conduit à des rendements faibles et même à des retournements en
pois d’hiver. Dans ce contexte, le rendement national s’établit à 28,2 q/ha, inférieur à celui
de l’an dernier (32,0 q/ha). Il en résulte une production en forte baisse à 356 000 t (contre
481 000 t en 2023).
La qualité des graines de pois en 2024 s’avère en revanche très satisfaisante, avec une
teneur moyenne en protéines élevée, à 24,1 % de la matière sèche (MS) et une bonne
qualité visuelle : peu de graines cassées/splittées, peu de graines tachées, malgré la forte
pression des maladies et peu de graines attaquées par les insectes. Près de 80 % des lots
présentent de bons résultats pour l’ensemble de ces critères et sont utilisables en
alimentation humaine. La totalité des lots peut convenir pour l’alimentation animale.
Documents à télécharger
Récolte du pois destiné à l'alimentation humaine
Récolter en fonction des variétés et des débouchés
Agir avec précaution
Lorsqu’elles sont sèches, les graines de pois se cassent facilement lors du battage et de la manutention. La récolte doit être menée avec précaution afin de ne pas dépasser le seuil de 10% de graines fissurées ou cassées. Au-delà, le lot ne peut plus être valorisé en alimentation humaine.
Procéder par étape
1 - Récolter le pois dès que possible à partir de 16-17 % d'humidité, puis ventiler pour le ramener à 14-15 % d’humidité. A partir de 15 % d’humidité, les graines deviennent très fragiles.
L’intérêt aussi de ne pas attendre une maturité trop avancée des graines est que la paille de pois est plus facile à récolter et de bonne qualité : 1,5 à 3 t/ha de paille de qualité. Si un défanage chimique a été réalisé, les pailles ne doivent pas être récoltées pour les animaux. Attention également à l’exclusion de cette technique dans des contrats spécifiques.
2 - Intervenir tôt le matin et arrêter quand il fait très chaud et que l’humidité du pois est basse.
3 - Viser une vitesse maximale du batteur de 10-15 mètres linéaires par seconde, soit 300 à 500 tours/min pour un diamètre de batteur de 60 cm.
Ajuster l’écartement du contre-batteur : 20 mm à l’avant et 10 mm à l’arrière pour un batteur conventionnel, minimum 10 à 15 mm pour un batteur axial.
4 - Manipuler les graines avec précaution pour éviter tout choc préjudiciable.
Conditions de récolte du pois
Récolter en fonction des variétés et des débouchés
Avant de récolter le pois, s’assurer que son taux d’humidité est proche de 14 %. Il est cependant possible de commencer à récolter dès 16-17 % d’humidité, ce qui limite la casse des graines. Intervenir tôt le matin et arrêter quand il fait très chaud et que l'humidité du pois baisse. En revanche, si les pois sont trop humides, ils « ne veulent pas monter » dans la moissonneuse-batteuse, car les tiges sont trop humides. Arrêter et revenir ultérieurement.
Pour les pois non versés
Dans le cas des variétés résistantes à la verse, il est inutile de poser la barre de coupe sur le sol (éviter de ramasser de la terre ou des cailloux). Si nécessaire, remplacer les diviseurs par une scie à colza pour bien séparer la végétation en bordure de coupe.
Pour les pois versés
Pour faciliter la montée de la végétation dans la machine, veiller à ce que :
- le sol soit bien nivelé,
- le sol et la végétation soient secs,
- les rabatteurs soient parfaitement positionnés et réglés au niveau des peignes.
Bien que les variétés de pois sensibles à la verse soient devenues rares, il arrive que des zones soient ponctuellement couchées dans la parcelle. Si toutefois le pois a versé, équiper la moissonneuse-batteuse de doigts releveurs et d’une barre anti-cailloux. Lorsque la végétation est complètement plaquée au sol, utiliser un pick-up. Des peignes à dents souples balayent le sol et cassent les tiges, le pois est amené sur des tapis vers la vis d’alimentation et le convoyeur de l’engin.
