Evaluer la rentabilité du tournesol pour mieux saisir son intérêt économique en calculant votre marge

La rentabilité s’évalue le plus couramment de façon annuelle, à l’échelle d’une culture ou de l’assolement. Elargir le calcul de rentabilité à la rotation, à l’échelle pluriannuelle (€/ha/an), permet un regard plus représentatif de l’état économique de son système. A travers cet article, Terres Inovia vous incite quantifier les intérêts du tournesol, cet allié de choix pour vos rotations et assolements. Prenez votre calculette !

Rentabilité économique d’une culture : de quoi parle-t-on ? comment l’évaluer ?

L’indicateur historiquement le plus utilisé, car le plus simple, est le produit brut (€/ha) issus du calcul [Rendement x Prix de vente]. Pourtant ces éléments cruciaux ne suffisent pas à connaître la réelle rentabilité de sa culture. Il est indispensable de prendre en compte a minima les charges opérationnelles (payées par la trésorerie de l’entreprise) en calculant la marge brute.

systerre

Il est possible de compléter les calculs en allant jusqu’à la marge nette qui permet de rémunérer la main d’œuvre familiale et les capitaux propres (cf. figure ci-dessous). La marge est le plus souvent exprimée par la moyenne. 

Enfin, la compétitivité sur les marchés peut être évaluée en calculant son prix d’intérêt (€/t), dépendant de son coût de production, comme aide à la décision pour vendre sa production, comparé au prix proposé sur les marchés.

 

Comment se positionne le tournesol en termes de rentabilité et de robustesse ?

A l’échelle nationale, les marges brutes moyennes annuelles hors aide du tournesol (données du CER France analysées par Terres Inovia) sont, relativement à d’autres espèces, peu variables, comprises entre 341 €/ha et 484 €/ha sur la période 2014- 2020* (*données provisoires pour 2019 et 2020) pour une moyenne à 384 €/ha et un écart-type à 48 €/ha. 
Depuis 2010, on note des pics de marge qui s’expliquent, entre 2010 et 2012 par des prix élevés et en 2017 par la performance agronomique de la culture. En effet le record historique de rendement en tournesol date de trois ans seulement (ce n’est pas très ancien), preuve que le potentiel de cette culture est toujours bien là, notamment quand le climat est favorable (Voir graphique 1).

teo terres inovia rentabilité tournesol
 

Par ailleurs, les charges opérationnelles du tournesol sont relativement réduites et stables comparées à d’autres espèces (en moyenne entre 250 et 350 €/ha - CER France), notamment grâce à ses faibles besoins en engrais azotés par rapport au blé ou au cola par exemple. En effet le graphique1 montre qu’entre 2012 et 2014, les charges opérationnelles ont été peu impactées par La flambée des prix du gaz naturel qui a accru le coût des engrais azotés ; le prix des engrais azotés sont en effet très dépendants du prix de cette énergie.

 

evolution de la rentabilite du tournesol en france 2006-2020

Le tournesol dépend finalement plus des effets « marchés » et possède une stabilité exceptionnelle au niveau des rendements et des charges opérationnelles contrairement à d’autres cultures.  2020 : données provisoires, campagne de commercialisation en cours

Une mobilisation de trésorerie limitée. Avec son cycle court, le tournesol permet une mobilisation limitée de la trésorerie dans le temps, ce qui est un élément positif dans la gestion d’une exploitation agricole. Le délai de retour sur investissement représente la durée de mobilisation de la trésorerie, c’est un facteur particulièrement important dans un contexte économique tendu.

 

L’intérêt d’une culture ne se réduit pas à sa seule rentabilité !

Il ne faut pas omettre les intérêts économiques induits par les cultures, comme les effets « précédent » et à l’échelle de la rotation. Par ses faibles résidus et la structure du sol favorable qu’il laisse, le tournesol est un très bon précédent à la céréale suivante. De même l’introduction d’une culture d’été comme le tournesol, dans des rotations d’hiver, facilite la gestion du désherbage, réduisant ce poste de dépense à l’échelle du système de culture.

D’autres bénéfices non négligeables sont à noter, comme la complémentarité des espèces d’hiver et d’été dans le calendrier de travail, ou le nombre limité d’interventions sur une culture comme le tournesol. Même si la conduite culturale reste technique, c’est une culture peu exigeante avec une demande en investissement spécifique limitée.

Enfin, en tant que oléagineux mondial majeur, le tournesol bénéficie d’investissements conséquents de recherche et d’innovation qui se traduisent notamment par un renouvellement variétal dynamique permettant à l’espèce de s’adapter à son contexte de culture. Matière première à multiples usages, les graines de tournesol sont aisées à commercialiser par l’agriculteur que ce soit via les marchés physiques ou différents contrats de production.

 

A RETENIR

En respectant quelques étapes techniques incontournables, le tournesol est un bon candidat pour la performance de nombreuses rotations. L’évaluation économique démontre l’intérêt pour les agriculteurs d’aller jusqu’au calcul la marge, et de ne pas limiter le raisonnement économique aux chiffres de rendement ou de produit brut, mais d’intégrer a minima les charges opérationnelles. Cette pratique demande à être renforcée, en intégrant l’échelle rotationnelle, qui permet d’évaluer les bénéfices d’une culture et d’un assolement à l’année mais également avec une vision long terme (cinq ans).

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En savoir plus sur la hernie des crucifères

Agent pathogène et Hôtes

La hernie des crucifères est une maladie racinaire, causée par un parasite obligatoire Plasmodiophora brassicae.

Cet agent pathogène peut infecter la majorité des 3700 espèces de la famille des Brassicacées dont des espèces cultivées telles que le colza, la navette, le chou…mais aussi des adventices crucifères dont la ravenelle, la capselle bourse à pasteur, la sanve, le sisymbre officinal…qui sont des sources de multiplication de P. brassicae.

 

Symptômes

Appareil végétatif : flétrissement des plantes

Les symptômes observés sur les parties aériennes sont multiples :

  • Un flétrissement temporaire du feuillage, surtout au cours de chaudes journées
  • Un feuillage sénescent
  • Un défaut de croissance
  • Un rougissement des plantes infectées, en sol hydromorphe et après gel hivernal
  • La disparition de pieds de colza en cas d’infection précoce et sévère. Avant l’apparition des symptômes sur feuilles, la maladie peut déjà avoir progressé considérablement dans les racines

 

Galles de hernie sur colza

Hypertrophie importante du système racinaire de colza

Hypertrophie des racines sur deux pieds de colza

Hypertrophie importante du système racinaire de colza

 

Hypertrophies (ou galles) racinaires

L’arrachage de pieds permet d’observer une déformation et un renflement des racines. Ces hypertrophies de forme et de grosseur variables peuvent apparaître très tôt à l’automne. Ces galles sont d’abord fermes (intérieur plein) et blanches, puis brunissent et se craquellent, puis pourrissent. La dégradation du système racinaire entraîne la mort de la plante dans la majorité des cas.

