Décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques
Trois critères à prendre en compte pour décider du travail du sol
La structure du sol (voir article ‘évaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté), la gestion des résidus du précédent et du risque bioagresseur (adventice et ravageurs du sol) principal sont les 3 principaux critères à prendre en compte pour adapter le travail du sol :
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Evaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté
L’évaluation de la structure du sol dans la culture précédente ou pendant l’interculture permet de déterminer si un travail du sol est nécessaire ou non; et le cas échéant, de définir la profondeur de travail du sol.
Prélèvement d’un bloc de sol à observer
Diagnostic de la structure par la méthode bêche
Quand : Avant lé récolte du précédent quand le sol est encore humide (mars à mai). Le diagnostic peut se faire plus tard mais le diagnostic est plus compliqué en sol sec.
Combien de prélèvements : idéalement 3 bêchées par parcelle
Comment prélever : voir le point technique ‘réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Comment observer :
- Observer d’abord le comportement du bloc de sol prélevé : se désagrège-t-il en terre fine majoritairement ? ou en gros blocs ? ou reste-t-il massif ?
- Observer ensuite l’état interne majoritaire des mottes en les cassant en 2 : sont-elles poreuses avec des faces angulaires ? ou non poreuses et avec des fasses de cassure lisses ? Sont-elle fissurées ?
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| Motte poreuse, non tassée (Gamma) | Motte tassée et fissurée (Phy) | Motte tassée sans porosité (Delta) |
Le diagnostic de la structure du sol donne une première indication indispensable pour identifier le type travail adapté. La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, adventices, ravageurs du sol). ‘Décider du travail du sol en intégrant toutes les problématiques’
Plus d’informations sur la méthode bêche de diagnostic de la structure du sol et l’implantation du colza : le point technique ‘Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste’.
Point technique
Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Ce guide détaille les connaissances, stratégies et règles de décision qui permettent d’adapter les techniques culturales à chaque situation, afin de réussir l’implantation, et d’obtenir un colza robuste.
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Comprendre et observer la structure du sol : application à la prise de décision pour l’implantation du colza
Cette formation vous permettra de comprendre les facteurs qui influent sur les tassements et leur régénération ainsi que de savoir mettre en œuvre le test bêche pour évaluer la structure du sol et de l’interpréter pour optimiser l’implantation du colza.
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Colza
Ouvrage de référence
Ce premier ouvrage de référence synthétise les connaissances sur la plante, sa culture, sa transformation
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Limiter les risques de colmatage des drains par les racines de colza
Quelques précautions doivent être prises pour limiter le risque de colmatage par les racines.
- Favoriser une structuration homogène du sol pour limiter la concentration des racines dans les tranchées fonctionnelles qui surplombent les drains.
- Déchaumer pour détruire les pieds de colzas susceptibles de reverdir après la récolte
- Détruire les repousses avant le début de la période de drainage. Les racines mortes qui doivent s’évacuer du réseau par l’écoulement des eaux ne doivent pas être bloquées par de nouvelles racines.
- Eviter les rotations courtes. Un délai de 4 ans entre deux colzas est recommandé pour assurer une dégradation complète des racines qui ne seraient pas évacuées des drains.
Présence de racines dans le système de drainage des eaux
Le colza révèle les faiblesses du réseau de drainage
La durée du cycle cultural, la densité du chevelu racinaire, la profondeur d’enracinement, la capacité des racines à se développer dans le drain et la faible vitesse de dégradation des racines mortes sont autant de raisons qui concourent à l’abondance des débris végétaux dans les drains sous colza.
Toutefois, un réseau fonctionnel doit pouvoir évacuer ces débris grâce à la force de l’eau qui s’écoule en période de drainage.
Bouchon de racines évacué lors d'une intervention sur un réseau de drainage.
Les erreurs de conception sont rares et concernent le plus souvent un sous calibrage des canalisations ou le captage d’une mouillère.
Le bouchage de drain sous colza est essentiellement dû à des défauts de réalisation du réseau. Dans 80% des cas, le problème est lié à un mauvais raccordement entre le drain et le collecteur. Les autres causes peuvent être multiples et nécessitent un diagnostic précis : rupture de pente, drain écrasé, profondeur insuffisante (un minimum de 80 cm est requis)…
Les raccordements de drains effectués avec les anciens coudes pénétrants profondément dans les collecteurs causent régulièrement des bouchons. Le remplacement par des clips et pipes de raccordement, inventés par le SNED au début des années 80, résout le problème.
Lorsqu'un problème de bouchage survient, créant une zone ennoyée, une intervention avec une hydrocureuse peut résoudre la difficulté. Toutefois, l’ouverture d’une tranchée pour identifier la cause du problème est préférable car, le plus souvent, le réseau peut être réparé et les colmatages évités.
Enfin, les fossés collecteurs doivent être curés régulièrement pour permettre un bon écoulement des eaux du drainage vers l’exutoire.
Colza sur sol drainé
Le colza en limons et argiles hydromorphes
Pourcentage de colza implanté sur des surfaces drainées par bassins de production
Le colza, très sensible à l’excès d’eau, valorise les terres agricoles drainées. Source enquête nationale colza, Terres Inovia 2018
Le drainage a rendu possible la culture du colza sur les limons et argiles hydromorphes et a ainsi contribué à l’essor des surfaces de la culture. Aujourd’hui, plus de 350 000 ha de colza sont cultivés sur sol drainé chaque année en France.
