De nouvelles solutions pour le désherbage du colza : Mozzar et Fox
La gamme d’herbicides colza s’étoffe de deux nouveautés intéressantes pour lutter contre de nombreuses dicotylédones en post-levée de la culture. Ces innovations seront des atouts indéniables pour « tirer à vue ». Cela ouvre des perspectives de désherbage de post-levée stricto sensu ou de modulation des coûts de la traditionnelle « base prélevée ». Reste à bien analyser en amont le risque en graminées, ces dernières demeurant une des clés majeures de raisonnement des futurs programmes intégrant ou non les nouveautés herbicides.
MOZZAR (=BELKAR) cible un grand nombre de dicotylédones
Composée de 10 g/l d’halauxifen-méthyl et de 48 g/l de picloram (formulation EC).
MOZZAR est autorisé depuis mars 2019 à la dose de 0.25 l/ha. Si nécessaire, il est possible de répéter l’application à 0,25 l/ha. A partir de 6 feuilles, MOZZAR est homologué à 0,5 l/ha (=la pleine dose). L’herbicide est applicable en sortie hiver jusqu’au stade reprise de végétation, ce qui donne des opportunités de rattrapage tardif, gaillet notamment, mais aussi de destruction de légumineuses associées non gelées. L’herbicide a une action foliaire et systémique sur adventices présentes uniquement. Le coût à 0,25 l/ha devrait être proche de 40 €/ha.
MOZZAR se distingue par son efficacité hors norme sur géraniums et gaillet, mais aussi sur chardon-marie, bleuet, fumeterre, mercuriale, coquelicot, laiteron, lamier et ammi-majus. Le désherbage anti-dicotylédones « pivot » du colza se déplace ainsi à 4 feuilles à la dose 0.25 l/ha en attendant de préférence début octobre. L’objectif est un positionnement optimum sur un maximum d’adventices levées mais encore suffisamment jeunes pour ne pas trop concurrencer le colza. A noter l’exception des semis précoces de la première quinzaine d’août pour lesquels, en situation de forte pression géranium, l’application peut débuter dès 4 feuilles du colza.
Selon les priorités, nous pouvons schématiser de la sorte :
- Si flore dicotylédones majoritairement : simple application de MOZZAR 0.25 l/ha au moment opportun puis, si besoin, renouvellement avec MOZZAR 0.25 l/ha ou relai avec IELO, FOX, CALLISTO, CENT 7.
- Si problématique graminées : base présemis ou prélevée modulable pour limiter rapidement la pression graminées et faciliter ensuite l’action de la propyzamide dès l’entrée hiver. Option MOZZAR ou tout autre produit de post-levée sur observation de la flore dès début octobre.
FOX : pour des cibles plus spécifiques et pour préserver les légumineuses associées
Composé de 480 g/l de bifénox en formulation SC
Également utilisable dès l’automne 2019, FOX est un produit essentiellement foliaire qui agit par contact avec les plantes (systémie quasi-nulle). Il s’emploie à 1 l/ha (environ 20 €/ha) du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début novembre. Son efficacité décroît avec le développement et l’endurcissement des adventices par le froid.
Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que véroniques, pensée, mercuriale, fumeterre, moutarde, sisymbre et coquelicot. Il apporte aussi une efficacité sur lycopsis ou érodium lorsque ces plantes sont très jeunes. Par soucis de sélectivité vis-à-vis du colza, le respect du stade d’application et des conditions d’emploi est important. Cet herbicide trouvera surtout sa place en complément de programme (par exemple, après une prélevée).
A noter que FOX est sélectif des couverts associés. Les essais indiquent que FOX puis IELO, par exemple, présentent un spectre intéressant, en situation de flore simple à gérer (pas de gros problème graminées, géraniums, gaillet), et cela, pour un bon rapport qualité prix.
Documents à télécharger
Limaces : estimation du risque
Pour évaluer le risque sur la parcelle, vérifier la présence des limaces le plus tôt possible et régulièrement jusqu’au semis, en particulier en période humide ou de pluie.
Les limaces font preuve d'activité essentiellement nocturne. Pour identifier leur présence, plusieurs possibilités :
Par observation directe des limaces actives sur le sol humide en surface, avant qu’il ne fasse trop jour.
Par piégeage : disposer un abri sur la surface du sol (carton plastifié, tuile, soucoupe plastique, planche, etc.) ou, mieux, un véritable piège à limaces.
Les précautions à prendre pour bien utiliser les pièges :
- Débuter le piégeage avant le semis
- Positionner si possible 4 pièges (pour couvrir une surface d’1 mètre carré) à au moins 10 mètres les uns des autres et à au moins 10 m de la bordure.
- Avant la pose des pièges, les humidifier à saturation par un trempage préalable.
- Ne pas arroser le sol au moment de la pose pour avoir une vision du risque tel qu'il est au moment de la pose du piège.
- Poser les pièges la veille du relevé, de préférence en soirée pour éviter le dessèchement qui se produit dans la journée, face aluminium visible au-dessus du piège.
- Ne pas déposer d’appâts sous les pièges.
- Relever les pièges le lendemain matin avant la chaleur.
- Déplacer les pièges de quelques mètres et les réhumidifier avant chaque nouvelle estimation.
- Compter le nombre de limaces présentes. Il existe 2 espèces majoritaires nuisibles, la limace grise ou loche et la limace noire.
Evaluer le risque à priori :
Combiner les leviers pour limiter la nuisibilité des ravageurs !
Afin de réussir son colza, la clé est de combiner les leviers. Pour gérer les insectes d’automne (altises d’hiver et charançons du bourgeon terminal, les références acquises dans les essais montrent que c’est bien l’association des leviers agronomiques et insecticides qui donnent les meilleurs résultats. Pour chaque levier mis en place, le rendement est augmenté sans impact négatif sur la marge.