Coupe de galle de hernie : l’intérieur est plein, blanchâtre avec des marbrures brun-noir.

A ne pas confondre avec le charançon gallicole ! Voir les maladies du colza

 

Importance

La hernie des crucifères est une maladie racinaire majeure du colza.  En France moins d’1/5 des sols seraient exposés, avec des disparités régionales. Les sols calcaires sont en effet très peu réceptifs. Toutefois, la hernie semble progresser régulièrement dans les parcelles à pH acide, surtout quand elles sont conduites en rotations courtes.

La détection des premiers foyers de hernie sur colza en France date des années 80. La maladie s’est ensuite étendue vers des régions fortement productrices de colza (Berry, Bourgogne, Lorraine, Poitou-Charentes) et de crucifères légumières (Bretagne). La hernie continue son extension dans de nouvelles zones, notamment dans le Centre (Eure et Loir), en Ile de France (Yvelines) et en Normandie. Une fois installée, la maladie est très persistante dans le sol.

Une enquête en ligne participative permet de suivre l’extension de la hernie. Répondre à l'enquête.

 

Carte des parcelles recensées

Consulter les parcelles de colza, chou, moutarde et d'autres, touchées par la hernie des crucifères.

Consulter

Cycle de vie

L’ensemble du cycle s’effectue au niveau du sol et des racines du colza. L’eau libre dans le sol est un facteur indispensable pour la contamination et la dissémination. Le cycle comporte deux phases :

  • Une phase passive de conservation des spores de repos de hernie et leur dissémination. Ces spores sont libérées après formation des galles de hernie, et peuvent subsister dans le sol pendant plus de 15 ans sans hôte. Leur dissémination est multiple : matériels agricoles, animaux, eaux de ruissellements… 
  • Une phase active d’infection en une succession d’étapes :
    • Germination des spores de repos sous forme de zoospores biflagellées très mobiles dans l’eau libre du sol.  
    • Infection primaire des poils absorbants : les zoospores se fixent aux poils absorbants de l’hôte, y pénètrent et s’y multiplient. 
    • Infection secondaire :  une nouvelle colonisation des cellules racinaires de l’hôte peut avoir lieu. 
    • Formation des galles, renflements caractéristiques emplis du parasite (sous forme de plasmode) puis de spores de repos qui seront libérées dans le sol.

 

Cycle de développement de la hernie des crucifères sur le colza

Nuisibilité

L’incidence de la hernie sur le rendement dépend de la date et du degré de contamination. Sa nuisibilité peut être forte localement, allant de la perte de quelques quintaux jusqu’au retournement de la parcelle, dans le cas d’une attaque précoce et intense. Elle dépend également de la variété utilisée. La hernie entraîne également une perte d'huile (perte allant jusqu'à 3 points entre une parcelle infectée et une parcelle saine pour la même variété).

 

Facteurs favorables

Sol et climat

La hernie se développe préférentiellement dans les sols limoneux à pH acide, hydromorphe et battant.

Les conditions optimales d’infection et de développement sont des températures comprises entre 20-25°C et une humidité relative du sol supérieure à 80%. Les forts orages et l’irrigation sont des facteurs aggravants en cas de présence de hernie.

Pratiques culturales

Le retour fréquent du colza dans la rotation mais aussi l'implantation de crucifères comme CIPAN (culture intermédiaire piège à nitrate) favorisent l’augmentation de l’inoculum.
Un mauvais désherbage, notamment des crucifères, et le maintien des repousses de colza après la récolte favorisent la multiplication de l’agent pathogène
D’autres facteurs favorisent également le développement de la maladie : mauvais drainage de la parcelle ou l’absence de chaulage pour les sols acides.
L’absence de nettoyage des outils d’une parcelle contaminée à une parcelle saine favorisent la dissémination.

Contaminants potentiels

Attention à la dissémination de la hernie ! Les outils de travail du sol souillés dans une parcelle infestée sont des vecteurs potentiels de la hernie, tout comme des végétaux contaminés, de l’eau d’irrigation ou des fumiers contaminés.

 

Diversité de l’agent pathogène

Au sein de Plasmodiophora brassicae il existe plusieurs pathotypes, qui sont des groupes d’individus ayant une virulence différente. Ils sont caractérisés en utilisant une gamme d’hôtes différentiels de colza. Leur nombre va dépendre du nombre d’hôtes composant ce set. Selon le set de 3 hôtes différentiels de Somé et al. (1996) utilisé dans un projet collaboratif*, 6 pathotypes (P1 à P6) sont détectés à la suite d’un échantillonnage de sol/galles mené en France entre 2011 et 2012. Il ressort que :

  • La proportion de ces 6 pathotypes (P1 à P6) est variable sur le territoire français
  • P1 (le plus agressif), P2 puis P3 représentent plus de 90% des échantillons
  • Les pathotypes P1, P2 et P3 sont susceptibles d’attaquer, de façon non systématique, la variété de colza résistante Mendel, et d’autres variétés ayant des sources de résistance similaire.
  • L’ajout de la variété Mendel au set d’hôtes différentiels initial conduit à distinguer les pathotypes, selon leur capacité à contourner (P1*, P2*…) ou non (P1, P2…) la résistance de cette variété
  • Il existe une hétérogénéité intra- et inter-parcellaire. L’hétérogénéité est davantage présente entre parcelles qu’entre secteurs géographiques, conduisant à des préconisations variétales à l’échelle de la parcelle.

 

Proportion des pathotypes de hernie en France 2011-2012 (d’après Orgeur et al. 2016)

Le GEVES propose actuellement une prestation pour caractériser le ou les pathotypes présent(s) sur la parcelle, y compris ceux qui contournent la résistance de la variété Mendel.

* Projet collaboratif mené de 2011 à 2013 entre le GEVES (coordinateur), Terres Inovia, l’INRA-IGEPP, NPZ, Syngenta, Serasem, Limagrain Europe, Ucata.

 

Leviers de lutte

Le contrôle de la hernie des crucifères chez le colza en France s’articule autour de 3 leviers : la prévention, le levier génétique et de bonnes pratiques agronomiques.

