En savoir plus sur l'aphanomyces du pois
Agent pathogène et Hôtes
L’aphanomyces du pois est une maladie racinaire, causée par un oomycète Aphanomyces euteiches. Cet agent pathogène peut infecter plusieurs espèces de la famille des Légumineuses. Il existe des différences de sensibilité entre espèces et dans certains cas entre variétés au sein d’une même espèce.
Symptômes
L’agent pathogène est responsable d’une pourriture du système racinaire de couleur brun-miel à noire. Cette pourriture perturbe la fixation symbiotique, la nutrition, et par conséquent la croissance et le développement des plantes qui, si l’attaque est importante, jaunissent et se nanifient. Des foyers de maladies apparaissent alors dans la parcelle.
Système racinaire sain (à gauche) et foyer d’aphanomyces dans une parcelle de pois.
Importance
L’aphanomyces est une maladie racinaire majeure du pois de printemps, pouvant occasionner des pertes de rendement très importantes si les conditions lui sont favorables. Le pois d’hiver quant à lui échappe partiellement à la maladie et est rarement impacté. Apparue en France au début des années 90, cette maladie est présente dans toutes les zones de production du pois. Les niveaux d’infestation des sols sont très variables, en lien avec l’historique cultural. Les sols calcaires sont très peu réceptifs.
Cycle de vie
L’agent pathogène se conserve dans le sol sous forme d’oospores. Ces spores sont très résistantes et peuvent se maintenir jusqu’à 15 ans dans le sol en l’absence de culture hôte. Lorsque la culture est en place les oospores germent sous l’effet des exsudats racinaires. Des sporanges se forment et libèrent des zoospores biflagellées pouvant se déplacer dans l’eau libre du sol. Ces zoospores, attirées par les exsudats racinaires, vont au contact des racines et germent. Le mycélium pénètre et envahit le système racinaire. De nouvelles oospores sont produites, qui seront libérées dans le sol après dégradation du système racinaire.
Aphanomyces euteiches : Cycle biologique simplifié (Moussart, Terres Inovia)
Facteurs favorables
Sol et climat
L’aphanomyces se développe préférentiellement dans les sols à pH acide, hydromorphe et battant.
Pratiques culturales
Le retour fréquent du pois dans la rotation (ou d’autres légumineuses sensibles) favorisent l’augmentation de l’inoculum dans le sol.
Leviers de lutte
Lutte chimique
Il n’existe aucune méthode de lutte chimique.
Lutte culturale
Il est possible de gérer durablement le risque sur la base de la connaissance du niveau de potentiel infectieux de la parcelle. Ce potentiel infectieux peut être mesuré directement grâce à un test biologique réalisé à partir d’un échantillon de sol.
Il peut également être évalué en remplissant un questionnaire en ligne (outil EVA).
La connaissance du potentiel infectieux permet de savoir si le pois peut être cultivé sans risque.
Cela permet également de choisir les autres légumineuses qui peuvent être cultivées dans la parcelle, que ce soit en culture principale, en couvert ou encore en plantes compagnes.
Lutte génétique
Trois variété de pois de printemps sont inscrites avec une note de préservation de rendement de 3 sur une échelle de 1 (nulle) à 9 (très bonne). Elles présentent un intérêt pour sécuriser les rendements dans les parcelles faiblement contaminées (PI<1).
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Lutte contre le mildiou du tournesol
En général, les attaques de mildiou impactent peu le potentiel de production des parcelles de tournesol. Cependant, certains cas bien plus graves peuvent se manifester à l’occasion de conditions favorables (rotation, choix variétal, pluviométrie).
Dans le Sud-Ouest, les années 2019 et 2020 ont pu marquer les mémoires. Trois points sont à bien garder en tête :
- Cet agent pathogène est capable de se conserver 10 ans dans le sol. Toute attaque, même minime, contribue donc à alimenter le réservoir d’inoculum de la maladie pour longtemps ;
- Des cas de contournements de la résistance de variétés RM9 sont observés depuis 2019, principalement dans le Sud-Ouest en situations de rotation courte ; ces attaques, souvent graves, signent une nouvelle évolution du mildiou ;
- La surveillance du territoire national a mis en évidence une pression mildiou en augmentation depuis 5 ans : entre 12 et 19% de parcelles touchées, avec une augmentation significative de la proportion des attaques graves à plus de 10% de pieds nanifiés.
Une lutte qui s’inscrit avant tout dans la protection intégrée
Malgré tout, la partie contre cette maladie est loin d’être perdue car on dispose d’un ensemble de solutions dont la mise en œuvre coordonnée est gage de tranquillité pour le long terme :
La protection doit d’abord être basée sur :
- des rotations où le tournesol ne revient pas plus d’une fois tous les 3 ans, et
- de bonnes pratiques agronomiques permettant de réduire le réservoir d’inoculum dans les parcelles (bonne gestion des repousses et des adventices telles que le xanthium, l’ambroisie et autres composées) et de limiter les infections (éviter une levée sous de fortes pluies) : pas d’abats d’eau, pas de mildiou !
Ces mesures agronomiques très efficaces sont à associer à un raisonnement pour le long terme portant à la fois sur le choix variétal et l’utilisation ou non d’un traitement de semences anti-mildiou (Cf. schéma "Position technique mildiou 2023 en fin d'article).