Les doigts releveurs facilitent la montée de la récolte dans la machine en redressant le pois versé. Pour que la lame passe à 8-10 cm du sol, les releveurs doivent être montés tous les 3 doigts (22 cm d'écartement).
Il existe 2 catégories :
- les releveurs souples, les plus utilisés. Ils pénètrent bien dans la végétation, mais sont assez fragiles. Ils sont polyvalents et économiques : 230 € pour une largeur de coupe de 4,50 m ;
- les releveurs articulés, les plus robustes. Les articulations doivent être bien entretenues pour que les pointes suivent le sol et ne se bloquent pas au-dessus de la végétation. Ils sont plus onéreux : 450 € pour une coupe de 4,50 m.
Choisir sa variété de pois de printemps
En pois de printemps, le choix variétal vise à de combiner rendement élevé et bonne tenue de tige. Des variétés à graines jaunes, à PMG et teneur en protéines élevés intéressent les fabricants d’ingrédients agro-alimentaires. Des variétés de pois à graines vertes existent aussi pour le marché de la casserie.
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Gousses de pois de printemps
Le rendement
En 2018, dans le nord de la France, les semis ont été tardifs en avril. Des conditions sèches, accompagnées de températures élevées à partir de fin mai lors de la floraison, ont limité les rendements. Ces derniers sont en moyenne proches de 40 q/ha. Dans le Sud, des excès d’eau au printemps ont aussi conduit à des rendements moyens à faibles.
En variétés à graines jaunes, Karpate sort en tête, à la fois en 2018 mais aussi au niveau pluriannuel sur trois ans. Elle a présenté un rendement relativement régulier durant ces trois années pourtant contrastées (2017 et 2018 étaient chaudes et sèches, et 2016 humide) comme sur l’ensemble des regroupements régionaux. Elle surpasse Kayanne, qui était jusque-là la référence, et apporte donc un réel progrès en rendement. Autre variété intéressante à suivre : Bagoo. Plutôt en tête en 2017, Bagoo se retrouve encore bien classée partout en 2018, hormis dans le sud de la France. Elle ressort nettement dans le regroupement Hauts de France-Normandie. Parmi les variétés testées depuis quatre ans et toujours bien classées jusque-là, Astronaute, Safran, Volt et Mowgli déçoivent cette année. Mythic est en retrait pour la quatrième année consécutive sauf dans le Sud, où elle s’est bien comportée, ainsi qu’Astronaute. La variété Trendy, présente sur trois ans, a présenté de meilleures performances cette année alors qu’elle était mal classée les années précédentes. Inversement, LG Auris décroche fortement en 2018 comme en 2017, loin des résultats obtenus en 2016. Ces deux variétés sont donc plutôt instables. De même, la variété Altarus, testée deux ans, ne confirme pas ses performances de 2017. Enfin, pour sa première année d’évaluation, la variété Kassiopée s’est plutôt bien comportée, contrairement aux deux autres nouveautés - Spot et, surtout, Hacker – qui décrochent et se retrouvent en fin de classement.
En graines vertes, les variétés Karioka et Blueman ont obtenu pour la deuxième année consécutive des résultats supérieurs à ceux de Kayanne. Daytona, qui avait donné des rendements particulièrement faibles en 2017, se retrouve très bien classée en 2018. À l’inverse, Kingfisher, Crackerjack, LG Stallion et, surtout, Bluetooth déçoivent cette année et sont loin des performances élevées des années précédentes. Ces cinq variétés se révèlent donc assez instables. Sur trois ans, la variété Poseïdon ne dépasse pas la moyenne. Vertige se rapproche de la moyenne en 2018 mais est en-dessous du rendement moyen obtenu en 2015. Enfin, Peps, évaluée pour la première fois dans le réseau, se situe en-deçà de la moyenne et doit être évaluée une seconde année.
