Lutte fongicide contre le sclérotinia du colza
Même si les attaques de sclérotinia sont peu fréquentes, la maladie reste redoutée en raison de sa très forte nuisibilité potentielle. Des leviers de lutte alternative se développent (biocontrôle, tolérance variétale). Néanmoins leurs efficacités, même combinées, sont insuffisantes pour sécuriser la production. Le recours à la protection fongicide au cours de la floraison reste donc une pratique courante pour se prémunir des attaques de sclérotinia. Elle limite également la nuisibilité des maladies secondaires qui sont gérées en même temps.
Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraisonTous les produits phytopharmaceutiques autorisés pendant la floraison du colza doivent être appliqués dans la plage de traitement de 5H soit 2H avant le coucher du soleil et 3H après le coucher du soleil (Arrêté du 20/11/2021 modifiant les conditions d’application des produits phytopharmaceutiques durant la floraison). |
| Les mélanges impliquant pyréthrinoïdes et triazoles en période de floraison ou de production d’exsudats sont formellement interdits. Si les 2 traitements doivent être effectués sur la même parcelle, un délai de 24 h minimum doit être respecté entre les applications et l’insecticide doit être appliqué en premier (arrêté dit « mélanges » du 12/06/2015). |
Viser le stade G1 pour une efficacité optimale
Aucune solution curative n’existe à ce jour pour lutter contre le sclérotinia. Cela nous contraint à intervenir de façon préventive pour éviter les contaminations lors de la chute des pétales. Le positionnement du fongicide est essentiel pour garantir une bonne efficacité de la protection : intervenir trop tôt ou trop tard par rapport au stade G1 (chute des premiers pétales, 10 premières siliques avec une longueur inférieure à 2 cm) réduit significativement l’efficacité. Le stade G1 se concrétise généralement 6 à 12 jours après le début de la floraison du colza, selon les conditions climatiques. En cas de pluies annoncées au stade clé d’intervention, il est préférable d’anticiper (un tout petit peu) plutôt que de retarder l’intervention. Un créneau de 2h de sec après l’application suffit pour sécuriser l’efficacité du fongicide, sauf en cas de pluie lessivante (20mm) après le traitement.
Des solutions efficaces
La lutte fongicide contre le sclérotinia du colza s’oriente aujourd’hui vers des spécialités « haut de gamme » qui présentent toutes un bon niveau d’efficacité vis-à-vis du sclérotinia et qui ne coûtent pas systématiquement plus cher que des triazoles classiques (tébuconazole, metconazole). C’est le cas notamment du prothioconazole cette année. Des solutions récentes sont également disponibles comme le méfentrifluconazole ou la mandestrobine, les niveaux d’efficacité de ces solutions (proposées en pack ou en association toute formulée) sont équivalents à ceux des références du marché.
Malgré tout, cela ne veut pas dire que l’on peut faire n’importe quoi. Quelques règles sont à suivre pour assurer la durabilité de ces solutions, dans un contexte où des souches de sclérotinia résistantes aux fongicides de la famille des SDHI (boscalid, bixafen, fluopyram) ont déjà été identifiées. Un fongicide à base de SDHI doit obligatoirement être associé à un autre mode d’action dont l’efficacité est reconnue comme régulière (par exemple, prothioconazole, metconazole, méfentrifluconazole et tébuconazole ; les solutions de biocontrôle restent insuffisantes). Son emploi doit être limité à une application par campagne.
De la même manière, le fludioxonil a une action unisite. Il n’est pas recommandé de l’utiliser seul et sera toujours proposé en association avec un autre mode d’action (triazole (DMI) ou strobilurine (QoI-P))
Un passage suffit
Les stratégies à double traitement (2ème traitement 10/15 jours après le stade G1) ne montrent pas de gain d’efficacité vis-à-vis du sclérotinia dans la très grande majorité des situations. Elles sont très rarement rentables : le rendement net (coût fongicides et passages déduits) est plus faible pour la double application que pour un passage unique au stade G1 (figure). Elles peuvent néanmoins montrer un intérêt, qui reste aléatoire, dans quelques situations à très haut potentiel de rendement en situation de floraison très longue, de fortes pressions maladies en fin de cycle (mycosphaerella, alternaria, oïdium) qui nécessiteraient un relai, de première intervention trop anticipée pour assurer une protection correcte de la floraison.
