Irriguer en cas de printemps sec
Lors d’un printemps marqué par des séquences sèches, le lin valorisera bien l’irrigation sur les phases de floraison et de début de remplissage des graines. En tendance, l’irrigation est mieux valorisée en petite terre et dans le sud de la France.
S’il y a la possibilité d’irriguer, réaliser 2 à 3 tours d’eau de 35 mm chacun avec le 1er tour dès la formation des boutons floraux en cas de sécheresse au printemps et les 2 tours suivants encadrant la floraison.
Ne jamais irriguer en cas de risque de verse.
Identifier et lutter contre les maladies en sortie d’hiver et phase de croissance du lin
Septoriose
La septoriose (causée par Septoria linicola) se manifeste le plus souvent à partir de la floraison. Cependant les premiers symptômes sont observés dès l’automne sur lin d’hiver.
Ceux-ci résultent d’une contamination par les spores de la forme sexuée du champignon Mycosphaeralla linicola libérées à partir des résidus de récolte infectés. Des taches brunes plutôt allongées et aux contours diffus apparaissent sur les feuilles de la base puis progressent sur les étages foliaires supérieurs en s’accompagnant d’une défoliation marquée en bas de tige.
Les symptômes gagnent aussi les tiges sur lesquelles des bandes alternées vertes et brunes leur donnent un aspect zébré. Pour le lin d’hiver, des lésions brunes plus ou moins nécrotiques affectent le bas des tiges au cours de l’hiver et peuvent être confondues avec des symptômes de kabatiellose.
Kabatiellose
Longtemps confondue avec la septoriose, la kabatiellose (causée par Kabatiella lini) est depuis des années peu observée. La maladie se manifeste sous forme d’un étranglement du collet qui finit par une cassure du pied. A partir de la floraison, les symptômes se manifestent sur feuilles par l’apparition de taches brunes à rougeâtres et sur tiges par des traînées longitudinales brunes à rougeâtres qui entrainent un brunissement généralisé de tous les organes, d’où le nom de brunissure donné à la maladie à ce stade.
Fusariose
La fusariose (causée par Fusarium oxysporum f.sp. lini) est une maladie vasculaire qui se manifeste par un jaunissement d’abord unilatéral et un flétrissement des feuilles, suivis par un brunissement et la mort de la plante. Les sommités des plantes flétries prennent souvent un aspect en crosse et les racines des plantes mortes sont de couleur gris cendré.
Choisir une variété à bon comportement car aucune lutte fongicide n’est possible. Allonger la rotation du lin pour réduire l’inoculum.
Oïdium
L’oïdium se manifeste sous forme de taches étoilées blanches qui peuvent rapidement évoluer en un feutrage blanc poudreux recouvrant tous les organes (feuilles, tiges et capsules), affectant la fécondation et l’assimilation chlorophyllienne du lin. La protection fongicide n’est recommandée qu’en cas d’apparition des symptômes avant la floraison, en conditions sèches et chaudes survenant après un épisode pluvieux.
Traiter contre l’oïdium et la septoriose
Au printemps, une intervention fongicide est conseillée avec un produit commercial efficace contre la septoriose (voir tableau en fin d'article) dès que la parcelle de lin atteint le stade E5 (apparition du corymbe – allongement des pédoncules floraux), c'est-à-dire juste avant le début de la floraison. Le déclenchement à E5 est à adapter au contexte d'évolution de la maladie. Il peut être anticipé (forte pression précoce) ou retardé (pression faible, tardive) au début de la floraison.
Analyse du risque : il n'y a pas à ce jour de seuil de risque pour la septoriose. Etant donné la nuisibilité potentielle de cette maladie, il est considéré que l'apparition des premiers symptômes constitue un risque. Le risque est d'autant plus important que les conditions climatiques sont humides et douces au moment de la floraison.
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Eviter les carences en zinc
Le lin exporte beaucoup de zinc de l’ordre de 300g/ha d’élément pur. Le calcaire actif bloquant le zinc, éviter de réaliser un chaulage avant une culture de lin. Le lin de printemps est plus sensible aux carences en zinc que le lin d’hiver.
Cas général : l’enrobage des semences avec du zinc est suffisant, mais en l’absence d’enrobage, procéder à l’application de sulfate ou du chélate de zinc (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (= 2 cm).
Situation à risque de carence (sols superficiels argilo-calcaires, sols sableux, pH supérieur à 7,5, apports de chaux et de résidus d’origine agro-industrielle) : opter pour des semences enrobées et prévoir l’application de sulfate de zinc ou du chélate de zinc (forme plus sélective en conditions gélives ou en présence de morsures d’altises) au stade cotylédons-premières feuilles apparentes (volume de bouillie conseillée = 400 l/ha).
Pas d’application en cas de risque de gelées nocturnes.
Symptômes de carence en zinc sur lin
En cas de carence en zinc, on note un ralentissement voire un arrêt de croissance. La plante prend un aspect grisâtre. A partir du stade 5-10 cm du lin de printemps, des taches blanchâtres peuvent apparaître sur le bouquet terminal.
Les pailles de lin : un coproduit parfois valorisé
La tige du lin oléagineux, bien que riche en fibres de qualité, est peu valorisée.
D’après une étude menée en 2009 par Terres Inovia auprès de 124 agriculteurs, les pailles de lin étaient considérées comme un atout et étaient, dans près d’un tiers des cas enquêtés, valorisées en tant qu’isolants (biomatériaux), litières ou encore en paillage (voir figure).
