Optimiser le peuplement du soja pour maximiser son rendement et sa rentabilité
Le peuplement d’une parcelle de soja va fortement influencer le comportement de chaque plante qui la compose (accès à la lumière, accès à l’eau et aux nutriments, etc.). Le soja est une plante à la structure très plastique ; au gré de nombreux facteurs, dont la densité et la structure du peuplement dans lequel elle évolue, la plante mettra en place plus ou moins de ramifications, de gousses puis de graines (appelées composantes de rendement).
Cette plasticité est fortement conditionnée par la variété utilisée (et son groupe de précocité) et par l’alimentation en eau de la culture au cours de son cycle.
Terres Inovia a ainsi conçu une grille de conseil de densité de semis, en fonction de ces deux facteurs majeurs, actualisée en 2019 après un travail de synthèse et d’analyses complémentaires de différents essais conduits de 2012 à 2017.
Ainsi, pour maximiser la marge, en visant un rendement élevé tout en maîtrisant les charges de semences, respectez les doses de semis conseillées ci-dessous :
Tableau : densités de semis conseillées (données issues des travaux de terres Inovia – 2019)
| Groupe de précocité | Contrainte hydrique* | Objectif de peuplement (pl./m2) | Densité de semis conseillée (graines/m2)** | ||
| Conditions de semis optimales (levée - 90%) | Conditions de semis correctes*** (levée= 80%) | Conditions de semis dégradées (levée=60%) | |||
| 000 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 50 | 55 | 65 | 85 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 50 | 55 | 65 | 85 | |
| 00 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 50 | 55 | 65 | 85 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 40 | 45 | 50 | 70 | |
| 0 | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 40 | 45 | 50 | 70 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 30 | 35 | 40 | 50 | |
| I/II | Risque de stress hydrique moyen à élevé | 40 | 45 | 50 | 70 |
| Risque de stress hydrique faible à nul | 30 | 35 | 40 | 50 | |
* Risque de stress hydrique moyen à élevé: conduite en sec sur sol à réserve utile (RU) moyenne ou avec une irrigation limitée ; risque de stress hydrique faible à nul : dans les parcelles semées dans des sols à forte réserve utile (sols profonds) en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante par rapport aux besoins de la culture
** Etude économique basée sur des coûts de semences certifiées
*** Cas général
Ajuster le peuplement recherché à la conduite hydrique envisagée
Dans des situations où la culture subit un stress hydrique prononcé (en sec sur sol à RU moyenne ou avec une irrigation limitée), les plants moins développés, ramifient moins et prennent moins de place pour couvrir le rang (phénomène de compensation diminué). Cette perte de potentielle peut être compensée par une augmentation du peuplement recherché selon les conseils ci-dessus.
Attention tout de même à ne pas semer au-delà des densités préconisées : cela entraînerait une concurrence excessive entre plantes pour l’accès à l’eau.
Dans les parcelles semées dans des sols à forte RU en secteur arrosé ou avec une irrigation non limitante, des peuplements plus élevés que ceux préconisés augmentent les risques de maladie (sclérotinia) et de verse.
Anticiper les pertes à la levée
Des forts taux de perte à la levée sont souvent observés sur la culture du soja. Les facteurs de pertes doivent être anticipés autant que possible dans le calcul des densités à semer :
| Facteur de perte | Niveau de perte | Recommandations |
| Faculté germinative liée à variété et au lot de semences | De 5 à 20% | La FG des semences de soja est garantie à plus de 80%. Il peut toutefois être réalisé un simple test de germination peu de temps avant le semis. Augmenter la densité de semis avec les résultats du test de FG. |
| Hétérogénéité de la profondeur de semis et de la répartition sur le rang | De 2 à 10% | Utiliser un semoir monograine pneumatique ou augmenter la densité de semis avec un semoir céréales. Abaisser la vitesse de semis : pas plus de 4-5 km/h pour assurer la régularité de positionnement sur le rang et la régularité de la profondeur. |
| Attaques de ravageurs (mouche de semis, etc.) | De 2 à 10% | Préparation de sol inadéquate et/ou semis dans sol froid, augmenter la densité de semis |
| Type de sol | De 0 à 20% | Augmenter la densité en sols battants. Rouler le sol après semis surtout si sol motteux pour renforcer le contact terre-graine. |
| Travail du sol | De 2 à 10% | Augmenter de la densité en semis direct |
| Désherbage mécanique | De 5 à 10% | Augmenter la densité de semis de 5 à 10% si l'utilisation d'une herse-étrille est envisagée |
Semoir monograine ou semoir céréales : adapter ses densités
Comparativement à l’utilisation d’un semoir céréales, un semoir monograine garantira une plus grande régularité du positionnent de la graine dans la ligne de semis et ainsi une meilleure qualité de levée. De plus, dans les situations à risque de sclérotinia, les écartements larges (au-delà de 50 cm) permettent une meilleure aération du couvert et réduisent le risque d’attaque. Les pertes à la levée sont par ailleurs plus faibles qu’avec un semoir céréales (5% contre 10 à 20%). A noter cependant que les fortes densités semées au semoir monograine perdent en régularité, la capacité des disques semeurs atteignant leurs limites.