Ce raisonnement doit être tenu à la parcelle, car il dépend de l’historique de chacune :
- la parcelle a-t-elle subi des attaques de mildiou sur les 5 dernières campagnes ?
- quelles variétés (génétique, profil RM) y ont été cultivées ?
- avec quel(s) traitement(s) de semences anti-mildiou ?
Tenu sur le temps long, ce raisonnement conjoint « situation x variété x traitement de semences » a pour objectif de préserver à la fois l’efficacité des résistances des variétés et l’efficacité des solutions chimiques.
Le maître-mot : l’alternance au fil des campagnes !
Deux nouvelles solutions dans la lutte contre le mildiou avec un traitement de semences
Pendant longtemps, le métalaxyl-M (APRON XL) fut le seul traitement de semences utilisé dans la lutte contre le mildiou. Il fût même, au milieu des années 90, la seule solution de lutte après les contournements de la résistance variétale par les races 703 et 710 (le temps qu’apparaissent les variétés dites RM) puis par la race 304 (le temps qu’apparaissent les variétés dites RM4). A cette occasion et en situation à risque, les premières souches de mildiou résistantes au métalaxyl-M sont apparues. Depuis, l’APRON XL présente une efficacité partielle et irrégulière cependant profitable et exploitée. En raison du contournement de la résistance de certaines variétés RM9, il était nécessaire de disposer d’un nouveau traitement de semences. En 2021 et 2022, les dérogations 120 jours (art53 du REG (CE) 1107/2009) de LUMISENA et PLENARIS ont permis, sur les variétés les plus à risque, cette protection en association avec APRON XL lui aussi sous dérogation en 2022 (ré-homologation en 2021, sous serre uniquement).
En août 2022, trois nouvelles solutions (dont deux avec la même substance active) ont pu bénéficier d’une autorisation de mise sur le marché.
- LUMISENA (n°2200078) de la société CORTEVA et PLENARIS (n°2200736) de la société SYNGENTA sont deux traitements de semences à base d’oxathiapiproline à 200 g/l en formulation FS.
Cette substance active connue notamment en vigne (ZORVEC) pour sa bonne action contre le mildiou de la vigne est un inhibiteur de la protéine de liaison à l’oxystérol. Elle intervient dans l’équilibre, le transport et le stockage des lipides de la cellule du champignon. L’oxathiapiproline est classé dans le groupe 49 du FRAC (Fongicide Résistance Action Committee) qui juge le risque de résistance comme moyen à élevé. C’est en effet un fongicide à mode d’action unisite. Il est déconseillé de l’employer seul. C’est un point commun à toutes les luttes durables : associer deux modes d’action efficace, que ce soit en mildiou vigne, fongicides céréales ou colza ou mildiou du tournesol.
LUMISENA et PLENARIS ont montré dans les essais Terres Inovia de très bons niveaux d’action, indépendamment de la souche de mildiou (Cf. graphiques 1 &2 ci-dessous), supérieurs à celui d’APRON XL. Au regard du risque de résistance, Terres Inovia conseille d’associer l’oxathiapiproline à un autre-anti-mildiou efficace pour limiter la pression de sélection.
- RESSIVI (n° AMM 2220753) de la société SYNGENTA, est un traitement de semence à base d’acibenzolar-S-méthyl à 375 g/l.
Cette substance active connue depuis les années 90 pour son action contre quelques maladies (produit BION 50 WG) est un stimulateur de la défense des plantes, analogue de l’acide salicylique, molécule naturelle. Il est important de préciser que cette matière active ne rentre pas dans le cadre du biocontrôle. L’acibenzolar-S-méthyl est classé dans le groupe P01 du FRAC qui ne signale pas d’identification de cas de résistance. Son mode d’action est en effet plus complexe qu’un fongicide inhibiteur.
RESSIVI a montré, dans nos essais Terres Inovia conduits dans le Sud-Ouest, un niveau d’efficacité comparable à celui de l’APRON XL (Cf. graphiques 1 & 2 ci-dessous).
Graphique 1 : Essais 2017 et 2018 en Haute-Garonne (31). Variété sensible au mildiou. Pourcentage de plantes nanifiées à 4-6 feuilles du tournesol (avec et sans sporulation). |
Graphique 2 : Essais 2021 en Haute-Garonne (31). Les deux variétés A et B sont sensibles au mildiou. Pourcentage de plantes nanifiées à 4-6 feuilles du tournesol (avec et sans sporulation). |
D’autres modes d’action sont-ils disponibles ?
Il est vrai que d’autres substances actives fongicide anti-mildiou pourraient convenir à une telle lutte, mais aucune n’est homologuée à ce jour pour cet usage. Si de nombreux fertilisants ou biostimulants existent en traitement de semences (oligo-éléments, etc, …), leur action sur le mildiou du tournesol n’est pas démontrée.
Du bon usage des traitements de semences contre le mildiou
La durabilité de la lutte contre le mildiou est un enjeu de taille : éviter les contournements de la résistance variétale et éviter la résistance aux fongicides.
En situation à faible risque, la lutte génétique peut suffire (rotations longues). Elle est l’occasion de faire l’impasse sur le traitement de semences. Le risque est encore plus faible avec les races de mildiou plus anciennes.