Une graine riche en Oméga 3
La valorisation de la graine de lin tient principalement à la richesse de son huile en acides gras polyinsaturés, dont les propriétés sont mises à profit depuis longtemps pour des débouchés non alimentaires dans l’oléochimie. Par ailleurs, un de ces acides gras polyinsaturés, l’acide alpha-linolénique, est du type oméga 3 et présente des propriétés nutritionnelles très intéressantes aussi bien pour l’homme que pour les animaux. Différentes formes de produits issus de la 3 graine et riches en huile (tourteaux gras, graines entières transformées, huile) sont donc utilisées pour le débouché n° 1 du lin oléagineux qu’est l’alimentation animale.
D’après une enquête menée en 2009 par Terres Univia, de 77 à 92 % des graines produites en France sont valorisées, après extrusion, pour l’alimentation animale (voir figure ci-contre). L’élevage bovin utilise aussi des tourteaux gras, coproduits de la trituration des graines, mais cette activité est devenue très minoritaire devant l’extrusion.
L’utilisation de graines entières dans l’alimentation humaine (boulangerie...) est un débouché mineur (5 à 6 % en 2009) à forte valeur ajoutée.
Bien qu’autorisée en mélange dans les huiles alimentaires et les matières grasses à tartiner depuis 2008, l’huile de lin reste à ce jour principalement destinée à la fabrication industrielle du linoléum, de l’encre et de la peinture.
Deux principaux utilisateurs de graines de lin oléagineux sont répertoriés en France.
• Valorex, le premier utilisateur, avec une consommation annuelle qui s’élève en 2016 à 50 000 tonnes, est spécialisé dans l’extrusion de graines entières pour l’alimentation animale. Il est aussi à l’origine, via la filière “Bleu-Blanc-Cœur”, d’une démarche visant à augmenter la teneur en oméga 3 des produits issus des animaux (viande, lait, œufs...) via l’introduction de graines de lin entières dans leur alimentation.
• Il faut noter que depuis 2016, sur le territoire français, la production d’huile a été fortement réduite et se limite à du pressage à froid de petits volumes de graines à l’échelle d’une exploitation. L’Huilerie de l’Orme Creux est le deuxième acteur du secteur, elle a traité un volume de 140 tonnes de graines de lin en 2015 pour la production d’huile.
Les atouts économiques du lin d’hiver
Le lin oléagineux d’hiver se distingue par des besoins azotés modérés (80 kg/ha en moyenne) et un faible taux d’utilisation d’insecticides (exception du sud-ouest de la France qui peut être concerné par des infestations d’altises à l’automne, altises inféodées à la culture de lin et non dommageables au colza, et de thrips au printemps certaines années).
Charges opérationnelles indicatives en lin d'hiver
| Poste | Itinéraire technique type | Coûts indicatifs (€/ha) |
| Semences | Semence certifiée 25kg/ha (enrobage zinc) | 51 |
| Fertilisation | 80 u N | 88 |
| 40 u P2O5, 40 u K2O | 88 | |
| Adventices | AVADEX en pré-semis incorporé* | 52* |
| 1 antidicotylédones et 1 antigraminées foliaire en post levée |
60 | |
| Maladies | 1 fongicide automne et 1 fongicide printemps |
51 |
| Régulateur | 1 passage | 23 |
| Insecticides | Impasse (sauf si altises en zone sud-ouest) | 0 |
| Total des charges opérationnelles340 | 360 à 415* | |
* si infestation forte de graminées et/ou présence de graminées résistantes
Enfin, comme l’ensemble des grandes cultures et notamment des oléo-protéagineux, la conjoncture des marchés du lin oléagineux est à ce jour porteuse pour les producteurs. En complément du débouché majeur qu’est l’alimentation animale (lin brun), le débouché alimentation humaine (type lin jaune) s’avère actuellement dynamique selon des acteurs de cette filière. La contractualisation annuelle (contrat à la production) pouvant être proposée en lin par l’aval est un outil intéressant de gestion du risque prix et de sécurisation des marges, dans le contexte actuel de forte volatilité des marchés.
Les atouts agronomiques du lin
Du fait que son huile soit riche en acides gras polyinsaturés, notamment du type oméga 3, la graine de lin suscite beaucoup d’intérêts. Ses débouchés vont de l’industrie (linoléum, encres, peintures) à l’alimentation animale et humaine, qui apprécie ses bonnes propriétés nutritionnelles.
C’est une culture qui présente aussi plusieurs atouts sous l’angle de la production.
Son système racinaire de type pivotant apporte un effet structurant sur le sol et c’est ce qui en fait un excellent précédent.
Il faut noter que, en lin oléagineux d’hiver, l’objectif de peuplement est de 250 à 300 plantes /m² à la reprise de végétation.
Ce sont donc autant de racines qui agissent sur la porosité, l’agrégation et la capacité d’infiltration des sols, et dont les effets peuvent procurer un gain de rendement de 2 à 3 quintaux /ha pour un blé implanté derrière.
Un semis direct ou simplifié suffira pour la mise en place de la céréale.
Toutefois, noter que la culture du lin oléagineux est sensible au tassement et à la compaction du sol, phénomène pouvant limiter l’effet de pivotement des racines et donc sensibiliser la culture aux divers accidents (climatiques, alimentaires…). Pour bénéficier des effets racinaires de la culture, il est important de veiller au bon état structural du sol avant le semis.
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