Pois de printemps au stade 3 feuilles
La hauteur à la récolte
La hauteur à la récolte est un critère important dans le choix de la variété. Les types hauts sécurisent la récolte en la facilitant lorsque les conditions sont difficiles (sol humide ou cailloux en surface). Parmi les variétés testées, Hacker a une hauteur à la récolte proche de celle de Kayanne, avec environ 50 cm. Pour les variétés présentes depuis deux ans, Bagoo, présente environ 15 cm de plus que Kayanne. Pour Volt, présente sur trois ans, sa hauteur à la récolte dépasse de 10 cm celle de Kayanne. Enfin, pour les variétés plus anciennes Astronaute, Mythic ou Safran, les écarts avec Kayanne sont assez faibles.
Le PMG
Les variétés à plus petites graines sont Kassiopée, Bagoo et LG Auris dont les PMG sont inférieurs à 230 g. Les autres variétés ont un PMG supérieur à celui de Kayanne (234 g). Karpate et Hacker présentent un PMG égal ou supérieur à 250 g. Enfin, les PMG les plus élevés ont été observés pour Spot, Safran, Mowgli et Altarus (environ 260 g).
La teneur en protéines
Parmi les nouveautés testées en 2018, Hacker et Kassiopée présentent des teneurs en protéines supérieures à celle de Kayanne de près d’un point. Spot apporte 0,5 point de protéines en plus par rapport à Kayanne. Pour les variétés testées depuis 2 ans, Altarus se distingue avec une teneur en protéines très élevée. Karpate et LG Auris, sont du niveau de Kayanne. En revanche, Astronaute et surtout Mythic amènent un plus en protéines par rapport à Kayanne (+0.8 à 1 % MS).
Les progrès génétiques en pois de printemps
- Depuis les années 2000, le progrès génétique en pois de printemps a principalement porté sur le rendement et l’amélioration de la hauteur de tige à la récolte.
- Les variétés de pois cultivées dans les années 1990 et au début des années 2000 étaient toutes très sensibles à la verse (Athos, Baccara, Badminton, Solara…). Elles se plaquaient au sol lors des étés pluvieux, entraînant des pertes de rendement pouvant atteindre 10 q/ha.
- Aujourd’hui, ces variétés ne sont plus cultivées. Kayanne (inscrite en 2008) les remplace en grande partie, avec d’autres variétés comme Mythic ou Astronaute. Des progrès en rendement et en tenue de tige ont ainsi été constatés dans un réseau de 13 essais implantés en 2013 par ARVALIS – Institut du végétal : Kayanne apportait en moyenne un gain de 11 q/ha et de 30 cm à la récolte par rapport à Solara (inscrite en 1987).
Documents à télécharger
Irrigation du pois de printemps à maturité
Des apports d’eau après le FSLA (fin de stade limite d’avortement) ne sont pas valorisés économiquement et augmentent les risques de verse en fin de cycle.
| Stade du pois | 8 feuilles | Début floraison | FSLA | Maturité |
| Sensibilité au stress hydrique | Moyenne | Forte à très forte | Faible | |
| Sols superficiels | Irrigation | |||
| Sols profonds | Irrigation | |||
FSLA : fin du stade limite d’avortement
Irrigation du pois de printemps à floraison
Des besoins en eau peu élevés et décalés
Le pois de printemps a des besoins en eau décalés dans le temps (entre avril et juin) par rapport aux cultures d’été (soja ou maïs) et moins élevés car son cycle est court. Sa consommation est de 300 mm sur la totalité du cycle : 70 mm du stade 7 feuilles à début floraison + 80 mm pendant la floraison + 150 mm après la floraison jusqu’à maturité.
Sensibilité du pois au stress hydrique
Attention ! Aucun symptôme visuel évident ne traduit un manque d’eau chez le pois. Grâce à l’irrigation, la floraison est prolongée et le pois est moins sensible aux fortes températures. En revanche, le stress hydrique arrête prématurément la floraison et diminue ainsi le nombre de graines.