Effet du peuplement sur la hauteur de la 1ère gousse
La hauteur de la 1ère gousse augmente avec la densité, surtout au-delà de 40 pl/m². Pour les variétés tardives, on n’observe pas cette valeur seuil, la hauteur de 1ère gousse augmente avec la densité et la largeur de l’écartement (plus de plantes sur le rang).
Fortes densités : quels risques ?
Semer à forte densité peut sembler être une garantie de réussite de la culture. Cependant, en plus d’alourdir les charges en semences, la culture est davantage exposée aux risques de verse et de sclérotinia (surtout chez les variétés tardives). La compétition plante à plante pour l’eau et les nutriments sera également exacerbée.
Interactions densité/ écartements
Pour des sojas tardifs semés avec des écartements larges au monograine (40 à 80 cm), il n’y a pas d’adaptation de la densité à prévoir selon la largeur du rang.
Pour des semis de soja précoces, il ressort que les écartements réduits (entre 10 et 30 cm) tels que pratiqués avec le semoir à céréales soient préférables aux écartements larges pour une même densité.
Peuplements faibles et retournement
La répartition des plantes, autant sinon plus que la densité de pieds à condition que celle-ci reste dans une norme acceptable, détermine la décision de garder ou ressemer une parcelle en cas de pertes importantes à la levée.
Semis du soja : adopter les bonnes pratiques
Préparation du sol et du lit de semences, date de semis respectée, semis soigné et densité adaptée, sont les clés d’une implantation de soja réussie.
Semer en sol suffisamment réchauffé
Il est conseillé de semer dans un sol suffisamment réchauffé (environ 10°C).
En conduite bio particulièrement, mieux vaut retarder légèrement le semis que de semer dans un sol insuffisamment réchauffé qui mettrait la culture dans une situation de démarrage difficile.
| Période optimale de semis par groupe de précocité | ||
| Région | Groupe de précocité | Période de semis |
| Lorraine, Normandie, Picardie, Bretagne | 000 | du 25 avril au 5 mai |
| Champagne-Ardenne | 000 | du 20 avril au 15 mai |
| Auvergne, Bourgogne, Franche-Comté, nord Rhône-Alpes, vallées alpines | 000 | du 1er au 31 mai |
| 00 | du 20 avril au 20 mai | |
| Centre, Alsace | 000 et 00 | du 1er au 15 mai |
| Pays de la Loire | 000 et 00 | du 15 avril au 15 mai |
| Poitou-Charentes | 00 | du 10 au 30 mai |
| 0 | du 10 avril au 10 mai | |
| Région lyonnaise | 00 | du 1er au 31 mai |
| 0 | du 20 avril au 20 mai | |
| Moyenne vallée du Rhône
|
I | du 20 avril au 31 mai |
| II | du 20 avril au 15 mai | |
| Bordure pyrénéenne, sud et ouest de l'Aquitaine | 0 et 00 | du 1er au 20 juin en semis très retardé |
| I | du 15 avril au 31 mai | |
| Midi-Pyrénées et ouest audois (sauf bordure pyrénéenne) | 0 | du 1er au 20 juin en semis très retardé |
| I | du 10 avril au 31 mai | |
| II | du 10 avril au 20 mai | |
| Sud méditerranéen | I | du 15 avril au 10 juin |
| II | du 15 avril au 31 mai | |
Semer peu profond et lentement
Pour faciliter la récolte des gousses basses, anticiper dès le semis en nivelant au mieux la surface du sol, sauf en terre battante.
Semer :
- à 2 cm en semis précoce, terre froide ou battante,
- à 3 ou 4 cm en semis plus tardif, terre chaude, ou sèche et motteuse,
- à une vitesse de 6 km/h maxi, quel que soit le semoir.
Semer à 4-5 cm de profondeur si un étrillage agressif en prélevée ou post-levée précoce est envisagé, en conduite bio par exemple.
Adapter l’écartement au groupe de précocité
Choisir un écartement entre les lignes :
- 18 à 30 cm pour les groupes 000 ;
- 18 à 50 cm pour les groupes 00;
- 25 à 60 cm pour les groupes 0, I et II.
Privilégier un écartement large (50 à 60 cm) en situation à risque sclérotinia, ce qui permet une meilleure aération du couvert.
En conduite biologique, privilégier un écartement suffisamment large pour pouvoir biner : en effet, le binage reste le moyen le plus efficace pour maitriser les adventices. ; Les semoirs monograines, adaptés aux « grands » écartements (55cm ou plus) sont à privilégier car ils assurent une bonne qualité de levée, eent offrent en plus de l’avantage de pouvoir biner le soja par la suite. Néanmoins, il est possible d’utiliser un semoir à céréales, en fermant un rang sur 2 (ou sur 3), si l’on dispose de la bineuse adaptée à ces dimensions d’inter-rang.