Les leviers de lutte chimique ou de biocontrôle ne sont pas aujourd’hui autorisés en France et/ou inefficaces pour assurer une protection du colza contre la hernie des crucifères.

 

Une combinaison de leviers pour lutter contre la hernie des crucifères.

 

Le levier génétique est la voie la plus efficace pour lutter contre cet agent pathogène. Plusieurs variétés résistantes à certains pathotypes existent sur le marché français – toutes les informations disponibles sont sur myvar.fr.

Le détail des leviers opérationnels de lutte contre cette maladie est disponible en cours de campagne

Le projet Optiplasm (GEVES, Terres Inovia, INRAE) visant à optimiser l'évaluation officielle des variétés de colza vis-à-vis de la hernie des crucifères s’est terminé en 2022. Les résultats n’ont pas encore abouti à un changement de méthodologie car cela nécessite de poursuivre les travaux dans la compréhension de la diversité génétique des différents pathotypes de P. brassicae. Des pistes à court terme sont aussi en œuvre pour moduler les conditions expérimentales pour se rapprocher des conditions terrain. En savoir plus sur les résultats du projet.

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Diagnostiquer les maladies aériennes du pois au remplissage des gousses

Ascochytose (anthracnose)

L’ascochytose, maladie aérienne la plus fréquente, est due à un complexe de 3 champignons nécrotrophes présents individuellement ou simultanément sur la culture (Didymella pinodes, Phoma medicagnis var pinodella et Ascochyta pisi).

Ascochytose sur feuille de pois
Ascochytose sur gousses de pois

Ascochytose sur feuille et sur gousse

Les symptômes progressent du bas vers le haut de la plante et affectent tous les organes. Des ponctuations de couleur brun foncé apparaissent sur les feuilles puis évoluent en nécroses irrégulières. Des nécroses violacées à brunes s’installent à la base des tiges. Si celles-ci sont ceinturées par la maladie, les plantes deviennent alors plus sensibles à la verse. La maladie peut entraîner jusqu’à 25 q/ha de perte de rendement en cas de forte attaque.

La première protection fongicide a lieu à début floraison (2ème protection fongicide si intervention à 10-12 feuilles). Une troisième application est souvent nécessaire (sauf printemps secs), 10 à 20 jours plus tard selon l’évolution de la maladie (dépendante de la pluviométrie). En années particulièrement humides (1 année sur 10), une dernière protection peut être nécessaire 30 jours après le début floraison. Toutefois, si les conditions sont sèches au début de la floraison, pendant et après la floraison (absence visuelle d’ascochytose), le traitement n'est pas forcément nécessaire.

Botrytis

Le botrytis occasionne une pourriture grise sur les fleurs et parfois à l’aisselle des feuilles suite à la chute des pétales contaminés. Le symptôme le plus caractéristique est une pourriture marron sur les gousses, suivie d’un dessèchement.

botrytis sur gousse de pois

Botrytis sur gousse

Les pertes de rendement avoisinent les 10-15 q/ha en cas de forte attaque. Elles sont essentiellement dues à la destruction des gousses et des graines en formation. Les produits n'ont pas d'action curative et leur persistance d’action est courte.

La lutte chimique vise à protéger les gousses avant que les pétales des fleurs ne se collent dessus. Les fongicides utilisés contre l’ascochytose présentent une efficacité suffisante pour assurer cette protection en cas de printemps humide.

Mildiou

A l’approche de la floraison ou courant floraison, des contaminations secondaires de mildiou (Peronospora pisi) peuvent apparaître. Sur la face supérieure des feuilles on observe des nécroses claires à bords nets.

mildiou sur feuille de pois
mildiou sur tige de pois

Présence de midiou sur feuille et sur tige

Sur la face inférieure, un feutrage blanc puis gris violet. La nuisibilité est alors très souvent faible à nulle, excepté si une surface importante est touchée. Des températures inférieures à 18 °C, une humidité élevée et un temps peu ensoleillé favorisent le développement du mildiou. En revanche, un temps chaud (> 25 °C) et sec stoppe le développement de cette maladie. Il n’existe pas de produits homologués en végétation.

Bactériose

La bactériose (due à une bactérie, Pseudomonas syringae pv pisi) se manifeste sur les feuilles par de petites taches vert foncé à l’aspect huileux qui évoluent en plages plus ou moins larges, de formes irrégulières et anguleuses, de couleur marron foncé, parfois translucide.

présence de bactériose sur pois d

Présence de bactériose dans une parcelle de pois d'hiver

Les symptômes suivent souvent les nervures, prenant parfois une forme d’éventail. Sur tige, des symptômes de couleur brun foncé à l’aspect huileux sont observés, souvent au niveau des nœuds, à l’aisselle des feuilles. Ils peuvent ceinturer la tige, parfois sur plusieurs centimètres. La bactériose se manifeste en sortie hiver mais peut continuer à progresser jusqu’à la floraison, voire jusqu’au remplissage en cas de printemps particulièrement frais et humide (cas de l’année 2016). Un temps chaud et sec stoppe la progression des symptômes. Il n’existe pas de solutions chimiques homologuées.

Rouille

La rouille du pois (Uromyces pisi) est essentiellement présente en Champagne crayeuse. Elle est favorisée par un climat chaud et sec.

rouille sur feuille de pois

Présence de rouille sur feuilles (crédit : Unilet)

La perte de rendement peut atteindre 25 q/ha lorsque l'attaque est précoce (début floraison). On observe sur feuilles des pustules brunes à rousses, devenant presque noires et particulièrement importantes sur la face inférieure. Le premier traitement doit être déclenché dès l’apparition de pustules, en tenant compte du délai avant récolte des produits (DAR).

Oïdium

L’oïdium (Erysiphe pisi) est surtout fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France. On observe un feutrage ras et blanc caractéristique sur la végétation.

oïdium du pois

Présence d'oïdium

La maladie est favorisée par des températures supérieures à 20°C et une forte hygrométrie à la base de la végétation (risque élevé en pois irrigué). Intervenir uniquement si l’oïdium apparaît précocement (à début floraison)

Sclérotinia

Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum, qui attaque également de nombreuses autres cultures dont le colza et le tournesol.

sclérotinia sur pois au stade de remplissage des gousses

symptôme de sclérotinia sur pois

Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie est rare et peu nuisible sur pois. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées ou quelques petits foyers au sein de la parcelle.

