Semis du colza : Le strip-till cumule les atouts
Le strip-till qui travaille uniquement la ligne de semis est une alternative intéressante au semis direct, puisqu’il assure le nettoyage de la ligne de semis et la fissuration sans perturber l’inter rang.
Strip till & chantier de semis. Inter rang peu perturbé
Il est utilisable dans tous les contextes pédoclimatiques sous réserve d’adaptation.
Certes cette action peut occasionner des levées d’adventices sur le rang et limiter la fabrication de terre fine mais elle présente un intérêt certain en été.
Ce procédé combine un travail du sol plus ou moins profond selon le type de sol et sa structure (10 à 25 cm) sur une bande de largeur variable (5 à 10 cm), à des écartements variables (37,5 à 75 cm pour le colza) et des zones inter bandes non travaillées avec un semis mono-graine. Le sol doit être ressuyé, la vitesse de travail réduite et la profondeur de fissuration optimale entre 10 et 15 centimètres selon les types de sol.
- En sol de limons, de sables, les actions simultanées (fissuration semis) fonctionnent bien.
- En sols argileux, des précautions sont à prendre. Dans les sols argileux un peu frais, la ligne peut être mal refermée. En situation plus sèche, on note un manque de terre fine. Pour éviter une mauvaise qualité de semis (profondeur hétérogène, graines non recouvertes), le découplage des actions de fissuration et de semis est conseillé : fissuration précoce en bonnes conditions, puis semis sur une terre émiettée.
Ligne insuffisamment refermée
Limaces : gestion des populations en cours de campagne
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Fréquence : moyenne
Nuisibilité : forte
Les limaces peuvent s’attaquer aussi bien aux graines en germination dans le sol, aux hypocotyles ou aux cotylédons qu’aux jeunes feuilles. Les prélèvements foliaires sont nuisibles jusqu’au stade 3-4 feuilles.
Être particulièrement vigilant sur les parcelles à risque. Si les conditions climatiques sont favorables au maintien de la fraîcheur en surface et si des limaces sont présentes, réaliser un épandage d’anti-limaces en plein sur le sol, au moment du semis. Le traitement préventif, qui vise la préservation de la levée, est actuellement la seule manière de protéger efficacement des attaques de limaces les cultures de colza.
Les premiers dégâts sont les plus pénalisants, les plantes attaquées étant perdues ou définitivement handicapées et les cotylédons trop largement entamés pour permettre une bonne croissance. Ces dégâts sont irréversibles et un traitement curatif est inefficace. Inversement, les plantes développées deviennent rapidement de moins en moins sensibles aux prélèvements effectués par les limaces.
Si une intervention est nécessaire, 2 substances actives sont disponibles : phosphate ferrique et méthaldéhyde. Tous les anti-limaces à base de méthaldéhyde sont soumis à la RPD. A part Techn’o Intens et Metarex Duo, leur concentration est supérieure ou égale à 3% et ils ont leur changement de classement (phrase H361f) a un impact sur le stockage et leur utilisation. Les solutions de biocontrôle à base de phosphate ferrique sont une alternative à ces contraintes.
En cas de sol sec ou de levée réalisée, poursuivre la surveillance jusqu’au stade 3-4 feuilles. Si les précipitations interviennent avant 3-4 feuilles et déclenchent l’activité des limaces en surface, appliquer rapidement un anti-limaces pour éviter à la culture de prendre trop de retard.
Les prédateurs du sol, comme les carabes, contribuent à réguler les limaces. Limiter les anti-limaces autant que possible.
Petit guide pratique
des ravageurs du colza
Conçus pour être glissés dans la poche, les petits guides pratiques proposent des fiches pour reconnaître insectes et maladies des cultures et leurs dégâts.
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Colza, de nouvelles stratégies pour limiter l’usage des insecticides
Face à la résistance des ravageurs aux pyréthrinoïdes, et au retrait de molécules, il est nécessaire de mettre en œuvre des pratiques visant la robustesse de la culture, mais également de favoriser la régulation naturelle des ravageurs par les auxiliaires des cultures.
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Optimiser l’implantation pour lutter contre les ravageurs
L’implantation est une étape clé pour limiter la nuisibilité de tous les bioagresseurs du colza. Cela est particulièrement vrai pour l’altise d’hiver et le charançon du bourgeon terminal.
