Couvert végétal avant soja
Le choix de l’espèce
Choisir une espèce ou un mélange de 2-3 espèces en fonction du contexte parcellaire et des objectifs agronomiques et/ou réglementaires*.
Privilégier toujours des espèces non-hôtes de pathogènes rencontrés dans le soja et dans les cultures de la rotation. Parce qu’elles sont notamment hôtes du sclérotinia, éviter les légumineuses (vesce, trèfles, pois, etc.), les crucifères (moutardes, radis, etc.) et les composées (tournesol, nyger) en interculture avant un soja. Privilégier les associations de graminées (avoine, seigle, moha, sorgho, etc.), et/ou la phacélie.
La mise en place du couvert
Dès la récolte de la céréale, réaliser un à deux déchaumages superficiels (disques, dents).
En sol argileux ou en non-labour, compléter par une fissuration du sol en profondeur pour faciliter ultérieurement la croissance racinaire du soja.
Semer entre mi-juillet et mi-septembre* selon l’espèce et le contexte pédoclimatique. Dans les régions sèches du Sud, saisir les opportunités d’orage pour semer dans les jours qui suivent. Rouler de préférence sitôt le semis réalisé.
* S'informer des règles de la directive nitrates en vigueur dans la région.
La destruction du couvert
Détruire les couverts présentant une forte croissance au plus tard dès leur entrée en floraison. Les couverts à base de graminées doivent être éliminés au plus tard avant la mi-février*.
Privilégier la destruction mécanique : broyage, roulage, déchaumages superficiels et labour. Pour limiter tout risque de lissage ou de tassement de sol, intervenir sur un sol bien ressuyé et sec. La voie chimique ne doit s’envisager qu’en cas de nécessité absolue*. Tenir compte de la sensibilité au gel des couverts.
* S'informer des règles de la directive nitrates en vigueur dans la région.
Fertilisation du tournesol: carences en molybdène et en magnésium
Molybdène
Carence en molybdène (feuilles en forme de cuillère), souvent confondue avec celle en potasse.
Dans les sols très acides (pH inférieur à 6) on peut observer des carences en molybdène : les feuilles de couleur vert-jaune citron présentent une forme de cuillère avec les bords du limbe nécrosés marron clair (voir photo). En général, les symptômes sont légers et disparaissent rapidement.
Attention, des confusions sont possibles avec une déficience en potasse, mais les symptômes interviennent généralement dès l’apparition des premières feuilles pour le molybdène et plus tard pour la potasse.
En présence de tels symptômes, une pulvérisation avec une solution à base de molybdène (10-20 g/ha) donne de bons résultats.
Dans les parcelles où l’on observe de telles carences, il est nécessaire de contrôler le pH du sol avec une analyse de terre : si le sol s’avère acide, réaliser un apport d’amendement basique.
Magnésium
Carence en magnésium due à un sol sableux
Le tournesol absorbe 90 kg/ha de magnésium mais en exporte peu. Il est utile de connaître sa teneur dans le sol pour prévenir d’éventuelles carences par des apports appropriés.
La carence en magnésium se caractérise par une chlorose internervaire des feuilles qui affecte l'ensemble du limbe. Ce dernier, épaissi et cassant, prend un aspect gaufré. Les chloroses magnésiennes affectent tout d'abord les feuilles de la base puis progressent vers les jeunes feuilles.
En cas d'observation des symptômes de carence, effectuer une analyse pour vérifier la teneur du sol.
Ne pas confondre avec les symptômes de vertilicilium.
Tournesol touché par verticilium
Le soja, une légumineuse à inoculer
Le soja est une légumineuse qui possède la particularité de pouvoir fixer l’azote de l’air lorsqu’elle forme une symbiose avec une bactérie du genre Bradyrhizobium. Se forment alors des nodosités sur le système racinaire.
La bactérie apporte l’équipement enzymatique nécessaire à la fixation biologique de l’azote, et la plante, via la photosynthèse, les substrats carbonés nécessaires au fonctionnement de l’association. Lorsque l’association fonctionne bien la plante peut assurer jusqu’à 80 ou 90% de ses besoins en azote par la fixation biologique. Le soja est une plante originaire d’Asie. Son exploitation agricole en Europe occidentale n’a été envisagée que très récemment (fin des années 1930). C’est à cette période qu’il a été constaté l’absence de la bactérie symbiotique dans les sols français et donc la nécessité d’apporter la bactérie par inoculation.