Virose

Plusieurs espèces de virus peuvent infecter le pois. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 6 virus sur pois en France :

  • Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
  • Beet Western Yellow Virus (BWYV)
  • Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
  • Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
  • Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
  • Clover Yellow Vein Virus (CIYVV) 

En 2020 et 2021, le PEMV, le BWYV et le PSbMV étaient les plus fréquemment détectés sur pois. Le BYMV et le ClYVV étaient à l’inverse très rarement détectés.

Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.

Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :

  • nanisme 
  • colorations (jaunissements, rougissement)
  • mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
  • énations (excroissances), crispations, enroulement
  • nécroses
  • pourritures

Sur gousses : déformations, mauvais remplissage, éclatement, nécroses, rougissement, pourriture
Sur graines : taille réduite, nécroses, fissure des téguments, pourriture

 

virose sur pois protéagineux
virose du pois
virose sur gousses pois protéagineux
virose sur des gousses de pois protéagineux

1 - Nécroses ; 2 - Rougissements, pourriture ; 3 - 4 - Symptomes sur gousses

Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie. 

La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons.

 

Complexe Ascochyta pisi / Colletotrichum sp

Ce complexe de deux champignons est observé sur pois d’hiver depuis quelques années seulement. 
Sur feuilles, les symptômes apparaissent sous forme de taches plus ou moins rondes à ovales, de couleur claire, souvent cernées d’une marge brune, avec des points noirs au centre (fructifications). Ces symptômes évoluent de façon plus ou moins régulière, parfois sous forme de ‘coulures’. La maladie accélère la senescence des feuilles qui peuvent paraitre ‘grillées’. Sur tiges les mêmes types de symptômes peuvent conduire à des cassures. Sur gousses, on observe des nécroses plutôt arrondies assez caractéristiques, de couleur marron, puis orangé-saumon, voire noires lorsqu’elles vieillissent et sèchent. Les graines peuvent également être touchées et ne doivent pas être ressemées, la maladie pouvant être transmise par la semence.

La protection fongicides semble pouvoir être équivalente à celle préconisée pour l’ascochytose. Nous disposons de peu de données sur la protection face à ce complexe à ce jour.

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Diagnostiquer les maladies aériennes du pois de printemps

Ascochytose (anthracnose)

L’ascochytose, maladie aérienne la plus fréquente, est due à un complexe de 3 champignons nécrotrophes présents individuellement ou simultanément sur la culture (Didymella pinodes, Phoma medicagnis var pinodella et Ascochyta pisi)

Asochytos sur feuille de pois
Ascochytose sur gousses de pois

Ascochytose sur feuille et sur gousse

Les symptômes progressent du bas vers le haut de la plante et affectent tous les organes. Des ponctuations de couleur brun foncé apparaissent sur les feuilles puis évoluent en nécroses irrégulières. Des nécroses violacées à brunes s’installent à la base des tiges. Si celles-ci sont ceinturées par la maladie, les plantes deviennent alors plus sensibles à la verse.

La maladie peut entraîner jusqu’à 25 q/ha de perte de rendement en cas de forte attaque. La première protection fongicide a lieu à début floraison Une deuxième application est souvent nécessaire (sauf printemps secs), 10 à 20 jours plus tard selon l’évolution de la maladie (dépendante de la pluviométrie).

En années particulièrement humides (1 année sur 10), une dernière protection peut être nécessaire 30 jours après le début floraison. Toutefois, si les conditions sont sèches au début de la floraison, pendant et après la floraison (absence visuelle d’ascochytose), le traitement n'est pas forcément nécessaire.

Botrytis

Le botrytis occasionne une pourriture grise sur les fleurs, et parfois à l’aisselle des feuilles suite à la chute des pétales contaminés. Le symptôme le plus caractéristique est une pourriture marron sur les gousses, suivie d’un dessèchement.

botrutis sur gousse de pois

Botrytis sur gousse

Les pertes de rendement avoisinent les 10-15 q/ha en cas de forte attaque. Elles sont essentiellement dues à la destruction des gousses et des graines en formation. Les produits n'ont pas d'action curative et leur persistance d’action est courte.

La lutte chimique vise à protéger les gousses avant que les pétales des fleurs ne se collent dessus. Les fongicides utilisés contre l’ascochytose présentent une efficacité suffisante pour assurer cette protection en cas de printemps humide.

Mildiou

A l’approche de la floraison ou courant floraison, des contaminations secondaires de mildiou (Peronospora pisi) peuvent apparaître.

mildiou sur feuille de pois
mildiou sur tige de pois

Présence de midiou sur feuille et sur tige

Sur la face supérieure des feuilles on observe des nécroses claires à bords nets. Sur la face inférieure, un feutrage blanc puis gris violet. La nuisibilité est alors très souvent faible à nulle, excepté si une surface importante est touchée.

Des températures inférieures à 18 °C, une humidité élevée et un temps peu ensoleillé favorisent le développement du mildiou. En revanche, un temps chaud (> 25 °C) et sec stoppe le développement de cette maladie. Il n’existe pas de produits homologués en végétation.

Rouille

La rouille du pois (Uromyces pisi) est essentiellement présente en Champagne crayeuse. Elle est favorisée par un climat chaud et sec.

rouille sur feuille de pois

Présence de rouille sur feuilles (crédit : Unilet)

La perte de rendement peut atteindre 25 q/ha lorsque l'attaque est précoce (début floraison). On observe sur feuilles des pustules brunes à rousses, devenant presque noires et particulièrement importantes sur la face inférieure. Le premier traitement doit être déclenché dès l’apparition de pustules, en tenant compte du délai avant récolte des produits (DAR).

Oïdium

L’oïdium (Erysiphe pisi) est surtout fréquent dans le Sud et l’Ouest de la France.

oïdium du pois

Présence d'oïdium

On observe un feutrage ras et blanc caractéristique sur la végétation. La maladie est favorisée par des températures supérieures à 20°C et une forte hygrométrie à la base de la végétation (risque élevé en pois irrigué). Intervenir uniquement si l’oïdium apparaît précocement (à début floraison).

Sclérotinia

Cette maladie est provoquée par un champignon, Sclerotinia sclerotiorum, qui attaque également de nombreuses autres cultures dont le colza et le tournesol.

sclérotinia sur pois au stade de remplissage des gousses

Présence de sclérotinia sur pois

Une pourriture vert foncé-marron se développe sur la tige, à l’intérieur de laquelle un mycélium blanc duveteux et des sclérotes noirs peuvent être observés. Les plantes flétrissent puis se dessèchent. La maladie est rare et peu nuisible sur pois. Elle s’observe le plus souvent sur quelques plantes isolées ou quelques petits foyers au sein de la parcelle.