En situation à risque, les races de mildiou sont beaucoup plus récentes, notamment la race 714 qui contourne certaines variétés RM9. Pour ce type de génétique, le traitement de semences est fortement conseillé. Mais, le risque est aussi de voir apparaître (sélection puis multiplication d’individus) une résistance au traitement de semences. C’est la raison pour laquelle LUMISENA/PLENARIS, produit stratégique dans la lutte, était jusqu’à présent systématiquement associé à APRON XL. C’est la raison pour laquelle, aujourd’hui Terres Inovia conseille d’associer systématiquement LUMISENA/PLENARIS à RESSIVI (Cf. schéma "Position technique mildiou 2023 ci-dessous).
Aujourd’hui la seule spécialité commerciale autre que LUMISENA/PLENARIS efficace contre le mildiou disponible est le RESSIVI (acibenzolar-S-méthyl). Tout autre mélange proposé est à donc proscrire.
Et la fonte de semis ?
Comme l’APRON XL, les nouveaux produits qui sont aussi des spécifiques anti-pythiacées, ne sont pas efficaces contre la fonte de semis (phoma, fusarium, botrytis, etc.…). A l’exception de l’agriculture biologique, le traitement à base de fludioxonil (CELEST/INFLUX) reste systématique dans toutes les situations.
Principes de la lutte contre le mildiou, choix variétal et traitement de semences.
Pour en savoir plus
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Le sclérotinia sur capitule a fait son retour dans plusieurs régions
Si les conditions climatiques estivales chaudes et sèches de ces dernières années ont permis de protéger la culture de tournesol des attaques de sclérotinia sur capitule, cette maladie a fait son retour en 2021 dans plusieurs régions. Explications….
Un inoculum capable de se conserver jusqu’à 10 ans dans le sol
Le sclérotinia est un champignon qui, comme son nom l’indique, se conserve sous forme de sclérotes. Ces sclérotes se forment en fin de cycle, dans les tissus infectés : les filaments mycéliens du champignon s’agglomèrent et se mélanisent, formant des petites « boules » noires plutôt dodues, voire une grille entourant les graines sur les capitules. Ces sclérotes, capables de survivre 5 à 10 ans dans le sol, sont à l’origine des contaminations sur les cultures sensibles à la maladie.
Des conditions climatiques favorables à la production d’ascospores et à la réussite des infections
Enfouis dans l’horizon superficiel du sol (2-3 cm maximum), les sclérotes sont capables de produire, à partir d’avril, jusqu’à quatre vagues d’apothécies lorsque les conditions climatiques sont favorables : sol bien humide pendant une longue période, températures de 10 à 20°C. Ces apothécies ressemblent à de toutes petites girolles. Assez difficiles à repérer, elles larguent les ascospores contaminantes à chaque brusque variation de l’humidité relative de l’air. Les projections d’ascospores ne sont interrompues que lorsque les apothécies sont recouvertes d’eau, ou par temps très sec (humidité relative de l’air inférieure à 50%). Leur capacité de survie (qui peut être de plus de 30 jours), leur quantité et leur capacité à résister à des conditions de faible hygrométrie font qu’elles peuvent être présentes dans les champs durant toute la période de réceptivité du tournesol.
Sur capitule, l’installation du sclérotinia est très fortement conditionnée à la pluviométrie au moment de la floraison. En effet, la contamination ne se fait que sur la face fleurie du capitule, et exige la présence d’eau libre sur les fleurons pendant 39 à 42 heures consécutives, dans une fenêtre de temps allant du début de la floraison (stade F1) à 200 degrés.jours plus tard (en base 5°C pour le champignon). De plus, des températures de 20 à 24°C sont favorables au développement du champignon dans les tissus.
Cette année, en plusieurs régions, les pluies du mois de mai ont favorisé la production d’apothécies, puis les alternances régulières pluies-temps sec sur juin et juillet, concomitantes à une température moyenne favorable très rarement au-dessus de 25°C, ont permis la production d’un inoculum probablement significatif. La période de floraison a toujours été pluvieuse et, même si les jours de pluie ont parfois été rares, les quelques grosses journées pluvieuses à 30-40 mm ont été suffisantes pour permettre la création de conditions favorables aux contaminations des fleurons : les températures moyennes, souvent entre 20 et 25°C, ont à la fois limité l’évaporation de l’eau et permis au mycélium de se développer à l’intérieur des tissus.
Un retour des pluies en septembre qui a permis aux symptômes de se développer
Lorsque le champignon s’est installé dans les tissus, il ne développe pas tout de suite des symptômes visibles. Ceux-ci apparaissent d’autant plus rapidement que la variété est sensible, mais la période dite de latence, entre l’infection et l’apparition de la pourriture, peut aller de 2 à 8 semaines selon les conditions climatiques. Seules des conditions climatiques très chaudes et très sèches (ex. 1976) peuvent bloquer la progression de la pourriture. Cette année, le retour des pluies observé au mois de septembre après un mois d’août sec mais sans excès de température ont été particulièrement favorables au développement des symptômes.
Panorama des conditions météorologiques de l’année 2021 dans cinq régions
Plateforme d’essais en Charente-Maritime : 34 mm de pluie le 24 juillet : déterminants pour l’infection.