Parcelle de soja présentant un défaut d’inoculation
C’est à partir des années 60 que l’INRA, avec l’appui de Terres Inovia, a réalisé l’ensemble des travaux permettant de choisir une souche de Bradyrhizobium japonicum et de définir les critères de qualité des inocula (concentration, absence de contaminant, identité de la souche, absence d’interactions variétés x souche). Depuis 1980, c’est la souche G49 qui est utilisée dans les inocula vendus en France et sur lesquels figure la mention « contrôlé par l’INRA ».
Lors d’une première culture de soja sur la parcelle, l’inoculation est donc indispensable. Différents produits commerciaux et méthodes d’inoculation sont disponibles.
Une fois introduit par une 1ere inoculation, les Bradyrhizobium survivent en général très bien à des niveaux qui ne nécessitent pas une ré-inoculation ultérieure. Néanmoins, dans une étude réalisée par l’INRA et Terres Inovia dans les années 90 (* renvoi possible à Revellin et al 1996) il a été montré que certaines situations nécessitaient une ré-inoculation. Il s’agit des cas suivants :
- Sols calcaires avec présence de calcaire actif
- Sols sableux pauvres en matière organique
- Et par sécurité, les parcelles n’ayant pas portée de soja depuis de nombreuses années (> 5 ans)
Les inocula sont des produits contenant des bactéries vivantes, qui nécessitent quelques précautions. Les Bradyrhizobium sont sensibles aux températures trop élevées et aux UV solaires. Les inocula ainsi que les semences inoculées avant semis doivent donc être conservés au frais et à l’ombre.
Fertilisation du tournesol: optimiser la fertilisation phosphatée et potassique
40 u P2O5 et 40 u K2O pour un rendement de 35 q/ha
Si l’on souhaite couvrir les exportations, pour un rendement de 35 q/ha, il faut apporter environ 40 unités d’acide phosphorique et 40 unités de potasse.
Le blocage de la fertilisation phospho-potassique sur les têtes de rotation n’est plus conseillé par le COMIFER (Comité français d'études et de développement de la fertilisation raisonnée). Il est préférable d’apporter les éléments phospho-potassiques nécessaires à chaque culture.
Gestion de la fertilisation phosphatée et potassique
| P2O5 | K2O | |||||
| Objectif de rendement | sol à faible teneur | sol à teneur moyenne | sol à teneur élevée | sol à faible teneur | sol à teneur moyenne | sol à teneur élevée |
| 25 q/ha | 40 u | 30 u | 0 u | 40 u | 30 u | 0 u |
| 35 q/ha | 60 u | 40 u | 0 u | 60 u | 40 u | 0 u |
En l’absence d’apport en année n-1 ou n-2, les quantités peuvent être augmentées de 10 u de P2O5 et de 20 u de K2O.
En cas d’exportations des pailles de céréales avant la culture, rajoutez à ces chiffres, et seulement en sols pauvres, 10 à 20 u de P2O5 et 30 à 40 u de K2O.
Se référer aux grilles diffusées par le COMIFER.
Pas d’intérêt particulier de la localisation
La localisation d’engrais PK sur tournesol n’apporte pas d’avantage par rapport aux applications en plein. Toutefois cette technique peut être utilisée sans inconvénient (même dose qu’en plein).
Attention aux impasses !
Selon l'enquête 2017 de Terres Inovia sur les conduites du tournesol, il y a encore 45% des surfaces de tournesol qui ne reçoivent pas de PK. Les doses moyennes apportées sont de 49 kg/ha de P2O5 (contre 56 kg/ha en 2011 et 51 kg/ha en 2013) et 51 kg/ha de K2O (contre 58 kg/ha en 2011 et 52 kg/ha en 2013).
Le tournesol est une plante considérée comme peu exigeante en phosphore et moyennement exigeante en potasse. Ces éléments combinés aux prix élevés des fertilisants phospho-potassiques peuvent inciter à généraliser les impasses.
Attention, faire des impasses sur une culture doit se faire en connaissance de cause. Il est donc important de réaliser des analyses de sol pour prendre la bonne décision.
Chaque année, quelques parcelles carencées sont observées. Les carences phospho-potassiques freinent la croissance végétative de la plante et limitent son potentiel de rendement.
Carence en potasse sur jeune plante à ne pas confondre avec celle en molybdène.
Les carences sont possibles :
- si les teneurs du sol en élément phospho-potassique sont trop faibles par rapport au besoin de la plante,
- en cas d'enracinement médiocre et de disponibilité en eau limitante.
Fertilisation du tournesol: carence en bore, intervenir préventivement en cas de risque
Le bore est un oligo-élément essentiel pour le tournesol : il en absorbe plus de 400 g/ha dont 80 % entre les stades “5 paires de feuilles” et “bouton floral” (E4). La carence s'exerçant avant que les symptômes ne se manifestent, il est inutile d'intervenir après leur apparition car il n'y a pas d'action curative.
