Recherche semencière : quoi de neuf aux Carrefours SELEOPRO colza et tournesol ?

Les Carrefours de la sélection du colza et du tournesol SELEOPRO se sont tenus les 23 et 24 janvier à Bruz (35) et les 10 et 11 février à Auzeville (31). Ils ont réuni 180 participants. 

 

A destination des acteurs de la recherche semencière académique et des semenciers privés, ces événements ont été l’occasion d’échanger et de découvrir les progrès scientifiques et techniques en termes d’amélioration génétique du colza et du tournesol.

Partager les avancées scientifiques

Les efforts de la recherche pour améliorer la sélection variétale constituent un levier clé pour améliorer la compétitivité des cultures. Organisés chaque année, le Carrefour de sélection du colza et le Carrefour de la sélection du tournesol permettent ainsi de partager les avancées scientifiques pour ces deux espèces majeures.

Ils sont organisés par SELEOPRO. Ce dispositif de soutien à la recherche semencière est financé par l’UFS, Terres Inovia, Terres Univia et Sofiprotéol comme gestionnaire du FASO. Il est animé par l’institut technique, qui organise notamment ces Carrefours colza et tournesol.

Ces rencontres partagent les avancées des projets financés par SELEOPRO, et plus largement, les travaux et les problématiques de recherche sur ces deux cultures. 

Ils rassemblent à la fois les représentants des sélectionneurs colza et tournesol opérant en France, des représentants de la recherche académique (dont INRAE), du GEVES et de la filière oléoprotéagineuse avec son institut technique Terres Inovia, son interprofession Terres Univia et Sofiprotéol.

Colza : la lutte contre les bioagresseurs à l’honneur

Des conférences et ateliers ont ponctué les deux Carrefours du colza et du tournasol


•    Le sujet préoccupant de la gestion de la grosse altise du colza a eu une large place avec la présentation de différents travaux dans le cadre du Plan d 'action sortie du phosmet, qui développe des solutions complémentaires pour réduire l’impact des ravageurs d’automne du colza. Les travaux sur la recherche de sources de résistance chez le colza et les espèces apparentées (RESALT), l’identification de composés volatils capables de détourner les insectes (Ctrl-Alt) et la caractérisation des récepteurs olfactifs de l’altise (AltisOR) ont été présentés par INRAE. Leurs résultats intermédiaires donnent des pistes prometteuses dans la lutte contre ce ravageur.


•    La recherche de sources de résistances chez les espèces apparentés au colza pendant plus de 15 ans a permis d’aboutir avec le projet Hernicol (GIE colza, INRAE) à l’obtention de matériels résistants originaux à la hernie des crucifères.


•    Les travaux présentés sur le phoma du colza par Inrae ont montré l’importance de mobiliser les connaissances sur l’agent pathogène pour améliorer durablement la gestion des résistances du colza.


•    Terres Inovia et Corteva ont présenté l’état d’avancement du projet PRECOTION dédié au développement d’une méthode officielle d’évaluation variétale du colza au sclérotinia pour le CTPS.


•    Enfin, INRAE a présenté le projet DeepImpact et ses résultats intermédiaires. Le microbiome (l’ensemble des micro-organismes du sol) est en cours d’étude pour comprendre son rôle potentiel dans la lutte contre certains bioagresseurs du colza.

D’autres sujets ont été abordés, comme l’augmentation de la teneur en protéine dans les graines de colza (InPetto), l’amélioration de sa vigueur de la plante par des approches génétiques (NAVIG), ou encore la définition des idéotypes de colza apte à l’association par des approches de modélisation (SILICOL).

Tournesol : un large éventail de travaux

Photo de groupe au carrefour du tournesol


•    Des jeunes chercheurs d’INRAE et de l’université de Nantes sont venus présenter leurs travaux respectifs sur l’interaction entre le tournesol et l’orobanche, aux niveaux moléculaires et génétiques. Un autre doctorant d’INRAE a exposé son travail sur le contrôle génétique et moléculaire du microbiote de nectar de tournesol et son impact sur l’attractivité pour les pollinisateurs.


•    L’amélioration de la teneur en protéine des graines de tournesol et de son aptitude au décorticage a été valorisée à travers la présentation des résultats du projet PROTOUR, porté par RAGT2n en partenariat avec SOLTIS, Terres Inovia et l’ITERG.