Figure : Le double passage n’est pas valorisé dans le réseau d’essais : même niveau de rendement net entre la modalité traitée uniquement à G1 et celle avec une stratégie à deux applications. En vert : absence de maladie ou faible attaque <15% : nuisibilité de 0,7 q/ha (31 essais de 2010 à 2017). En rouge : forte attaque (moy. 33%, jusqu’à globale) : nuisibilité de 5,6 q/ha (10 essais de 2010 à 2016). Hypothèses de calcul pour le rendement net : Prix de la graine (rendu agriculteur) = 520 €/t Coût de passage = 10 €/ha
Pour aller plus loin
- Fiche Sclérotinia du colza extraite du guide méthodes alternatives et prophylaxie Grand Est - Terres Inovia, 2022
- Gestion durable de la résistance aux fongicides utilisés contre la sclérotiniose du colza (Sclerotinia sclerotiorum) - Note commune rédigée par Anses, INRAE et Terres Inovia en 2024
- Protection des abeilles et autres insectes pollinisateurs durant la floraison – Terres Inovia, 2024
Vigilance sur la présence de mycosphaerella dans les colzas du Nord-Est de la France
La campagne 2024 a été marquée par une forte pression de mycosphaerella dans certains secteurs du Nord-Est de la France et particulièrement en Champagne-Ardenne. Cette maladie, présente habituellement dans l’Ouest de la France, sévit maintenant sur un plus grand territoire. Cette année, des symptômes sur feuilles sont de nouveau observés sur la Champagne et la Bourgogne. Il faudra être vigilant sur l’évolution de la maladie dans les semaines à venir.
Ce que l’on sait de la maladie
L’inoculum est présent sur les résidus de cultures et peut également être transmis par les semences. Les contaminations primaires apparaissent pendant l’hiver sur les feuilles du colza. Le pathogène touche ensuite les autres organes, dont les siliques. Les siliques infectées ne transfèrent plus les nutriments, ce qui réduit le rendement et le poids de mille grains. La perte de rendement dépend de l’intensité de l’attaque et de sa précocité et peut atteindre de 2 à 5 q/ha.
La dispersion des spores et la montée sur les étages supérieurs des plantes sont favorisées par des pluies fréquentes. L’expression de la maladie est favorisée par un climat chaud et humide. Il faut 25 jours à 17°C pour voir apparaitre la maladie en conditions contrôlées.
Photo de symptômes de mycosphaerella sur feuille
(source : Terres Inovia)
Quelle est la situation pour la campagne 2025 ?
L’inoculum très présent avec la récolte 2024 et des conditions automnales assez humides et douces ont permis les premières contaminations. L’expression de la maladie commence à être visible dans certaines parcelles de colza. Pour l’instant, la fréquence et l’intensité en parcelle est faible, mais pourrait s’intensifier si les conditions météo restent humides. L’absence de pluie ces derniers jours et les faibles prévisions de pluie à court terme laissent penser que la situation devrait rester pour l’instant maitrisée.
Quelles actions pour limiter l’impact de la maladie ?
Même si on peut observer quelques différences de sensibilité entre variétés face à la maladie, pour l’instant, la gestion passe par la protection fongicide des colzas. Il faut privilégier les spécialités à base de triazole, mode d’action ayant, à ce jour, les meilleures efficacités contre mycosphaerella. La dose et le positionnement seront à adapter selon les conditions favorables et la pression dans la parcelle.
Le traitement appliqué au stade G1 (chute des premiers pétales et 10 premières siliques de moins de 2 cm) contre le sclérotinia reste le pivot de la protection fongicide en colza. Ce traitement permettra également dans la majorité des situations de protéger contre mycosphaerella. En cas de présence bien visible de mycosphaerella au moment du traitement, il faudra appliquer au moins 80 % de la dose homologuée du fongicide à base de triazole seule ou associée.
Si les conditions restent favorables pendant la floraison, un relais à dose modulée pourra être appliqué une quinzaine de jours après la première application. Il est préférable d’utiliser des spécialités à base de difénoconazole.
Lors d’attaque précoce avec une fréquence et une intensité importante (très rares cas sur l’Est de la France à ce jour), un traitement plus précoce (au stade C2-D1) peut limiter la progression vers les étages supérieurs, mais n’apporte pas ou peu de gain de rendement en supplément à une application au stade G1. Sur 5 essais spécifiques menés par Terres Inovia entre 2022 et 2024 (départements 17, 35, 86), l’application de Sunorg Pro 0,6 l/ha (metconazole) au stade C2-D1 n’a procuré aucun gain significatif de rendement, malgré la présence notable de maladie sur feuille. Le traitement Passerelle 0,5 l/ha (difénoconazole) au stade C2-D1 à quant à lui apporté un gain significatif dans 2 essais sur 5 (+ 1,9 q/ha et + 2,9 q/ha).
Sclérotinia du colza : une protection préventive
Le sclérotinia est historiquement la maladie la plus préjudiciable sur colza au printemps. Néanmoins, les attaques sévères sont en net recul depuis plusieurs années. Des conditions climatiques moins favorables au développement du champignon au stade sensible de la culture pourraient expliquer cette baisse de la pression maladie, malgré une présence de l’inoculum dans les parcelles.