Dans le sud de la France, les conditions chaudes fréquentes dès le mois de juin perturbent souvent l’assimilation du bore et provoquent l'apparition de carence avec des conséquences parfois lourdes : jusqu'à 10 q/ha et 5 points d'huile en moins !
Dans les situations à risque, intervenir préventivement
Pour limiter les risques de carence en bore liée à un mauvais enracinement, éviter les tassements excessifs, par exemple suite à de trop fréquents passages d’outils ou à un travail du sol en conditions humides.
Le recours à l’irrigation en cas de sécheresse favorise l'absorption du bore et peut limiter l’apparition de carence.
En végétation, privilégier les apports de bore au début de la période de ses besoins, entre le stade 10 feuilles et le stade limite passage du tracteur (le tournesol mesure 55 à 60 cm).
Les solutions à base d'acide borique, moins chères, sont aussi bien assimilées par la plante que les formes plus élaborées.
Apports conseillés en cas de risque de carence
Dernière mise à jour : mars 2018
| Apport | Stade | Forme | Dose de bore (B) |
| Au sol | Incorporer ou pas avant le semis, comme un herbicide (1) |
Solide, incorporer à la fumure classique Classique |
1,2 kg/ha(3) |
| En application foliaire | Entre les stades "10 feuilles" et LPT (1) (2) | Liquide : apporter au moins 200 l/hade bouillie | 300 à 500 g/ha (3) (4) |
(1) Peut être réalisé à l'occasion du désherbage ou de l'application du fongicide.
(2) LPT : limite de passage du tracteur. Le tournesol mesure 55 à 60 cm.
(3) Chélal B : 250 g B/ha au sol - 200 g B/ ha en application foliaire (données firme).
(4) Soit environ 3 l de produit liquide à 150 g/l de bore
Des risques de carence en rotation courte, sur sols légers ou très calcaires
Facteurs de risque :
- les sols légers (sables, boulbènes, argilo-calcaires, etc.),
- les sols calcaires (plus de 5 % de calcaire total),
- les sols où des carences en bore ont été observées au cours des années antérieures,
- les sols compactés pénalisant l'enracinement.
3 facteurs aggravants sont observés assez fréquemment dans les conditions de culture du tournesol dans le Sud-Ouest et en Poitou Charentes :
- les chocs thermiques (températures supérieures à 30°C) entre le stade 10 feuilles et le début de la floraison,
- les conditions sèches entre le stade 10 feuilles et le début de la floraison,
- le retour fréquent du tournesol dans les rotations (un an sur deux ou trois) sans apport de bore.
- Ils peuvent conduire à l'expression marquée de carence en bore y compris dans des sols profonds.
Les symptômes de carence en bore
La carence s’exprime sur les feuilles du tiers supérieur de la plante, 10 à 15 jours après un défaut d’alimentation, par un gaufrage puis une décoloration et une grillure sèche de la base du limbe (zones internervaires, côté pétiole). La surface foliaire, essentielle au remplissage des graines, est alors réduite.
Dans les cas graves, des crevasses transversales avec émission de gomme conduisent parfois au cisaillement de la tige et à la chute du capitule, dès le stade bouton dégagé. Des graines vides peuvent également être observées.
Des déficiences précoces (lors de l'initiation florale) peuvent entraîner des malformations de capitules (fleurs ligulées ou bractées au centre du capitule).
1. Grillure de la base du limbe - 2. Cisaillement de la tige
Risques de confusion
- Symptômes de sécheresse : les bords du limbe sont alors flétris.
- Dégâts liés au vent : couleur vert foncé.
- Maladie (phomopsis) : attaque à partir du bord du limbe en suivant une nervure.
L'analyse de terre pour une évaluation précise du risque
Pour évaluer le risque, l'analyse de terre est la méthode la plus précise. Avant d'effectuer cette analyse, vérifier que la carence n'est pas liée à un mauvais enracinement. En l'absence d'analyse, le traitement est conseillé, surtout dans les situations à risque décrites ci-dessus.