•    Le développement et la comparaison d’approches par simulation présenté par SOLTIS, a ouvert la voie à des discussions sur l’amélioration des stratégies de sélection variétale du tournesol.


•    Le développement et le maintien en cours de ressources génétiques de tournesol issues du projet HELIAWILD porté par INRAE pourront être mobilisés en sélection pour la qualité, la lutte contre les bioagresseurs, et plus largement pour des caractères utiles face au changement climatique.


Dans un contexte de changement climatique, MasSeed a également présenté les premiers résultats du projet HelEx pour produire des connaissances et des outils qui vont permettre d’accélérer la sélection de variétés de tournesol adaptées aux stress extrêmes de la sécheresse et de la chaleur.

Enfin, à travers les regards croisés de Terres Inovia et d’un semencier (Syngenta), ce Carrefour a été aussi l’occasion de discussions au sujet de l’impact du changement climatique sur la culture de tournesol.

L’intelligence artificielle au service de la sélection ?


L’intelligence artificielle (IA) s’invite partout dans notre quotidien et, de plus en plus, dans tous les métiers. En quoi et comment cette nouvelle technologie pourrait contribuer aux projets de sélection du colza et du tournesol ? Quels sont les besoins de collaboration pour accélérer l’intégration de l’IA dans les programmes de recherche et de sélection ? Des ateliers ont été organisés pour tenter de répondre à ces interrogations, à l’aide de l’intervention de trois experts :


•    Léane GERNIGON (Adventiel) a expliqué les bases de l’IA ainsi que sa place actuelle en sélection et en agronomie en dressant un panorama des applications multiples qui existent.


•    Pour Jérôme Gouzy (INRAE), elle pourrait aider à modéliser la diversité des allèles chez le tournesol et à produire des données de diagnostic maladie pour accélérer la sélection de variétés résistantes.


•    Jean-Eudes HOLLEBECQ (Terres Inovia) a montré qu’il était possible de mobiliser l’IA pour accélérer nos pratiques expérimentales. Ainsi, par simple photographie, une application a été développée pour compter des larves d’insectes et éviter le comptage manuel très laborieux.

Les résultats de ces échanges permettront probablement d’orienter les futurs axes de l’appel à projet SELEOPRO 2026.

 

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Le nouveau guide de culture lin oléagineux vient de paraître !

Paris, le 4 février 2025 - Terres Inovia a mis à jour son guide de culture lin oléagineux. Ce nouveau support complet, qui accompagnera les producteurs et les conseillers lors de la prochaine campagne, est téléchargeable gratuitement sur le site internet de l’institut technique et peut également être commandé en version imprimée.


Les atouts agronomiques et environnementaux conjugués aux propriétés de son huile, riche en oméga 3, font du lin oléagineux une culture de diversification que l’on peut introduire en type "hiver" ou "printemps" dans une large gamme d’assolements. Le lin oléagineux d’hiver représente aujourd’hui environ 80 % des surfaces de lin oléagineux cultivées.

Le guide de culture lin oléagineux 2025

Ce guide de culture permet de tout savoir sur le lin oléagineux d’hiver et de printemps : du choix des variétés, à la récolte et à la conservation, en passant par l’implantation, la fertilisation, le désherbage et la lutte contre les ravageurs et les maladies. Dans cette édition 2025, la partie dédiée à la gestion des adventices a également été mise à jour au regard des dernières actualités.

Le guide de culture lin oléagineux 2025 peut être téléchargé gratuitement par toute personne ayant créé son compte personnel sur le site internet de l’Institut.

Le guide en version imprimée est également gratuit, seule une participation aux frais de port est demandée.

Contact : Z. Le Bihan, z.lebihan@terresinovia.fr​​​​​​​

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Supplément tournesol 2025 : une nouvelle édition disponible !

Terres Inovia et le groupe Réussir signent une nouvelle collaboration autour du tournesol. Dans ce numéro spécial dédié à l'oléagineux, les ingénieurs de l'institut partagent leur expertise.

Le supplément tournesol 2025, réalisé en partenariat entre Terres Inovia et le groupe Réussir, est disponible depuis le 10 janvier en Poitou-Charentes, Haute-Garonne, dans le Gers et le Lot-et-Garonne.