Certaines entreprises de drainage recommandent de ne pas cultiver du colza sur une parcelle drainée ou d'observer un délai pouvant aller jusqu’à 10 ans entre les travaux et l’implantation du colza. Ces conseils n’ont aucun fondement technique. Un colza peut être implanté après l'installation d'un système de drainage sans mettre en péril le réseau, dès lors que les travaux ont été réalisés dans les règles, et que cette installation est bien entretenue. Les anciens réseaux en poterie ne posent pas de problème particulier.
Implantation : les clés pour un colza robuste
L’implantation est l’étape clé qui conditionne la robustesse du colza, c’est-à-dire sa capacité à supporter les attaques de bioagresseurs, en particulier les insectes d’automne, les aléas climatiques, et donc à exprimer son potentiel de rendement dans un contexte contraint.
La robustesse du colza passe par l’obtention d’états-clés
Une levée précoce
avant le 1er septembre pour atteindre le stade 4 feuilles avant le 20 septembre pour avoir un colza suffisamment développé avant l’arrivée des altises adultes et la baisse des températures automnales
Une croissance dynamique et continue à l’automne, et des pieds vigoureux
- biomasse supérieure à 1.5 kg/m² en entrée hiver
- pieds d'au moins 25g/plante mi-octobre et 45g/plante en entrée hiver pour limiter le risque de dégâts de larves d’insectes
Une reprise dynamique en sortie d’hiver
pour limiter globalement le risque de dégâts de coléoptères ou de leurs larves
Pourcentage de plantes saines à floraison (non impactées par les dégâts de larves d’insectes d’automne) en fonction de la biomasse par pied de colza en entrée hiver, dans des essais sans traitement insecticide et en parcelles agriculteurs
Etats-clés pour un colza robuste
La réussite de l’implantation a une influence majeure sur l’obtention de ces états-clés et doit s’appuyer sur
- Un précédent favorable : récolte précoce, reliquat d’azote disponible pour le colza, résidus pas trop abondants
- Un travail du sol optimisé qui limite l’assèchement du sol et permet un bon enracinement du pivot. Le diagnostic de la structure du sol dans le précédent est un prérequis pour s’adapter à chaque situation. Différents contenus sont dédiés à ce sujet :
- Une vidéo sur l’importance d’une bonne structure du sol pour la réussite de l’implantation du colza
- Un article « évaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté »
- Une vidéo sur la mise en œuvre du test bêche
- Une vidéo sur le choix du travail du sol en fonction des résultats du test bêche
- Une vidéo sur les critères à considérer pour optimiser le travail du sol
- Un article « décider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques »
- Un article « adapter le travail du sol au type de sol »
- Une nutrition optimale en azote et phosphore qui peut s’appuyer sur différents leviers : sol fertile, précédent favorable, fertilisation (minérale ou organique) au semis, association de légumineuses gélives au colza
- Un choix variétal adapté : variétés à forte vigueur de départ et automnale et à reprise précoce en sortie d’hiver dans les situations à forte pression insectes et sols à faible disponibilité en azote
- Un semis précoce, avant les pluies et sans surdensité pour éviter d’obtenir des pieds chétifs peu robustes
- Si possible un semis au semoir monograine qui favorise la levée et la répartition du peuplement
Pratiques-clés pour un colza robuste
Toutes les informations détaillées sur la réussite de l’implantation sont à retrouver dans le point technique « Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste »

PUBLICATION
Colza - Point technique Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
L’implantation, une étape décisive pour la réussite du colza
Une bonne implantation permet d’obtenir un colza robuste, peu sensible aux ravageurs et aux adventices et nécessitant peu d’intrants...
Comment raisonner le travail du sol en interculture ?
Favoriser la levée, la croissance végétative et l’enracinement des colzas est une priorité pour mettre en place un colza robuste, capable d’exprimer son potentiel et de faire face aux aléas climatiques et aux pressions des ravageurs.
Réussir l’implantation repose sur :
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L’irrigation du colza en période de floraison
Au printemps, le manque d'eau limite le développement des plantes et handicape l’absorption des éléments fertilisants. Dans les cas extrêmes les boutons floraux et les plantes dépérissent.
Un stress hydrique marqué en floraison est fréquent dans le Sud-Est et a pour conséquence une réduction de la production.
La sensibilité est forte entre le début de la floraison et G4 + 10 jours. En fin de cycle la sécheresse limite le PMG sans possibilités de compensation. Les résultats d’essais montrent qu'en cas de stress important à cette période, l'irrigation peut être rentable, surtout sur des sols à réserve faible à moyenne, avec des gains d'environ 8 q/ha pour 100 mm apportés et de 1,5 à 2 points d'huile.
L’irrigation, l’une des clés du rendement
L'irrigation entre F1 et G4 fait gagner près de 8 q/ha en cas de stress hydrique marqué.
Surveiller les prévisions météo pour les sols limoneux
Pour les sols limoneux battants surveiller les prévisions météo !
Si une irrigation est nécessaire, réaliser les apports d’eau avant le semis pour éviter les croûtes de battance qui handicaperaient la culture.
Exemple de croûtes de battance
Irrigation : préserver l’eau de la parcelle
Préserver au maximum l'eau de la parcelle de colza après la récolte du précédent, en limitant autant que possible l'évaporation pendant la phase de travail du sol.