Raisonner l’irrigation en fonction du type de sol
L’irrigation permet de prolonger la durée de la floraison et de favoriser la mise en place d’étages fructifères supplémentaires.
- En sols à faibles réserves hydriques : 2 à 3 passages de 30 mm chacun, sur 5 à 6 semaines sont souvent nécessaires. Les apports d’eau sont bien valorisés du début de la floraison jusqu’à ce que les dernières gousses aient formé leurs graines.
- En sols profonds (limons ou bonnes groies) : 1 à 2 tours de 30 mm chacun doivent être apportés suivant l’intensité du déficit hydrique, sur 3 semaines. Irriguer de début à mi-floraison jusqu’à fin floraison + 8 à 10 jours.
L’irrigation peut augmenter le risque aphanomyces et ascochytose mais aussi oïdium.
| Stade du pois | 8 feuilles | Début floraison | FSLA | Maturité |
| Sensibilité au stress hydrique | Moyenne | Forte à très forte | Faible | |
| Sols superficiels | Irrigation | |||
| Sols profonds | Irrigation | |||
FSLA : fin du stade limite d’avortement
Attention à l’enrouleur !Prendre des précautions avec l'enrouleur. Laisser des passages sans végétation pour le polyéthylène de l'enrouleur, car le pois est rugueux et freine l'avancée du canon d'où des étirements. Il est aussi possible de tirer le canon de façon à se caler dans une trace de roue de tracteur. |
Une bonne valorisation de l'eau
L’irrigation bien maitrisée c’est un gain de 5 à 10 q/ha en sols profonds et de 15 à 20 q/ha en sols séchants avec 2 ou 3 tours d’eau bien positionnés, soit une valorisation de l’ordre de 5 à 8 q / ha par tour de 30 mm d’eau apportée.
Irrigation du pois de printemps en début de cycle
Des besoins en eau peu élevés et décalés
Le pois de printemps a des besoins en eau décalés dans le temps (entre avril et juin) par rapport aux cultures d’été (soja ou maïs) et moins élevés car son cycle est court. Sa consommation est de 300 mm sur la totalité du cycle : 70 mm du stade 7 feuilles à début floraison + 80 mm pendant la floraison + 150 mm après la floraison jusqu’à maturité.
Sensibilité du pois au stress hydrique
Attention ! Aucun symptôme visuel évident ne traduit un manque d’eau chez le pois. Grâce à l’irrigation, la floraison est prolongée et le pois est moins sensible aux fortes températures. En revanche, le stress hydrique arrête prématurément la floraison et diminue ainsi le nombre de graines.
Raisonner l’irrigation en fonction du type de sol
L’irrigation permet de prolonger la durée de la floraison et de favoriser la mise en place d’étages fructifères supplémentaires.
- En sols à faibles réserves hydriques : 2 à 3 passages de 30 mm chacun, sur 5 à 6 semaines sont souvent nécessaires. Les apports d’eau sont bien valorisés du début de la floraison jusqu’à ce que les dernières gousses aient formé leurs graines.
- En sols profonds (limons ou bonnes groies) : 1 à 2 tours de 30 mm chacun doivent être apportés suivant l’intensité du déficit hydrique, sur 3 semaines. Irriguer de début à mi-floraison jusqu’à fin floraison + 8 à 10 jours.
En cas de stress hydrique précoce important en pois de printemps, commencer l’irrigation plus tôt avant floraison. Cela permet d’éviter une carence en azote. En revanche, des apports d’eau excessifs avant la floraison peuvent avoir un effet néfaste sur le rendement en pois, en favorisant un développement important de biomasse foliaire au détriment de la formation des futures gousses, et augmenter le risque aphanomyces et ascochytose.