La lutte reste préventive
Il n’existe malheureusement aucune solution curative, une fois la maladie présente il est trop tard. La protection est donc préventive. Il existe une variabilité du niveau de risque à la parcelle selon le nombre de cultures sensibles à la maladie dans la rotation, l’historique des attaques sur la parcelle, la densité du couvert et le climat (temps humide avant floraison). Malgré toutes les tentatives, aucune règle de décision ne permet de modifier la stratégie.
Le positionnement du traitement conditionne son efficacité
Le traitement à la chute des premiers pétales lorsque les 10premières siliques sont formées sur les hampes principales avec une longueur inférieure à 2 cm (stade G1) reste la seule solution efficace sur la maladie. Le stade G1 apparait, selon les températures, 6 à 12 jours après le début de la floraison du colza.
Des essais menés depuis plusieurs années par Terres Inovia démontrent que le positionnement du fongicide reste un élément majeur pour garantir une bonne efficacité : intervenir trop tôt ou trop tard par rapport au stade G1 réduit significativement l’efficacité sur sclérotinia.
Attention à la variabilité inter et intra parcellaire ! |
Quelle solution utiliser selon le niveau de risque sclérotinia ?
Les solutions conventionnelles du marché, historiques comme plus récentes, sont des solutions performantes contre le pathogène et permettent une alternance des modes d’action. Cependant, le choix du fongicide doit tenir compte de l’évolution de la résistance du sclérotinia aux SDHI. La note commune publiée en 2024 par l’Anses, INRAE et Terres Inovia recommande d’éviter l’emploi seul d’un fongicide à base de SDHI, tel que le Pictor Pro (boscalid). Il convient de l’associer avec un autre mode d’action efficace (les solutions de biocontrôle restent insuffisantes) et de limiter son emploi à une seule application par campagne.
- En cas de risque agronomique sclérotinia faible à modéré (pression historique modérée, retour colza 1 an/4-5), toutes les solutions fongicides employées à demi-dose présentent un niveau d’efficacité satisfaisant vis-à-vis du sclérotinia. Les triazoles (prothioconazole, mefentrifluconazole, difenoconazole, tébuconazole, metconazole) peuvent également être envisagés, ainsi que les biocontrôles utilisés en mélange avec une demi-dose de produit conventionnel.
- En cas de pression sclérotinia élevée (retour colza une année sur trois ou moins, historique d’attaques sévères 2 ans/10, climat favorable, etc.), le mode d’action SDHI doit être associé à un autre mode d’action dont l’efficacité est reconnue comme régulière (par exemple, prothioconazole, mefentrifluconazole, metconazole, tébuconazole). Les produits à base de prothioconazole offrent également un haut niveau d’efficacité. L’utilisation de Treso (fludioxonil), au mode d’action unisite, devra quant à lui se faire en association avec un autre mode d’action (triazole (DMI) ou strobilurine (QuoI-P)).
Quel intérêt d’une stratégie à double traitement ?
L’application d’un fongicide relai 10-15 jours après le stade G1 ne montre pas de gain d’efficacité vis-à-vis du sclérotinia dans la très grande majorité des situations. Elle présente néanmoins un intérêt en cas d’entrée en floraison très hétérogène d’une parcelle en année humide et qui nécessite alors une protection étalée dans le temps.
Lors de fortes pressions en maladies de fin de cycle (mycosphaerella ou alternaria), ce fongicide relais permet de prolonger la protection des siliques qui conservent leur activité photosynthétique. Des tâches de mycosphaerella sont aujourd’hui observées dans certaines parcelles du Poitou-Charentes/Vendée ainsi qu’en Bretagne et Pays de la Loire, il faudra surveiller leur évolution et ajuster si besoin le programme fongicide prévu au stade G1. Sur 7 essais mycosphaerella menés par Terres Inovia entre 2022 et 2024 (départements 17, 35, 86), l’application d’une triazole à G1+15 jours apporte un gain de rendement pour 3 essais, n’a aucun effet pour 2 essais, accuse une légère perte de rendement pour 2 essais. De nouveaux essais sont reconduits en 2025 pour investiguer ces aspects de la protection fongicide notamment dans le cadre du projet MYCORISK.
Mycosphaerella sur feuilles à Saint Sauveur d’Aunis (17), le 21 février 2025
Des solutions de biocontrôle existent :
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Attaque de slérotinia sur tige - L.Jung Terres Inovia
Julien Charbonnaud - j.charbonnaud@terresinovia.fr - Centre-Val de Loire
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Gwenola Riquet - g.riquet@terresinovia.fr - Responsable fongicides et biocontrôle - Désherbage des légumineuses à graines
Colza en Normandie et Ouest Ile-de-France : intérêt du fongi-régulateur en fin d’hiver ?
Les motivations qui poussent les agriculteurs à appliquer un « fongi-régulateur » entre les stades C2 et D2 sont diverses. Pourtant, la rentabilité de l’intervention reste aléatoire.