En Sud Aquitaine, deux vagues de floraison en parcelles agriculteurs, soumises toutes deux à des épisodes pluvieux suffisants pour la réussite des infections.
Plateforme expérimentale en Lorraine : des conditions très favorables à la réussite des infections à partir des 43 mm de pluie du 14 juillet.
En Bourgogne – Franche-Comté, une floraison étalée sur 15 jours en parcelles agriculteurs, dont le début a coïncidé avec un important épisode pluvieux puis des températures de 20-25°C très appréciées par le champignon.
En région Centre, les cumuls de pluies n’ont pas été toujours insuffisants pour les contaminations et une expression importante des symptômes avant la récolte.
A l’inverse, le Centre, peu touché …
Les dégâts liés au sclérotinia sur capitule ont été plutôt rares en région Centre. Les cumuls de pluies par décade sur la période de floraison ont été très variables selon les secteurs et pas toujours suffisants pour permettre la réussite des contaminations, malgré un ressenti plutôt pluvieux. Après le mois d’août sec, septembre a lui aussi connu une pluviométrie irrégulière selon les secteurs. On se trouve donc bien loin des parcelles touchées à 100% d’il y a 15 ans… Au-delà de ces conditions météorologiques, une faible pression d’inoculum liée aux rares attaques de sclérotinia sur les autres cultures sensibles depuis une bonne dizaine d’années et une évolution du comportement des variétés face à cette maladie ont probablement contribué à limiter les dégâts.
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| Les apothécies de Sclerotinia sclerotiorum mesurent 4 à 10 mm de diamètre ; chaque sclérote peut en produire plusieurs (crédits L. Jung). | Une pourriture beige clair, humide et sentant bon le champignon se développe au dos du capitule (crédits E. Mestries). | En conditions humides, le mycélium s’agglomère sur la face fleurie du capitule pour former une grille de sclérotes autour des graines (crédits E. Mestries). | Les grilles de sclérotes tombent au sol en fin de cycle et enrichissent le réservoir d’inoculum pour les prochaines cultures sensibles (crédits D. Lebourgeois). |
Un comportement variétal qui progresse malgré la complexité de la résistance du tournesol
Bien que cette forme d’attaque soit la plus nuisible sur tournesol, les niveaux d’attaque observés cette année ont globalement peu impacté la production. Associée à un réservoir d’inoculum faible suite à plusieurs années sans dégâts, la gamme des variétés cultivées a probablement sa part dans cette faible pression. En effet, même si la résistance du tournesol face à cette maladie est très complexe car contrôlée par de nombreux gènes (on parle de résistance quantitative), le progrès génétique est bien réel dans les variétés proposées aux producteurs : en 30 ans, les variétés sensibles ont quasiment disparu de l’offre variétale, alors que la part des variétés peu sensibles représente près de la moitié de l’offre sur les 20 dernières années.
Un stock d’inoculum qui se reconstitue et appelle à la vigilance pour les prochaines campagnes de cultures sensibles
Le sclérotinia dispose malheureusement d’une large gamme de cultures-hôtes parmi les oléoprotéagineux : le soja, le colza, les légumineuses, le tournesol, le lin, … ; d’autres espèces sont également concernées telles mais le melon, les haricots, la luzerne, etc… Chaque attaque est pour lui l’occasion de reconstituer un stock de sclérotes dans les résidus de culture infectés et d’enrichir le sol en inoculum. Dans la littérature, on trouve une estimation de la capacité de production de sclérotes par pied de tournesol infecté, se situant entre 50 à 100 ; pour un taux d’attaque moyen de 5%, le nombre potentiel moyen de sclérotes s’élèverait ainsi à 225 000 par hectare (pour un peuplement de 60 000 pieds/ha), soit 2 par m². Largement suffisant lorsque l’on sait qu’un sclérote peut produire plusieurs apothécies et qu’une seule apothécie est capable de larguer 200 millions d’ascospores à elle toute seule !
Des moyens de lutte avant tout préventifs
Les mesures de lutte à mettre en œuvre contre le sclérotinia reposent sur deux piliers : la lutte génétique, associée à de bonnes pratiques agronomiques qui peuvent réduire considérablement les périodes à risque pour la culture (moindre humidité dans le sol et sur les plantes, réduction du temps accordé au champignon pour se développer).
Pour le tournesol, optez pour :
- le choix d’une variété à bon comportement (peu sensible) au sclérotinia et de précocité adaptée à votre région afin de maximiser les chances de récolter début septembre avant le retour des pluies, et donc de laisser le moins de temps possible au champignon d’envahir les capitules et de produire des sclérotes ;
- un itinéraire technique à moindre risque, avec :
- une date de semis raisonnée pour une récolte précoce,
- une densité de peuplement normale (pas au-delà de 60000 pieds/ha) et une fertilisation azotée ajustée pour limiter l’exubérance du couvert et réduire le risque d’infection,
- l’arrêt de l’irrigation en floraison si le temps est humide,
- et l’utilisation d’un produit de biocontrôle dans la rotation pour détruire les sclérotes et assurer une lutte sur le long terme : Contans ® WG.