Il faut mobiliser tous les moyens agronomiques pour réussir l’implantation et obtenir un colza robuste et poussant tout l’automne : viser une levée précoce pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre et une croissance dynamique et continue à l’automne et au printemps.
Larves de charançons du bourgeon terminal (à gauche) et d'altises (à droite)
Quels objectifs à atteindre ?
Objectif 1
Viser une levée précoce avant le 1er septembre pour atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre au moment de l’arrivée des grosses altises adultes.
Les adultes d’altises d’hiver sont d’autant plus nuisibles que les stades du colza sont précoces, de la levée jusqu’au stade 3 feuilles inclus. A partir de 4 feuilles, les plantes peuvent supporter les prélèvements foliaires des altises. Le traitement visant les adultes devient alors inutile. Le levier le plus efficace pour réduire la période de risque consiste à semer suffisamment tôt pour viser une levée avant le 1er septembre et atteindre le stade 3-4 feuilles avant le 20 septembre, au moment de l’arrivée des insectes.
Objectif 2
Tout mettre en œuvre pour favoriser une croissance dynamique à l’automne sans rupture d’alimentation jusqu’à l’hiver.
Une croissance dynamique et continue à l’automne atténue les dégâts causés par les altises adultes : les morsures de feuilles, et donc la proportion de surface verte détruite, sont négligeables sur de grosses feuilles. Les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne sont également plus limités : plus la croissance est soutenue et continue, moins les larves migrent vers le cœur des plantes et moins elles perturbent la croissance du colza. Un arrêt de croissance lié à un problème de faim d’azote, par exemple alors que les températures sont encore favorables à l’activité des larves et à la croissance des plantes, facilite leur migration vers le cœur des plantes.
Avec 800 g/m2 ET 25 g/plante de matière verte aérienne mi-octobre puis 1.5 kg/m² ET 45 g/plante en entrée d’hiver (fin novembre - début décembre), le colza est beaucoup plus robuste pour faire face aux attaques des ravageurs d’automne. Attention aux surdensités qui limitent la croissance des plantes.
Pourcentage de plantes indemnes de dégâts de charançons du bourgeon terminal et de grosses altises à montaison en fonction du poids frais mi-octobre en kg/m2 (a) ou en g/plante (c) et entrée hiver en kg/m2 (b) ou en g/plante (d) dans des modalités ou parcelles agriculteurs non traitées contre les insectes d’automne.
Cependant, au-delà de la biomasse entrée hiver, c’est bien la dynamique de croissance au cours de l’automne et à la reprise au printemps qui est importante pour limiter la nuisibilité des insectes, la biomasse à un instant donné n’étant qu’un indicateur partiel.
Une reprise précoce et une croissance dynamique en sortie d’hiver permettent, comme en automne, d’atténuer les dégâts causés au printemps par les larves d’insectes d’automne : l’objectif est que la croissance de la tige s’amorce avant que les larves n’atteignent le cœur des plantes. La dynamique de reprise dépend du climat, du statut azoté du colza et de la variété.
Comment atteindre ces objectifs ?
Choisir une variété vigoureuse et moins sensible aux attaques larvaires (infestations et dégâts moins importants).
Les travaux conduits par Terres Inovia ces dernières années montrent que les variétés présentent des différences de vigueur et de comportement face aux ravageurs d’automne. Pour en savoir plus, et intégrer ces critères dans le choix variétal, consulter les derniers résultats obtenus.
Assurer une levée rapide et régulière, sans surdensité.
Préserver l’humidité pendant l’interculture : limiter le nombre et la profondeur des passages de travail du sol au strict nécessaire pour gérer la structure du sol et les principaux bioagresseurs (risque adventices et ravageurs du sol).
- Obtenir un lit de semence optimal
- Eviter les surdensités de semis
Assurer une nutrition minérale azote et phosphore optimale à l’automne
- Par un bon enracinement (pivots>15cm) en entrée d’hiver.
- Par une disponibilité en azote et en phosphore :
Dans les sols où ces éléments peuvent être limitants :
- Associer le colza à des légumineuses gélives permet un meilleur fonctionnement de la plante, une meilleure absorption de l’azote et du phosphore. L’effet sur le nombre de larves d’altises est visible dès lors que le poids frais des légumineuses en entrée d’hiver est supérieur à 200 g/m².