Adapter la densité de semis aux conditions de culture
La densité de semis sera évaluée au regard du groupe de précocité de la variété, des pertes attendues, et des risques de stress hydrique.
Chantier de récolte de la féverole et réglages
Privilégier un matériel adapté
Préférer du matériel adapté à la récolte de la féverole (bien que cela ne soit pas indispensable) : coupe avancée type colza, contre-batteur maïs et grille à trous ronds.
Pour limiter la casse des grains :
- utiliser un contre-batteur mixte ou maïs (passage entre fils > 14 mm) et une grille à trous ronds,
- adapter un réducteur de régime sur le batteur,
- serrer le batteur/contre-batteur à 14-15 mm,
- garder un rabatteur sur deux,
- éviter de récolter en pleine chaleur, car les gousses éclatent devant la barre de coupe.
La féverole est la dernière culture de la campagne à récolter, et elle a tendance à salir les organes de battage. Une astuce pour raccourcir le temps de nettoyage : laisser une bande de blé (fourrières) à récolter ou repasser un andain de paille dans la machine pour éliminer les traces laissées par la féverole.
Le rendement peut varier de 20 à 80 q/ha
Les rendements de la féverole varient du simple (20 q/ha) au quadruple (80 q/ha). Les plus mauvais rendements sont atteints les années sèches avec de fortes températures. Cette variabilité dépend de la profondeur des sols, de la pluviométrie de juin-juillet et de la température à cette même période.
Les rendements en sols argileux-caillouteux stagnent autour de 40-45 q/ha, alors que ceux en terres limoneuses avoisinent les 50-55 q/ha. Les rendements records de 80 q/ha sont atteints en féverole de printemps dans les limons profonds du Nord-Ouest de la France (bordure maritime), les années pluvieuses et fraîches en début d’été.
Récolte de la féverole
Féverole à maturité.
Les gousses sont noires à partir de 40 % d’humidité.
Les tiges passent du jaune-vert au jaune-marron à partir de 20 % d’humidité dans les graines.
Récolter à 17-18 % d’humidité pour limiter le pourcentage de grains cassés, critère important pour l’alimentation humaine, et pour éviter des récoltes tardives en cas de retour de pluie. Faire descendre l’humidité pour atteindre 14 % (norme réglementaire) par ventilation dès la mise en stockage.
Variétés de féverole de printemps
Une composition variable
En France, la majorité des féveroles actuellement cultivées est à fleurs colorées. Parmi celles-ci, certaines ont une faible teneur en vicine-convicine (composés anti-nutritionnels). Ce sont les plus intéressantes pour l’ensemble des débouchés.
Quelques variétés à fleurs blanches (absence de tanins) existent, mais représentent un très faible pourcentage de la sole, car elles ont une productivité inférieure à celle des fleurs colorées.
Féverole d’hiver ou féverole de printemps ?
La féverole d’hiver est cultivée essentiellement dans la moitié ouest de la France, dans les régions d’élevage. Il s’en cultive aussi un peu dans la région Centre, alors que les variétés de printemps sont davantage présentes dans un grand tiers nord. Le type hiver présente l’intérêt d’être récolté plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés. Cela limite les risques de stress hydrique et thermique en fin de cycle.
Variétés de féverole de printemps
Essai de féverole.
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Les variétés de féverole de printemps ont été évaluées par Terres Inovia de 2015 à 2018.
Sur l’ensemble des quatre dernières campagnes, la variété FANFARE sort en tête, avec un indice de rendement supérieur à la moyenne des autres variétés et peu variable en fonction des années. SCOOP et TRUMPET, qui avaient déjà été remarquées les deux dernières années pour leurs performances élevées, confirment également leur bon potentiel dans des situations variées et constituent également des valeurs sûres. À l’inverse, la variété TIFFANY, à faible teneur en vicine-convicine, apparaît très instable. Elle a en effet obtenu des résultats très élevés en 2016, année à printemps humide, mais s’est beaucoup moins bien comportée les années plutôt chaudes et sèches. ESPRESSO, moyenne en 2018, est dépassée en rendement par des variétés plus récentes, tandis que NAKKA déçoit pour la troisième année consécutive. Enfin, VICTUS, nouvelle variété à faible teneur en vicine-convicine, s’est plutôt bien classée pour cette première année.
- Rendement : la moyenne nationale varie de 30 à 50 q/ha. Le rendement de la féverole de printemps est très variable entre années et entre régions. Il est très dépendant des conditions d’alimentation hydrique au printemps et en été et des niveaux de température. En 2018, comme en 2015 et 2017, les rendements ont été pénalisés par des températures élevées à partir de fin mai combiné à une absence de précipitation sur la même période. En 2016, année à printemps humide, le rendement moyen était supérieur.
- Résistance aux maladies : la féverole de printemps est moins attaquée par les maladies (ascochytose, botrytis, rouille) que la féverole d’hiver.