Détruire les sclérotes avec LALSTOP CONTANS® WGLALSTOP CONTANS® WG est produit de biocontrôle, basé sur un champignon parasite, Coniothyrium minitans. Ce champignon a pour particularité de détruire les sclérotes de sclérotinia en quelques semaines et contribue ainsi à limiter les attaques sur toute future culture sensible au sclérotinia. LALSTOP CONTANS® WG est biocompatible avec certaines spécialités phytosanitaires. Ne pas mélanger LALSTOP CONTANS® WG avec les engrais liquides. Pour tout renseignement complémentaire, nous vous invitons à contacter la société LALLEMAND SAS – 4 Route de Beaupuy – 31180 Castelmaurou. Tél : 05 34 27 67 80. Appliquer le produit de biocontrôle (2 kg/ha) après récolte sur les résidus contaminés pour détruire les sclérotes nouvellement formés. Renouveler les applications (1 kg/ha) dans la rotation : doté d’une efficacité moyenne d’environ 50%, l’utilisation de C. minitans est à inscrire dans la durée car l’expérience montre que tous les sclérotes ne sont pas détruits à 100 % après une seule application et que l’efficacité tend à augmenter par des applications répétées sur la culture sensible et mieux encore sur l’ensemble des cultures sensibles de la rotation. |
Verticillium du tournesol : nuisibilité de la maladie
Le verticillium est un champignon du sol, à l’origine de symptômes de dessèchement/flétrissement sur de nombreuses cultures. Il attaque le tournesol par son système racinaire et la colonisation du système vasculaire des plantes est à l’origine des symptômes observés : plages de nécrose entourées d’un halo jaune entre les nervures, commençant sur les feuilles du bas, pouvant conduire au dessèchement complet de celle-ci lorsque tous les étages foliaires sont touchés. Cette maladie entraine également des symptômes sur tige. En fin de cycle, la tige est molle, cela est dût à la rétractation de la moelle qui se retrouve couverte de microsclérotes (structure de conservation du champignon). Ces microsclérotes peuvent survivre plus de 10 ans dans le sol !
Observé régulièrement et de manière de plus en plus fréquente et grave depuis les années 2010 dans le Sud-Ouest, il s’est peu à peu aussi révélé en régions Poitou-Charentes et Centre (carte de la situation en 2024), probablement à la faveur de l’utilisation de variétés sensibles. Ce développement significatif est à l’origine de pertes de rendement importantes, mais aussi d’un maintien de l’inoculum sur le long terme dans les parcelles touchées.
La nuisibilité de la maladie, étudiée en Argentine où cette maladie est endémique, s’explique par l’importance des symptômes sur feuilles : les nécroses accélèrent la sénescence des feuilles par la diminution de la photosynthèse et de l’interception du rayonnement ; la durée de fonctionnement de la surface foliaire des plantes est donc réduite, affectant le remplissage des grains après la floraison.
Les facteurs favorables à son développement sont surtout climatiques. Une température du sol comprise entre 21 et 27°C ainsi que la présence d’humidité, favorisent la maladie. De plus, une bonne alimentation en eau de la plante favoriserait la progression de la maladie dans les vaisseaux et augmenterait donc la sévérité des symptômes.
En France, une étude menée par Terres Inovia, le GEVES et six semenciers sur une gamme de onze variétés représentant une large gamme de comportement face à la maladie (de S à TPS) a permis d’évaluer la nuisibilité de la maladie. Celle-ci est liée à la présence de symptômes sur la quasi-totalité des feuilles de la plante. Pour chaque tranche de 10% de plantes très atteintes dans une parcelle, les pertes sont évaluées à 2 q/ha et 0,3 point de teneur en huile.
Ainsi, dans une parcelle présentant 30% de pieds avec des symptômes sur feuilles montant presque en haut (maximum 5 dernières feuilles saines), la perte atteint 6 q/ha et presque 1 point de teneur en huile.
Cette étude a également permis de montrer que cette nuisibilité apparaît identique quel que soit le comportement de la variété (S, MS, PS, TPS).
Les maladies et ravageurs du lupin
Agathe Penant, référente de la culture du lupin chez Terres Inovia, présente les maladies et ravageurs qui peuvent être présents sur cette légumineuse tout au long de son cycle.
Dans ses essais, l'institut travaille sur l'identification d'un potentiel nouveau traitement de semences afin de limiter les attaques de la mouche des semis. Delia platura est une petite mouche qui est attirée par les pailles en décomposition dont la larve va grignoter les racines des très jeunes lupins et peut donc potentiellement créer de gros dégâts sur la parcelle (des pertes de pieds importantes). Aujourd'hui, le seul moyen de lutte à disposition résulte des leviers agronomiques :
- un travail du sol au moins 3 semaines voire un mois avant les semis afin que la mouche vienne pondre avec un mois d'avance (le cycle de la larve étant de 3 semaines, cela permet d'éviter que la larve ne se mette sous forme de pupe et donc d'éviter les dégâts avant les semis).
- la qualité d'implantation : semer le lupin dans des conditions poussantes, durant la deuxième quinzaine de septembre, à 3cm maximum. Cela permet à la culture de partir vite et d'atteindre rapidement le stade 3-4 feuilles où les attaques des mouches de semis sont moins impactantes.
Les autres ravageurs que l'on peut croiser en début de cycle sont les limaces et les taupins. Ces derniers vont également attaquer les racines et causer des pertes de pieds.