Attention, le risque d’observer au moins un facteur aggravant peut conduire à fertiliser en bore des parcelles situées en sol profond et moyennement profond.
| Type de sol* | Calcaire actif | pH eau | Valeur en dessous de laquelle il existe un risque de carence en bore (ppm) | ||
| Méthode d'extraction à l'eau chaude | Méthode CaC12 (COFRAC) | ||||
| Non calcaire (moins de 5% de calcaire total) | Argile ou limon | - | moins de 7 | 0,2 | 0,12 |
| plus de 7 | 0,5 | 0,30 | |||
| Sable | - | moins de 7 | 0,3 | 0,18 | |
| plus de 7 | 0,6 | 0,36 | |||
| Calcaire (plus de 5% de calcaire total) | moins de 10% | - | 0,3 | 0,18 | |
| plus de 10% | - | 0,5 | 0,30 | ||
* Le risque est accru sur sols légers, filtrants, à teneur en éléments grossiers + sables fins, supérieure à 15-20%.
Inoculer le soja : produits et méthodes
La bactérie symbiotique du soja étant absente naturellement des sols français, une 1ère culture de soja doit être inoculée. Par ailleurs, certaines situations peuvent nécessiter des ré-inoculations de précaution.
Soja inoculé (à gauche) et non inoculé (à droite)
L’offre commerciale d’inocula est aujourd’hui assez large. Elle fait appel à plusieurs méthodes d’inoculation.
On trouve d’abord, les inocula les plus anciens en sachets de tourbe neutralisée et stérilisée avant introduction des bactéries. Ces sachets de 400g contiennent au moins 4 x 1011 bactéries et correspondent à une dose pour un hectare. L’application peut se faire soit sur graine (106 bactéries / graine) soit sur micro-granulés d’argile (10 kg pour un hectare).
L’inoculation sur graine consiste à mélanger les semences avec le contenu du sachet de tourbe et environ un litre d’eau non javélisée ou de lait. Les semences sont ensuite mises dans le semoir en minimisant l’exposition à la lumière.
L’inoculation sur micro-granulés est possible avec un semoir de précision équipé d’un micro-granulateur. Le mélange avec la tourbe se fait à sec. Les micro-granulés sont distribués dans la raie de semis par le micro-granulateur du semoir.
Mélange de la tourbe sur les semences
A partir des années 90 sont apparus sur le marché des adjuvants collants permettant soit une meilleure tenue de la tourbe sur la graine, soit une inoculation liquide directement sur la graine en s’affranchissant de la tourbe. Ces produits permettent également de donner un peu de souplesse à l’agriculteur dans le délai à respecter entre l’inoculation et le semis. Selon les produits, ce délai va de 6 à 48 heures.
Plus récemment, en 2017 un produit associant inoculum liquide et adjuvant carboné permet de porter ce délais inoculation / semis jusqu’à 15 jours, sous réserve de garder alors les semences pré-inoculées au frais et à l’abri de la lumière.
La même année, sont arrivées sur le marché français des semences pré-inoculées en usine. Ce procédé présente l’avantage d’affranchir l’agriculteur des opérations d’inoculation. Néanmoins, ce nouveau produit introduit quelques spécificités méritant vérification. Sa première spécificité est d’introduire une nouvelle souche de Bradyrhizobium dont il convient de préciser quelques propriétés par rapport à la souche historique G49. Par ailleurs, la chaine logistique allant de l’usine à l’agriculteur doit garantir le maintien d’une concentration suffisante sur la graine, alors que le délai inoculation / semis peut aller jusqu’à 2 mois, et que les semences sont exposées à des facteurs de milieu pouvant affecter la survie de la bactérie.
A retenir
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Les atouts économiques du tournesol
Un retour rapide sur investissement avec des charges opérationnelles limitées
Plante à cycle court, le tournesol mobilise une trésorerie limitée grâce à des charges opérationnelles, le plus souvent comprises entre 300 et 450 €/ha, inférieures à d’autres grandes cultures (voir le graphe ci-dessous) et sur une courte durée de l’ordre de six mois (avril à septembre). Ainsi, dans le cas d’une commercialisation par [acompte + complément de prix], le paiement des acomptes intervient le plus souvent assez tôt après la récolte.
Des charges opérationnelles maîtrisées et peu volatiles
Parmi les charges opérationnelles, le poste fertilisation minérale est celui soumis à la plus grande volatilité interannuelle à cause notamment du prix d’achat des engrais. Les besoins relativement limités en engrais azotés du tournesol (entre 0 et 80 unités) par rapport à d’autres espèces ont pour conséquence une variabilité interannuelle plus faible des charges opérationnelles que d’autres grandes cultures (voir graphe ci-dessus). C’est un facteur de stabilité des marges et indirectement du revenu agricole.
Des débouchés variés et assurés
Matière première agricole faisant partie des principaux oléagineux cultivés dans le monde, le tournesol, source d’huile et de protéines, bénéficie de débouchés variés et assurés.