Nématodes : ne pas utiliser de graines infestéesLes nématodes des tiges peuvent causer d’importants dégâts sur la féverole pouvant aller jusqu’à 70%. Les plantes issues de graines infestées meurent prématurément et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ces parasites peuvent persister jusqu’à 10 ans dans le sol. Les graines infestées ne doivent pas être utilisées en semences. Utiliser des semences dont la qualité sanitaire est vérifiée. |
Choisir sa variété de féverole d’hiver
Une composition variable
En France, la majorité des féveroles actuellement cultivées est à fleurs colorées. Parmi celles-ci, certaines ont une faible teneur en vicine-convicine (composés anti-nutritionnels). Ce sont les plus intéressantes pour l’ensemble des débouchés.
Quelques variétés à fleurs blanches (absence de tanins) existent, mais représentent un très faible pourcentage de la sole, car elles ont une productivité inférieure à celle des fleurs colorées.
Féverole d’hiver ou féverole de printemps ?
La féverole d’hiver est cultivée essentiellement dans la moitié ouest de la France, dans les régions d’élevage. Il s’en cultive aussi un peu dans la région Centre, alors que les variétés de printemps sont davantage présentes dans un grand tiers nord. Le type hiver présente l’intérêt d’être récolté plus précocement que la féverole de printemps, juste après les blés. Cela limite les risques de stress hydrique et thermique en fin de cycle.
Variétés de féverole d’hiver
Essai de féverole.
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Pour réussir la culture de la féverole d’hiver, il est important de choisir une variété résistante au froid et impératif de semer à 7-8 cm de profondeur.
- Rendement : la moyenne nationale oscille entre 25 et 45 q/ha. Il est moins important en féverole d’hiver qu’en féverole de printemps, dont la sélection est plus dynamique.
- Résistance au gel : DIVA est actuellement la variété la plus résistante au froid (elle peut supporter des températures minimales de l’ordre de ‑12 °C). L’absence de gel de 2015 à 2017 n’a pas permis de classer les nouveautés. Pour diminuer le risque, il est importance de semer profond.
- Hauteur : il peut arriver que la tige casse ou verse lorsque les plantes sont très hautes.
- Résistance à la sécheresse : la féverole d’hiver est moins sensible au stress hydrique estival que la féverole de printemps, du fait de son cycle plus précoce. En revanche, elle supporte mal les sols hydromorphes (excès d’eau).
- Résistance aux maladies : certaines variétés de féverole d’hiver semblent présenter des comportements différents face à l’ascochytose.
- Pouvoir étouffant : grâce à ses ramifications, la féverole d’hiver étouffe davantage les adventices que le type printemps.
Nématodes : ne pas utiliser de graines infestéesLes nématodes des tiges peuvent causer d’importants dégâts sur la féverole pouvant aller jusqu’à 70%. Les plantes issues de graines infestées meurent prématurément et répandent l’infection aux plantes voisines. Or ces parasites peuvent persister jusqu’à 10 ans dans le sol. Les graines infestées ne doivent pas être utilisées en semences. Utiliser des semences dont la qualité sanitaire est vérifiée. |
Lutte contre les graminées sur féverole d’hiver et de printemps
Les herbicides de prélevée peuvent présenter une action insuffisante sur ray-grass, vulpins et folle avoine. Le contrôle de ces adventices nécessitera un traitement spécifique anti-graminée.
Vulpins dans une parcelle de féverole.
Traiter contre les pâturins avant la levée
Les herbicides de prélevée présentent globalement une efficacité satisfaisante sur pâturins, en particulier pâturin annuel. En revanche, les antigraminées foliaires ne présentent aucun intérêt sur ce type d’adventices à l’exception des produits à base de cléthodime (CENTURION 240 EC, SELECT, EXOCET, etc…, uniquement autorisés sur féverole de printemps).
Intervenir en post-levée sur ray-grass, vulpins et folle avoine
Les herbicides de prélevée efficaces sur pâturins ne le sont pas suffisamment sur ray-grass, vulpins ou folle avoine. Intervenir avec un traitement spécifique, antigraminées foliaire, sur des adventices jeunes (3 feuilles, début tallage maximum).
Gérer les résistances
Dans les situations où la gestion de la résistance est incontournable (prévention, soupçon ou résistance avérée), utiliser un antigraminées à action racinaire : KERB FLO sur les féveroles d’hiver (DAR 150 j). Il s’applique du stade 4 feuilles de la féverole afin d’éviter les manques de sélectivité sur la culture, et requiert un sol humide pour garantir une efficacité optimale. Il présente une efficacité secondaire et faible sur quelques dicotylédones (chénopode, coquelicot, stellaire, véroniques).
L’introduction dans la rotation de ces produits, au mode d’action différent (groupe HRAC K1), permet de prévenir des risques d’apparition de résistances des graminées aux produits type sulfonylurées, utilisés sur blé et maïs. Ils sont valorisables sur toute la rotation. Le coût varie de 42 à 63 €/h.
Gérer la résistance aux herbicidesTerres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle. |
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Stratégies herbicides en féverole
Privilégier un herbicide de prélevée
Choisir le produit ou le mélange le plus adapté à la flore en privilégiant une application de prélevée. En effet, la solution de post-levée présente un spectre plus limité (contrôle difficile du gaillet ou des renouées).