Pour chaque levier mis en place, le rendement est augmenté sans impact négatif sur la marge.
L’indicateur utilisé sur la figure (b) est ici la différence de marge semi-nette correspondant à l’écart entre la marge partielle de la modalité considérée et la marge partielle de la modalité témoin (colza sans association, ni fertilisation au semis, ni traitement insecticide contre les larves d’altises et le charançon du bourgeon terminal). La marge partielle est égale au produit brut moins les seules charges opérationnelles et de mécanisation variant entre les modalités (poste fertilisation, association avec des légumineuses, insecticides).
Les hypothèses de calculs sont :
- Insecticides : prix insecticide + coût de passage (9€/ha).
- Fertilisation: 1€/U + coût de passage (3.99€/ha).
- Couverts: Semences féverole (20€/ha) + cout semis 18€90 (semoir double caisse).
- Prix de vente du colza : 350€/tonne
Rendement aux normes (a) et différence de marge semi-nette avec le témoin (b), dans le témoin colza seul (CO), dans les modalités colza fertilisé (CO-F), colza associé à de la féverole (CO-Fev), colza associé à de la féverole et fertilisé (CO-Fev-F), colza associé à de la féverole, fertilisé et traité (CO-Fev-F-T), colza seul traité (CO-T). Les groupes de significativité sont issus d’un test de Tukey à 5%. Les essais présentaient une biomasse des légumineuses en entrée d’hiver > 200 g/m2.
(a)
(b)
Commander ou télécharger le guide colza
Des conseils de culture mis à jour chaque année
12 chapitres permettent de tout savoir sur cette culture : variétés, implantation, fertilisation, régulateurs, désherbage, récolte et conservation. L’occasion aussi de faire le point sur les maladies et les ravageurs à l’automne et au printemps. Le guide aborde également la question de l’interculture après colza et donne les clefs pour conduire le colza en association avec des légumineuses. Pour terminer, on retrouve les grands rendez-vous de la culture selon les stades de développement du colza.
Télécharger le guide colza Télécharger le guide colza bio
Comment se le procurer ?
Le guide est accessible dans son intégralité en version PDF et à la commande, dans la rubrique "Produits" / Publications.
Comment lutter contre la résistance des adventices aux herbicides ?
Les instituts (Arvalis, Acta, FNAMS, INRA, ITB, Terres Inovia) et Végéphyl (COLUMA) expliquent comment lutter contre la résistance des adventices aux herbicides.
Cette vidéo, financée par le GIS GC HP2E, est en avant-première de la note commune inter instituts pour la gestion des résistances des adventices aux herbicides.
Lutter contre les crucifères en colza
Les plus connues sont la moutarde des champs (ou sanve), la ravenelle, le sisymbre et la capselle, présentes depuis longtemps dans le colza.
Ravenelles dans un champ de colza
Depuis une vingtaine d’années, la calépine, la barbarée et le rapistre se développent localement. Des espèces comme le passerage ou le tabouret progressent dans les parcelles. Cette situation s'explique par la faible efficacité des herbicides sur ces espèces et le retour fréquent du colza dans les parcelles.
Reconnaître les crucifères
Barbarée intermédiaire (Barbarea intermedia)
1. Plantule - 2. Plante adulte
- Cotylédons allongés avec un fin pétiole
- Premières feuilles entières ; les suivantes découpées, dentées, avec l’extrémité en forme de cœur.
- Plante sans poils, de 30 à 80 cm, à feuillage vert franc très luisant
- Fleurs jaune pâle
- Siliques parallèles à la tige
Calépine (Calepina irregularis)
Calépine plante adulte
- Cotylédons ovales, arrondis, non symétriques
- Limbes de la plantule tachés de fines ponctuations noirâtres
- Premières feuilles entières ; les suivantes en forme de violon
- Plante totalement sans poils, de 25 à 60 cm de haut, de couleur vert-jaunâtre glauque
- Petites fleurs à pétales blancs inégaux
- Siliques en forme de citron, portées par des pédoncules arqués vers le haut
Capselle (Capsella bursa pastoris)
Capselle
- Cotylédons de petite taille, en forme de losange, avec un pétiole court
- Plantule à feuilles alternes en rosette. Les premières feuilles ont un limbe entier, elliptique. Les suivantes sont de plus en plus dentées, mais peuvent présenter des formes diverses
- Présence de poils simples et ramifiés, en étoile sur les premières feuilles, et la base des feuilles adultes (critères sûrs de détermination, observables à la loupe)
- Plante de 20 à 50 cm de haut
- Petites fleurs blanches
- Fruits caractéristiques, triangulaires et aplatis
Diplotaxis fausse roquette (Diplotaxis erucoides)
Diplotaxis en floraison
- Spécificité géographique : est présent principalement dans le Sud
- Cotylédons glabres et petits, en forme de cœur allongé
- Plantule à feuilles alternes ; l’axe hypocotylé est très court
- Feuilles obovales. Les premières sont dentées, puis elles deviennent de plus en plus divisées, avec une pilosité caractéristique, coudée couchée
- Plante adulte de 30 à 60 cm de hauteur
- Fleurs en grappes, blanches veinées de rose, virant au violet en vieillissant
- Siliques courtes, de 20 à 35 mm, avec un pédicelle court et poilu
Moutarde noire (Brassica nigra L.)
1. Champ de moutarde - 2. plante adulte
- Spécificité géographique : se rencontre fréquemment dans les colzas du Sud-Ouest, dans les sols argileux. Elle est très concurrentielle.
- Cotylédons en cœur déformé et profondément échancrés
- Plantule à feuilles alternes avec premières feuilles divisées ou à lobes
Myagre perfolié (Myagrum perfoliatum)
Myagre perfolié
- Spécificité géographique : localement très présent dans le Sud, se trouve surtout sur les sols calcaires ou argilo-calcaires.
