Qualité de la récolte de tournesol
Acidité de l’huile
L'huile est formée de triglycérides : lorsque les conditions de récolte et de conservation sont mauvaises, on assiste à une déstructuration des triglycérides et à la libération d'acides gras "libres". Le dosage de l'acidité de l'huile permet de quantifier ces acides gras libres.
Attention : Ce critère d’acidité de l’huile n'a rien à voir avec la composition en acides gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Lorsque l’acidité de l’huile dépasse 2 %, des réfactions peuvent intervenir dans les échanges commerciaux entre organismes stockeurs et industries de l’huilerie. La récolte peut même être refusée si l’acidité dépasse 5 % (sauf accord de gré à gré).
Cette acidification de l’huile peut être due :
- à une récolte tardive,
- à une humidité des graines trop élevée (séchage tardif, mauvaise conservation),
- à des graines altérées par le botrytis,
- à des impuretés riches en eau dans les lots,
- à des graines cassées à la récolte,
- à une mauvaise conservation des graines à la ferme.
Le pourcentage de graines propres et sèches (% GPS) a l’avantage de combiner à la fois le taux d’impuretés et la teneur en eau des graines récoltées. On observe sur la figure ci-dessous que plus le GPS est faible (résultant de forts taux d’impuretés et de fortes teneurs en eau) et plus forte est l’acidité de l’huile des graines.
Ce critère n'a donc rien à voir avec la composition en acide gras de l'huile (teneur en acide oléique par exemple).
Relation entre le % de graines propres et sèches et l’acidité de l’huile
Analyses sur récolte
Les normes de commercialisation sont 9 % d’humidité, 2 % d’impuretés et 44 % d’huile.
A réception, l’organisme stockeur mesure l’humidité avec un humidimètre agréé (1) ou par étuvage de 15 heures à 103°C (sur 10 g de graines entières).
Le taux d’impuretés est déterminé par tamisage et passage sur colonne densimétrique. Si nécessaire, un triage à la pince permet le retrait d'impuretés plus lourdes.
Le taux d’huile est estimé en laboratoire par extraction à l’hexane et, plus fréquemment, par résonance magnétique nucléaire (2).
(1) Si l’humidité des graines des variétés oléiques est mesurée à l’aide d’un humidimètre, il peut être nécessaire, pour certains modèles d’appareils, d’utiliser un étalonnage spécifique. Consulter le constructeur pour plus de précisions.
(2) Un étalonnage spécifique est nécessaire dans le cas des variétés oléiques.
Les bonnes pratiques de stockage du tournesol
De bonnes pratiques de stockage de votre tournesol vous permettront de le conserver sur la durée en préservant sa qualité.
Voici quelques règles à respecter :
Nettoyer avant la mise en stockage : nettoyage des locaux avant remplissage et des circuits de manutention, afin de réduire le risque d’infestation par des insectes.
Nettoyage des graines à réception : selon les conditions de récolte, ce point peut se révéler important. Ce nettoyage permet un meilleur refroidissement par ventilation, contribue à réduire les risques d’attaques d’insectes et permet de respecter la norme de 2% d’impuretés.
En cas de présence de graines de Datura stramonium dans la récolte de tournesol, il est nécessaire d’adapter les grilles pour le nettoyage mécanique (choisir des grilles à trous ronds de 3,5 mm de diamètre, bannir grilles à trous rond de 2,2 mm ou grilles à fentes rectangulaires de 1,5x20 mm), afin de respecter la limite réglementaire de 0,1% de graines de Datura dans les matières premières de l’alimentation animale.
Contrôler l’humidité des graines, et sécher si nécessaire : il est recommandé de stabiliser les graines de tournesol à une humidité comprise entre 7 et 8%, pour une conservation de longue durée en évitant de dégrader la qualité des graines (si humide, risque de développement de moisissures et insectes, risque d’acidification de l’huile). A la norme commerciale d’humidité qui est de 9% pour le tournesol, les graines ne peuvent être conservées que pour une durée limitée. Si les graines sont trop humides, un séchage sera nécessaire : ventilation séchante possible jusqu’à 14% d’humidité, séchage immédiat audessus de 14%. Attention, des précautions sont à prendre pour le séchage du tournesol, pour éviter des incendies.