Parcelle de féverole envahie par du chénopode
Intervenir au plus près du semis, sur un sol frais de préférence. Les graines doivent être bien enterrées et le sol rappuyé. Si le désherbage a dû être retardé et que les féveroles ont germé mais ne sont pas levées (encore recouvertes par au moins 2cm), il est encore possible d’appliquer CHALLENGE 600 seul ou associé à PROWL 400 / BAROUD SC.
Adapter la dose au type de sol (argile et matière organique) ; baisser la dose en sols filtrants.
Pour CENTIUM 36 CS, ne pas dépasser 0,15 l en mélange. La clomazone, présente dans CENTIUM 36 CS et STALLION SYNC TEC peut provoquer des blanchiments sur les feuilles de féveroles, sans incidence sur le rendement, malgré un effet pouvant être spectaculaire. Les symptômes peuvent être un peu plus marqués sur féverole d’hiver.
Certaines associations sont possibles et permettent d’élargir le spectre d’efficacité du traitement.
Traiter uniquement en post-levée est insuffisant
La post-levée est en général choisie en féverole d’hiver pour deux raisons :
- pression faible des mauvaises herbes en hiver
- en cas de retournement, moins de contraintes pour le choix d’une culture de remplacement.
En situation fortement infestée, il est possible de construire un programme de prélevée suivi d’une post-levée.
Ne pas intervenir en postlevée sur des cultures en mauvais état végétatif ou en cas de manque de sélectivité de l’application de prélevée (risque d’accroissement de la phytotoxicité).
CORUM en post-levée
L’herbicide s’utilise entre 0.8 l/ha et 1.25 l/ha avec un adjuvant, Dash HC ou huile de type Actirob B. Pour une bonne action de l’imazamox et de la bentazone, il faut intervenir sur de jeunes plantes, de cotylédons à 2-3 feuilles. Au-delà, l’efficacité décline rapidement notamment sur fumeterre, chénopodes, renouées.
Le fractionnement de la pleine dose à 8-10 jours d’intervalle (10-20 jours pour une féverole d’hiver) permet un meilleur contrôle des levées échelonnées, sans dépasser la dose totale de 1.25 l/ha.
Conditions optimales d’utilisation : temps poussant en dehors des fortes amplitudes thermiques (éviter les amplitudes supérieures à 15°C).
- Utilisé seul en post-levée, il ne permet pas de contrôler l’ensemble des dicotylédones (gaillet, renouées sp. par exemple).
- Attention, sur repousse de tournesol Clearfield ou Express Sun, CORUM reste très insuffisant.
- Lorsque l’application de CORUM fait suite à une prélevée avec NIRVANA S, il est recommandé de ne pas dépasser la dose de 75 g/ha d’imazamox (soit NIRVANA S 3 l/ha puis CORUM 1 l/ha).
- L’association CORUM + PROWL 400/BAROUD SC n'est pas conseillée à cause de son manque de sélectivité (nanisme et perte de rendement pouvant aller au-delà de 10 q/ha).
Afin de protéger les ressources en eau :
- sur féverole d’hiver, appliquer de préférence CORUM au printemps, à partir du 15 mars ;
- sur les zones de captage, n’appliquer ni sur les sols dont la matière organique est < 1,7 %, ni sur ceux sensibles aux transferts (sols superficiels ou sols avec nappes peu profondes).
Il existe d'autres moyens de lutter contre les mauvaises herbes. Pour cela, se renseigner sur les leviers agronomiques disponibles pour la gestion des adventices sur la féverole.
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Gestion agronomique des adventices en féverole d’hiver ou de printemps
Féverole semée à grands écartements.
La féverole est un moyen d’introduire, dans la rotation, des leviers supplémentaires pour une gestion des mauvaises herbes et des graminées en particulier : faux semis, désherbage mécanique et modes d’action herbicides alternatifs aux inhibiteurs de l’ALS (acétolactate synthase). De plus, la couverture du sol avant une féverole de printemps, le type de préparation du sol pour le semis et le choix de la variété sont autant de paramètres permettant de limiter de manière préventive l’infestation des adventices.
Si une parcelle est laissée moyennement propre par le précédent, on privilégiera la mise en place d’une féverole (par rapport à la mise en place d’un pois) sur cette parcelle.
Approche préventive
Même si la féverole se laisse moins concurrencer par les adventices que le pois et si elle a des atouts pour contenir les adventices, leur bonne maîtrise commence par la prévention :
- Rotation : des rotations longues et variées, avec alternance des cultures d’hiver et de printemps (deux cultures d’hiver et deux cultures de printemps), des cultures à grand et faible écartement ainsi que des plantes sarclées et des céréales, favorisent une flore adventice diversifiée et peu abondante.
- Le déchaumage précoce permet d’éviter la grenaison des adventices avant la féverole : Pour détruire des adventices à des stades bien avancés, privilégier les déchaumeurs à socs larges et plats ou les cultivateurs à dents rigides ; dans les parcelles où le développement de vivaces est important (type rumex ou chardon notamment), éviter le passage d’outils à disques, au risque de couper les rhizomes et de favoriser leur multiplication. Le déchaumage (avec rappuyage) peut permettre également de déstocker des graines d’adventices, en les faisant germer.