- Cotylédons assez grands et elliptiques (15-20 mm de long)
- Plantule assez charnue, cireuse, d’un vert bleuté
- Premières feuilles sinuées ; les suivantes lobées et divisées, avec une nervure blanche, large et saillante en face inférieure
- Plante adulte glabre, de 30 à 110 cm de hauteur
- Fleurs petites, jaune pâles, en grappes
- Fruits : silicules trapézoïdales caractéristiques, contenant 3 loges dont seule la basale renferme une graine fertile
Passerage des champs (Lepidium campestre)
Passerage des champs
- Cotylédons elliptiques, de 12 à 15 mm
- Plantule en rosette. Premières feuilles ovales, entières ; les suivantes plus allongées, lobées
- Plante adulte de 20 à 50 cm de haut
- Fleurs en grappes denses, divisées, de couleur blanche
- Poils denses et courts donnant à la plante une couleur grisâtre
- Fruits : silicules ovales, couverts d’écailles, échancrées au sommet
Rapistre rugueux (Rapistrum rugosum)
Rapistre rugueux
- Spécificité géographique : rencontré principalement dans le Sud, est également présent en Bourgogne et dans le Centre-Ouest. On le retrouve fréquemment, et parfois abondamment, dans toutes les cultures. Il affectionne particulièrement les sols calcaires.
- Cotylédons moyens, échancrés et glabres
- Plantule avec feuilles faiblement poilues et peu divisées ; les suivantes poilues, lobées puis divisées
- Plante adulte de 40 à 140 cm de haut, vert pâle, avec des ramifications se développant souvent à l’horizontale
- Fleurs de petite taille, jaune citron
- Fruits : silicules pointues, de 4 à 10 mm de long, indéhiscentes avec 2 articles dont l’inférieur contient une graine
Ravenelle (Raphanus raphanistrum)
1. Plantule - 2. Plante adulte
- Spécificité géographique : se cantonne préférentiellement aux sols siliceux, argilo-siliceux et limoneux (par exemple Boischaut, Perche, Sologne et boulbènes du Sud-Ouest). Elle est très nuisible en cas de levée tardive du colza ou lorsque le gel est insuffisant pour la détruire, comme c’est le cas sur la façade atlantique. Une lutte spécifique fondée sur une intervention précoce est alors indispensable, surtout pour les colzas implantés fin août.
- Cotylédons de grande taille, en forme de cœur, échancrés, sans poils. La longueur du pétiole est supérieure à celle du limbe
- Feuilles alternes, disposées en rosette ; divisées, jusqu’à la nervure médiane ; hérissées de poils raides, rugueuses au toucher
- Fleurs blanches ou jaunes très pâles, souvent veinées de violet
Sanve/Moutarde des champs (Sinapsis arvensis)
1. champ infesté - 2. plantule
- Spécificité géographique : marque une nette prédilection pour les sols argilo-calcaires et se rencontre dans 10 % des parcelles de colza.
- Cotylédons de grande taille, plus larges que longs, en forme de cœur. La longueur du pétiole est égale à celle du limbe
- Feuilles alternes disposées en rosette ; lobées, rarement divisées, velues mais lisses au toucher
- Plante adulte de 30 à 80 cm de hauteur
- Fleurs jaunes
Sisymbre officinal (Sisymbrium officinale)
Sisymbre officinal
- Spécificité géographique : se retrouve dans toutes les grandes zones de culture du colza.
- Cotylédons petits, elliptiques
- Plantule en rosette couverte de poils simples
- Feuilles pétiolées, divisées, à lobes profonds, pétiole violacé ; lobe supérieur en forme de hallebarde
- Plante adulte de plus de 1 mètre de haut, raide
- Fleurs petites, jaune pâle
- Siliques petites (1 à 2 cm), étroitement appliquées contre la tige
|
|
Répartition géographique des principales crucifères adventices du colza
Dégâts et pertes
Les crucifères adventices sont à l’origine de pertes de rendement importantes et d’une mauvaise qualité de récolte. Elles exercent une compétition directe et précoce sur le colza en raison de leur grande taille et de leur développement plus rapide. Elles peuvent entraîner jusqu’à 50 % de perte de rendement en cas d’infestation massive.
Leur présence peut aussi affecter la qualité de la récolte du colza en augmentant sa teneur en glucosinolates. Par ailleurs, les graines de certaines espèces (sanve) sont toxiques pour le bétail.
Combiner les moyens de lutte
Aucune solution n’est parfaite pour lutter contre les crucifères, mais la combinaison de plusieurs techniques (moyens de lutte agronomiques, mécaniques et chimiques) permet de résoudre tout ou partie des problèmes rencontrés.
Les pratiques agronomiques
Mettre en œuvre un maximum de leviers agronomiques permet de compléter l’action des produits phytosanitaires voire de réduire leur utilisation.
Le faux-semis reste la meilleure des solutions préventives. Il sera efficace sur la plupart des crucifères dont les graines sont non-dormantes, à condition d’être soigné (affinage du sol, 5 cm de profondeur maxi). Le faux-semis est une technique à répéter tout au long de la rotation, dans chaque interculture (idéalement début septembre ou début mars).
Dans les essais Terres Inovia, la pratique d’un déchaumage profond puis d’un déchaumage superficiel a montré un meilleur déstockage de ravenelle et de moutarde des champs en interculture (levées plus nombreuses que les autres modalités). L’absence de déchaumage ne permet pas de faire lever de sanve et moins de ravenelle que les déchaumages.
Effet du travail du sol en interculture colza-blé
Ainsi, pour faire lever un maximum de ravenelles et de sanves, réaliser un travail profond post-récolte (fin juillet) puis un travail superficiel rappuyé fin août.