Contrôler la température des graines avec la ventilation de refroidissement : Il est impératif de refroidir les graines pour les conserver sur la durée en bonnes conditions, par la ventilation en profitant de températures extérieures basses (inférieures d’environ 10°C par rapport à la température des graines). Cette ventilation se fait par étapes, et doit démarrer impérativement dès la mise en cellule, en ramenant le plus tôt possible les graines à 18-20°C. Si le stock est conservé jusqu’au printemps, réaliser 2 à 3 autres ventilations pour stabiliser la température en-dessous de 10°C ou même 5°C si possible.
L’air de refroidissement est pulsé dans les cellules par des ventilateurs. Veiller à ce que ceux-ci travaillent dans la zone normale de leur diagramme débit-pression, soit à une pression au plus égale à 80 % de la pression maximale.
Avant expédition, nettoyer les graines en cas de présence d’insectes. Le nettoyage mécanique des graines de tournesol permet de réduire fortement les populations d’insectes présents (insectes secondaires qui s’éliminent facilement par cette technique).
Documents à télécharger
Le choix variétal, la base de la gestion des maladies du tournesol
La protection du tournesol contre les maladies repose sur un ensemble de bonnes pratiques, dont le choix variétal fait partie
En effet, pour la plupart des maladies du tournesol - mildiou, sclérotinia, phomopsis et verticilliose - à l’exception du phoma, il existe une solution variétale adaptée à la situation parasitaire dominante de la parcelle.
Face au sclérotinia, le tournesol ne dispose que de résistances partielles et chaque organe a son propre niveau de résistance. Ainsi, une même variété peut être sensible aux attaques au collet et peu sensible aux attaques sur capitule. Le choix variétal est donc à raisonner en fonction de la forme d’attaque la plus fréquente dans sa parcelle.
Face au phomopsis, dans les régions où de fortes attaques sont régulièrement observées, notamment dans le Sud-Ouest, privilégier des variétés résistantes ou très peu sensibles. Les variétés peu sensibles sont conseillées chez les producteurs prêts à traiter si besoin.
Carte issue du Guide de culture tournesol 2022
Face au verticillium, la tolérance variétale est le seul moyen de lutte efficace. Dans les zones de production touchées par la maladie (le Sud-Ouest ou certains secteurs du Centre-Ouest et du Centre,) opter pour des variétés très peu sensibles, voire peu sensibles, dans toutes les parcelles où la maladie s’est déjà manifestée. Dans les zones de production où la maladie n'a pas encore été détectée, le choix variétal n’est pas contraint.
Carte issue du Guide de culture tournesol 2022
Selon leur profil de résistance, les variétés permettent de contrôler tout ou partie des races de mildiou présentes sur notre territoire. Le principe d’une lutte durable contre le mildiou repose sur une utilisation raisonnée sur le long terme de ces résistances, pour maintenir leur efficacité dans le temps et limiter le risque d’apparition de nouvelles races (voir l'article Mildiou du tournesol : les réponses aux questions que vous vous posez).
Identifier une variété adaptée à votre situation à l’aide de l’outil Terres Inovia myVar.
Cependant, aucune des variétés n’est résistante à l’ensemble des maladies. Le choix de la variété est donc à raisonner en fonction de la fréquence des risques maladies encourus dans la parcelle. De plus, la lutte génétique n’est pas le seul levier à considérer : son efficacité sera renforcée par l’adoption de bonnes pratiques agronomiques (rotation, implantation, irrigation…) et d’une protection fongicide seulement si besoin.