- Le labour est envisageable avant féverole pour épuiser le stock semencier des graminées en particulier. Toutefois, un labour tous les 3 à 4 ans seulement permet d’éviter la répartition du stock de semences sur tous les horizons. Il est conseillé de labourer en terre ressuyée à 15-20 cm et avec des rasettes pour accroître l’efficacité du retournement de sol en projetant en fond de raie les plantules et les graines d’adventices.
- Le faux-semis pour diminuer la pression des adventices : la technique du faux-semis permet de diminuer le stock des graines d’adventices dans le sol. Veiller à ne pas trop affiner un sol sensible à la battance. Effectuer les faux-semis sur sol ressuyé et en fonction de l’adventice visée. Ex : contre le vulpin, intervenir fin septembre/début octobre. Dès les premiers signes de réchauffement, faire une première préparation superficielle avec un outil à dents (vibroculteur, herse plate, herse de déchaumage ou herse étrille) complétée par un rappuyage. Dès que le sol reverdit, renouveler si possible l’opération, en veillant toujours à maintenir une action superficielle pour ne pas remonter des graines en surface. Faire des passages d’outils à profondeurs décroissantes.
- Choix de la variété : une variété capable de couvrir rapidement le sol (hauteur, port, biomasse…) favorise l’étouffement des adventices.
- Passages mécaniques à l’aveugle : La herse étrille ou la houe rotative passées en prélevée limitent les risques d’infestation en début de cycle (pour en savoir plus, se rendre sur l'article désherbage mécanique de la féverole)
- Application d’un herbicide de prélevée : peu de matières actives sont homologuées en post levée. Par conséquent, un traitement herbicide de prélevée est plutôt conseillé, en intervenant au plus près du semis et sur une graine bien enterrée car la féverole est sensible à la phytotoxicité (pour en savoir plus, se rendre sur l'article désherbage chimique de la féverole).
Ces mesures préventives (et curatives, voir article désherbage mécanique de la féverole et voir article désherbage chimique de la féverole) sont importantes car le salissement de fin de cycle est fréquent dans la féverole, lorsque sa biomasse végétale s’éclaircit. Or la féverole est sensible à cette concurrence tardive, ce qui peut impacter son rendement.
| Adventices | Rotation diversifiée | Labour occasionnel | Déchaumages/ déstockage d'été | Faux-semis (avant semis de culture suivante) |
| Féverole P et H | Féverole P et H | Féverole P et H | Féverole H | |
| Bromes | ||||
| Folle avoine de printemps | ||||
| Folle avoine d'automne | ||||
| Ray-grass | ||||
| Vulpin | ||||
| Chénopode blanc | ||||
| Coquelicot | ||||
| Matricaires et Anthémis | ||||
| Mercuriale annuelle | ||||
| Moutarde des champs | ||||
| Stellaire intermédiaire | ||||
| Renouée liseron | ||||
| Renouée des oiseaux | ||||
|
Renouée persicaire |
||||
| Gaillet gratteron | ||||
| Ammi majus | ||||
| Ravenelle | ||||
| Laiteron rude | ||||
| Pensée des champs | ||||
| Véronique de Perse | ||||
| Véronique à feuille de lierre | ||||
| Morelle noire | ||||
| Chardon des champs | ||||
| Rumex à feuilles obtuses et Rumex crépu | ||||
| Liseron des champs | ||||
| Liseron des haies |
| Bonne efficacité | |
| Efficacité moyenne ou irrégulière | |
| Efficacité insuffisante ou très aléatoire | |
| Efficacité nulle ou technique non pertinente |
Infloweb : une mine d’informations et de conseils sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures
Après avoir sélectionné l’adventice qui vous intéresse, vous accédez à des informations utiles sur sa description botanique (avec illustrations), sa biologie, son affinité vis-à-vis des milieux et des cultures, les facteurs favorables à son extension, et sa nuisibilité dans les grandes cultures, y compris les espèces porte-graines. Les différents moyens de lutte disponibles sont aussi passés en revue : méthodes préventives et agronomiques, choix des herbicides les plus adaptés et désherbage mécanique. Des recommandations de lutte spécifiques en agriculture biologique sont également fournies. |
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Désherbage mécanique ou mixte de la féverole
La féverole peut être désherbée mécaniquement (en complément du désherbage chimique en conventionnel), d’autant que cette culture supporte bien le désherbage mécanique. Celui-ci complète bien entendu les mesures préventives prises en amont. Ce désherbage permet de limiter la croissance des adventices jusqu’à la couverture du sol par la féverole. Il permet aussi de limiter le salissement de fin de cycle auquel la féverole est sensible.
Féverole binée.
Les différents matériels de désherbage mécanique (herse étrille, houe rotative, bineuse), peuvent être utilisés seuls ou en combinaison sur la féverole, selon les stades préférentiels d’utilisation de ces outils.