Cependant, comme le meilleur moyen de faire lever des repousses de colza (dans l’interculture après la récolte du colza et avant un blé) est de ne pas toucher le sol après la récolte ou de réaliser un travail superficiel post-récolte de profondeur maximum de 7-8 cm (en tout cas de ne pas réaliser de travail profond post-récolte qui enfouirait les graines), le meilleur compromis de gestion de repousses colza ET de gestion des crucifères adventices est donc de réaliser un travail superficiel post-récolte puis un travail superficiel et rappuyé fin août.
Enfin, il ne faut pas oublier que la réussite des faux-semis est fortement conditionnée à la météo estivale, la date des interventions de travail du sol, leur profondeur ainsi que l’outil utilisé pour les réaliser.
- Un assolement diversifié avec des dates de semis étalées freinera l’extension de certaines espèces mais sans « casser » totalement les cycles : les levées peuvent avoir lieu aussi bien au printemps qu’en fin d’été et début d’automne.
- NB : le labour, en revanche, aura peu d’effet sur les crucifères car les graines ensevelies ne perdront pas de sitôt leur capacité germinative. Certains chercheurs ont même démontré que la viabilité des graines tend à augmenter avec la profondeur d’enfouissement.
La lutte mécanique en culture
Le désherbage mécanique (bineuse, herse étrille et houe rotative) se révèle intéressant sur les crucifères à condition de profiter de plages météo propices et d’intervenir très tôt sur des adventices faiblement enracinées : stade fil blanc-cotylédon pour la herse étrille et la houe rotative ; 2-3 feuilles pour le binage. Ne pas hésiter à intervenir plusieurs fois si les conditions le permettent.
Le désherbage chimique
Le désherbage de prélevée peut suffire sur quelques crucifères réputées faciles à contrôler, à condition d'opter pour le bon produit ou le bon programme (exemple : sisymbre, capselle, faible infestation de moutarde noire).
Colza live : formations en ligne au fil de la campagne
D’une durée de 2h, répartis au fil de la campagne, les sept modules de formation Colza Live permettent de tout savoir sur les facteurs clés de la réussite du colza
S'inscrire à la formation
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formation
Outil Infloweb - Connaitre les adventices
Une mine d’informations et de conseils sur plus de 40 adventices majeures des grandes cultures
Accéder à l'outilDocuments à télécharger
Désherbage du colza : attention à la phytotoxicité et au manque de sélectivité
Le colza peut présenter des symptômes suite à l'application de certains produits ou à un mauvais rinçage de cuve après un traitement sur céréales :
- Produits à base de clomazone
- Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
- Mauvais rinçage de la cuve
Produits à base de clomazone
1. Symptômes sur cotylédons - 2. Symptômes sur feuille
La clomazone, matière active intéressante sur colza, peut, dans certaines conditions, conduire à l'apparition de symptômes de phytotoxicité se traduisant à l'automne par un blanchiment de feuilles, plus rarement de plantes entières. Dans la très grande majorité des situations, les symptômes ne sont que passagers et sans incidence sur le devenir de la culture.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis, surtout si elles s'accompagnent d'un temps frais peu poussant,
- des sols filtrants ou "froids",
- des semis tardifs : dans ce cas, limiter la dose de clomazone, voire éviter d'utiliser cette molécule,
- une certaine sensibilité variétale,
- des phytotoxicités résultant de l'application tardive de certaines sulfonylurées sur le précédent céréale.
Produits à base de dimétachlore, métazachlore et dmta-P à pleine dose
1. Manque de sélectivité de chloroacétamide à dose pleine suite à un abat d'eau - 2. Déformation de feuilles
Des produits tels que ButisanS (Sultan , etc..), Novall, Springbok, ou l'association Springbok + Novall peuvent manquer de sélectivité à dose pleine. Les symptômes (du stade cotylédons à 1-2 feuilles), peu fréquents, se manifestent à l’occasion de pluies importantes sur des sols filtrants. Les plantules perdent toute leur vigueur, elles sont vert foncé et anthocyanées. Des nécroses de radicelles voire de l’hypocotyle sont visibles (symptômes type « fonte de semis). A l’exception de très rares cas de disparition de plantes, les symptômes disparaissent rapidement. Quelques déformations de feuilles (stade 2-4 feuilles) ont été observées avec Springbok, sans incidence.
Parmi les facteurs susceptibles d'accroître le risque de phytotoxicité, on peut citer :
- des précipitations marquées dans les 2-3 semaines suivant le semis ;
- des sols filtrants ou "froids" ;
- des semis tardifs.
En situation de sol filtrant (sables, limons), limiter la dose (Sultan 1,5 l/ha, etc…) ou fractionner l’application (ex : Novall 1,5 en prélevée, 1 l/ha en postlevée précoce).
Nettoyer sa cuve est indispensable entre les traitements céréales et colza
Avant une intervention sur colza suivant un désherbage sur céréales, le pulvérisateur doit être soigneusement nettoyé.
L'usage de l'eau seule pour nettoyer la cuve après traitement est très insuffisant pour les sulfonylurées à l'exception des produits à formulation SX (DuPont Solutions) employés seuls, sans mélange. Les produits ont en effet la capacité de se fixer sur les parois et les tuyauteries. Ils seront remis en solution lors de l'usage du pulvérisateur pour les interventions sur colza avec des produits de type antigraminées foliaires ou insecticides (formulation avec solvant). Utiliser un nettoyant pour pulvérisateur est donc indispensable pour un nettoyage efficace. Pour choisir le produit, se conformer aux conseils des firmes sur l'étiquette du produit. Par exemple, Végénet et All Clear® Extra sont conseillés par les firmes DuPont et Bayer CropScience.