Virose

Plusieurs espèces de virus peuvent infecter le pois. Un observatoire mené en 2020 a mis en évidence la présence d’au moins 6 virus sur pois en France :

  • Pea Enation Mosaic Virus (PEMV)
  • Beet Western Yellow Virus (BWYV)
  • Pea Seed-borne Mosaic Virus (PSbMV)
  • Bean Leaf Roll Virus (BLRV)
  • Bean Yellow Mosaic Virus (BYMV)
  • Clover Yellow Vein Virus (CIYVV) 

En 2020 et 2021, le PEMV, le BWYV et le PSbMV étaient les plus fréquemment détectés sur pois. Le BYMV et le ClYVV étaient à l’inverse très rarement détectés.

Ces virus peuvent pour la plupart infecter plusieurs espèces de légumineuses et sont tous transmis par les pucerons. Le PSbMV peut également être transmis par la semence.

Les symptômes occasionnés par ces virus apparaissent en foyers ou sur plantes isolées et peuvent être très variés :

  • nanisme 
  • colorations (jaunissements, rougissement)
  • mosaïques (alternance de zones de colorations différentes)
  • énations (excroissances), crispations, enroulement
  • nécroses
  • pourritures

Sur gousses : déformations, mauvais remplissage, éclatement, nécroses, rougissement, pourriture
Sur graines : taille réduite, nécroses, fissure des téguments, pourriture

 

1 - Nécroses ; 2 - Rougissements, pourriture ; 3 - 4 - Symptomes sur gousses

Le diagnostic visuel ne permet pas d’identifier avec certitude un virus, d’autant plus que plusieurs virus peuvent être présents dans une même plante. Il est donc nécessaire d’avoir recours à une méthode de diagnostic plus précise comme la sérologie. 

La lutte contre les viroses passe par la lutte contre les pucerons.

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Testez vos connaissances sur le mildiou !

Si je ne cultive pas de tournesol pendant plusieurs années sur la même parcelle, le risque mildiou est nul  

FAUX

Le mildiou est présent dans le sol de toutes les parcelles où le tournesol a été cultivé à un moment ou à un autre. L’absence de sa plante-hôte préférée sur une parcelle réduit effectivement le risque car le mildiou a absolument besoin du tournesol pour faire son cycle et ne peut donc pas se multiplier en son absence. Le réservoir d’inoculum dans le sol s’épuise peu à peu. Néanmoins, sa forme de conservation (oospores) très résistante lui permet de survivre 10 ans dans une parcelle même en l’absence de tournesol.

De plus, le mildiou peut s’installer sur d’autres plantes qui appartiennent à la même famille que le tournesol :

  • Des adventices : l’ambroisie à feuilles d’armoise, le bidens, le xanthium, les bleuet
  • Le niger et le tournesol de graines de ferme utilisés en interculture

Les repousses de tournesol sont aussi un bon relais pour le mildiou car celles-ci ne bénéficient plus de la résistance de la variété d’origine. La présence de ces plantes sur une parcelle après un tournesol même ancien contribue au maintien de l’inoculum, donc au maintien du risque...

Repousse de tournesol dans une parcelle de céréales observée en septembre 2015 en Haute-Garonne. Les sporulations présentes sous les feuilles indiquent que le mildiou a pu faire son cycle ; le réservoir d’inoculum de la parcelle est renforcé (photo Terres Inovia).

Enfin, même si le mildiou est une maladie plutôt inféodée à la parcelle car il attaque le tournesol par le système racinaire (on parle d’un agent pathogène tellurique), il peut néanmoins investir les parcelles avoisinantes : ses oospores, peuvent « voyager » du haut vers le bas d’un côteau à la faveur du ruissellement de l’eau ; on ne peut pas non plus exclure le transport des oospores d’une parcelle à l’autre par les engins agricoles.

Le risque zéro n’existe hélas pas, mais on dispose néanmoins d’un arsenal de bonnes pratiques et de solutions génétiques et chimiques pour réduire les risques !

 

La variété est le seul moyen de lutter contre le mildiou  

FAUX

La lutte génétique est effectivement l’un des piliers de la lutte contre le mildiou. Au fil de l’apparition de nouvelles races sur le territoire, les sélectionneurs ont pu proposer des variétés résistantes aux producteurs grâce à la découverte et l’exploitation de nouveaux gènes de résistance très efficaces. Rappelons cependant que si le mildiou n’a jamais occasionné de diminution significative du rendement moyen national, c’est grâce à l’association de la lutte génétique avec de bonnes pratiques agronomiques, elles aussi très efficaces, et une protection fongicide (traitement de semences) raisonnée. Faire reposer la lutte contre le mildiou seulement sur la génétique est une erreur : le mildiou est en effet capable de contourner une résistance génétique en 5 ans, ce qui génère l’apparition de nouvelles races.

 

La résistance des variétés est infaillible  

FAUX

Le mildiou est particulièrement innovant ! Dans une parcelle, il peut être comparé à une population d’individus, qui ne sont pas tous exactement pareils : parmi eux, certains, en proportion très très faible, ont une petite différence dans leur ADN, qui fait qu’une variété jusqu’alors résistante, ne les reconnaît plus et est attaquée. Autre phénomène : on ne le soupçonne pas, mais le mildiou a aussi une vie sexuelle ! En se croisant, deux individus de races différentes jusqu’ici contrôlées par la résistance des variétés peuvent ainsi produire une descendance dotée d’une nouvelle virulence. La race 714 est ainsi probablement issue de « l’union » entre des individus de la race 304 et de la race 710. Tous ces nouveaux individus deviennent peu à peu majoritaires dans la population de mildiou de la parcelle, et causer des attaques significatives sur des variétés attendues comme résistantes…

 

Pas d’eau, pas de mildiou !  

VRAI

Les attaques les plus fréquentes du mildiou (qui sont hélas les plus nuisibles !) sont issues de l’infection de la radicule des plantules de tournesol au moment de la levée. Le mildiou colonise ensuite peu à peu tous les tissus des plantules, engendrant des pieds nanifiés et stériles. Or, le mildiou aime l’eau ! Ses petites spores infectieuses sont justement munies de 2 petits flagelles, pour mieux se déplacer vers les radicules de tournesol. Elles ne peuvent toutefois réussir cette « migration » vers leur cible que si de l’eau circule dans le sol : on parle d’eau libre.