Tournesol : précautions en cas de présence de maladies
Phomopsis et phoma
Le phomopsis et le phoma sont deux champignons qui se conservent dans les restes de tiges de tournesol contaminés, sous forme de mycélium. En fin d’hiver ou au début du printemps, ce mycélium produit des fructifications, appelées périthèces. Ce sont dans ces petits sacs que se formeront les spores responsables des attaques sur les tournesols cultivés dans les parcelles alentours. Le broyage des cannes et leur enfouissement sont fortement conseillés aussitôt après la récolte pour limiter la production de périthèces et donc l’émission de spores contaminantes l’année suivante. En effet, ils favorisent la dégradation des résidus et les mettent à l’abri de la lumière, empêchant ainsi la formation des périthèces. Le broyage et l'enfouissement des résidus se font par labour ou, à défaut, par un déchaumage agressif ou un broyage avant un déchaumage classique. Les spores de ces champignons étant un peu voyageuses, cette pratique est d'autant plus efficace qu’elle est mise en œuvre à l’échelle du secteur de production.
Verticillium
Dans les situations où des attaques ont été observées, il est préférable de ne pas enfouir les cannes contaminées afin de favoriser la dégradation de la forme de conservation du champignon que sont les microsclérotes. Ceux-ci se forment dans la tige des plantes touchées, tout autour de la moelle. Le fait de ne pas enfouir les cannes infectées après la récolte serait, à l’opposé du phomopsis et du phoma, plutôt bénéfique pour le contrôle de cette maladie : en effet, la dégradation des microsclérotes restés en surface serait favorisée, et le risque d’infection limité : la germination des microsclérotes étant stimulée par des exsudats émis par les racines du tournesol, limiter le nombre de microsclérotes enfouis dans le sol et à hauteur du système racinaire réduit le nombre potentiel d’infections.
Sclerotinia
Réduire le risque sclérotinia pour les cultures suivantes
Enfouir les résidus après le traitement pour favoriser la conservation de l'agent biologique, sensible aux conditions sèches. Respecter les précautions de stockage et d'emploi : la germination des spores du champignon contenu dans LALSTOP CONTANS® WG est optimale entre 7 et 24 °C et les conditions au-delà de 30 °C lui sont défavorables. LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société BAYER Service Infos au 0 800 25 35 45. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société BAYER CROPSCIENCE FRANCE au 04 72 85 43 21. |
Maladies du tournesol : identifier le phénomène "pieds secs"
L’attaque du phoma au collet la forme potentiellement la plus pénalisante de la maladie pour le tournesol : elle conduit en effet rapidement au dessèchement précoce des plantes pendant la phase de remplissage des grains, pénalisant le rendement.
1. Début d'attaque au collet - 2. Manchon en bas de tige - 3. Formation de crevasses
En général trois semaines à un mois avant la maturité normale, le noircissement du collet peut s’accompagner d’un dessèchement précoce des pieds : les plantes se dessèchent prématurément et les capitules restent de très petite taille, secs, noirs et recroquevillés. Ce phénomène apparaît soit de façon aléatoire dans la parcelle, soit dans de larges zones où toutes les plantes sont touchées.
Les attaques débutent par une petite tache au collet qui se développe puis l’encercle ; le resserrement du diamètre du collet est très souvent le signe annonciateur du dessèchement précoce, alors qu’un collet hypertrophié/crevassé/fissuré révèle la mise en place d’une réaction de défense de la plante. En cas de collet rétréci, le champignon a pénétré à l’intérieur des tissus de la tige, jusqu’aux vaisseaux conducteurs. On assiste alors à un arrêt progressif du fonctionnement physiologique de la plante (transpiration, photosynthèse), qui entraîne la dégradation du système racinaire. L’apparition du dessèchement précoce se manifeste environ 45 jours après le début de l'attaque au collet et stoppe le remplissage des graines.
1. Zone de pieds secs dans une parcelle - 2. Le capitule devient sec, brun-noir, recroquevillé et de petite taille - 3. haut : système racinaire d'une plante saine, bas : système racinaire d’une plante attaquée par le phoma (pied sec)
Le dessèchement précoce est le signe que le système racinaire est touché par le phoma. En effet, le pivot devient noirâtre, se durcit et se creuse de l’intérieur ; les racines secondaires disparaissent. Les pieds secs s’arrachent facilement.