- Et apporter de l’azote et du phosphore à l’implantation sous forme organique ou minérale. Respecter la réglementation en vigueur.
Dans les sols où l’azote et le phosphore ne sont pas limitants : les apports de ces éléments ne sont généralement pas nécessaires.
Eviter les facteurs limitants la croissance à l’automne
- Gestion adaptée des adventices
- Attention à la phytotoxicité liée aux désherbants du précédent et ceux appliqués sur le colza
- Défaut de structure de sol
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Colza live : formations en ligne au fil de la campagne
D’une durée de 2h, répartis au fil de la campagne, les sept modules de formation Colza Live permettent de tout savoir sur les facteurs clés de la réussite du colza
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Optimiser l’implantation du colza grâce au test bêche
Cette formation doit permettre de comprendre les facteurs qui influent sur les tassements et leur régénération ; de savoir mettre en œuvre le test bêche pour évaluer la structure du sol et de l’interpréter pour optimiser l’implantation du colza.
S'inscrire à la formationDécider du travail du sol à privilégier en intégrant toutes les problématiques
Trois critères à prendre en compte pour décider du travail du sol
La structure du sol (voir article ‘évaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté), la gestion des résidus du précédent et du risque bioagresseur (adventice et ravageurs du sol) principal sont les 3 principaux critères à prendre en compte pour adapter le travail du sol :
Point technique "Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste"
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Evaluer la structure pour identifier le travail du sol adapté
L’évaluation de la structure du sol dans la culture précédente ou pendant l’interculture permet de déterminer si un travail du sol est nécessaire ou non; et le cas échéant, de définir la profondeur de travail du sol.
Prélèvement d’un bloc de sol à observer
Diagnostic de la structure par la méthode bêche
Quand : Avant lé récolte du précédent quand le sol est encore humide (mars à mai). Le diagnostic peut se faire plus tard mais le diagnostic est plus compliqué en sol sec.
Combien de prélèvements : idéalement 3 bêchées par parcelle
Comment prélever : voir le point technique ‘réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Comment observer :
- Observer d’abord le comportement du bloc de sol prélevé : se désagrège-t-il en terre fine majoritairement ? ou en gros blocs ? ou reste-t-il massif ?
- Observer ensuite l’état interne majoritaire des mottes en les cassant en 2 : sont-elles poreuses avec des faces angulaires ? ou non poreuses et avec des fasses de cassure lisses ? Sont-elle fissurées ?
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| Motte poreuse, non tassée (Gamma) | Motte tassée et fissurée (Phy) | Motte tassée sans porosité (Delta) |
Le diagnostic de la structure du sol donne une première indication indispensable pour identifier le type travail adapté. La prise de décision (choix des outils, nombre de passages, etc.) doit ensuite tenir compte du type de sol et des autres problématiques à gérer par le travail du sol (résidus du précédent, adventices, ravageurs du sol). ‘Décider du travail du sol en intégrant toutes les problématiques’
Plus d’informations sur la méthode bêche de diagnostic de la structure du sol et l’implantation du colza : le point technique ‘Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste’.
Point technique
Réussir son implantation pour obtenir un colza robuste
Ce guide détaille les connaissances, stratégies et règles de décision qui permettent d’adapter les techniques culturales à chaque situation, afin de réussir l’implantation, et d’obtenir un colza robuste.
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Comprendre et observer la structure du sol : application à la prise de décision pour l’implantation du colza
Cette formation vous permettra de comprendre les facteurs qui influent sur les tassements et leur régénération ainsi que de savoir mettre en œuvre le test bêche pour évaluer la structure du sol et de l’interpréter pour optimiser l’implantation du colza.
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Colza
Ouvrage de référence
Ce premier ouvrage de référence synthétise les connaissances sur la plante, sa culture, sa transformation
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Limiter les risques de colmatage des drains par les racines de colza
Quelques précautions doivent être prises pour limiter le risque de colmatage par les racines.
- Favoriser une structuration homogène du sol pour limiter la concentration des racines dans les tranchées fonctionnelles qui surplombent les drains.
- Déchaumer pour détruire les pieds de colzas susceptibles de reverdir après la récolte
- Détruire les repousses avant le début de la période de drainage. Les racines mortes qui doivent s’évacuer du réseau par l’écoulement des eaux ne doivent pas être bloquées par de nouvelles racines.