Or, le mildiou aime l’eau ! Ses petites spores infectieuses sont justement munies de 2 petits flagelles, pour mieux se déplacer vers les radicules de tournesol. Elles ne peuvent toutefois réussir cette « migration » vers leur cible que si de l’eau circule dans le sol : on parle d’eau libre.

Sous microscope, voici une spore de mildiou à 2 flagelles arrivée sur une radicule de tournesol grâce à l’eau libre présente dans le sol ; la petite barre blanche en bas de la photo donne l’échelle : 5 microns, c’est à peu près le diamètre d’un brin de soie d’araignée ! (Photo Inrae-CNRS Toulouse) 7ème page de la publication Gascuel et al, 2014

Un cumul de 50 mm de pluie sur les 10 jours qui encadrent le semis suffit en général pour générer de l’eau libre dans le sol. Les printemps pluvieux sont ainsi ceux où le risque mildiou est le plus élevé.

Décaler la date de semis pour éviter un épisode pluvieux est un levier très efficace pour empêcher les attaques, même sur une variété qui ne résiste pas à toutes les races de mildiou présentes localement. Mais cela n’est pas toujours facile, surtout lors de printemps pluvieux... Néanmoins, mieux vaut semer plus tard, même au risque d’entamer un peu le potentiel de rendement de la parcelle, qu’avoir une attaque de mildiou carabinée qui, au-delà de pénaliser la production, va compliquer la gestion de la maladie pour plusieurs années : le réservoir d’inoculum reconstitué au taquet est viable très longtemps…

 

Le mildiou est-il vraiment capable de résister au traitement de semences ?
 

VRAI

L’Apron XL, traitement de semences largement utilisé depuis 30 ans pour protéger le tournesol, a pour substance active le métalaxyl-M. Très efficace, il a permis de sauver la culture du tournesol au début des années 1990, juste après l’apparition des races 703 et 710 alors que les variétés ne disposaient pas encore de résistance génétique face à ces nouvelles races. Le mode d’action de cette molécule est dit unisite : elle agit à un seul endroit de la cellule de l’agent pathogène. Cinq ans après son utilisation rendue obligatoire sur toutes les variétés en 1990, apparaissaient les premiers isolats de mildiou résistants. Toujours largement utilisé alors qu’il n’était plus obligatoire sur aucune variété depuis 2005 (85% à 90% de la sole tournesol sont traités Apron XL chaque année), le métalaxyl-M est beaucoup moins protecteur puisque de nombreux isolats avec des niveaux élevés de résistance (>50%) sont détectés chaque année, notamment sur les races 704 et 714 les plus présentes sur le territoire et tout récemment sur les isolats de mildiou contournant les variétés dites RM9.

Mais des solutions existent !

Cette utilisation répétée sur une même parcelle d’une même substance active à mode d’action unisite (qui conduit à une résistance au traitement de semences) s’apparente à l’utilisation répétée de variétés avec le même gène de résistance spécifique (qui conduit à l’apparition de nouvelles races contournant la résistance variétale). De nouveaux traitements de semences, à mode d’action différent de celui du métalaxyl-M, arrivent sur le marché. Protéger leur efficacité passe par leur utilisation raisonnée (ne pas répéter l’utilisation tous azimuts du métalaxyl-M !) : ne pas utiliser un traitement de semences avec une seule substance active et varier les associations avec différents modes d’action.

 

Variété résistante à tout et traitement de semences, c’est « l’assurance tous risques » non ? 

FAUX

On dispose effectivement de plusieurs moyens de lutte contre le mildiou, mais il s’agit de bien les utiliser pour les faire durer !

N’oublions jamais deux choses :

  • le traitement de semences peut être lessivé en cas de grosses pluies
  • et le mildiou a une capacité d’adaptation extraordinaire face aux molécules fongicides et aux gènes de résistance des variétés !

Dans cette situation, où l’on cherche la protection maximale, le risque est d’utiliser trop régulièrement sur la parcelle les mêmes solutions génétiques et chimiques ; or ce choix peut vite s’avérer vite contre-productif compte-tenu du potentiel d’adaptation du mildiou. Ce serait comme un automobiliste qui mettrait bien sa ceinture de sécurité dans sa voiture classée 5 étoiles au crash-test : en roulant à 150 km/h sur une route mouillée, il a peu de chances d’échapper à l’accident !

La solution pour une protection durable du tournesol contre le mildiou ? Elle repose sur 3 conseils-clés :

  • ne pas oublier la grande efficacité des bonnes pratiques agronomiques,
  • varier les profils RM des variétés,
  • utiliser raisonnablement les traitement de semences.

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Le mildiou du tournesol : les réponses aux questions que vous vous posez

  • Une variété dite RM9 résiste aux 9 races de mildiou suivantes : 100, 304, 307, 314, 334, 703, 704, 710 et 714. Pour résister au mildiou, une variété comporte un ou plusieurs gènes de résistance spécifique (gènes Pl).

    Si les variétés cultivées sur une parcelle au fil des campagnes comportent le même gène de résistance, ce gène exerce une pression de sélection sur le mildiou présent dans la parcelle : sous cette pression, le mildiou n’a d’autre choix que de s’adapter pour survivre, et il le fait ! Vous connaissez le phénomène de résistance des graminées quand on utilise trop souvent des herbicides avec le même mode d’action ? Les graminées devenues insensibles à l’herbicide se multiplient, deviennent majoritaires et rendent le traitement complètement inefficace. Ici, c’est la même chose : La résistance de la variété devient inefficace, on dit qu’elle est contournée par la nouvelle race de mildiou qui a émergé.

    Avec trois printemps pluvieux favorables aux attaques, ce contournement de résistance, détecté depuis 2018 sur plusieurs variétés RM9, s’est exprimé à nouveau en 2019 puis confirmé en 2020. Au-delà du choix variétal, le délai de retour du tournesol dans la rotation joue un rôle majeur dans ce contournement : les attaques sur les variétés RM9 qui nous ont été signalées concernent principalement des parcelles en rotation courte où le tournesol revient tous les 2 ans… or, ce délai de retour est beaucoup trop court pour permettre l’épuisement du stock d’inoculum dans la parcelle. Une grande quantité de mildiou est donc exposée tous les deux ans à la même résistance, ce qui favorise l’émergence d’une population capable d’infecter des variétés jusqu’ici résistantes.