Symptômes constatés sur colza
Un mauvais rinçage après l'application de sulfonylurées sur céréales peut provoquer :
- un tassement et une réduction importante de la biomasse
- des avortements des siliques ou des altérations
- un allongement de la floraison ou une refloraison
- une récupération limitée
- une tige très raide et cassante
L'incidence sur le rendement de tels phénomènes est importante, allant dans les cas les plus graves jusqu'à la destruction de la culture.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Les solutions de postlevée sur colza
CALLISTO
0,15 l/ha à 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 7 à 13 €/ha.
Applicable à partir de 6 feuilles, sur des colzas en bon état végétatif, légèrement endurcis (après les premiers froids - mi octobre, petites gelées, maximales inférieures à 15-18°C) et jusqu'au stade rosette, repos végétatif. Le colza présente une forte décoloration blanchâtre à jaune sans réduction de vigueur durant 3 à 4 semaines. La deuxième application se fait 2 à 3 semaines plus tard et marque très peu la culture. L'efficacité décline sur des stades trop développés en l'absence de gel.
| Calépine, sanve, capselle, chardon-marie, , lamier, stellaire, | |
| Barbarée, Diplotaxis, sysimbre, véronique feuille de lierre | |
| Ravenelle (1), rapistre (1), passerage |
CALLISTO 0.15 l/ha + CENT7 0.2 l/ha
A 6 feuilles du colza, suivi ou pas d'une deuxième application. Coût du traitement : 15 à 30 €/ha.
Mélange non couvert par les firmes, mais testé à de très nombreuses occasions par Terres Inovia. Respecter les conditions d’utilisation de CALLISTO et traiter impérativement sur un feuillage sec et un sol réssuyé, en dehors d'une période de fortes chaleurs. Ne pas mélanger avec un autre produit ou avec un adjuvant.
| Calépine, sanve, ravenelle, capselle, rapistre, diplotaxis, chardon-marie, lycopsis, barbarée, sysimbre, lamier, stellaire, véronique feuille de lierre | |
| Diplotaxis, passerage | |
| Autres adventices |
LONTREL SG (printemps)
140 à 174 g/ha + huile 1 l/ha. Coût du traitement 42-52 €/ha.
Applicable à partir du 15 février, du stade C1 (début d'élongation de la tige) au stade D1 (boutons accolés visibles). Limité à une application de 174 g/ha tous les deux ans (fractionnement possible). Conditions optimales d'application : hygrométrie supérieure à 60 % et température supérieure à 12°C. Eviter les périodes d'amplitude thermique supérieure à 15°C. Le temps doit être poussant. Il ne doit pas pleuvoir dans les 4 h suivant l'application. La dose peut être modulée à 100-140 g/ha sur légumineuses et très jeunes matricaires (et bonnes conditions d'emploi).
| Anthémis, matricaire, féverole, lentille | |
| Helminthie, chrysanthème des moissons, chardon-marie | |
| Ombellifères et autres adventices |
ATIC-AQUA
1 à 2 l/ha. Coût du traitement : 14 à 28 €/ha.
Application de post-levée bénéfiant d'une autorisation de mise en marché sur coquelicot. En programme avec prélevée ou rattrapage, applicable à partir de 2 feuilles du colza à 1 l/ha. La dose est de 2 l/ha pour le stade 6-8 feuilles, au-delà, l'efficacité baisse significativement. Applicable jusqu'au stade rosette compris.
| Coquelicot, véronique, stellaire, pensée, en stade précoce : lamier, mercuriale, lycopsis | |
| Autres adventices |
IELO
1,5 l/ha. Coût du traitement : 51 €/ha.
L'application peut être conditionnée par la période optimale d'action de la propyzamide. Utilisable par temps froid (dès 5°C). Pour son action contre les dicotylédones, les applications peuvent débuter en octobre (meilleure efficacité sur chardon-marie, géraniums, fumeterre, helminthie, bleuet). Stade limite d'application BBCH 18. Une application au stade rosette permet de respecter la limite maximale de résidus (LMR), qui a une valeur règlementaire.
Période optimale pour une action dicotylédones et graminées : 1er novembre, 10 novembre pour le sud de la France.
| Anthémis, matricaire, bleuet, helminthie et lychnis (stade 2-4 feuilles), laiterons, légumineuses. Après une prélevée : coquelicot, géraniums. | |
| Chardon-marie (voir IELO+CALLISTO), coquelicot (en l'absence de prélevée), pensée, helminthie | |
| Gaillet, euphorbe, ombellifères, crucifères |
Le désherbage de post-levée à large spectre représente, pour les producteurs, une réelle voie de progrès en s’affranchissant des conditions sèches néfastes à l’efficacité de la prélevée à l'instar de la spécialité IELO de DowAgrosciences. A base d’aminopyralide à 5,3 g/l et de propyzamide à 500 g/l, le produit s’utilise à 1,5 l/ha fin octobre – début novembre. Cela correspond, sur graminées, à une pleine dose de KERB FLO (ou autre propyzamide). L’action antidicotylédone représente une nouveauté. L’aminopyralide est une substance active de type auxinique, du groupe HRAC O.
Equivalent aux produits de type KERB FLO contre ray-grass, vulpin, brome (en photo) ou vulpie, IELO est très efficace sur anthémis, bleuet, laiterons, légumineuses, mâche, matricaire, mouron des champs, stellaires et véroniques. Il présente une efficacité intéressante sur coquelicot. Néanmoins, l’application sur des coquelicots très développés peut être décevante. Dans un contexte de développement de populations de coquelicots résistants aux inhibiteurs de l’ALS (sulfonylurées, etc…,.) ce mode d’action reste un atout dans la rotation. Par contre, IELO ne présente pas d’efficacité contre le gaillet et les crucifères (moutarde, ravenelle, capselle, etc.). Il est également très insuffisant sur ombellifères.