- Eviter les rotations courtes. Un délai de 4 ans entre deux colzas est recommandé pour assurer une dégradation complète des racines qui ne seraient pas évacuées des drains.
Présence de racines dans le système de drainage des eaux
Le colza révèle les faiblesses du réseau de drainage
La durée du cycle cultural, la densité du chevelu racinaire, la profondeur d’enracinement, la capacité des racines à se développer dans le drain et la faible vitesse de dégradation des racines mortes sont autant de raisons qui concourent à l’abondance des débris végétaux dans les drains sous colza.
Toutefois, un réseau fonctionnel doit pouvoir évacuer ces débris grâce à la force de l’eau qui s’écoule en période de drainage.
Bouchon de racines évacué lors d'une intervention sur un réseau de drainage.
Les erreurs de conception sont rares et concernent le plus souvent un sous calibrage des canalisations ou le captage d’une mouillère.
Le bouchage de drain sous colza est essentiellement dû à des défauts de réalisation du réseau. Dans 80% des cas, le problème est lié à un mauvais raccordement entre le drain et le collecteur. Les autres causes peuvent être multiples et nécessitent un diagnostic précis : rupture de pente, drain écrasé, profondeur insuffisante (un minimum de 80 cm est requis)…
Les raccordements de drains effectués avec les anciens coudes pénétrants profondément dans les collecteurs causent régulièrement des bouchons. Le remplacement par des clips et pipes de raccordement, inventés par le SNED au début des années 80, résout le problème.
Lorsqu'un problème de bouchage survient, créant une zone ennoyée, une intervention avec une hydrocureuse peut résoudre la difficulté. Toutefois, l’ouverture d’une tranchée pour identifier la cause du problème est préférable car, le plus souvent, le réseau peut être réparé et les colmatages évités.
Enfin, les fossés collecteurs doivent être curés régulièrement pour permettre un bon écoulement des eaux du drainage vers l’exutoire.
Colza sur sol drainé
Le colza en limons et argiles hydromorphes
Pourcentage de colza implanté sur des surfaces drainées par bassins de production
Le colza, très sensible à l’excès d’eau, valorise les terres agricoles drainées. Source enquête nationale colza, Terres Inovia 2018
Le drainage a rendu possible la culture du colza sur les limons et argiles hydromorphes et a ainsi contribué à l’essor des surfaces de la culture. Aujourd’hui, plus de 350 000 ha de colza sont cultivés sur sol drainé chaque année en France.
Certaines entreprises de drainage recommandent de ne pas cultiver du colza sur une parcelle drainée ou d'observer un délai pouvant aller jusqu’à 10 ans entre les travaux et l’implantation du colza. Ces conseils n’ont aucun fondement technique. Un colza peut être implanté après l'installation d'un système de drainage sans mettre en péril le réseau, dès lors que les travaux ont été réalisés dans les règles, et que cette installation est bien entretenue. Les anciens réseaux en poterie ne posent pas de problème particulier.
Comment raisonner le travail du sol en interculture ?
Favoriser la levée, la croissance végétative et l’enracinement des colzas est une priorité pour mettre en place un colza robuste, capable d’exprimer son potentiel et de faire face aux aléas climatiques et aux pressions des ravageurs.
Réussir l’implantation repose sur :
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L’irrigation du colza en période de floraison
Au printemps, le manque d'eau limite le développement des plantes et handicape l’absorption des éléments fertilisants. Dans les cas extrêmes les boutons floraux et les plantes dépérissent.
Un stress hydrique marqué en floraison est fréquent dans le Sud-Est et a pour conséquence une réduction de la production.
La sensibilité est forte entre le début de la floraison et G4 + 10 jours. En fin de cycle la sécheresse limite le PMG sans possibilités de compensation. Les résultats d’essais montrent qu'en cas de stress important à cette période, l'irrigation peut être rentable, surtout sur des sols à réserve faible à moyenne, avec des gains d'environ 8 q/ha pour 100 mm apportés et de 1,5 à 2 points d'huile.
L’irrigation, l’une des clés du rendement
L'irrigation entre F1 et G4 fait gagner près de 8 q/ha en cas de stress hydrique marqué.