3 critères pour identifier le dessèchement précoce (phénomène "pieds secs")
|
Diagnostiquer les maladies sur capitule du tournesol
Mildiou
Les plantes nanifiées par le mildiou peuvent arriver à floraison et développer un capitule ; celui-ci reste horizontal, dressé vers le ciel à floraison, et plus ou moins stérile.
Sclerotinia
Les attaques de sclérotinia sur capitule ont lieu pendant la floraison, favorisées par des périodes pluvieuses. La contamination a lieu dès que les premiers cercles de fleurons s'épanouissent. Le champignon envahit peu à peu le tissu spongieux, provoquant l’apparition de taches de pourriture molle beige clair au dos du capitule. Le champignon colonise ensuite tout le capitule et un abondant mycélium blanc apparaît sur sa face fleurie. Ce mycélium sera à l’origine de la formation d’une grille de sclérotes entourant les graines. Le capitule est alors complètement détruit. Les graines et les sclérotes tombant au sol, seul subsiste un « balai de sorcière ». Cette évolution est très dépendante de la pluviométrie de fin de cycle.
Botrytis
Le botrytis est un champignon qui ressemble beaucoup au sclérotinia. Il provoque lui aussi une pourriture, un peu plus foncée que celle du sclérotinia. En conditions humides, celle-ci se recouvre d’un feutrage gris foncé dense et plat. Selon la précocité de l’attaque, le botrytis peut envahir l’ensemble du capitule, face fleurie comprise. Il détruit tous les tissus, contrairement au sclérotinia qui laisse les fibres libéro-ligneuses en l’état. Ses sclérotes sont fins et allongés, ceux du sclérotinia beaucoup plus dodus.
Rhizopus
Les attaques de Rhizopus sont rares ; elles sont à l’origine d’une pourriture molle et humide au dos du capitule, tirant sur le « rougeâtre ». En parallèle à la destruction des tissus, le champignon fructifie sous forme d’un duvet assez aérien (d’où le nom de pourriture chevelue) qui devient gris à l’intérieur des tissus du capitule voire sur la face fleurie. Cette sporulation observable avec une petite loupe ressemble à des têtes d’épingle (petites boules noires au sommet de filaments blancs). Les symptômes s’observent en général pendant la phase de remplissage.
Phomopsis
La contamination des capitules par le phomopsis s’effectue depuis une bractée ou l'une des petites feuilles du dos du capitule. Une tache beige-brun rougeâtre, sèche, progresse en pointe vers la crosse du capitule, affectant une portion du dos du capitule.
Phoma
Le phoma sur capitule se manifeste le plus souvent par une tache noire arrondie, sèche, entourant de la crosse du capitule. Ces attaques peuvent être à l'origine d'une dissémination du champignon par les semences, le champignon étant capable de s'installer dans la coque et dans l'amande.
Phomopsis et phoma n’occasionnent pas de pourriture sur capitule, contrairement au sclérotinia, botrytis et rhizopus.
Identifier la présence de mildiou dans le tournesol
Le mildiou provoque des symptômes d’autant plus graves que l’attaque est précoce. Petit tour de piste des symptômes en tout début de campagne…
Si le mildiou peut engendrer une fonte de semis, les symptômes les plus courants en début de cycle se révèlent dès le stade plantule.
Le mildiou aime l’eau !
Ces symptômes sont le fruit de contaminations dites primaires : le mildiou s’installe dans la radicule qui émerge de la semence, grâce à la présence d’eau libre. Cette eau, qui s’écoule librement dans la porosité du sol, permet aux spores mobiles de l’agent pathogène d’atteindre les radicules des plantules. Les risques sont donc particulièrement élevés lors qu’un épisode pluvieux important (50 mm) se déclenche dans les 10 jours encadrant le semis. Pas d’eau libre, pas de mildiou !
Dans ce cas, une visite en début de campagne permet de faire le point sur l’état de santé « mildiou » de la parcelle. Cette visite précoce présente le grand avantage de ne pas passer à côté des symptômes de mildiou, qui peuvent être plus difficiles à repérer lorsque le couvert se développe et les plantes grandissent. Souvent, un petit foyer de mildiou se déclare à l’entrée de parcelle, là où le passage du matériel agricole a créé des zones de tassement favorables à l’accumulation d’eau libre. N’hésitez pas à rentrer plus avant dans la parcelle afin de compléter votre diagnostic !