En conduite sèche, une culture robuste et compétitive
Le tournesol valorise des milieux variés allant des sols superficiels à profonds. Des essais de comparaison de cultures d’été en conduite sèche (pluviale) dans le Sud-Ouest ont montré que cette espèce amortit particulièrement bien les aléas du climat (années sèches) et du prix au niveau de la marge de la culture et permet de dégager des marges intéressantes. C’est un atout certain dans le contexte du changement climatique en cours.
En conduite irriguée, une culture valorisant des apports d’eau limités
Par ailleurs cette culture valorise très bien des apports limités d’eau d’irrigation (≤ 100 mm) tout particulièrement dans les sols intermédiaires et superficiels.
Une culture avec de gros atouts pour allier performance économique et utilisation réduite d’intrants phytosanitaires
Le tournesol présente de nombreux atouts pour réduire l’utilisation de produits phytosanitaires tout en maintenant voire en améliorant sa performance économique :
- La génétique permet de gérer une partie importante des maladies et parasites, la lutte fongicide arrivant en complément (phomopsis, phoma).
- Le désherbage mixte montre de très bons résultats sur cette espèce en particulier : l’association herbisemis (désherbage localisé sur le rang lors du semis) puis binage : voir le tableau ci-dessous ; le désherbage en plein associé à un à deux passage(s) de herse étrille (1er dans les trois jours après le semis pouvant être complété par un second autour de 4 feuilles) qui permet de gagner 15 à 25 points d’efficacité par rapport à un désherbage en plein seul.
| Traitement herbicide de prélevée en plein (référence) | Traitement de prélevée localisé (herbisemis) puis binage | Traitement en plein à dose réduite puis binage | Binage(s) seul(s) | |
| Efficacité moyenne du désherbage (% de destruction des adventices) | 79% | 82% | 83% | 67% |
| Coût total (main d'oeuvre, mécanisation et herbicide) en €/ha | 89 | 63 | 84 | 24 |
| Temps passé (min/ha) | 10 | 27 | 37 | 27 |
Source : essais de Terres Inovia sur désherbage mixte en tournesol (2010 à 2012)
Une culture rentable avec des marges de progrès (Culturales 2018)
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Irriguer le tournesol : un intérêt accru dans les sols superficiels et intermédiaires
Une culture très tolérante aux conditions sèches…
Si la structure du sol n’entrave pas sa croissance racinaire, le tournesol est capable d'exploiter les horizons les plus profonds (jusqu’à 2 m) et d'extraire une plus grande quantité d’eau disponible du sol que d’autres cultures. Au niveau technico-économique, c’est une culture robuste, relativement à d’autres cultures d’été conduites en sec, amortissant particulièrement bien les aléas climatiques.
… et valorisant de quantités limitées d’eau d’irrigation
Le tournesol est également une plante qui répond bien à une irrigation modérée en quantité, surtout si sa croissance végétative est limitée avant la floraison. L’eau d’irrigation est particulièrement bien valorisée entre le tout début floraison et la fin du remplissage des graines, lorsque la réserve en eau du sol est en phase d’épuisement. Les besoins en eau d’irrigation du tournesol sont le plus souvent inférieurs à 100 mm (1000 m³/ha).
L’irrigation du tournesol est la mieux valorisée dans les sols superficiels et intermédiaires. Les essais et les observations en culture ont montré un gain moyen de l’ordre + 1.2 à + 1.4 q/ha par tranche de 10 mm d’apport dans les sols superficiels (RU ≈ 80 mm), + 0.8 à + 1 q/ha dans les sols intermédiaires (RU ≈ 130 mm) et de + 0.5 q/ha dans les sols profonds (Réserve utile ≈ 180 mm).
Deux apports d’eau, l’un avant et l’autre après la floraison : une stratégie gagnante
Comme l’illustrent notamment des essais conduits dans des sols filtrants de Rhône-Alpes, deux tours d’eau, positionnés avant et après la floraison, constituent la solution optimale pour augmenter le rendement avec un volume d’eau limité (80mm).
Dans ce contexte de disponibilité en eau restreinte, une seule irrigation de 40mm fin floraison apporte déjà un gain de rendement de 5q/ha par rapport à une conduite sans irrigation. Le positionnement de cet apport unique à fin floraison, par rapport à la préfloraison, permet d’augmenter à la fois le rendement et la teneur en huile (+ 4 points).
A noter que l’irrigation n’a aucun effet sur la teneur en acide oléique du tournesol.