Le thrips (Thrips Angusticeps) attaque davantage au moment de la levée ou sur un jeune lupin en piquant les jeunes pousses et provoque le nanisme des plantes et pertes de pieds.
Sur lupin de printemps, le sitone (Sitona Lineatus) dont les larves grignotent les nodosités d'un lupin plus avancé et limitent la nutrition azotée de la plante. En résulte un lupin moins croissant qui peut entrainer des rendements et rendements en protéines moindres également.
Côté maladie, Terres Inovia travaille sur l'anthracnose (Collelotrichum Lupini), qui est une maladie transmissible par les semences provoquant un chancre orangé sur les cotylédons
en attaque primaire ou sur les tiges qui se contorsionnent. Les gousses peuvent aussi avoir ce chancre orangé. L'institut travaille sur l'identification de semences physiques permettant de s'absoudre de la chimie et obtenir un traitement physique (thermique, UV...).
Le Botrytis (Botrytis Cinerea), présente en fin de cycle principalement provoque la pourriture des gousses.
La rouille (Uromyces Lupinicolus) présente des petites pustules orangées sur les feuilles que l'on voit apparaitre au printemps quand les conditions sont plus chaudes mais qu'il reste un peu d'humidité.
Le sclérotinia, plus rare, (Sclerotinia Sclerotiorum) provoque des déssèchements de tiges avec des sclérotes à l'intérieur.
Le test aphanomyces
L’aphanomyces est la principale maladie racinaire du pois. Elle est particulièrement dommageable sur pois de printemps et il est essentiel d’évaluer le risque avant d’implanter la culture. Le test aphanomyces est l’un des outils d’évaluation du risque.
Le test Aphanomyces indique le Potentiel Infectieux de la parcelle
Le test aphanomyces est un test biologique réalisé à partir d’un échantillon de sol. Il indique le Potentiel Infectieux (PI)1 de la parcelle, sur une échelle de 0 (agent pathogène non détecté dans l'échantillon) à 5 (potentiel infectieux très élevé).
(1) - Potentiel infectieux : capacité d’un sol à induire la maladie. Le potentiel infectieux tient compte de la quantité d’inoculum présent dans le sol et de la réceptivité du sol contaminé. Il permet d’évaluer le risque de développement de la maladie.
La connaissance du PI de la parcelle permet d’évaluer le risque pris en cultivant du pois de printemps ou d’hiver.
La connaissance du PI de la parcelle aide également à choisir les légumineuses de la succession culturale, de façon à préserver l’état sanitaire du sol.
Le test aphanomyces est complémentaire de l’outil Eva
L’outil Eva, disponible en ligne, permet de classer une parcelle dans un niveau de risque faible ou élevé. Le test aphanomyces est complémentaire de cet outil dans la mesure où il indique précisément le PI de la parcelle. Il est particulièrement intéressant à utiliser afin de vérifier le PI de la parcelle lorsque celle-ci est classée en risque élevé par Eva.
Conditions de réalisation du test
Ce test peut être réalisé à tout moment de l'année. L’échantillonnage est déterminant pour la fiabilité du test.
Préserver l’état sanitaire du sol vis-à-vis de l’aphanomyces
L’aphanomyces est la principale maladie racinaire du pois. Elle peut occasionner des pertes de rendement très importantes, en particulier sur pois de printemps. La préservation de l’état sanitaire du sol est déterminante et dépend notamment d’une bonne gestion de la succession culturale.
Des différences de sensibilité entre espèces de légumineuses
Le pathogène peut infecter plusieurs espèces de légumineuses mais il existe des différences de sensibilité importantes entre les espèces, voire parfois entre variétés au sein même d’une espèce.
- Espèces très résistantes : féverole, lupin, pois chiche, soja, fenugrec, lotier, sainfoin (ne multiplient pas l’inoculum)
- Espèces sensibles : pois, lentille, vesce, luzerne, gesse, vesce, trèfle
Dans le cas de la vesce et du trèfle, il existe des différences de sensibilités entre variétés
| Symptômes d’aphanomyces sur racines de vesce. De gauche à droite : variétés sensible, partiellement résistante et totalement résistante |
Parcelle fortement contaminée par aphanomyces. A gauche : pois de printemps sensible, à droite : féverole résistante @Arvalis |
Insertion de légumineuses : plusieurs critères à prendre en compte
Le choix des espèces et variétés de légumineuses à insérer dépend de l’état sanitaire de la parcelle, de la présence ou non de pois dans la succession culturale et de la sensibilité de ces légumineuses à la maladie.
Attention : les conseils sur le choix des légumineuses qu’il est possible de cultiver en fonction du PI du sol ne sont valables que pour les variétés évaluées (des différences de sensibilité variétale pouvant exister au sein d’une espèce). Par ailleurs, même s’il est possible de cultiver des espèces/variétés de légumineuses très résistantes comme la féverole dans des parcelles fortement contaminées, il convient de respecter les fréquences de retour et d’alterner si possible avec d’autres espèces résistantes afin de ne pas exercer de pression de sélection trop importante, ce qui pourrait conduire à une adaptation des souches de l’agent pathogène.
[VIDEO] Le mildiou du tournesol : tout savoir sur la résistance, les contournements et les moyens de lutte
Le mildiou nécessite une gestion sur le long terme basée sur les leviers agronomiques et la pérennité des résistantes variétales et des matières actives disponibles et à venir. Petit tour de piste des connaissances essentielles sur cette maladie.