Dans un programme après un herbicide de prélevée à dose modulée (2/3 à ¾ de la pleine dose), le spectre est complet et les niveaux d’efficacité sont d’un très bons. Dans toutes ces situations, le choix de la prélevée reste important, car il conditionnera l’efficacité finale sur les flores que contrôle mal IELO. Contre ombellifère, préférez une base NOVALL ou ALABAMA, comme en lutte contre le gaillet contre lequel il est possible de choisir une base avec clomazone (AXTER, ALTIPLANO, pack avec clomazone, etc…,.).
IELO présente également une action intéressante contre les géraniums que l’on valorise dans ce type de programme avec prélevée. Le résultat final est plutôt innovant et souvent supérieur aux références de type ALABAMA ou même COLZAMID puis AXTER. Il faut souligner que les efficacités contre géranium disséqué, géranium à feuille ronde et géranium mou sont supérieures à celles obtenues sur géranium à tige grêle. Dans ce cas, pour un programme prélevée puis postlevée avec IELO, choisir une base de type SPRINGBOK ou ALABAMA.
Cette action complémentaire de IELO est également à noter sur pensée. Contre chardon-marie, l’efficacité de IELO est un peu irrégulière. L’application se trouve très souvent confrontée à des chardon-maries trop développés avec un résultat final plutôt moyen (70% d’efficacité). Cette efficacité a tendance à diminuer lors d’un hiver doux. Le produit CALLISTO peut palier ce déficit. En effet, une application préalable renforce nettement l’efficacité. Le mélange IELO + CALLISTO présente aussi de très bons résultats (ce mélange n’est pas couvert par les firmes, il ne peut se faire que sous la responsabilité de l’utilisateur). Ce type de mélange va aussi permettre de lutter contre la calépine (préférez CALISTO dès 6 feuilles du colza) ou la sanve.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO. IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Résultats de programmes avec herbicide de prélevée (ALABAMA ou métazachlore ou AXTER) puis Ielo en postlevée (essais 2014-2017)
Résultats IELO/BIWIX en programme avec métazachlore (2014 à 2017)
| Sans propyzamide | Avec propyzamide | |
| Alabama 2,5 l | 100€ | 130€ |
| Alabama 2 l/ IELO | 133€ | 133€ |
| Mtz 1,2 l /IELO | 85€ | 85€ |
| Axter 1,5 l/ IELO | 102€ | 102€ |
Les résultats sont plus robustes sur géranium disséqué et géranium à feuilles rondes.
Le rapport qualité / prix est imbattable.
FOX
à partir de 4-6 feuilles du colza à la dose de 1 l/ha
FOX est applicable sur feuillage sec et sur colza en bon état végétatif. Evitez les températures négatives dans les jours qui suivent l’application.
Pour une application au stade 4-6 feuilles du colza :
| Coquelicot, fumeterre, lamier, mercuriale, sanve, sysimbre, véroniques | |
| Capselle, Lycopsis (voir CALLISTO + CENT7), érodium, géranium disséqué, géranium feuille ronde, helminthie laiteron, ravenelle. Irrégulier sur gaillet. | |
| Autres adventices |
FOX (bifénox à 480 g/l, en formulation EC) est homologué à la dose de 1 l/ha. Cet herbicide foliaire de contact est un inhibiteur de la synthèse chlorophyllienne faiblement systémique (groupe HRAC E). Il s’emploie du stade « 4 à 6 feuilles » du colza jusqu’à début décembre. L’herbicide peut manquer de sélectivité et occasionner des brûlures sur feuilles sur jeunes colza de moins de 4 feuilles en croissance active (septembre ou début octobre) par temps poussant ; le respect du stade d’application est donc important. Les traitements en présence de rosée sont à proscrire, tout comme l’ajout d’un adjuvant (huile ou mouillant) ou les mélanges avec des formulations EC.
Comme tout herbicide de contact, son efficacité décroît avec le développement du stade et l’endurcissement de la plante par le froid. Le produit est efficace sur de jeunes adventices telles que mercuriale, fumeterre, moutarde et sisymbre, mais aussi lycopsis et coquelicot ; sa particularité est d’être efficace sur pensée et véronique. Dans nos essais, lors d’hivers froids, de légers compléments d’efficacité du bifenox ont été observés lorsqu’associé à l’herbicide Ielo sur géranium disséqué.
Le spectre est intéressant pour son rapport qualité/prix, en concurrence avec des bases simples de prélevée.
Le FOX apporte un complément Fumeterre, géranium, mercuriale, moutarde, ravenelle voire gaillet par rapport à IELO.
Programme avec prélevée et association IELO+bifenox (2016-2018)
Un programme à comparer à Alabama / propyzamide et un écart de coût de l’ordre de 35 €/ha
- Renfort géranium Niveau >= Alabama (attention Tige grêle)
- Renfort fumeterre, mercuriale, coquelicot, voire crucifère, etc.
- Attention gaillet
Conseil sur l’utilisation du FOX :
- Respecter le stade minimal : 4-6 feuilles, pour des raisons de sélectivité
- Une solution de post-levée qui peut être stratégique sur certaines adventices : rattrapage ciblé ou programme.
- Mercuriale, fumeterre, pensée = spécificité du bifenox
- Sanve, sisymbre, lycopsis
- Avec des bénéfices autres : véroniques, pensée, coquelicot, voire complément gaillet géranium disséqué ou à feuille ronde en situation de complément au ILELO.
Ceci permet d’élaborer des programmes avec une prélevée simple (napropamide PS, métazachlore, Springbok, etc..)
- Mais en concurrence avec CALLISTO (avec ou sans CENT7) et ses bénéfices
- Sanve, ravenelle (CALLISTO plus efficace), lycopsis (CALLISTO+CENT7)
- spécificité du CALLISTO: chardon-marie, calépine, passerage voire barbarée
- Attention : l’intérêt du produit va dépendre de son prix
Programmes de désherbage avec FOX :
- Programme de post-levée ou association avec IELO :
- Spectre assez large (complément du IELO), peut convenir en situation assez simple, même avec du géranium disséqué.