Des symptômes faciles à reconnaître
En début de cycle, les plantules contaminées présentent un retard de croissance, elles apparaissent « rabougries », montrent des cotylédons jaunes. Des zones décolorées vert plus clair sont visibles sur les feuilles, dont la face inférieure est recouverte d’un feutrage blanc plus ou moins intense : ce feutrage correspond aux sporulations du mildiou, à partir desquelles pourront se déclarer des contaminations secondaires mais surtout « se fabriquer » l’inoculum pour les campagnes suivantes. Le mildiou va peu à peu coloniser tous les tissus de la plante et « monter dans les étages » : on dit qu’il est systémique et son développement à l’intérieur de la plante entraîne un nanisme caractéristique : les entre-nœuds sont raccourcis.
Nanisme, décoloration et feutrage blanc sont les révélateurs d’une attaque primaire de mildiou sur tournesol.
La nuisibilité de ces attaques primaires est globalement estimée à 1% de perte de rendement pour 1% de plantes nanifiées. Elle est donc significative en cas d’attaque généralisée ou par grands foyers mais quasi-nulle lorsque quelques pieds isolés sont touchés, ou qu’un petit foyer est présent à l’entrée de la parcelle.
Dans tous les cas, la présence de symptômes signifie que le mildiou est là, bien présent dans la parcelle, et que le stock d’inoculum va grossir pour les prochaines campagnes. Allongement de la rotation, semis hors période pluvieuse annoncée et choix variétal adapté sont vos alliés pour la prochaine campagne !
Ne pas confondre mildiou et rouille blanche (anciennement albugo) !
Des attaques précoces de rouille blanche peuvent parfois se manifester : celles-ci n’occasionnent pas de nanisme. Des cloques de couleur vert clair se développent sur les feuilles. Sur leur face inférieure, les sporulations du champignon forment des croûtes et non un feutrage homogène.
Absence de nanisme, cloques et croûtes : les bons indices pour distinguer la rouille blanche du mildiou.
Note commune 2022 sur le mildiou du tournesol
Phomopsis sur tournesol : ne traiter que si nécessaire
La décision de traiter doit tenir compte du risque phomopsis dans la région, de la variété choisie, de la situation de la parcelle et des Bulletins de santé du végétal (BSV), selon la stratégie suivante
Répartition régionale du risque phomopsis
Carte et tableau issus du Guide culture tournesol 2022
Dans des régions à risque de phomopsis fréquent et des parcelles favorables au phomopsis, un traitement fongicide, peut être appliqué selon le BSV, jusqu’au stade limite de passage du tracteur (LPT), soit une hauteur de végétation de 55 à 60 cm, sur les variétés PS (peu sensibles) et exceptionnellement sur les variétés TPS.
La dimoxystrobine (FILAN SC) est désormais retirée du marché (cf. date de fin d’utilisation du tableau ci-dessous). De nouvelles solutions sont désormais accessibles : REVYDAS et BELANTY, l’évaluation de leur efficacité est en cours au sein de Terres Inovia. La référence historique AMISTAR GOLD est toujours disponible. Dans le contexte actuel d'un réel progrès génétique vis-à-vis du phomopsis, cette efficacité est satisfaisante. Également efficaces contre le phoma (attention : BELANTY n’est pas homologué sur phoma), leur utilisation doit être raisonnée d’abord pour le risque phomopsis, maladie la plus nuisible. Vous pouvez profiter de ce traitement pour réaliser un apport de bore si nécessaire.
Tableaux issus du Guide culture tournesol 2025
Carence en bore : Fertilisation du tournesol: carence en bore, intervenir préventivement en cas de risque
Maladies du tournesol : diagnostiquer les maladies sur tige
|
|
| Phomopsis précoce | Sclérotinia au collet |
Phomopsis
En début de cycle, dans les situations à risques, des conditions très humides peuvent permettre l’installation du phomopsis très tôt, sur les cotylédons ou la première paire de feuilles. Ces attaques passent alors rapidement sur tige, formant une nécrose brun-rougeâtre typique, qui peut occasionner la casse de la plante.