    Parmi les variétés RM9, certaines ne comportent qu’un gène qui confère à lui tout seul la résistance aux 9 races, d’autres cumulent plusieurs gènes. La connaissance de ces gènes est propre à chaque semencier et n’est pas accessible à Terres Inovia. Elle est cependant cruciale pour raisonner le choix variétal. Les parcelles concernées par de fortes attaques sur des variétés RM9 ont probablement été cultivées plusieurs campagnes de suite avec des variétés peut-être de semenciers différents mais portant le ou les mêmes gènes de résistance, hélas sans le savoir…

  •  Cette attaque indique qu’il y avait forcément de l’inoculum de mildiou dans la parcelle. Cet inoculum est probablement issu d’une attaque plus ancienne (le mildiou est présent partout où le tournesol est cultivé) mais aussi de petites attaques qui sont passées inaperçues ces dernières années : quelques plantes nanifiées par-ci par-là suffisent à reconstituer le réservoir d’inoculum pour les campagnes suivantes. De même, les petits foyers dans les tournières paraissent inoffensifs : pourtant ces petites attaques, même si elles n’entament pas le potentiel de rendement de la parcelle, contribuent, elles aussi, à enrichir le sol en oospores, qui restent viables 10 ans et sont à l’origine des infections.

    Une attaque de mildiou peut facilement passer inaperçue dans une parcelle de tournesol (photo Terres Inovia).

     

    Cet inoculum peut aussi avoir été maintenu par :

    • des repousses de tournesol, qui n’ont plus de résistance génétique efficace,
    • des adventices capables d’héberger le mildiou apparues au fil de la rotation : l’ambroisie à feuille d’armoise, le bidens, les centaurées, le xanthium,
    • le cas échéant le niger cultivé en interculture, lui aussi sensible au mildiou,
    • Et aussi le tournesol utilisé dans les couverts souvent issus de graines de ferme.
       

     Cette attaque indique également que les conditions de réussite de l’infection ont été réunies : en plus de l’inoculum dans le sol en quantité suffisante, la levée du tournesol a dû se produire au cours d’un épisode pluvieux suffisamment important pour que l’eau circule dans le sol (on parle d’eau libre) et amène les spores infectieuses du mildiou auprès de la radicule des tournesols. En effet, un cumul de 50 mm de pluie sur les 10 jours encadrant le semis suffit en général pour avoir de l’eau libre dans le sol. Une préparation du sol qui n’a pu se réaliser qu’en conditions difficiles peut également favoriser l’accumulation d’eau dans les zones tassées, même avec un cumul de pluies moindre.
     

    Cette année, les semis de début mai dans le Gers ont subi de gros abats d’eau au moment de la levée, favorables aux infections. Le risque a également pu être élevé pour les semis de fin avril, notamment dans les parcelles où la préparation du sol a été difficile.

     Côté semences, cette pluviométrie importante a également pu lessiver le traitement de semences efficace contre le mildiou (Apron XL), limitant cette protection. De plus, n’oublions pas que toutes les races présentent un niveau de résistance plus ou moins élevé à ce traitement de semences.

     Enfin, le profil RM de la variété implantée a pu s’avérer inadapté face à la race de mildiou majoritaire sur la parcelle.

  • Une attaque de mildiou dépend de nombreux facteurs : certains sont liés à la campagne en cours, comme la date de semis qui aura un impact déterminant sur les conditions de levée, et le choix variétal bien sûr ; d’autres sont liés au passé de la parcelle.

    Si deux parcelles situées côte à côte et semées avec la même variété sont si différentes, deux options sont à explorer :

    • Elles ont des historiques proches, mais c’est leur date de semis qui fait la différence : l’une a levé en conditions bien ressuyées, sans eau libre dans le sol, ce qui a empêché les infections, alors que la levée de la seconde s’est faite dans des conditions très pluvieuses et donc très favorables aux infections ;
    • Semées à la même date, leurs historiques différents font la différence : le tournesol est-il revenu plus souvent dans la rotation sur l’une que sur l’autre ? avec quelles variétés ? se peut-il que le mildiou ait contourné la résistance de la variété utilisée sur l’une mais pas l’autre ?


    Sept points-clés à explorer pour expliquer les attaques de mildiou.

  • C’est une histoire de reconnaissance…

     

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Outil : régulateur automne colza

Cet outil estime le risque d'élongation automnale du colza et vous indique l'intérêt ou non d'appliquer un régulateur de croissance, en fonction de la précocité du stade six feuilles, de la sensibilité de la variété à l'élongation, de la densité, de l'azote disponible et de la taille du colza.

 

 

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Stratégies herbicides sur lin oléagineux de printemps

Pour le printemps 2022, en culture de lin oléagineux de printemps, quelques changements sont à prévoir en matière de gestion de l’enherbement.
En production conventionnelle, les agriculteurs pourront s’appuyer sur les solutions suivantes :
   - CALLIPRIME XTRA, BASAGRAN SG, ALLIE SX, GRATIL et LONTREL SG pour le contrôle des adventices dicotylédones ;
   - AVADEX 480 pour la maitrise des graminées, en renfort des spécialités foliaires telles que SELECT, FOLY R, FUSILADE MAX …
Noter que les références acquises jusqu’à présent ne nous permettent pas de recommander l’usage de FOX sur lin de printemps.

Un passage post-semis / prélevée pour « pré-nettoyer »

Rappelons que l’utilisation des produits EMBLEM et EMBLEM FLO n’est plus possible depuis le 17/09/2021.
Ces retraits nous obligent à réajuster les programmes de désherbage sur lin de printemps, en recourant notamment au CALLIPRIME XTRA, en post-semis/prélevée.
CALLIPRIME XTRA à 0,3 l/ha présente l’avantage de gérer efficacement les chénopodes et matricaires. Même si son action est plutôt moyenne sur morelle, renouées ou arroches étalées, il perturbe leur dynamique de croissance, facilitant leur contrôle en post-levée.