Les experts de l'institut technique agricole (Franck Duroueix, Vincent Lecomte, Matthieu Loos, Céline Motard, Elodie Tourton et Fanny Vuillemin) partagent leur expérience de terrain et leurs connaissances sur le tournesol.

Au sommaire

  • Bilan de campagne 2024 - Une année pleine de (mauvaises) surprises
  • Enquete kilométrique
    • Près de 200 parcelles suivies
    • Verticillium et chardons assez présents
  • Désherbage : dy neuf pour désherber
  • Semis - Gérer son implantation
  • Adventices
    • Tournesol sauvage : une menace à surveiller de près
    • Stratégies agronomiques et collectives
  • Récolte : choisir le système de coupe adapté
  • Caractéristiques des variétés de tournesol selon leur type et leur précocité

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Mildiou du tournesol : note commune 2024 Terres Inovia - GEVES – INRAE

Le mildiou est un organisme tellurique qui peut survivre sous forme d’oospores plus de 10 ans dans le sol, même sans tournesol.

Incidence du mildiou du tournesol en 2024

La pression mildiou de la campagne 2024 est en augmentation par rapport à l’année précédente, parmi les 1097 parcelles observées par les acteurs du dispositif interprofessionnel de surveillance (Terres Inovia, acteurs du BSV Poitou-Charentes, semenciers), 12,2% des parcelles ont été touchées par le mildiou contre 6% en 2023. Les conditions climatiques très particulières de 2024 peuvent expliquer cette recrudescence de mildiou sur le territoire, en effet la pluie est un facteur essentiel pour le développement de la maladie. Néanmoins, une plus importante progression aurait pu être attendue. Les forts cumuls de pluie ont pu lessiver les spores de mildiou ce qui peut expliquer ce pourcentage. Comme en 2023, les attaques ont de nouveau été d’une grande sévérité (comparée aux 20 dernière années), avec plus de 20% des parcelles touchées présentant plus de 10% de pieds nanifiés, et 6,8% plus de 30% de pieds nanifiés. La gravité d’attaque du mildiou est en légère hausse par rapport à celle observée en 2023, ce qui montre une tendance d’augmentation de la sévérité au cours des dernières années.

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Figure 1 : Fréquence du mildiou du tournesol en 2024

​​​​​​​La surveillance 2025, une affaire de tous !

Connaître les races présentes sur le territoire, c’est pouvoir fournir un conseil pertinent. Que vous soyez producteur, technicien de coopérative ou de négoce, conseiller, etc… n’hésitez pas à vous rapprocher de votre contact local Terres Inovia ou du semencier concerné pour signaler tout cas d’attaque inattendu compte-tenu du profil RM de la variété cultivée.

Télécharger la note commune

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Consultez le dernier numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos

Le numéro d'Arvalis & Terres Inovia infos de décembre est disponible et consultable en ligne (PDF téléchargeable ci-dessous).

A découvrir dans ce numéro :

OLÉOPROTÉAGINEUX

  • Coléoptères d’automne sur colza : déployer des leviers préventifs innovants à grande échelle, p. 28
  • Intercultures pièges : une nouvelle stratégie de gestion territoriale des altises d’hiver, p. 32
  • Projet Biostim colza : évolution des méthodes d’évaluation, p. 34
  • Désherbage du soja : le point sur les stratégies, p. 36

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Traitement de semence mildiou sur pois et féverole de printemps – dérogation 120 jours – LUMISENA

Depuis le retrait de l’autorisation de mise sur le marché (AMM) de la spécialité WAKIL XL pour des usages en plein champ, les pois protéagineux et la féverole restaient sans solution de traitement de semences contre le mildiou. En cas d’attaque primaire, due à des oospores (formes de conservation) présentes dans le sol, des foyers de maladies apparaissent, au sein desquels les plantes sont nanifiées et de couleur vert pâle. Les pertes de pieds et donc de rendement peuvent être importantes en cas d’infestation précoce et de forte intensité.

La demande de dérogation 120 jours a reçu un avis positif.

Ces attaques sont principalement observées sur protéagineux de printemps, chez qui ce pathogène constitue la menace la plus préjudiciable en début de cycle. Cela est moins le cas pour les protéagineux d’hiver, pour lesquels les conditions climatiques sont moins favorables à l’expression du pathogène en attaque primaire.

La demande de dérogation 120 jours (art. 53 REG 1107/2009) déposée le 18 septembre 2024 par Terres Univia et Terres Inovia au niveau des services du ministère de l’Agriculture a reçu un avis positif.