Sclérotinia
Le sclérotinia peut être à l’origine d’attaques au collet se déclarant avant la floraison : issues de la contamination du système racinaire, elles se traduisent par le flétrissement de la plante atteinte. Une pourriture humide beige clair s’est installée au collet, elle se couvre d’un abondant mycélium blanc lorsque les conditions sont humides. Des sclérotes noirs et dodus finissent par apparaître dans et sur le bas de tige.
Maladies du tournesol : diagnostiquer les symptômes foliaires
Mildiou
Les plantes atteintes de mildiou sont nanifiées, avec des entre-nœuds raccourcis, ce qui signale une infection systémique de mildiou issue de contaminations primaires par voie racinaire, ou secondaires précoces par voie apicale survenues avant le stade 2-4 feuilles. La hauteur des plantes n’excède rarement 30 cm.
Sur feuilles, on observe des taches chlorotiques localisées le plus souvent le long des nervures principales, donnant un aspect en “aile de fougère”. A la face inférieure des feuilles, les taches sont tapissées d’un feutrage blanc qui correspond aux fructifications de l’agent pathogène.
Phomospsis
La contamination par le phomopsis se produit en bordure des feuilles où se forme une tache triangulaire brune dont la pointe progresse par une nervure vers le pétiole puis la tige. La nécrose est souvent entourée d’une marge jaune et toujours en avance sur la nervure par rapport au limbe sur la face inférieure de la feuille.
Phoma
Les symptômes de phoma se présentent sous forme de petites lésions noires, discontinues ou non, le long des nervures. Souvent, ces lésions se développent à la jonction des 3 nervures principales de la feuille, formant une « patte d’oie ». Un sillon noir progresse ensuite le long du pétiole pour gagner rapidement le point d’insertion de la feuille sur la tige.
Verticillium
Les premiers symptômes de verticillium apparaissent sur les feuilles de la base des plantes et progressent du bas vers le haut. Ils se manifestent le plus souvent lors de la floraison mais peuvent apparaître avant, au stade bouton. A partir de petites taches, la maladie progresse en larges chloroses d'un jaune intense qui se développent entre les nervures. Ces lésions évoluent rapidement en larges nécroses brunes entourées d'une marge jaune. Les feuilles atteintes se trouvent le plus souvent d'un seul côté de la tige. Ne pas confondre avec les symptômes de Verticillium avec ceux de carence en magnésie ou de carence en bore.
L'alternia
L'alternaria se manifeste sur feuilles par de petites taches irrégulières brunes à noires de forme irrégulière, le long des nervures et sur le limbe. Sur les jeunes feuilles, ces taches sont entourées d'une marge décolorée jaune. Lorsqu’elles sont nombreuses, ces petites taches peuvent se rejoindre et entraîner une grillure de la feuille. Contrairement à la septoriose (qui par ailleurs reste cantonnée au tiers inférieur des plantes), on n’observe pas (avec une loupe !) de petits points noirs sur les taches d’alternaria (qui correspondent à des fructifications dans la cas de la septoriose), mais uniquement des cercles concentriques.
La rouille blanche
La rouille blanche (anciennement appelée Albugo) est caractérisée par des pustules vert-jaune, boursouflées, le plus souvent localisées dans la partie apicale de la feuille. A la face inférieure de la feuille et au niveau des cloques, se forment des croûtes blanc crème qui correspondent aux fructifications du champignon. Parfois, les taches foliaires peuvent apparaître en bordure des nervures principales et ressembler à des symptômes de mildiou.
Sclérotinia
Les attaques de sclérotinia sur feuilles sont rares. Une nécrose beige à gris clair, plutôt humide (pourriture), envahit le limbe et les nervures. Elle progresse vers le pétiole et pourra atteindre la tige. En conditions humides, un mycélium blanc peut apparaître, et s’agglomérer pour former des sclérotes noirs, forme de conservation du champignon.