Rattrapage des dicotylédones au « tir à vue »

En fonction de la flore adventice présente, de son stade et celui de la culture, en conditions poussantes, il est possible d’intervenir avec :
​​​​​​​   - BASAGRAN SG, à partir du stade 3 cm du lin et sur des adventices n’ayant pas dépassé le stade 4 feuilles. Dose pratique d’emploi : 400 à 600 g/ha (se limiter à 400 g/ha pour des lins à 3-4 cm)
​​​​​​​
​​​​​​​   - GRATIL (complément anti-gaillet), préférentiellement entre 6 et 15 cm du lin, en évitant autant que possible une application si une forte pluviométrie est prévue dans les 8 jours qui suivent. Dose pratique d’emploi si associé à une autre spécialité : 20 g/ha.
​​​​​​​   - ALLIE SX, homologué depuis septembre 2021, et dont le positionnement et les recommandations d’emploi sont résumées ci-dessous :

​​​​​​​

ALLIE SX 15 g/ha présente un spectre d’action assez large, en l’absence de dicotylédones résistantes aux sulfonylurées. Ses efficacités sont remarquables sur crucifères, stellaire intermédiaire (ou mouron des oiseaux), lamiers, matricaires. On note encore une efficacité moyenne à bonne sur chénopode, laiterons et seneçon. Ce sera aussi la solution à privilégier en cas de présence de renouées ou de véronique de Perse, plutôt à la dose de 25 g/ha mais seulement dans les situations de lins très poussants et parfaitement enracinés.
L’intérêt de BASAGRAN SG réside surtout dans son bon contrôle des morelles, ainsi que dans son action intéressante sur arroche étalée et fumeterre.
L’association ALLIE SX + BASAGRAN SG n’a pas été évaluée sur lin oléagineux de printemps. TERRES INOVIA l’a cependant testée à l’automne, sur lin d’hiver, aux doses de 15 g/ha pour ALLIE SX et 0,5 kg/ha pour BASAGRAN SG. Il n’a pas été observé de moindre sélectivité du mélange par rapport à ALLIE SX utilisé seul.  

Rajoutons que LONTREL SG est aussi utilisable entre les stades 10 et 40 cm du lin, pour gérer des chardons des champs, le chardon marie, des laiterons, des matricaires, des séneçons, en plein ou par tâche. C’est aussi le seul herbicide capable de maîtriser des levées de printemps d’ambroisie.

Enfin, reste l’option du désherbage mécanique lorsque les conditions climatiques le permettent. En culture de lin oléagineux, en tendance, c’est la herse étrille qui offre les meilleurs résultats. En revanche, en situation de sol à tendance battante, il n’y aura pas d’autre choix que celui de la houe rotative.
Avec ces outils, il est possible d’intervenir entre les stades 2-5 cm et 10-12 cm des lins, pourvu que ceux-ci présentent une bonne vigueur et soient bien enracinés.
Enfin, une bineuse à céréales équipée d’un bon système de guidage sera intéressante sur des adventices un peu plus développées entre 6-8 et 25 cm d’un lin semé à 15 ou 17 cm d’écartement.

Plus d'infos sur le désherbage mécanique et mixte sur le lin oléagineux

Gestion des graminées

La problématique graminées est moindre en lin oléagineux de printemps qu’en lin d’hiver.
Toutefois, en situation de forte infestation et/ou présence de graminées résistantes, difficile de faire l’impasse sur le désherbage de présemis incorporé avec Avadex 480, dont l’efficacité avoisine 80 % lorsque l’application est réalisée sur sol frais.
Cette base pourra être complétée en végétation par un antigraminées foliaire, dans le cas où les ray-grass sont encore sensibles.
Noter que les efficacités fortement affectées par la résistance aux inhibiteurs de l’ACCase (“fop”, “dime” et “den”) sont parfois meilleures pour la cléthodime. Mais la fréquence de la résistance progresse, d’où l’intérêt de l’application en présemis.

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Identifier et lutter contre les maladies du lin de printemps

Septoriose

La septoriose (causée par Septoria linicola) se manifeste le plus souvent à partir de la floraison. 

septoriose sur lin de printemps

 Ceux-ci résultent d’une contamination par les spores de la forme sexuée du champignon Mycosphaeralla linicola libérées à partir des résidus de récolte infectés. Des taches brunes plutôt allongées et aux contours diffus apparaissent sur les feuilles de la base puis progressent sur les étages foliaires supérieurs en s’accompagnant d’une défoliation marquée en bas de tige. Les symptômes gagnent aussi les tiges sur lesquelles des bandes alternées vertes et brunes leur donnent un aspect zébré. 

Kabatiellose

Longtemps confondue avec la septoriose, la kabatiellose (causée par Kabatiella lini) est depuis des années peu observée. La maladie se manifeste sous forme d’un étranglement du collet qui finit par une cassure du pied. A partir de la floraison, les symptômes se manifestent sur feuilles par l’apparition de taches brunes à rougeâtres et sur tiges par des traînées longitudinales brunes à rougeâtres qui entrainent un brunissement généralisé de tous les organes, d’où le nom de brunissure donné à la maladie à ce stade.

Kabatelliose sur lin de printemps

Fusariose

La fusariose (causée par Fusarium oxysporum f.sp. lini) est une maladie vasculaire qui se manifeste par un jaunissement d’abord unilatéral et un flétrissement des feuilles, suivis par un brunissement et la mort de la plante. Les sommités des plantes flétries prennent souvent un aspect en crosse et les racines des plantes mortes sont de couleur gris cendré.

fusariose sur lin de printemps

Choisir une variété à bon comportement car aucune lutte fongicide n’est possible. Allonger la rotation du lin pour réduire l’inoculum.

Oïdium

L’oïdium se manifeste sous forme de taches étoilées blanches qui peuvent rapidement évoluer en un feutrage blanc poudreux recouvrant tous les organes (feuilles, tiges et capsules), affectant la fécondation et l’assimilation chlorophyllienne du lin. La protection fongicide n’est recommandée qu’en cas d’apparition des symptômes avant la floraison, en conditions sèches et chaudes survenant après un épisode pluvieux. 

oidium sur lin de printemps

Traiter contre l’oïdium et la septoriose 

Analyse du risque : il n'y a pas à ce jour de seuil de risque pour la septoriose. Etant donné la nuisibilité potentielle de cette maladie, il est considéré que l'apparition des premiers symptômes constitue un risque. Le risque est d'autant plus important que les conditions climatiques sont humides et douces au moment de la floraison.

stratégie lin oléagineux de printemps oïdium et septoriose

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Ravageurs du lin : vigilance vis-à-vis du thrips

Thrips sur lin de printemps

En lin de printemps, la présence de thrips doit être surveillée de la levée à la fin de la floraison. Le risque principal se situe entre le stade 10 cm au début de la floraison.  

Pour estimer le risque pendant la période de risque principal :  

A un stade précoce du lin (avant 20 cm), les insectes sont difficiles à observer car bien cachés entre les feuilles. Afin de vérifier leur présence, mettre quelques têtes dans un sac et secouer. A ce stade, il n’existe pas de seuil d’intervention.  

Après le stade 20 cm, réaliser dix balayages, à différents points de la parcelle, sur le sommet des plantes avec la main ouverte et humide. Si en moyenne au moins 5 thrips sont récupérés par balayage, une intervention est à prévoir.

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