La spécialité commerciale LUMISENA, traitement de semences efficace contre le mildiou, bénéficie donc d’un usage dérogatoire pour la campagne 2025 (semences traitées utilisables du 01/01/2025 au 01/05/2025) uniquement pour le pois protéagineux de printemps et la féverole de printemps au sein de l’usage Graines protéagineuses*Trt Sem.*Champignons (pythiacées).

Protection des semences : LUMISENA compatible avec PEPPER

Autorisé aux doses suivantes (cf. tableau ci-dessous), LUMISENA est compatible avec PREPPER pour apporter une protection complète des semences de printemps, à la fois contre le mildiou (via LUMISENA) et aussi les pathogènes responsables des fontes de semis (pythium) et les genre Ascochyta sp. et Fusarium sp. (via PREPPER).

 

Culture Dose
Pois protéagineux* 16,5 ml/q
Féverole* 8,7 ml/q

*Traitement des semences uniquement en stations industrielles fixes ou mobiles. 

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Contacts : Gwénola Riquet, g.riquet@terresinovia.fr et Franck Duroueix, f.duroueix@terresinovia.fr

France entière Maitrise des maladies Maladies Féverole d'hiver Féverole de printemps Pois d'hiver Pois de printemps

Comprendre le phénomène des phyllodies en Tournesol

Les phyllodies sont une anomalie rare mais significative qui peut affecter les tournesols. Ce phénomène se manifeste par la transformation de certaines fleurs en structures ressemblant à des feuilles.

Qu'est-ce que les Phyllodies ?

Les phyllodies sont des déformations de fleurs en tournesol où les organes floraux se développent de manière anormale, prenant l'apparence de feuilles. Plutôt que de produire des graines ou des fleurs fonctionnelles, les structures affectées ressemblent à des feuilles ou à des bractées, des feuilles modifiées généralement situées à la base des fleurs.

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Causes et facteurs contribuants

Le tournesol est particulièrement sensible aux stress thermiques pendant la phase d'initiation florale, qui s'étend du stade des 8 feuilles au stade du bouton étoilé. Les principaux stress thermiques incluent une amplitude thermique élevée (supérieure à 15°C) entre le jour et la nuit, ainsi que des températures inférieures à 5°C. La combinaison de ces deux facteurs tend à aggraver les symptômes observés.

​​​​​Impact sur la production

L'étude conduite par Terres Inovia sur les parcelles affectées par les phyllodies en 2021 montre que les phyllodies ont conduit à une augmentation du diamètre des capitules. Toutefois, elles n'ont pas eu d'impact significatif sur le taux d’impuretés ou le rendement en termes de poids net des graines. Ces résultats suggèrent que, bien que les phyllodies puissent altérer la taille des capitules, leur influence sur le rendement global de la culture semble limitée. Cf. étude détaillée ici : Impact des phyllodies en tournesol sur le rendement

Bouches-du-Rhône (13) Finistère (29) Gard (30) Haute-Garonne (31) Gers (32) Gironde (33) Hérault (34) Ille-et-Vilaine (35) Indre (36) Indre-et-Loire (37) Isère (38) Jura (39) Landes (40) Loir-et-Cher (41) Loire (42) Haute-Loire (43) Loire-Atlantique (44) Loiret (45) Lot (46) Lot-et-Garonne (47) Lozère (48) Maine-et-Loire (49) Manche (50) Marne (51) Haute-Marne (52) Mayenne (53) Meurthe-et-Moselle (54) Meuse (55) Morbihan (56) Moselle (57) Nièvre (58) Nord (59) Oise (60) Orne (61) Pas-de-Calais (62) Puy-de-Dôme (63) Pyrénées-Atlantiques (64) Hautes-Pyrénées (65) Pyrénées-Orientales (66) Bas-Rhin (67) Haut-Rhin (68) Rhône (69) Haute-Saône (70) Saône-et-Loire (71) Sarthe (72) Savoie (73) Haute-Savoie (74) Paris (75) Seine-Maritime (76) Seine-et-Marne (77) Yvelines (78) Deux-Sèvres (79) Somme (80) Tarn (81) Tarn-et-Garonne (82) Var (83) Vaucluse (84) Vendée (85) Vienne (86) Haute-Vienne (87) Vosges (88) Yonne (89) Territoire de Belfort (90) Essonne (91) Hauts-de-Seine (92) Seine-Saint-Denis (93) Val-de-Marne (94) Val-d'Oise (95) Remplissage des gousses Maturité/récolte Maladies Tournesol Tournesol Tournesol deformation floraison maladie phyllodie tournesol Audrey MAURICE (a.maurice@terresinovia.fr)