- Séquence ou association selon les flores :
- Sur mercuriale-gaillet/shérardie, crucifères : séquence
- Autres: association en 1 passage.
- Programme de l’association avec une prélevée économique :
- Spectre large de type ALABAMA/propyzamide, renforcé sur géraniums (sauf tige grêle), érodium, mercuriale, crucifères.
- Rapport qualité / prix à mettre en perspective.
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Colza live : formations en ligne au fil de la campagne
D’une durée de 2h, répartis au fil de la campagne, les sept modules de formation Colza Live permettent de tout savoir sur les facteurs clés de la réussite du colza
S'inscrire à la formation
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formation
Evaluation des intrants
Conception, suivi et expertise d’essais en stations TI, gestion de réseaux d’expérimentation thématiques labellisés TI, conduite d’essais EOR, evaluation et expertise marché
Nous contacter
Les stratégies herbicides pour le colza
La connaissance de la flore des parcelles et leur niveau de pression aide à définir le meilleur rapport qualité prix du programme adéquat.
Présemis incorporé
La napropamide incorporée (COLZAMID, etc..,.) offre une action un peu moins sensible aux conditions sèches que la prélevée. Elle s’utilise en général dans le cadre d’un programme suivi d’une application de prélevée. La dose de 1.5 l/ha peut suffire pour une programme présemis puis prélevée contre géraniums, coquelicot, gaillet, mercuriale, véronique feuille de lierre, barbarée, carotte sauvage. Pour un programme visant les graminées en forte pression, préférer une dose de 2 l/ha. La napropamide incorporée peut aussi être envisagée suivie d’une postlevée type KERB ou IELO.
Prélevée
L’application unique en post-semis prélevée représente la majorité des stratégies herbicides.
Cette stratégie, simple, en un seul passage est bien adaptée aux flores simples. Les points faibles peuvent être le manque de régularité en conditions sèches ou le manque d’efficacité sur des flores telles que le géranium, certaines flores spécifiques type chardon-marie, érodium, sanve, ravenelle ou encore les fortes pressions en ray-grass et vulpin. Le géranium, le coquelicot, le gaillet, le sysimbre vont spécifiquement orienter le choix du produit
Les associations avec clomazone permettent de renforcer l'efficacité sur gaillet, ammi-majus, sisymbre. Les associations avec quinmérac (Rapsan TDI, Alabama, etc…,.) permettent un meilleur contrôle sur gaillet, ammi-majus, coquelicot. Springbok ou Alabama (à la dose de 2.5 l/ha ou 2 l/ha en programme avec IELO) sont notamment choisi pour leur action sur géraniums. Par contre les associations très renforcées et onéreuses type Alabama 2 l/ha + Kilat 1 l/ha, Colzor Trio 3 l/ha + Springbok 2 l/ha, etc., ne sont pas très bien valorisées à l’exception d’un renfort sur passerage ou barbarée.
Contre le vulpin, les bases avec métazachlore sont à préférer. Contre ray-grass, les bases dimétachlore, métazachlore associé ou non au dmta-P et les bases avec péthoxamide sont d’un niveau d’efficacité assez proche.
Les programmes avec prélevée suivi de Ielo
Programme très complet sur dicotylédones et graminées. Ielo apporte un bon complément sur géraniums, astéracées (matricaire, chardon-marie, bleuet, séneçon, etc...,), coquelicot voire mercuriale, lampsane, pensée et fumeterre. La dose de prélevée est modulée à 2/3 ou 3/4 de la dose (l/ha). Il y a de bonnes performances de programmes type métazachlore 1,2 à 1,5 l/ha ou Axter 1,5 l/ha suivi de Ielo, y compris sur géranium disséqué (du niveau d’Alabama à pleine dose). Cependant, l'efficacité sur géranium à tige grêle et gaillet dépend du choix de la prélevée. Enfin, ce programme intégrant la propyzamide offre un excellent contrôle sur graminées dont le brome.
FOX associé à IELO permet un renforcement des programmes précédemment cités sur géranium, sanve, pensée, fumeterre, coquelicot, erodium. Un programme métazachlore 1.2 l/ha puis IELO 1.5 l/ha + FOX 1 l/ha présente un meilleur rapport qualité prix qu’ALABAMA 2.5 l/ha puis KERB FLO.
IELO peut aussi être renforcé par un mélange avec CALLISTO contre calépine, sanve et chardon-marie.
Postlevée sur dicotylédones : stratégies et rattrapage
Les rattrapages ou les compléments de postlevée se raisonnent dès le début du mois d’octobre par un tour de plaine. Certaines adventices doivent être contrôlées assez tôt car ensuite elles deviennent beaucoup moins sensibles aux herbicides : coquelicot, lycopsis, ravenelle.
les solutions de postlevée sur dicotylédones
Exemples de programmes les plus adaptés selon la flore
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Efficacité des programmes (tableau herbicides)
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Gestion des graminées
Stratégie de lutte contre les graminées
Caractéristiques des produits
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Conditions d’application des produits
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Conditions d'utilisation du Métazachlore et du Diméthachlore
Afin de limiter les risques de diffusion dans les eaux (pollution diffuse et pollution ponctuelle), il est nécessaire de veiller à certaines conditions lors de l'épandage.
Document à retrouver en fin d'article dans la partie "document(s) à télécharger".
Phytotoxicité, manque de sélectivité
Pour plus d'informations, lire l'article
Gérer la résistance aux herbicides
De part des modes d’action différents de ceux utilisés en culture de céréales, la culture du colza est un moyen contribuer à la gestion du risque de résistance des graminées et des dicotylédones au mode d’action inhibiteur de l’ALS (groupe HRAC B) tel que les sulfonylurées et les triazolopyrimidines (ABAK, OCTOGON, etc.). Estimez ce risque de résistance avec R-SIM.