Argument n°1 : limiter le risque verse au printemps
Un outil d’aide à la décision estime ce risque « verse » et indique l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur.
Les situations qui rentabilisent à coup sûr le régulateur de printemps sont assez rares si les précautions sont prises en matière de maîtrise de la densité de peuplement et des fournitures azotées. D’autant plus qu’à ce jour, seule une minorité de variétés commercialisées sont véritablement fragiles vis-à-vis de la verse. (NB : Terres Inovia n’évalue pas les variétés éruciques). Consulter l’outil www.myvar.fr pour accéder à ces informations.
Photo 1 : Colza versé
Règle d’usage pour la régulation chimique en mars : bon état sanitaire du colza, conditions favorables à la croissance et intervention au bon stade idéalement avant D2.
Les effets de la régulation peuvent avoir un impact négatif sur le rendement (voir anciens résultats de Terres Inovia ici). Le régulateur conduit forcément à une situation de stress physiologique pour les plantes pendant la montaison. C’est pourquoi il n’est pas prudent de réguler un colza en sortie hiver dans des sols très humides, battants, tassés ou si des problèmes de hernie, larves d’altises, etc. sont avérés.
Argument n°2 : prévenir le risque de maladies dites « secondaires »
Pour autant, le bénéfice rendement attendu par le fongicide-régulateur de sortie hiver n’est pas mis en évidence dans les conditions testées ces dernières années (voir tableau 1 ci-dessous).
Photo 2 : Symptomes de cylindrosporiose sur colza
Tableau 1 : Compilation des résultats d’essais micro-parcelles (3 à 4 répétitions) testant l’intérêt d’un fongi-régulateur à base de triazole au stade C2-D2.
Les sites étaient choisis pour obtenir des conditions favorables à la cylindrosporiose (variétés, terroir)
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Année récolte |
Organisme expérimentateur |
Lieu-département |
Produit testé au stade C2-D2 |
Gain/Perte en q/ha par rapport au témoin non traité au stade C2-D2 |
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Essais sans fongicide G1 |
Essais avec fongicide G1 |
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2016 |
Chambre Agri |
Corneville-27 |
JOAO 0.7 |
+ 0.2 NS |
- |
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2017 |
Terres Inovia |
Surville-27 |
SUNORG PRO 0.8 |
-1.9 NS |
- |
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2018 |
Terres Inovia |
Bu-28 |
SUNORG PRO 0.8 |
+ 1.3 NS |
- |
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2020 |
Terres Inovia |
Guitrancourt-78 |
SUNORG PRO 0.6 |
+1.4 NS |
- |
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Chambre Agri |
La Foret du Parc-27 |
SUNORG PRO 0.75 |
- |
+2.4 NS |
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2021 |
Terres Inovia |
Mondreville-78 |
SUNORG PRO 0.6 |
+1.1 NS |
-0.6 NS |
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Terres Inovia |
Rosny s/Seine-78 |
SUNORG PRO 0.6 |
+1.6 NS |
-0.3 NS |
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2022 |
Terres Inovia |
La Chapelle-Gauthier-27 |
SUNORG PRO 0.6 |
-0.2 NS |
+0.6 NS |
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Terres Inovia |
St Aubin du Thenney-27 |
SUNORG PRO 0.6 |
+0.2 NS |
+3.2 NS |
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2023 |
Terres Inovia |
Cintray-27 |
SUNORG PRO 0.6 |
- |
-0.7 NS |
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Terres Inovia |
Nogent-le-Sec 27 |
SUNORG PRO 0.6 |
- |
-1.6 *** |
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Moyenne |
+0.5 |
+0.4 |
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Légende : *** = test Tukey significatif au seuil α = 5 % ; NS = test Tukey non significatif au seuil α = 5 %
Les variétés PS / TPS vis-à-vis de la cylindrosporiose et l’application fongicide habituelle à la mi-avril (au stade G1 à base de triazole) suffisent généralement à maîtriser le risque cylindrosporiose. Les traitements en mars visant spécifiquement cette maladie doivent donc rester exceptionnels. Cette année, il n’y a pas de signalements et de risques jugés atypiques.
Les principales variétés vendues présentent des bons niveaux de tolérance à la cylindrosporiose (NB : Terres Inovia n’évalue pas les variétés éruciques). Consulter l’outil www.myvar.fr.
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Quid du Mycosphaerella en Normandie et Ouest Ile-de-France ? : les taches sur siliques avaient été exceptionnellement observées dans la région en lien avec le printemps humide 2024. Dans certains secteurs du sud Essonne, sud Orne notamment, la nuisibilité a été marquée en l’absence de protection suffisante à floraison. La protection durant la floraison (un ou deux traitements) a en règle générale permis de gérer cette maladie. Jusqu’à preuve du contraire, rien ne justifie pour la région une prise en c ompte particulière d’un risque Mycosphaerella à cette période de l’année. Qu’indiquent les résultats d’essais dans les régions davantage concernées ? |
Argument n°3 : Faire une pierre deux coup, « profiter » du passage fongi-régulateur pour ajouter un insecticide (ou l’inverse)
Argument évidement non recevable si l’insecticide n’est pas justifié, ou si le fongi-régulateur n’est pas justifié. Toute intervention doit être raisonnée au cas par cas, au bon moment et pour limiter un risque bien identifié.