Observations d’opportunité des symptômes de mycosphaerella sur colza

La maladie des tâches annelées s’est exprimée sur feuilles dès début mars en Bretagne, et plutôt à la fin du mois en Poitou-Charentes/Vendée. Entretenue par des pluies régulières, elle a poursuivi sa progression vers les siliques au cours du printemps. Les tiges sont plus ou moins marquées selon les situations. Certains essais variétés du réseau Terres Inovia ont également été touchés par le mycosphaerella offrant l’occasion de réaliser des notations de symptômes.

Le mycosphaerella est noté régulièrement dans 4 essais variétés colza :

  • ​​​​​​​Chambre d’agriculture des Pays de Loire – CA85 – Vendée sud : essai C24VCE85053 à Saint Hilaire des Loges (85), le plus précocement touché des 3 essais du Poitou-Charentes/Vendée, attaque violente, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
  • ​​​​​​​Chambre d’agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres – CA17 – GDA de l’Aunis : essai C24VCE17054 à Puyravault (17), progression moins rapide et combinée à une infestation d’orobanches rameuses significative ;
  • Terres Inovia : essai C24VCE17096 à Chambon (17), attaque la plus lente, colza le moins développé, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
  • Terres Inovia : essai C24VCE22034 à Dolo (22), seul site de Bretagne, essai le plus touché au moment des notations, également touché par la verse. La notation gravité mycosphaerella sur siliques est la plus tardive de l’ensemble des essais.

Pour ces 4 essais en micro-parcelles, un bloc entièrement Non Traité (NT) fongicide est préservé. Les observations sont réalisées sur ce bloc NT et un bloc voisin Traité (T). Les programmes fongicides appliqués sont :​​​​​​​


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A gauche, essai C24VCE17054 (Puyravault (17)), bloc NT au fond, 31 mai 2024
A droite, essai C24VCE22034 (Dolo (22)), bloc NT, 10 juin 2024


​​​La gravité des nécroses sur siliques est évaluée pour chaque micro parcelle grâce à une échelle de 1 à 9. La surface atteinte des siliques est estimée sans prélèvement. Les notes paires sont supprimées de l’échelle. La gravité est observée le 31 mai pour les essais C24VCE85053 et C24VCE17054, le 4 juin pour l’essai C24VCE17096 et le 10 juin pour l’essai C24VCE22034.

Nb : des notations sur feuilles sont également réalisées ; non exposées dans cette actualité.

​​​​​​​Quel effet du programme fongicide ?

Le bloc protégé a des siliques plus saines, la gravité d’attaque du mycosphaerella est inférieure au bloc NT. Les programmes fongicides sont efficaces, les variétés traitées sont moins touchées.

Quel effet des variétés ?

En conservant les 21 variétés présentes sur les 4 essais et l’ensemble des notations de gravité sur siliques, voici le bilan général :

Nb : Il ne s’agit pas d’une classification officielle des variétés sur le critère mycosphaerella.

  • Les notations réalisées en 2024 montrent une certaine hétérogénéité du comportement des variétés d’un essai à un autre, d’une région à une autre – ce qui ne nous permet pas de proposer de classement en 2024.
  • Suite à des notations sur feuilles (non détaillées ici), il n’y a pas de corrélation entre la gravité d’attaque sur feuilles (% de surface foliaire touchée) et la gravité d’attaque sur siliques. Par exemple, une variété comme LG ACADEMIC qui montre un faible taux d’attaque sur feuilles décroche fortement sur siliques et inversement une variété comme FELICIANO KWS montre un bon comportement sur silique tout en décrochant fortement sur feuilles.  Les variétés les plus saines sur feuilles sont LG AVENGER, HELYPSE et LG ACADEMIC tandis que les variétés les plus attaquées comprennent COGNAC et VALERIAN suivies par LID TEBO et DK EXDEKA.
  • Malgré l’idée reçue qui circule dans la plaine, il ne semble pas y avoir de lien entre précocité variétale et intensité d’attaque. Par exemple les 3 variétés précoces à floraison telles que COGNAC, VALERIAN et DK EXDEKA ne montrent pas un comportement identique, ce qui ne nous permet pas de faire un lien entre précocité floraison et expression des symptômes sur siliques.