Résultats essai CREAS/TERRES INOVIA 2006
Contexte : stress hydrique précoce et prolongé en sol superficiel
Des marges améliorées
Au niveau économique (marge intégrant les coûts de l’eau d’irrigation), le tournesol irrigué en culture principale est bien positionné relativement à d’autres espèces irriguées de printemps (pois) ou d’été (soja, sorgho, maïs) dans les sols superficiels voire intermédiaires selon le contexte de prix de vente des graines et de coût d’achat de l’eau, toutes les espèces étant irriguées avec des mêmes volumes restreints (1 à 3 tours d’eau avec un volume total inférieur ou égal à 100 mm). Toujours en relatif, l’irrigation du tournesol est moins bien valorisée dans les sols profonds où des espèces plus exigeantes en eau, comme le soja ou le maïs, se positionnent mieux au niveau économique.
La simulation économique présentée ci-dessous illustre l’intérêt de l’irrigation du tournesol dans les sols superficiels : dans ce contexte défini, le tournesol irrigué fait partie des cultures d’été à meilleure marge en conduite irriguée et volumes restreints.
Hypothèses retenues
Avec les hypothèses retenues, les gains de marge permis par l’irrigation du tournesol, pour un coût total de l’eau à 0.30 €/m³, sont compris entre +150 et +200 €/ha dans les sols superficiels pour 100 mm de dose totale. Ce gain n’intègre par l’effet de l’augmentation de teneur en huile sur le prix de vente des graines, effet le plus souvent valorisé à l’échelle de l’organisme de collecte.
Les coûts de l’eau sont très variables selon le contexte de chaque exploitation agricole irrigable (selon l’origine de l’eau, les modes de pompage et d’aspersion, l’amortissement plus ou moins avancés des équipements, etc.). De même, les prix de vente du tournesol et des autres cultures peuvent fortement différer d’une campagne à l’autre. Ainsi selon votre contexte de production, les gains de marge à attendre grâce à l’irrigation du tournesol sont très variables : voir les deux tableaux suivants (sols superficiel et sol intermédiaire).
Irrigation indispensable pour le tournesol en double culture
Dans le Sud de la France, le tournesol peut être cultivé en double culture (ou culture dérobée), juste après une orge précoce par exemple. Dans ce cas, l’irrigation est indispensable pour assurer une levée rapide dès fin juin – début juillet et accompagner la culture dans un contexte où la réserve en eau du sol est fortement entamée après la culture d’hiver.
L’irrigation du tournesol peut être très rentable pour l'exploitation !1. Lorsque la ressource en eau est limitée Mettre du tournesol dans l’assolement présente un intérêt pour les exploitations avec irrigation où les quantités d’eau disponibles ne permettent pas d’irriguer à l’optimal, sur toute la surface, les autres cultures, en particulier les plus exigeantes en eau. 2. Lorsque l’interdiction d’irrigation est précoce Les exploitations soumises à des arrêts précoces d’irrigation (début à mi-août) peuvent trouver avec l’irrigation du tournesol un moyen de valoriser l’eau à l’époque où elle est encore disponible. 3. Tout particulièrement dans les sols superficiels et intermédiaires |
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Listes recommandées tournesol : pour un choix variétal optimal
Parce que la variété est un levier agronomique de premier plan pour répondre aux conditions climatiques et sanitaires locales et que l’adéquation entre choix de la variété et territoire est déterminante, Terres Inovia propose aux agriculteurs et techniciens un conseil variétal tournesol sous forme de « listes recommandées».
Choisir une variété de la liste recommandée, c’est l’assurance de bénéficier à la fois du progrès génétique, d’un bon niveau de performance et de caractéristiques agronomiques adaptées à son contexte de production.
Des listes élaborées chaque année à partir des résultats des essais Terres Inovia-Partenaires
Capture d'écran de l'application MyVar
Terres Inovia élabore les listes recommandées à partir des résultats issus des essais variétés tournesol des réseaux d’évaluation de post-inscription conduits par Terres Inovia et ses Partenaires[1]. Chaque année, à l’issue des résultats annuels, les listes recommandées pour les semis à venir sont mises à jour en y intégrant les derniers résultats.
Toutes les variétés disponibles sur le marché ne sont pas testées dans le réseau Terres Inovia-Partenaires, ainsi seules les variétés mises à disposition de Terres Inovia par leur représentant, dans le cadre de l’évaluation de post-inscription, sont prises en compte.
[1] Après leur inscription au catalogue des variétés commercialisées en France, les variétés font l’objet d’une évaluation par Terres Inovia dans le cadre d’un réseau Terres Inovia-Partenaires. Cette évaluation a lieu dans un réseau d’essais couvrant l’ensemble des régions de production.