Certains mélanges triazole*insecticides sont interdits sur le plan réglementaire, y compris avant floraison.
Jean LIEVEN - j.lieven@terresinovia.fr - Normandie, Ouest Ile-de-France
Gestion des maladies aériennes de la féverole
Les premiers symptômes de botrytis sont observés sur féveroles d’hiver, et tendent à se développer. L’identification précoce de ces symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.
Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis
Le botrytis est la principale maladie de la féverole, quelque soient les bassins de production. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustrée par le graphique ci-contre.
Figure 1 : Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis - données issues de l’observatoire maladies conduit entre 2016 et 2018
Ainsi, les attaques les plus marquées sont fortement influencées par des semis d’octobre jusqu’à début novembre. De ce constat découle la préconisation d’implantation à partir du 10 novembre. La maitrise de la densité constitue également un levier agronomique majeur pour freiner la progression de la maladie dans le couvert au printemps.
Photo 1 : Symptômes de botrytis et d'ascochytose sur fèverole
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par des tâches moins nombreuses, diffuses, au centre plus clair (type brûlure de cigarette).
La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies
La rouille est une maladie pouvant également impacter la féverole ; elle apparait généralement plus tard dans le cycle de la culture, quand les conditions climatiques deviennent douces et humides. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille, peuvent apparaitre dès début mai, favorisées par des températures supérieures à 20°C en conditions humides. Comme le botrytis, elle provoque une sénescence accélérée des feuilles.
Photo 2 : Symptômes de rouille sur fèverole
La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyriméthanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.
Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur botrytis.
Photo 3 : Symptômes de rouille et botrytis sur fèverole
Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).
Comprendre le phénomène des phyllodies en Tournesol
Les phyllodies sont une anomalie rare mais significative qui peut affecter les tournesols. Ce phénomène se manifeste par la transformation de certaines fleurs en structures ressemblant à des feuilles.
Qu'est-ce que les Phyllodies ?
Les phyllodies sont des déformations de fleurs en tournesol où les organes floraux se développent de manière anormale, prenant l'apparence de feuilles. Plutôt que de produire des graines ou des fleurs fonctionnelles, les structures affectées ressemblent à des feuilles ou à des bractées, des feuilles modifiées généralement situées à la base des fleurs.
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Causes et facteurs contribuants
Le tournesol est particulièrement sensible aux stress thermiques pendant la phase d'initiation florale, qui s'étend du stade des 8 feuilles au stade du bouton étoilé. Les principaux stress thermiques incluent une amplitude thermique élevée (supérieure à 15°C) entre le jour et la nuit, ainsi que des températures inférieures à 5°C. La combinaison de ces deux facteurs tend à aggraver les symptômes observés.
Impact sur la production
L'étude conduite par Terres Inovia sur les parcelles affectées par les phyllodies en 2021 montre que les phyllodies ont conduit à une augmentation du diamètre des capitules. Toutefois, elles n'ont pas eu d'impact significatif sur le taux d’impuretés ou le rendement en termes de poids net des graines. Ces résultats suggèrent que, bien que les phyllodies puissent altérer la taille des capitules, leur influence sur le rendement global de la culture semble limitée. Cf. étude détaillée ici : Impact des phyllodies en tournesol sur le rendement
Observations d’opportunité des symptômes de mycosphaerella sur colza
La maladie des tâches annelées s’est exprimée sur feuilles dès début mars en Bretagne, et plutôt à la fin du mois en Poitou-Charentes/Vendée. Entretenue par des pluies régulières, elle a poursuivi sa progression vers les siliques au cours du printemps. Les tiges sont plus ou moins marquées selon les situations. Certains essais variétés du réseau Terres Inovia ont également été touchés par le mycosphaerella offrant l’occasion de réaliser des notations de symptômes.
Le mycosphaerella est noté régulièrement dans 4 essais variétés colza :
- Chambre d’agriculture des Pays de Loire – CA85 – Vendée sud : essai C24VCE85053 à Saint Hilaire des Loges (85), le plus précocement touché des 3 essais du Poitou-Charentes/Vendée, attaque violente, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
- Chambre d’agriculture Charente-Maritime Deux-Sèvres – CA17 – GDA de l’Aunis : essai C24VCE17054 à Puyravault (17), progression moins rapide et combinée à une infestation d’orobanches rameuses significative ;
- Terres Inovia : essai C24VCE17096 à Chambon (17), attaque la plus lente, colza le moins développé, quelques émergences d’orobanches rameuses ;
- Terres Inovia : essai C24VCE22034 à Dolo (22), seul site de Bretagne, essai le plus touché au moment des notations, également touché par la verse. La notation gravité mycosphaerella sur siliques est la plus tardive de l’ensemble des essais.