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  • ​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​​Il semblerait que les variétés à bon comportement mycosphaerella et les variétés sensibles restent globalement à leur place avec ou sans traitement fongicide.
  • Les résultats de l’année 2024 viennent compléter des notations plus anciennes sur l’observation de différences de comportement. Pour rappel, les notations réalisées sur siliques en 2020 :

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​​​​​Entre 2024 et 2020, les tendances sont proches pour la variété FELICIANO KWS, en revanche LG AVIRON semble moins impacté cette année.

​​​​​​​D’autres analyses et résultats viendront compléter ces premières observations courant de l’automne pour aller plus loin.

 

​​​​Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire

 

Implantation Poitou-Charentes, Vendée, Limousin Bretagne, Pays de la Loire Maitrise des maladies Maladies Colza Elodie Tourton - Thomas Mear

Gestion des maladies aériennes de la féverole

Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.

Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis

Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.

Figure 1 :  Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.

Dans le sud-ouest (carrés oranges) les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre dans le sud-ouest (données issues de l’observatoire conduit entre 2016 et 2018). Ce constat est plus marqué encore sur le bassin ouest (carrés bleus) sous influence océanique. De ce constat, découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses. 
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
 

Le graphique ci-contre; Figure 2 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom (32) en 2023 

traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06. 
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.

 

Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.

La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.

La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies

Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.

 

Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom en 2023 Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole

 

La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.

Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.

Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).

Vos contacts régionaux

  • Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
  • Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Ouest Occitanie
  • Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA

 

 

Sortie hiver Floraison Début de cycle / croissance Sud Aquitaine Est Occitanie Normandie et Ouest Ile-de-France Auvergne Rhônes-Alpes Maitrise des maladies Maladies Féverole d'hiver Féverole de printemps Equipe Sud et AURA - Terres Inovia

En savoir plus sur la bactériose du pois

Agent pathogène et Hôtes

La bactériose est une maladie aérienne causée par une bactérie Pseudomonas syringae pathovar pisi, spécifique du pois. Il existe plusieurs races au sein de ce pathovar.

 

Symptômes

Les symptômes apparaissent le plus souvent en foyers dans la parcelle.

Sur stipules, de petites taches vert foncé à l’aspect huileux apparaissent puis évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide. Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Les tissus infectés finissent par dessécher, prenant un aspect parcheminé.

Sur tiges, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres.

Sur gousses, on observe des lésions plus ou moins circulaires de couleur vert foncé et d’aspect huileux. Les graines contaminées peuvent présenter des taches translucides ou sembler saines.

 

Importance

La bactériose est fréquemment observée dans les parcelles de pois d’hiver depuis 2016. Les dégâts et dommages sont très variables d’une année à l’autre, en lien avec les conditions climatiques.

 

Cycle de vie

La bactérie peut se conserver d’une saison à l’autre dans les graines contaminées. Elle peut également se maintenir sur les débris de cultures malades, les repousses de pois ou encore sur certaines espèces végétales et être disséminée sur de plus ou moins longues distances, principalement par le vent et la pluie. Une fois sur la plante, la bactérie peut vivre et se multiplier sans être pathogène (vie épiphyte). Elle ne devient pathogène que si elle pénètre dans les tissus de la plante. Cette pénétration est le plus souvent rendue possible suite à des blessures occasionnées par le gel, la grêle, le vent, les ravageurs ou encore les machines agricoles.

Bactériose du pois : Cycle biologique (Moussart, Terres Inovia)

 

Facteurs favorables

Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables. 
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes.

Conditions climatiques

Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables. 
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes. 

Pratiques culturales

Les semis précoces trop précoces, les interventions pouvant blesser les plantes (ex :roulage)

 

Leviers de lutte

Lutte chimique
Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte chimique.

Lutte culturale
Eviter les semis trop précoces à l’automne
Privilégier les variétés résistantes au froid
Eviter les interventions pouvant blesser les plantes (ex : roulage)

Lutte génétique
Il n’existe actuellement aucune variété totalement résistante mais des différences de comportement variétal ont été observées.

 

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