Terres Inovia, ARVALIS-Institut du végétal, l’ITB et l'ACTA proposent l'outil en ligne R-sim, qui permet d'évaluer le risque d'apparition d'adventices résistantes selon les pratiques herbicides envisagées sur la parcelle
R-sim est disponible dans notre catalogue d'outils
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Outil R-sim - Risque de résistance
Un simulateur pour évaluer le risque d'apparition de résistances selon ses pratiques herbicides
Accéder à l'outil
Méthodes de désherbage durable des oléoprotéagineux
Dans un contexte de réduction de l’utilisation des herbicides et de progression des phénomènes de résistance, la gestion des adventices doit se réfléchir à l’échelle de la rotation en intégrant les leviers agronomiques, en raisonnant les interventions chimiques et en introduisant des techniques complémentaires comme le désherbage mixte et mécanique.
S'inscrire à la formation
Evaluation des intrants
Conception, suivi et expertise d’essais en stations TI, gestion de réseaux d’expérimentation thématiques labellisés TI, conduite d’essais EOR, evaluation et expertise marché
Nous contacterDocuments à télécharger
Désherbage mécanique ou mixte du colza avec la houe rotative
La houe rotative, possible mais très technique
Avantages et inconvénients de la houe rotative
Constituée de roues dentées qui frappent le sol à haute vitesse et arrachent les adventices, la houe rotative comme la herse étrille désherbe toute la surface du sol, sans contrainte d’écartement de semis. Malgré une largeur inférieure à la herse (de 4.70 m à 6 m en général, voire 9 m), la houe permet des débits de chantiers élevés grâce à une vitesse de passage élevée (15 à 18 km/h). La houe peut être utilisée pour d’autres fonctions (écroûtage par exemple). La houe est très sélective du colza. Son utilisation est possible après un passage pluvieux dès lors que la terre ne colle plus aux roues du tracteur.
Les principales limites de cet outil sont un investissement élevé et un créneau d’efficacité étroit : passé le stade de 2-3 feuilles du colza, il est très difficile de détruire les adventices avec cet outil car elles sont alors généralement trop développées.
Comment passer la houe rotative ?
Le réglage de l’agressivité de la houe se fait uniquement avec la vitesse d’avancement de l’outil (rapide pour une bonne efficacité mais plus lente pour une bonne sélectivité sur culture jeune) et la profondeur de travail (on peut descendre un peu plus lorsque la culture est plus enracinée et plus développée).
Pour un bon passage, il faut :
- une bonne structure du sol (éviter les sols excessivement tassés, battus ou au contraire trop souples).
- des résidus de culture absents (labour) ou bien dégradés
- une densité de semis + élevée pour compenser les pertes dues aux interventions (jusqu’à 10 %)
- une culture homogène, saine, vigoureuse et « poussante »
- une profondeur de passage de 2 à 4 cm selon l’état du sol et la sensibilité de la culture
Pour obtenir la meilleure efficacité, la houe rotative est préconisée à des stades précoces : du stade de germination à 3 feuilles du colza. En effet, elle peut se passer en aveugle, c’est-à-dire en prélevée, ce qui permet de déraciner les jeunes adventices en train de germer suite au passage du semoir de la culture. Ensuite, les passages possibles à tous les stades jusqu’à 3 feuilles du colza permettront de continuer à déraciner les jeunes levées d’adventices.
Pour une bonne réussite, le sol doit être suffisamment sec en surface et la météo clémente durant les 3 à 4 jours suivant l'intervention pour que les adventices se dessèchent rapidement après le passage de l’outil. Cet outil est particulièrement adapté aux sols limoneux.
Quels résultats ?
La meilleure efficacité est obtenue sur des adventices très jeunes, voire en cours de germination. Ensuite, l’efficacité diminue fortement quand le stade des adventices augmente. Et ce d’autant plus pour la houe que pour la herse. Ainsi, l’efficacité de la herse reste bonne jusqu’au stade 4 feuilles des adventices, tandis que celle de la houe est valable jusqu’à 2 voire 3 feuilles.
Efficacité de la herse et de la houe selon le stades adventices
| Germination | Cotylédons | 2 feuilles | 3 feuilles | 4 feuilles | 5 feuilles | |
| Herse | +++ | +++ | +++ | +++ | +++ | -- |
| Houe | +++ | +++ | +++ | - | --- | --- |
| Condtion favorable | +++ |
| Condition peu défavorable | - |
| Condition moyennement défavorable | -- |
| Condition très défavorable | --- |
L’efficacité moyenne d’un passage d’outil n’est jamais très élevée. Elle peut assez fortement varier selon les conditions d’intervention : stade des mauvaises herbes en premier lieu, mais aussi état du sol, conditions météo suivant l’intervention etc. Il est donc nécessaire de renouveler les passages au moins 2 fois pour détruire la majorité des mauvaises herbes, mais également pour gérer les nouvelles levées, spécialement pour les mauvaises herbes levant en plusieurs cohortes bien distinctes.
L’efficacité des outils est plus faible sur graminées que sur dicotylédones, car à stade équivalent les graminées sont plus difficiles à détruire en raison de leur système racinaire mieux ancré au sol.
Dans les essais Terres Inovia, l’efficacité de la houe rotative semble moins aléatoire que celle de la herse étrille (écarts-types plus faibles sur houe rotative que sur herse étrille).
Il existe d'autres moyens de gérer les mauvaises herbes et il est important de se renseigner sur ces leviers agronomiques de gestion des dicotylédones en colza.
Pour en savoir plus, consulter les articles sur :
Documents à télécharger