Des règles de tri sécurisantes : performance et tolérance sanitaire
Les variétés proposées dans les listes recommandées répondent toutes à des exigences en termes de performance, de régularité et permettent également d’assurer une protection sanitaire minimale : ce sont les critères appliqués à toutes les situations, pour l’ensemble des listes.
Ces contraintes générales sont les suivantes :
- Bénéficier du progrès génétique, avec des variétés inscrites en France depuis maximum 6 ans.
- Productivité et régularité de bon niveau. Sont conservées, les variétés ayant obtenu, lors d’au moins une année d’évaluation, un indice de rendement supérieur ou égal à 100 dans au moins 50 % de nos essais de post-inscription.
- Une tolérance sanitaire minimale : les variétés sont, au minimum, classées Peu Sensible (PS) au phomopsis.
Une expertise régionale et un tri adapté au contexte climatique et sanitaire
Pour répondre à des situations particulières, une liste de « Variétés possibles » est proposée sur chaque bassin de production. Cette liste regroupe des variétés qui ne satisfont pas à tous les critères mais qui présentent un intérêt dans certaines situations locales ; un commentaire de l’ingénieur régional Terres Inovia explicite leur intérêt et/ou les contraintes d’utilisation.
Des choix à la parcelle à faire pour certains critères. Certains critères de choix (tolérance herbicide, mildiou) sont liés à la connaissance de la parcelle : historique maladies et adventices. Ce sera donc à l’agriculteur, avec l’aide éventuelle de son technicien, de faire ses propres choix à partir de la liste proposée en s’appuyant sur les conseils proposés dans le document.
Accéder à myVar : Résultats et recommandations Terres Inovia 2024
Le soja en double culture (dérobé)
Si on dispose d'eau d'irrigation au cours de l'été et que l'on souhaite augmenter ses revenus par ha cultivé, le soja en double culture est une très bonne opportunité, pour les débouchés en alimentation humaine comme en alimentation animale.
Bien maîtrisé et pour un prix de graine compris entre 300 et 600 €/t, il permet de dégager une marge brute de 300 à 1000 €/ha.
Pas de soja en double culture sans irrigation
Irriguer immédiatement après le semis (15 mm en boulbène, 20 mm en sol argileux) pour assurer un démarrage rapide de la culture. Cet apport est à renouveler si besoin.
Après la levée, réaliser un tour d’eau de 30 à 40 mm tous les 8 à 10 jours. Poursuivre l’irrigation jusqu’à fin septembre (environ un mois avant récolte) en ajustant selon les précipitations de l’année.
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Besoins en eau d’irrigation pour un soja dérobé dans le Sud de la France (rendement visé : 28 à 30 q/ha) |
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| Région | Apports d'eau totaux | Nombre de tours d'eau | |
| Sols superficiels | Midi-Pyrénées et Aude* | 200 à 250 mm | 7 à 8 |
| Bordure méditerranéenne | 250 à 300 mm | 8 à 10 | |
| Sols profonds | Midi-Pyrénées et Aude* | 100 à 150 mm | 3 à 4 |
| Bordure méditerranéenne | 150 à 250 mm | 4 à 6 | |
* nord 09, ouest 11, 31, est 32, sud 47, 81 et 82
Réussir l’implantation
Intervenir le plus rapidement possible après la moisson ; retirer les pailles ou les broyer en les répartissant sur la largeur de travail. Le soja en double culture ne se cultive qu'après une culture récoltée tôt (avant fin juin), orge, pois, ail.
Réaliser soit une préparation de sol superficielle (deux déchaumages croisés), soit un semis direct (à condition de disposer d’un équipement adapté), soit un travail du sol localisé sur le rang (type "strip-till"). Il est important d'obtenir un lit de semence très régulier.
En effet, les premières gousses en dérobé sont plus basses qu'en culture principale : un sol irrégulier peut provoquer des pertes conséquentes à la récolte.
Semer le plus tôt possible : les semis les plus précoces sont les plus productifs et permettent une récolte plus précoce dans de bonnes conditions en limitant les frais de séchage
Adapter la précocité à la date de semis et veiller à une densité de semis suffisante.
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Les éléments à double disque de type «planteur» sont bien adaptés pour implanter un soja dérobé. Des équipements annexes comme les chasse-débris rotatifs permettent de semer en présence de résidus en surface (cas du semis direct). 1 : disque d'ouverture 2 : chasse-débris rotatif 3 : roue de jauge 4 : roue de fermeture |
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La technique du travail du sol localisé sur la ligne de semis, "strip-till" permet une implantation rapide en un passage combiné strip-till + semoir monograine ou 2 passages (strip-till puis semoir monograine) du soja en double culture.