Pour ces 4 essais en micro-parcelles, un bloc entièrement Non Traité (NT) fongicide est préservé. Les observations sont réalisées sur ce bloc NT et un bloc voisin Traité (T). Les programmes fongicides appliqués sont :
A gauche, essai C24VCE17054 (Puyravault (17)), bloc NT au fond, 31 mai 2024
A droite, essai C24VCE22034 (Dolo (22)), bloc NT, 10 juin 2024
La gravité des nécroses sur siliques est évaluée pour chaque micro parcelle grâce à une échelle de 1 à 9. La surface atteinte des siliques est estimée sans prélèvement. Les notes paires sont supprimées de l’échelle. La gravité est observée le 31 mai pour les essais C24VCE85053 et C24VCE17054, le 4 juin pour l’essai C24VCE17096 et le 10 juin pour l’essai C24VCE22034.
Nb : des notations sur feuilles sont également réalisées ; non exposées dans cette actualité.
Quel effet du programme fongicide ?
Le bloc protégé a des siliques plus saines, la gravité d’attaque du mycosphaerella est inférieure au bloc NT. Les programmes fongicides sont efficaces, les variétés traitées sont moins touchées.
Quel effet des variétés ?
En conservant les 21 variétés présentes sur les 4 essais et l’ensemble des notations de gravité sur siliques, voici le bilan général :
Nb : Il ne s’agit pas d’une classification officielle des variétés sur le critère mycosphaerella.
- Les notations réalisées en 2024 montrent une certaine hétérogénéité du comportement des variétés d’un essai à un autre, d’une région à une autre – ce qui ne nous permet pas de proposer de classement en 2024.
- Suite à des notations sur feuilles (non détaillées ici), il n’y a pas de corrélation entre la gravité d’attaque sur feuilles (% de surface foliaire touchée) et la gravité d’attaque sur siliques. Par exemple, une variété comme LG ACADEMIC qui montre un faible taux d’attaque sur feuilles décroche fortement sur siliques et inversement une variété comme FELICIANO KWS montre un bon comportement sur silique tout en décrochant fortement sur feuilles. Les variétés les plus saines sur feuilles sont LG AVENGER, HELYPSE et LG ACADEMIC tandis que les variétés les plus attaquées comprennent COGNAC et VALERIAN suivies par LID TEBO et DK EXDEKA.
- Malgré l’idée reçue qui circule dans la plaine, il ne semble pas y avoir de lien entre précocité variétale et intensité d’attaque. Par exemple les 3 variétés précoces à floraison telles que COGNAC, VALERIAN et DK EXDEKA ne montrent pas un comportement identique, ce qui ne nous permet pas de faire un lien entre précocité floraison et expression des symptômes sur siliques.
- Il semblerait que les variétés à bon comportement mycosphaerella et les variétés sensibles restent globalement à leur place avec ou sans traitement fongicide.
- Les résultats de l’année 2024 viennent compléter des notations plus anciennes sur l’observation de différences de comportement. Pour rappel, les notations réalisées sur siliques en 2020 :
Entre 2024 et 2020, les tendances sont proches pour la variété FELICIANO KWS, en revanche LG AVIRON semble moins impacté cette année.
D’autres analyses et résultats viendront compléter ces premières observations courant de l’automne pour aller plus loin.
Elodie Tourton - e.tourton@terresinovia.fr - Poitou-Charentes, Vendée, Limousin
Thomas Mear – t.mear@terresinovia.fr - Bretagne, Pays de la Loire
Gestion des maladies aériennes de la féverole
Ces derniers jours, les premiers symptômes de botrytis observés sur féveroles tendent à se développer. L’identification précoce de ces premiers symptômes est indispensable dans le cadre de la gestion préventive du développement de la maladie.
Agir dès l’apparition des premiers symptômes de botrytis
Le botrytis est très présent dans le sud-ouest. Il se développe en particulier dans les situations de semis précoce. Cette relation entre la surface nécrosée par le botrytis en fonction de la date de semis, est illustré par le graphique ci-contre.
Figure 1 : Relation entre la date de semis et la surface foliaire de la féverole nécrosée par le botrytis.
Caractérisée par de petites tâches de 2-3 mm qui s’agrandissent pour former entre elles des tâches rondes ovales entourées d’un halo brun, la maladie conduit à la nécrose et à la chute prématurée des feuilles. Ces symptômes peuvent s’observer également sur tige avec des tâches plus allongées mais plus rarement sur gousses.