Pour en savoir plus :
Outil : Evaluation du risque aphanomyces
L’aphanomyces est la maladie tellurique la plus dommageable sur pois. L’outil EvA ne remplace pas le test biologique de Potentiel Infectieux mais permet de classer rapidement votre parcelle dans un niveau de risque et ainsi vous guider dans vos choix afin de préserver le rendement en pois et l’état sanitaire de la parcelle.
Peu d’informations à renseigner
Les informations à renseigner sont : le département, le type de sol, l’historique en pois et l’irrigation. Elles sont peu nombreuses mais doivent être renseignées très précisément.
Un outil utilisable dans une majorité de régions
L’outil EvA a été élaboré à partir d’une base de données regroupant des informations relatives à 780 parcelles réparties dans la moitié nord de la France, puis validée dans 120 parcelles principalement en régions Normandie et Centre-Val de Loire. Cet outil peut être utilisé en régions Bourgogne-Franche-Comté, Bretagne, Centre-Val de Loire, Grand Est, Hauts-de-France, Île-de-France, Normandie, Nouvelle-Aquitaine et Pays de la Loire.
Points d’attention
Actuellement, seul l’effet d’une culture de pois d’hiver ou de pois de printemps sur l’évolution du Potentiel Infectieux d’un sol est connu. L’effet des autres légumineuses sensibles n’a pour le moment pas été pris en compte dans cet outil faute de données. Par conséquent, pour les parcelles ayant reçu une ou plusieurs légumineuses sensibles autre que le pois en culture principale, intermédiaire, associée ou plante compagne, le risque peut être sous-estimé. Seul le test biologique peut permettre d’estimer le risque dans ces parcelles.*
*Légumineuses sensibles : lentille, luzerne, gesse, certaines espèces/variétés de vesce (Accéder au test) »
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En savoir plus sur la hernie des crucifères
Agent pathogène et Hôtes
La hernie des crucifères est une maladie racinaire, causée par un parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae.
Cet agent pathogène peut infecter la majorité des 3700 espèces de la famille des Brassicacées dont des espèces cultivées telles que le colza, la navette, le chou…mais aussi des adventices crucifères dont la ravenelle, la capselle bourse à pasteur, la sanve, le sisymbre officinal…qui sont des sources de multiplication de P. brassicae.
Symptômes
Appareil végétatif : flétrissement des plantes
Les symptômes observés sur les parties aériennes sont multiples :
- Un flétrissement temporaire du feuillage, surtout au cours de chaudes journées
- Un feuillage sénescent
- Un défaut de croissance
- Un rougissement des plantes infectées, en sol hydromorphe et après gel hivernal
- La disparition de pieds de colza en cas d’infection précoce et sévère. Avant l’apparition des symptômes sur feuilles, la maladie peut déjà avoir progressé considérablement dans les racines
Galles de hernie sur colza
Hypertrophie importante du système racinaire de colza
Hypertrophie des racines sur deux pieds de colza
Hypertrophie importante du système racinaire de colza
Hypertrophies (ou galles) racinaires
L’arrachage de pieds permet d’observer une déformation et un renflement des racines. Ces hypertrophies de forme et de grosseur variables peuvent apparaître très tôt à l’automne. Ces galles sont d’abord fermes (intérieur plein) et blanches, puis brunissent et se craquellent, puis pourrissent. La dégradation du système racinaire entraîne la mort de la plante dans la majorité des cas.
Coupe de galle de hernie : l’intérieur est plein, blanchâtre avec des marbrures brun-noir.
| A ne pas confondre avec le charançon gallicole ! Voir les maladies du colza |
Importance
La hernie des crucifères est une maladie racinaire majeure du colza. En France moins d’1/5 des sols seraient exposés, avec des disparités régionales. Les sols calcaires sont en effet très peu réceptifs. Toutefois, la hernie semble progresser régulièrement dans les parcelles à pH acide, surtout quand elles sont conduites en rotations courtes.
La détection des premiers foyers de hernie sur colza en France date des années 80. La maladie s’est ensuite étendue vers des régions fortement productrices de colza (Berry, Bourgogne, Lorraine, Poitou-Charentes) et de crucifères légumières (Bretagne). La hernie continue son extension dans de nouvelles zones, notamment dans le Centre (Eure et Loir), en Ile de France (Yvelines) et en Normandie. Une fois installée, la maladie est très persistante dans le sol.
| Une enquête en ligne participative permet de suivre l’extension de la hernie. Répondre à l'enquête. |
Carte des parcelles recensées
Consulter les parcelles de colza, chou, moutarde et d'autres, touchées par la hernie des crucifères.
ConsulterCycle de vie
L’ensemble du cycle s’effectue au niveau du sol et des racines du colza. L’eau libre dans le sol est un facteur indispensable pour la contamination et la dissémination. Le cycle comporte deux phases :
- Une phase passive de conservation des spores de repos de hernie et leur dissémination. Ces spores sont libérées après formation des galles de hernie, et peuvent subsister dans le sol pendant plus de 15 ans sans hôte. Leur dissémination est multiple : matériels agricoles, animaux, eaux de ruissellements…
- Une phase active d’infection en une succession d’étapes :
- Germination des spores de repos sous forme de zoospores biflagellées très mobiles dans l’eau libre du sol.