| Stade du pois | 8 feuilles | Début floraison | FSLA | Maturité |
| Sensibilité au stress hydrique | Moyenne | Forte à très forte | Faible | |
| Sols superficiels | Irrigation | |||
| Sols profonds | Irrigation | |||
FSLA : fin du stade limite d’avortement
Attention à l’enrouleur !Prendre des précautions avec l'enrouleur. Laisser des passages sans végétation pour le polyéthylène de l'enrouleur, car le pois est rugueux et freine l'avancée du canon d'où des étirements. Il est aussi possible de tirer le canon de façon à se caler dans une trace de roue de tracteur. |
Une bonne valorisation de l'eau
L’irrigation bien maitrisée c’est un gain de 5 à 10 q/ha en sols profonds et de 15 à 20 q/ha en sols séchants avec 2 ou 3 tours d’eau bien positionnés, soit une valorisation de l’ordre de 5 à 8 q / ha par tour de 30 mm d’eau apportée.
Semer son pois de printemps au bon moment
Pour réussir l’implantation de la culture, il faut attendre que le sol soit ressuyé :
- le tracteur passera sans occasionner de tassements ;
- le semis sera régulier ;
- la graine se développera et les racines, puis leurs nodosités, se mettront en place correctement.
Les conseils de semis
Le pois de printemps peut être cultivé dans toute la France. Semez le pois de printemps sous réserve que le sol soit bien ressuyé et réchauffé.
Il est cependant possible de semer sur sol gelé : aucun risque de dégâts liés à l’imbibition ; la graine germera après le retour de températures favorables. Toutefois, la levée risque d'être lente et très certainement hétérogène.
Les périodes optimales pour semer le pois de printemps selon les régions
Profondeur de semis
Semer à 3-4 cm. Respecter les densités préconisées.
Semer trop dense entraîne le développement d’un couvert dense qui favorise les attaques de maladies aériennes et la verse. L’écartement entre rangs va de 12 à 35 cm en fonction du type de semoir.
Densités et dose de semis en pois de printemps
Respecter les densités préconisées. Semer trop dense peut augmenter les risques de maladies aériennes et parfois de verse.
Doses de semis du pois de printemps en kg/ha en fonction de la densité de semis et du PMG
| Densité de semis | ||||
| Sol limoneux | Sol caillouteux | Sol de craie | ||
| 70 graines/m² | 80 graines/m² | 90 graines/m² | 105 graines/m² | |
| PMG = 230 | 160 kg/ha | 185 kg/ha | 205 kg/ha | 240 kg/ha |
| PMG = 260 | 180 kg/ha | 210 kg/ha | 235 kg/ha | 275 kg/ha |
| PMG = 290 | 205 kg/ha | 230 kg/ha | 260 kg/ha | 305 kg/ha |
Eviter la casse au semisSur certains semoirs mécaniques, pour pallier le problème de casse des graines de pois, un arbre spécial « grosses graines » remplace l’arbre de distribution. Il dispose de doseurs constitués de larges alvéoles en élastomère. |
Préparation du sol pour le pois de printemps
Viser l'obtention d'un sol poreux favorable aux nodosités
- Préparer la parcelle pour obtenir un sol poreux apprécié des racines et favorable au développement des nodosités, surtout présentes dans les 10 à 15 premiers cm.
- Envisager une reprise de printemps sur 5 à 10 cm en situation mal nivelée ou sur sol “refermé” (ex. un limon après un hiver pluvieux).
- Éviter toute zone compacte et toute rupture de porosité pouvant limiter la vitesse de ressuyage et entraîner un ennoiement superficiel ainsi que de l’asphyxie racinaire, quel que soit le type de préparation. Les légumineuses sont très sensibles à l’anoxie et à la compaction.
Niveler le sol pour faciliter la récolte
Rouler les pois de printemps entre le semis et la levée, avant l'application de l'herbicide de prélevée. Si le roulage n'a pas été réalisé avant la levée, attendre le stade 3-4 feuilles pour le faire, avec un rouleau lisse à faible vitesse et en conditions ressuyées. Patienter au moins 8 jours avant d'appliquer un herbicide.