Le botrytis ne doit pas être confondu avec l’ascochytose de la féverole qui se manifeste par rarement plus de 2 tâches par feuille. Il s’agit de tâches diffuses au centre plus clair (type brûlure de cigarette). Voir les photos ci-dessous.
traduit les résultats obtenus en 2023. On y observe que la surface foliaire touchée par le botrytis sur le témoin est de 65% au 15/05 et de 92% au 06/06.
Le T1 a été réalisé peu de temps après l’apparition des premiers symptômes correspondant au début floraison, le 11/04. Le T2 a été réalisé à T1+24 jours, soit le 05 mai.
Nous remarquons que les stratégies en 2 passages, soit avec l’AMISTAR solo soit associé au SCALA, ont permis de réduire très nettement l’attaque. Le contrôle précoce de l’attaque, à l’apparition des premiers symptômes se traduit par un gain de rendement important, passant de 15q/ha sur le témoin à environ 30 q/ha sur ces 2 modalités.
La stratégie consistant à faire une impasse sur le T1 puis un AMISTAR en T2 a tout de même permis une réduction significative des attaques et un gain de rendement de 8 q/ha par rapport au témoin, dans le contexte 2023. Elle présente donc tout de même un intérêt, mais reste en net retrait par rapport à la stratégie en 2 passages.
La gestion du botrytis s’intègre dans une stratégie plus globale des maladies
Autre maladie impactant la féverole, la rouille est une maladie également très présente dans le sud-ouest où elle est au moins autant, voire plus nuisible que le botrytis sur ces dernières campagnes. Des pustules orangées, caractéristiques de la rouille peuvent apparaitre dès début mai, favorisée par les températures supérieures à 20°C en conditions humides.
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| Figure 3 : Résultats d'efficacité fongicide et rendement de la féverole, à Condom en 2023 | Figure 4 : symptôme d'ascochytose sur feuilles de féverole |
La stratégie de lutte doit prendre en compte le risque vis-à-vis de ces deux principales maladies : botrytis et rouille. Elle repose en particulier sur l’azoxystrobine et le pyrimethanil (SCALA). Le PROSARO (ou PIANO) et les solutions à base de metconazole (SUNORG PRO) peuvent aussi trouver un intérêt plus spécifiquement sur rouille.
Les attaques de botrytis sont d’autant plus difficiles à gérer, qu’elles ne sont pas prises aussitôt l’apparition des symptômes. Dès la mi-mars, et même courant février cette année, si les symptômes apparaissent, une première intervention à base de SCALA 0.75 l/ha + AMISTAR 0.5 l/ha est à réaliser. Il s’agit de situations à forte pression. Une seconde intervention d’AMISTAR peut-être réalisée à partir du début floraison. Une troisième application pourra être réalisée entre floraison + 15 j et la fin floraison pour gérer les premières attaques de rouille et compléter le programme sur Botrytis.
Dans des conditions de pression moyenne, avec apparition des premiers symptômes de botrytis autour de la floraison, la première application d’azoxystrobine, associée ou non à du SCALA peut être réalisée début floraison, avant de revenir si besoin avec de l’azoxystrobine entre 15 et 30 jours plus tard selon l’évolution de la maladie. En cas d’une seconde application, et si de la rouille apparait par la suite, il sera toujours possible de réintervenir avec du metconazole (SUNORG PRO).
Vos contacts régionaux
- Arnaud Micheneau (a.micheneau@terresinovia.fr) - Sud Nouvelle Aquitaine, Gers, Hautes-Pyrénées
- Quentin Lambert (q.lambert@terresinovia.fr) - Ouest Occitanie
- Laura Cipolla (l.cipolla@terresinovia.fr)- Auvergne-Rhône-Alpes, PACA
En savoir plus sur la bactériose du pois
Agent pathogène et Hôtes
La bactériose est une maladie aérienne causée par une bactérie Pseudomonas syringae pathovar pisi, spécifique du pois. Il existe plusieurs races au sein de ce pathovar.
Symptômes
Les symptômes apparaissent le plus souvent en foyers dans la parcelle.
Sur stipules, de petites taches vert foncé à l’aspect huileux apparaissent puis évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide. Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Les tissus infectés finissent par dessécher, prenant un aspect parcheminé.
Sur tiges, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres.
Sur gousses, on observe des lésions plus ou moins circulaires de couleur vert foncé et d’aspect huileux. Les graines contaminées peuvent présenter des taches translucides ou sembler saines.
Importance
La bactériose est fréquemment observée dans les parcelles de pois d’hiver depuis 2016. Les dégâts et dommages sont très variables d’une année à l’autre, en lien avec les conditions climatiques.