- Infection primaire des poils absorbants : les zoospores se fixent aux poils absorbants de l’hôte, y pénètrent et s’y multiplient.
- Infection secondaire : une nouvelle colonisation des cellules racinaires de l’hôte peut avoir lieu.
- Formation des galles, renflements caractéristiques emplis du parasite (sous forme de plasmode) puis de spores de repos qui seront libérées dans le sol.
Cycle de développement de la hernie des crucifères sur le colza
NuisibilitéL’incidence de la hernie sur le rendement dépend de la date et du degré de contamination. Sa nuisibilité peut être forte localement, allant de la perte de quelques quintaux jusqu’au retournement de la parcelle, dans le cas d’une attaque précoce et intense. Elle dépend également de la variété utilisée. La hernie entraîne également une perte d'huile (perte allant jusqu'à 3 points entre une parcelle infectée et une parcelle saine pour la même variété). |
Facteurs favorables
Sol et climat
La hernie se développe préférentiellement dans les sols limoneux à pH acide, hydromorphe et battant.
Les conditions optimales d’infection et de développement sont des températures comprises entre 20-25°C et une humidité relative du sol supérieure à 80%. Les forts orages et l’irrigation sont des facteurs aggravants en cas de présence de hernie.
Pratiques culturales
Le retour fréquent du colza dans la rotation mais aussi l'implantation de crucifères comme CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrate) favorisent l’augmentation de l’inoculum.
Un mauvais désherbage, notamment des crucifères, et le maintien des repousses de colza après la récolte favorisent la multiplication de l’agent pathogène
D’autres facteurs favorisent également le développement de la maladie : mauvais drainage de la parcelle ou l’absence de chaulage pour les sols acides.
L’absence de nettoyage des outils d’une parcelle contaminée à une parcelle saine favorisent la dissémination.
Contaminants potentielsAttention à la dissémination de la hernie ! Les outils de travail du sol souillés dans une parcelle infestée sont des vecteurs potentiels de la hernie, tout comme des végétaux contaminés, de l’eau d’irrigation ou des fumiers contaminés. |
Diversité de l’agent pathogène
Au sein de Plasmodiophora brassicae il existe plusieurs pathotypes, qui sont des groupes d’individus ayant une virulence différente. Ils sont caractérisés en utilisant une gamme d’hôtes différentiels de colza. Leur nombre va dépendre du nombre d’hôtes composant ce set. Selon le set de 3 hôtes différentiels de Somé et al. (1996) utilisé dans un projet collaboratif*, 6 pathotypes (P1 à P6) sont détectés à la suite d’un échantillonnage de sol/galles mené en France entre 2011 et 2012. Il ressort que :
- La proportion de ces 6 pathotypes (P1 à P6) est variable sur le territoire français
- P1 (le plus agressif), P2 puis P3 représentent plus de 90% des échantillons
- Les pathotypes P1, P2 et P3 sont susceptibles d’attaquer, de façon non systématique, la variété de colza résistante Mendel, et d’autres variétés ayant des sources de résistance similaire.
- L’ajout de la variété Mendel au set d’hôtes différentiels initial conduit à distinguer les pathotypes, selon leur capacité à contourner (P1*, P2*…) ou non (P1, P2…) la résistance de cette variété
- Il existe une hétérogénéité intra- et inter-parcellaire. L’hétérogénéité est davantage présente entre parcelles qu’entre secteurs géographiques, conduisant à des préconisations variétales à l’échelle de la parcelle.
Proportion des pathotypes de hernie en France 2011-2012 (d’après Orgeur et al. 2016)
Le GEVES propose actuellement une prestation pour caractériser le ou les pathotypes présent(s) sur la parcelle, y compris ceux qui contournent la résistance de la variété Mendel.
* Projet collaboratif mené de 2011 à 2013 entre le GEVES (coordinateur), Terres Inovia, l’INRA-IGEPP, NPZ, Syngenta, Serasem, Limagrain Europe, Ucata.
Leviers de lutte
Le contrôle de la hernie des crucifères chez le colza en France s’articule autour de 3 leviers : la prévention, le levier génétique et de bonnes pratiques agronomiques.
Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection du colza contre la hernie des crucifères.
Une combinaison de leviers pour lutter contre la hernie des crucifères.
Le levier génétique est la voie la plus efficace pour lutter contre cet agent pathogène. Plusieurs variétés résistantes à certains pathotypes existent sur le marché français – toutes les informations disponibles sont sur myvar.fr.
Le détail des leviers opérationnels de lutte contre cette maladie est disponible en cours de campagne
Le projet Optiplasm (GEVES, Terres Inovia, INRAE) visant à optimiser l'évaluation officielle des variétés de colza vis-à-vis de la hernie des crucifères s’est terminé en 2022. Les résultats n’ont pas encore abouti à un changement de méthodologie car cela nécessite de poursuivre les travaux dans la compréhension de la diversité génétique des différents pathotypes de P. brassicae. Des pistes à court terme sont aussi en œuvre pour moduler les conditions expérimentales pour se rapprocher des conditions terrain. En savoir plus sur les résultats du projet.
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