Quand intervenir sur la féverole ?
On peut passer en prélevée ou bien entre les stades 2 feuilles et 7-8 feuilles de la féverole. En effet, le risque de casse de tiges est plus important à partir du stade 7-8 feuilles sur féverole d’hiver (nombreuses ramifications) et au-delà de ce stade l’intérêt est limité sur les adventices qui sont plus développées (valable aussi en féverole de printemps).
La bineuse est à privilégier, sous réserve que l’écartement entre rangs l’autorise (35-40 cm minimum). Le binage permet de lutter contre des adventices un peu plus développées que ce que peuvent faire la herse étrille ou la houe rotative, il est un peu plus performant sur des adventices à pivot (exemple de la moutarde) que les autres outils.
Pour les différentes interventions mécaniques, il est important d’intervenir sur sol bien ressuyé et par temps séchant, c’est-à-dire de privilégier les créneaux ensoleillés plusieurs jours d’affilée (idéalement 2 jours avant l’intervention et 2 après l’intervention). Ces conditions permettent d’améliorer l’efficacité du désherbage mécanique.
Pour des raisons pédoclimatiques, le désherbage mécanique est plus facilement envisageable sur féverole de printemps que sur féverole d’hiver.
Il est conseillé d’intervenir tôt quand les adventices (principalement dicotylédones) sont jeunes avec un faible système racinaire (stade "fil blanc"). Le désherbage mécanique est efficace sur dicotylédones, mais est mal adapté à la gestion des vivaces.
Les différents outils et leur utilisation
| Outil | Quand ? | Comment ? | Remarques |
| Herse étrille | En prélevée, à l'aveugle. En post-levée, après le stade 3 feuilles. |
A 2 à 3 cm de profondeur (il faut avoir semé de façon régulière pour obtenir une levée homogène), dents souples. Vitesse : pas de limite en prélevée ; 2 km/h après le stade 3 feuilles. |
Le bon enracinement de la féverole lui permet de repartir même si elle est couchée et un peu recouverte de terre. Si la plante est un peu abîmée, la ramification à la base du pied lui permet de repartir. |
| Houe rotative | En prélevée et à partir du stade 2 feuilles, jusqu'au stade 6 feuilles. | Régler l'agressivité en fonction du stade. Vitesse : 10-12 km/h. |
Utiliser sur sol battant, où la herse étrille n'est pas assez efficace. Possibilité de passage précoce en cas de salissement prématuré. |
| Bineuse | A partir du stade 2-3 feuilles | Avec éventuellement des protège-plants ou des lames Lelièvre. | Période d'intervention plus importante et efficacité moins dépendante des stades de développement des adventices. Le binage sera privilégié en cas de salissement important. |
| Au stade 4-8 feuilles | Avec des socs butteurs ou des doigts souples pour limiter l'enherbement sur le rang. Ecartement entre rangs : à partir de 30 cm. |
Source : CasDAR Désherbage mécanique
La réussite des interventions de désherbage mécanique dépend :
- du sol (type, humidité…),
- du climat (nombre de jours sans pluie avant et après l’intervention),
- des adventices (espèces, stades et densité),
- du matériel (réglage, type, vitesse, profondeur).
Le désherbage mixte de la féverole : combiner herse étrille et herbicides pour maximiser l’efficacité
Le désherbage mixte de la féverole (Challenge 600 + Nirvana S en prélevée à doses modulées (resp. 1,5 l/ha et 2 l/ha) complété par un ou deux passages de herse étrille (HE) ou de houe rotative (HR) entre 2 et 7 feuilles) présente une très bonne efficacité (qui approche les 100%). En année climatique normale, cette efficacité est comparable à celle du désherbage chimique de prélevée seul à pleine dose. En année sèche, les outils mécaniques déchaussent assez bien les mauvaises herbes, sans repiquage par la suite, et dessèchent encore plus le sol, limitant la pousse des adventices. Ainsi, en année sèche, le désherbage mécanique compense bien l’efficacité moyenne du désherbage chimique de prélevée, puisque le manque d’humidité n'est pas favorable à l’action des herbicides. D’autre part, l’efficacité du mécanique seul est convenable mais insuffisante. Ainsi, cette complémentarité chimique - mécanique est bénéfique et permet d’être moins dépendant des conditions climatiques.
Efficacités et coûts d'itinéraires de désherbage chimique, mécanique et mixte
Les efficacités des 3 années d’essais sont représentées dans le graphique ci-dessus. Les années 2017 et 2018 ont connu un printemps plutôt sec, par rapport à l’année 2016, plutôt normale en ce qui concerne la météo lors du début du cycle de la féverole de printemps. Cette distinction explique en partie les résultats obtenus.
En outre, la herse étrille présente des efficacités globalement meilleures que celles de la houe rotative, toujours sur adventices très jeunes.
A un stade avancé de la culture (7 feuilles par exemple), l’efficacité des deux outils est faible à nulle ; il faut donc privilégier un passage d’outil aux stades jeunes.