Cycle de vie
La bactérie peut se conserver d’une saison à l’autre dans les graines contaminées. Elle peut également se maintenir sur les débris de cultures malades, les repousses de pois ou encore sur certaines espèces végétales et être disséminée sur de plus ou moins longues distances, principalement par le vent et la pluie. Une fois sur la plante, la bactérie peut vivre et se multiplier sans être pathogène (vie épiphyte). Elle ne devient pathogène que si elle pénètre dans les tissus de la plante. Cette pénétration est le plus souvent rendue possible suite à des blessures occasionnées par le gel, la grêle, le vent, les ravageurs ou encore les machines agricoles.
Bactériose du pois : Cycle biologique (Moussart, Terres Inovia)
Facteurs favorables
Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables.
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes.
Conditions climatiques
Les températures négatives ont un rôle particulièrement important dans l’initiation de la maladie. Les bactéries, en servant de noyau de prise en glace, favorisent en effet le gel des plantes à des températures habituellement supportées par celles-ci, ce qui facilite leur pénétration. Les gel tardifs, sur des plantes désendurcies, sont particulièrement dommageables.
Les conditions douces et humides sont favorables à la multiplication des bactéries (vie épiphyte) et au développement des symptômes.
Pratiques culturales
Les semis précoces trop précoces, les interventions pouvant blesser les plantes (ex :roulage)
Leviers de lutte
Lutte chimique
Il n’existe actuellement aucune méthode de lutte chimique.
Lutte culturale
Eviter les semis trop précoces à l’automne
Privilégier les variétés résistantes au froid
Eviter les interventions pouvant blesser les plantes (ex : roulage)
Lutte génétique
Il n’existe actuellement aucune variété totalement résistante mais des différences de comportement variétal ont été observées.
En savoir plus sur l'aphanomyces du pois
Agent pathogène et Hôtes
L’aphanomyces du pois est une maladie racinaire, causée par un oomycète Aphanomyces euteiches. Cet agent pathogène peut infecter plusieurs espèces de la famille des Légumineuses. Il existe des différences de sensibilité entre espèces et dans certains cas entre variétés au sein d’une même espèce.
Symptômes
L’agent pathogène est responsable d’une pourriture du système racinaire de couleur brun-miel à noire. Cette pourriture perturbe la fixation symbiotique, la nutrition, et par conséquent la croissance et le développement des plantes qui, si l’attaque est importante, jaunissent et se nanifient. Des foyers de maladies apparaissent alors dans la parcelle.
Système racinaire sain (à gauche) et foyer d’aphanomyces dans une parcelle de pois.
Importance
L’aphanomyces est une maladie racinaire majeure du pois de printemps, pouvant occasionner des pertes de rendement très importantes si les conditions lui sont favorables. Le pois d’hiver quant à lui échappe partiellement à la maladie et est rarement impacté. Apparue en France au début des années 90, cette maladie est présente dans toutes les zones de production du pois. Les niveaux d’infestation des sols sont très variables, en lien avec l’historique cultural. Les sols calcaires sont très peu réceptifs.
Cycle de vie
L’agent pathogène se conserve dans le sol sous forme d’oospores. Ces spores sont très résistantes et peuvent se maintenir jusqu’à 15 ans dans le sol en l’absence de culture hôte. Lorsque la culture est en place les oospores germent sous l’effet des exsudats racinaires. Des sporanges se forment et libèrent des zoospores biflagellées pouvant se déplacer dans l’eau libre du sol. Ces zoospores, attirées par les exsudats racinaires, vont au contact des racines et germent. Le mycélium pénètre et envahit le système racinaire. De nouvelles oospores sont produites, qui seront libérées dans le sol après dégradation du système racinaire.
Aphanomyces euteiches : Cycle biologique simplifié (Moussart, Terres Inovia)
Facteurs favorables
Sol et climat
L’aphanomyces se développe préférentiellement dans les sols à pH acide, hydromorphe et battant.
Pratiques culturales
Le retour fréquent du pois dans la rotation (ou d’autres légumineuses sensibles) favorisent l’augmentation de l’inoculum dans le sol.
Leviers de lutte
Lutte chimique
Il n’existe aucune méthode de lutte chimique.
Lutte culturale
Il est possible de gérer durablement le risque sur la base de la connaissance du niveau de potentiel infectieux de la parcelle. Ce potentiel infectieux peut être mesuré directement grâce à un test biologique réalisé à partir d’un échantillon de sol.
Il peut également être évalué en remplissant un questionnaire en ligne (outil EVA).
La connaissance du potentiel infectieux permet de savoir si le pois peut être cultivé sans risque.
Cela permet également de choisir les autres légumineuses qui peuvent être cultivées dans la parcelle, que ce soit en culture principale, en couvert ou encore en plantes compagnes.
Lutte génétique
Trois variété de pois de printemps sont inscrites avec une note de préservation de rendement de 3 sur une échelle de 1 (nulle) à 9 (très bonne). Elles présentent un intérêt pour sécuriser les rendements dans les parcelles faiblement contaminées (PI<1).
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