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La précocité, premier critère de choix variétal
Pour assurer une récolte courant octobre, la précocité de la variété doit être adaptée aux conditions pédoclimatiques de la région et à la date de semis.
Choisir des variétés qui offrent un bon compromis entre rendement et teneur en protéines. Si le débouché visé est l'alimentation humaine, accorder une attention particulière à la teneur en protéines.
Privilégier les variétés avec la première gousse haute, ce qui facilitera la récolte (le port du soja en dérobé est bas)
| Groupe de précocité |
Date de semis conseillée | Objectif de peuplement en irrigué (pieds/ha) |
Densité de semis (graines/ha) | |||
| Nord Rhône Alpes Sud Bourgogne | Sud-ouest Sud Rhône Alpes | Bordure méditérranéenne | Pertes d'environ 10% | Pertes d'environ 20% | ||
| I | inadapté en dérobé | inadapté en dérobé | avant le 1er juillet | 400 000 | 450 000 | 500 000 |
| 0 | inadapté en dérobé | avant le 20 juin | avant le 5 juillet | 450 000 | 500 000 | 550 000 |
| 00 | aléatoire en dérobé | avant le 5 juillet | avant le 10 juillet | 500 000 | 550 000 | 625 000 |
| 000 | avant le 1er juillet | 550 000 | 600 000 | 700 000 | ||
En large écartement entre rangs (supérieur à 40 cm), l'objectif de peuplement peut-être réduit de 10 %.
¹ Possible uniquement les années où les cultures d'hiver libèrent le sol très tôt.
² pour un développement végétatif optimal, ne pas dépasser un écartement de 40 cm.
Surveiller les limaces
Intervenir si besoin en cas de présence.
Désherber soigneusement
Moins haut et moins ramifié qu'en culture principale, le soja dérobé est moins concurrentiel vis à vis des mauvaises herbes. Préférer le désherbage de post-levée (PULSAR 40, BASAGRAN SG, CORUM, divers antigraminées à action foliaire). La croissance rapide du soja et des adventices sur le mois de juillet implique très souvent un 1er passage de postlevée dès trois semaines après le semis. Eviter les heures chaudes et les temps très secs. Intervenir sur des adventices jeunes (dicoltylédones de 2 à 6 feuilles ; antigraminées d'une feuille à un talle maximum).
Le soja dérobé en mode biologique est possible, le contrôle des adventices y est néanmoins plus délicat qu'en culture principale car la culture est moins concurrentielle.
Conduites de culture optimales
| Préparation superficielle Semis direct | |
| Moisson avec retrait rapide des pailles ou broyage avec répartition des pailles sur la largeur de travail | |
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• Deux déchaumages croisés • Semis au semoir à céréales ou au semoir monograine • 1er tour d'eau juste après : 20 mm en sol argileux ; 15 mm sur boulbène ( à renouveler si besoin)
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• Semis direct avec un semoir adapté • 1er tour d'eau juste après : 20 mm en sol argileux ; 15 mm sur boulbène ( à renouveler si besoin) • A partir de la 1ère feuille trifoliée du soja et selon les levées d'adventices, désherbage de postlevée en évitant les heures chaudes de la journée et les hygrométries trop faibles. |
Marges brutes indicatives en soja double culture, selon le prix de la graine
Dans le sud de la France, le soja en double culture est compétitif dans les situations où il peut recevoir 150 à 250 mm d’eau d’irrigation. (Pour des doses totales d’irrigation inférieures à 100 mm, la double culture de tournesol est plus appropriée).
Dans le sud de la Bourgogne et dans le nord de Rhône-Alpes, avec des variétés de groupe de précocité 000 semées avant le 1er juillet, le soja en double culture est possible y compris dans les situations peu irriguées (dose totale < 100 mm).
| Poste | €/ha | Commentaires |
| Variété | 180 | Densité de semis = 600 000 graines/ha (6 doses achetées/ha) |
| Inocumum | 32 | Inoculation sur semences ou microgranulés |
| Herbicide | 90 | PULSAR 40 en 1 ou 2 passages puis antigraminées |
| Irrigation (220 mm à 0.07 €/m³ | 155 | 5 à 6 apports de 40 mm chacun |
| Charges opérationnelles | 456 | |
| Rendement indicatif | 27 q/ha | |
| Marge brute |
85 €/ha pour un prix de la graine de 200 €/t 625 €/ha pour un prix de la graine de 400 €/t 1030 €/ha pour un prix de la graine de 550 €/t |
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