Les stratégies mixtes, en particulier pour les années sèches, sont celles qui présentent l’efficacité la plus intéressante. En effet, les outils mécaniques viennent compléter les efficacités du désherbage chimique de prélevée qui n’est pas toujours à 100%, particulièrement lorsque la pluviométrie est faible. Cela permet donc un rattrapage, tout en limitant l’IFT et en étant intéressant économiquement. Des résultats intéressants sont obtenus même en présence de vulpin.
Coûts et temps de travail d'itinéraires de désherbage chimique, mécanique et mixte
La comparaison des coûts des différentes stratégies montre que le désherbage mixte a un ratio efficacité / coût accru mais que le temps de travail a augmenté de 15 à 20 min/ha.
Pour ces calculs, les hypothèses de matériel, de coût et de temps de travail sont les suivantes :
- Challenge 600 à 21 €/l
- Nirvana S à 19,5 €/l
- Pulvérisateur trainé 24m, 2500 l, rampe tout équipée, utilisé à 800 ha/an : coût 9€/ha et temps de travail à 7,5 min/ha
- Herse étrille portée de 12 m repliable hydraulique utilisée 200 ha/an avec un tracteur de 120 CV utilisé 700 h/an : coût de 9,3 €/ha et temps de travail à 7,5 min/ha
- Houe rotative 6 m avec 2 rangs d'étoiles, roues pleines, portée, repliage hydraulique, utilisée 225 ha/an avec un tracteur de 120 CV utilisé 700 h/an : coût de 9,7 €/ha et temps de travail à 10 min/ha
La source utilisée est le barème APCA 2017. Ces coûts totaux intègrent le coût de la main d'œuvre horaire, le coût du carburant et l'amortissement du matériel (tracteur et outil). Le temps de remplissage du pulvérisateur est inclus.
Si les modalités de désherbage uniquement mécanique présentent le coût le plus faible malgré les 3 passages, ce sont celles qui nécessitent le plus de temps de travail, en particulier pour la houe rotative dont le débit de chantier est plus faible à cause de sa faible largeur. A l’inverse, si les modalités tout chimique sont les moins chronophages, leur coût est assez élevé et il est le plus fort pour la modalité chimique 2 qui est à la dose pleine, en raison des prix des produits. Les modalités mixtes (chimique allégé + mécanique) ont un coût élevé (le coût du chimique 1 plus le coût de 2 passages mécaniques) mais une efficacité et un gain environnemental (IFT) intéressants. Le temps de travail n’est pas plus élevé que celui des modalités mécaniques respectivement par type d’outil (herse étrille et houe rotative).
Le désherbage mixte de la féverole : le binage est un complément très efficace
Le désherbage mixte est également envisageable avec du binage, pour une féverole semée au semoir monograine à grand écartement (45 cm). Il est alors intéressant de localiser sur le rang la pulvérisation d’herbicides, soit en herbisemis (kit à installer sur le semoir) avec des herbicides de prélevée, soit en post-levée avec une rampe spécifique de pulvérisation localisée, de type Maréchal par exemple. Cela permet non pas de réduire la dose employée (risques de sélection de populations résistantes) mais de réduire les surfaces traitées, et de ce fait l’IFT et les coûts herbicides.
Un essai Terres Inovia mené dans le cadre de Cap protéines en 2022 montre que sur renouée liseron (environ 10 pl/m² dans cet essai) la stratégie mixte avec Prowl 400 à 2.5 l/ha en prélevée puis binage a une efficacité satisfaisante (89%) et équivalente à celle de la stratégie chimique de référence avec traitement unique de prélevée renforcé (Nirvana S à 3l/ha + Centium 36 CS à 0.15 l/ha), qui est de 91%. Cette stratégie mixte montre bien l’intérêt de la complémentarité chimique - mécanique puisque le même traitement de prélevée seul (Prowl 400 à 2,5 l/ha) ne présente que 71% d’efficacité et le binage seul que 55% d’efficacité. Enfin, le mécanique avec herse étrille à l’aveugle puis binage présente une efficacité moyenne, soit 74%, ce qui peut être intéressant pour la production en agriculture biologique.
Le binage est donc un bon complément à un traitement « plus léger » de prélevée, dans le but de réduire les coûts herbicides et les IFT tout en donnant un résultat satisfaisant.
La stratégie mixte 1, par rapport à la référence chimique 1 classiquement pratiquée, fait gagner 46€ de coût herbicide et 0.35 points d’IFT, et ce pour une efficacité équivalente et satisfaisante.
| Prélevée | 4-6 feuilles | IFT | Prix herbicide | |
| Ref chimique | Nirvana S 3 l/ha + Centium 36 CS 0,15 l/ha | 0,75 + 0,6 | 75€ | |
| Mixte 1 | Prowl 400 2,5 l/ha | binage | 1 | 29€ |
| Ref chimique 2 | Prowl 400 2,5 l/ha | 1 | 29€ | |
| Méca 1 | binage | 0 | 0€ | |
| Méca 2 | Herse étrille | binage | 0 | 0€ |
Cet essai est reconduit en 2023 pour renforcer les références.
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